https://www.helloasso.com/associations/demi-lune << Un projet à soutenir, le lancement d'un CD par un jeune groupe de misuque >>

Résumé : ALGERIE : LA CRISE DU LAIT, LE FOURRAGE ET L’ALIMENTATION DE LA VACHE LAITIERE
Membre de l’Ordre des Agronomes du Québec, El-Hadi Bouabdallah cumule près de 35 ans d’expérience professionnel en recherche, service conseils et gestion de projet. Ayant débuté sa carrière en Algérie dans le domaine de la mise en valeur des terres dans les régions semi arides il l’a continué au Canada à titre de conseiller en agroenvironnement et où il a acquis une grande expérience de terrain dans le domaine des grandes cultures et des entreprises bovines, laitières et de boucherie.
L'auteur : Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur agronome, spécialisé en agroéconomie, d’un DEA en biologie et d’un doctorat en agro-écologie portant sur les ressources fourragères des régions semi-arides.
ElHadiLivreRésumé.pdf
Document Adobe Acrobat [101.1 KB]

Vidéo "Breeding wheat" où la sélection de variétés à long coléoptile pour des semis réussis en sec. يقوم الأستراليون بتربية أصناف القمح للزراعة المبكرة في الظروف الجافة.

Ouvrage: "L'agriculture en Algérie". Extraits

Commander le livre ou lire un extrait. Cliquer ici

Fabrication de substitut de viande تقنية صنع اللحم ببروتينات الجلبانة
Fabrication de substitut de viande avec utilisation d'extraits de protéines de pois jaunes. Même si le soja occupe encore une large place, d’autres protéines végétales commencent à émerger, voire à devenir incontournables, comme celles du pois.
BrochureProtéinePoisJaune.pdf
Document Adobe Acrobat [333.0 KB]
ALGERIE, COUP D'ARRET MIS AU COLZA. VICTOIRE DU LOBBY DE L'IMPORTATION ?
Lors d'un entretien à la Chaîne III, le ministre de l'Agriculture a fait savoir que la culture du colza n’est pas abandonnée en Algérie : « Les gens qui veulent continuer le programme du colza peuvent le faire sans aucun problème. ». En fait, il s'agit bel et bien d'un abandon qui ne dit pas son nom.
Il ne s'agit pas de personnaliser les débats, mais, le ministre expose là une position personnelle étonnante. On peut se demander si cette position a été prise de concert avec la filière et en tenant comptes des récentes orientations du président Tebboune visant à la substitution des importations par la production nationale.
FColzaAbandonDéc2022.pdf
Document Adobe Acrobat [69.1 KB]
Maghreb : le mouton de l'Aïd engraissé à base de blé français et ukrainien
Du fait de leur dépendance aux importations de blé, les pays du Maghreb sont directement touchés par la crise ukrainienne. Il s'agit surtout du blé tendre qui sert à faire du pain. La production locale de blé dur est importante et est destinée à la confection de couscous et de pâtes alimentaires. De façon étonnante l'élevage du mouton et notamment le mouton de l'Aïd affecte la disponibilité locale en blé.
MaghrebBléUkrainienDonnéAuxMoutons.pdf
Document Adobe Acrobat [64.7 KB]
Download
Nouveau téléchargement de fichier

 

Ali Daoudi, l'agriculture saharienne n'est pas une œuvre facile

Djamel BELAID 23 décembre 2022

 

De passage à l'émission l'Invité de la Rédaction animée par Souhila Lahechmi sur les ondes de la Chaîne III de la Télévision Algérienne, le professeur Ali Daoudi a fait le tour des questions agricoles et a notamment alerté sur les risques de manque d'eau et les conditions d'une « agriculture saharienne durable ». L'analyse de cet expert tranche avec le message habituel des pouvoirs publics, d'où son intérêt d'autant plus qu'il s'agit de propos à l'intention du large public.

 

Utilisation des eaux non conventionnelles

Avant tout, cet agro-économiste enseignant-chercheur de l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie d'El Harrach, a tenu à rappeler que l'Algérie est un pays semi-aride et que l'eau est une ressource rare. A ce titre, il estime que : « l'eau est le premier facteur d'intensification » et que le « le minimum d'eau que nous possédons devrait être conservé pour produire le maximum possible. C'est le challenge de demain. » Aussi pose-t-il la question de : « Comment innover sur le plan technologique et organisationnel pour une meilleure gestion des eaux superficielles, des eaux souterraines ou non conventionnelles telles les eaux usées épurées en provenance des stations d'épuration et même des eaux dessalées. »

Si l'utilisation des eaux usées épurées s'avère intéressante, celle des « eaux dessalées » semblent étonnante. Ce point n'a pas été détaillé par son auteur. Deux cas sont possibles  : dessaler l'eau de mer ou dessaler l'eau des nappes phréatiques les plus salées (le taux de sel est de 2 à 8 g/L). Dans tous les cas, il s'agit d'investissements non négligeables.

 

Des indices de surexploitation des nappes d'eau

Rappelant les effets du réchauffement climatique, Ali Daoudi note que : « durant ce mois de décembre il a très peu plu » et ajoute que : « nous tapons actuellement dans les réserves stratégiques que sont les nappes souterraines. Il y a des indicateurs qui montrent un début de sur-exploitation des nappes d'eau. » L'expert alerte sur le fait que dans : « beaucoup de régions, on observe un phénomène de rabattement des nappes. » Il reconnaît que si on est obligé d'utiliser ces ressources, on est appelé à diversifier nos ressources en utilisant les eaux non conventionnelles mais surtout en préservant les ressources disponibles dont les eaux souterraines.

 

Les céréales, épine dorsale de l'agriculture

A la question des cultures à développer en priorité, l'invité de la rédaction n'hésite pas un seul instant : « On ne peut pas tout faire mais les céréales constituent l'épine dorsale. Il estime que pour sécuriser un volant de base de la production nationale de céréales, l'irrigation est un choix qui s'impose fortement. » Inquiet, il demande : « Que se passerait-il si un accident climatique arrivait chez les fournisseurs de céréales de l'Algérie ? » Pour le chercheur, il est urgent de sécuriser l'approvisionnement en blé du pays en assurant un volant de céréales irriguées. Pour cela il table sur 150.000 à 200.000 hectares irrigués au sud. Du blé cultivé en alternance avec des légumineuses ou des céréales servant de fourrage.

 

Agriculture saharienne, nous avons l'impression que c'est facile

A la remarque selon laquelle le sud deviendrait « le grenier alimentaire de l'Algérie. Le sud qui nourrit le nord » Ali Daoud relève les succès des cultures du palmier et des légumes sous serre.

Mais il fait cette remarque : « Face aux défis, on ne peut développer uniquement le sud, mais le sud et le nord. Au sud, nous avons l'impression que c'est facile. C'est une relative facilité de façade. En fait, ce n'est pas si facile que cela. Si c'était facile, cela se saurait ». Il se réjoui des succès stories de Biskra pour les légumes et d'El Oued concernant la pomme de terre  : « nous en sommes très fiers. » Mais averti aussitôt que : « concernant les grandes cultures, les produits pour lesquels nous avons une grande dépendance à l'égard du marché mondial, cela tarde à venir. Les modèles n'émergent pas encore et sur cela qu'il faut mettre le paquet aujourd'hui. « Arriver à réussir le modèle des grandes cultures dans le sud nécessite des investissements publics. »

L'obligation d'un contrôle des prélèvements d'eau

Pour Ali Daoudi, l'important est que les services publics concentrent leurs efforts sur des périmètres irrigués « aménagés à minima » afin de permettre une accélération de la mise en valeur. L'expert y voit un autre avantage : « pouvoir contrôler le pompage d'eau de la nappe de l'albien. » Il insiste : « On doit pouvoir exercer un contrôle des prélèvements d'eau soit par l' Agence de bassin hydrographique Sahara (ABHS) à qui on peut changer les missions et lui confier celle de veiller à l'utilisation de la nappe soit créer une agence qui suivra uniquement les pompages dans la nappe pour s'assurer que tout mètre cube pompé soit bien valorisé. » Visionnaire, il ajoute : « C'est vraiment une condition nécessaire qu'une partie des gros forages qui sont réalisés pour irriguer cette agriculture saharienne soient sous le contrôle d'organes dépendant de l'Etat. »

A ce niveau, Ali Daoudi aborde un point crucial. Jusqu'à présent l'objectif de la mise en valeur au sud a été de produire et de contribuer à créer de l'emploi. Cependant, les sécheresses récurrentes qui affectent le pays et en particulier l'Ouest devraient amener les pouvoirs publics à surveiller le niveau des nappes d'eau souterraines. Or, ce point semble encore négligé. Au niveau des régions, c'est au wali qui attribuera le plus d'autorisations de forages. Il semble que l'avis des services de l'hydraulique passe en second. Cette situation est à relier aux tensions sur le marché mondial des denrées alimentaires suite à la crise ukrainienne.

Plus grave, le manque d'efforts en faveur de la petite hydraulique ; une solution afin de diminuer le ruissellement des eaux de pluie et de favoriser leur infiltration pour recharger les nappes souterraines.    

Les agriculteurs, le bras alimentaire de l'Algérie

Pour cet expert, un deuxième pilier du développement agricole réside dans l'agriculture au nord : « Il ne faut pas l'oublier. J'ai noté avec beaucoup de satisfaction l'ensemble des efforts pris comme le relèvement du prix des céréales, le soutien des engrais et du matériel d'irrigation. » Cependant, il estime cet effort insuffisant : «  le secteur agricole subit une crise il va falloir être aux côtés des agriculteurs c'est vraiment notre bras alimentaire. Le bras alimentaire de l'Algérie, ce sont les agriculteurs. Il faut être attentif vis à vis de ces agriculteurs, les écouter et les accompagner massivement. »

 

Pour des partenariats étrangers gagnant-gagnant

A la question d'aller vers des partenariats stratégiques avec ceux qui ont réussi dans le domaine des céréales, tels les Canadiens, les Français, les pays de l'Est, il répond : « Absolument, le partenariat a toujours été un vecteur à travers lequel beaucoup de pays ont réussi. Le partenariat peut apporter deux choses qui peuvent nous aider à accélérer notre cadence : les capitaux et le savoir faire technologique. » Il précise : « Cet aspect, il faut le raisonner. Le partenaire ne doit pas venir faire à votre place certaines choses. Il faut savoir ce que l'on veut négocier. » Quant au choix des partenaires : «  Il faut choisir les partenaires qui ont des compétences réelles et non pas s'engager avec des partenaires qui cherchent à récupérer une rente. Ceux qu'on a en face n'ont pas forcément le même intérêt que nous. Il faut aller vers des partenariats gagnant-gagnant. »

 

Algérie, un avantage concurrentiel une énergie peu chère

Quant aux conditions propices à l'investissement, le chercheur précise : « L'environnement des affaires doit être attractif avec un code des investissement qui améliore l'attractivité du pays. Mais il s'agit de considérer d'autres paramètres comme l'accès au foncier agricole, de déterminer quelles sont les conditions d'accès à l'eau et à l'énergie subventionnée. » Il ajoute : « aujourd'hui nous avons un avantage, le prix de l'énergie. L'Europe subit une crise qui est en train de remettre en cause les modèles productifs. Et l'agriculture européenne est aussi en train de subir cette crise de l'énergie. C'est une fenêtre d'opportunité pour l'Algérie afin d'attirer les investissements européens mais essentiellement des investissements qui peuvent nous apporter la technologie pas seulement pour exploiter nos ressources naturelles. En contre partie ils pourraient profiter de notre énergie pas chère. »

L'Algérie possède un avantage concurrentiel sur l'agriculture des pays européen : le prix de l'énergie. Il révèle que des pays européens prospectent déjà nos voisins afin de s'implanter au Maghreb et qu'il s'agit « d'une fenêtre d'opportunité pour l'Algérie. »

Il indique avoir des échos d'investisseurs européens qui sont à la recherche de délocalisation de leurs productions. « Nous pouvons les accueillir chez nous car nous avons plus d'avantages comparatifs que nos voisins pour valoriser l'énergie et coproduire localement. »

 

Un réseau d'universitaires pour le suivi de l'agriculture saharienne

A la question de la rationalisation de la consommation d'eau au sud en faisant appel aux compétences nationales Ali Daoudi rappelle la nécessité de synergies entre les agriculteurs et les universitaires. Il cite la mise en place d'un réseau de chercheurs universitaires autour de l'agriculture saharienne : « Un réseau qui doit être accompagné financièrement avec beaucoup de moyens pour mobiliser toutes les compétences nationales autour de la résolution des problèmes prioritaires de cette agriculture saharienne. L'expert insiste sur l'aide à apporter aux agriculteurs engagés dans la mise en valeur des terres qui « rencontrent des difficultés techniques.. Un réseau dont il énumère les missions comme « mobiliser les savoirs-faire nationaux et ceux de la diaspora. Un réseau qui doit aussi préparer les solutions de demain, des solutions qui garantiront la durabilité de cette agriculture. »

 

Des fermes de 1.000 hectares au lieu de 10.000

A la question d'attribuer de grandes superficies à des projets d'élevage l'invité tempère l'enthousiasme de l'animatrice : « Le bilan de la mise en valeur dans le sud du pays avec de concessions de grande taille de la fin des années 1980 montre qu'elles n'ont pas été couronnées de succès contrairement à celles de taille moyenne. » Aussi suggère-t-il des tailles à l'échelle des investisseurs Algériens : « Il serait préférable d'envisager des concessions de 500 à 1.000 hectares à la place de concessions de plusieurs milliers d'hectares afin que les investisseurs fassent leurs preuves quitte à ce que, par la suite, de plus grandes superficies leur soit attribuées. » Il rappelle : « nous n'avons pas des exploitations de plusieurs milliers d'hectares qui ont réussi en Algérie. Laissons venir les choses progressivement. »

Notre commentaire. Il est à rappeler que les pouvoirs publics lorgnent actuellement vers le modèle laitier qatari et saoudien : de méga-fermes de 10 à 12 000 hectares dans les sables, telle la ferme El Maraï. Un modèle peu durable car très consommateur en eau et énergie. Il faut se résoudre à l'idée qu'on ne peut promettre aux consommateurs Algériens de copier le modèle de consommation alimentaire occidental basé sur une surconsommation de lait et de produits dérivés. Les consommateurs adultes doivent être dirigés vers la consommation de laits végétaux moins coûteux à importer ou à produire localement. C'est le domaine des stat-up de la FoodTech qui ont là des possibilités énormes.

