محاربة تآكل التربة Lutte contre le ravinement en Algérie.
Des techniques efficaces de lutte contre le ravinement.
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Dossier Les Boues Résiduelles en Algérie.
La valorisation des boues résiduelles en Algérie est encore balbutiante. Il y a là un gisement de matières organiques important pour l'agriculture à conditions qu'un minimum de de conditions soient réunies. Leur utilisation a pu permettre de doubler le rendement des céréales.
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F E R T I L I T E   D E S   S O L S 

 

Cette rubrique comprend plusieurs articles ou vidéos. Une citation remarquable: "Si les voleurs étaient intelligents, ils voleraient du fumier". Cheikh Belhaded en 1870.

 

 

AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS DE GRANDES CULTURES EN ALGERIE.

 

Djamel BELAID. Enseignant chercheur. L.E.G JEAN ROSTAND. Laboratoires de Sciences de la Vie et de la Terre. 60500 Chantilly. Djamel.BELAID@ac-amiens.fr

 

Communication Poster pour le Colloque ENSA: "50 ans de formation et de recherche et les défis scientifiques" Thème III. Les défis scientifiques, technologiques et sociétaux et plan stratégique de l’ENSA

 

  1. la conservation des écosystèmes et des ressources naturelles,

 

RESUME:

La céréaliculture coloniale en milieu semi-aride a été à l'origine du développement de la jachère travaillée. Des labours de plus en plus profonds et le passage répété d'outils au printemps se sont traduit par une minéralisation accrue et donc par une diminution de la fraction organique du sol.

 

Si, actuellement, cette pratique a régressé, le taux de matière organique des sols n'en est pas pour autant remonté à sa valeur d'origine. La cause en revient à l'association céréaliculture-élevage. L'élevage provoque une exportation des pailles et des chaumes. Il n'y a pratiquement aucune restitution organique au sol.

 

La restauration de la fertilité des sols passe donc par la préservation de la matière organique restante et par des apports d'amendements organiques.

 

Des techniques dites d'agriculture de conservation sont susceptibles de réduire la baisse du taux de matière organique et les menaces sur la fertilité du sol. C'est le cas du semis direct. Cette technique implique cependant de repenser les itinéraires techniques et l'équipement des exploitations en matériel spécifique.

 

Sur les exploitation les sources de matière organique pouvant être incorporées aux sols sont peu nombreuses. Il s'agirait donc de trouver des gisements de matière organique hors agriculture. Deux sources majeurs apparaissent: les boues résiduelles des stations d'épuration et la fraction organique des déchets ménagers.

 

Dans le cas des boues résiduaires des stations d'épuration la couverture croissante du territoire national en ce type d'installations permet d'envisager des apports conséquents à l'agriculture. On veillera cependant au risque de contamination par les métaux lourds.

 

Concernant la fraction organique des déchets ménagers, elle est mise en centre d'enfouissement technique et est donc perdue pour l'agriculture. Or différentes études montrent la possibilité de sa mobilisation et de sa transformation en amendement organique.

 

Les opérations de maintien de la fertilité du sol sont couteuses et longues. On ne peut les dissocier de la question du statut de la terre. Un exploitant ne peut investir dans des travaux couteux s'il n'a pas l'assurance de pouvoir en avoir un retour.

 

La baisse du taux de matière organique des sols de grandes cultures handicape les cultures en situation de stress hydrique. Elle est source d'une baisse de la fertilité des sols et donc des rendements. Les sols sont à terme menacés d'érosion.

 

Ces questions nécessitent une approche pluridisciplinaire. Outre la maîtrise scientifique, les ingénieurs agronomes qui auront pour charge la résolution de ces questions doivent posséder une curiosité leur permettant de s'inspirer des avancées locales et étrangères dans ce domaine. Ils devront également posséder la capacité à imaginer des formes de mobilisation des gisements existant de matières organiques en collaboration avec les secteurs concernés qu'ils soient publics ou privés.

 

AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS DE GRANDES CULTURES EN ALGERIE.

 

Les sols de grande culture sont marqués par une baisse de leur fertilité suite à une chute du taux de matière organique. Des sources encore inexploitées de matières organiques existent pourtant localement. Le défi des prochaines années pour les ingénieurs agronomes de l'ENSA sera de contribuer à enrayer cette chute de fertilité.

 

Causes du faible taux de matière organique des sols de grande cultures.

 

La céréaliculture coloniale en milieu semi-aride a été marquée par la pratique de la jachère travaillée (dry-farming). Cela c'est traduit par une diminution de la fraction organique du sol suite à sa minéralisation provoquée par les passages répétés d'outils et des labours de plus en plus profonds (MAZOYER 1993). Cette pratique a pu être qualifiée d'agriculture minière.

 

Ce passage du taux de matières organique du sol estimé à 2% en 1930 et à 0,5% voire 0,2% en 1940 (MAZOYER 1970) est à l'origine d'un perte de la fertilité des sols. En effet, la matière organique du sol permet une meilleure rétention de l'eau. Par ailleurs, elle permet de fournir au printemps de l'azote minéral à la plante.

 

 

Si de nos jours cette pratique de la jachère travaillée a régressé, la situation actuelle de la céréaliculture peut être encore qualifiée d'agriculture minière. En effet la céréaliculture est marquée par l'association avec l'élevage ovin. Or celui-ci est à l'origine d'une exportation continue des pailles et chaumes, empêchant tout apport organique au sol. Quant au fumier, il est rare du fait du mode de conduite des troupeaux. Les déplacements fréquents des troupeaux et l'utilisation d'enclos provisoires « zriba », ne facilitent pas la collecte de ce produit (ANONYME, 2005). Dans la région de Tiaret, le prix du fumier d'ovin atteint le prix moyen de 250 DA (ZOUBEIDI et CHEHAT, 2011).

 

Préservation de la fertilité par le travail du sol.

 

Les labours sont à l'origine d'une érosion des sols. En climat méditerranéen, les sols sont fortement sensibles à l'érosion. Sur les hauts-plateaux, il est fréquent d'observer sur les sols en pente, des ravines; signes d'érosion. L'érosion peut emporter de 2000 à 4000 tonnes de terre par km2 et par an. A l'échelle de temps humaine, ce sol qui est emporté par les pluies n'a pas le temps d'être régénéré.

 

L'agriculture de conservation des sols et notamment les techniques de semis direct sont susceptibles de réduire cette érosion. Cette technique implique cependant de repenser les itinéraires techniques (obligation du désherbage chimique) et l'équipement des exploitations en matériel spécifique (semoir à semis direct).

 

Des solutions de non labour existent déjà dans certaines exploitations; le travail est réalisé à l'aide d'outils superficiels (ZAABOUBI 2007). Il s'agit cependant plus d'un manque de moyens pour effectuer des labours profonds que d'une volonté de conservation des sols. Cependant, cela pourrait une base de départ vers des itinéraires incluant la préoccupation de conservation du sol.

 

 

Préservation de la fertilité des sols par l'enrichissement organique.

 

Sur les exploitation associant céréales-élevage ovin, les sources de matière organique pouvant être incorporées aux sols sont peu nombreuses. Les pailles et chaumes sont avant tout destinées aux ovins.

La pratique de broyage de la paille et de son incorporation au sol est inexistante. Le déficit hydrique ne permettant pas la culture de maïs, on ne peut envisager, comme en Europe, des restitutions importantes sur la rotation.

 

Certes, il reste les racines et les déjections ovines. Ces dernières ne couvrent pas les pertes par minéralisation et par ailleurs présentes un rapport C/N trop faible.

 

Il s'agirait donc de trouver des gisements de matière organique hors agriculture. Deux sources majeures apparaissent: les boues résiduaires des stations d'épuration et la fraction organique des déchets ménagers .

 

Les boues résiduaires des stations d'épuration.

 

Les boues résiduaires de station d'épuration sont riches en matières organiques (BENMOUFFOK 1994). Elles peuvent donc constituer d'excellents amendements organiques.

 

La couverture croissante du territoire national en stations d'épuration des eaux usées permet d'envisager de mobiliser des quantités appréciables de boues résiduaires.

 

Dès 1991, B. Fethallah, a mené avec succès des essais à Barika. Il a utilisé les boues résiduelles du complexe Ecotex pour des culture de tomates et de laitues sous serre.

 

Des chercheurs de l'Université de Constantine (TAMRABET et al., 2007) ont étudié l'utilisation des boues résiduaires en grande culture. Les essais menés sur blé dur se sont révélés concluants. Les parcelles recevant ces boues ont présenté une meilleure quantité de matière sèche et de grains.

Une étude récente réalisée à Sétif sur du blé dur ( ATI, 2010) montre que les parcelles ayant reçue des boues résiduaires ont présentées un rendement de 34 quintaux contre seulement 14 quintaux pour les parcelles témoins.

Ce rendement a été expliqué par la faculté qu'ont eu les plantes des parcelles amendées à produire 6000 grains par mètre carré contre seulement 3000 grains pour les parcelles témoin. On aurait pu craindre que ces grains en plus grand nombre soient plus petits. Mais il n'en est rien. Après la récolte, des lots de grains ont été soigneusement pesés. Et aussi extraordinaire que cela puisse paraître les plants de blé amendés avec de la boue ont présenté, pour 1000 grains pesés, un poids de 52 grammes contre seulement 46 grammes pour les parcelles témoins. Cela signifie, qu'en juin, lors de la phase de remplissage des grains, les plants des parcelles amendées ont disposé de plus d'eau que les parcelles témoins. Eau qui a permis de faire passer les sucres fabriqués par les feuilles vers les épis puis les grains.

Les sols amendés avec les boues présentaient une meilleure porosité ainsi qu'un meilleur taux de matières organiques. Or, ces deux paramètres contribuent à la rétention d'eau par le sol.

Mieux, les dosages d'éléments chimiques de la plante ont montré un enrichissement en phosphore en présence de boue. Traditionnellement la nature calcaire des sols algérien a tendance à bloquer le phosphore du sol. Or, les boues ont permis une meilleure utilisation du phosphore du sol.

Selon l'auteur, « le phosphore assimilable a été valorisé par la végétation, et ceci revient à la matière organique contenue dans la boue qui forme un complexe phospho–humique et dont la minéralisation progressive permet d’assurer une disponibilité de cet élément pour la plante ».

 

Les stations d'épuration doivent se débarrasser des boues résiduelles à chaque cycle. Elles sont donc intéressées pour les livrer au secteur agricole. En France la grande station d'Achères en région parisienne approvisionne les agriculteurs jusque dans un rayon de 100 km.

