ALGERIE, SEMIS DIRECT
Nous consacrons un rubrique speciale "semis direct". Veuillez vous y reporter pour plus d'information.
Certaines années, en Algérie, les pluies automnales sont en retard. Cela devrait s'accentuer avec le réchauffement climatique. La plus grande partie du blé n'est alors semé qu'à partir de fin novembre. Cela a pour conséquence un retard de croissance qui se répercute sur le rendement. Pourtant, il est possible de réaliser des semis en sec dès le mois d'octobre.
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A L G E R I E
S E M I S D I R E C T .
Cette rubrique a pour but d'aborder le semis et en particulier le semis direct. Nous y aborderons également le travail du sol.
TRES BELLE VIDEO SUR AL BADR AL MOUBACHAR. Bravo!
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شرح لتقنية البذر المباشر المعهد التقني للزراعات الواسعة ITGC قناة الشروق - برنامج
LE SEMIS DIRECT dans la Chaouia. Perspective de développement dans le cadre du PMV
(D.BELAID 7.11.2014 Un très bel article sur les efforts réalisés au Maroc pour développer le semis direct. Sources: www.agriculturedumaghreb.com/agriculture/.../06politique_agricole.pdf).
O. El Gharras 1, N. El Hantaoui 2 et A. El Brahli 3*
Le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Settat entreprend depuis l’année 2000 un programme de recherche/développement sur le système du semis direct. Les techniques du travail du sol, longtemps considérées comme symbole de performance, étaient le seul moyen d’assurer un bon lit de semence, détruire les mauvaises herbes et enfouir les engrais. Ces travaux du sol répétés ont conduit au fil des années à une réduction importante de la matière organique et la dégradation de la qualité physico chimique des sols. Les sols en pente, devenus de plus en plus vulnérable, ont
été exposés au phénomène érosif des pluies et des vents. Les graves conséquences s’observent sur les collines du pré-rif, dans la plaine de Saïs et Zaer ou encore dans la haute Chaouia. Techniciens et agriculteurs reconnaissent que les sols ne sont plus aussi fertiles et généreux qu’avant. Ces travaux du sol, facteur d’accentuation de la dégradation du sol, sont désormais aujourd’hui remis en cause partout dans le monde. Grâce au progrès technologique, en particulier dans le domaine de la mécanisation et la lutte contre les mauvaises herbes, l’agriculture de conservation, basée sur le semis direct, est aujourd’hui préconisée à travers le monde pour restaurer, protéger et rendre le sol, à nouveau, un milieu vivant plutôt qu’un simple support d’utilisation des d’intrants. L’exemple éloquent est celui de l’agriculture en Australie aujourd’hui à 70% en système de semis direct (mêmes conditions agroécologique que le Maroc). C’est une nouvelle ère de « l’agriculture écologique intensive », un mode de production dont les objectifs essentiels sont la préservation des ressources (sol et eau) et leur utilisation efficiente. La réduction des coûts des intrants en particulier l’énergie, la main d’oeuvre, les semences et les engrais (Agriculture du Maghreb n° : 37 et 38), sont des avantages motivant la conversion des agriculteurs vers ce système.
D’autres avantages, notamment l’adaptation aux changements climatiques (article dans le prochain numéro) qui prédisent un rétrécissement de la période pluvieuse et une plus grande variabilité intra et inter annuelle, sont obtenus lorsqu’on adopte le semis direct. Dans cet article, on expose une démarche de R&D pour le déploiement de ce système dans la région de Chaouia auprès de quelques communes et chez une centaine d’agriculteurs. On présentera les résultats obtenus sur plus de 1300 ha et on donnera une vision de l’insertion de ce système dans le cadre de la stratégie du PMV.
Le développement
de ce système
de production
Il est reconnu, de par le monde, que la diffusion de ce système est complexe. Il ne s’agit pas de la diffusion et adoption d’une variété, d’un type d’engrais ou d’herbicide, mais du changement de toute la gestion des cultures de même que les mentalités des agriculteurs, développeurs et décideurs. La contrainte majeure de persuasion des agriculteurs à adopter ce système est surmontée par des essais de démonstration conduits chez les agriculteurs, par eux même et sous leur responsabilité dans différentes conditions de sols et de pluviométries.
D’autres contraintes restent plus difficiles à surmonter :
• la disponibilité des semoirs spéciaux qui permettent de semer même en condition de sols secs et sans aucun travail préalable des sols, en conservant le maximum de résidus de paille en surface.
• les moyens humains et financiers pour assurer un encadrement de proximité des agriculteurs cibles tout au long du cycle des cultures et pendant plusieurs années afin de démontrer les effets bénéfiques sur le long terme.
Bref historique
Le système du semis direct a été introduit chez les agriculteurs dans la zone de la Chaouia dès 1997 dans le cadre d’essais de vérification en milieu réel conduit par l’INRA avec le financement de la Direction des Aménagements Fonciers (DAF). D’autres plates-formes de démonstration en collaboration avec la DPV, la DERD, le conseil de la région Chaouia/Ouardigha ont été initiées à partir de la campagne agricole 2000 .
Les vérifications et démonstration ont été capitalisées depuis 2006 avec l’intervention de l’Autorité Arabe Agricole pour l’Investissement et le Développement (AAAID) qui a importé des semoirs du Brésil et a mis en marche les semoirs de semis direct SAT2000 développés par le laboratoire de machinisme au CRRA de Settat. Ainsi, de quelques dizaines d’hectares par an chez les agriculteurs, un programme d’action sur 900 ha a été établi en 2006-07 dans trois zones de la plaine de Chouia. Depuis, ce programme de R&D a été maintenu par l’INRA, suite à la demande de la DRA de Chaouia Ouardigha, avec l’ambition de développer un projet dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) pour la diffusion du semis direct.
Approche
méthodologique
Pour la campagne 2009-2010, huit semoirs du CRRA de Settat ont été mobilisés pour ce programme, dont 2 de fabrication Brésilienne (SEMEATO) et 6 de fabrication Marocaine (SAT 2000). L’entretien des machines est assuré par le CRRA avant le démarrage de la campagne et pendant la campagne pour les nouvelles communautés. Cependant, les utilisateurs expérimentés assurent eux même toutes les taches de maintenances et d’entretiens des semoirs pendant la campagne. De ce fait, une formation des chauffeurs, aides chauffeurs et responsables des chantiers de travaux est dispensée dans le laboratoire de Machinisme agricole du CRRA de Settat. De même des équipes de suivis et d’encadrement sont constituées et formées afin d’assurer le bon déroulement des opérations et la réalisation des objectifs fixés.
Organisation
Le programme a concerné deux catégories de bénéficiaires, les agriculteurs innovateurs dans leur zone et les agriculteurs déjà organisés dans une 90 Agriculture du Maghreb n°46 Octobre 2010 structure active (Coopérative ou association). Une unité de service, constituée d’un tracteur et d’un semoir, et des chauffeurs supervisés par des responsables du programme qui avaient reçu une formation au CRRA de Settat. Chaque unité doit réaliser, dans une communauté expérimentée qui maitrise le système, en moyenne de 12 à 18 ha/jour. Par contre dans une communauté débutante la réalisation journalière est de 5 à 10 ha/jour.
Réalisation du
programme
Les régions concernées par le programme sont détaillées dans le tableau suivant. Les cultures sont décidées en commun accord avec les agriculteurs concernés en fonction des besoins de l’exploitation, des conditions pédoclimatiques de la région et des exigences de la rotation dans le système de production à base de semis direct. Les blés sont en tête de liste avec près de 70% des superficies. Les autres cultures pratiquées sont, les mélanges fourragers à base de vesce/avoine ou vesce/orge, pois fourrager/avoine, la lentille, le pois-chiche, la coriandre, le fenugrec et la féverole. Les semis ont démarré vers le 20 Octobre 2009 afin de satisfaire la demande et assurer un
bon encadrement et suivi des travaux.
Résultats et
performance
du semis direct
La campagne 2009-10 a enregistré un record pluviométrique moyen de 640 mm. La saison pluvieuse a débuté de manière irrégulière et peu signifiante en septembre. Les pluies significatives ont accusé un retard de 30 jours et n’ont été généralisée qu’après la midécembre 2009, puis elles ne se sont plus arrêtées, si ce n’est des éclaircies de quelques jours qui offraient aux agriculteurs avertis juste le temps de réaliser les opérations d’épandage d’engrais et de désherbage. Par contre les taux d’humidité relativement élevés et les températures ont été favorables à l’infestation et la propagation des maladies avec des effets significatifs sur les rendements. La campagne a connu une pseudo- sécheresse en fin du cycle, sans grand effet sur la production. Les semoirs utilisés (Brésiliens et Marocains) ont tous permis l’installation des cultures dans de bonnes conditions et sans problèmes majeures. Aucun effet semoir n’a été rapporté par les opérateurs qui ont eu l’occasion d’utiliser les deux marques. Cependant, il a été noté dans les parcelles semées fin octobre une germination sans possibilité de levée engendrées par les quelques millimètres de pluies qui survenaient à Berrechid et Mzamza au début du mois de novembre. Pour les céréales, les rendements ont varié de 15 à 35 qx/ha, avec un record de 50 qx/ha sur une parcelle d’orge à Ouled Saïd. Les rendements des parcelles qui ont bénéficié d’un paquet technologique complet (variétés, semences, fertilisations, traitements des mauvaises herbes et des maladies) ont dépassé de loin ceux des agriculteurs les plus performants du voisinage. Les différences allaient du simple au double avec une irrégularité très significative dans les champs conduits avec la pratique conventionnelle.
Les traitements herbicides et la fertilisation de couverture étaient les conditions de réussite pour cette campagne agricole. Les parcelles de semis direct ne posaient pas de problème de délai d’accès aux parcelles par rapport à celles labourées même dans le cas des sols lourds et profonds. En effet, du fait que les sols restent non perturbés et étant donné la bonne infiltration des eaux, ils sont praticables deux jours après les pluies. Les parcelles de mélanges fourragers ont atteint des rendements moyens de 6 tonnes/ha de matière sèche récoltée soit plus de 10 tonnes de foins de très bonne valeur fourragère. Le résultat le plus marquant pour les agriculteurs réside dans l’économie que le semis direct permet dés le démarrage de la campagne, période exigeante en investissement et qui représente plus de 70% des besoins en capital (une économie qui peut atteindre 1000 dhs/ha).
Niveaux de rendement réalisés par les agriculteurs sur les 1300 ha
Date de semis
Surface approximative
Blés Orge Légumineuses Fourrage (foins)
Observation
Semis fin octobre 20 % 15-20 qx - 10 qx 6 tonnes
Faibles pluies initiant une pré-germination des semences
Semis de novembre à mi-décembre
80% 22-35 50 qx 12 qx 8-10 tonnes
Zones n’ayant pas reçu de pluie au mois d’Octobre/ Novembre
Semis direct
Semoir Inra
Les traitements herbicides et la fertilisation de couverture étaient les conditions de réussite pour cette campagne agricole.
Les parcelles de semis direct ne posaient pas de problème de délai d’accès aux parcelles par rapport à celles labourées.
En effet, en plus de la simplification des façons agricoles, les doses de semis pratiquées en semis direct sont de 100 à 120 kg/ha, soit une réduction de 60 à 100 kg de semences sélectionnées par rapport au système conventionnel. L’engrais de fond est déposé dans le sillon sous la semence ce qui permet une meilleure efficience. Le nombre de passage du tracteur sur la parcelle est réduit à un seul, ce qui constitue une réduction dans la consommation de carburant, de la main d’oeuvre, de l’usure et des frais d’entretien des équipements.
Perspectives
de développement
Le système de semis direct offre une opportunité pour une mise en oeuvre de la stratégie du PMV qui repose sur l’agrégation des agriculteurs autour d’une chaine de valeur d’une filière. Il s’agit, dans ce cas, des céréales et des cultures pluviales en général (légumineuse, fourrage, PAM). En effet, qu’ils soient en pilier I ou pilier II, les agriculteurs adoptant le semis direct peuvent s’organiser autour d’agrégateurs qui pourraient:
-
dans le cas du pilier I : mettre à leur disposition les semoirs (vente, leasing) et leur fournir l’encadrement et la valorisation des produits. C’est le cas de l’agriculteur de Berrechid (420 ha) qui produit des semences certifiées reconnues par la SONACOS pour leur bonne qualité.
-
dans le cas du pilier II, l’agrégateur (qui a été déjà proposé à la DRA de Chaouia Ouardigha) offrira aux petits agriculteurs le service d’installation de la culture moyennant des unités de service qui évolueront en entreprise d’installation des cultures en semis direct.