 

Revoir le modèle maïs-soja pour l'alimentation animale

Face aux importations croissantes de maïs et tourteaux de soja utilisées en alimentation animale, le Professeur Daoudi préconise de privilégier des cultures locales telles le triticale, le lupin ou le pois protéagineux. A notre avis, Il s'agit là d'un dossier stratégique par le montant faramineux des importations, l'apport de protéines animales pour les ménages à faible revenu et par la création d'emplois.

Jusqu'à présent, la réponse du MADR consiste à tenter de développer la culture du maïs grain au sud sous pivot. Le triticale s'avère intéressant en agriculture pluviale. Quant au lupin, il a le grand défaut de ne pas tolérer les sols riches en calcaires ; or, ceux-ci sont dominants en Algérie.

A une question sur les possibilités de recycler le pain sec au niveau de l'élevage, il s'insurge de cette situation et insiste sur la nécessité de véritables économies telles celles qui concourent à ce qu'aucune baguette de pain ne soit gaspillée.

A propos de la politique actuelle des pouvoirs publics encourageant l'importation de matériel agricole d'occasion appelé « matériel agricole rénové » et du débat concernant l'âge de ce type matériel, Ali Daoudi conseille avant tout de tenir compte des avis des agriculteurs.

 

Les professionnels doivent être écoutés

Pour cet expert : « Le développement agricole doit être l'émanation d'un dialogue entre les professionnels. Les professionnels doivent être écoutés. »

A la question de l'animatrice concernant le maintien « en vie les petites exploitations qui représentent 15 millions d'Algériens » Ali Daoudi a d'abord répondu qu'il s'agit d'une « excellente question » et a ajouté que : « les exploitations de petites taille et moyenne constitue l'ossature du secteur agricole. Elles sont à préserver pour plusieurs raisons. Ce sont elles qui assurent la pérennité du secteur. » Et Ali Daoudi d'expliciter ses propos : « quand un investisseur trouve que ce n'est pas rentable, il quitte le secteur. Mais ces exploitations ne quittent pas le milieu, la pérennité du secteur agricole c'est donc l'agriculture familiale. » Il a indiqué qu'elle produit d'autres services agricoles. Elle produit de l'emploi pour les membres de la famille lorsque l'économie nationale n'est pas capable d'en créer pour eux. Elle produit des services écosystémiques car elle travaille des terres qui autrement seraient abandonnées. » A notre avis, ce dernier point mériterait des éclaircissements. L'agriculture familiale a certes su s'adapter aux conditions difficiles du milieu, elle est cependant à l'origine de pratiques peu écologiques : labours causant l'érosion, vaine pâture, mono-culture céréalière.

Ali Daoudi a précisé également qu'elles « préservent les savoir locaux et elles occupent les territoires ruraux. » A notre avis ce point mérite toute l'attention des pouvoirs publics. L'Algérie est un vaste territoire et l'on sait que la « nature a horreur du vide », c'est là un aspect sécuritaire de la plus haute importance.

L'expert a fait remarquer que « certaines des exploitations familiales sont très performantes sur le plan technique et sont rentables sur le plan économique. » Toutefois, il a ajouté : « Par contre dans les zones de handicap comme les zones de montagne ou steppiques, il y a des exploitations qui doivent être accompagnées sur la voie de la qualité comme la labellisation qui peut permettre que leurs produits soient vendus sur des marchés de niche. »

Un autre aspect développé par l'invité concerne la valorisation des savoirs locaux : « c'est une voie qui a été suivie à un moment, il faudrait la consolider, créer des perspectives de développement pour de type d'agriculture. Il s'agit d'un aspect stratégique. »

A la question du « label hallal », il a indiqué : « on ne peut dépendre des organismes internationaux pour cette labellisation. Il y a nécessité d'une tette accréditation de nos organismes à l'international. »

 

L'agriculture pluviale peu abordée

L'intervention du professeur  Daoudi sur les ondes est salutaire. Sur de nombreux aspects, elle a le mérite d'apporter des éclaircissements sur la politique agricole des pouvoirs publics. Ainsi, les mises en garde contre l'utilisation irrationnelle de l'eau d'irrigation, l'importance de la petite et moyenne paysannerie ou la nécessaire écoute des agriculteurs sont salutaires. Une émission de radio ne peut permettre d'aborder l'ensemble des sujets, même en ayant la qualité de l'émission de la Chaîne III « l'invité de la Rédaction ». Aussi, pour le grand public est-il nécessaire de rappeler, comme l'a fait Ali Daoudi, l'importance de l'agriculture au nord du pays. C'est dans cet espace géographique que peut être développée une agriculture pluviale à même de contribuer à produire des céréales et des oléagineux. Or, malgré des progrès, cette agriculture reste en deçà de ses capacités de production.

Par son intervention, Ali Daoud a le mérite de remettre en cause certaines idées reçues, telle la sois-disante facilité de l'agriculture saharienne. Aussi, pour ceux qui veulent prendre du recul sur les questions stratégiques agricoles, les interventions orales ou écrites de cet agro-économiste méritent la plus grande attention.

 

 

Algérie : L'urée de Sonatrach, atout méconnu du secteur agricole.

 

Djamel BELAID 10 décembre 2022

En Algérie, le manque de fourrage est patent. Partout les éleveurs de moutons se plaignent de la situation. De leur côté les consommateurs disent ne plus pouvoir acheter de la viande face à l'envolée des prix. Pourtant, le secteur de l'élevage recèle des potentialités rapidement mobilisables pour améliorer l'offre en viande. C'est le cas de l'urée, un produit sous-utilisé produit par la Sonatrach et largement exporté.

 

Un pays qui veut manger de la viande

Depuis une cinquantaine d'années, la hausse du niveau de vie a favorisé une transition alimentaire vers plus de produits animaux : lait, viande, fromages, oeufs. La consommation de viande de mouton augmente notamment durant le mois de ramadan et bien sûr avec la fête de l'Aïd El Kébir, où aujourd'hui chaque famille désire avoir son mouton.

La tension sur la viande est telle que les services d'Etat s'orientent vers l'importation de viande en provenance des pays du Sahel. L'augmentation du prix mondial du soja et du maïs importé ainsi que la grippe aviaire qui décime certains élevages avicoles réduit la disponibilité en viande blanche et oeufs.

Les efforts des services agricoles ont permis une augmentation de la production de fourrages. C'est le cas de l'extraordinaire production de maïs ensilage balles enrubannées. Mais cela ne suffit pas à combler le déficit abyssal actuel.

 

Steppe et jachères, un élevage extensif

En Algérie, l'élevage ovin reste extensif, notamment en zone steppique. Les animaux consomment la flore spontanée de parcours dégradés par une surploitation du milieu.

Les rations animales sont complétées par l'apport d'aliments concentrés, d'orge et de son de blé. La protection sanitaire des troupeaux s'est améliorée. Cependant, on n'observe pas de sélection des brebis selon leur aptitude à produire plus de lait ou des agneaux selon leur vitesse de croissance. Or, de simples pesées des animaux permettraient ces opérations de sélection.

Malgré une bonne connaissance du milieu, les éleveurs ne possèdent pas les notions de base permettant la confection de rations alimentaires équilibrées. Cette situation conduit à une sur-utilisation de l'orge en grains.

 

Une nécessaire complémentation des rations d'orge en azote

Les grains d'orge sont riches en énergie mais très pauvres en azote. Or, sans matières azotées, la croissance des animaux est réduite. Les quantités d'orge sont alors mal valorisées. Un palliatif consiste en l'incorporation d'urée à la ration des moutons. Cette même urée utilisée comme engrais. L'explication de cet étrange usage réside dans la capacité de la microflore colonisant la panse des moutons d'utiliser les sources d'azote non protéiques. Le tout est de respecter le dosage des apports afin d'éviter les excès et les risques d'intoxication.

 

Steppe et jachères, des potentialités fourragères inexploitées

Une des pratiques courantes dans les pays d'élevage est d'épandre sur les pâtures des engrais azotés. C'est le cas de la Nouvelle-Zélande, un pays d'élevage par excellence.

Un avantage de la technique est d'obtenir un résultat immédiat et de ne pas nécessiter de matériel particulier. La seule précaution est de fractionner les apports afin d'éviter un trop fort lessivage de l'azote du sol par les pluies.

En Algérie personne ne pense mettre des engrais sur la flore spontanée des jachères pâturées. L'explication réside dans un manque de vulgarisation. Le prix des engrais et le fait que ces jachères soient louées peut également l'absence de cette pratique. Pourtant l'enjeu n'est pas négligeable, puisqu'il concerne une large partie des 3 000 000 d'hectares de terres à céréales laissés chaque année en jachère.

De tels épandages d'urée méritent d'être testés dans les zones steppiques les plus productives.

Certes, l'idéal serait d'épandre de l'urée sur des fourrages plus productifs que la simple flore spontanée. Mais cette option implique un degré d'intensification supérieur et qui pourrait être envisagé dans une seconde étape.

 

Des exportations croissantes d'urée et de co-produits

Depuis plusieurs années la Sonatrach et ses partenaires produisent des engrais azotés dont de l'urée. Cette production s'effectue à de fortes pressions et températures ce qui nécessite beaucoup d'énergie. Afin de rentabiliser les lourds investissements liés à cette production, la Sonatrach s'est lancée dans une politique d'exportation tout azimut. D'autant plus que la flambée actuelle du prix des engrais azotés sur le marché international peut permettre un rapide retour sur investissement.

L'urée n'est pas le seul produit exporté alors qu'il pourrait intéresser l'élevage. C'est le cas également de la mélasse issue des industries locales de raffinage de sucre roux. En 2017, ce sont 22 000 tonnes de ce produit qui ont été exportées.

Quand les co-produits des industries agro-alimentaires ne sont pas exportés, ils sont sous-utilisés. C'est le cas des grignons d'olives issus de la trituration des olives. Une fois séchés et tamisés, ils peuvent servir comme aliments du bétail d'autant plus que la pression à froid fait qu'ils restent riches en huile.

 

Pour la "modernisation des esprits" en agriculture

L'exemple de l'urée est là pour illustrer les potentialités de l'élevage. Nombreux sont les acteurs du secteur agricole qui pourraient témoigner d'autres exemples où des mesures simples pourraient avoir des résultats immédiats ou à court terme.

On assiste donc à des exportations d'urée alors que le secteur agricole est demandeur. Cette situation se traduit par des importations d'animaux en provenance des pays du Sahel ou d'Europe. On exporte pour importer pourrait-on résumer.

Récemment, lors de la rencontre gouvernement-walis, se tournant vers le ministre de l'agriculture, le président Abdelmadjid Tebboune a demandé une "modernisation des esprits" dans le secteur agricole.

Espérons qu'il soit entendu...

#Algérie #Steppe #Urée #Ovins

 

 

Algérie : les agriculteurs obligés de livrer leurs céréales à l'Etat.

 

Djamel BELAID 23 août 2022

 

Les agriculteurs Algériens sont obligés de livrer les céréales produites sur leur exploitation à l'Etat à travers l'Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC). Cette mesure a été annoncée au mois d'août dans le cadre de la Loi de Finance Complémentaire (LFC 2022) et a fait l'objet d'une bombe dans les milieux professionnels. Certains n'ont pas manqué de faire remarquer que cette mesure rappelait la politique socialisante des années 1970 à l'époque du président Boumédiène.

 

Staline et le blé des koulaks

Dans l'inconscient européen une telle mesure rappelle la politique de collectivisation de Staline dans les années 1920 et les livraisons de blé obligatoires des koulaks envers l'Etat.

En Algérie, une telle mesure fait est liée à la tension sur le marché mondial suite à la crise ukrainienne. Les céréales sont un produit de base de la ration alimentaire des consommateurs Algériens et les pouvoirs publics tiennent à assurer l'approvisionnement du pays largement dépendant en blé tendre.

 

A la mi-août 2022, Nourredine Amrani, directeur du département appui à la production au niveau de l'OAIC s'est exprimé sur les ondes de la télévision d'Etat. Il a bien sûr été questionné sur la récente décision des services agricoles d'obliger les agriculteurs à livrer leur production à l'OAIC. Il a indiqué que les céréales collectées au niveau de l'OAIC constituaient autant de céréales en moins à importer et que les économies ainsi réalisées ne pouvaient que venir renforcer la politique d'aide publique aux céréaliers.