 

L'utilisation de ces boues peut cependant présenter des inconvénients. Des métaux lourds peuvent être présents. C'est le cas lorsque des installations industrielles sont comprises dans la zone de collecte des eaux usées de la station. L'Office National d'Assainissement dispose d'un laboratoire et se charge de l'analyse régulière des métaux lourds des boues des différentes stations.

 

La fraction organique des déchets ménagers.

 

En 1994, en Algérie, la quantité de ces déchets ménagers est estimées à 5 millions de tonnes. Ces déchets ménagers sont caractérisés par une forte teneur en matières organiques, de l'ordre de 70% et une forte humidité (SOUDI et al., 1996). Ces caractéristiques rendent difficile leur incinération.

Plus de 80% de ces déchets sont collectés et mis en décharge. Cette mise en décharge se fait progressivement dans des Centres techniques d'Enfouissement.

 

Cette mise en décharge pose deux problèmes: perte d'une source de matière organique valorisable en agriculture et production de méthane qui contribue au réchauffement climatique par effet de serre.

 

Des travaux effectués par SOMMERFELDT et al. (1988) montrent une corrélation entre la quantité d'amendement organique appliqué annuellement et l'augmentation de la teneur en matière organique dans le sol. Ces amendements permettent une amélioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol et constituent un réservoir important d'éléments nutritifs.

 

Des expériences de valorisation des déchets ménagers par compostage se développent. A Béni Mered existe une station de compostage de 100 Tonne par jour. Le jardin d'Essais de Hamma produit un amendement organique à partir de déchets végétaux.

 

Les travaux menés à l'Université de Constantine (BELAIB 2012) ont permis la production d'amendements organiques stabilisés.

 

Des expériences de production de compost à partir de déchets ménagers ont été menés avec plus ou moins de succès au niveau de différentes villes du Maroc.

 

Au Maroc, des industriels produisent du terreau agricole à partir de différents gisements organiques locaux, dont les déchets ménagers, sciure de bois, plumes de volailles.

 

 

Statut juridique de la terre et fertilité des sols.

 

Les opérations de maintien de fertilité du sol sont des opérations couteuses et de long terme pour les exploitations agricoles.

 

Dans le cas d'exploitations maraîchères du secteur privé, il est fréquent d'observer des pratiques d'amendements organiques. C'est par exemple le cas de la région d'El Oued, où la production de la pomme de terre a entrainé une forte demande en amendements organiques.

 

En grandes culture, les pratiques d'amendements organiques restent rares.

 

Dans le cas de l'élevage steppique, le surpâturage est la cause d'une nette dégradation des parcours. Les seuls cas de travaux de préservation du milieu par les éleveurs est noté dans le cas de concessions de terre pour de longues durées (BEDRANI, 2009).

 

Ces différentes observations montrent qu'on ne peut dissocier les opérations de maintien de fertilité du sol de celui du statut de la terre. En effet, un exploitant ne peut investir dans des travaux couteux s'il n'a pas l'assurance de pouvoir un retour sur investissement.

 

En Europe, afin de maintenir la fertilité des sols, lorsque une exploitation est sous le statut de « fermage » les contrats prévoient des clauses spécifiques. Des analyses de sols sont ainsi effectuées au début puis à la fin de la période de location. Il est ainsi possible d'assurer un cadre incitatif à l'investissement productif, notamment par l'amélioration de la fertilité du sol (COURLEUX 2012).

 

Aussi, toute politique de maintien de la fertilité des sols en Algérie, se doit d'aborder la question du statut des terres agricoles. Des investissements conséquents ne peuvent être imaginés sans rassurer l'exploitant sur la pérennité de son exploitation.

 

Perspectives de formation d'ingénieurs.

 

Il s'agit de favoriser l’émergence de nouvelles compétences et capacités adaptées aux besoins du développement national.

 

L'ingénieur doit savoir analyser des situations pour proposer des solutions et diriger leur mise en oeuvre. Il doit vérifier leur réalisation tout en étant capable d'apporter les correctifs nécessaires si besoin. Agissant dans un contexte professionnel, scientifique et technique évolutif, il se doit de résoudre au mieux des situations en animant des équipes pluridisciplinaires.

 

Ces compétences devront se traduire à différents niveaux.

 

Au niveau du profil de formation, il s'agit de former des ingénieurs ouverts, curieux, connaissant l'environnement agricole dans lequel ils devront évoluer. Il s'agit également d'arriver à des ingénieurs autonomes et entreprenant.

 

Au niveau des contenus d'enseignement, outre les aspects scientifiques et techniques, il s'agit d'insister sur les notions de développement durable. Par ailleurs, l'enseignement se doit de donner une maîtrise du monde agricole par une des approches de sociologie, de typologie des exploitations et de gestion voire de création d'entreprises.

 

Au niveau de la pédagogie, il s'agit de favoriser l'autonomie des étudiants par des travaux de recherche durant tout le long de leur cursus et de favoriser l'interdisciplinarité. On pourrait ainsi penser à un examen de « synthèse agronomique » non plus individuel mais à plusieurs étudiants de spécialités différentes.

 

Les stages doivent permettre de connaître les spécificité des exploitations, des productions mais aussi l'organisation des filières et des marchés.

 

Outre la maîtrise d'un sujet scientifique, le mémoire de fin d'études pourrait être l'occasion d’appréhender le contexte agricole et ses spécificités. Il pourrait être demandé au futur ingénieur de traiter brièvement la façon dont ses résultats de recherche pourrait faire l'objet d'applications pratiques.

 

Au niveau des programmes de recherche, il s'agit de s'ouvrir aux questions économiques d'actualité et donc d'être à l'écoute du monde des exploitations, des entreprises et des collectivités locales. La participation des chercheurs de l'ENSA à des pôles de compétitivité permettrait d'en faire des « passeurs de savoir ». Par ailleurs, étant données certaines similitudes, il s'agit de mieux intégrer les résultats des recherches des pays maghrébins et méditerranéens.

 

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES:

 

FAO 2005. Utilisation des engrais par culture en Algérie. FAO. 60 p.

 

ATI S 2010 Etude de l'effet des boues résiduaires sur sol cultivé: dynamique du phosphore et son utilisation en zone semi-aride. Mémoire de magister en Sciences Agronomiques. Université El Hadj Lakhdar Batna. Faculté des Sciences. Département d'Agronomie. 62 p.

 

BEDRANI S. 2009 Processus d’émergence des territoires ruraux dans les pays méditerranéens. Réseau

Agriculture Familiale Comparée en Méditerranée. Rapport Final. Vol 1.

 

 

BENMOUFFOK A 1994. Caractérisation et valorisation agricole des boues résiduaires de Draa Ben Khedda (Algérie). Cahiers Agricultures. Vol 3 (5), 295-9.

 

 

BELAIB A 2012 Etude de la gestion et de la valorisation par compostage des déchets organiques générés par le restaurant universitaire A. Oum El Mouminine (Constantine). Mémoire de Magistère en Ecologie. Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie. Université Mentouri. 110p.

 

COURLEUX F 2012 Augmentation de la part des terres agricoles en location : échec ou réussite de la politique foncière ? Économie et Statistique. N°444-445.

 

MAZOYER M 1970 Agriculture et développement en Algérie. Centre Culturel Français d'Alger. 14p.

 

MAZOYER M., 1993 L'eau les hommes au Maghreb. Collection Hommes et sociétés. Ed.Karthala. 333p.

SOMMERFELDT T.G., CHANG C. ENTZ T., 1988 Long-term annual manure applications increase soil organic matter and nitrogen, and decrease carbon t nitrogen ratio. Soil Sci. Soc. Am. J. 52, 1668-1672.

 

SOUDI B., JEMALI B., LHADI E.K., 1996. Contrôle des paramètres de compostage et appréciation de la qualité du compost des déchets ménagers de la Wilaya de Rabat-Salé. In Actes Inst. Agro. Vet. (Maroc) Vol 16 (2),43-50.

 

TAMRABET L.; BOUZERZOUR H.; KRIBAA M.; MAKHLOUF M. 2007. Response of durum wheat (Triticum durum) cultivar ACSAD 1107 to sewage sludge amendment under semi arid climate . In Lamaddalena N. (ed.), Bogliotti C. (ed.), Todorovic M. (ed.), Scardigno A. (ed.) . Water saving in Mediterranean agriculture and future research needs [Vol. 2] . Bari : CIHEAM-IAMB, p. 173-180

 

ZAABOUBI S. 2007 Effets comparatifs de deux outils aratoires et de différents précédents culturaux sur les propriétés physique d'un sol cultivé en céréales dans la région de Timgad. Mémoire de magister en Sciences Agronomiques. Université El Hadj Lakhdar Batna. Faculté des Sciences. Département d'Agronomie. 32 p.

ZOUBEIDI M, CHEHAT F. 2011. Le fonctionnement du marché des ovins dans les hautes plaines steppiques de l’ouest Algérien: entre contraintes et répartition de la valeur. Livestock Research for Rural Development. Volume 23 (9).

 

 

 

Cheikh Belhaddad : «si les voleurs sont intelligents, ils voleraient du fumier»
Read more at http://www.depechedekabylie.com/reportage/134903-un-village-historique-marginalise.html#6ZZpshS82MVep2CF.99

 

Volume 42, Issue 1, May 2009, Pages 18–24

Biochemical properties and barley yield in a semiarid Mediterranean soil amended with two kinds of sewage sludge

(Les boues résiduaires sont un espoir pour la fertilité des sols en zones semi-arides. D. BELAID 15.10.2014).

José M. Fernández, César Plaza, Juan C. García-Gil, Alfredo Polo

 

Abstract: Recycling sewage sludges as soil organic amendment and as a source of macro- and micronutrients represents a promising agricultural practice, especially in Mediterranean areas, where soils commonly exhibit low organic matter contents. However, this organic waste must be treated to avoid potential hazardous effects over the soil or the plants. For this aim, there are different treatments, some of them of contrasted feasibility, such as composting. However, the implementation of recent technologies, like thermal-drying, allows obtaining in less time a final product with exceptional handling conditions. This modern treatment has been introduced in an increasing number of wastewater treatment plants during the last years. Nevertheless, the effects of thermally dried sewage sludge on soil biota and crop yields have not been widely studied to date. In this work, composted and thermally dried sewage sludges were applied to a cropped soil over a three-year period, with different frequencies (single or yearly applications) and at two rates (20 and 80 t ha−1), to investigate and compare their cumulative and residual effects on the yield of barley and on chemical, biological and biochemical soil properties. In the cumulative experiment high doses of both sewage sludges caused an increase of the total organic C contents but also a significant decrease in crop yield, as well as in enzyme activities and microbial biomass C contents. In contrast, cumulative applications of both types of sewage sludge at low doses showed, in general, better barley yield parameters as well as significantly higher microbial biomass C contents, particularly for the composted one. The best results for barley yield were obtained in soils amended once with sewage sludge, particularly for those amended with the composted sewage sludge. These results may be attributed to a possible deleterious effect over soil properties derived from the use of excessive doses. Besides, the results stood out the benefits derived from the application to soil of the composted sewage sludge, which presented a much more mature and stable organic matter than the thermally dried sewage sludge.