L’agrégateur opérera auprès des coopératives et associations d’agriculteurs qui existent déjà dans la région, entre autre les anciennes coopératives de la réforme agraire, celles de la collecte du lait, l’association club des 40 et association AGENDA (agriculture environnement et développement pour l’avenir) dont les membres sont déjà impliqués dans ce système. Les retombées d’un tel système sont immédiats et n’imposent pas de grands investissements pour le budget de l’Etat. Les mécanismes de mise à niveau des agriculteurs sont faciles à mettre en place vu la dynamique que connait le secteur agricole par les structures et les mesures d’accompagnement prévues par le Plan Maroc Vert et par les avantages indéniables qu’offre ce nouveau mode de production.
Il serait temps de saisir cette opportunité offerte à la région de Chaouia Ouardigha pour en faire son projet de développement de l’agriculture bour qui constitue sa principale activité économique et qui la mettra au devant du progrès technologique.
Blé tendre Salama en semis direct rendement avoisinant 6tpar ha sur un sol Hrach à AIn Nzagh- Settat.
Interview
Pour mieux comprendre les possibilités de développement du semis direct au Maroc, nous nous sommes adressés au Dr. Mohammed El Mourid, un des fondateurs de l’association AGENDA et coordinateur régional du Programme Afrique du Nord (NAP) ICARDA Tunis. AGENDA ‘’AGriculture, ENvironnement et Développement pour l’Avenir’’ est une association à but non lucratif qui regroupe des agriculteurs, des chercheurs, des agents de développement et des professionnels du secteur privé. L’adhésion est volontaire et vise à rassembler les intervenants et les acteurs qui oeuvrent à l’amélioration de la productivité agricole par l’utilisation durable des ressources naturelles. Elle s’engage au partage des informations et des connaissances en s’appuyant sur les synergies et les complémentarités de ses membres.
Pourquoi une
association de plus
et quelle vision
apportera-t-elle ?
A ma connaissance, il n’existe aucune association dans le domaine de l’agriculture de conservation
au Maroc. AGENDA vise à promouvoir et faciliter
l’information, l’échange des connaissances et l’établissement de partenariats pour l’adaptation et l’adoption des principes de l’agriculture de conservation au Maroc. Elle a également pour objectifs la protection de l’environnement à travers la conservation des ressources naturelles et la création des conditions favorables aux interactions écologiques de biodiversité. Ces deux principes peuvent avoir un impact direct et positif sur la productivité agricole durable qui assure la rentabilité des investissements, la sécurité alimentaire, l’amélioration des moyens de subsistance et la lutte contre la pauvreté. L’association envisage de regrouper les agriculteurs adoptant ce système avec d’autres acteurs économiques pour ressortir un modèle de coopération, d’agrégation ou de création de petites entreprises de service. La vision d’AGENDA rejoint donc parfaitement la stratégie envisagée par le PMV en particulier pour l’agriculture pluviale de subsistance ne disposant pas de capacité d’investissement surtout lorsqu’il s’agit du moyen et long terme.
Quel est l’état de
ces ressources
aujourd’hui ?
Sans vouloir être alarmiste, depuis la mécanisation de l’agriculture, la mise en valeur intensive des sols est faite sans respect des conditions d’usage de ces machines. Ce sont les travaux du sol dans les conditions humides, dans le sens des pentes et l’usage du même type d’outils qui ont produit deux phénomènes importants qui sont interdépendants: l’épuisement de la matière organique du sol qui est à moins de 1% alors que c’est la principale matrice qui donne au sol ses qualités physico-chimiques et l’érosion. Nous sommes aujourd’hui devant des sols qui ne retiennent ni l’eau ni les éléments nutritifs. Dans les terrains en pente, ce manque de structure et de cohésion que permet la matière organique, couplé à leur exposition par les travaux du sol aux agents érosifs (eau, vent), ont conduit
au phénomène de dégradation, qui ne permet plus une reproduction durable de l’agriculture intensive telle qu’elle a été connue au début de sa mise en valeur intensive.
Quelles sont les
alternatives en
particulier dans
l’agriculture pluviale
Elles ne sont malheureusement pas nombreuses. La recherche agronomique, depuis la création du centre Aridoculture en 1982 à Settat, a été la première concernée par les changements climatiques. Les sécheresses des années 80 ont été le précurseur de l’orientation des programmes de la recherche pour trouver des solutions d’adaptation à ce phénomène vécu par le Maroc bien avant qu’on commence à parler du réchauffement climatique et des répercussions des gaz à effet de serre. Fort heureusement, aujourd’hui les techniques d’adaptation à ces changements sont aussi celles qui peuvent atténuer ou réduire le taux des gaz à effet de serre. Tout le monde se tourne vers les techniques de conservation vu ce qu’elles offrent comme possibilités de séquestration du carbone aussi bien pour les cultures que pour les forêts. Il semblerait que les résultats mettent beaucoup de temps pour être sur le terrain ?
C’est l’objet d’un grand débat à l’échelle internationale que je ne pourrai détailler maintenant, mais en ce qui concerne l’agriculture de conservation, il faut reconnaître que les technologies développées comme les variétés ou les recommandations sur la conduite que ce soit en fertilisation ou pesticides trouvent facilement leur chemin aux agriculteurs moyennant des journées d’information des sociétés d’agrofourniture (semences... etc). Par contre, lorsqu’il s’agit de changement de système où les effets ne sont perceptibles qu’à moyen à long terme, il faut plus d’imagination et de temps au développement des mécanismes d’adoption. L’implication des agriculteurs qui sont les premiers concernés au cours du processus de la création de l’innovation, est
le moyen le plus rapide pour la promotion de ces technologies. L’implication des ONG, entre autres, peut jouer un rôle essentiel dans la promotion du progrès technologique.
Justement, quels rôles
pourront jouer des associations
comme AGENDA ?
Comme toutes les associations qui opèrent dans le domaine du développement, les objectifs généraux sont l’amélioration des revenus des agriculteurs, en particulier les classes les plus vulnérables à travers l’organisation, l’encadrement et la formation. Plus spécifiquement pour AGENDA, nous oeuvrons pour placer l’agriculture de conservation dans le centre des préoccupations aussi bien des agriculteurs concernés que des décideurs. Nous voulons contribuer à la capitalisation des efforts entrepris en permanence par la recherche. Désormais, révolu est le temps où les acteurs travaillaient séparément sans concertation et se rejetaient la responsabilité les uns sur les autres. Aujourd’hui, l’approche à adopter est celle du développement et de la diffusion participative qui intègre l’ensemble des composantes et des intervenants dans le système. Les chantiers ouverts par le gouvernement sous l’impulsion de sa majesté Mohamed VI, que ce soit celui de l’INDH, le PMV ou la charte d’environnement nous interpellent pour joindre les efforts et surmonter les défis.
AGENDA : Bp : 972, Settat / asso.agenda@gmail.com Tel : 0661193053/0668129575
*1Chercheur laboratoire de machinisme agricole CRRA –Settat
2Directeur du Centre des Travaux de Settat. DRA- Settat
3Consultant en agriculture de conservation
Agriculture du Maghreb n°46 Octobre 2010 88-93
DZ, FABRIQUER SOI MEME SON PROPRE SEMOIR POUR SEMIS DIRECT?
D.BELAID 18.10.2014
Le semis direct est une innovation majeur en zone semi semi-aride. La disponibilité en semoirs pour semis direct est faible. N'y aurait-il pas un moyen de fabriquer soi même son semoir? Nous pensons que c'est à la portée d'un bon bricoleur.
Un semoir classique n'a pas la force d'enterrer les semences, même si ce n'est que sur 3 cm lorsque le sol n'est pas travaillé.
Un semoir pour semis direct peut le faire car il est lourd. La solution serait d'alourdir un semoir conventionnel. Une telle opération nous semble difficile à réaliser. Bien que rien n'est réalisable pour un bon bricoleur. Il serait possible de s'inspirer de la démarche des agriculteurs américains. Ils sont à l'origine de la mise au point du streep drill.
Sur maïs, des pionniers ont imaginé une suite de deux outils: une dent ou soc ouvreur qui travaille juste à l'endroit où passe le disque semeur du semoir. Dans l'inter-rang, le sol n'est pas travaillé. On pourrait imaginer un même dispositif sur un semoir classique à céréales: un bâti attelé au tracteur et portant des dents travaillant à 3-4 cm de profondeur (un peu comme une bineuse) puis un autre bâti permettant d'atteler le semoir. On peut se demander si les dents ne pourraient pas être fixées directement à l'avant du semoir.
Le principe est que les organes d'enterrement du semoir passent exactement à l'endroit où à travailler la dent.
Afin de ne pas alourdir l'ensemble quelques goulottes de distribution pourraient être enlevées sur les extrémités du semoir. Il faut par ailleurs
envisager des dents crantées écartant les résidus de culture. Enfin, des chaînes à gros maillons tirées à l'arrière du semoir permettent de mieux refermer le sol. Ce qui n'empêche pas également
d'imaginer des roues tasseuses. Des photographies de tels systèmes existent sur le net à propos d'ensemble streep-drill améliorés par des agriculteurs (voir aussi le site d'Arvalis).
Cette idée pourrait être reprise et testée par un investisseur potentiel. Il existe des personnes ressources à l'étranger prêt à apporter une aide. C'est le cas de l'ONG parisienne FERT et de
l'ex-CEMAGREF qui contribuent à développer au Maroc et dans les pays du Sahel des semoirs pour semis direct. Il est possible de faire appel également aux ingénieurs agronomes algériens spécialisés en
option machinisme et à des agriculteurs imaginatifs.
Ce genre de préoccupations pourraient être reprises également par le secteur public. Le groupe PMAT se doit de renforcer sa cellule conception afin de mettre au point tels dispositifs. Des collaborations avec des constructeurs étrangers, petits ou grands, pourraient être mises en place.
Les pouvoirs publics pourraient également imposer aux concessionnaires privés important du matériel agricole étranger de commencer à produire localement du matériel simple ou de la pièce détachées.
UNIVERSITE, DYSFONCTIONNEMENTS ZOOLOGIQUES?
D. BELAID 21.10.2014
En Algérie, la recherche agronomique universitaire s'est longuement penchée sur les insectes et autres ravageurs des cultures. De très beaux travaux de recherche ont été menés pour combattre les prédateurs des cultures. Pourtant, il est un domaine que la zoologie agricole ignore superbement, c'est celui des vers de terre.
Les vers de terre, ou lombrics, sont d'inlassables laboureurs. En une années, ils remuent autant de terre que pourrait le faire la plus puissante des charrues. Alors que tirer une charrue sur des hectares demande une grande quantité de gazoil, les vers de terre font ce travail bénévolement. Si nos ancêtres utilisaient l'araire et arrivaient à des rendements de blé honorables, c'est que les vers de terre déjà offraient leurs service. Le travail des vers de terre est tel qu'en Europe et Australie, des agriculteurs ont décidé d'abandonner la charrue. Ils confient tout simplement le travail du sol aux lombrics. Les rendements obtenus sont honorables. Mieux, ils gagnent en fertilité de leur terre. En effet, le sol moins perturbé conserve mieux la matière organique issue de la décomposition des résidus de récolte. Le sol est ainsi plus apte à retenir l'eau et à nourrir les plantes. Par ailleurs, il résiste mieux à l'érosion.
A Sétif et Constantine, ces résultats ont incité des agriculteurs et des techniciens algériens à se lancer dans l'aventure. Ils ont tout simplement abandonné la charrue pour confier le travail du sol aux seuls Lombricideae. Les résultats obtenus sont plus qu'honorables. Les rendements en semis direct dépassent les résultats obtenus par la méthode conventionnelle.
En Algérie, l'enjeu est de taille. Abandonner le labour et le remplacer par le SD est un moyen de réduire les coûts de mécanisation et de préserver la
fertilité des sols.
En zone semi-aride et sans irrigation, les rendements sont faibles. Aussi, la rentabilité de ce genre de céréaliculture ne peut passer que par une réduction drastique des charges. Par ailleurs, rien
ne dit qu'en blé dur que les pouvoirs publics pourront pérenniser la prime actuelle de 1 000 DA par quintal. Or, le poste mécanisation représente une part importante des dépenses des
agriculteurs.
Quant à l'érosion, en confiant le travail aux vers de terre, celle-ci est si réduite que les adeptes de cette façon de faire n'hésitent pas à parler « d'agriculture de conservation ».
C'est dire l'espoir mis dans le rôle des vers de terre algériens. Mais les vers de terre de terre nationaux sauront-ils être à la hauteur de leur mission?
Le doute ne semble pas permis concernant les lombrics de la Mitidja et des zones arrosées du littoral. Les essais menés par des chercheurs de l'INRA à la station de Mahdi-Boualem montrent une forte présence de vers de terre lorsque la charrue est abandonnée et qu'à l'interculture un couvert végétal est installé avant la céréale.