 

L'Oaic, garant de la stabilité des prix d'achat

Nourredine Amrani a tenu à rappeler les dernières augmentations de prix à la production, indiquant que pour l'OAIC, l'agriculteur est la pièce maîtresse du dispositif et que l'office lui assure un prix d'achat stable même en cas de baisse du prix sur le marché mondial.

Il a été rappelé que le même principe s'applique pour les engrais. Les agriculteurs locaux auraient été protégés de la hausse mondiale du prix des fertilisants. Les agriculteurs Algériens sont particulièrement choyés et bénéficient de nombreuses subventions publiques.

 

Livraison obligatoire, un geste de patriotisme économique?

La décision inscrite dans la LFC 2022 a été suivie d'un communiqué du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui l'a justifié en dressant la liste du soutien public : récent relèvement des prix à la production, soutien en matière d'acquisition d'intrants agricoles, de matériel et prêts bancaires à taux bonifiés. Une telle décision s'explique par la tension actuelle sur le marché céréalier mondial. A ce titre, livrer sa production aux Coopérative de Céréales et de Légumes Secs (CCLS) peut constituer un geste de patriotisme économique.

On peut se demander quelle différence existant entre du blé mis sur le marché par un office public et celui mis sur ce même marché par des agriculteurs dans la mesure où le prix de la farine, de la semoule et du pain sont fixés par l'Etat. La question peut être différente concernant l'orge dans la mesure où cette céréale largement utilisée en alimentation animale est surtout l'objet d'une vente au marché libre.

 

Livraison obligatoire, des questions en suspens

Sur le long terme, cette politique peut s'avèrer contre-productive. En effet, les CCLS sont affublées du nom de « coopérative » alors qu'elles ne sont que des dépôts régionaux de l'OAIC. Les céréaliers n'y ont aucun pouvoir de décision dans la mesure où ils ne détiennent pas de parts sociales. Il en découle qu'en livrant leur production de céréales, les agriculteurs tirent un trait sur les issues de meuneries dont le son de blé. Un produit particulièrement recherché en élevage et dont le prix en période de pénurie connait de fortes hausses. Cela a été particulièrement le cas en 2021. Les agriculteurs se sont retrouvés ensuite dans la situation ubuesque de devoir racheter le son auprès des minoteries et cela à des prix astronomiques. Si les minoteries ont obligation de vendre une partie du son qu'elles produisent à un prix fixé par les pouvoirs publics, peu d'entre-elles respectent cette décision. Le son est vendu aux éleveurs à des prix prohibitifs.

Un moyen de renforcer l'adhésion des agriculteurs aux CCLS pourrait être que celles-ci leur rétrocèdent les issues de meuneries dont le son de blé au prorata des livraisons de céréales.

 

Nourrir 45 millions d'habitants et 28 millions de moutons

Cette situation est exacerbée dans le cas de l'orge car c'est tout le grain qui est utilisé en alimentation animale. La demande est si grande que certains agro-pasteurs n'hésitent pas à labourer les maigres terres steppiques afin de produire l'orge nécessaire aux moutons. Ces dernières années, la végétation n'a pas le temps de se reconstituer du fait du manque de pluie et du surpâturage. Dans les régions steppiques, où le chômage est souvent endémique, le son et l'orge constituent un aliment de survie pour l'éleveur. Qu'adviendrait-il si la force publique tentait de saisir ces réserves d'orge ?

 

Contrebande de céréales et détournements vers l'élevage

L'obligation de livraison des céréales à l'OAIC témoigne de plusieurs dysfonctionnements.

-Avec ses 500 ingénieurs l'OAIC reste incapable d'estimer la production locale de céréales. Cette estimation est indispensable afin de décider du montant annuel des importations de céréales.

-Comme déjà dénoncés par le président Tebboune lui même, jusqu'à 160 minoteries sont en infraction car elles procèdent à des ventes illégales de blé panifiable qui part vers l'alimentation animale et notamment l'élevage du mouton.

-L'Etat reste incapable de juguler la contrebande de blé aux frontières. Traditionnellement du blé subventionné est redirigé par les contrebandiers vers le Mali et le Niger.

 

La nécessité de mesures structurelles

Outre le recours aux subventions, les services agricoles misent sur la culture des céréales en plein désert par l'intermédiaire de pivots d'irrigation.

Afin d'assurer une plus grande production de céréales, les services agricoles tardent à prendre des mesures structurelles :

-création de coopératives paysannes de collecte et d'approvisionnement.

-adoption de l'agriculture de conservation plus adaptée que les éternels labours qui contribuent au desséchement et à l'érosion des sols.

-adoption d'un statut du fermage à même de sécuriser l'investissement agricole.

 

Irrégularités de production de céréales au sud, tentatives de renforcer la collecte, la crise ukrainienne et le réchauffement climatique ont des effets directs sur l'agriculture. Récemment huit conventions de recherche-développement ont été signées entre l’OAIC et des instituts et laboratoires universitaires. Un meilleur management de la profession et l'amélioration de la technicité des agriculteurs constituent des sources de progrès certaines.

 

Ministre de l'agriculture : l'excès de farine blanche et de sucre cause de maladies

 

Djamel BELAID 24 juillet 2022

Le 24 juillet, le ministre de l'Agriculture et de Développement rural, Abdelhadif Henni, était l'invité de la chaîne III de la radio algérienne. Dans un contexte de crise ukrainienne ses déclarations étaient attendues d'autant plus que lors du conseil des ministres de la mi-juillet, l'impératif de la sécurité alimentaire a été rappelé.

 

L'autosuffisance en blé dur à portée de main

D'emblée, Abdelhadif Henni a insisté sur l'idée que l’autosuffisance en blé dur est possible en dépit du déficit hydrique rappelant « qu'il y a quelques années, l'Algérie n'importait pas de blé dur. »

A la question de savoir si cet objectif était réalisable, le ministre a répondu que tous les moyens étaient disponibles : « Nous avons la terre, l'eau, le soleil, les semences avec les multiplicateurs et toutes les ressources humaines » rappelant à cet égard le rôle de l'Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) et des conseils interprofessionnels.

A propos du blé tendre qui représente une part grandissante des importations, le ministre a parlé des progrès de la production locale notamment à Tiaret et dans le sud évoquant des « prémisses intéressants » mais précisant « qu'il nous faut mobiliser les énergies et cela prendra du temps. »

Le ministre a insisté sur la nécessité de l'emploi des moyens techniques rappelant l'importance du « respect absolu de l'itinéraire technique : préparation du sol, analyse pour comprendre les besoins et la nature des manques au départ de la culture. » Ajoutant : « aujourd'hui nous avons atteint cette capacité d'approche » mais sans toutefois en préciser les détails.

 

Des dossiers en cours de finalisation

A la question de la résorption de la jachère, ces terres travaillées une année sur deux, et qui concerne 3 millions d'hectares de terres céréalières, le ministre a insisté sur la nécessité de procéder avec méthode.

Il a été également question de la poursuite du programme colza et du développement futur du tournesol dont les essais dans les oasis ont donné des résultats satisfaisants. En matière de production de tomate de conserve le ministre a souligné l'autosuffisance actuelle indiquant que la filière étudiait la possibilité de passer à l'exportation.

Le ministre a eu l'occasion de préciser que chaque dossier faisait l'objet d'un plan à long terme et que l'ensemble devrait être prochainement présenté aux « plus hautes autorités de l'Etat. »

 

ONIL, privilégier la production locale de lait

Concernant l'aviculture le ministre a insisté sur la complexité de la filière et s'est félicité de la baisse des prix du maïs et du soja. Une baisse qui concerne également les prix du mouton après l'Aïd El Adha.

Le ministre est revenu sur le récent changement à la tête de l'ONIL. Il a précisé qu'il s'agissait : « d'aller vers plus de production nationale et de ne plus se contenter de poudre de lait importée ». Des importations annuelles de 1,2 milliards de dollars. Abdelhafid Henni a rappelé les aides pour la production de génisses. Des aides de l'ordre de 60 000 dinars par génisse, ajoutant : « Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de pays qui consacrent autant d'argent. »

Questionné sur la sauvegarde du patrimoine génétique local le ministre à évoqué un possible aboutissement du projet de banque de semences.

 

Le pari de l'agriculture saharienne

La question de l'augmentation de la production locale de blé dans un contexte de rareté des pluies a été soulevé. Le ministre a indiqué être conscient du processus de sécheresse que connaît l'ouest du pays suite au réchauffement climatique ajoutant que l'avenir réside dans l’agriculture saharienne. Il a martelé que : « La solution est dans l'agriculture saharienne » vantant le travail de l'Office de développement de l'agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS), l'extension des superficies, l'augmentation des autorisations de forage « nous avons eu beaucoup d'autorisations », se félicitant au passage du travail fournit par le ministère des ressources en eau et des services chargés de l'électrification. Il a également insisté sur l'engouement des investisseurs locaux et même étrangers : « nous avons beaucoup de demandes. »

L'agriculture saharienne est l'objet de débats. L'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) estime la recharge moyenne à 1,4 km3 d'eau par an ce qui correspond à seulement 40 % des prélèvements actuels.

 

A la question de savoir si l'Etat allait continuer à soutenir ces projets, le ministre a indiqué que les pouvoirs publics allaient maintenir leur soutien pouvant aller jusqu'à 70% des projets, notamment pour l'acquisition de matériel d'irrigation. « C'est la priorité des priorités » a-t-il précisé, ajoutant que, toutes productions confondues, la superficie des terres irriguées est de 1,4 millions d'hectares. La priorité allant à l'irrigation des céréales.

Concernant l'acheminement du blé produit au sud, le ministre a évoqué le rôle futur des chemins de fer et précisé que pour la campagne en cours 1 000 camions étaient mobilisés afin d'assurer des « transferts inter-régionaux ».

A propos des terres du domaine privé de l'Etat, le ministre a indiqué que l'attribution de concessions de terre portait sur des périodes de 40 années et étaient renouvelables mais que l'Etat restait propriétaire des terres.

 

Farine blanche et sucre, causes de diabète

Le ministre a tenu à aborder un sujet qui « me tient à cœur », il s'agit du modèle de consommation alimentaire. Abdelhafid Henni a évoqué une communication du ministère de la Santé pour souligner que « l'un des problèmes majeurs de notre société réside dans la consommation importante de sucre et de farine blanche. Au delà de l'aspect financier et de son impact sur les ressources de l'Etat, il y a un problème de maladies non transmissibles : diabète, hypertension artérielle. » Le ministre a indiqué que cela est lié à une mauvaise alimentation et a souhaité : « un changement de notre façon de manger notamment concernant la farine blanche » notant également la nocivité des excès de consommation de sucre pour les enfants. Il y a également risque d’obésité.

 

Persistance d'une agriculture d'extraction

Le discours volontariste du ministre concernant les céréales est marqué par le recours accru aux ressources naturelles telles que la terre et l'eau. Une agriculture que de nombreux observateurs qualifient d'extractive. Les ressources humaines ont été moins évoquées si ce n'est concernant l'OAIC, l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie ou les cadres du ministère. Concernant les producteurs et opérateurs économiques, à plusieurs reprises, le ministre a évoqué les conseils de filière. Il semble que progressivement les services agricoles prennent conscience de la nécessaire subsidiarité et de la concertation avec les organisations professionnelles agricoles.

L'intérêt d'une politique de contractualisation a été évoquée à travers les bons résultats de la filière tomate.

Quant au pari de l'agriculture saharienne, au delà de la question de sa durabilité, elle fait intervenir des « investisseurs » nationaux ou étrangers et non pas des agriculteurs. On peut se demander quel pourrait être l'impact socio-économique sur le million de familles paysannes que compte le pays.

On peut s'étonner de la priorité et des moyens accordés pour ce type d'agriculture alors qu'au nord 3 millions d'hectares de terres en jachère restent sous exploitées.

Enfin, concernant la modification des modes de consommation alimentaire, le ministre n'a pas précisé les moyens d'une telle politique.

A travers son émission « l'Invité de la rédaction », la Chaîne III réussit un exercice d'information, parfois difficile, auquel sont conviés ministres et cadres de l'Etat.

 

 

 

 

 

A Paris, 3 jours de colloque pour les 60 ans de l'Algérie.

Djamel BELAID 27 juin 2022

Du 23 au 25 juin à l'université Panthéon-Sorbonne de Paris, il a été beaucoup question de l'Algérie. L'Institut Français de géopolitique organisait un colloque "Algérie 1962-2022, trajectoires d'une nation et d'une société." Les organisateurs avaient convié près de 60 intervenants.

Le comité scientifique du colloque a tenu à rappeler que le colloque s'intéressait aux trajectoires de l'Algérie indépendante comme nation et société. Précisant que le Hirak avait fait "émerger des questionnements qui travaillent la société de son intérieur : la question sociale, celle du patriarcat, la condition des femmes la place du religieux dans l'ordre social et politique ou la question de la diversité linguistique et culturelle." A l'ouverture, Ali Bensaad responsable scientifique, a insisté sur la souveraineté citoyenne comme prolongement de la souveraineté nationale. Le ton était donné.