 

Corresponding author. Tel.: +34 91 4115301; fax: +34 91 4115301.

 

 

Apports organiques

ETM : cerner les transferts du sol

aux plantes

(Un article sur les apports organiques et les ETM. Comme quoi, il y a des remèdes contre ce mal. D.B. 21.08.2014).

Sylvie Dauguet, CETIOM, Laurence Denaix, INRA Christophe Nguyen, INRA, Régis Coudure Arvalis, Bruno Barrier-Guillot Arvalis.

Les ETM « Eléments Traces Métalliques » sont présents dans les sols agricoles naturellement, mais aussi en raison des apports humains. Ils sont plus ou moins prélevés par les plantes cultivées et peuvent potentiellement poser des problèmes de sûreté des produits agricoles destinés à l’alimentation humaine comme animale.

 

Les ETM, « Eléments Traces Métalliques », peuvent être des oligo-éléments indispensables aux processus biologiques, mais toxiques à des teneurs élevées, comme le zinc (Zn), le cuivre (Cu), le sélénium (Se), le chrome (Cr), le molybdène (Mo), le nickel (Ni) et l’arsenic (As). D’autres ETM, tels que plomb, cadmium et mercure (Pb, Cd, Hg), dont le caractère essentiel pour les être vivants n’est pas démontré, sont considérés comme des contaminants stricts. Ils sont toxiques à de très faibles concentrations.

Les réglementations européennes fixent des valeurs limites dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, en particulier pour le plomb, le cadmium, le mercure et l’arsenic (Règlement CE 1881/2006 et Directive 2002/32/CE). Des plans de surveillance professionnels permettent de suivre la conformité des céréales et des oléagineux à ces limites maximales pour les quelques éléments réglementés.

 

Non biodégradables

 

Les ETM sont naturellement présents dans les sols agricoles et leur concentration varie selon le fond géochimique. Leur concentration dépend aussi des retombées atmosphériques d’origine naturelle (volcanisme, poussières d’érosion) ou anthropique (industries, transports) et des apports par l’homme (engrais, produits phytosanitaires, déjections animales, boues urbaines, etc.). Les ETM entrent dans la chaîne alimentaire en raison de leur absorption par les plantes. Au final, l’Homme est exposé à ces contaminants par voie alimentaire en consommant les récoltes ou les animaux nourris avec les produits végétaux (autre voie particulière : le tabac). Les ETM ne sont pas biodégradables contrairement aux contaminants organiques.

Il est donc particulièrement nécessaire d’étudier et de comprendre leur flux dans le système solplante-animal. Cela a été l’objectif d’un projet multipartenaires1, financé par le CASDAR et l’ADEME. Les flux d’éléments traces (Cu, Zn, Pb, Cd, As) ont été étudiés au sein d’exploitations de polyculture élevage porcin du Sud-Ouest.

L’alimentation des porcs y comprend des végétaux produits sur l’exploitation et achetés (tourteaux d’oléagineux). Les parcelles sont fertilisées avec les lisiers. Les modèles végétaux étudiés ont été le maïs et le tournesol, qui se caractérisent par des capacités différentes d’accumulation d’éléments traces : le maïs est une plante faiblement accumulatrice alors que le tournesol est plus fortement accumulateur d’ETM. Quinze exploitations agricoles ont été enquêtées, avec prélèvements de sol, de plantes et de lisier. Les concentrations en ETM sont représentatives de la majorité des exploitations agricoles françaises éloignées de sources de pollution identifiée et elles respectent les limites réglementaires.

 

Les fl ux d’ETM à la parcelle

 

Pour les parcelles enquêtées, les flux majoritaires d’ETM entrant à la parcelle, estimés à partir de mesures et de valeurs moyennes de la littérature, proviennent : du lisier pour le cuivre et le zinc, des engrais minéraux pour l’arsenic et le cadmium, et des retombées atmosphériques pour le plomb (figure 1).

Les pertes en ETM par lessivage n’ont pas été prises en compte dans ce projet, car elles n’ont pas pu être estimées localement. L’exportation d’ETM hors de la parcelle par la récolte des grains est faible par rapport aux apports. L’accumulation dans le sol est significative pour le cuivre et le zinc mais beaucoup plus faible pour le cadmium, le plomb ou l’arsenic. Néanmoins dans le cas des parcelles sans apport de lisier, le bilan est négatif (exportation nette) pour le cuivre et le zinc dans le cas du tournesol et pour le zinc dans le cas du maïs.

 

Ce qui joue sur le transfert

des ETM aux plantes

 

On pourrait penser que plus un ETM est présent dans le sol, plus on le trouvera dans les plantes. Pourtant, de nombreuses études dont celle réalisée dans le cadre du projet CASDAR montrent l’absence de lien direct entre la teneur totale en ETM dans le sol et leur concentration dans les végétaux (exemple du cadmium, fi gure 2). L’apport de phosphate induit un apport de cadmium non négligeable : celui-ci est présent en impuretés en plus ou moins forte concentration selon la provenance de la roche phosphatée. Par contre, les effets sur les végétaux sont moins clairs : aucun effet notable sur l’accumulation de cadmium dans les végétaux de grandes cultures n’a été démontré sauf avec des phosphates fortement contaminés.

En fait, pour qu’un élément soit absorbé par une plante, il faut qu’il soit biodisponible et qu’il passe en solution dans le sol. Pour le cadmium, e passage en solution est influencé par différents facteurs, dont le plus important est le pH : plus le pH est faible (sol acide), plus le cadmium sera disponible pour la plante. La teneur en matière organique du sol a aussi une influence sur la biodisponibilité : plus un sol est organique, moins les métaux, dont le cadmium, auront tendance à passer en solution (figure 3).

Comme cette étude l’a confirmé, les capacités d’accumulation d’ETM varient suivant l’espèce végétale et, pour un végétal donné, suivant l’organe. De plus, différents travaux ont démontré un effet variétal sur l’accumulation d’ETM, en particulier pour le cadmium chez le blé, l’orge, le tournesol et le lin.

Des différences annuelles apparaissent également. Ainsi, des expérimentations sur du blé ont montré des différences d’un facteur 2 à 3 entre années pour l’accumulation de cadmium dans les grains (même site, même variété) sans que la cause en soit clairement identifiée. Les relations entre paramètres climatiques et teneur en ETM des graines sont peut-être en cause, mais elles sont actuellement mal comprises.

 

Quel est l’effet d’un apport

répété de lisier ?

 

Un épandage répété de lisier conduit à une augmentation des concentrations en cuivre dans les sols. Selon la concentration initiale du sol, il faudrait cependant entre 7 et 63 ans d’apports de lisier de 30 m3/ha chaque année pour doubler la teneur initiale en cuivre du sol. Pour atteindre le seuil réglementaire en cuivre dans les sols au-delà duquel les apports de boues urbaines sont interdits, il faudra – dans le pire scénario – patienter deux siècles. Les teneurs élevées en cuivre des sols dans les exploitations étudiées peuvent s’expliquer par deux facteurs. Les parcelles ayant un antécédent vigne, même ancien, se distinguent par leur teneur en cuivre du sol significativement supérieure à celles n’ayant jamais été en viticulture. Pour les parcelles sans précédent vigne, le volume total de lisier épandu ainsi que la concentration en fer du sol expliquent la teneur en cuivre du sol. Pour éviter cet effet environnemental négatif, un meilleur contrôle de la concentration en cuivre dans les lisiers et, donc, dans les aliments du porc est nécessaire. Les concentrations en zinc sont également à surveiller afin d’éviter une forte accumulation, même si aujourd’hui aucun effet significatif sur les sols n’a pu être mis en évidence. Au niveau national, un réseau pluriannuel de parcelles en grandes

cultures (céréales et oléagineux) va être mis en place afin de valider les recommandations formulées à l’échelle du territoire (lire encadré) et améliorer la connaissance des paramètres jouant sur le transfert des ETM sol-plante2. 

 

1 CETIOM, ARVALIS-Institut du végétal, IFIP-Institut du Porc, INRA-Bordeaux, Université de Pau et des Pays de l’Adour-LCABIE, Interprofession Porcine d’Aquitaine, ENITA de Bordeaux, APESA. 2 Projet CASDAR Multicontamination 2011-2013.

 

L'essentiel:

-Les sols des anciennes parcelles de vigne se distinguent par leur forte teneur en cuivre.

-Il n’y a pas de relation entre la concentration en cadmium total dans un sol et la concentration

dans les organes reproducteurs des végétaux.

-Les éléments métalliques ou métalloïdes sont dits « traces » car ils sont présents en faibles concentrations dans la croûte terrestre ou les organismes vivants.

 

Quelques pistes

La gestion de la contamination en ETM des récoltes emprunte plusieurs voies : éviter de cultiver des espèces végétales plus fortement accumulatrices sur les parcelles identifiées comme présentant une forte biodisponibilité des ETM en privilégiant des cultures faiblement accumulatrices (maïs), limiter les apports en ETM par les intrants agricoles (contrôle de la teneur en contaminants des engrais, des lisiers), ou jouer sur le matériel végétal c’est-à-dire en sélectionnant des variétés peu accumulatrices (sachant que la sélection variétale est un processus long). Pour limiter la biodisponibilité des éléments traces, deux paramètres majeurs sont à contrôler : le pH et la teneur en matière organique.

 

Auteurs:

Sylvie Dauguet, CETIOM dauguet@cetiom.fr Laurence Denaix, INRA Christophe Nguyen, INRA   Régis Coudure r.coudure@arvalisinstitutduvegetal.fr

Bruno Barrier-Guillot b.barrier@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS-Institut du végétal 

Sources: PERSPECTIVES AGRICOLES - N°373 - DÉCEMBRE 2010

 

 

DIVERSIFICATION: CRER UN C.E.T-BIO SUR SON EXPLOITATION?