Le problème concerne surtout l'intérieur du pays. Là où la pluie annuelle est seulement de 400 mm et moins. Les sols y sont souvent peu profonds. Les résidus de récolte enfouis au sol sont souvent faibles ou voire inexistant. Ajoutons à cela une interminable saison sèche.
Dans ces conditions, quid de l'activité des vers de terre? Qui n'a pas observé en été, en creusant le sol, ces charmantes bestioles pelotonnées sur elles mêmes dans des cavités du sol attendant des jours meilleurs. Et si les conditions de nos zones semi-arides faisaient que l'activité des vers de terre dans les champs était réduite? Comment alors espérer remplacer la charrue? C'est ce que pourraient vérifier nos chercheurs nationaux en zoologie agricole. Or, le problème est qu'ils sont plus préoccupés par ce qui se passe en surface du sol que sous cette surface. On peut les comprendre dans la mesure où les observations sont plus aisées. Mais aussi, c'est aux phytotechniciens de les appeler à l'aide.
L'urgence est là. Peut-on lancer des centaines d'agriculteurs vers une technique qui risque de ne pas aboutir? Certes, les quelques essais d'abandon du labour réalisés à l'intérieur du pays sont plutôt concluants. Il faut cependant remarquer, qu'ils ont été réalisés le plus souvent au niveau de parcelles au sol profond.
Un autre problème vient compliquer l'usage qu'on pourrait faire des vers de terre. Il s'agit de la faible richesse en matière organique du sol. En effet, les pailles sont systématiquement exportées pour nourrir les moutons. Sous d'autres cieux, ces pailles sont régulièrement enfouies au sol. Elles servent d'engrais naturel en se décomposant. Or, si les vers de terre remuent « ciel et terre » c'est justement qu'ils sont à la recherche de ce type de matière organique. Mais, nous nourrissons avec les moutons sans jamais penser aux lombrics et à leur appétit. Dans ce contexte, comment espérer d'eux une activité optimale?
L'urgence est là. Les agriculteurs et les techniciens ont besoin de savoir si on peut réellement compter sur les vers de terre par seulement 300 à 400 mm de pluie annuels. Ils ont besoin de savoir si, en rajoutant du fumier, des boues de station d'épuration ou en laissant de la paille au sol on peut favoriser leur action. Quid également de l'effet des herbicides utilisées sur les cultures sur les performances des vers de terre?
Il y a bien en Algérie des chercheurs qui se sont penchés sur les lombricideae. A l'université de Constantine, plusieurs études ont été menées. Mais, elles concernent l'aptitude des lombrics à transformer le contenu de nos poubelles en terreau agricole. Or, le problème est que les espèces de lombrics concernées qui peuvent digérer les restes organiques de nos poubelles ne sont pas les mêmes que ceux qui creusent des galeries et retournent le sol.
Cette question est presque une urgence nationale. Alors que le nombre de bouches à nourrir augmente et que du fait de l'érosion et du béton le nombre d'hectares arables diminue, comment peut-on produire mieux à l'intérieur du pays et à moindre coût?
Espérons que nous serons entendus des zoologistes. Qu'ils quittent un instant leurs études consacrée à la faune de surface pour nous éclairer sur le monde souterrain du vers de terre.
TUNISIE
« COTUGRAIN » PARTENAIRE AGRICOLE POUR LE SEMIS DIRECT
(D. BELAID 13.10.2014. Une présentation des semoirs pour semis direct proposé par la société tunisienne Cotugrain. Cette société commercialise de nombreux semoirs. Elle n'hésite pas à faire des démonstrations chez les agriculteurs. Elle a ainsi vendu de nombreux semoirs parfois à 4 ou 5 agriculteurs qui ont acheté un semoir en commun. Nous vous recommandons vivement de rentrer en contact pour voir les modalités pour importer un semoir, devenir concessionnaire ou développer de la production locale de modèles simplifiés - voir nos articles sur ce sujet).
www.cotugrain.com/fr/_produit.php?id_cat=8
« Depuis 1999, la société "COTUGRAIN" à commencer la diffusion de la technologie du Semis Direct en Tunisie. Et elle a choisi de travailler avec le leader mondial de cet équipement la société Brésilienne "SEMEATO"(www.semeato.com.br).
A la suite des excellents résultats enregistrés en Tunisie, ces deux dernières années "COTUGRAIN" et "SEMEATO" ont décidés détendre leur présence dans les pays Arabe, et en 2009, un accord three partite AGRIMATCO/ SEMEATO/ COTUGRAIN, à vue le jour.
Cet accord et cette union de compétence réalisées avec le leader de l’agrofourniture dans le monde Arabe, "AGRIMATCO" permettra une diffusion de notre expérience auprès des agriculteurs Arabes et de mettre à leur disposition ce savoir faire en matière de Semis Direct et Zéro labour dans les zones Arides et Semis Arides.
1- Définition du semis direct
Le semis direct est un système conservatoire de gestion des sols et des structures, dans lequel la semence est placée directement dans le sol qui n’est jamais travaillé. Seul un sillon est ouvert, de profondeur et de largeur suffisante, avec des semoirs spécialement conçus à cet effet pour garantir une bonne couverture et un bon contact de la semence avec le sol. Un désherbage total est réalisé juste avant l’implantation de la culture avec un désherbant total afin de nettoyer la parcelle.
Pour savoir plus sur les semis direct contactez :
Cotugrain: Z.I Saint Gobain Megrine 2014 – Tunisie. Tél. : (+ 216) 71 42 63 13
Fax : (+ 216) 71 42 66 44 E-mail : cotugrain@gnet.tn
2- Avantages et contraintes du semis direct
LES AVANTAGES :
- Avantages agronomiques
*Amélioration de la structure du sol
* Meilleure porosité
* Augmentation du taux de matière organique
* Meilleure implantation racinaire de la culture
* Augmentation de la rétention de l´eau dans les sol
* Réduction des variations de température du sol
- Avantages économiques
* Réduction des couts de production (carburant, mecanisation et main d’oeuvre)
- Avantages environnementaux
* Lutte contre l’érosion
* La biodiversité
* Stockage du carbone
* Amélioration de la qualité de l’eau
* Réduction des sédiments dans les riviéres, lacs et routes
CONTRAINTES :
* Plus grande implication de l’agriculteur
* Changement de mentalité
* Le manque de connaissance technique
* Gestion technique de la période de transition (1 à 4 ans)
3- Les modèles des semoirs
Les principaux modèles de semoirs disponibles en Tunisie sont : les Personnel Drill, les SHM et les TDNG :
- Les SHM Modèles SHM 11/13 SHM 15/17
Nbre lignes & Espacements Petites graines 13 lignes* 17cm 17 lignes* 17 cm
Grosses graines 4lignes*60 à 70cm 5 lignes*60 à 70c
Puissance requise approximative: 65 HP 80 HP. Vitesse d’avancement 6 à 8 km/ H.
LABOUR OU NON-LABOUR?
D. BELAID 11.10.2014
Sous le titre « Aïn Témouchent : Les agriculteurs boycottent l’ouverture de la campagne labours-semailles » Mohamed Kali rapporte dans El Watan ce 07.10.14 la grogne de certains céréaliers affectés par la sécheresse de la campagne écoulée.
La cause? Selon des propos d'agriculteurs « la banque à laquelle beaucoup d’entre nous n’ont pu rembourser le crédit Rfig accordé pour la précédente campagne, rejette l’attribution d’un nouveau crédit de campagne malgré nos demandes de rééchelonnement de la créance impayée. Elle exige au préalable le versement de 50% du crédit accordé alors que ce denier l’a été sur la base d’une échéance de 18 mois et que nous ne sommes encore qu’à 12 mois!».
Un quart des surfaces auraient été affectées par le stress hydrique de l'an passé. « Cependant, les techniciens rejettent la faute des effets de la sécheresse sur les agriculteurs pour non-respect de l’itinéraire technique puisqu’il a été constaté des disparités entre des parcelles d’une même zone, les unes affectées par la sécheresse, d’autre pas. Ce phénomène serait dû au fait que certains céréaliculteurs auraient conséquemment consenti à la dépense pour avoir effectué des labours profonds qui, eux, permettent de recueillir un maximum d’eau lors des précipitations et d’emmagasiner durablement l’humidité dans le sol ».
QUE FAIRE?
Il n'y a pas d'alternative. Agronomiquement et économiquement le labour ne se justifie plus dans les conditions algériennes. En affirmant cela, nous pesons nos mots. En effet, économiquement le labour est une opération longue et donc couteuse en fuel et main d'oeuvre. Dans des conditions pratiquement similaires Espagnoles et Australiens l'abandonnent massivement. Plus près de nous Marocains et Tunisiens suivent la même voie. A Sétif et Constantine, il en est de même.
La cause? Dans la plupart des cas, le labour assèche et appauvrit les sols en matière organique. Plus grave, il revient cher et grève la rentabilité des exploitations dont les rendements céréaliers ne sont pas extraordinaires.
Certes, la réussite du non-labour avec semis direct implique une plus grande technicité et se juge sur plusieurs années. Mais, il est grave que des techniciens et la banque agricole continuent à imposer aux céréaliers des pratiques désuètes.
Il est tant de revoir le cahiers des charges des prêts de campagnes RFIG. Le labour ne devrait pas être imposé. Les céréaliers devraient avoir la possibilité de pouvoir pratiquer du semis direct. A charge pour ces derniers de fournir les justificatifs adéquats aux services bancaires: attestation de possession d'un semoir en ligne ou facture pour travaux agricoles dans le cas de semis par tiers.
Mais, il est indispensables que les services agricoles de terrain fassent leur mue et s'informent sur les possibilités du semis direct. Car, il s'agit là d'une révolution technique fondamentale. Il s'agit là d'un bouleversement de la pensée agronomique remettant en cause le paradigme du labour. Enfin, le dry-farming est ainsi re-visité. Il en va de l'avenir de la céréaliculture en milieu semi-aride.
Comment choisir la variété la plus adaptée à sa date de semis ?
(Pour la région Midi-Pyrénées / Ouest Audois les ingénieurs d'Arvalis.fr Aude BOUAS, Régis HELIAS, Matthieu KILLMAYER, Jean Luc VERDIER rappellent des règles de base pour choisir ses variétés. Ces principes restent valables en Algérie en les adaptant aux variétés locales. On contactera également les ingénieurs ITGC pour plus de conseils. D. BELAID 3.10.2014).
Pour chaque variété, il est essentiel de déterminer la période de semis optimale afin d’éviter les risques de gel d’épi mais aussi d’échaudage en fin de cycle.
Le rythme de développement d’une variété est conditionné par sa sensibilité à la photopériode, ses besoins en températures et en vernalisation. Deux stades clés sont repérés : le début de la montaison avec l’apparition du stade « épi 1cm », et la sortie des épis qui correspond au stade épiaison (indicateur de la précocité à maturité des variétés).
La précocité à montaison détermine le début de la période de semis possible alors que la précocité à épiaison détermine la fin de la période de semis.
La précocité à montaison correspond à la durée de cycle entre la germination et le stade « épi 1cm ». Une variété très précoce à montaison est peu photosensible et peut démarrer rapidement en sortie hiver si les températures sont élevées. On conseillera de ne pas semer trop tôt ce type de variété pour éviter les risques de gel d’épi.
Une variété précoce voire très précoce à épiaison permet d’éviter les conditions échaudantes de fin de cycle particulièrement sur les sols superficiels. A l’inverse sur les sols profonds bien pourvus en réserve hydrique, l’allongement du cycle avec le choix d’une variété tardive permet d’augmenter le potentiel de rendement.
Le choix d’un panel de variétés avec des rythmes de développement variés permet de répartir les risques liés aux aléas climatiques.
ALGERIE, LE SEMIS DIRECT UNE OPPORTUNITE POUR L'AGRICULTURE.
D.BELAID 30.07.2014
Une révolution technique technique se fait jour dans les campagnes. Elle reste encore discrète mais bouleverse les anciennes façons de faire. Il s'agit de la technique du non-labour avec semis en direct. Au delà de l'effet au niveau de la parcelle, le semis direct transforme radicalement les exploitations. Au niveau national l'effet peut être un incontestable effet sur l'augmentation des productions en conditions de déficit hydrique. De ce fait, le semis direct pourrait constituer une des priorité des décideurs au niveau du MADR, des DSA, des fermes pilote, agriculteurs leaders ou à l'OAIC comme par exemple cela l'a été avec les semences certifiées.
DES OPPORTUNITES POUR LES POUVOIRS PUBLICS
Pour les décideurs, les défis sont énormes en Algérie. Dans un contexte de réduction de la rente pétrolière, de réduction des surfaces agricoles et de la pluviométrie suite au réchauffement climatique, ils doivent assurer une augmentation des productions agricoles.
Sans constituer une baguette magique, le semis direct constitue un outil puissant pour réaliser les objectifs de la décennie à venir. Examinons l'intérêt de cette nouvelle technique d'implantation des cultures.
