ALGERIE: LES PRODUITS DU TERROIR.
Beaucoup de produits agricoles algériens pourraient être mieux valorisés en communiquant sur leur spécificté.
LABELLISATION
INSTALLATION D'UN COMITE NATIONAL DE LABELLISATION
djam.bel@voila.fr 4.08.2015
Mr Sid-Ahmed Ferroukhi ministre de l'Agriculture a installé jeudi dernier le Comité National de Labellisation. Cet organisme est fondamental pour le développement agricole local. Il est également significatif des progrès que pourrait réaliser le secteur agricole.
Ce comité est composé de représentants des agriculteurs, de l'administration, de l'agro-industrie, du commerce et des consommateurs. Cette structure fait suite à différents travaux qui ont permis la publication dès 2008 de textes législatifs permettant de définir un cadre juridique approprié. On peut être étonné du retard mis dans la mise en place d'un tel outil. D'autant plus qu'il est prévu en 2020 une zone de libre-échange avec l'UE, ce qui risque d'innonder le marché local en produits agricoles au détriment de la production locale.
REAGIR OU DISPARAITRE
Dans cette perspective, les producteurs locaux ont tout intérêt dès maintenant à labelliser leurs productions afin de s'assurer des débouchés. Etant donné la faiblesse de certains secteurs de la production agricole locale, on peut penser qu'il n'est pas nécessaire pour un producteur de se démarquer de ses collègues d'une autre région et qu'elle que soit la qualité de la production mise sur le marché, il y aura toujours preneur. Or, rien n'est plus faux.
Rien n'est plus faut lorsqu'il faudra en 2020 rivaliser avec les produits importés de l'UE. Rien n'est plus faux lorsque l'on considère la surproduction qui commence à gagner certains secteurs comme par exemple celui de la pomme de terre.
A Bouira, par exemple Mr Messaoud Boudhane, président de l'association locale des producteurs de pomme de terre note1 que si leur production a trouvé preneur durant le ramadhan à 30-35 DA/ kilo actuellement « c'est à peine si certains spéculateurs et autres grossistes viennent pour proposer le prix de 12 à 15 DA/kilo ».
Au delà de la necéssité pour ces producteurs de s'organiser en groupements de vente et de stockage de leur production, un labell qualité pourrait leur premettre de valoriser leur produit. Outre un aspect variétal ou une qualité spécifique de terroir, un label peut concerner une charte de qualité portant sur le bio ou des tubercules manipulés avec soin et donc sans tache noire de pourriture suite aux chocs lors de la récolte. Le label peut également porté sur un conditionnement assurant des pommes de terre lavées, qualibrées et livrées sous filet de 5 kilos. Tout un cahier des charges permettant de séduire le grossiste peut être défini afin de s'assurer de l'écoulement de la production mais également en demandant quelques DA deplus au kilo. Pour des producteurs proches de centres urbains, une autre voie peut conerner la création de structure telles les AMAP permettant une commercialisation directement aux consommateurs.
Sans une poltique de label ou de mise en avant du respect d'un cahier des charges concernant par exemple la qualité du produit et son conditionnement, avant même le déferlement des produits européens en 2020, des producteurs agricoles risquent de disparaître. D'ailleurs, face à cette fluctuation des cours du prix de la pomme de terre Messaoud Boudhane note que le prix actuel « va créer une faillite pour les centaines de professionnels qui se verront obligés de vendre leurs matériels pour payer les dettes contractées ».
UN COMITE, ET UNE DURABILITE
Selon la presse, ce comité « dispose d'un secrétariat permanent et des institutions techniques, aura des sous-comités spécialisés composés de chercheurs et de spécialistes ». On ne peut que s'en féliciter.
Il est à espérer que ce comité reçoive à son démarrage une aide des pouvoirs publics mais qu'à terme, il gagne son autonomie financière et de fonctionnement. L'agriculture a trop souffert de dirigisme administratif.
Les premières déclarations à la presse de Mr Hamid Hamdi du président de ce comité sont rassurantes. Elles font preuve d'une bonne connaisance du dossier. Il a ainsi déclaré que ce comité « aura pour rôle essentiel d'examiner les demandes de reconnaissances et de labellisation, de donner une indication géographique en une appellation d’origine. Il aura à promouvoir le système de labellisation et assurer sa durabilité ».
Ces prochains mois, ce comité pourrait avoir une activité soutenue puisque selon son président il existe localement une centaine de produits du terroir. Le manque à gagner pour les producteurs et l'économie locale est grand puisque aucun de ces produits n'est labellisé ce qui permettrait certainement de dégager une plus-value autant sur le marché local qu'international.
Depuis octobre 2014, dans le cadre des accords commerciaux entre l'UE et l'Algérie, un projet de 6 000 000 d'euros a été dégagé afin de promouvoir la labellisation des produits agricoles locaux. Des produits tests ont été ciblés : datte non-retour de Tolga, olive de table de Sig, figues sèches de Béni Maouche (Béjaïa). Des experts européens se sont déplacés sur ces zones et ont entamés la formation de techniciens et de d'agriculteurs.
Pour les agri-managers en quête de valorisation de leurs produits, il y a là une opportunité à saisir. L'existence de ce comité et maintenant d'experts algériens peut leur permettre de progresser en mieux maîtrisant la commercialisation de leur production.
Enfin, le Ministre a déclaré que « le comité, avec les professionnels, doit mettre en place des dispositions en vue de qualifier plusieurs produits (…), il s'agit d'organiser la production nationale, de donner des signes distinctifs aux consommateurs, mais aussi de dégager des possibilités de valorisation de ces produits au niveau de l'exportation afin de diversifier l'économie nationale et créer de l'emploi ».
A ce propos, même si le Ministre prend en quelque sorte « le train en marche » puisque ce dossier est sur les rails depuis des années, l'attention que semble accorder le titulaire du Boulevard Colonel Amirouche est de bon augure pour l'agriculture. En effet, développer l'agriculture ce n'est pas seulement faire pleuvoir les subventions dans les campagnes, mais c'est également organiser les filières.