D.BELAID 9.07.2014

 

Selon sa situation une exploitation agricole peut avoir besoin de développer une nouvelle activité. Diversifier l'activité nécessite un savoir faire. Nous proposons, comme indiqué dans le titre, l'ouverture au sein d'une exploitation d'un C.E.T-bio. Il s'agit de développer le compostage de déchets verts et organiques afin de produire du terreau horticole.

Nous ferons le parallèle avec le cas d'une exploitation française qui s'est lancée dans cette expérience1.

 

AVANTAGES DE L'EXPLOITATION AGRICOLE: SURFACE ET DISPONIBILITE EN FUMIER.

 

Parmi les investisseurs potentiels pour produire du terreau, l'exploitation agricole possède un atout majeur: la surface de ses terrains. En effet, une activité de compostage nécessite des plateformes où le composte séjourne jusqu'à 6 mois.Le deuxième atout est représenté par la disponibilité de beaucoup d'exploitation en fumier. Citons également comme avantages de l'exploitation la disponibilité en tracteur et remorque. La prise de force du tracteur peut servir à animer l'outil qui permettra de retourner régulièrement les andains.

Un exemple en France:

D’une surface de 7 000 m2, la plate-forme, qui a ouvert ses portes en juillet 2003, accueille chaque année 3 000 t de déchets verts, mais aussi 5 000 t de boues urbaines et industrielles. Le mélange donne, après fermentation et évaporation d’eau, 3 500 t de compost.

Le développement de l'activité demande un équipement matériel conséquent.

 

Un exemple en France:

L’investissement global a été de 500 000 € : la dalle de la plate-forme, un pont-bascule, une chargeuse, un crible rotatif. Aussi cher à l’achat qu’une moissonneuse-batteuse, celui-ci est rentabilisé en étant loué quand il n’est pas utilisé.

 

OU TROUVER LA MATIERE PREMIERE?

Toute activité de compostage nécessite des sources de matière première facilement mobilisable. Pour l'exploitation, celle-ci proviendra du fumier, des boues résiduaires des stations d'épuration, des déchets verts des squares et jardins, fientes de volailles,et de tout déchet organique d'origine industrielle (sciure de bois, déchets d'usine de mise en conserve de fruits et légumes, grignons et magrines. C'est à chaque exploitation de procéder à l'inventaire des sources potentielles de déchets organiques.

L'exploitation peut également produire du Bois Raméal Fragmenté (BRF) en taillant régulièrement les haies en bordure de champs.

Il faut savoir que de plus en plus, les rejets bruts de déchets organiques sont interdits par la loi. Les déchets verts (tailles des arbres, tonte de gazon, feuilles mortes) sont interdites en CET. Des huileries ont parfois été fermées à cause de rejets non maîtrisés de grignons et magrines dans la nature.

Ainsi, l'ouverture d'une plate-forme de compostage libère ces entreprises de leurs déchets. Elles ont tout intérêt à venir les livrer sur la plate-forme et certaines sont prêtes à payer pour s'en débarrasser.

Un exemple en France:

Les bennes en provenance des déchetteries ou des entreprises paysagistes sont pesées à l’arrivée. « Les collectivités payent pour revaloriser des déchets verts amoncelés dans les déchetteries. Elles peuvent les faire enfouir pour 80 € HT la tonne. Nous leur reprenons pour moitié moins ».

 

COMPOSTAGE EN PLATE-FORME, MODE D'EMPLOI

Les matières apportées sur la plateforme doivent être triées avant mise en andains.

 

Un exemple en France:

Le processus de fabrication du compost 3 000 t de déchets verts et 5 000 t de boues urbaines et industrielles entrent tous les ans sur le site. Un tri préalable est nécessaire, pour éliminer plastiques, jantes et autres barres à mine jetés avec les végétaux. Quant aux boues, elles sont soumises à différentes analyses garantissant leur « propreté » : valeur agronomique, traces métalliques, hydrocarbures…

 

Comme elles sont pour la plupart très riches en carbone ou en eau. Il s'agit donc de créer les conditions favorisant l'activité bactérienne. Celle-ci va mobiliser l'azote et transformer les matériaux riches en carbone. D'où l'intérêt de favoriser l'aération. Cela est obtenu par la disposition en andains de 2m de large sur 1 m de haut. Cela permet également aux matériaux mélangés au fumier de bien évoluer. Avant la mise en andain, le mélange est réalisé. Ainsi, des boues résiduaires qui présentent des teneurs en métaux lourds proches des limites maximales seront diluées. Par ailleurs, des incorporations sur les andains sont possibles, c'est le cas des magrines. Avant et à la fin du compostage, il peut être intéressant de réaliser des analyses.

 

Un exemple en France:

Tous les deux mois, les stocks accumulés de déchets verts sont broyés par un prestataire, et mélangés aux boues, à raison d’une tonne de chaque « ingrédient ». La fermentation aérobie démarre, et durera entre 5 et 6 mois en fonction de la température ambiante. La température des tas va rapidement atteindre 70 °C, idéale pour la fermentation. Les mesures de températures sont effectuées régulièrement. Dès qu’elles descendent en dessous de 60 °C, signe d’une oxygénation moindre et d’une baisse de la fermentation, soit environ toutes les trois semaines, les tas sont retournés à la chargeuse.

 

UNE PRODUCTION POUR QUELS ACHETEURS?

Une fois le compost mûr, il peut être tamisé. Cela permet d'ôter les gros morceaux de bois. Ceux-ci seront ré-utilisés dans un autre cycle de compostage. Le produit obtenu peut alors être épandu sur les parcelles. Cela permet une notable économie en engrais P et K.

 

Un exemple en France:

« Nous épandons 15 t/ha tous les deux ans, sur une rotation colza/blé/orge. Nous n’apportons plus aucune autre fumure P et K. En revanche, le compost est faible en azote, qui est utilisé dans le processus de décomposition et/ou volatilisé. Les 15 tonnes épandues n’en apportent que 30 unités. Nous continuons donc les apports habituels. »

 

Cependant, une commercialisation est possible: en vrac, en big-bag ou en sacs de 20 litres. Dans ce dernier cas, le produit est destiné à être vendu en jardinerie et donc le packaging doit être de qualité.

 

1 PERSPECTIVES AGRICOLES • N° 328 • NOVEMBRE 2 006 Céline Druesne « Des déchets pour fertiliser ». Eric et Olivier Philippe, Seicheprey (Meurthe-et-Moselle)

 

 

DES DECHETS POUR FERTILISER

Deux frères Eric et Olivier Philippe, installés à Seicheprey en Meurthe-et-Moselle (France) n'achètent plus d'engrais P-K. Ils utilisent du compost sur leurs 200 hectares.

 

Seicheprey, en Lorraine, les frères Philippe récoltent depuis trois ans déchets verts et boues, dont ne savent pas quoi faire les collectivités, pour en faire du compost. En somme, plutôt que d’acheter des produits fertilisants pour leurs 200 ha de céréales, ils ont choisi de traiter et valoriser des coproduits.

 

Une activité rémunératrice.

 

Les idées amènent les idées ». Ce pourrait être la devise des frères Philippe. Installés à Seicheprey, en Meurthe-et-Moselle, ces deux fils d’agriculteurs, en EARL avec leurs parents, sont à la fois éleveurs de porcs, producteurs de céréales et colza, paysagistes et fabricants de compost. Leur motivation : « vendre ce que nous produisons », explique Olivier, le cadet de 30 ans. À l’origine, en 2002, l’idée de fabriquer du compost était une diversification pour l’exploitation, et un moyen de valoriser les déchets verts issus de l’activité paysagiste. « Nous avons eu l’idée de faire de ces déchets des produits épandables sur les 200 ha de l’exploitation. » Les deux frères s’associent avec TVD, une entreprise indépendante de gestion des déchets pour créer une holding, baptisée CETV, propriétaire de la plateforme de compostage. « C’est devenu un autre métier », reconnaît aujourd’hui Olivier Philippe.

 

Redorer le blason des boues

 

D’une surface de 7 000 m2, la plate-forme, qui a ouvert ses portes en juillet 2003, accueille chaque année 3 000 t de déchets verts, mais aussi 5 000 t de boues urbaines et industrielles. Le mélange donne, après fermentation et évaporation d’eau, 3 500 t de compost. « Nous avons eu beaucoup de critiques à propos des boues. Les gens, y compris les agriculteurs, sont très méfi ants. Mais les analyses sont nombreuses pour garantir un produit sans éléments polluants (traces métalliques,…).

» Quant aux odeurs, on se rend bien compte, au milieu des tas de compost, qu’on est loin des effl uves pestilentielles parfois décrites par des opposants. Les bennes en provenance des déchetteries ou des entreprises paysagistes sont pesées à l’arrivée. « Les collectivités payent pour revaloriser des déchets verts amoncelés dans les déchetteries. Elles peuvent les faire enfouir pour 80 € HT la tonne. Nous leur reprenons pour moitié moins », explique l’agriculteur, qui a négocié lui même des contrats de trois ans et répond souvent à des appels d’offres.

L’investissement global a été de 500 000 € : la dalle de la plate-forme, un pont-bascule, une chargeuse, un crible rotatif. Aussi cher à l’achat qu’une moissonneuse-batteuse, celui-ci est rentabilisé en étant loué quand il n’est pas utilisé. L’activité occupe aujourd’hui plus d’un temps complet : un mi-temps pour la manutention sur la plate-forme, et un bon mi-temps pour la gestion adÀ Seicheprey, en Lorraine, les frères Philippe récoltent depuis trois ans déchets verts et boues, dont ne savent pas quoi faire les collectivités, pour en faire du compost. En somme, plutôt que d’acheter des produits fertilisants pour leurs 200 ha de céréales, ils ont choisi de traiter et valoriser des coproduits.

 

Une activité rémunératrice.

 

« D’un déchet malodorant et moche, nous faisons un produit beau et qui sent bon ! »

 

ministrative, réglementaire et commerciale de la société. L’idée fait des émules « Nous ne fabriquons pas un déchet, mais un produit conforme à la norme AFNOR NFU 44095. La production est presque exclusivement destinée à l’autoconsommation.» D’un point de vue agronomique, le compost augmente l’activité biologique du sol et augmente la rétention en eau. « Nous épandons 15 t/ha tous les deux ans, sur une rotation colza/blé/orge. Nous n’apportons plus aucune autre fumure P et K. En revanche, le compost est faible en azote, qui est utilisé dans le processus de décomposition et/ou volatilisé. Les 15 tonnes épandues n’en apportent que 30 unités. Nous continuons donc les apports habituels. »

 

Depuis, l’idée a fait des émules.