 

Tout dire en 15 minutes

Bien qu'inégales, les communications ont été passionnantes. Peu d'orateurs ont su respecter les 15 min de paroles imparties et les 13 modérateurs qui se sont succédés durant ces trois jours ont eu beaucoup de mal. C'est peut-être le pêcher originel du colloque. La parole sera donnée à la salle et là aussi, les interventions furent passionnées. Bien qu'Ali Bensaad ait demandé de poser des questions courtes et d'éviter les commentaires, rien n'y fera. A la Sorbonne, en cette fin juin, la passion pour l'Algérie était la plus forte.

Faire un compte rendu exhaustif de ces 3 journées relève de l'exploit tant est riche l'apport des conférenciers que de la salle. Les organisateurs ont promis la publication prochaine des actes du colloque.

 

Rente mémorielle et concurrence des mémoires

C'est Alain Gresh, du Monde Diplomatique qui le premier officiera comme modérateur. Certains intervenants ont préférer lire leur communication au lieu d'en faire une synthèse. A Gresh trouvera la parade en inscrivant sur une feuille en gros caractères : "il vous reste 3 minutes" qu'il glissera discrètement aux différents orateurs. Amar Mohand-Amer, de la revue Insanyat qui abordait les enjeux politiques de l'histoire et de la mémoire en fit les frais. Hosni Kitouni abordera les usages de l'histoire et parlera de "rente mémorielle et de concurrence des mémoires".

Quant à l'historien Ali Guenoun, il analysera la crise de 1949 et ses répercussions sur le mouvement national.

 

Un seul héros, le peuple

En fin de matinée, ce fut à Frédéric Bobin du journal Le Monde d'être modérateur. Amin Khan écrivain et essayiste abordant la question des élites politiques analysera la difficulté de leur renouvellement actuel.

Face à la difficulté d'établir une liaison par visioconférence l'intervention du journaliste Saïd Djafaar fut annulée. Il devait traiter de la vision revendicative 60 ans après l'indépendance. La parole fut donnée à Ghania Mouffok. Sur un ton passionnée, la journaliste et essayiste insistera sur le slogan "un seul héros, le peuple", en se demandant : "le peuple lequel ?". Bénéficiant du temps de parole de l'intervenant précédent, elle aura l'occasion de développer son propos. Elle s'interrogeant sur le sens qui est donné aux mots et à la modernité du peuple algérien. Cette modernité illustrée par la façon dont les gens et les femmes s'approprient en été la plage.

 

7 ans, cela suffit

A partir d'un inventaire personnel Arezki Metref abordera les rendez vous manqués avec l'avenir. Prenant la suite de G Mouffok, il évoquera alors qu'il était enfant, le slogan des événements de 1963 "7 ans, cela suffit" puis de la stupeur de la rue en 1964 à l'annonce de la condamnation à mort du commandant Chabane. Il parlera de son étonnement d'écolier d'aller à l'école Jacques Soustelle puis rebaptisée Abane Ramdane. Le modérateur faisant remarquer à l'orateur qu'il dépassait le temps imparti, il n'en continua pas moins dans son inventaire. A la deuxième remarque de Fr Bobin, A Metref lança "tout le monde a parlé plus d'une heure" et fit mine de ramasser ses feuilles et de se lever. On frôlera l'incident.

 

Economie, l'impossible réforme

Fatiha Tahadite traitera d'économie, intitulant son intervention : "l'impossible réforme." Elle s'alarmera de ce que les fonds de la Banque Centrale d'Algérie et du Fonds National de Réserve ne soient pas rémunérés par des dividendes et s'inquiétera de l'absence de contrôle du parlement.

Un brin nostalgique, Ahmed Dahmani axera son propos sur la période des années 1970 et les investissements industriels consentis à cette époque. Il insistera sur la question qui se pose à tous " comment dépasser une économie reposant sur une ressource en voie d'épuisement."

 

Une grille de lecture pour analyser la résilience

Parmi les communications, celle de Louisa Dris Aït Hamadouche fut particulièrement remarquée pour la rigueur de l'analyse et la forme de présentation. A travers une grille de lecture comportant 3 registres : sécurité, prospérité et dignité, cette enseignante de la faculté des sciences politiques d'Alger a finement répertorié les ressources et les limites politiques de 60 années de résilience.

Cherif Driss de l'école nationale de journalisme d'Alger traitera des médias, évoquant l'arme de la publicité d'Etat qui pèse sur les rédactions.

 

Les relations entre l'Etat central et la Kabylie

Pour sa part Madjid Benchikh professeur émérite de l'université Cergy-Pontoise analysera les évolutions et la permanence du système politique en Algérie. Pour comprendre l'Algérie de 2022, il insistera sur la nécessité de remonter à 1962, ce qui aura pour effet de lui faire dépasser le temps imparti. Au modérateur Jean-Paul Chagnollaud qui lui faisait discrètement la remarque, ce spécialiste du droit demandera un passe-droit : bénéficier de dix minutes supplémentaires.

Malgré des ennuis de santé, Salem Chaker professeur à l'université d'Aix-Marseille abordera les relations entre l'Etat central et la Kabylie.

 

La gestion des minorités religieuses

Mouloud Boumeghar professeur de droit public abordera "la construction de l'ennemi dans le droit pénal". Massenssen Cherbi de l'université Panthéon Assas suivra pour traiter de l'autoritarisme face au Hirak. Désirant respecter ses 15 minutes, ce spécialiste du droit détaillera différents cas concernant journalistes et militants dans un "débit de mitraillette" qui lui amènera plusieurs remarques de la salle.

Auteur d'une thèse, Aziadé Zemirli abordera la gestion des minorités religieuses en Algérie ce qui lui voudra une vive réaction de la salle en la personne de Ghania Mouffok. Celle-ci rappelant à la conférencière que la messe de Noël est retransmise sur les ondes de la radio nationale.

 

Une étatisation de l'Islam

Kader Abderahim, maître de conférences à l'IEP Paris traitera de "l'étatisation de l'Islam". Indiquant en préambule que sa communication ne durerait que 11 minutes car devant s'occuper du mariage de sa fille. Il fut salué par les applaudissements et les you-you de la salle. Il notera les deux visions sur la place de la religion qui ont existé avant l'indépendance et que les débats n'ont jamais cessé. A la place de séparation de religion et d'Etat, il posera la question de la séparation au sein de l'Etat des fonctions religieuse et étatique.

 

Un colloque de haute tenue

Le programme de la troisième journée sera consacré aux droits de la femme, à l'Algérie dans son environnement régional, à la relation algéro-française et enfin à la culture ainsi qu'à la construction des savoirs.

Certains regretteront que ce colloque n'ait pas lieu en Algérie. Dans la salle étaient présents beaucoup d'Algériens et d'universitaires mais aussi de journalistes de RFI, du Monde, du Monde Diplomatique ou RMC International. Ali Bensaad précisera les moyens restreints dont a disposé le colloque, indiquant que l'hébergement de nombreux intervenants se faisant sur fonds propres. Avec cette rencontre, le comité scientifique aura réussi un moment de haute tenue.

 

 

 

ALGERIE, POUR UNE ECONOMIE DE GUERRE.

Djamel BELAID 25 février 2022

 

SECHERESSE, MENACE MAROCAINE, UKRAINE ET HAUSSE DES PRIX SUR LE MARCHE MONDIAL, L'ALGERIE DOIT ALLER VERS UNE "ECONOMIE DE GUERRE", c'est à dire à une production agricole efficace. Il s'agit d'en finir avec la gestion bureaucratique et la distribution de subventions sans contre-partie!

 

Dans certaines régions d'Algérie, la sécheresse persiste et cela pour la deuxième année et le prix des biens alimentaires flambe suite à la crise ukrainienne. La hausse du prix des hydrocarbures ne semblerait pas pouvoir bénéficier à l'Algérie du fait de la signature de contrats pluriannuels. Dans ces conditions, la sécurité alimentaire du pays se trouve menacée. Que faire?

 

CONSTAT: LES AGRICULTEURS SAVENT FAIRE QUAND LA MARGE BENEFICIERE EST BONNE

Que ce soit pour les cultures sous serre, la pomme de terre, l'oignon, la tomate industrielle ou la pastèque, les agriculteurs locaux savent faire. La preuve, est l'augmentation de la production quand des importations sauvages ne viennent pas ruiner les efforts des producteurs locaux.

Comment faire de même dans le domaine des grandes cultures?

 

MESURES  A EFFET IMMEDIAT

Notre propos se est pragmatique et vise à indiquer aux décideurs des mesures concrètes.

Tirons la leçon de l'exemple des cultures mentionnées plus haut. Il apparaît que leur succès est lié:

-à la marge bénéficiaire par hectare,

-à l'aide multiforme d'industrie de transformation (cas de la tomate industrielle),

-à l'environnement technique, notamment celui des grainetiers et des technico-commerciaux des firmes de produits phytosanitaires.

 

En conséquence, il nous semble fondamental d'adopter les mesures suivantes.

 

AMELIORATION DE LA MARGE DES CEREALIERS

Cette marge vient d'être améliorée par le relèvement des prix des céréales. Il est possible de l'amplifier en assurant une meilleure répartition de la valeur ajoutée lié à la transformation des céréales produites localement. Concrétement, cela signifie que les CCLS (ou d'autres structures publiques de wilaya) devraient assurer la transformation de la production locale de céréales. Le bénéfice irait aux agricuteurs qui apportent leur récolte aux silos des CCLS. Cela sous forme de numéraire mais aussi sous forme de son de blé.

 

DES SUBSTITUTIONS POSSIBLES AUX IMPORTATIONS

Exemples :

-subventionner la farine T110 en place de la farine blanche T80complète.

-ré-orienter les tourteaux de soja de l'usine AGC-SIM de l'El Hamoul vers leur transformation sous forme de soja texturé (par leur passage dans des presses extrudeuses). Le produit obtenu peut remplacer totalement ou partiellement la viande dans différente spréparations : vinade hachée, merguez, cashir, préparation pour pizza, sauce bolognaise.

-pour réduire les importations de poudre de lait, développer les "laits" d''avoine, de riz, de soja, d'épautre, ou d'amndes pour adultes.

 

DES REFORMES JURIDIQUES URGENTES

Comme le souligne l'économiste Omar BESSAOUD:

-instaurer un statut du fermage sur les terres privées permettant de sortir de l'informel cette pratique largement développée. But: sécuriser l'investissement en instaurant un bail d'une durée de 9 ans (voir la législation françaises),

-envisager une telle mesure sur les terres des ayants droits et des concessions.

-à chaque fois, envisager un impôts payés par les bailleurs afin d'éviter un effet de rente.

INNOVATIONS AU MINISTERE DE L'AGRICULTURE. UNE "TRIANGULAIRE" POUR LE SON DE BLE?

Djamel BELAID 19 février 2022

Chaque ministre de l'agriculture qui occupe cette fonction laisse une marque plus ou moins positive de son passage (parfois assez court). De Mr Abdelhamid Hamdani, on pourra retenir plusieurs choses positives (liste non exhaustive) : dynamisme, volontarisme mais surtout, création de la triangulaire (Eleveurs, Onab, abattoirs) et couloir vert pour la réception de l'orge en CCLS. Ces deux derniers points changent avec cette habitude qu'ont les ministres de ne voir comme moyen d'augmenter la production que la seule augmentation des subventions. Certes, il y avait eu, il y a quelques années auparavant, le principe du remboursement du matériel d'irrigation cédé par les CCLS aux agriculteurs par des versemments en blé.  Cela faisait longtemps que le Madr n'avait pas innové.

 

STALINE A CES GENERAUX / NE ME DEMANDEZ PAS PLUS DE MOYENS

"Ne me demandez pas plus de moyens en hommes et armes, mais voyez comment utiliser au mieux ceux dont vous disposez" disait Staline aux généraux soviétiques lors des pires heures de la guerre. Cette idée d'utiliser avec plus d'efficience les moyens disponibles devrait être le leitmotiv des occupants du siège de ministre de l'agriculture. C'est à ce titre que les initiateurs (ministre et collaborateurs) du principe de la triangulaire et du couloir vert sont à féliciter. Il y a certainement d'autres initiatives peu connues prises au sein de l'austère immeuble du ministère de l'agriculture. Ceux qui en sont les auteurs peuvent être fiers. Ils sont dans la bonne direction et font honneur à ce qu'attendent d'eux les agriculteurs. Petite remarque au passage, ne pas oublier le principe de subsidiarité (c'est à dire déléguer, afin que les premiers concernés, les agriculteurs, participent à la gestion et à la résolution de leurs affaires. La canne à pêche en place du poisson. Vous connaissez).

 

POUR UNE AUTRE TRIANGULAIRE

L'idée de triangulaire est intéressante. Répétons le, elle tranche avec la perpétuelle idée que ne vaut que la subvention. Pourquoi ne pas l'appliquer au son? Expliquons nous. Le son constitue pour l'agriculteur-éleveur un produit essentiel (l'alpha et l'omega). En livrant ses céréales à la CCLS, il se voit dépossédé de ce son. Il peut être ainsi moins enclin à livrer sa récolte à la CCLS (cela devrait être moins le cas avec du blé dur à 6 000 DA, mais gare à l'inflation qui risque de viteéroder la marge de l'agriculteur). Afin de le conforter dans son choix, pourquoi Agrodiv qui dispose de moulins (et donc d'orge), ne lui rétrocéderait pas du son au prorata des quintaux de céréales livrés à la CCLS? 