1Le Soir du 3 août 2015.
AïnTémouchent : des idées européennes pour promouvoir l’agriculture et l’écotourisme
le 11.12.13 | El Watan
Des produits agricoles du terroir et des biens immatériels que recèle la wilaya de Témouchent constituent l’ossature d’un accord algéro-européen entrant dans le cadre du programme européen de voisinage pour l’agriculture et le développement rural (ENPARD).
Ce programme cible «les populations pauvres vivant dans des territoires enclavés» au travers d’actions «aptes à améliorer les conditions d’emploi et de bien-être des populations, et susceptibles de desserrer la contrainte humaine sur des ressources naturelles fragiles». A Témouchent, il concerne deux communes, Oulhaça et Ouled Kihal. Pour la première, l’action portera sur la valorisation du raisin de table Cardinal, la figue précoce et les carottes alors qu’à Oulhaça, il s’agit de la carotte également, des pois chiches, du haricot vert, des petits pois, de l’oignon, tous des produits de qualité que les mandataires viennent acquérir jusque-là des wilayas de l’Est du pays.
Pour Oulhaça, il s’agira également de valoriser les biens immatériels qu’elle renferme, notamment par la promotion de l’écotourisme de proximité avec création de gîtes ruraux, de sentiers et de parcours pédestres. A cet égard, M. Andreas Schmidt, adjoint du chef des Opérations de la coopération de la Délégation de la Commission européenne en Algérie et le professeur Omar Bessaoud ont retenu l’idée de PPDRI touristique autour de l’histoire des vestiges du royaume de Syphax, de la capitale Siga, du site antique romain d’Aïn Témouchent et d’un circuit touristique entre Siga et Honaïne.
Pour rappel, un PPDRI est un projet de proximité de développement rural intégré. Omar Bessaoud, qui connaît bien le Témouchentois, est un éminent enseignant-chercheur de l’institut agronomique méditerranéen à Montpellier. Il est connu pour être un spécialiste des politiques agricoles et rurales en Méditerranée, de l’histoire des agricultures et des paysanneries au Maghreb, des institutions et des organisations du développement rural. Joint par téléphone, il s’est dit satisfait des résultats de la visite de travail effectuée à Témouchent, signalant que trois autres wilayas ont été choisies pour bénéficier de l’initiative ENPARD, à savoir Tlemcen, Sétif et Laghouat.
A cet égard, a-t-il signalé, l’Algérie participe pour moitié du financement du projet, soit une quote-part de 10 millions d’euros. Le programme adopté en novembre 2013 par la commission européenne a ainsi intégré l’Algérie au nombre de six pays arabes (Egypte, Tunisie, Maroc, Jordanie et Liban). Notre pays qui a adhéré au programme en janvier dernier a été le premier pays à se manifester par des propositions concrètes de coopération.
Mohamed Kali
1 - L'abricot de N'Gaous.
http://youtu.be/8Dt7k_ae-vs
2- Le piment d'Espelette, exemple de mise en valeur d'un produit du terroir au pays Basque. (Photo au dessus: séchage despiments contre le mur d'une maison).
http://youtu.be/QBnB6SZQ5N4
3 - Une étude des produits du terroir en Algérie.
LES PRODUITS DE TERROIR ET LE DEVELOPPEMENT
LOCAL DURABLE DES PAYS MEDITERRANEENS
Les produits de terroir et la dynamique de développement rural local en Algérie – cas des zones de montagnes et de piémonts.
24-26 Avril 2008
Université Akdeniz/Antalya
Par : Z. SAHLI
Université de Blida/ Algérie
INTRODUCTION :
Les zones rurales algériennes – notamment les zones de montagne et de piémonts – ont été de tout temps les lieux géographiques et les lieux symboliques de l’existence d’une variété de ressources naturelles et de produits agricoles de grande qualité. Ces ressources et ces produits ont certes assuré la sécurité alimentaire d’une population souvent nombreuse et exigeante, mais ils ont aussi contribué à faire connaître les espaces et les représentations culturelles et patrimoniales de ces mêmes populations.
Les populations de ces zones ont en effet cueilli, collecté, conservé et cultivé essentiellement des produits « génériques » assurant leur alimentation de base, mais elles ont peu à peu appris à développer des produits « spécifiques » élaborés à partir d’une interaction entre savoirs faire locaux et ressources naturelles particulières (sol, climat…); ces derniers devant procurer une valeur ajoutée au niveau des marchés et une considération meilleure auprès des consommateurs .
Actuellement, les nouvelles conditions économiques (réformes structurelles, plans de développement de l’agriculture et du monde rural…) et les nouvelles perspectives d’ouverture des marchés ont amené les pouvoirs publics et quelques opérateurs privés à reconsidérer la place des produits de terroir et à essayer de les valoriser en vue de les faire mieux connaître (tels les vins d’appellations d’origine, les raisins de table, l’huile d’olive, les dattes de qualité et quelques autres fruits et autres ressources végétales naturelles ayant déjà une réputation locale, nationale et internationale) .
Il faut toutefois signaler que le processus est encore à son début. Les réglementations et les institutions se mettent peu à peu en place, notamment en prévision de l’ouverture des marchés.
Les acteurs ne sont pas assez bien organisés et coordonnés en vue de promouvoir des produits de grande qualité pouvant s'exprimer sur des marchés extérieurs; plusieurs contraintes subsistent mais de nombreux atouts caractérisent les ressources et les produits de terroir en zones rurales de montagne.
Les questions importantes d'identification des ressources et des produits, d'organisation des filières qui les abritent, ainsi que celles liées au rôle des organisations professionnelles et leur coordination avec les institutions administratives se posent d'ailleurs avec beaucoup d'importance. Les filières de produits ou de ressources de terroir ont également un impact sur lé dynamique de développement local et territorial.