 

Trois autres agriculteurs se sont associés avec TVD pour monter leur plateforme. TVD leur assure une veille réglementaire et un soutien commercial. À chaque agriculteur de trouver ses marchés de collecte et d’assurer le traitement des déchets récoltés. Quant aux frères Philippe, ils ont mis en place une deuxième plate-forme en Seine-et-Marne en novembre 2005. « Bien sûr, cette activité nous éloigne un peu de l’exploitation, mais nous tenons à rester agriculteurs. Même si les différentes sociétés (EARL, CETV, Ceres environnement) sont aujourd’hui rentables, nous ne sommes pas à l’abri d’un recul de l’une ou l’autre. Diversifier permet de lisser le revenu. » Et pour anticiper le départ en retraite de leurs parents, les deux frères ont déjà d’autres projets en tête, notamment pour faire évoluer l’atelier porcin. « Dans les domaines de l’environnement et de l’énergie, en agriculture, il y a plein de choses à faire ! »

 

Le compost issu de la fermentation des boues et des déchets verts est épandu sur les 200 ha de l’exploitation.

 

Le processus de fabrication du compost 3 000 t de déchets verts et 5 000 t de boues urbaines et industrielles entrent tous les ans sur le site. Un tri préalable est nécessaire, pour éliminer plastiques, jantes et autres barres à mine jetés avec les végétaux. Quant aux boues, elles sont soumises à différentes analyses garantissant leur « propreté » : valeur agronomique, traces métalliques, hydrocarbures… Tous les deux mois, les stocks accumulés de déchets verts sont broyés par un prestataire, et mélangés aux boues, à raison d’une tonne de chaque « ingrédient ». La fermentation aérobie démarre, et durera entre 5 et 6 mois en fonction de la température ambiante. La température des tas va rapidement atteindre 70 °C, idéale pour la fermentation. Les mesures de températures sont effectuées régulièrement. Dès qu’elles descendent en dessous de 60 °C, signe d’une oxygénation moindre et d’une baisse de la fermentation, soit environ toutes les trois semaines, les tas sont retournés à la chargeuse. Enfin, les tas sont passés au crible pour récupérer un maximum d’éléments indésirables, notamment les refus (gros bouts de bois non dégradés), qui sont réintégrés aux nouveaux andains. En effet, leur taille permet d’aérer le tas et favorise ainsi une meilleure fermentation. Le produit fini est à nouveau analysé avant épandage : éléments métalliques, valeur agronomique (matière organique, teneurs NPK, oligoéléments…), indice de minéralisation. Au total, les analyses coûtent environ 10 000 euros à l’entreprise, une somme non négligeable, mais qui garantit un produit sain et transparent, et permet de répondre aux critiques. Des déchets verts au compost épandable, 5 à 6 mois de fermentation sont nécessaires.

Céline Druesne c.druesne@perspectives-agricoles.com    PERSPECTIVES AGRICOLES • N° 328 • NOVEMBRE 2006

 

AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS DE GRANDES CULTURES EN ALGERIE.

 Djamel BELAID.

RESUME.

Communication poster lors du colloque international "50 ans de formation et de recherche et les défis scientifiques"  Ecole Nationale Supérieur Agronomique El-Harrach. 22-24 avril 2013.

 

   La céréaliculture coloniale en milieu semi-aride a été à l'origine du développement de la jachère travaillée. Des labours de plus en plus profonds et le passage répété d'outils au printemps se sont traduit par une minéralisation accrue et donc par une diminution de la fraction organique du sol.  Si, actuellement, cette pratique a régressé, le taux de matière organique des sols n'en est pas pour autant remonté à sa valeur d'origine. La cause en revient à l'association céréaliculture-élevage. L'élevage provoque une exportation des pailles et des chaumes. Il n'y a pratiquement aucune restitution organique au sol. 

   La restauration de la fertilité des sols passe donc par la préservation de la matière organique restante et par des apports d'amendements organiques.  Des techniques dites d'agriculture de conservation sont susceptibles de réduire la baisse du taux de matière organique et les menaces sur la fertilité du sol. C'est le cas du semis direct. Cette technique implique cependant de repenser les itinéraires techniques et l'équipement des exploitations en matériel spécifique.

  Sur les exploitations, les sources de matière organique pouvant être incorporées aux sols sont peu nombreuses. Il s'agirait donc de trouver des gisements de matière organique hors agriculture. Deux sources majeures sont mobilisables: boues résiduaires et composts urbains.  

   Les opérations de maintien de la fertilité du sol sont couteuses et longues. On ne peut les dissocier de la question du statut de la terre. Un exploitant ne peut investir dans des travaux couteux s'il n'a pas l'assurance de pouvoir en avoir un retour.   La baisse du taux de matière organique des sols de grandes cultures handicape les cultures en situation de stress hydrique. Elle est source d'une baisse de la fertilité des sols et donc des rendements. Les sols sont à terme menacés d'érosion.

 

 

AMELIORATION DE LA FERTILITE DES SOLS DE GRANDES CULTURES EN ALGERIE.

 Djamel BELAID.

 

Les sols de grande culture sont marqués par une baisse de leur fertilité suite à une chute du taux de matière organique. Des sources encore inexploitées de matières organiques existent pourtant localement. Le défi des prochaines années pour les ingénieurs agronomes de l'ENSA sera de contribuer à enrayer cette chute de fertilité.

 

Causes du faible taux de matière organique des sols de grande cultures.

 

La céréaliculture coloniale en milieu semi-aride a été marquée par la pratique de la jachère travaillée (dry-farming). Cela c'est traduit par une diminution de la fraction organique du sol suite à sa minéralisation du fait de passages répétés d'outils et de labours de plus en plus profonds (MAZOYER 1993). Cette pratique a pu être qualifiée d'agriculture minière.

 

Ce passage du taux des matières organiques du sol estimé à 2% en 1930 à 0,5% voire même 0,2% en 1940 (MAZOYER 1970) est à l'origine d'un perte de la fertilité des sols. En effet, seule la matière organique du sol permet une meilleure rétention de l'eau. Par ailleurs, elle permet de fournir au printemps de l'azote minéral à la plante.

 

 

Si de nos jours cette pratique de la jachère travaillée a régressé, la situation actuelle de la céréaliculture peut être encore qualifiée d'agriculture minière. En effet la céréaliculture est marquée par l'association avec l'élevage ovin. Or, celui-ci est à l'origine d'une exportation continue des pailles et chaumes, empêchant tout apport organique au sol. Quant au fumier, il est rare du fait du mode de conduite des troupeaux. Les déplacements fréquents des troupeaux et l'utilisation d'enclos provisoires « zriba », ne facilitent pas la collecte de ce produit (ANONYME, 2005). Dans la région de Tiaret, le prix du fumier d'ovins atteint le prix moyen de 250 DA (ZOUBEIDI et CHEHAT, 2011).

 

 

 

Préservation de la fertilité par le travail du sol.

 

Les labours sont à l'origine d'une érosion des sols. En climat méditerranéen, les sols sont fortement sensibles à l'érosion. Sur les hauts-plateaux, il est fréquent d'observer sur les sols en pente, des ravines; signes d'érosion. L'érosion peut emporter de 2000 à 4000 tonnes de terre par km2 et par an (DEMMAK, 1982). A l'échelle de temps humaine, ce sol qui est emporté par les pluies n'a pas le temps d'être régénéré.

 

L'agriculture de conservation des sols et notamment les techniques de semis direct sont susceptibles de réduire cette érosion. Cette technique implique cependant de repenser les itinéraires techniques (obligation du désherbage chimique) et l'équipement des exploitations en matériel spécifique (semoir à semis direct).

 

Des solutions de non labour existent déjà dans certaines exploitations; le travail est réalisé à l'aide d'outils superficiels (ZAABOUBI 2007). Il s'agit cependant plus d'un manque de moyens pour effectuer des labours profonds que d'une volonté de conservation des sols. Cependant, cela pourrait constituer une base de départ vers des itinéraires incluant la préoccupation de conservation du sol.

 

 

Préservation de la fertilité des sols par l'enrichissement organique.

 

Sur les exploitation associant céréales-élevage ovin, les sources de matière organique pouvant être incorporées aux sols sont peu nombreuses. Les pailles et chaumes sont avant tout destinées aux ovins.

La pratique de broyage de la paille et de son incorporation au sol est inexistante. Le déficit hydrique ne permettant pas la culture de maïs, on ne peut envisager, comme en Europe, des restitutions importantes sur la rotation.

 

Certes, il reste les racines et les déjections ovines. Ces dernières ne couvrent pas les pertes par minéralisation et par ailleurs présentes un rapport C/N trop faible.

 

Il s'agirait donc de trouver des gisements de matière organique hors agriculture. Deux sources majeures apparaissent: les boues résiduaires des stations d'épuration et la fraction organique des déchets ménagers .

 

Les boues résiduaires des stations d'épuration.

 

Les boues résiduaires de station d'épuration sont riches en matières organiques (BENMOUFFOK 1994). Elles peuvent donc constituer d'excellents amendements organiques.

 

La couverture croissante du territoire national en stations d'épuration des eaux usées permet d'envisager de mobiliser des quantités appréciables de boues résiduaires.

 

Dès 1991, B. Fethallah, a mené avec succès des essais à Barika. Il a utilisé les boues résiduelles du complexe Ecotex pour des culture de tomates et de laitues sous serre.

 

 

Des chercheurs de l'Université de Constantine (TAMRABET et al., 2007) ont étudié l'utilisation des boues résiduaires en grande culture. Les essais menés sur blé dur se sont révélés concluants. Les parcelles recevant ces boues ont présenté une meilleure quantité de matière sèche et de grains.

Une étude récente réalisée à Sétif sur du blé dur ( ATI, 2010) montre que les parcelles ayant reçue des boues résiduaires ont présentées un rendement de 34 quintaux contre seulement 14 quintaux pour les parcelles témoins.