LES MOUTONS ALGERIENS NOURRIS PAR LE BLE PANIFIABLE FRANCAIS

Djamel BELAID 28 janvier 2022

Le consommateur algérien qui achète de la viande de mouton ne se doute pas qu'il mange un produit de choix. En effet, il apparaît qu'en cette période de disette les moutons sont nourris au blé français. Pas ce blé fourrager de faible qualité et habituellement donné aux animaux, mais du blé riche en protéines, sans grains cassés ni punaisés. Ce blé dont l'Oaic a un cahier des charges très strict. En effet car il s'agit de blé panifiable, du blé dont on fait le pain. Comment en est-on arrivé là et que peut proposer le ministre de l'agriculture qui a exercé 15 années dans le domaine de l'élevage du fait de sa formation de vétérinaire? 

 

UN CONTEXTE MARQUE PAR DEUX ANNEES DE SECHERESSE

La situation est dramatique du fait de deux années consécutives de sécheresse. Les témoignages des éleveurs recueillis sur les souks aux bestiaux sont poignants. Beaucoup voient leur cheptel dépérir. La botte de paille de 25 kg atteint 1 000 DA. C'est dire le prix des fourrages grossiers et des aliments concentrés dont les prix fambent. Les pâturages sont rabougris.

Cependant, le niveau de sécheresse est moindre sur le littoral.

Autre élément de ce contexte, la forte demande en viande rouge. Bien qu'elle deviennen inaténiable pour les petites bourses, le consommateur local est un "viandar" et est loin de devenir végétarien. Sauf par obligation...

 

PRODUIRE PLUS DE FOURRAGES

Le drame est que le Madr est en retard concernant la production de fourrages. En effet, près de la moitié des 8 millions d'hectares de jachère restent inutilisés. Ils pourraient produire bien plus que la flore spontannée offerte aux éleveurs avant les labours de printemps. Il faut pour cela rendre disponible les semences de mélanges fourragers (méteil) et les techniques rapides d'implantation. Mais les services agricoles (dont l'ITGC) se désintéressent actuellement de la nécessaire recherche-action concernant non-labour et sur-semis. Semoir Aichison des éleveurs Néo-Zélandais, inconnu à Alger. 

A noter l'extraordinnaire percée du maïs ensilé et récolté sous forme de balles enrubanné. Succès lié à l'introduction de matériel adapté, aux subventions sur l'irrigation et les fourrages.

Les fourrages de soudure restent inconnus, notamment le colza et chou fourrager.

 

REPONDRE AU DESESPOIR DES ELEVEURS

Manifestement le mal est fait et on ne peut compter sur l'apparition soudaine de milliers de tonnes de fourrage. Restent les palliatifs. En Algérie, ces palliatfs se nomment orge et son. Le problème, leur utilisation à l'état brut. On pourrait penser à une utilisation d'une complémentation azotée sous forme d'azote non-protéique telle l'urée. Mais la société productrice préfère exporter l'urée alors qu'une utilisation locale en élevage serait salutaire.

 

REDUIRE LA TENSION SUR LA VIANDE

Face à la demande en viande blanche et rouge qui se traduit sur des tensions sur les fourrages et aliments du bétail, une voix nouvelle est possible: produire des substitut végétaux de viande à partir d'extraits de protéines de pois jaune selon le principe de l'extrusion. Il existe une filière importante de la viande transformée dont le célèbre "cashir" local. Mais l'adjonction de soja texturé ou de substitut végétaux peine à se développer.

 

CREER DES EMPLOIS RURAUX ET ESPACER LES NAISSANCES?

Les tensions sur les fourrages posent la question de la création d'emplois ruraux afin de réduire la charge des troupeaux sur la steppe qui accueille plus de tête d'ovins qu'elle ne peut recevoir. Elle pose la question tabou de la limitation des naissances (appelée pudiquement "espacement des naissances"). L'économiste Omar Bessaoud évoquait récemment le côté conservateur de la société algérienne.Le taux de natalité est reparti à la hausse. Rappelons que la majorité de la population habite à moins de 10 km du littoral. Ce qui inspire au géopgraphe Kamel Kateb "des populations à l'étroit sur un vaste territoire".

 

Le mythe de "l'Algérie grenier" de Rome reste vivace à Alger. Beaucoup oublient les handicaps climatiques du pays. Récemment le premier ministre se demandait pourquoi l'Algérie ne faisait pas aussi bien que la Lituanie en matière de production de céréales. "Est ce que la Lituanie est capable de produire des dattes?" lançait à l'adresse du ministre un consommateur.

NAAMA, LES ELEVEURS OVINS DESESPERES PAR LE MANQUE DE FOURRAGES

BELAID Djamel 27 janvier 2022

L'ambiance du souk à bestiaux de Naama était morose aujourd'hui. Les éleveurs se plaignaient du manque de son de blé pour leurs bêtes. Les prix étant plus à 5 000 DA le quintal qu'à 1 800 DA comme promis par les pouvoirs publics.

On sent comme un désespoir profond chez les éleveurs. L'automne a été sec et l'hiver est glacial. Il devient urgent de trouver des solutions de courts et moyen terme. Une solution pourrait passer par la confection d'aliments de survie à base de mélasse (produite par les industries locales de raffinage de sucre roux brésilien) et d'urée présentés sous forme de blocs multinutritionnels (BMN) ou feed block. Malheureusement ces produits sont majoritairement exportés. Mais dans un pays dont les offices publics tels l'OAIC comptent 500 ingénieurs agronomes (combien en compte l'ONAB?) cette solution n'est pas envisagée, ni aucune autre.

Ces offices attendent peut-être une injonction du président Tebboune? Y-a-t-il quelqu'un pour le conseiller dans le domaine agricole en l'éclairant sur les options de l'heure.

En tout cas, il devient urgent de trouver des fourrages conventionnels (balles enrubannées) ou non conventionnels (BMN). Certains de ces BMN pouvant être confectionnés à base de grignons d'olives ou même de pédicelles de branches de palmiers dattiers. 

Dossier à suivre, il sera développé dans les prochains jours.

CEREALES, COMMENT PRODUIRE PLUS?

Djamel BELAID 27 janvier 2022

 

  La plupart des parcelles de blés sont actuellement au stade tallage. Autour des pieds de blé, les mauvaises pulullent. Dans le sol en de nombreux endroits les vers blancs de hannetons rongent les racines. A l'Ouest, les pluies restent rares. A ces handicaps naturels, il faut ajouter les dysfonctionnements de la filière. Pourtant, pour ce bon connaisseur de la culture des céréales Arezki Mekliche, l'Algérie a un potentiel annuel de 100 millions de quintaux. C'est dire les réserves de productivité existantes. Comment pousser les agriculteurs à intensifier cette culture? Bien sûr, en faisant de telle sorte que la culture soit nettement rémunératrice. Pas comme les pastèques, cette culture de rente ou les tomates primeurs sous serre dans le sud. Mais pour ces deux productions, les agriculteurs montrent un savoir faire incomparable. Le dilmene des services agricoles est donc d'arriver à transférer aux céréales ce dynamisme maraîcher. Mais où trouver les sous?

 

L'AUGMENTATION DES PRIX A LA PRODUCTION

La récente augmentation des prix (le blé dur passe de 4500 DA le quintal à 6 000 DA) est particulièrement appréciée par les producteurs. Ils se réjouissent de la mesure. Dommage qu'elle interviennent après la fin des semis. Les pouvoirs publics perdent ainsi l'occasion d'une hausse des surfaces céréalières dès cette campagne. On peut espèrer que les agriculteurs traditionnels utiliseront plus d'engrais et de phytos malgrè les hausses qui ont récemment touché ces intrants.

En ces temps de restriction budgétaire, les pouvoirs publics ne peuvent continuellement augmenter les prix à la production. Déjà, la planche à billets fonctionne à Alger, et pour certains économistes le renouveau de l'inflation n'en est que la conséquence.

 

TROUVER L'ARGENT AILLEURS

En fait, le défi pour les pouvoirs publics est de trouver d'autres sources de financement pour intéresser les céréaliers à intensifier. Pourquoi le feraient-ils si les coûts de production  sont prohibitifs (location de matériel, prix des engrais et des phytos dont certains atteignent des marges de 500% chez les revendeurs).

Une solution réside dans une meilleure répartition de la valeur ajoutée liée à la transformation des céréales. Cette valeur est d'autant plus grande que les minoteries privées dégagent une marge importante en vendant aux éleveurs les issues de meunerie, dont le son de blé.

Les pouvoirs publics essayent d'obliger les moulins à vendre 40% de leur production de son à un prix de  1 800 DA/quintal aux éleveurs. Le reste étant à leur convenance et alors sur le marché libre, avec la sécheresse,  les prix atteignent 5 000 DA le quintal.

 

HENNI : INTERDIRE LA VENTE DE SON PAR LES MOULINS PRIVES

Le nouveau ministre de l'agriculture, M.A Henni propose de faire passer le taux de 40% à 100% et donc d'interdire la vente de son par les moulins. Les enjeux financiers sont énormes. Pour le lecteur étranger, l'étonnement peut être grand. Il peut se demander, pourquoi les céréaliers algériens (DZ) ne sont pas organisés en coopératives de collecte et de transformation comme en France et dans les pays avancés? Il y a le poids de l'histoire : les coopératives de collecte de la période coloniale ont été nationalisées et mises sous le boiseau de l'office algérien des céréales. L'OAIC a affublé du mot "coopérative" ce qui n'est que des dépôts régionaux, les fameuses CCLS.

Ces organismes sont en fait des établissements publics qui collectent les récioltes, approvisionnent les agriculteurs en intants et louent du matériel aratoire et de semis sont dirigés par un directeur. A ce titre, ils sont indispensables aux agriculteurs car ils limitent la spéculation.

 

1990, HOLP-UP SUR LES MINOTERIES D'ETAT

Cependant dénudées de toute possibilité d'autonomie les CCLS n'ont jamais investi dans la transformation. "Il ne reste plus que cela" déclarait récemment un agronome à la lecture de ce type de proposition. C'est vrai que les CCLS ont déja assez à faire. Mais pourquoi, avec 500 ingénieurs agronomes, ces CCLS ne pourraient-elles pas disposées de filiales "transformation.

Certes, le secteur de la transformation des céréales est encombré, il y a des surcapacités. Lors de la décennies noire, le vent de libéralisme a profiter aux proches des cercles du pouvoir. C'est le cas de SIM de feu Taïeb Ezzraïmi "au début, on croyait voler, tant les marges bénéficiaires nous étaient favorables". Il avait suivi les conseils du premier ministre de l'époque :"investit dans des moulins". A l'époque le gouvernement soldait les entreprises publiques. 

Résultats, en Algérie, la minoterie est entre les seules mains du secteur privé. Le plus souvent des urbains qui ré-investissent leurs bénéfices hors agriculture ; exemple dans l'immobilier ou dans les cliniques privés (il faut bien caser le petit dernier qui a fait médecine). 

 

LES CEREALIERS EXCLUENT DE LA TRANSFORMATION

Ainsi, historiquement, les producteurs de céréales se sont retrouvés exclus de la transformation. Rappelons qu'en France par exem, les coopératives investissent dans "la remontée de chaîne de valeurs". C'est par exemple le cas la Coopérative Axéreal qui se diversifie dans la production de malt et est devenue un des leaders mondiaux en la matière.

Plus grave que le manque d'autonomie des CCLS, l'encadrement des services agricoles et même des universitaires estiment que les "jeux sont fait" et n'envisagent pas de possibilité de confier à des CCLS ou à encourager des céréaliers à se grouper en coopérative de collecte. 

Un pan de l'histoire semble figé à tout jamais. Or, c'est dans la transformation que se trouve des moyens nouveaux de financer la céréaliculture locale. Outre la vente de farine et de semoule, il y a le son mais également il y auarit la possibilité d'investir dans la deuxième transformation (production de couscous et de pâtes alimentaires). 

Pourtant l'OAIC, en tant qu'organisme stockeur, dispose de dizaines de milliers de quintaux de céréales. Il devrait être possible d'investir dans la transformation en rachetant les avoir des moulins récemment installés et en faillite car privés de quota de blé étranger importé par l'OAIC. De façon étrange, malgré leur appétence les moulins privés n'ont pas droit à collecter le blé produit localement.

 

AMELIORE LA REMUNERATION PAR L'AMELIORATION DES RENDEMENTS

Reste une autre voie : la contractualisation. Elle permettrait d'offrir une bouffée d'oxygène en autorisant les moulins privés sans quota de céréales de l'OAIC à faire de la collecte. De nombreux investisseurs se retrouvent actuellement avec des moulins tous neufs et des emprunts à rembourser sans possibilité d'écraser le moindre grain. En effet, une circulaire interdit à l'Oaic de leur attribuer le moindre quintal de grain. Ces investisseurs sont pris à la gorge. Beaucoup espèrent qu'à la lumière de l'opération "année 2022, année de l'économie" décrétée par le président Tebboune ils pourront recevoir l'agrément leur permettant d'obtenir un quta. En effet, ces temps ci c'est à quel wali (préfet) qui délivrera le plus d'agréments aux projets industriels qui sommeillent parfois depuis 5 années. Certains investisseurs industriels n'attendant plus qu'une signature afin de faire tourner leur outil. Les propriétaires de moulins espèrent profiter de l'aubaine. Mais on peut penser qu'ils ont très peu de chance étant données les instructions en faveur de la réduction des importations de céréales.