C'est dans ce contexte qu'on situe notre contribution, avec les axes suivants :
- L'identification des ressources et produits de terroir dans le cadre d'une analyse filière
- La situation particulière des produits de terroir et la dynamique de développement local.
- L'appréciation de la situation particulière des organisations professionnelles, leurs contraintes et leurs atouts en matière d'implication dans un processus de valorisation des produits et des ressources de terroir et la construction de signes officiels de qualité (IGP, AOP, Labels…).
- Les dispositifs, les projets et quelques propositions
I. Les Produits de terroir : Filières, produits et acteurs :
1. La filière Raisin de table (application au cas de la filière de raisin de table de la région de Médéa) :
La production de raisin de table est régionalisée comme suit :
1 53% au centre du pays (MEDEA, BOUMERDES et TIPAZA)
2 40% à l’ouest du pays (MOSTAGANEM, TLEMCEN, AIN TEMOUCHENT ET MASCARA)
3 5% à l’Est du pays (SKIKDA, TARIF)
4 2% au sud du pays (EL oued, NAAMA)
Le vignoble de la région de Médéa est un vignoble de coteaux et de collines ; il culmine à des altitudes élevés atteignant les 1200 mètres et est considéré comme le meilleur rempart contre l’érosion et la dégradation des sols. La production est jugée comme étant importante et les rendements élevés. Les raisins de table de cette région sont connus pour leur goût et la qulaité de leur chair.
A- Production de raisin de table :
Evolution de (la superficie ; la production ; rendement)
De la vigne de table : 1990-2004
ANNEE |
SUPERFICIES (HA) |
Production (Qx) |
Rendements (Qx /HA) |
2002 |
31790 |
1881390 |
59,2 |
2003 |
36678 |
1 864 695 |
49 |
2004 |
409430 |
2000 000 |
47,85 |
SOURCE : MADR
Les superficies de la vigne de table enregistrées sont fluctuantes et varient en moyenne de 29000 ha à 41000 ha . L’évolution des superficies sur 10 ans (1990-2001) montre que les superficies ont stagné autour de 30000ha et ont subi une chute en 1995 de 3000 ha du fait de l’arrachage de vieux vignoble. A partir de 2001 on enregistre une augmentation progressive de la superficie pour atteindre 40943 ha en 2000
Le raisin de table de la région de Médéa a connu un développement en terme de production et une extension remarquable en terme de superficie ; le rythme de plantation a été ces dernières années de l’ordre de 54 ha/an en moyenne.
B- L’encépagement :La multiplication de l’encépagement de la viticulture de table et de cuve trouve sa justification dans la grande hétérogénéité dans les conditions naturelles de production et dans la gamme de production recherchée (raisin précoce, de saison et tardif) . La politique vitivinicole décidée par le gouvernement en 1968 a pris en charge cet aspect d’encépagement par la définition de la liste des cépages autorisés à la culture en Algérie. Cet encépagement est fixé par le décret N°70-114 du 1er Août 1970.
On compte ainsi les cépages suivants :
1. Cépages précoces et de 1ere époque :
- Cardinal - Reine de vigne - Chaouch - Madeleine Angevine - Perlette – Chasselas
- Cépages de saison
- Dattier de Beyrouth - Muscat d’Alexandrie - Alphonse Lavallee (Gros Noir) - Italia - Muscat de Hambourg – Adari
2. Cépages tardifs
- Ahmar Bou Amar – Valenci – Dabouki – Guerbez
Les variétés cultivées dans la région de Médéa sont :
- Le Dattier de Beyrouth : C’est un raisin blanc de 2° époque, cultivé sur près de 60% des surfaces et les rendements varient entre 50 et 100 qx/ha ; il est très apprécié par les consommateurs et supporte bien le transport.
- Le Ahmar Bou Amar : c’est un raisin coloré en rose de 3° époque connu sous le nom de « flamme Tokay de Californie », cultivé sur près de 20% des surfaces avec des rendements de l’ordre de 60 qx/ha. C’est un beau cépage de table à grande grappe, aux grains gors et à peau épaisse, d’une saveur agréable et sucrée. C’est une varité autochtone cultivée dans toutes les régions de montagne (Kabylie, Médéa, Tlemcen, Mascara, Jijel) .
- Le Mokrani (ou Valensi) : Variété de 4° époque, c’est un raisin rustique occupant plus de 16% des surfaces. Il est cultivé sur des terrains sableaux où il donne de grappes moyennes, aux grains croquants, d’un goùut peu sucré, vert jaunâtre à peau épaisse. Il est moyennement résistant au transport et plus résistant aux maladies que le Ahmar Bou Amar.
- Les autres variétés Muscat d’Alexandrie, Guerbes et Italia) qui ne représetne au niveau de la région de Médéa que 4% des surfaces
C. Etat des techniques :
- Les techniques culturales : Les vignobles de table dans cette région de Médéa sont conduits selon des procédés traditionnels. Les apports d’engrais se limitent à la fumure minérale, la taille est une taille sèche et les traitements phytosanitaires peu utilisés
- Les techniques de récolte : Les variétés les plus cultivées sont des variétés tardives qui donnent une production aux mois d’octobre jusqu’à décembre. Certains agriculteurs ne respectant pas ces dates, la récolte se fait avant maturité et de façon manuelle
D- La consommation et l’image du raisin auprès des consommateurs de la région : Les raisins de table sont très appréciés par les consommateurs ; la consommation varient cependant assez fortement et restent très liés aux pouvoirs d’achat des consommateurs (souvent faibles dans cette région). 90% des consommateurs interrogés préfèrent les raisins de la région, avec Ahmar Bou Amar en première position, puis par ordre d’importance : le Dattier de Beyrouth et le Mokrani-Valensi
E- La commercialisation : Le circuit de commercialisation n’est pas organisé. La mise en marché est entièrement dominée par la vente sur pied au niveau des champs, ce qui favorise la spéculation. La demande reste assez forte et dépasse la demande et les prix sont relativement élevés
2. La filière oléicole et l’huile d’olive de la région montagneuse de Kabylie :
A. Le système de production oléicole
L’olivier occupe aujourd’hui une superficie de 200.000 ha en Algérie, soit à peine 2,3% de la superficie agricole utile totale, avec près de 43% de l’assiette arboricole nationale. Les oliviers sont plantés soit en masse, soit en isolés (13.955.070 oliviers en masse et 3.571.110 oliviers isolés).