Ce rendement a été expliqué par la faculté qu'ont eu les plantes des parcelles amendées à produire 6000 grains par mètre carré contre seulement 3000 grains pour les parcelles témoin. On aurait pu craindre que ces grains en plus grand nombre soient plus petits. Mais il n'en est rien. Après la récolte, des lots de grains ont été soigneusement pesés. Et aussi extraordinaire que cela puisse paraître les plants de blé amendés avec de la boue ont présenté, pour 1000 grains pesés, un poids de 52 grammes contre seulement 46 grammes pour les parcelles témoins. Cela signifie, qu'en juin, lors de la phase de remplissage des grains, les plants des parcelles amendées ont disposé de plus d'eau que les parcelles témoins. Eau qui a permis de faire passer les sucres fabriqués par les feuilles vers les épis puis les grains.

Les sols amendés avec les boues présentaient une meilleure porosité ainsi qu'un meilleur taux de matières organiques. Or, ces deux paramètres contribuent à la rétention d'eau par le sol.

Mieux, les dosages d'éléments chimiques de la plante ont montré un enrichissement en phosphore en présence de boue. Traditionnellement la nature calcaire des sols algériens a tendance à bloquer le phosphore du sol. Or, les boues ont permis une meilleure utilisation du phosphore du sol.

Selon l'auteur, « le phosphore assimilable a été valorisé par la végétation, et ceci revient à la matière organique contenue dans la boue qui forme un complexe phospho–humique et dont la minéralisation progressive permet d’assurer une disponibilité de cet élément pour la plante ».

 

Les stations d'épuration doivent se débarrasser des boues résiduelles à chaque cycle. Elles sont donc intéressées pour les livrer au secteur agricole. En France la grande station d'Achères en région parisienne approvisionne les agriculteurs jusque dans un rayon de 100 km.

L'utilisation de ces boues peut cependant présenter des inconvénients. Des métaux lourds peuvent être présents. C'est le cas lorsque des installations industrielles sont comprises dans la zone de collecte des eaux usées de la station. L'Office National d'Assainissement dispose d'un laboratoire et se charge de l'analyse régulière des métaux lourds des boues des différentes stations.

 

La fraction organique des déchets ménagers.

 

En 1994, en Algérie, la quantité de ces déchets ménagers est estimées à 5 millions de tonnes. Ces déchets ménagers sont caractérisés par une forte teneur en matières organiques, de l'ordre de 70% et une forte humidité (SOUDI et al., 1996). Ces caractéristiques rendent difficile leur incinération.

Plus de 80% de ces déchets sont collectés et mis en décharge. Cette mise en décharge se fait progressivement dans des Centres techniques d'Enfouissement.

 

Cette mise en décharge pose deux problèmes: perte d'une source de matière organique valorisable en agriculture et production de méthane qui contribue au réchauffement climatique par effet de serre.

 

Des travaux effectués par SOMMERFELDT et al. (1988) montrent une corrélation entre la quantité d'amendement organique appliqué annuellement et l'augmentation de la teneur en matière organique dans le sol. Ces amendements permettent une amélioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol et constituent un réservoir important d'éléments nutritifs.

 

Des expériences de valorisation des déchets ménagers par compostage se développent. A Béni Mered existe une station de compostage de 100 Tonne par jour. Le jardin d'Essais de Hamma produit un amendement organique à partir de déchets végétaux. Les travaux menés à l'Université de Constantine (BELAIB 2012) ont permis la production d'amendements organiques stabilisés. Des expériences de production de compost à partir de déchets ménagers ont été menés avec plus ou moins de succès au niveau de différentes villes du Maroc et des industriels produisent du terreau agricole à partir de différents gisements organiques locaux, dont les déchets ménagers, sciure de bois, plumes de volailles.

 

 

Statut juridique de la terre et fertilité des sols.

 

Les opérations de maintien de fertilité du sol sont des opérations couteuses et de long terme pour les exploitations agricoles.

 

Dans le cas d'exploitations maraîchères du secteur privé, il est fréquent d'observer des pratiques d'amendements organiques. C'est par exemple le cas de la région d'El Oued, la production de la pomme de terre a entrainé une forte demande en amendements organiques.

 

En grandes culture, les pratiques d'amendements organiques restent rares.

 

Dans le cas de l'élevage steppique, le surpâturage est la cause d'une nette dégradation des parcours. Bedrani (1992), cité in (BEDRANI 1993) note que les seuls cas de travaux de préservation du milieu par les éleveurs concernent des cas « d'appropriation de fait de superficies limitées de steppe par des agro-pasteurs moyens et petits répond au souci de ces derniers de se protéger des effets néfastes de la vaine pâture pratiquée par les gros éleveurs ». Ces exploitants « procèdent à leurs frais à des aménagements onéreux de la superficie steppique qu'il occupent: plantations d'arbustes fourragers, corrections de ravineaux à l'aide d'engins de travaux publics, essais de semis de plantes fourragères adaptées.

 

Ces différentes observations montrent qu'on ne peut dissocier les opérations de maintien de fertilité du sol de celui du statut de la terre. En effet, un exploitant ne peut investir dans des travaux couteux s'il n'a pas l'assurance de pouvoir en avoir un retour.

 

En Europe, afin de maintenir la fertilité des sols, lorsque une exploitation est sous le statut de « fermage » les contrats prévoient des clauses spécifiques. Des analyses de sols sont ainsi effectuées au début puis à la fin de la période de location. Il est ainsi possible d'assurer un cadre incitatif à l'investissement productif, notamment par l'amélioration de la fertilité du sol (COURLEUX 2012).

 

Aussi, toute politique de maintien de la fertilité des sols en Algérie, se doit d'aborder la question du statut des terres agricoles. Des investissements conséquents ne peuvent être imaginés sans rassurer l'exploitant sur la pérennité de son exploitation.

 

Perspectives de formation d'ingénieurs.

 

Il s'agit de favoriser l’émergence de nouvelles compétences et capacités adaptées aux besoins du développement national.

 

L'ingénieur doit savoir analyser des situations pour proposer des solutions et diriger leur mise en oeuvre. Il doit vérifier leur réalisation tout en étant capable d'apporter les correctifs nécessaires si besoin. Agissant dans un contexte professionnel, scientifique et technique évolutif, il se doit de résoudre au mieux des situations en animant des équipes pluridisciplinaires.

 

Ces compétences devront se traduire à différents niveaux.

 

Au niveau du profil de formation, il s'agit de former des ingénieurs ouverts, curieux, connaissant l'environnement agricole dans lequel ils devront évoluer. Il s'agit également d'arriver à des ingénieurs autonomes et entreprenant.

 

Au niveau des contenus d'enseignement, outre les aspects scientifiques et techniques, il s'agit d'insister sur les notions de développement durable. Par ailleurs, l'enseignement se doit de donner une maîtrise du monde agricole par une des approches de sociologie, de typologie des exploitations et de gestion voire de création d'entreprises.

 

Au niveau de la pédagogie, il s'agit de favoriser l'autonomie des étudiants par des travaux de recherche durant tout le long de leur cursus et de favoriser l'interdisciplinarité. On pourrait ainsi penser à un examen de « synthèse agronomique » non plus individuel mais à plusieurs étudiants de spécialités différentes.

 

Les stages doivent permettre de connaître les spécificité des exploitations, des productions mais aussi l'organisation des filières et des marchés.

 

Outre la maîtrise d'un sujet scientifique, le mémoire de fin d'études pourrait être l'occasion d’appréhender le contexte agricole et ses spécificités. Il pourrait être demandé au futur ingénieur de traiter brièvement la façon dont ses résultats de recherche pourrait faire l'objet d'applications pratiques.

Au niveau des programmes de recherche, il s'agit de s'ouvrir aux questions économiques d'actualité et donc d'être à l'écoute du monde des exploitations, des entreprises et des collectivités locales. La participation des chercheurs de l'ENSA à des pôles de compétitivité permettrait d'en faire des « passeurs de savoir ». Par ailleurs, étant données certaines similitudes, il s'agit de mieux intégrer les résultats des recherches des pays maghrébins et méditerranéens.

 

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES:

 

ANONYME 2005. Utilisation des engrais par culture en Algérie. FAO. 60 p.

 

ATI S 2010 Etude de l'effet des boues résiduaires sur sol cultivé: dynamique du phosphore et son utilisation en zone semi-aride. Mémoire de magister en Sciences Agronomiques. Université El Hadj Lakhdar Batna. Faculté des Sciences. Département d'Agronomie. 62 p.

 

BEDRANI S. 1993 Les aspects socio-économiques et juridiques de la gestion des terres arides dans les pays méditerranéens. Options Méditerranéennes. 69-77.

 

 

BENMOUFFOK A 1994. Caractérisation et valorisation agricole des boues résiduaires de Draa Ben Khedda (Algérie). Cahiers Agricultures. Vol 3 (5), 295-9.

 

 

BELAIB A 2012 Etude de la gestion et de la valorisation par compostage des déchets organiques générés par le restaurant universitaire A. Oum El Mouminine (Constantine). Mémoire de Magistère en Ecologie. Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie. Université Mentouri. Constantine. 110p.

 

COURLEUX F 2012 Augmentation de la part des terres agricoles en location : échec ou réussite de la politique foncière ? Économie et Statistique. N°444-445.

 

DEMMAK A., 1982 Contribution à l'étude de l'érosion et des transports solides en Algérie septentrionale. Thèse de docteur ingénieur. Université Pierre et Mari Curie Paris.

MAZOYER M 1970 Agriculture et développement en Algérie. Document polycopié. Centre Culturel Français d'Alger. 14p.

 

MAZOYER M., 1993 L'eau les hommes au Maghreb. Collection Hommes et sociétés. Ed.Karthala. 333p.

SOMMERFELDT T.G., CHANG C. ENTZ T., 1988 Long-term annual manure applications increase soil organic matter and nitrogen, and decrease carbon t nitrogen ratio. Soil Sci. Soc. Am. J. 52, 1668-1672.

 

SOUDI B., JEMALI B., LHADI E.K., 1996. Contrôle des paramètres de compostage et appréciation de la qualité du compost des déchets ménagers de la Wilaya de Rabat-Salé. In Actes Inst. Agro. Vet. (Maroc) Vol 16 (2),43-50.

 

TAMRABET L.; BOUZERZOUR H.; KRIBAA M.; MAKHLOUF M.2007. Response of durum wheat (Triticum durum) cultivar ACSAD 1107 to sewage sludge amendment under semi arid climate . In Lamaddalena N. (ed.), Bogliotti C. (ed.), Todorovic M. (ed.), Scardigno A. (ed.) . Water saving in Mediterranean agriculture and future research needs [Vol. 2] . Bari : CIHEAM-IAMB, p. 173-180

 

ZAABOUBI S. 2007 Effets comparatifs de deux outils aratoires et de différents précédents culturaux sur les propriétés physique d'un sol cultivé en céréales dans la région de Timgad. Mémoire de magister en Sciences Agronomiques. Université El Hadj Lakhdar Batna. Faculté des Sciences. Département d'Agronomie. 32 p.