 

Autoriser les moulins privés à la collecte de grains permettrait, comme pour la collecte du lait et de la tomate industrielle encadrer les producteurs du point de vue matériel, technique et financier (avance sur récolte). But : améliorer les quantités produites localement. En effet, le niveau d'intensification de beaucoup d'agriculteurs est faible. Un encadrement technique et matériel pourrait les faire progresser. Beaucoup se contentent de semer à la volée et de revenir en juillet dans les champs pour moissonner. Sur les 3.5 millions d'hectares emblavés chaque année, seule une faible partie fait l'objet d'une intensification avec engrais, désherbage et application d'un fongicide.

 

CEREALIERS FRANCAIS, UNE CARTE A JOUER

Pour la filière céréales, l'heure est grave. Les tensions actuelles entre Paris et Alger (Le Drian et le ministre DZ des AE tentent d'aplanir les difficultés) et les moyens financiers algériens ont entraîné une baisse des achats de blé français. Sur 5 tonnes de blé français exportées, ce sont chaque année 2 voire 3 qui vont traditionnellement vers le marché algérien.

Pourtant la filière française a des atouts en main : qualité de ses produits, proximité géographique et  surtout culturelle que n'ont pas les exportateurs de la mer Noire.

Mais le gros défaut de la filière française est de n'avoir vu l'Algérie que comme un marché où déverser des excédents. Ainsi, certains président de chambre d'agriculture picards n'ont qu'un mot à la bouche : l'export. Toujours remplir des trains vers Rouen pour charger plus de bateaux vers l'Algerie. Et cela, sans pour autant en faire un partenaire afin de faire progresser, tant soit peu, par un transfert de technologie et de savoir faire, la production locale et l'organisation de la filière. Jusque là les céréaliers français sont dans une impasse.

Il leur faudrait jouer la carte de la coopération avec le partenaire algérien. Cela parfois par des opérations simples, tels des échanges avec des techniciens et des céréaliers algériens. Que couteraientt des visites d'une semaine de délégations algériennes dans des exploitations céréalières, coopératives, stations de recherche, moulins, chambres d'agriculture (avec passage dans les différents services dont le SUAD et les syndicats agricoles) et maisons rurales. 

Il devrait être possible d'organiser, comme le fait FERT en Tunisie, des séjours régulièrs en Algérie de techniciens français dans des structures de terrain.  

 

ENTRETIEN DU MINISTRE DE L'AGRICULTURE SUR LA CHAINE III : RIEN DE NOUVEAU.

Djamel BELAID 24 janvier 2022

 Le passage du ministre de l'Agriculture et du Développement rural est décevant. Il n'apporte rien de nouveau par rapport à la gestion précédente. C'est à se demander pourquoi a-t-on changé de ministre. Le nouveau titulaire reprend le programme précédent là où on aurait pu s'attendre à des réformes. Retour sur l'entretien.

 

UN MANQUE DE REFORMES NECESSAIRES

On aurait pu s'attendre à l'annonce de réformes réclamées par plusieurs éminents économistes. Des réformes pour plus d'efficacité, de préservation du revenu des producteurs et de justice sociale avec nette substitution des importations, préservation et valorisation du foncier agricole, dynamisation de l'agriculture en sec, aide aux petites exploitation, meilleure répartition de la valeur ajoutée, développement de la contractualisation incitant les gros triturateurs d'oléagineux, les moulins et fabricants d'aliments du bétail de recourir à une certaine proportion de matières premières locales. Rien de tout cela. Le ministre a énoncé la poursuite des mesures décidées par ses prédecesseurs. Pourtant l'attente était grande. En atteste la volonté du président Tebboune de dynamiser l'agriculture, l'année 2022 devant être "l'année de l'économie" et la décision prise de relever les prix à la production des céréales. 

Certes, selon des analystes, dont ceux de Maghreb Emergent, l'heure ne serait pas aux réformes audacieuses prônées par le Premier ministre telle la refonte du système de soutien des prix.  

 

UN PROGRAMME REPOSANT SUR PLUSIEURS INCONNUES

De par sa formation de docteur vétérinaire, le nouveau ministre est un technicien. Aussi, il est étonnant de l'entendre assener que l'avenir du pays réside dans l'agriculture saharienne avec des rendements de blé de 100 quintaux ou que concernant la sécheresse qui touche l'Ouest du pays, l'entendre dire qu'il est à espérer qu'il pleuve dans les prochains jours.

Etonnant encore l'entendre se féliciter que son collègue du ministère des ressources hydriques ait décidé de fournir aux agriculteurs plus d'autorisation de forages. Faut-il rappeler que sans pluies le niveau des nappes d'eau souterraines reste bas? 

Etonnant également de l'entendre conseiller les céréaliers de l'Ouest du pays  d'irriguer. Mais avec quelle eau? A l'Ouest certains barrages restent à sec. Et des agriculteurs estiment devoir passer d'une profondeur de forage de 100 mètres à une profondeur de 300 mètres pour espèrer irriguer leurs parcelles de pomme de terre.

Certes, dans un entretine d'une heure, on ne peut pas approfondir chaque point, mais il aurait été souhaitable de rappeler les handicaps naturelles de notre agriculture et des adaptations futures que devrait nous imposer le déréglement climatique lié au réchauffement en cours. Le mot agriculture durable aurait pu être prononcé.
Non, de cela rien. Au contraire, il a été question d'envisager d'exporter de l'orge en cas de bonne année.

 

USAGE INAPROPRIE ET TRIOMPHALISTE DES CHIFFRES

On peut s'étonner qu'il ait été annoncé que ""La production agricole nationale couvre 73% des besoins". Comment sont établis ces chiffres? Certes dans plusieurs cultures et productions animales, la production a nettement progressée. Mais faut-il rappeler que le niveau des importations alimentaires avoisinnent annuellement les dix milliards de dollars? Une bonne partie des céréales et du lait consommé sont importés; nous sommes le deuxième importateur de poudre de lait derrière la Chine. La totalité de l'huile et du sucre econsommés viennent de l'étranger. L'alimentation de notre élevage avicole dépend entièrement du maïs et soja venant de l'étranger. 

Comment dans ce cas là se permettre des annonces triomphalistes?

Quand le ministre indique que depuis 20 ans l'Algérie n'importe plus de semences de céréales, cela est normal au vu des moyens matériels et humain du pays. Quid des semences maraîchères importées dans une proportion de 98%? Rien. 

 

COURTE VUE CONCERNANT LES CEREALES

Concernant les céréales, le ministre a évoqué le potentiel des zones ayant un potentiel de 45 à 50 quintaux par hectares. Mais par quels moyens aider les agriculteurs à accèder aux 70 quintaux annoncés? Stabiliser à 50 quintaux ces zones serait un acquis mais comment y arriver? Si l'augmentation des prix est une bonne chose quid du niveau d'organisation de la filière céréales?

Quant aux autres zones marginales où quand les agriculteurs ne sèment pas à la volée, la conduite des céréales date des années 60. Comment améliorer l'efficacité de l'encadrement techique qui au niveau du seul OAIC se monterait à 500 ingénieurs agronomes selon son ex-DG?  

 

COURTE VUE CONCERNANT L'ELEVAGE

Concernant l'élevage, le constat est accablant. Alors que Mr Henni revendique 15 années d'expérience professionnelle dans le domaine de l'élevage en tant que vétérinaire, sa vision se résume à s'assurer de la disponibilité de l'orge pour les éleveurs ovins et de futures incitations financières destinées aux éleveurs laitiers. Il s'agit là d'une vision à courte vue. Quid du HCDS et des actions en steppe, de l'organisation des éleveurs de ces éleveurs cantonnés à recevoir les subsides publics sans offre de modernisation de leur élevage?

Idem concernant les éleveurs laitiers et aviculteurs? On peut se demander pourquoi n'est-il pas envisagé le partage de l'effort en décidant d'associer les fabricants d'aliments du bétail à l'encadrement technique, matériel et financier des agriculteurs pour produire plus d'orge, de maïs, triticale ou féverole? Cette façon de faire appelé contractualisation a réussi en tomate industrielle. Le groupe Benamor a permis de quadrupler les rendements de tomate. Pourquoi ne pas envisager l'extension de ce système à d'autres cultures?

 

UN CONFORMISME INCOMPATIBLE AVEC LES EXIGENCES DE L'HEURE

L'heure est à l'éfficacité de l'action agricole. Le secteur évolue dans un contexte lourd de l'incertitude climatique mais aussi de retards techiques et organisationnels terribles.

Mr le nouveau ministre de l'agriculture ne rassure pas quant aux défis auxquels est confronté l'agriculture. Il s'est cantonné dans un conformisme douillet.

On peut espérer qu'à l'avenir le mot d'odre "2022, année de l'économie" devienne une réalité au niveau du boulevard Amirouche.

 

Huile, les transformateurs peu présents aux côtés des agriculteurs.

 

Djamel BELAID  18 janvier 2022

 

Face à la demande en huile, les industriels de la filière sont mobilisés. "La matière première pour nos usines est disponible" affirme l'un. Un autre opérateur énumère les capacités des chaînes d'embouteillage tandis qu'un troisième évoque des ateliers qui fonctionnent 24h/24. Jusqu'à Mr Kamel Rezig, ministre du Commerce, qui s'est déplacé sur le terrain notamment à l'usine ACG-SIM d'El Hamoule (Oran). Mais, dans les champs, les agriculteurs qui relèvent le défi de la production d'oléagineux se sentent bien seuls.

 

Essor des industries locales de transformation

Entouré d'officiels et de la presse, Mr Rezig a visité les installations d'embouteillage d'huile de table. Cette usine de trituration de graines de soja produit de l'huile de table brute qui est ensuite raffinée. Dans la cour de l'usine, désignant de la main les silos de soja et les camions citerne flanqués du signe ACG-SIM, le ministre a indiqué que l'huile brute produite à Oran approvisionnait déjà les différents opérateurs spécialisés dans le raffinage : Cevital, Afia, La Belle, Prolipos, Safia et El Mahroussa du groupe public Agrodiv (ex-Kouninef). Il a indiqué que d'autres unités devaient prochainement entrer en production. A plusieurs reprises il a demandé aux journalistes qui l'accompagnaient, "prenez en photos l'usine et sa production et non ma simple personne."

 

Historiquement, cette industrie s'est développée avec le raffinage d'huiles brutes et depuis peu par la trituration de graines d'oléagineux. Ces activités de raffinage et de trituration reposent entièrement sur l'importation de matière première. Considérée comme un produit de première nécessité, l'huile de table fait l'objet de subventions publiques. Les industriels reçoivent des compensations financières de la part de l'Etat afin visant à couvrir le différentiel entre les prix mondiaux et les prix à la consommation. Le ministre a indiqué que pour 2021 le montant alloué à ce mécanisme avait atteint 40 milliards de DA.

 

Services agricoles, faiblesse des moyens d'accompagnement

De son côté, pour la deuxième année, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural encourage la production de colza. Contrairement au soja, il s'agit d'un oléagineux adapté aux conditions climatiques locales. La moutarde sauvage, une espèce voisine du colza, pousse d'ailleurs spontanément en Algérie. Comme pour le soja, la trituration des graines de colza permet d'obtenir une huile de table et un résidu de pression : les tourteaux destinés à l'alimentation animale.

L'an passé, l'objectif était de semer 3 000 hectares. Cet année, les services agricoles visent 40 000 ha répartis dans 29 wilayas.
Sur le terrain, les semis ont été effectués à l'automne, bien que parfois tardivement. Actuellement, pour la plupart, les parcelles de colza montrent une belle végétation.

Ce sont les équipes de l'ITGC qui sont principalement chargées de la vulgarisation. Au début de l'automne, ces équipes de terrain ont organisé des opérations de sensibilisation. Actuellement, elles interviennent pour le suivi des parcelles afin d'aider aux opérations de désherbage et d'apport d'engrais. Le colza est une culture gourmande en engrais azotés.

 

Huile, un problème maghrébin

Pour les services agricoles, l'ampleur de la tâche est immense. Il s'agit de faire connaitre le colza et le tournesol à un maximum d'agriculteurs et de s'assurer qu'ils obtiennent des rendements leur assurant une marge bénéficiaire conséquente. L'année dernière l'Office Algérien Interprofessionel des Céréales achetait le quintal de colza à 7 500 DA, cette année, le prix est passé à 9 000 DA. Mais pour être rentable les rendements doivent dépasser 20 quintaux/ha. Pour beaucoup d'agriculteurs, le colza reste une culture nouvelle, l'improvisation n'est pas de mise. Si des pointes à 37 qx/ha ont été atteintes, un faible rendement pourrait décourager les agriculteurs. Les inconvénients de la culture ne sont pas négligeables : risques de pertes élevés à la récolte et moindre qualité des pailles laissées après récolte.

Force est de constater que les services agricoles sont les seuls présents sur le terrain. A leurs côtés, nulle trace de la présence des transformateurs ; notamment des industriels disposant de moyens de trituration. Lors de sa visite à Oran, Mr Rezig a indiqué que grâce à l'Office de Développement de l'Agriculture Saharienne (ODAS), dès 2014, il devrait être possible d'assurer une autosuffisance en graines d'oléagineux. A cette occasion, il a ajouté que cela montrait la vision stratégique des pouvoirs publics. Ce pari qui repose sur des investisseurs développant au sud des cultures sous pivot d'irrigation est ambitieux.