- Les produits : olives à huile, olives de table, huile d'olive.
- Les régions potentielles :
Le Centre : 90% du verger est détenu par les wilayate de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira.
L’Est : 40% du verger est implanté au niveau des
wilayate de Guelma, Jijel, Skikda.
L’Ouest : 89% du verger se trouve dans les wilayate de Mascara, Sidi Bel
Abbés, Relizane, Tlemcen.
- Les zones de production : la zone Centre : Béjaia, Bouira, Tizi-ouzou et Boumerdes (55 %), la zone Est : Jijel, Sétif, Skikda et Borj Bou Arredj (30%) et la zone Ouest : Mascara, Tlemcen, Relizane et Sidi Bel Abbés (15%).
B. Les produits oléicoles de Grande Kabylie (région de Bouira) et de Petite Kabylie (Béjaia) :
- L’huile d’olive de Kabylie des régions de Béjaia et de Bouira : C’est une huile d’assez grande qualité. Elle est de couleur claire et un peu acide
- Les variétés d’olive : Les variétés endémiques à la région de Kabylie et donnant une huile de bon goût et de grande qualité sont :
2 La variété « Chemlal » qui donne de 14 à 18 litres/ql. Les oliviers de telle qualité sont assez répandus dans la wilaya de Béjaia (Petite Kabylie) et dans la wilaya de Bouira (Grande Kabylie).
3 D’autres variétés peuvent être signalées comme « Azeradj », « Aberkane », « Aidel », « Bouchouk », « Agraraz », « Aimel » ( l'ITAFV compte dans sa collection plus de 63 variétés locales dans la région de Kabylie) .
C. Les principaux acteurs de la filière oléicole :
- Les oléiculteurs au niveau de la production
- Les oléifacteurs au niveau de la transformation
- Les Services d’appui :
4 La Direction des services agricoles (DSA) au niveau Wilaya
5 Les subdivisions de l’agriculture au niveau Daïra et la Délégation Agricole au niveau de la commune
6 Les stations expérimentales attachées à l’Institut Technique de l’Arboriculture fruitière
7 La Chambre d’agriculture. Ces structures ont pour rôle l’encadrement technique des exploitations agricoles .
D. Etat des techniques, des savoirs et des savoirs faire :
1/. Etat des techniques de production :
8 Les techniques restent encore assez traditionnelles au niveau du système de production
9 La cueillette demeure familiale en Kabylie et elle est salariale à l’Ouest. Elle se fait à la main.
10 La transformation s’effectue selon des procédés techniques traditionnels, semi moderne ou moderne.
2/. Savoir – faire identifiable: Au niveau :
- des techniques de taille.
- des techniques de récolte (cueillette, effeuillage manuelle) ;
- des techniques de greffage ;
- du choix ou l’identification des variétés à huile de bon goût et de bonne qualité.
- de la maîtrise ancestrale des conditions de stockage ( à l’abri de la lumière, de l’air et de la chaleur).
- Préparation et conservation de l’olive de table.
- Connaissance du processus d’extraction d’huile .
3/. Evolution des techniques et des technologies :
- Pas d’introduction d’éléments d’innovation bouleversants au niveau de la production . Il n’est pas encore mis en place une réelle démarche de construction de la qualité ou de qualification du produit et de ses vertus.
E. Démarche Qualité :
Il n’existe pas une réelle démarche de construction de la qualité ou de qualification du produit et de ses vertus.
F. Tendances :
Le produit Huile d’olive commence à regagner sa place dans les tables des consommateurs, aussi bien au niveau local qu’au niveau national ; les conditions d’exportation sont encore difficile à assurer pleinement. Les problèmes de qualité commencent également à se poser progressivement et les marchés à se segmenter.
L’Etat, à travers son plan de développement et les soutiens apportés à la phase agricole, encourage le plein épanouissement de la filière et le développement des conditions de production.
D’un autre côté et malgré quelques petits efforts fait dans le domaine de la recherche – développement (au niveau de l’ITAF, essentiellement), il n’est pas encore mis en place une réelle démarche de construction de la qualité ou de qualification du produit et de ses vertus. Un projet de labellisation est bien sûr inscrit au niveau des instances publiques, mais la démarche est encore à l’état embryonnaire
3. La filière arboricole et les fruits de terroir de montagne (abricots, pommes, grenades…) :
A. Les systèmes de production de fruits :
Le système de production purement arboricole : Il s’agit des exploitations de grande et de moyenne taille que l’on trouve dans les plaines et les hautes plaines.
Le système de production arboricole lié à d’autres spéculations agricoles : Ce type de système de production se trouve dans les petites exploitations agricoles des régions montagneuses du Nord du pays ou dans les Oasis du Sud.
La production arboricole : Une production totale de 2.256.580 qx, soit 52,7% du total des fruits à pépins et à noyaux, pour une superficie en rapport pour ces wilaya de l’ordre de 40.835 ha .
- Production de fruits à noyaux : amandier (26.980 ha), abricotier (13.530 ha) et pécher (10.840 ha) .
- Production de fruits à pépins : pommier (14.040) et le poirier (11.550 ha).
B. La phase Transformation :
La transformation artisanale des fruits : les abricots, les figues, les grenades, le Bitoum ou pistache de l’Atlas . Ce sont là autant de produits de terroir et des produits d’origine qui sont fortement appréciés par les populations.
C. Les produits :
- Les pêches de Bouhlou dans la région d’Amieur dans la wilaya de Tlemcen monts de Tlemcen extrême ouest) .