ZOUBEIDI M, CHEHAT F. 2011. Le fonctionnement du marché des ovins dans les hautes plaines steppiques de l’ouest Algérien: entre contraintes et répartition de la valeur. Livestock Research for Rural Development. Volume 23 (9).

 

S/Ch 3. COMMENT AUGMENTER LE TAUX D’HUMUS ET AMELIORER LA FERTILITE DE NOS SOLS.

D. BELAID 1986.

Ce texte fait partie d'un document publié en 1986 à l'OPU.

 

L’exploitation irrationnelle des terres durant la colonisation, l’extension de la jachère, l’habitude de bruler les pailles dans certaines régions ont entraîné un appauvrissement des sols algériens en humus (produit de la décomposition de la matière organique). De plus, les fortes températures combinées à l’humidité du sol au printemps et à l’automne accélèrent la décomposition de l’humus en matières minérales. Ces facteurs font que les sols algériens sont pauvres en humus.

Outre le choix de la succession des cultures et des façons culturales, outre l’emploi des engrais, les restitutions de matières organiques contribuent à maintenir ou à améliorer la fertilité du sol. Fertilité que BARBIER définit comme suit : « la fertilité d’un sol sous son climat, se mesure à l’abondance des récoltes qu’il porte, lorsqu’on lui applique les techniques agricoles qui lui conviennent le mieux ».

I-Matières organiques et humus.

Les débris animaux ne représentent qu’une source très secondaire de matière organique ; cette dernière provient surtout de la transformation des déchets végétaux. Les apports organiques donnent naissance à trois types de produits :

  • Les matières organiques libres, non accrochées aux particules du sol. Elles sont pauvres en azote.
  • Les substrats transitoires de l’humification qui se fixent à la surface des agrégats et améliorent la stabilité structurale.
  • Les matières organiques liées à l’argile ou humus stable qui constituent la fraction la plus abondante.

 

II-Rôle de l’humus.

L’humus augmente la capacité de production d’un sol en agissant sur :

  • Les propriétés physiques, il ya des effets favorables sur la stabilité des agrégats et sur la structure. Par ailleurs, la capacité de rétention en eau se voit améliorée.
  • Son activité biologique, cela par la stimulation de l’activité des organismes microscopiques.
  • Les conditions de nutrition des plantes, cela par une augmentation de la capacité du sol à retenir les éléments chimiques des engrais, la libération d’azote nitrique et d’autres éléments minéraux qu’il renferme, le maintien du phosphore dans un état facilement assimilable pour les plantes et par une absorption plus facile des éléments fertilisants à travers les membranes des radicelles.
  • La croissance des végétaux, par une action stimulante des hormones, des vitamines et substances de croissance de l’humus sur les végétaux supérieurs.

III-Synthèse et minéralisation de l’humus.

La quantité d’humus stable que l’on peut espérer obtenir à partir d’apports organiques dépend de leur teneur en matière sèche et de leur richesse en cellulose ainsi que du pourcentage de lignine.

Le coefficient isohumique KI désigne la quantité d’humus stable par kilogramme de matière sèche du sol. Pour un fumier moyennement décomposé, ce coefficient est de 0,4 aussi un apport de 30 tonnes de ce fumier donneront 2,5 tonnes d’humus.

Les engrais verts, dont l’intérêt n’est pas contestable, n’apportent cependant que de très faible quantité d’humus.

Le coefficient de minéralisation K2 rend compte de la quantité d’humus décomposé chaque année. En Algérie, ce coefficient est supérieur à 1,5%. Cette perte annuelle par minéralisation, généralement comprise entre 800 et  1400 kg/ha entraîne la libération de 40 à 80 kg d’azote.

IV-Cause de l’appauvrissement des sols algériens en matière organique.

Cette situation a plusieurs causes. Durant la colonisation, les colons ont étendu la culture des céréales à des zones à pluviométrie faible et irrégulière. Cela a été possible grâce à la pratique de la jachère travaillée. Comme dans tout système extensif, il s’agissait de gagner le maximum en investissant le minimum. De ce fait, le sol était travaillé intensément afin d’accroître la minéralisation de l’humus et la libération de l’azote minéral. Ainsi, les rendements augmentaient sans apports d’engrais. Le sol riche d’un stock d’humus qui avait mis des siècles à s’accumuler a permis à cette pratique de durer assez longtemps. Pour conserver les rendements à un niveau raisonnable (environ 12 qx/ha), les terres étaient plus profondément travaillées et le nombre de passages d’outils aratoires était augmenté. Cela dans le but de respectivement ramener à la surface les horizons du sol riches en humus et accroître la minéralisation de ce dernier. Cette pratique a ramené le taux d’humus des sols algériens de 2% à 0,2%.

Cependant, il faut distinguer les terres des colons de celles des privés algériens alors en majorité non équipées de moyens de traction modernes. En effet, la pratique de la jachère travaillée n’a été possible que grâce à un fort taux de mécanisation et de motorisation. Par conséquent, les terres du secteur privé qui n’ont jamais possédé de tels moyens de traction sont à distinguer du reste des terres. C’est ainsi, qu’après des pluies, on peut voir côte à côte des terres de petits paysans avec un bon état structural (peu de traces de battance) et des terres de domaines autogérés battues et érodées.

Actuellement, la jachère est progressivement résorbée. Cela est salutaire. Signalons qu’avant l’amorce de cette nouvelle tendance, les nombreux passages d’outils en année de jachère avait été progressivement réduits pour laisser place à un simple labour de printemps suivi d’un  ou deux passages de cover-crop.  

Cette résorption de la jachère répond surtout à des impératifs économiques. Les producteurs n’ont pas encore pris conscience du caractère néfaste de la jachère et du faible taux d’humus qui a résulté de cette pratique. C’est dire tout l’effort de vulgarisation qui reste à fournir, d’autant plus que d’autres tendances se développent. C’est le cas du pâturage des chaumes par des « hordes » de moutons. Il provoque une diminution de la matière organique (chaumes) que l’on pourrait restituer au sol.

Une cause de la faiblesse de nos sols en humus vient du fait que l’agriculture coloniale n’a jamais eu pour priorité le développement de l’élevage bovin (source de fumier). Cela étant principalement dû à l’absence de débouchés vers la métropole.

Enfin, une autre cause provient d’une association céréaliculture-élevage non «équilibrée . Afin d’assurer un maximum de revenus, les producteurs des hautes plaines céréalières associent en général l’élevage ovin à la céréaliculture. Les moutons pâturent la partie de l’exploitation laissée en jachère. Après la récolte des céréales, ils pâturent les chaumes . Les troupeaux de la steppe remontant vers le Nord profitent également de ces chaumes. Les nomades sont même parfois embauchés comme ouvriers saisonniers (récolte manuelle de la lentille dans le sersou).

Si les chaumes constituent un aliment de choix pour le cheptel ovin, leur enfouissement dans le sol pourrait constituer une source de matière organique non négligeable. Or, une telle pratique n’est guère répandue, car ces chaumes représentent une source de revenus à court terme pour les agriculteurs locaux. L’attrait des chaumes pour les nomades est aussi à noter. Il est tel que parfois ceux-ci  s’imposent de force, considérant l’existence d’un droit de passage ancestral vers le Tell. Les ouvriers chargés de la récolte ayant à peine le temps de ramasser les sacs de grains et les bottes de paille. Il est donc difficile de faire admettre aux céréaliculteurs qu’une telle source de revenu (location des chaumes) puisse être enfouie sous dix centimètres de terre. Notons que les déjections des moutons lors du pâturage des chaumes sont surtout riches en azote et ne peuvent constituer un apport important et de qualité en ce qui concerne l’amélioration de la stabilité structurale, tel que le permet un enfouissement des chaumes de céréales.

V-Les moyens pour augmenter le taux d’humus des sols.

Augmenter le taux d’humus du sol est une opération longue et couteuse ?. Il faut parfois 20 ans pour ramener un sol à un seuil acceptable. Aussi, il serait erroné de vouloir ramener à tout prix ce taux à ce qu’il était précédemment. On peut penser, dans un premier temps, à équilibrer pertes et apports annuels. Par ailleurs, il serait préférable de raisonner les apports en fonction des besoins de certaines cultures (maraichage, fourrages irrigués, …).

Le taux d’humus est également lié à la profondeur de travail du sol et à son aération. Il serait intéressant d’étudier l’influence des outils à dents sur l’évolution du stock d’humus du sol. Ces outils ont la particularité de travailler le sol sans le retourner ce qui diminue l’aération du sol. Un essai comparant l’effet de 2 profondeurs de travail du sol (35 cm et 10 cm) sur l’évolution du stock de matière organique a montré les résultats suivants :

-stock initial de matière organique : 81 tonnes/ha

-après 10 ans avec restitutions des pailles : 72 T (labour à 35 cm) et 76 T (labour à 10 cm)

Sources : revue Agri-Sept 1982. Essai réalisé en Haute-Garonne sur rotation blé-maïs irrigué.

 

Le travail superficiel du sol permet donc une économie de matière organique. Des expériences du même genre ont été réalisées au Khroub par l’IDGC. Les résultats pourtant satisfaisant n’ont jamais fait l’objet de vulgarisation au niveau du terrain.

Les sources de matière organiques sont multiples : fumier, déchets de récoltes (paille, feuilles, tiges, racines), engrais verts, prairies, composts urbains ou composts de déchets verts dont bois raméal fragmenté et boues résiduaires de stations d’épuration des eaux usées.

Ces apports de matière organique sont caractérisés par leur vitesse de minéralisation. Ainsi, les engrais verts ont une action intense sur la stabilité structurale du sol, mais celle-ci est de courte durée (quelques mois au maximum). Les pailles de céréales ont une action moins marquées mais plus durable (quelques années). Elles laissent dans le sol un peu d’humus. Le fumier, quant à lui, a un effet prolongé bien que moins intense que les engrais verts et les pailles.

Les substances ne renferment que des corps aisément fermentescibles ne forment pas d’humus. Or, c’est cet humus qui confère au sol sa stabilité structurale. Si le rapport C/N des amendements organiques est faible, ceux-ci se comportent comme des engrais azotés même si leur fermentation est relativement lente. Par ailleurs, ceux qui renferment de la lignine et plus généralement des composés de condensation de noyaux phénoliques ont tendance à former de l’humus. Il est néanmoins nécessaire que ces amendements renferment une certaine quantité d’azote ou qu’il s’en trouve dans le milieu pour que la décomposition soit effective.