Concernant l'érosion et la désertification, maux insidieux qui rongent les terre agricoles, le semis direct permet une agriculture durable1.
Le semis direct permet incontestablement une amélioration de la production suite à différents effets. Il amortit l'effet du stress hydrique les années sèches2 et améliore les rendements en année normale. Suite au faible volume de terre retourné, les opérations de semis sont rapides. Cela présente deux avantages:
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des semis réalisés à la date voulue (il faut savoir qu'en Algérie les semis sont tardifs et se poursuivent jusqu'en décembre ce qui est une hérésie),
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plus de surfaces emblavées (donc plus de céréales semées mais donc également plus de fourrage de vesce-avoine).
Un des points fondamentaux et trop souvent occulté est que le semis direct permet une baisse des charges de mécanisation3 et donc des frais d'implantation des cultures. Cela présente plusieurs avantages:
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pour les pouvoirs publics, en considérant les économies de mécanisation réalisées par l'agriculteur, il est possible de calculer la marge nette réalisée à l'hectare. Et puisqu'il y a économie du côté de l'agriculteur, les pouvoirs publics pourraient à l'avenir ne pas ré-évaluer la prime blé dur ou voire même la baisser en cas de moindre aisance financière.
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Pour les agriculteurs, l'incertitude est réduite. Il n'a plus à investir des sommes considérables dans des opérations de labours sans savoir si l'année sera bonne et s'il pourra récolter.
Le semis direct présente un inconvénient. De par sa rapidité d'exécution, il permet à des agri-managers d'agrandir leur exploitation en reprenant les terres de leurs voisins. Il y a risque d'exode rural. Cela peut être combattu en dotant les unités motoculture des CCLS de tels semoirs. Enfin, en poursuivant les opérations de réduction de prix pour les agriculteurs procédant à l'achat de matériel à plusieurs.
Cependant, afin de profiter de des avantages du semis direct, les pouvoirs publics doivent aider des investisseurs publics ou privés à produire localement de tels engins. Déjà l'ONG française FERT développe au Maroc des partenariats pour la mise au point de prototypes simples et demandant moins de force de traction. En parallèle, il s'agit de fabriquer moins de charrues. Car qui dit labour, implique nombreuses façons superficielles pour affiner le sol et donc dépenses en carburant.
DES OPPORTUNITES AU NIVEAU DES EXPLOITATIONS
Jamais le semis direct n'aura ouvert tant d'opportunités. Citons les: préservation de la fertilité des terres, rapidité d'exécution des semis automnaux et possibilités de nouvelles rotations.
-Préservation de la fertilité des terres.
Le semis direct préserve la matière organique du sol. Il augmente ainsi rétention en eau et capacité d'échanges cationique. La stabilité structurale étant améliorée, il y a moins d'érosion.
-Rapidité d'exécution des semis automnaux.
La vitesse d'exécution des chantiers de semis est multipliée par cinq. Il s'agit là d'un atout considérable pour semer à temps et augmenter la surface emblavée à l'automne.
-Possibilités de nouvelles rotations.
C'est peut être au niveau des rotations que la nouveauté est la plus grande. Auparavant, avec le semis conventionnel il fallait travailler le sol et préparer un lit de semences. Cela avait deux inconvénients: longueur du travail et dessèchement des dix premiers centimètres du sol. Aujourd'hui, avec le semis direct, il est possible d'implanter au printemps immédiatement après par exemple une vesce-avoine ensilée. Le semis direct permet même de semer une avoine dans une luzernière au repos.
DES OPPORTUNITES AU NIVEAU DES AGRIMANAGERS
Le semis direct représente une réelle opportunité pour les agri-managers. Nous entendons par agri-managers, des agriculteurs ouverts au progrès agricole et au travail à plusieurs. Nous l'étendrons aux cadres des fermes pilotes et exceptionnellement aux sociétés de travaux agricoles.
Pour un agri-manager à la tête d'une exploitation et disposant des moyens financiers pour l'achat d'un semoir pour semis direct et le tracteur pouvant le tirer, il y a possibilité de développer une activité de travaux agricoles. Après avoir emblavé ses terres, il est possible de le faire chez ses voisins.
Mes attention, la facilité de pouvoir emblavés des centaines d'hectares de terre a par exemple entraîné en Espagne des concentrations de terre.
Pour les agri managers désirant acheter un tel matériel à plusieurs, l'optique est d'arriver à réaliser les semis à temps. En Tunisie de tels regroupements existent. Le semoir est disponible 2 jours de suite à tour de rôle chez chaque membre du petit groupe.
Pour les cadres des entreprises de travaux agricoles, disposer d'un semoir pour semis direct est un atout formidable. Cela permet de proposer à de petits exploitants d'implanter une céréale en un seul passage et donc à coût réduit. Pour les unités de motoculture des CCLS disposer d'un semoir pour semis direct, c'est l'assurance de semer un maximum d'hectares.
En résumé, le semis direct permet une agriculture d'opportunité. C'est surtout vrai au niveau de la parcelle. Le développement de cette technique passe par la mise à disposition des exploitations d'un matériel adapté et peu cher.
1Voir nos précédents articles sur la fertilité des sols en Algérie.
2Pour s'en convaincre on consultera les travaux publié localement mais surtout la synthèse pluri-annuelle réalisée par le Pr. Rachid Mrabet (Settat Maroc) et mise en ligne avec la signature de la FAO.
3A l'achat un semoir étranger pour semis direct est trois fois plus cher qu'un semoir conventionnel. Sauf à le fabriquer localement comme l'ont fait les marocains et syriens.
SEMIS DIRECT: L'EXPERIENCE TUNISIENNE.
D.BELAID 24.07.2014
Au moment où il serait question d'une récolte de seulement 30 millions de quintaux contre le double attendu, on peut se demander
que faire. Que faire pour augmenter la production? Irrigation d'appoint, semis direct, meilleure logistique... Les solutions sont variées. Nous souhaiterions mettre l'attention sur les études
pratiques de terrain, tel le document tunisien que nous proposons ci-après.
C'est ce genre d'analyse technique de terrain qui fait avancer les choses.
3. Bilan technique des parcelles visitées1
La contrainte majeure est la disponibilité et la bonne répartition de l’eau en agriculture pluviale. En prenant l’exemple de cette année, l’automne très sec n’a pas favorisé une bonne levée de la flore adventice avant le semis (destructible avec un traitement à base de glyphosate). Notons que le prix du glyphosate est passé, en l’espace d’un an, de 6 à 10 dinars en moyenne le litre.
Les levées de blé irrégulières et souvent tardives, suivi d’un hiver très pluvieux avec beaucoup de difficultés pour effectuer les interventions à temps, vont probablement réduire le potentiel.
On constate aujourd’hui des parcelles n’ayant pas pu être désherbées au bon stade, infestées de graminées, principalement des ray-grass dans la région de Mateur, résistants aux familles chimiques FOP et Sulfonylurées qui posent problème quant à la réponse chimique. Il faut attendre le ressuyage des sols et une remontée des températures pour envisager un traitement efficace et sans risque de phytoxicité.
On note également la présence de ray-grass développés par tâches sur des bordures de parcelle, il est toujours difficile de concilier le seuil de nuisibilité dans la culture et la gestion du stock semencier. Dans ces situations, il serait préférable de réaliser un désherbage antigraminées, le produit habituellement employé est l’Amilcar ( Metsulfuron et iodosulfuron ) dans la plupart des cas utilisé à la dose de 200 grammes au lieu de 330 grammes homologués.
3. 1. Quelles solutions pour lutter contre le ray-grass ?
3.1.1. Les Rotations : un des piliers du Système semis Direct
La plupart du temps on retrouve des densités importantes de ray-grass dans les parcelles de blé sur blé. Les rotations apportent des solutions pour bien maîtriser le stock semencier. Il faut bien garder en tête que la marge économique doit être lue sur une rotation et non pas sur une seule culture. Un agriculteur a choisi une variété de blé à fort développement végétatif pour essayer d’étouffer les plantules de ray-grass.
Il est clair que la rotation blé sur blé en SD s’expose à une double difficulté : les repousses de l’année précédente et une gestion plus compliquée des mauvaises herbes. Les précédents légumineuses (féverole ou fenugrec ) ne posent pratiquement jamais de problème de ray-grass si celui-ci a bien été contrôlé dans la culture précédente.
3.1.2 La lutte chimique
La réussite d’un traitement herbicide dépend de 4 facteurs :
# Intervenir au stade plantule de la mauvaise herbe.
# La culture doit être en bon état végétatif.
# Un bon réglage du pulvérisateur : que le débit soit le même pour chaque buse bien placer la rampe 70 cm au dessus de la cible avec des buses à 80°, taille et nombre des gouttelettes.
# Respecter les conditions météo : hygrométrie > à 60%, vent nul ou faible.
Plus la population d’adventices est élevée, moins l’efficacité d’un produit sera bonne et ce, même à dose pleine. (notion de densité / m²)
Pour illustrer les notions de densité / m², avec un traitement au chlortoluron réalisé en France le même jour et à la même dose, l’efficacité est de 95% avec une densité de 200 plantes/m² et de 50% seulement avec une densité de 450 plants de RG / m². Le surpeuplement peut nécessiter un deuxième traitement avec un autre produit. A mon avis, des désherbages anti-graminées précoces au stade plantule de la mauvaise herbe seraient une première étape de travail.
Face aux résistances des ray-grass aux Fop et Sulfonylurées dans certaines exploitations de Mateur, plusieurs stratégies de lutte chimique sont envisageables :
Chlortoluron : molécule de la famille des urées substituées, utilisable au stade 3 feuilles en bon état végétatif du blé entre 1500 et 1800 grammes de matière active (dosage à 500 g /litre). Le blé dur peut être désherbé au chlortoluron sans grand risque de phytotoxicité lorsque les températures descendent près du zéro après le traitement.
Pinoxaden : Nouvelle molécule et nouvelle famille chimique ( les Den ) de Syngenta mais qui n’est pas encore homologuée en France. Naceur Tej a déjà testé cette molécule sans avoir obtenu un bon résultat, il ne faut toutefois pas négliger cette solution en revoyant le protocole d’application.
Prosulfocarbe : molécule que l’on trouve dans la spécialité commerciale « Défi » qui n’est pas encore homologué en France sur blé dur. A titre expérimental on peut utiliser le « Défi » à la dose de 3 litres par hectare au stade 1 à 3 feuilles. Attention aux températures négatives et aux sols filtrants, on risque des phytotoxicités sur le blé.
Salah Lamouchi a essayé le « Défi » sur une bordure de parcelle mais le traitement a été suivi d’une pluie avec un lessivage probable du produit.
Chlortoluron et Prosulfocarbe en programme : on peut techniquement faire une application de 1500 g de Matière active de Chlortoluron en post-semis / pré-levée puis 3 litres de « Défi » au stade 2- 3 feuilles du blé. Ne pas les mélanger.
Ces alternatives chimiques pourraient faire l’objet d’une plate forme d’essai pour la prochaine campagne en conservant bien sûr les Fop et les Sulfonylurées dans le protocole. Le semis direct offre également des opportunités de lutte contre le ray-grass avec le traitement au glyphosate avant le semis. Sur la plate forme d’essai comparatif SD et Conventionnel chez Naceur Tej on constate (avant le traitement anti-graminées) qu’en :
Conventionnel : densité importante de plants RG répartis sur toute la surface.
Semis Direct : densité importante seulement sur les andains de paille de l’année précédente, dans les autres parties il n’y a presque pas de RG
Semis Direct Blé/Blé : Ray-Grass sur andains de paille (N-1)
3. 2. Comment gérer la destruction du chiendent, du liseron et du brôme ?
Dans certaines parcelles on note la présence par tâches de chiendent de type Cynodon dactylon et de Liseron des champs (Convolvulus arvensis) qui sont généralement difficiles à détruire.
On peut préconiser 6 litres de glyphosate par hectare (dosé à 360 grammes) en sève descendante (inversée) en fin d’été mais à cette époque, les troupeaux voisins ayant brouté toute végétation, le traitement devient inefficace puisqu’il n’y a plus de surface foliaire !
L’augmentation actuelle du prix des produits phytosanitaires dont le glyphosate doit nous conduire à chercher d’autres alternatives pour le futur. Par exemple, le liseron s’installe en période estivale et la mise en concurrence avec un couvert végétal peut réduire son développement.
Le brôme, apporté la plupart du temps dans les sacs de semences certifiées (sacs en toile de jute dans lesquels le brôme se pique) semble avoir été bien contrôlé avec la spécialité commerciale « Apyros » (matière active Sulfosulfuron) ou Monitor de chez Monsanto. Une des causes des infestations de mauvaises herbes dans les parcelles est la dissémination des graines par les moissonneuses-batteuses mal nettoyées.