- Les cerises de Miliana dans la wilaya d’Ain Defla (monts du Zaccar au centre-ouest) et de Larbaa Nath Irathen (montagne de Kabylie – centre-est).
- Les pommes d’Arris et les abricots de N’Gaous dans la wilaya de Batna (montagnes et hauts plateaux des Aurès à l’est).
L’intérêt et la renommée de tous ces produits sont beaucoup liés aux conditions agro-pédo-climatiques de leurs zones d’implantation qu’à l’intervention de l’homme. Aussi, il est possible de les assimiler à de véritables produits de terroir qui pourraient faire l’objet d’une démarche « Indication géographique » et/ou « Appellation d’origine ».
D. Les principaux acteurs de la filière :
1. Les pépiniéristes (fermes pilotes, Groupement de développement des semences et plants - DSP, pépiniéristes privés, coopératives).
2. Les producteurs de fruits (agriculteurs, fermes pilotes, EAC/EAI) .
3. Les commerçants (acheteurs sur pied ou « kheras », mandataires, grossistes, détaillants) .
4. Les industriels – transformateurs (ENAJUC et privés).
5. Les ménages
6. Les organisations professionnelles
7. Les services d’appui : Les Directions des services agricoles (DSA) au niveau wilaya, des délégations agricoles communales au niveau de la commune, des stations régionales attachées à l’ITAFV dans certaines wilaya ; des stations régionales de protection des végétaux de l’Institut National de Protection des Végétaux (INPV).
E. Les Problèmes principaux de la filière arboricole :
- Le faible intérêt accordé (et ce pendant de nombreuses années) par les pouvoirs publics au développement de l’arboriculture fruitière et à la valorisation du produit « fruit » dans le modèle de consommation des Algériens ;
- le manque de traitement phytosanitaire et l’apparition de maladies surtout sur l’abricotier de N’gaous dont une partie est dépérie (la cause serait un parasite : le Capnode) ;
- la non disponibilité des espèces, variétés et porte-greffes en nombre et en temps convenable.
F. Etat des techniques, des savoirs et des savoirs faire : Les vergers sont conduits selon des procédés traditionnels
G. Etat des techniques au niveau de la transformation :
- La « Aoula » : réserves alimentaires de fruits divers.
- Le « hermes » ou « fermes » : abricot séchés utilisés en remplacement de la tomate pour confectionner des plats traditionnels tels que : le couscous , le « bercoukes » , la « cherkhchoukha », le « tadjine lahlou » .
- Les sous produits des grenades et des figues
H. Echange de savoir et de savoir-faire :
Il existe une gamme de produits fruitiers qui méritent d’être connus hors frontière pour les qualités qui les particularisent et qui sont surtout liées au terroir tel que :
- les pêches de Bouhlou
- les abricots de N’gaous ;
- les pommes d’Arris ;
Lors des enquêtes menées auprès des arboriculteurs de ces régions nous avons noté l’intérêt pour promouvoir ces produits et en faire des produits ayant un signe de qualité. Cette démarche est une opportunité qui se présente à eux pour valoriser leur patrimoine local et pour également renouer avec le marché d’exportation.
Cependant il y a un flagrant manque d’informations et de communication entre d’une par les producteurs (notamment les plus petits) et les institutions publics et instituts de recherche, d’autre part.
4. Les produits de cueillette (plantes aromatiques et médicinales, câpres, romarin ) :
L'ensemble des zones de montagne et de piémonts – notamment au niveau des parties centre, est et nord-est – il existe un potentiel riche en ressources phytogénétiques et en plantes aromatiques
et médicinales – PAM – (romarin, câpres, thym, armoise, ainsi que différentes variétés de menthes, de lavande, de sauge etc…). Ces plantes ont potentiellement un marché national et international et
peuvent faire l'objet d'une démarche sérieuse de construction de signes officiels de qualité, des signes de qualité particuliers comme les indications géographiques (IG).
A. Le potentiel en matière de ressources végétales de qualité :
La flore algérienne est constituée de plus de 3 200 espèces dont 600 à 700 plantes considérées comme aromatiques et médicinales (PAM). Ces espèces végétales sont réparties sur tout le territoire, mais sont assez concentrées dans les zones de montagne et de piémonts et, parfois, dans certaines zones des hauts plateaux et des oasis du Sahara, en fonction de divers écosystèmes :
Ecosystèmes forestiers : 1,5% de la S.T
Ecosystèmes montagneux : plus de 50 à 60% de la S.T
Ecosystème steppique : plus du cinquième de la surface totale de la steppe, soit environ 4 millions d'ha de parcours (d'armoise blanche, de romarin, de thym, de myrthe, d'origan…)
Ecosystèmes saharien et oasien : plus de 20% à l'intérieur des oasis (notamment des espèces comme le séné, l'artemisia judaica, et autres plantes cultivées comme le henné, le safran…
Agro-écosystèmes en zones de plaines : plantes aromatiques spontanées ou cultivées….
B. La filière : Il n'existe pas de filière organisée de plantes aromatiques et médicinales. Les acteurs sont déconnectés entre eux et évoluent sur des espaces et des marchés séparés.
B1. La production : Elle est encore à l'état embryonnaire : les plantes sont le plus souvent collectées à l'état brut, ce qui peut paraître, de prime à bord, comme une menace pour la biodiversité. L'activité est saisonnière et elle porte sur plusieurs espèces et variétés. Depuis les dix dernières années, on assiste à un processus de valorisation de ce type de ressources végétales, des programmes sont engagés aussi par les structures publiques que par des privés, mais souvent sans coordination réelle.
- Les Plantes aromatiques :
En frais : Elles sont cultivées et livrées directement par le producteur sur les marchés locaux
Séchées : Elles sont cultivées ou collectées et livrées par des collecteurs aux grossistes qui les vendent aux détaillants
- Les Plantes médicinales :Elles sont généralement collectées et directement revendues aux herboristes; une faible proportion est destinée à la transformation
- Les autres plantes et plantes à parfums : Elle sont généralement collectées et font l'objet d'une transformation artisanale, puis livrées, soit directement aux clients, soit à des commerçants spécialisés.