Dans les pays voisins de l'Algérie, dès 2013, les oléagineux ont fait l'objet de plans de relance. Or, l'originalité de certains de ces programmes réside dans la participation des transformateurs. Ainsi, des groupements d'industriels ont développé des conventions liant transformateurs et agriculteurs. Ce type de contrats consiste en un accompagnement technique et matériel des agriculteurs par un transformateur qui assure l'approvisionnement en intrants et l’organisation de la collecte. Ce modèle existe déjà en Algérie mais seulement au niveau des laiteries et des conserveries de tomates industrielles.

 

Dès 2014, l'Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (Ipemed) a proposé et mis en ligne un plan pour plus d'autosuffisance. A l'horizon 2030, ce plan vise un objectif de 430 000 hectares d'oléagineux au Maghreb et la production de 1,4 million de tonnes de graines. "Combiné à l’importation de 6 millions de tonnes de graines, il permettrait aux trois pays du Maghreb, par la consolidation d’une filière agroindustrielle de trituration, raffinage d’huiles végétales et fabrication d’aliments pour animaux, de ne plus avoir recours à l’importation d’huiles brutes et de tourteaux."

Mais pour Jean-Louis Rastoin de l'Ipemed, cet objectif est atteignable par le biais d'un "système alimentaire territorialisé durable". Il s'agit de combiner qualité des produits locaux, terroir, proximité avec le consommateur et solidarité entre acteurs. Ce type de politique agricole vise à assurer plus de complémentarité entre producteurs locaux de matières premières et transformateurs de l'agroalimentaire ainsi qu'entre producteurs et consommateurs par le biais de circuits courts de commercialisation. Pour réduire les importations de soja, il s'agit également de s'appuyer sur des exploitations agricoles familiales et de PME agroalimentaires "structuré par une gouvernance partenariale dans le cadre d’une économie sociale et solidaire."

Ce schéma existe entre producteurs d'olives et huileries de village ; saura-t-on l'étendre aux oléagineux?

 

APN, QUESTIONS AU MINISTRE DE L'AGRICULTURE

Djamel BELAID 23 janvier 2022

 

Dans sa chronique du jour l'excellent Hakim Laalam aborde la suspension provisoire de l'APN pour cause de Covid. Cela nous a amené ces quelques réflexions. Si Laalam, certes notre APN ne ressemble pas à celle de l'autre rive de la Méditerranée. Mais elle a le mérite d'exister et j'espère que le principe d'une réelle APN va s'inscrire dans les esprits. Après tout, ceux d'en face, après avoir guillotiné leur roi, ils ont mis 200 ans à aller vers la démocratie. Pour en revenir à notre APN, j'ai vu le ministre de l'agriculture répondre à deux députés. L'un venait d'El Meghairer et l'autre d'Aflou. L'un a parlé de la mévente depuis trois ans (deux ans de covid) et un an de boufaroua qui détruit les récoltes. "Celui qui vendait pour 40 millions de dattes ne vend plus que pour 4 millions, cela risque de déséquilibrer l'économie de toute la région a-t-il expliqué. L'autre a parlé de la terrible sécheresse qui s'abat depuis des années sur l'Ouest du pays. Celui qui avait 400 moutons n'en a plus que 100. Car avec la chereté du fourrage , chaque année il est obligé d'en vendre 100 pour nourrir les autres bêtes. A ce titre, et sur ce que j'ai vu, l'APN sert donc au moins de moyen de faire remonter les préoccupations de l'Algérie profonde vers les Décideurs. C'est un début. Espérons plus...

 

DEPUTES, POSER LES BONNES QUESTIONS

J'aurais aimé que les députés soient plus incisifs. Exemple pour le représentant d'Aflou. Pourquoi demander seulement l'ouverture d'un silo de l'OAIC (sous entendu pour être plus approvisionné en noukhella)? Il aurait été bon de demander:

1) que proposent les 400 ingénieurs agronomes en poste à l'OAIC pour augmenter la disponibilité en fourrage?

2) Où en est l'Onab dans la substitution (même partielle) des importations d'aliments du bétail? Chacun se rappelle comment le Président Tebboune avait tancé l'OAIC et l'ONAB leur reprochant d'être plus porté sur l'importation que la production locale.

3) Où vont les milliers de tonnes de mélasse, ce sous produit issu du raffinage du sucre roux brésilien par les entreprises Cevital et La Belle? Selon l'agro-économiste Omar Bessaoud, 22 000 tonnes de mélasse ont été exportées en 2017. Pincez moi! Suis-je réveillé? On importe annuellement pour 1 000 000 000 dollars de maïs et de soja pour fabriquer de l'aliment de volaille, mais en même temps on se permet d'exporter de la mélasse qui est un aliment liquide qui serait apprécié par notre cheptel ovin. Le député aurait pu fouiller le dossier. Par exemple pourquoi les fabricants d'aliments de bétail ne font que de l'import, dont certains par bateaux entiers, et n'aident pas nos agriculteurs à produire de l'orge, des triticales ou de la féverole en substitution (même partielle) du maïs et soja importé? Pour la tomate industrielle et le lait, ce sont bien les conserveries et laiteries qui encadrent et aident les fellahs. Vraiment les députés doivent se constituer autour d'eux un staff technique et approfondir les dossiers pour alerter les pouvoirs publics mais également pour poser les bonnes questions.

SITUATION DE SECHERESSE EN STEPPE. QUE FAIT LE MADR ET Mr LE MINISTRE de l'agriculture?

Djamel BELAID 22 janvier 2022

La situation est dramatique en zone steppique, surtout à l'Ouest du pays. Depuis plusieurs mois, il n'a pas plu. A l'Ouest, même certains barrages sont à secs. Les éleveurs n'ont plus rien à donner à manger à leurs moutons. Il faut voir leur cri de désespoir sur les réseaux sociaux. La presse écrite et audio s'en est faite le témoin. Lors de sa réponse aux questions à l'APN, le ministre de l'agriculture a été interpellé par un député sur ce sujet. La situation est réellement dramatique. Pourtant, il existe des solutions rapides comme la confection d'aliments de survie à base de mélasse et d'urée. Ces deux types de produits sont présents localement. Mais de façon étonnante, ils sont largement exportés. Que fait la direction générale du Madr et le ministre, un spécialiste de l'élevage. Pour rappel, Mr Henni est Dr Vétérinaire. Il a lui même déclaré à l'APN disposer de 15 années d'expérience dans le domaine de la santé animale.

 

ORIENTER LA PRODUCTION NATIONALE DE MELASSE VERS L'ELEVAGE

Il nous semble qu'il faudrait ré-orienter les disponibilités en mélasse vers le marché intérieur et notamment l'élevage. Les chiffres disponibles montrent une exportation de 22 000 tonnes de mélasse en 2017. La mélasse est un aliment liquide pour bétail. C'est un non-sens (pour ne pas dire un crime) de l'exporter alors que le cheptel ovin steppique est en situation de disette. Précisons que les rations alimentaires destinées aux bovins peuvent comporter de la mélasse.

 

MOBILISATION DES SOUS PRODUITS DE L'INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

L'élevage utilise largement les sous produits de l'industrie agro-alimentaire: son de blé produit par les minoteries, tourteaux produits par les usines de trituration d'oléagineux. L'autre sous produit traditionnellement issu de l'industrie sucrière est  représenté par la mélasse et il est utilisé largement utilisé à l'étranger. Sauf en Algérie. Il y a là une situation anormale. Certes la mélasse peut être utilisée pour la production de levure de bière ou d'alcool chirurgical. Mais quant à l'exporter, cela est un non sens. pour rappel les importations de maïs et de tourteaux de soja se chiffrent annuellement à 1.2 milliards de dollars. 

 

A MOYEN TERME : INTRODUIRE DE NOUVEAUX FOURRAGES

Dans le domaine des oléagineux, ces derniers temps la relance des oléagineux est inespérée. Le même type de relance mérite d'être opéré dans le domaine fourrager. C'est le cas des fourrages d'automne tel le chou fourrager ou le radis fourrager. Il existe plusieurs espèces qu'il est possible de semer dès le mois de septembre sous irrigation. L'effort est à porter dans cette direction. 

A ces fourrages annuels, il s'agit d'ajouter des fourrages perennes sous formes d'arbustes fourragers : attriplex, accacia, opuntia, ... ect. Jusque là c'est le HCDS qui a réalisé des plantations. Manifestement cela ne suffit pas. Comment élargir les surfaces plantées? Un des obstacles en steppe est constitué par la nature commaunautaire de certains parcours. Qui doit planter et au profit de qui? D'individus ou de la commaunauté? Dans le cas des terrains privé, l'alternative pourait passer par des subventions à la plantation. Il s'agirait de définir un cahier des charges, avec des versements étalés sur trois années, au fur et à mesure du développement des arbustes.

 

A LONG TERME, SOULAGER LA STEPPE PAR L'EMPLOI RURAL

Comme l'on analysé de nombreux spécialistes Bedrani, Khaldi, Daoudi, la steppe ne peut supporter le cheptel actuel dans les conditions de développement agronomique actuel. De nombreux petits éleveurs sont à la recherche d'un revenu. En milieu rural, les pouvoirs publics doivent donc orienter la création d'emploi hors agriculture afin de soulager le milieu naturel. On peut se féliciter des orientations du Président Tebboune quant à l'accélération de l'octroi d'agréments aux demandes de projets industriels.

 

Le désaroi actuel des éleveurs steppiques de moutons est poignant. Comme l'a expliqué à l'APN le député d'Aflou, l'élevage est la principale activité de la région. Le laisser péricliter, c'est aller vers des troubles sociaux. Si l'heure est à l'urgence de recherche de solutions adaptées, il rest eà s'interroger. A l'avenir, quelle est la place des protéines animales dans la ration alimentaire des consommateurs? Contrairement aux protéines végétales plus faciles à produire les protéines animales nécessitent des quantités d'eau qui dépassent les capacités nationales. Aussi, il devient urgent de réfléchir sur le long terme.

 

REDUCTION DES IMPORTATIONS DE PRODUITS ALIMENTAIRES: QUELQUES PISTES.

Djamel BELAID 23 janvier 2022.

Les chiffres concernant les réserves de change montrent les risques de difficultés financières de l'Algérie. La hausse des prix de l'énergie peut donner un peu de répit. La relance économique impulsée par le Président Tebboune est salutaire. On assiste à un nouveau ballet : c'est au wali qui annoncera le plus d'octoi d'agréments à des projets industriels. On se demande pourquoi ne l'ont-ils pas fait auparavant. Passons...

L'autre arme aux mains des pouvoirs publics concernent la réduction des importations dont celles des produits alimentaires. En tant qu'ingénieur agronome et observateur du monde agricole et agro-industriel, nous proposons quelques pistes.

 

CEREALES : PASSER DE LA FARINE BLANCHE A LA FARINE SEMI-COMPLETE OU COMPLETE

Il y a quelques mois, Mr Lehadi Sakhri, le DG de l'ITGC faisait remarquer que la farine blanche est loin d'être un aliment diététique. En effet, l'indice glycémique est élevé : conséquences, des risques accrus de diabète. Solution : en terme de subventions, passer à la farine semi-complète voire complète. Compte tenu d'un taux d'extraction de farine de 80% sur un quintal de grains de blé, passer à une farine semi-complète, ce sont des dizaines de millions de dollars qui pourraient être économisés. Sans parler de l'améliorer de l'état de santé des consommateurs...

 

TOURTEAUX DE L'USINE ACG-SIM D'ORAN, LES RE-ORIENTER VERS L'ALIMENTATION HUMAINE

La trituration de graines d'oléagineux aboutit à un résidu : les tourteaux de soja ou de colza selon les graines utilisées. Les tourteaux de soja sont traditionnellement destinés à l'élevage. Solution proposée, les ré-orienter vers la consommation humaine. Sous quelle forme? en adjonction dans les plats cuisinés, les crèmes déserts, les biscuits, sauces, la viande hachée (à la dose de 15% comme en Europe) et la charcuterie hallal dont le cashir. De nombreuses solutions existent, il suffit de lire les étuquettes des produuits en rayons dans les supermarchés à l'étranger.

 

LAIT DE VACHE, LE COMPLETER AVEC DU LAIT D'AVOINE

Les chiffres des douanes parlent d'un montant d'un milliard de dollars d'importation d epoudre de lait. Solution : pour les adultes, développer la production locale de laits végétaux : lait de riz, d'avoine, de soja, d'amandes... Le process industriel est simple et l'industrie locale dispose de chaînes TetraPack. Envisager des mélanges lait de vache et lait d'avoine.

 

PRODUCTION DE POULETS, DEVELOPPER LES SUBSTITUTS VEGETAUX A LA VIANDE

Pour beaucoup d'Algériens, la viande végétale semble relever de la science-fiction. Pourtant la réalité est là. La société française Roquette.fr développe l'extraction d'extraits de protéines végétales de pois jaunes grâce à un process industriel relativement simple séparant l'amidon de la grain des protéines qu'elle contient. Une fois ces extraits de protéines végétales, d'eau et de l'huile introduit dans une presse extrudeuse (exemple de marque Clextral.fr) on obtient un substitut de blanc de poulet pour la confection de nuggets ou d'aiguillettes. Coloré avec du jus de betterave, ce substitut permet de fabriquer des steaks. Du point de vue alimentaire, il est aussi riche que de la viande surtout s'il est accompagné de blé dur apportant certains acides aminés essentiels.