3. 3. Problématique des Blés sur Blés en Semis Direct ?
Le contexte économique favorable au cours du blé dur en Tunisie bouleverse quelque peu les bonnes pratiques agronomiques. Le prix du blé dur fixé par l’Etat Tunisien pour la récolte 2009 est de 43 Dinars + 15 Dinars de prime (pour une livraison avant le 31 août) soit 58 dinars le quintal. Les agriculteurs ont emblavé des surfaces en blé dur plus importantes que les années précédentes afin de profiter de cette opportunité économique.
Dans les situations de parcelles en blé sur blé, beaucoup d’exploitations visitées ont de grosses difficultés à semer à profondeur régulière à cause des amas de paille. La semence reste en surface ce qui fait le bonheur des fourmis qui entassent les graines !
La première solution serait d’équiper les moissonneuses-batteuses d’éparpilleurs de menues pailles afin d’obtenir une bonne répartition sur le sol. Notons que le problème des résidus de récolte se pose également avec d’autres cultures comme la féverole malgré le prélèvement des pailles.
Il semblerait que les semoirs équipés avec 2 lignes de semis posent moins de problème car ils ont plus de dégagement.
La deuxième solution serait d’essayer de faire un passage de broyeur de pailles.
En présence de résidus de récolte importants, on a tendance à mettre plus de pression sur les disques et à mettre trop profond pour ne pas laisser de graines à la surface, ce qui a pour conséquence des pertes à la levée significatives.
Pour faire face à ces difficultés, plusieurs agriculteurs ont fait le choix d’un passage de cover-crop avant le semis en utilisant le semoir SD. Dans ces conditions on remet en cause le Système Semis Direct dans son principe de « Non perturbation du sol » et les acquis de lutte contre l’érosion et d’amélioration de la fertilité du sol.
3. 4. Favoriser les Rotations longues
Le Semis Direct est avant tout un Système d’exploitation qui repose sur la rotation des cultures en produisant le maximum de biomasse (Feuilles et racines) dont le seul but est d’aider au bon fonctionnement du sol de par une vie microbienne plus active.
Augmenter le taux de matière organique de son sol c’est aussi et surtout augmenter la capacité de stockage du « garde manger » dont la plante aura besoin. La fixation des éléments minéraux sur le complexe argilo-humique est étroitement liée au taux de matière organique et d’argile.
L’Alternance graminées, légumineuses, oléagineux et cultures fourragères limite la propagation des champignons et des semences de mauvaises herbes mal contrôlées dans la culture précédente restés sur le sol.
Face à l’envolée des cours des engrais azotés, les légumineuses permettent de réduire les charges des cultures suivantes par les reliquats azotés. Les exploitations qui ont un élevage ovin et/ou bovin peuvent plus facilement valoriser le sorgho et la gamme de légumineuses avec des plantes comme le sulla, le bersim, la luzerne, etc…
Le sulla (Légumineuse à fort développement végétatif)
La féverole qui est la légumineuse dominante en Tunisie ne doit pas revenir trop souvent dans les parcelles afin d’éviter l’infestation en orobanche (qui vit en parasite sur les racines de la féverole, chaque pied peut produire 100 000 graines à pouvoir germinatif très long).
Une exploitation de Béja ne parvient pas à solutionner la propagation de l’orobanche, la stratégie choisie a été de retarder le semis de la féverole au maximum en laissant germer les graines d’orobanche présentes sur le sol et de faire un passage de cover-crop recroisé avant le semis.
Cette solution n’entre pas dans une logique SD, on peut envisager un traitement au glyphosate (360 g/litre) à la dose de 0,167 litre/ha dès l’apparition des premières fleurs suivi d’un deuxième traitement 14 jours plus tard, ce protocole donne d’assez bons résultats à condition de respecter le délai prescrit entre les deux traitements. Dans le choix des cultures, les plantes à racine pivotante sont à privilégier pour leur action sur la structure du sol.
Le colza conviendrait très bien dans la zone sub-humide (Mateur, Jendouba, Béja), d’autant plus que cette culture a déjà été testée en collaboration avec le CETIOM en donnant de bons résultats. Le colza serait un excellent précédent pour le blé.
Le tournesol oléagineux pourrait également être une opportunité si une filière se mettait en place et ce, malgré la production de tournesol à grosses graines qui est cultivé manuellement avec un rendement pouvant atteindre 500 kg / ha (densité 5000 pieds / ha) à 4 dinars le kg !
La graine de colza et de tournesol peut-elle intéresser les triturateurs Tunisiens qui pourraient valoriser les tourteaux auprès des éleveurs ?
1MISSION d’APPUI A L’APAD TUNISIE Réalisée par Michel RAGUIN 17 au 20 Février 2009 Dans le cadre du projet « Animation du Réseau Méditerranéen RCM et renforcement des capacités des groupes de base pour la promotion de l’Agriculture de Conservation »
ALGERIE, SEMIS DIRECT COMPTER AVEC LES COMPENSATIONS CARBONE?
D.BELAID 15.07.14
L'Algérie devra tôt ou tard prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre là il s'agira de réduire les émissions de carbone ou de procéder à des « compensations carbone ». Le secteur agricole pourrait y contribuer. Les agriculteurs ont là une carte à jouer et même être rémunérés en devises.
ALGERIE, DES REJETS CONSIDERABLES DE CARBONE
L'activité économique en Algérie, comme ailleurs, rejette beaucoup de CO2. Le secteur pétrolier est parmi les industries les plus concernées. Des complexes sidérurgiques tels celui d'El Hadjar ou d'engrais comme à Annaba sont fort consommateurs d'énergie et de rejets de gaz à effets de serre (GES). Il faut également compter avec l'agriculture, le transport, la production d'électricité ou le chauffage urbain.
Le total précis de ces émissions de GES reste à établir. Elles ne sont pas négligeables dans un pays émergent tel l'Algérie. Or tôt ou tard, des mesures visant à les réduire seront à prendre. L'Algérie est signataire de différentes conventions qui l'engage. Le couperet tombera tôt ou tard.
L'AGRICULTURE UN SECTEUR GROS PRODUCTEUR DE GES
Les émissions de GES par l'agriculture ne sont pas négligeables. Il faut compter avec différents facteurs. Le premier concerne la traction agricole pour les opérations de labour, semis, épandage d'engrais et de pesticides, récolte. Il faut également tenir compte du transport des produits (intrans et récoltes). La production d'engrais azotés et phosphatés consomment également de l'énergie. Fabriquer ces engrais azotés nécessitent des pressions et des températures considérables. Une fois épandus sur le sol, les engrais azotés peuvent relâcher dans l'atmosphère des GES. L'élevage en produit également. La digestion des ruminants produit du méthane sont l'effet de serre est 20 fois supérieur à celui du CO2.
« QUAND LE DIABLE SE CACHE DANS LES DETAILES »
Il est un domaine agricole fort pourvoyeur de GES et totalement ignoré du grand public. Il s'agit des sols agricoles. Pour juger de l'importance du phénomène, il faut avoir en tête qu'auparavant la majorité des sols étaient couverts de forêts, maquis denses ou végétation arbustive clairsemée. Or l'agriculture a progressivement entrainé le déboisement de ces sols. Le taux de matière organique du sol (MOS) est ainsi passé de plusieurs dizaines de % à quelques %. En zone semi-aride, ce taux est même de 1%. Cette diminution est amplifiée par la généralisation du labour. C'est donc des quatités phénoménales de carbone qui auparavant associées aux solos sont ainsi passés dans l'atmosphère. Certes, il ne s'agit pas de retourner à un « âge d'or » et de penser à reboiser tous les sols agricoles, mais de concilier pratiques agricoles et séquestration du carbone dans le sol. Il y a là un défi: adopter des pratiques adaptées qui permettent la séquestration du carbone du sol.
LE SEMIS DIRECT, UN MOYEN DE SEQUESTRATION DU CARBONE
Or de telles pratiques existent. Il est en effet possible de cultiver un sol tout en favorisant la séquestration du carbone dans le sol. Cette solution s'appelle non-labours avec semis direct. Rachid Mrabet, expert marocain mondialement reconnu l'affirme, après plusieurs années de semis direct, ce sont des quantités considérables de carbone qui sont retenues dans le sol.
L'explication vient du fait que contrairement à la charrue, le semis direct ne remue pas le sol. La MOS est alors moins dégradée car les bactéries minéralisatrices sont moins oxygénées. Les vers de terre se chargent de remanier le sol sans que la MO des racines ne soit totalement dégradée.
COMPENSATIONS CARBONE, ASPECTS JURIDIQUES
A l'étranger, certaines entreprises, associations ou personnalités1 achètent des compensations carbone. Cela prend la forme de financements d'opérations de reboisement en Amérique Latine ou au Sahel. Le semis direct permettant la séquestration du carbone, il entre donc dans la catégorie des produits « compensation carbone ». Les pouvoirs publics peuvent donc intégrer et encourager cette pratique dans la comptabilité des obligations auxquelles ils seront astreint dans le futur du fait des conventions internationales signées.
Il y a un autre point à considérer au vu de ce que propose la société Bionoor. Cette société d'exportation de dattes vend en France des compensations carbone. Les particuliers et sociétés peuvent ainsi verser à Bionoor 24 euros pour chaque arbre planté dans le Sud Algérien. Quid des céréalier passant du labour au semis direct? Pourraient-ils à l'avenir se faire subventionner par des mécènes étrangers recherchant des compensations carbone? La question est posée.
1Nicolas Hulot, Pierre Arthus Bertrand.
AGRONOMIE
LIMITER LE TRAVAIL DU SOL AU LIT DE SEMENCES
Jérôme Labreuche ARVALIS-Institut du végétal
Le strip till consiste à implanter certaines cultures dans un lit de semences conventionnel tout en limitant au maximum le volume de sol travaillé. Pour favoriser la levée et le développement des cultures, quelques bases agronomiques doivent être respectées, assez proches de celles connues pour les techniques plus traditionnelles.
Le strip till est souvent testé au champ, où il est comparé à des techniques plus convent i o n n e l l es . Difficile cependant de généraliser les conclusions de chaque essai. Il y a strip till et strip till ! D’une part, des machines de conceptions différentes peuvent être utilisées. D’autre part, selon les conditions dans lesquelles la technique est utilisée (type de sol, période de l’année, résidus végétaux, structure du sol, climat…), le profil cultural obtenu peut être très différent et plus ou moins accueillant selon les espèces. Aussi diverses que soient les situations, la mise en oeuvre du strip till obéit néanmoins à de grands principes agronomiques. Un inter-rang non travaillé Le travail des futures bandes de semis se caractérise par une nette différentiation entre le rang et l’inter-rang. S’il n’a pas été travaillé au préalable, l’inter-rang se trouve dans une situation proche du semis direct avec de nombreux résidus végétaux en surface et une absence de terre fine. Ceci contribue à réduire le risque d’érosion, à limiter l’évaporation de l’eau et à moins stimuler la germination d’adventices. A contrario, le travail du sol sur le rang génère un état structural fortement bouleversé.
Avec des strip tillers de type américain, la bande travaillée présente un état structural proche d’un pseudo-labour. Les résidus de culture ou du couvert présents initialement en surface sont assez fortement enfouis et « dilués » dans le profil.
Sur un précédent avec un solide système racinaire fasciculé (prairie, gros couvert de graminée), l’enfouissement de touffes de graminées peut laisser un sol creux difficile à rappuyer, en particulier
avec un strip-tiller de type américain travaillant peu de temps avant le semis. De ce point de vue, le travail des bandes de semis avec des outils animés de type Rotasemis ou Parasemis est adapté au semis de maïs derrière une dérobée. Il est aussi envisageable d’améliorer le travail du strip-tiller en passant deux fois l’outil.
Eviter les conditions
plastiques
Le strip till crée idéalement sous la semence de la culture un horizon meuble et rappuyé favorable à son enracinement. Si le strip-tiller est passé en conditions trop humides (sol plastique) ou éventuellement trop sèches (sol très dur), la structure du sol créée peut être grossière et éventuellement creuse. Pour éviter cela, il faut en particulier travailler suffisamment tôt les sols argileux, en général en automne. Il faut également être vigilant en cas de sol très sec et dur en été avant colza. Le strip till trouve toutefois ses limites lorsque le sol est compacté. Il peut néanmoins être suffisant pour restructurer une compaction superficielle du sol.
La profondeur du passage de strip till étant souvent comprise entre 15 et 20 cm, les possibilités de corriger des défauts de structure plus profonds, par exemple entre 20 et 30 cm, sont limitées . Le risque est alors d’avoir un effet dit « pot de fleur », avec un enracinement correct dans la zone travaillée qui ne représente qu’un faible volume de sol (environ 15 cm sur 15 cm). Les racines ont du mal à pénétrer l’horizon non travaillé et compacté. Dans ce type de situation, un décompactage à environ 25-30 cm de profondeur est nécessaire.