A-Le fumier.

Le principal obstacle à l’utilisation du fumier en grande culture, c’est qu’on ne peut pas en disposer  en quantité suffisante. C’est pour cela qu’il est utilisé essentiellement en maraichage. Cependant, on peut toujours l’épandre sur certaines parcelles de céréales où l’on désire obtenir de meilleurs rendements. Ainsi, on peut penser à des parcelles semées en céréales de multiplication.

L’utilisation du fumier exige de nombreuses et harassantes manipulations. Aussi, il n’est pas étonnant de voir certaines exploitations agricoles disposer d’énormes tas de fumier non utilisés.

 

BILLET. ALGERIE,  MEME LES LOMBRICS HARRAGAS* ?

D.BELAID 5.04.2014

Avez-vous remarqué ? On trouve peu de lombrics (vers de terre) en Algérie. Prenez une bêche, et faites un trou dans le sol. Il faut retourner plusieurs dizaines de centimètres de terre avant de trouver un lombric. Et quand on en trouve un, la plupart du temps, il est pelotonné dans une cavité. Comme s’ils avaient peur de remonter à la surface. On se demande où sont leurs congénères. Auraient-ils pris le chemin de l’exil ? En Algérie, même les lombrics harragas?

 

LE TRISTE SORT DES VERS DE TERRE EN ALGERIE.

Faut dire que si nos lombrics souhaitent aller sous d’autres cieux c’est que nous leur menons la vie dure en Algérie. Jugez en vous-même. Le lombric a besoin d’humidité. Sa peau ne lui permet pas de lutter contre la déshydratation. Aussi, s’enfonce-t-il dans le sol dès que vient la saison sèche. Mais le lombric possède un gros appétit. Il se nourrit de débris végétaux récupérés en surface ou enfouis dans le sol.

Mais question débris végétaux, faut dire que sur les champs de blé, le lombric est mal servi en Algérie. A peine avons-nous fini de moissonner les champs que des botteleuses viennent presser la paille en balle aussitôt ramassées. Quant aux chaumes qui pourraient servir de nourriture, rien à faire. A peine les balles de pailles ramassées, des hordes de moutons viennent brouter le moindre brin de paille. Reste les racines. Là aussi, wallou. Rien pour les lombrics. Dès qu’il se remet à pleuvoir, l’agriculteur algérien laboure son champ. Remontées en surface, un bon nombre de racines dépérissent et les vers de terre avec.

 

LE LOMBRIC, UNE VIE DE CHIEN EN ALGERIE.

Pourquoi un tel intérêt pour ces bestioles ? C’est que le lombric en creusant des galeries et en retournant le sol réalise le même travail que la charrue. Ainsi, au lieu du coûteux labour, il serait possible, comme en France, de ne plus labourer et de ne procéder qu’à du « semis direct ». Cette nouvelle technique développée autour de Sétif permet de bons rendements sans assécher le sol et tout en réduisant les coûts de mécanisation. Mais pour que cette nouvelle technique soit efficace encore faut-il que nos lombrics soient restés fel bled et ne soient pas harragas. Pour cela, un seul moyen. Les nourrir. Comment ? En leur laissant sur le sol de la paille.
Et les moutons ? C’est là que le bat blesse. Nourrir nos moutons ou nos lombrics? Voilà l'un des dilemmes de la céréaliculture algérienne.

(*) harragas: clandestins tentant de franchir la Méditerranée.

nb: Regardez la fierté de cet agriculteur français à montrer les lombrics de son champ:  http://youtu.be/HePQM95fdjM

nb: Les seules photos de Lombrics algériens. Il est à espérer que ces pioniers de l'INRAA soient encouragés dans leur travail.

www.minagri.dz/.../L_Experience_de_l_Agriculture_de_Conservation_e...
Contact: zizafatimazohra1@gmail.co

 

 

COMMENT APPORTER DE LA MATIERE ORGANIQUE SUR UN SOL PAUVRE (FRANCE).

 ps: voir aussi la rubrique machinisme et semis direct.

 

Les pratiques étonnantes d'un agriculteur de Sologne pour donner plus de fertilité à ses sols. Et cela marche!

 



Maxi innovations, mini coûts de production : 2ème partie

L'intérêt des vidéo de l'ingénieur agronome Stéphane AISSAOUI, d'origine algérienne, est de présenter des systèmes innovants avec un suivi de cultures à différents moments de l'année (chose qu'on voit rarement dans d'autres vidéos). Il serait intéressant de l'inviter en Algérie où est né son père...

www.youtube.com/watch?v=PrdyOeBuRTU

 

DES EXPERIENCES SIMPLES ILLUSTRANT LA FERTILITE DU SOL.

 

Voir notamment à la 6 ème minute. Expérience époustouflante qui démontre (à la place de longs discours) l'intérêt de ne plus labourer nos sols. A monter à tout étudiant de 1 ère année d'agronomie.

 

NRCS Soil Health Training - UT example

www.youtube.com/watch?v=pBzLbPLJjXw

 

UNE EXPERIENCE SIMPLE QUI MONTRE QU'AVEC UN SOL EN  NON LABOUR L'EAU DE PLUIE S'INFILTRE PLUS RAPIDEMENT.

 

Building Essential Carbon in the Soil

www.youtube.com/watch?v=Ihq1idfYd34
29 sept. 2009

UNE CONFERENCE SUR LA FERTILITE.

Un agriculteur, pionnier en la matière, qui pose les bonnes questions. Nous vous recommandons ses vidéos. Certes, nous ne pouvons transposer tel quel ce qu'il propose. Mais, il y a des enseignements à tirer. Nous pratiquons trop l'agriculture "minière" en Algérie. Pauvres sols, qui ne reçoivent aucune restitutions organiques et dont la charrue "brule" la seule matière organique qui a échappée à la dent du mouton: les racines et ses exsudats.

 

Frédéric THOMAS : conférence sols vivants

www.youtube.com/watch?v=KuW-70f8VOc

 

3 - COMMENT LES BRESILIENS ONT VAINCU L'EROSION DES SOLS AGRICOLES * * * *.

Certes nous n'avons pas la même pluviométrie et les mêmes structures agricoles, mais à nous de créer des combinaisons de cultures viables.

Avertissement: il est évident que nous ne sommes pas pour un système de grosses exploitations algériennes qui ne feraient qu'augmenter l'exode rural. La vidéo a pour but d'illustrer ce retournement salutaire vers le semis direct. Pendant combien d'anées encore allons nous laisser la terre algérienne être emportée par les pluies automnales et venir envaser les barrages?

La situation actuelle de travail du sol nous mène droit dans le mur!

 

 

Atelier Algéro-français sur l'agro-écologie

 

Intéressant. Voyons le passage des paroles aux actes...

 

www.youtube.com/watch?v=gwTlcxCy-BE
10 avr. 2013 - Ajouté par Actagral El Djazaïr

 

 

 

 

 

 

 

Organic fertilizer granulating machine for indian

Etonnante machine. On ne voit pas ce qu'ils mettent au début. Mais cela peut être intéressant de fabriquer un amendement organique en granulé qui serait mis dans la ligne de semis du blé. Ou mélanger un amendement organique avec du super phosphate. Ainsi, on peut essayer de réduire la rétrogradation en sol calcaire.

www.youtube.com/watch?v=hon7YcPjleA

 

 

LE SEMIS DIRECT - YouTube * * * *

www.youtube.com/watch?v=OuSPrQ256lg
5 juil. 2012 - Ajouté par matrichao
 
SEMIS DIRECT INRA MAHDI-BOUALEM
1 ère vidéo algérienne où on se préoccupe des vers de terre du sol. Bravo à ce groupe de chercheurs!
Présentation power point originale* * *.
www.minagri.dz/.../communicatio%20atelier%20algero.../L_Experience...

 

AU MAROC LE BILAN DE TOUTES LES SOURCES DE MATIERES ORGANIQUES.

Au Maroc, un plan national pour mobiliser les sources de matières organiques vers l'agriculture. Nous, nous, les enfouissons dans de couteux Centres d'Enfouissement Techniques ... Et le phosphore pour nos sols?
http://www.uest.gr/Morocomp/DELIVERA...able%2017B.pdf

 

Bertrand Patenotre, des moutons dans les couverts

Cécile Waligora, TCS n°47 - Mars / avril / mai 2008
Du semis direct, de l'inter-culture et des moutons... Un reportage passionnant montrant comment un agriculteur concilie revenu et fertilité du sol; certes sous un autre climat. Mais bon, prenons ce qu'il y a de bon dans sa façon de faire.


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Bertrand Patenotre a été un TCSiste, voire même un SDiste à ses débuts, un peu comme tout le monde. Il a progressé ainsi, peu à peu, dans la technique de simplification du travail du sol. Si son assolement était déjà, traditionnellement, assez diversifié, il a encore rallongé la liste des cultures et a implanté des couverts, d’abord simples puis plus complexes. Mais aujourd’hui, c’est un autre tournant qu’il prend, tout en cohérence avec son système. Ce céréalier pur jus a introduit un troupeau de brebis. Une vraie révolution !

AGRICULTURE DE CONSERVATION.
 

Terres de l'Aube - la culture CIPAN -

www.youtube.com/watch?v=os20xs_SacM
L'excellent travail réalisés par des conseillers de Chambre d'Agriculture en France. Ils font le lien entre Ingénieurs des Instituts techniques et les agriculteurs.
 

Agriculture de conservation et agriculture biologique -

www.youtube.com/watch?v=pwzAWB7NSEM
 
CULTURES INTERMEDIAIRES
 

Les cultures intermédiaires pièges à nitrates (CIPAN) sont utilisées pour piéger les nitrates. En Algérie cette technique pourrait servir à améliorer la matière organique du sol et apporter des fourrages. Problèmes, notre été et début d'automne est beaucoup plus sec qu'en France. A nous de trouver des solutions ...

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Le semis direct en Syrie.

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Huile de menthe.

Principe: par distilation. Usage: bloquer la germination des pommes de terre

 

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Semoir semis-direct:

Essai d'un prototype.

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L'auteur de ce site est un ingénieur agronome ayant travaillé sur le terrain en Algérie (Batna) et en France (Oise). Passionné d'agronomie et d'une curiosité insatiable, il se propose d'être un "passeur de savoir".

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