B2. Le marché des Plantes aromatiques et médicinales :.C'est un marché restreint mais qui a tendance à s'élargir, la demande aussi bien interne qu'externe a vocation à s'élargir. Les PAM représentent en effet un marché d'opportunité.
C. Les contraintes :
- Le marché local est constitué de circuits courts
- La transformation est peu pratiquée
- Absence de réglementation à différents niveaux Faible implication des organisations professionnelles
II. Produits de terroir et dynamique de développement local :
On s'est intéressé à des zones particulières ayant une histoire particulière, un type d’évolution socio-économique particulier, des acteurs et un processus de production de produits typiques pouvant faire l’objet d’une attention particulière. Jusque là, les produits des zones et régions citées étaient des produits à réputations plus ou moins établies, ayant dans l’imaginaire collectif un sens et une valeur culturelle plus ou moins définis, mais des produits qui ont été toujours considérés comme des produits « classiques » ou « basiques ».
Dans ce type de zones, il existe en effet des produits typiques, conçus et réalisés dans des conditions spécifiques. C’est le cas des produits oléicoles – et notamment l’huile d’olive kabyle – et des légumes et fruits primeurs de quelques zones montagneuses de l’est, du centre et de l’ouest du pays. Ces produits sont de véritables produits de terroir ayant un ancrage géographique particulier, une histoire liée à la région.
Historiquement parlant, certains de ces produits ont constitué la base d’un développement local avéré : c’est le cas par exemple de l’huile de Petite Kabylie. Toute la problématique du développement endogène, conforté par des systèmes de production et des systèmes de relations de proximité, s’est trouvée ainsi posée à ces régions. Cependant et en dépit de cela, la plupart de ces produits étaient aussi considérés (par les populations autochtones) comme des produits « génériques », surtout des produits de base (servant parfois comme produits d’autoconsommation alimentaire en milieu rural).
Le manque d’informations et le manque de contact avec les consommateurs des villes ainsi que l’incapacité des producteurs à s’organiser ont amené ces derniers à dépendre totalement des intermédiaires présents tout le long des filières de produits. Cela les a amenés à ignorer la valeur commerciale que pourraient avoir ce genre de produits
Or, l’évolution récente de la société algérienne et le changement souvent brutal des modes et modèles de consommation ont fait place à une forte demande alimentaire, face à une situation d’une régression de l’offre en produits agricoles. Cela a entraîné les consommateurs à commencer à être assez exigeants en matière de qualité.
Le cas des produits viticoles raisins de table) des régions piémontaises et montagneuses de l’ouest et du centre du pays est toutefois un cas atypique : on n’est certes pas en présence de produits typiquement locaux au sens historique du terme, mais de produits introduits et conçus par les colons français au début du 20e siècle pour le cas des vins de cépages) et par les Andalous (pour les raisins de table). Cependant, les systèmes de production à la base de ces produits ont depuis cette date constitué pour la majorité des agriculteurs algériens de ces région (et leurs familles) une référence technique idéale qui leur a permis de développement non seulement leur savoirs et leurs savoirs faire mais d’initier aussi une véritable économie locale. On assiste à un regain d’intérêt de la part des populations locales pour ce type de produits et on croit savoir que, depuis le programme de relance récent de la viticulture, la plupart des villages des régions de Médéa et de Mascara vivent au rythme des plantations et de l’entretien des vignes, des vendanges et de la commercialisation des raisins.
La situation a donc tendance à changer. Les réformes dans le secteur agroalimentaire et l’ouverture du commerce extérieur ont eu tendance à changer aussi les attitudes, les usages et les pratiques.
Certaines filières de produits typés dans des zones historiquement et géographiquement localisées ont par ailleurs commencé à prendre de l’ampleur et à s’affirmer sur le marché local et même sur les marchés externes (à l’image de la filière oléicole en Kabylie).
D’autres filières sont aujourd’hui en émergence, après avoir été totalement laminées au cours des années d’agriculture socialiste (telles que les filières arboricoles avec des produits à réputation géographique établie comme les cerises de Miliana, les abricots des Aurès, les pommes de Tlemcen….).
C’est là probablement un contexte favorable au développement de certaines zones de montagne défavorisées et marginalisées et leur intégration, grâce à la promotion de leurs produits de terroir, à la dynamique de développement rurale local qui est en cours actuellement en Algérie.
Néanmoins, le chemin reste encore long il est d’ores et déjà nécessaire de penser à une meilleure connaissance des filières potentielles, comme il est urgent que les canaux d’informations et de communication soient au diapason des possibilités de production et d’extension des filières de produits de qualité en zones de montagne. Or tout cela est conditionné par l'existence de réseaux d'organisations professionnelles représentatifs.
IIi Les organisations professionnelles et leur niveau de structuration :
A quelques rares exceptions comme les filières datte et miel, les organisations professionnelles sont souvent peu opérationnelles. La privatisation du secteur agricole ne s’est pas accompagnée d’une structuration des producteurs, bien qu'il existe des structures comme les Chambres d'agriculture et des associations agréées de producteurs agricoles. La structuration des organisations se fait dans un contexte de fortes contraintes, mais il existe des atouts intéressants sur lesquels il est possible de s'appuyer pour mieux valoriser la démarche de construction de signes officiels de qulaité.
1- Les Contraintes :
i) Les organisations professionnelles telles que les coopératives ont un lourd passé à assumer et, à quelques rares exceptions, il n’y a de la part des agriculteurs aucune confiance et désir réel de s’organiser et de s’impliquer dans une organisation ayant la commercialisation pour objectif.
ii) Les Chambres Régionales et la Chambre Nationale d’Agriculture sont récentes et avec des moyens limités et des mandats trop imprécis ne facilitant pas leur structuration
iii) On constate une certaine faiblesse du fonctionnement des mécanismes interprofessionnels; et un certain dialogue difficile entre les opérateurs publics et privés.
iii) Les responsables professionnels sont peu formés pour prendre en charge la direction et la gestion d’organisations professionnelles. On rencontre trop souvent au sein des filières fruits et légumes et en particulier dans le domaine de la commercialisation des responsables ne comprenant pas qu’il faut adapter les divers types de production aux marchés.