Certains strip-tillers réalisent ce type d’opération. Il peut aussi s’agir de décompacteurs combinés à un semis à la volée pour implanter un colza (technique du « till seeding »).
Un vrai lit de semences
Si le strip till est réalisé correctement, il permet de créer suffisamment de terre fine pour avoir un bon contact sol-graine. Quelques règles de base s’imposent pour respecter ce facteur favorable à la germination. Il faut réaliser le strip till en conditions ressuyées. Il est également important de passer l’outil suffi samment tôt, dès l’automne par exemple, afin de permettre l’évolution naturelle de la structure des sols les plus lourds. Disposer d’éléments d’émiettement et de rappui sur la future ligne de semis en cas de travail peu de temps avant le semis est nécessaire (éventuellement rouler en l’absence de ce genre d’équipement). Il faut sinon semer dans la foulée du passage de strip till ou combiner strip-tiller et semoir. Le ressuyage favorisé Dans la majorité des sols français, toute opération de travail du sol favorise la vitesse de ressuyage du sol en surface. Un passage de strip till à l’automne ou même quelques jours avant le semis réduit l’humidité du lit de semences . Cela permet de semer plus tôt certaines années, en particulier lorsque le ressuyage est lent. En conditions très sèches comme en été avant colza ou au printemps dans des terres très légères, il faut être vigilant pour ne pas trop dessécher le lit de semences avec un strip till réalisé quelques jours avant le semis. Un délai très court entre le passage de l’outil et le semis (éventuellement la combinaison des deux) permet de limiter les pertes en eau.
Travailler le sol sur le rang, dégager et enfouir les résidus ou encore favoriser son ressuyage constituent autant d’actions positives sur le réchauff ement du sol . Un sol « strip-tillé » se réchauffe mieux la journée qu’un sol non travaillé. Même s’il se refroidit davantage la nuit, les sommes de température accumulées sont supérieures, favorisant ainsi la vigueur de la culture de printemps. La température du sol derrière strip till ne semble cependant pas atteindre
celle observée sur sol labouré.
j.labreuche@arvalisinstitutduvegetal.fr
DATE DE SEMIS ET DENSITE DE SEMIS DU BLE. POUR BIEN DEMARRER LA CAMPAGNE.
Nicolas Bousquet*.
Le rendement final se décide dès la première étape de la culture. Entre variété, climat et sol, la liste des critères à prendre en compte est longue. Voici nos préconisations région par région pour exprimer au mieux le potentiel variétal.
Pas trop tôt, ni trop tard et dans de bonnes conditions… Le semis du blé peut vite se transformer
en casse-tête pour certains. Il s’agit avant tout d’esquiver au mieux les deux risques climatiques majeurs que sont le gel pendant la montaison et l’échaudage durant le remplissage du grain. Pour exprimer le potentiel variétal, il existe donc une période optimale de semis qui dépend des conditions climatiques de la région et de la variété utilisée.
Chaque variété a sa propre période optimale de semis liée à son rythme de développement. Cette période est délimitée grâce à deux caractéristiques variétales à regarder de près :
- la précocité à montaison (à épi 1 cm) : un blé semé trop tôt risque de débuter sa phase de montaison alors que le gel peut encore sévir, provoquant ainsi la destruction des futurs épis dans la gaine. Ce risque est d’autant plus élevé que la variété est précoce à montaison.
- la précocité à maturité : si le semis est trop tardif, de fortes températures pourront affecter le remplissage des grains (échaudage) et pénaliseront le rendement. Ce risque est particulièrement élevé si la variété est tardive à maturité.
En choisissant des variétés à précocités différentes, on étale les périodes de travaux tout en limitant l’impact d’un éventuel accident climatique. En règle générale, les semis les plus précoces sont susceptibles de procurer les meilleurs rendements. Mais attention, si l’on sème des variétés précoces trop tôt, elles s’exposent aux attaques de ravageurs à l’automne et surtout au gel d’épi. Elles sont donc plus adaptées à des semis plus tardifs. Et inversement, pour des semis précoces, il est préférable d’utiliser des variétés tardives. En plus, comme ces dernières ont un cycle de développement plus long, elles sont à réserver aux sols profonds capables d’assurer une alimentation hydrique correcte jusqu’à la fin.
Pour la densité, l’expérience prime !
Un semis trop clair limite le tallage herbacé et par conséquent le potentiel de rendement. De même, un excès de densité pénalise le rendement car il augmente le risque de verse, favorise l’apparition de maladies et diminue la fertilité et le poids des grains.
Autre argument de taille : un semis trop dense coûte plus cher, a fortiori en semences, et en programme de régulateurs de croissance, surtout en semis précoces. Il s’agit donc de se rapprocher d’une densité optimale, qui est, au contraire de la période optimale de semis, indépendante de la variété. Elle dépend plutôt :
• du type de sol : un nombre plus élevé de plantes est nécessaire dans les sols calcaires, sableux et caillouteux, ou dans les sols qui se réchauffent difficilement au printemps (craie). Dans ces situations, les pertes hivernales sont plus importantes et le tallage plus faible.
• de la date de semis : en semis tardif, il est nécessaire d’augmenter la densité de semis pour compenser le manque de tallage herbacé.
• de la région : il est préférable d’augmenter la densité de peuplement pour les régions froides en hiver que dans les régions à climat doux et humide, car elles sont plus favorables à la croissance et au tallage du blé.
On détermine d’abord le peuplement en sortie d’hiver (plantes/m2), qui constitue l’une des premières composantes du rendement. Puis, on le corrige en fonction des pertes attendues entre le semis et le tallage :
- la faculté de germination des variétés est généralement supérieure à 95 % en semences certifiées mais elle peut chuter en semences fermières.
- les pertes à la levée sont généralement de 5 à 10 % dans des bonnes conditions de semis. Elles peuvent aller jusqu’à 50 % dans des conditions difficiles et en cas d’excès d’eau. Enfin il reste à convertir les plantes/m2 en kg/ha en fonction du poids de mille grains (PMG), critère spécifique à chaque variété : dose kg/ha = (PMG x dose grains/m2)/100.■
L'essentiel. Pour exprimer au mieux le potentiel variétal, l’objectif est d’avoir un nombre d’épis/m2 équilibré.
L'essentiel. Les caractéristiques variétales n’interviennent que dans la date du semis.
L'essentiel. Les périodes optimales de semis les plus courtes (10-15 jours) se trouvent dans les régions où les hivers sont rigoureux et les zones échaudantes.
L'essentiel. Préférer les semis anticipés. En choisissant des variétés à précocités différentes, on étale les périodes de travaux tout en limitant l’impact d’un éventuel accident climatique.
L'essentiel. En choisissant des variétés à précocités différentes, on étale les périodes de travaux tout en limitant l’impact d’un éventuel accident climatique.
ENCADRE: Un peu de souplesse dans la densité.
Les préconisations de densité optimale sont dites « sécuritaires », mais attention aux écarts. En effet, les pénalités de rendement en raison d’un déficit ou d’un excès de plantes sont plus ou moins
importantes d’un bassin à un autre. En effet, en Bretagne et Pays de la Loire, les pertes de rendement restent minimes en fonction de la densité de semis (0 à 2 % par rapport à l’optimum) alors qu’en Champagne crayeuse, cette marge de manoeuvre est très réduite car pour un semis de 150 plantes/m2, le rendement baisse de 12 % par rapport à l’optimum.
Dans les autres régions, si on joue trop sur la densité, les pertes varient entre 4 et 9 % du rendement optimal. Les sols favorables, situés en climat à tendance océanique, offrent des possibilités de réduction des densités sans prendre trop de risques.
ENCADRE: Préférer les semis anticipés
Globalement, les périodes optimales de semis varient de 10-15 jours à 40 jours selon les régions. Encore faut-il trouver des jours disponibles et favorables durant ce laps de temps ! Dans les sites où
cette plage est courte, un retard de semis s’avère beaucoup plus préjudiciable pour le rendement que des semis anticipés, réalisés avant la période optimale.
Nicolas Bousquet. Arvalis.fr PERSPECTIVES AGRICOLES • N°293 • SEPTEMBRE 2003
TRAVAIL DU SOL, TRAVAILLER AU CHISEL
D.BELAID 1986[1].
Avec la réduction progressive de la jachère, une plus grande superficie de terre est à labourer. Le matériel existant dans les exploitations ne peut suffire. Aussi, un type de matériel plus performant serait d’un grand intérêt. Le chisel présente certaines caractéristiques que nous allons passer en revue.
Le labour permet d’assurer la destruction des mauvaises herbes, le maintien et l’amélioration de la structure du sol, l’enfouissement des engrais et des résidus de récolte, le contrôle de la circulation de l’eau dans le sol et la réalisation du lit de semences.
Par labour, on entend en général utilisation d’une charrue à socs ou à disques. Cependant, il existe d’autres outils dont le chisel. Le principe du labour à l’aide du chisel consiste en un travail sans retournement du sol.
Le grand intérêt de cet outil est sa vitesse de travail. En effet, pour un chisel de un mètre de large, on peut travailler 6 hectares en une journée. Comparativement une charrue à disques de même largeur travaille seulement 2 hectares pour la même durée. C’est là un atout essentiel.
Il existe cependant des inconvénients :
- La matière organique (résidus de récolte) ne sont pas enfouis profondément.
- Entre la zone travaillée et celle qui ne l’est pas, il peut se former un lissage à cause de l’action des dents.
- Dans les sols profonds et argileux, le chisel risque de ne pas convenir.
- Les mauvaises herbes ne sont pas toutes détruites après le labour.
- L’utilisation du labour a été testée par l’IDGC, et cela dans la station expérimentale du Khroub. Le chisel a été comparé à une charrue à disques et cela pour des profondeurs de travail variable (8-14 et 20cm). Cet essai a été réalisé durant 4 années. Les résultats ont montré que le travail à 14 cm de profondeur a donné dans la majorité des cas de bons résultats. Par ailleurs, les résultats obtenus sur chaque parcelle labourée avec les outils à dents sont systématiquement supérieurs à ceux des parcelles travaillées à la charrue à disques.
Ainsi, l’expérimentation entreprise a permis de confirmer la possibilité de travailler avec des outils à dents en sol sec. L’intérêt des techniques de travail superficiel pour la culture du blé doit être souligné tant pour l’économie de temps qu’elle procure que pour la grande souplesse qu’elle apporte à l’organisation du travail au sein de l’exploitation. Cependant, il faut se garder d’une généralisation hâtive. De nouveaux essais doivent être étendus aux différentes zones agro-pédologiques du pays.
Condensé de la comparaison Chisel-Charrue :
- Avantages des outils à dents en remplacement de la charrue :
- Le chisel est mieux adapté que la charrue au travail en conditions sèches.
- Il y a une meilleure pénétration du sol.
- Il y a une plus grande vitesse et plus grande largeur de travail que la charrue (le double pour un tracteur de même puissance).
- Les mottes créées sont de plus petites dimensions que celles obtenues à partir des charrues.
- L’équilibre motte-terre fine est plus riche en particules fines, ce qui évite les profils creux.
- Inconvénients et limites du chisel :
- 10 à 15 chevaux sont nécessaires par dents.
- Le salissement en mauvaises herbes est plus important qu’avec la charrue ; en cas d’utilisation en hiver, le cycle des adventices n’est pas rompu.
- La matière organique n’est pas bien enfouie.
- Il y a de la terre soufflée sur 10 cm ce qui peut entraîner par la suite une zone de terre plus compacte qu’avec une charrue.
- Il est nécessaire d’alterner le travail du chisel avec celui d’une charrue et cela tous les 3-4 ans.
Références bibliographiques :
KEHAL. , 1979 Travail du sol : résultats d’un essai comparatif charrue à disques et outils à dents. Céréaliculture. 8, 9-14.
[1] Texte tiré de « Aspects de la céréaliculture algérienne » BELAID D., 1986 Office des Publications Universitaires (Alger). 207 p.
CEREALES: GRACE AU SEMIS DIRECT, MIEUX VALORISER LES MOIS DE SEPTEMBRE ET OCTOBRE
D. BELAID 15.06.2014
Traditionnellement, en Algérie, la dernière quinzaine du mois de septembre et le mois d'octobre sont des mois de jachère. Le sol est nu, aucune culture n'est implantée. Le sol est en attente des semis automnaux de céréales ou fourrages. Selon les années, cela constitue un manque à gagner considérable. L'agronome Lucien Seguy1 propose de revoir cet état de chose en proposant d'implanter dès la mi-septembre des mélanges de céréales. La végétation étant ensuite détruite2 mais laissée sur place pour servir de couverture à la culture suivante implantée par semis direct début novembre. Cette façon de faire est-elle possible en début automne alors que les pluies sont rares?
DES SEMIS SOUS COUVERT POUR LUTTER CONTRE L'EROSION OU « COUDRE LE SOL PAR DESSOUS ».
Le but premier est selon Lucien Seguy de lutter contre l'érosion des sols. Selon cet agronome, le sol «se retrouvant nu et exposé aux agents climatiques et pire encore, non tenu par une trame racinaire efficace lorsque l’année pluviométrique est très déficitaire et la production, en conséquence, voisine de zéro ». Il suggère donc de: « tout d’abord partir des réalités où la biomasse de paille est consommée en majeure partie (exportations + ovins) et, dans ces conditions, où la surface du sol est très peu protégée, d’abord coudre le sol par dessous par des systèmes racinaires efficaces, en
succession ; ces derniers doivent : fixer le sol, refaire la porosité en favorisant l’infiltration de l’eau au détriment du ruissellement, injecter du carbone et recycler les nutriments lessivés ». C'est là une façon de faire originale: « coudre le sol par dessous ».
Pour cet agronome du CIRAD qui a longtemps travaillé en Afrique sur des sols dégradés, il s'agit avant tout de favoriser l'infiltration de l'eau et éviter le ruissellement des eaux de pluies. C'est ce ruissellement à l'origine de ravines qui emporte a terre arable. Ainsi, dès 30 à 40 millimètres de pluie en août-septembre « il faut être prêt à semer, en semis direct, des espèces telles que : la vesce
velue, le ray grass, le radis fourrager, en culture pure ou en mélange ». Le mélange de différentes espèces étant considéré comme plus efficace « pour garantir un couvert en pluviométrie aléatoire, plus performant pour le profil cultural également ».
La technique est séduisante. On pourrait en effet lutter contre l'érosion en améliorant la stabilité structurale du sol en amenant des amendements organiques (fumier, boues résiduaires des stations d'épuration, composts d'ordures ménagères …). Cependant étant donnée la demande en maraichage et les surfaces à traiter, faire produire par les champs leur propre protection est intéressant.
Il s'agit là d'une idée jamais émise jusque là en Algérie. Mais, à nouveau, comment installer cette précieuse couverture à la mi-septembre?
LE SEMIS DIRECT TEL UNE BLITZKRIEG, UN CONCEPT QUI BOULEVERSE LES FACONS DE FAIRE
Lucien Séguy propose d'implanter ces couverts végétaux3 juste après les premières pluies automnales. Et il a tout à fait raison. En effet, les études statistiques de la pluviométrie en région semi-aride montre l'existence d'épisodes pluvieux automnaux non négligeable. Pourquoi dans ce cas de telles couverture n'ont-elles pas étaient implantées4? Car, dans la pratique quotidienne des exploitations, l'heure est, dans ce cas, là aux labours. Les agriculteurs sont bien content de pouvoir retourner le sol humidifié par les pluies. La charrue pénètre mieux dans le sol et il y a moins de risques de surchauffe des tracteurs qui sinon peinent à tirer la charrue.
Dans de telles situations, les semis n'interviennent que plus tard, une fois que 2 passages de cover-crop aient permis un semblant de lit de semences. Mais cette façon de procéder fait que l'agriculteur rate là une opportunité d'implantation des cultures.
Pour remédier à cette lenteur des traditionnelles « campagnes labours-semis » et donc à cette perte d'opportunité, Lucien Séguy propose d'utiliser le semis direct. Ce type de semis est permis par des semoirs lourds qui permettent de s'affranchir des longues opérations de labour et de préparation du sol. En effet, le poids de ces semoirs permet à leurs disques ou dents de travailler juste à l'endroit où sont déposés les semences. Mieux; le fait de ne pas retourner le sol permet une meilleure portance du sol. Les roues des tracteurs ne s'enfoncent pas dans la terre. Il est donc possible de démarrer des chantiers de semis même après une pluie.
Avec de tels engins, il est donc parfaitement de profiter de l'humidité du sol après les premières pluies. Car, selon les types de sols et les conditions locales, tous les sols ne sont pas desséchés de façon permanente au début de l'automne. On est là dans un raisonnement type « guerre éclair » qui a souvent divisé les stratèges militaires. Certains préférant la guerre de position. En agronomie, il s'agirait de s'affranchir de la pesanteur du labour pour profiter du moindre épisode pluvieux. D'autant plus que le semis direct n'oblige pas à retourner le sol comme en semis conventionnel ce qui favorise le dessèchement de l'horizon de surface.
En novembre, l'implantation rapide de la culture principale sur couvert végétal est possible grâce à un semoir pour semis direct.
LE SEMIS DIRECT POUR MIEUX RENTABILISER LA PERIODE DES PLUIES
Ces propositions sont extrêmement novatrices et encore bien loin des pratiques des agriculteurs. Pour Lucien Séguy «le semis direct ne se réduit pas à une simple couverture, protection du sol par de la paille, mais aussi, à une fixation du sol par les systèmes racinaires des cultures en succession. Ce point est aussi important, sinon plus que la protection de la surface pour résister à l’érosion et emmagasiner davantage d’eau au détriment du ruissellement ».
Cette pratique permet également de nourrir le sol avant de nourrir les hommes5.
Cependant, non seulement, les semoirs pour semis direct sont peu répandus mais les agriculteurs qui en possèdent n'utilisent pas toute la gamme des possibilités offertes par de tels engins. Elles consistent en une plus grande technicité qui se traduit par des itinéraires techniques nouveaux. Ces itinéraires sont plus performants que ceux actuellement pratiqués et qui s'apparentent le plus souvent à un système de cueillette. Il s'agit donc pour les cadres de terrain et les agriculteurs leaders de s'en emparer en les adaptant à leurs conditions spécifiques.
Le semoir pour semis direct est donc un outil qui peut considérablement améliorer la vitesse d'exécution d'implantation des cultures. Outre la possibilité offerte de lutter contre l'érosion, il permet d'utiliser au mieux toute la durée annuelle de la saison des pluies et cela sur de grandes surfaces. Son incomparable avantage est de permettre des semis sans dessécher les quinze premiers centimètres du sol comme dans le cas des semis conventionnels.
A l'autre extrémité du cycle des pluies, en cas de récolte précoce (orge, fourrages, …) selon le niveau de la pluviométrie printanière, Lucien Séguy propose de tester l'implantation de mélanges fourragers tels « les Cenchrus ciliaris (Biloela), les luzernes australiennes, le Brachiaria decumbens,le mil, le quinoa, les amaranthes comestibles, l’Eleusine Coracana, les avoines à cycle
très court de Madagascar (90 jours), le sarrazin, le radis fourrager, le melilot jaune, la minette, la vesce velue (Vicia villosa), les sorghos muskwaris, le trèfle d’Alexandrie (Bersim), Cajanus Cajan, Andropogon gayanus, le fromental ». Il s'agit d'opportunités répétons le variables selon les années et le type de parcelles. Mais seule la souplesse d'implantation permise par le semis direct permet de saisir ces opportunités. Chose impossible en semis conventionnel.
A ce titre, plus que tout autre outil, il mérite toute l'attention du monde agricole.
1RAPPORT DE MISSION EN TUNISIE du 29 septembre au 4 octobre 2002. Document disponible sur le site Cirad du réseau http://agroecologie.cirad.fr Contacts :
J.-F. Richard (AFD) • richardjf@afd.fr | L. Séguy (Cirad) • lucien.seguy@cirad.fr | K. M’Hedbi (CTC) • ct.cereales@planet.tn |
M. Ben Hammouda (ESAK) • benhammouda.moncef@iresa.agrinet.tn
2La destruction peut se faire en utilisant un herbicide ou par le passage d'un rouleau.
3On peut également imaginer y ajouter des crucifères. Leurs petites graines permettent une levée et implantation rapide.
4Signalons que des éleveurs ovins sèment des parcelles d'orge en vert en conditions sèches dès la fin de l'été en espérant bénéficier d'orages pour la levée. D'autres utilisent l'irrigation d'appoint, mais les surfaces considérées sont sans commune mesure avec celles consacrées aux céréales grains.
5L'absence de labour permet une amélioration du taux de matière organique du sol. A ce titre cette technique casse les pratiques anciennes de type « agriculture minière ».
En Algérie: le semis direct, une révolution technique.
Djamel BELAID Mis en ligne Août 2011. Réactualisé Avril 2014.
Traditionnellement, avant de semer des céréales, l'agriculteur procède au labour de sa parcelle. Des agronomes algériens proposent de s'affranchir de cette étape couteuse en temps et en moyens matériels pour procéder directement au semis. C'est la technique du semis direct. Depuis 5 ans, dans les régions de Sétif, Oum El Bouaghi, Guelma ou Annaba, des EAC et EAI se sont déjà convertis à cette nouvelle pratique. On compte déjà une vingtaine de semoirs direct sur le terrain. Près de 7000 hectares sont concernés. L'année dernière un colloque sur la question s'est tenu à Sétif. Comment expliquer cet engouement?
EN SEMIS DIRECT, NECESSITE D'UN MATERIEL SPECIFIQUE
Cette nouvelle technique repose sur l'abandon du labour. Elle nécessite un matériel spécifique. En semis direct, il n'y a plus de travail du sol tel qu'on l'entend traditionnellement. Le labour ou l'emploi d'outils à disques du type déchaumeuse ou cover-crop est ainsi exclu. Aussi, lors du semis, le semoir doit donc disposer de disques ou de dents capables d'entamer la surface du sol afin de déposer les semences à 3 centimètres de profondeur. Ce type de semoir est donc différent des semoirs actuellement existant sur les exploitations agricoles. Il est plus lourd. Cette technique implique donc de disposer de semoirs spécifiques. Des exploitations se sont déjà équipées en semoirs Kuhn, Seméato, Sola. Ces semoirs coûtent en moyenne 3 fois le prix d'un semoir ordinaire1. PMAT est en pourparlers avec la société espagnole Sola afin de réaliser une production locale de ces engins.
Une autre contrainte apparaît avec l'abandon du labour. En retournant la terre, celui-ci permet d'éliminer les mauvaises herbes déjà installées à l'automne. Le semis direct implique donc obligatoirement une lutte chimique contre ces adventices déjà présentent au semis. L'exploitant désirant passer au semis direct doit donc impérativement disposer d'un pulvérisateur afin de réaliser à un désherbage chimique. Une autre solution consiste à procéder à un désherbage mécanique en utilisant une herse étrille2.
AVEC LE SEMIS DIRECT MOINS D'EROSION
En climat méditerranéen, les sols sont fortement sensibles à l'érosion. Sur les hauts-plateaux, il est fréquent d'observer sur les sols en pente, des ravines; signes d'érosion. L'érosion peut emporter de 2000 à 4000 tonnes de terre par km2 et par an. A l'échelle de temps humaine, ce sol qui est emporté par les pluies n'a pas le temps d'être régénéré.
Or, le semis direct est considéré par les spécialistes comme une technique permettant la conservation des sols.
Le labour est remis en question dans différentes régions du monde. Ses détracteurs l'accusent, à juste titre, de favoriser la minéralisation de la matière organique du sol, de ne pas respecter la biologie du sol et donc de favoriser l'érosion.
Un universitaire algérien, le Pr M.KRIBAA a montré, dès 2001, que dans nos conditions climatiques et pédologiques, les techniques conventionnelles dégradent fortement la matière organique du sol. Or, cette matière organique protège le sol contre l'érosion. Certes, cette dégradation se traduit par une minéralisation de la matière organique et donc la production d'éléments minéraux bien utiles à la plante. Mais, il existe un autre moyen d'apporter ces précieux éléments: en utilisant des engrais. On préserve ainsi, le capital organique du sol si bénéfique pour la rétention d'eau.
Car, il faut rappeler que l'agriculture coloniale a été, avant tout, une agriculture « minière ». Contrairement à l'araire du fellah, la charrue en acier des colons a permis d'exploiter des couches de sols plus profondes et donc plus riches en matière organique. La minéralisation de cette matière organique qui s'était accumulée pendant des siècles a permis au colon de ne pas utiliser d'engrais. Les agronomes de l'époque s'émerveillaient du fait qu'il suffisait de travailler le sol plus profondément et plus souvent pour que les rendements augmentent et cela sans le moindre sac d'engrais. Actuellement, si l'utilisation des engrais progresse, la dent du mouton pâturant après la récolte, ne laisse aucun brin de paille sur le sol. A part les racines, le sol n'est pas enrichi en cette précieuse matière organique si protectrice pour nos sols.