L’absence d’organisations professionnelles représentatives de l’ensemble des producteurs des diverses filières agricoles est une contrainte majeure pour le développement de filières de produits de terroir. Le développement de l’agriculture et en particulier du secteur des produits de terroir et de produits de qualité ne peut se faire autour de seulement quelques grandes exploitations individualistes résolvant leur « micro » problèmes grâce à leur réseaux relationnel.
2- Les atouts : Malgré toutes ces contraintes, il y a tout de même une prise de conscience générale pour mutualiser les efforts en vue de mieux valoriser les produits et les ressources locales. On constate depuis peu :
i) Un début prometteur de constitution d’un nombre important d’organisations professionnelles agricoles (OPA) (une Chambre nationale d’agriculture et 47 Chambres d’agriculture de wilayas, plus de 1.200 associations avec près de 11.000 adhérents, plus de 800 coopératives et des conseils interprofessionnels par filière de produit).
ii) L'existence d’une législation concernant les OPA qu’il faudrait cependant enrichir.
iii) Un début prometteur d’assainissement de la profession agricole (définition du statut de l’agriculteur, carte d’agriculteur…)
IV. Dispositifs à mettre en œuvre, projets en cours et propositions :
Il semble qu’il y ait une réelle prise de conscience de l’intérêt à aller vers une démarche de construction de la qualité de produits autres que les produits « génériques » et une réelle volonté de promouvoir les produits et leurs zones d’origine.
Sur le plan réglementaire et institutionnel, il y a comme un balisage nécessaire, mais la route est encore longue, notamment pour les autres produits de qualité et de réputation établies. Les enjeux sont par ailleurs importants, notamment en matière de développement rural durable[1].
D'autre part, une première démarche et quelques réalisations à caractère réglementaire ont commencé à se mettre en place dans le cadre des récentes négociations dans le cadre aussi bien de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC que de son partenariat avec l’Union Européenne.
A. Les dispositifs juridiques et réglementaires :
- L’Ordonnance 76-65 du 16/07/1976 relative aux Appellations d’origine : la seule actuellement disponible en matière d’indication géographique appellation d’origine (concernant principalement les vins d’appellations d’origine garantie : 7 VAOG) :
- Le Décret 76-121 du 16/07/1976 relatif aux modalités d’enregistrement et de publication des Appellations d’origine et fixant les taxes y afférentes (mais qui ne concerne en fait que les VAOG). Ce dispositif réglementaire permet à l’Etat certes d’exercer ses prérogatives traditionnelles de puissance publique et d’exercer les contrôles de qualité y afférents. Cependant, il paraît être encore inachevé et n’inclut que de façon aléatoire les démarches de labellisation et de promotion des produits de terroir.
B. Les dispositifs institutionnels mis en place :
- L’organe de normalisation et de propriété industrielle et ses comités annexes :
- Tout d’abord un Office national de la propriété industrielle (ONPI) crée par le Décret 63-248 du 10/07/1963
- Puis un Institut national de la normalisation et de la Propriété industrielle (INAPI) crée par l’Ordonnance 76-62 du 21/11/1973
- Et enfin un Institut algérien de la normalisation (IANOR) crée par le Décret 98-68 du 21/02/1998, avec comme attribution principales : l’adoption de marques de conformité aux normes algériennes et de labels de qualité, ainsi que le contrôle de leur usage dans le cadre de la législation en vigueur
- Les comités annexes : le Comité d’orientation et de coordination des travaux de normalisation et les Comités techniques
- L’Office national du Droit d’Auteur (ONDA), avec comme attributions la protection des œuvres et du patrimoine
- Le Centre national du registre du commerce (CNRC) dont relèvent les marques de fabrique, de commerce et de services, les noms commerciaux dont les Indications de provenance et les appellations d’origine.
Pour l’agriculture biologique :
- Création d’un réseau d’appui au développement de l’agriculture biologique
- Création d’un groupe d’animation pour : consolider la nomenclature des produits et des actions, et lancer des programmes d’information et de sensibilisation au niveau des terroirs potentiels d’agriculture biologique
- Création d’un comité de suivi, d’encadrement technique et d’appui à l’agriculture biologique (au niveau des 3 instituts techniques, ITCMI, ITELV et ITGC)
- Promotion d’actions de soutien à l’agriculture biologique
- Organe pilote : le Centre national de certification des semences et des plants (CNCC) : cellule de contrôle et de certification des produits biologiques
Pour les produits de labels et à indication géographique (Rf. Loi d’Orientation agricole – Art.136 ; Accords SPS/OMC ; Accords ADPIC/OMC- Partie II, sect.3, Art.22/23 et Partie II, sect.5, Art. 27/31)
- Proposition d’un projet d’Arrêté, à titre temporaire, fixant les modalités et les conditions d’attribution des labels pour les produits agricoles bien définis, ainsi que les différentes formes de labels à créer ou à promouvoir (AOC, AOP, IGP, AB) ;
- Création officielle d’institutions pour la labellisation de produits agricoles et agroalimentaires :
- Une Commission nationale des Labels et de des Certifications (CNLC) dont la charge est d’accréditer et de certifier les labels ;
- Un Comité algérien d’Accréditation (CAA) qui aura la charge d’accréditer les attributions et la certification des labels et de la CNLC
- Deux (02) projets de loi sont en projet :
- 1°- Sur les marques – Indications géographiques (IG) et les appellations d’origine (AO).