Dans certaines régions, les sols sont très peu profonds, la pluviométrie faible et irrégulière. Après les 40 centimètres de terre arable, le calcaire de la roche mère apparaît. Les racines des cultures ne peuvent trouver dans ces conditions toute l'eau et les minéraux nécessaires à une bonne croissance. Les rendements sont faibles. Dans de telles conditions, le labour s'avère non seulement une opération qui dégrade le sol mais également économiquement non rentable. Les agronomes présents au sud de Sétif notent même des phénomènes d'érosion éolienne. Dans de tels sols, le labour n'aurait que pour effet de remonter des pierres et assécher les premières couches du sol.
SEMER DIX FOIS PLUS VITE
Dans les exploitations agricoles, la période labour-semis des céréales est l'occasion d'une pointe de travail à l'automne et de retards dans l'exécution des semis. Souvent on attend les pluies pour commencer les semis. Il est vrai que labourer un sol trop sec demande des efforts au matériel. Les moteurs chauffent et les tracteurs sont usés prématurément. Chaque variété de blé et d'orge possède une période idéale de semis. Passée cette période, les rendements chutent. Or, le semis direct permet une meilleure flexibilité dans l'organisation des chantiers de semis.
Les exploitations agricoles manquent de tracteurs pour labourer, affiner le sol et semer. Il y a bien sûr un manque de tracteurs mais aussi un manque de tracteurs puissants. De ce fait, les tracteurs ne peuvent tirer que des outils de faible largeur. Quand on sait que les parcelles à semer sont de l'ordre de la dizaine d'hectares et plus, on peut imaginer la lenteur des travaux. Or, répétons le, passée la date optimale de semis, le rendement du blé diminue.
Le secteur agricole est par ailleurs, tourné vers la résorption de la jachère. Sur les hauts-Plateaux, traditionnellement seule une moitié de la superficie d'une exploitation est semée en céréales. L'autre moitié n'est pas semée; elle est laissée en jachère. Les surfaces en jachère sont certes pâturées par les troupeaux de moutons mais c'est autant de terres non semées en céréales ou fourrages.
Réduire les importations alimentaires implique donc de réduire les surfaces en jachère. Mais cela a pour corollaire de travailler plus de surfaces.
Or, le semis direct permet d'accélérer la vitesse des chantiers de semis. Un chantier conventionnel sur 100 hectares conduit de façon optimale demande 63 jours de travail contre 6 jours pour un chantier en semis direct. Certes, tous les chantiers de semis ne comptent pas 3 passages de cover-crop après labour et un roulage après semis. Il existe bien des itinéraires techniques moins sophistiqués. Mais, quelque soit le niveau de sophistication de l'exploitant, le semis direct permet une nette économie en moyen de traction3.
LE SEMIS DIRECT UN MOYEN POUR ECONOMISER L'EAU DU SOL
Mieux, le semis direct permet également une meilleure utilisation de l'humidité du sol par réduction de l'évaporation de l'eau de pluie.
En conduite classique, afin de ne pas être pris de cours, l'agriculteur est parfois amené à travailler le sol dès le mois de septembre, voire dès le printemps lorsqu'il s'agit d'un labour de jachère. Or, cette pratique en sol sec est usante pour le tracteur: la charrue peine à retourner le sol sec et le moteur du tracteur chauffe. Le semis direct permet de ne commencer la campagne de semis qu'au moment optimum: octobre-novembre après de premières pluies. Le semis direct n'entraînant pas de retournement de sol, il y a une meilleure conservation de l'humidité du sol. En effet, des agronomes ont montré qu'un simple passage de cover-crop provoque une perte de 10 millimètres d'eau emmagasinée dans le sol.
Les travaux réalisés dans la Mitidja montrent que fin mai, les parcelles en semis direct présentent un taux d'humidité de 10,7% contre 9,7% en semis conventionnel et de 8,4% début juin en semis direct contre seulement 7,1% en semis conventionnel. Ces différences apparaissent minimes. Cependant, il s'agit là d'un moment crucial pour le blé. C'est à ce moment là que les réserves d'amidon accumulées dans les feuilles migrent vers les grains. Cette migration ne peut se faire que si la plante dispose d'assez d'eau. Les agronomes ayant menés les essais expliquent cette meilleure humidité du sol par une réduction de la porosité du sol. Selon O. Zaghouane de l'ITGC, le labour crée des vides (pores) dans le sol, ce qui favorise l'évaporation du sol.
Par ailleurs, en cas de fortes pluies automnales et d'arrêt des semis, un chantier de semis direct peut être ré-ouvert plus rapidement. En effet, le temps de ressuyage du sol est plus court puisque le tracteur roule sur un sol non remué; il y a moins de boue.
UNE TECHNIQUE HAUTEMENT RENTABLE
Des essais menés menés de 2006 à 2008 en conditions semi-arides montrent des rendements moyens de 13,2 qx/ha en semis direct contre 10 qx/ha en semis conventionnel. Comme les frais mobilisés pour implanter la culture sont bien moins élevés qu'en semis conventionnel, le semis direct présente donc une nette rentabilité.
La ferme pilote de Sersour au sud de Sétif pratique le semis direct sur de grandes parcelles. L'analyse économique montre des résultats en faveur de cette nouvelle technique. En semis conventionnel, les charges totales sont de 13 400 DA à l'hectare contre seulement 9700 DA/ha en semis direct. Ce qui permet un produit de 21 000 DA/ha contre seulement 6900DA/ha en semis conventionnel. Cela est à imputer aux frais de mécanisation qui passent de 8700 DA/ha à 4500 DA/ha suite à la réduction du nombre de passages de tracteur pour travailler le sol. Selon A. Bouguendouz, ingénieur agronome à la ferme de Sersour, la campagne de semailles ne prend plus que moitié du temps par rapport à l'ancienne méthode.
0n peut ainsi comprendre que la technique du semis direct ne soit plus restée cantonnée aux seuls essais et que des agriculteurs l'adoptent. Il faut également noter l'efficace travail de vulgarisation menés par les cadres de l'ITGC. Afin de mieux faire circuler l'information entre universitaires, stations de recherche, et agriculteurs une association « Trait d'Union pour une agriculture Moderne » a même vu le jour à Sétif. L'ATU se propose de « rapprocher le chercheur du terrain pour mettre à l'épreuve les résultats de sa recherche, en tant que prestataire de services, et aider l'agriculteur, en tant que client de la recherche, à identifier, hiérarchiser et formuler ses problèmes pour les soumettre au chercheur ».
La technique du semis direct présente l'avantage d'améliorer le revenu des agriculteurs tout en conservant les sols. Cette technique ne se conçoit pas sans désherbage chimique et semoirs adaptés. Après la charrue d'acier qui a remplacé l'araire en bois dans les années 1800, le semoir en semis direct pourrait bien à terme totalement la remplacer. A ce titre, le semis direct constitue une véritable révolution technique
1Il existe des semoirs syriens construits avec l'aide d'experts internationaux. De son côté le Maroc a débuté la production de prototypes. Enfin, l'ex-Cemagref propose avec l'Afdi un prototype de semoirs ne nécessitant que peu de force de traction. Le prix de ces modèles est bien inférieur aux semoirs européens.
2Une herse étrille est constituée de dents vibrantes. Telle un peigne la herse étrille passe sur l'ensemble de la culture et élimine les plantules de mauvaises herbes. Une vidéo est visible sur le site ww.arvalis.fr
3Le semis direct est à recommander aux unités de motoculture des CCLS. Il leur serait ainsi possible d'emblaver plus de surfaces.
Compte rendu 6JNAC Sétif mai 2012 - RCM
EXEMPLE DE SEMIS DIRECT (ALGERIE).
Un grand bravo à ces pionniers.
Agriculture de conservation en Algérie Part 1 الزراعة
Semis direct Sétif
Vidéo encourageante, elle devrait passer réguliérement à la télévision algérienne. Il y a de l'espoir. Remarquez l'intérêt des étudiants présents sur la parcelle et en particulier l'étudiante qui filme la scène. Il est à espérer que ces étudiants seront les vulgarisateurs de cette technique.
LA FAUSEE IDEE QUE LES LABOURS C'EST BIEN.
Voilà une idée à combattre. Le labour n'est pas obligatoire. C'est aux vers de terre à faire ce travail.
Atterrissage Airbus A320 aéroport Boudiaf Constantine
Vidéo datant du 23 octobre 2013. Remarquez les grandes parcelles de blé. Notez le retard dans les semis (couleur du sol foncé). Seul, le semis direct peut permettre d'aller plus vite (rappel: du blé semé tard, perd une grande partie de son potentiel de rendement).
Air algerie ATR 72-500 landing Tebessa
Parcelles de différentes tailles. Abscence de haies.
www.youtube.com/watch?v=pRGee2RNIMA
SCENE DE SEMIS - RELIZANE
Semis trés sommaire (à la volée) après un passage de cover-crop. Il s'agit de TCS. Cela montre tout le travail qu'il reste à faire pour intensifier.
DOSSIER SEMIS DIRECT
VOIR LE SITE DE l'ONG FERT. www.fert.org
Maroc: L'INRA Promeut le semis direct
Faire travailler les vers de terre
Expériences d'agriculteurs en Tunisie et Maroc * * *
Comment des agriculyteurs s'associent pour acheter un semoir de semis direct
Volume 87, Issue 1, May 2006, Pages 19–27
Soil water retention as affected by tillage and residue management in semiarid Spain
(Le NT améliore la rétention d'eau. D. BELAID 15.10. 2014)
P. Bescansaa, M.J. Imaza, I. Virtoa, A. Enriquea, W.B. Hoogmoedb
Abstract:Conservation tillage preserves soil water and this has been the main reason for its rapid dissemination in rainfed agriculture in semiarid climates. We determined the effects of conservation versus conventional tillage on available soil water capacity (AWC) and related properties at the end of 5 years of management on a clay loam calcic soil (Calcic Haploxerept) in semiarid northern Spain. No-tillage with (NTSB) and without stubble burning (NT), reduced chisel-plough tillage (RT) and conventional tillage with mouldboard plough (MT) were compared in rainfed barley monoculture. Bulk density (ρb), organic matter content (OM), soil water retention (SWR) at matric potentials of 0 to −1500 kPa, and soil water content (SWC) were determined in the driest year of the 5-year study period.
Soil OM in the upper 0.15 m was significantly higher (13%) under NTSB, NT and RT than under MT. Soil ρb in the upper 0.15 m under NT and NTSB was greater than under RT and MT, but at a depth of 0.15–0.30 m was greater under RT than under the other treatments. Reorganisation of pore sizes due to tillage treatments affected AWC. Under RT and MT the largest percentage of the total soil porosity was occupied by pores >9 μm (equivalent pore diameter), in accordance with lower ρb. Available water capacity was greater with NT than with RT and MT. Higher SWC under conservation tillage systems (NT, NTSB and RT) than under MT was attributed mainly to greater AWC and to the mulching effect of crop residues. Crop yield in the driest year of the 5-year period was lowest under MT whereas no differences among treatments were found over the 5-year period. Stubble burning did not affect AWC nor barley yield. Tillage had a greater impact on soil properties and on crop yield than crop residue management.
No-tillage and conventional tillage effects on durum wheat yield, grain quality and soil moisture content in southern Italy
P. De Vitaa, c, E. Di Paolob, G. Fecondob, N. Di Fonzoc, M. Pisanted. DOI: 10.1016/j.still.2006.01.012 Abstract
No-tillage (NT) is becoming increasingly attractive to farmers because it clearly reduces production costs relative to conventional tillage (CT). However, many producers in southern Italy are reluctant to adopt this practice because NT can have contrasting consequences on grain yield depending on weather conditions. The effect of NT and CT on continuous durum wheat (Triticum durum Desf.) under rainfed Mediterranean conditions was studied, over a 3-year period (2000–2002) at two locations (Foggia and Vasto) in southern Italy. Yield, grain quality [thousand kernel weight (TKW), test weight (TW) and protein content (PC)] and soil water content were assessed.
Higher yield was obtained with NT than CT in the first 2 years at Foggia. In contrast, mean yield and quality parameters at Vasto were similar for the two treatments, except in the third year in which CT produced more than NT (4.6 Mg ha−1 versus 2.9 Mg ha−1). At Foggia, TW and TKW were higher in NT than CT in all years. Highest PC was obtained under CT (19.6% and 15.5% for CT versus 14.7% and 11.4% for NT, respectively, in the growing season 2000–2001 and 2001–2002) indicating that grain was shriveled with low starch accumulation.
At Foggia, where this study was part of a long-term experiment started in 1995, a strong correlation was observed between yield and rainfall during the wheat growing season. The coefficient of determination (R2) values for CT and NT were 0.69* and 0.31 ns, respectively, and the regression straight line crossed around 300 mm of rainfall. These results indicate that NT was superior below this rainfall value, whereas more rainfall enhanced yield in CT. We conclude that NT performed better at Foggia with limited rainfall during the durum wheat growing season. The superior effect of NT in comparison to CT, was due to lower water evaporation from soil combined with enhanced soil water availability.
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