- 2°- Sur les obtentions végétales – systèmes de production du matériel végétal
- Un (01) projet algéro-italien sur la certification des cultures fruitières
- Un (01) programme OEPP sur les protocoles de certification ;
D. Mise en conformité avec les règlements internationaux :Accords ADPIC : Principales actions sectorielles - Mise en conformité et renforcement du dispositif législatif et réglementaire :
- Loi sur les semences et plants permettant la mise en place d’un schéma national de certification des semences et plants par groupe de culture
- Loi sur les marques (secteur industriel) déjà promulguée
- Les Indications géographiques et la protection des appellations (dispositifs en cours)
E. Propositions techniques en matière de signes officiels de qualité :
1. Les nouveaux produits cibles (programme d’action 2004-2006 du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural)
- Les Dattes (notamment la variété « Deglet Nour ») et les produits dérivés des dattes (« Robb » et « farine de dattes » , notamment) – Zones potentielle : Sud-est et Sud-ouest
2. L’Huile d’olive - 06 Zones potentielles : Grande et Petite Kabylie (Centre-est), zones de Skikda, Jijel et Guelma (est et nord-est)
- L’Olive de table (notamment la variété « Sigoise ») - Zone potentielle : zone de Sig – Mohammadia (nord-ouest)
- La pomme de terre - 05 Zones potentielles : El Oued (sud-est), Sud de Khenchela (est), Sud de Tebessa (extrême est), Mascara, Ain Defla (centre-ouest et ouest)
- La Tomate - 02 Zones potentielles : Adrar (grand sud) et Biskra (sud-est)
- Le poivron - 02 Zones potentielles : Tipaza (littoral centre-ouest) et Biskra (sud-est)
D’autres produits sont susceptibles d’êtes pris en charge dans l’avenir, on peut citer :
- le miel et les autres produits apicoles (notamment la gelée royale)
- les plantes aromatiques, médicinales et condimentaires (armoise blanche, jasmin, coriandre, thym, suage bleue, menthe..)
- l’agneau de la steppe (notamment les races « Ouled Djellal » et « Rembi »)
- L’artichaut et la carotte
- La truffe blanche du sud (« Fougâa »)
- L’abricot
- Les pommes
- Les grenades
- Les raisins de table (Dattier et « Ahmar bou Amar » de la région du Titterie)
Pour tous ces produits, il est recommandé le programme d’action suivant :
- Identifier les groupes (de spécialistes) par filière
- Identifier et désigner l’organisme chargé de la délivrance des labels
- Délimiter l’aire de production (zone géographique)
- Définir les conditions de production (systèmes de production, caractéristiques agronomiques, technologiques…)
- Caractériser le produit (caractéristiques physiques, organoleptiques…)
- Procéder à la normalisation du conditionnement, de la commercialisation et du transport du produit
- Créer le comité ou la commission de labellisation
- La demande est du ressort exclusif des producteurs organisés et NON des services de l’administration agricole apportant seulement leur appui pour la préparation du dossier de demande de SOQ
- L’analyse des demandes est du ressort d’un comité interministériel et interprofessionnel, présidé par les services de l’administration agricole
- L’enregistrement est réalisé par l’IANOR et ALGERAC est chargé d’accréditer un organisme de contrôle
- Les produits de terroir à exporter doivent donc être reconnus et en conséquence, la réglementation algérienne devrait être la plus proche possible de la réglementation européenne.
- La mise en place d’indicateurs géographiques (IG) ou d’appellation d’origine protégés (AOP) sont des labels permettant une reconnaissance de produits issus d’un terroir et ayant des qualités spécifiques. L’attribution de ces labels permet une meilleure identification des produits et peut être considéré comme un argument commercial fort. Si la reconnaissance du label ne devait intervenir que sur le marché national il serait tout à fait envisageable de mettre en place des critères moins contraignant que ceux établis en Europe. Cependant si ces produits labellisés sont exportés en Europe il est alors indispensable qu’ils soient reconnus et en conséquence, la réglementation algérienne devrait être la plus proche possible de la réglementation européenne.
- Outre les IGP et AOP il est possible de valoriser certains produits sur le marché national par des labels spécifiques de qualité. Cette démarche s’adresse à des produits locaux ayant une forte image sur le plan national. Il est recommandé un mécanisme simple ayant une certaine flexibilité avec cependant un cadre général d’application qui permettrait de développer l’esprit de compétition et d’entreprise des agriculteurs. L’attribution de labels de qualité pour une durée déterminée pourrait se faire avec le support de concours agricoles spécifiques aux filières. Ces manifestations seraient aussi des lieux privilégiés pour diffuser le plus largement possible les informations techniques et commerciales. Médiatisées elles permettraient aux produits des filières et en particulier aux produits primés de bénéficier de retombées commerciales.
F. Propositions en matière de structuration des Organisations professionnelles :
- Renforcement des Chambres Régionales et la Chambre Nationale d’Agriculture avec une plus large ouverture aux producteurs/entrepreneurs et exportateurs
- Appui à la structuration des organisations professionnelles et en particulier les Chambres d’Agriculture et mise en place d’un comité interministériel sur la commercialisation des produits de terroir. Des concertations périodiques devraient permettre de mieux identifier les contraintes et surtout de proposer les solutions les mieux adaptées. Un tel niveau de concertation responsabiliserait le monde rural.
- Appui des Chambres d’Agriculture aux entrepreneurs agricoles leaders en matière de valorisation des produits de terroir
- Proposition par le Ministère de l’Agriculture d'un texte législatif pour la création de statuts de nouvelles organisations agricoles (ex Groupements d’Intérêt Commun, Sociétés d’Intérêt Commercial Agricole, Sociétés Civiles Agricoles, …) en complémentarité du statut des Coopératives qui pourrait être également revu.
- Les Conseils Interprofessionnels des filières se concerteront régulièrement avec le Comité Interministériel sur la Commercialisation pour mieux identifier les contraintes et pour proposer les solutions les mieux adaptées.
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Un contre exemple: l'agriculture massive aux USA. Série avec plusieurs épisodes.
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