 

AUGMENTATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE, MISER SUR LA CONTRACTUALISATION

Les pouvoirs publics peuvent afficher à leur actif les succès de l'augmentation de la production de tomate industrielle et de lait (même si la production fourragère reste insuffisante). Ces résultats ont été obtenus, entre autre, grâce à la contractualisation. Certes, comme le note l'agro-économiste Ali Daoudi, cette politique a un coût, mais elle permet une nette réduction des importations.  Pourquoi ne pas l'élargir à la production de céréales, oléagineux et aliments du bétail. Pourquopi les Benamor, Metidji, Ezraïmi, Boudiab et bien d'autres encore, n'aideraient pas les agriculteurs locaux à produire une partie de la matière première utilisée par ces industriels? A eux de procurer aux fellahs aide technique, matériel et même financière sous forme d'avance sur récolte.

 

Comme le note l'agro-économiste Omar Bessaoud, pour l'Algérie rien n'est perdu. Mais à moins de changer de gouvernance dans les affaires. Le président Tebboune a sérieusement mis à mal certains intérêts liés à l'importation. Il s'agit de poursuivre cette stratégie en utilisant tout le capital humain du pays. 

 

 

Pénurie malgré la saturation du marché local en huile de table.

 

Djamel BELAID Janvier 2022

 

Face à la demande en huile de table, les entreprises locales rassurent. A Oum El Bouaghi, le directeur de Prolipos confie à l'ENTV "nous produisions 200 tonnes/jour, actuellement nous sommes à 300 et nous prévoyons de passer à 450 t/j. Nous travaillons 24h sur 24". A Tipaza, un investisseur indique avoir reçu les dernières autorisations "une première chaîne va produire 150 t/j et une deuxième suivra". Cette multiplication des opérateurs n'est pas sans rappeler celle des minoteries qui avait aboutit à des surcapacités.

 

Une consommation toujours plus grande

Devant un camion semi-remorque dans lequel les chariots élévateurs déposent des palettes chargées de bidons d'huile, Abdelhakim Ghareb, grossiste à Aïn M'lila témoigne : "depuis dix ans nous n'avons pas à nous plaindre. Localement, il y a plusieurs marques et les usines nous livrent chaque jour. Mais cela ne suffit pas". En 2015, la consommation moyenne nationale était de l’ordre de 400 000 tonnes environ, soit une consommation de 15 litres/habitant/an rappelle l'économiste Omar Bessaoud.

Près de la caisse d'un super-marché, une consommatrice indique que chez elle, le bidon de 5 litres est presque vide : "Tout le temps on entend dire qu'il ne va plus y avoir d'huile. Aussi on a peur des pénuries et on stocke".

Devant les rayons, un employé s'emploie à garnir les étagères qui se vident à vue d'oeil. Un responsable de rayon explique : " l'employé à a peine le temps de garnir les étagères, mais à peine a-t-il le dos tourné que les étagères sont à nouveau vides". Pour lui l'explication réside dans les quantités achetées : "les clients nous disent, c'est pour moi, mon frère, mon voisin, mon neveu".

Des enquêtes sur les modes de consommation alimentaire en Algérie indiquent la forte proportion de fritures, dont "l'omelette-frites" notamment au niveau des fast-food. Une méthode de cuisson très grasse selon les nutritionistes : "Après un rapide bains dans l'huile de friture, la teneur en gras d'une pomme de terre passe de 0,1 g à 12g."

 

Matière première importée et mécanismes de compensation

Les industriels des huiles et corps gras importent des graines de soja ou de colza pour les triturer ou ils importent des huiles brutes qu'ils raffinent.

Les cours mondiaux du colza et du soja n'ont cessé de progresser, respectivement 770 et 733 €/t au 31 décembre 2021. Mais les consommateurs bénéficient de prix fixes: 650 DA pour le bidon de 5 litres et 125 DA pour la bouteille d'un litre. De leur côté, les industriels reçoivent de la part des pouvoirs publics des compensations financières qui permettent d'assurer un soutien des prix à la consommation.

 

La production locale d'huile est loin de satisfaire la demande. Depuis 2020 les services agricoles encouragent la production locale de colza. La première année, l'objectif était de semer 3 000 hectares, c'est dire combien la production reste limitée : "à peine de quoi alimenter deux jours notre usine" déclare un technicien. Selon les zones, différents types d'oléagineux pourraient être cultivés : colza, tournesol ou carthame. Ils ont été accusés à tort de concurrencer les céréales. Sur les réseaux sociaix un technicien parle de fermes pilotes à qui "on aurait imposé la culture du colza". Mais la présence des oléagineux est bénéfique, ils permettent l'alternance des cultures et donc la lutte contre les mauvaises herbes ainsi que les ravageurs inféodés au blé et à l'orge.

 

De nouvelles usines de corps gras

En 2019, l’essentiel de la production était assurée par Cevital qui représente 75 % de la production nationale. Le reste, provient des unités de Cogral (ex-ENCG), Afia, Kouninef, Zinhor (Oum El-Bouaghi), Prolipos (Aïn M’lila).

 

Dans la wilaya de Tipaza, l'Entv a enquêté. Dans la zone industrielle d'Attatba, un investisseur pousse le portail coulissant d'un immense batiment. A l'intérieur, des installations modernes. Il se dit heureux qu'après 7 années, son usine soit enfin autorisée à entrer en production. Un employé retire une bâche qui protège une machine. L'industriel confie : "Nous pouvons couvrir 25% du marché local. L'usine comprend même une soufleuse pour la production de bouteilles plastique. A terme, nous devrions recruter 250 employés."

En octobre dernier, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar a annoncé que l'usine Kouninef située à Taher (Jijel) était devenue propriété de l'Etat. L'usine est spécialisée dans la trituration de graines oléagineuses et devrait rapidement entrer en production.

On peut se demander si cette mise en service de plusieurs unités de production de corps gras ne va pas, à terme, provoquer des surcapacités telles qu'en a connu le secteur de la meunerie. L'inflation du nombre de minoteries avait obligé les pouvoirs publics à suspendre les quota de blé importé attribués aux unités les plus récentes.

Si dans le cas de la production de lait et de tomate industrielle, les transformateurs sont associés à l'encadrement technique des producteurs, actuellement ce n'est guère le cas dans des oléagineux. Or, pour de nombreux observateurs, une telle politique de contractualisation est un gage de succès.

La volonté d'aller vers plus de substitution aux importations voit se développer de nouvelles filières. C'est le cas de la filière oléagineux. Un des modes de financement du progrès technique au niveau de ces filières pourrait être le prélèvement sur chaque quintal de graines produites et triturées d'une "contribution volontaire obligatoire" comme il en existe à l'étranger.

 

 

SUBSTITUTIONS DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES: NOS PROPOSITIONS

Substitutions aux importations de produits alimentaires. بدائل للواردات. هناك حلول للمنتجات الغذ
Pour différents produits dont les céréales et l'alimentation en protéines, nous proposons des solutions souvent inspirées de la Food Tech. Un document qui pourra intéresser les décideurs mais également les investisseurs.
NoteCriseAliments.pdf
Document Adobe Acrobat [163.0 KB]

AVANT DE PENSER IRRIGATION EN OCTOBRE, IL FAUT PENSER SEMIS DIRECT. Oct. 2021

تيارت: شح الأمطار يأخر إنطلاق حملة الحرث والبذر والفلاحون متخوفون

PROTECTION DU PISTACHIER DE L'ATLAS. Lien conseillé pour sauver cet arbre: LIEN

ALGERIE: CRISE DE L'HUILE

Djamel BELAID 12 avril 2021

Les causes de cette crise sont multiples, mais les plus apparentes concernent le refus des commerçants de commercialiser de l'huile pour cause de marge trop faible sur ce produit.

 

Quelques propositions afin de réduire les tensoins sur l'huile de table. Il s'agit de distinguer les mesures urgentes de celles à moyen terme. Il s'agit également de prendre des mesures dans diverses directions : production mais aussi consommation. Des mesures radicales et non conventionnelles doivent être prises. Mais les pouvoirs publics sont souvent en manque d'imagination.

 

AU NIVEAU DE LA CONSOMMATION

L'huile est beaucoup trop consommée pour la friture en Algérie. "El-maqli" est une tradition : frites, poivrons, ... il y a une trop forte tradition de plats frits. Aussi, faut-il proposer au consommateur des produits de remplacement : purée de pomme de terre en flocons, soupe de légumes en TetraPack, plus grande disponibilité en ustensiles telles les poeles Teffal qui ne nécessitent pas d'huile ou très peu. Des campagnes d'éducation nutritionnelle encourageant une moindre consommation d'huile (facteur d'obésité) est indispensable. Cela peut être le cas en louant les avantages de la cuisine à la vapeur.

 

CONSOMMATION ET COOPERATION AVEC DES PME

Afin de développer l'offre en matière de produits, il devient urgent que des PME étrangères en agro-alimentaire s'installent en Algérie. Nous avons besoin de leur savoir faire pour proposer, par exemple, des soupes de légumes en TetraPack, des flocons de purée, et tout autre formulation d'aliments permettant de réduire la consommation d'huile tout en valorisant la production locale de légumes, céréales et légumes secs. On peut penser à l'instauration de zones franches réservées aux entreprises agro-alimentaires ou à revoir momentanément la loi du 51 -49% dans l'agro-alimentaire.

 

Un partenaire incontournable de l'agro-alimentaire local est sans conteste, l'emballage de type TetraPack. Il offre un moyen moderne de conditionnement des aliments lors des surplus de production mais également offre le moyen d'innovations culinaires. Innovations qui doivent aller vers une plus grande consommation de légumes et protéines végétales. Développons ainsi l'offre de soupes de légumes en Algérie. Cela est bénéfique diététiquement, écologiquement et économiquement pour le budget de l'Etat et les surplus en légumes des fellahs.

 

AU NIVEAU DE LA PRODUCTION

Concernant l'huile d'olives, elle peut permettre de contribuer à l'approvisionnement de la population. Cependant, son prix reste élevé. Cerner les goulots d'étranglement: comme le coût de la main d'oeuvre à la récolte (importer massivement des peignes mécaniques). La production tunisienne étant excédentaire, il serait intéressant d'étudier la possibilité d'importations à partir de ce pays afin de renforcer la coopération dans cette filière. Ainsi, il devient urgent d'étudier ce qui a permis à ce pays voisin d'augmenter sa production locale d'huile d'olives.

 

Concernant le colza, on assiste à un bel élan en faveur du renouveau de cette culture. Le ministère de l'agriculture a prévu en 2021 de porter les surfaces à 3 000 hectares. Il s'agit d'encourager le plan actuel et de procéder à un retour d'expérience. Certes, la production locale reste modeste. Cependant, elle est indispensable dans la mesure où elle présente plusieurs avantages : assurer une production d'huile, une production de tourteaux utilisables en aliments du bétail et enfin permettre de rompre avec la monoculture des céréales. En effet, cette monoculture favorise tout un cortège de parasites et prédateurs qui nuisent au rendement des céréales.

 

Concernant le carthame, cette plante peut être développée dans les zones plus sèches, là où la culture de colza est impossible. La coopération avec les Australiens en matière de semences et d'itinéraire technique est indispensable et urgente.

 

Afin d'augmenter les surfaces à emblaver, il s'agit de pénaliser les propriétaires et ayant droit de terres restant en jachère. Cela, surtout dans les zones à bon potentiel. Cela est possible en instaurant un impôt foncier. Mais aussi en contribuant à réduire les coûts de mise en culture (notamment par une meilleure disponibilité en matériel de traction, en matériel pour le semis direct, une aide au développement des unités motoculture des CCLS, ...).

 

Enfin, concernant le foncier, des mesures indispensables sont nécessaires. Souvent demandées et argumentées par l'économiste Omar Bessaoud, ces mesures concernent l'urgence d'une loi sur le fermage, c'est à dire une loi permettant de sortir de l'informel la location des terres agricoles par leurs propriétaires ou ayant droit. Ces mesures concernent également l'agriculture familiale et notamment une legislation adaptée protégeant les terres du morcellement au cours de l'héritage entre générations.

 

A MOYEN TERME, LA CONTRACTUALISATION.

Il est indispensable d'exiger des industriels du secteur oléagineux qu'ils encouragent la production locale. Cela est possible par un encadrement technique, matériel et financier (avances sur récolte) des producteurs d'oléagineux comme savent le faire si bien les laiteries et conserveries de tomates industrielles. Mais en échange, il s'agit d' autoriser ces industriels à collecter la récolte des producteurs. Cette collecte ne serait plus uniquement le fait de l'OAIC ou d'un quelconque organisme administratif du "beylik" comme les agriculteurs aiment à désigner les structures d'Etat. Mais cela suppose la mise sur pied d'un système de compensations financières liées au soutien des prix à la consommation.

 

DU POINT DE VUE FISCAL

Un impôt sur chaque hectare de terre agricole devient nécessaire. Ainsi, les propriétaires et ayant droit seront obligés de les travailler ou de les louer. Ainsi, plus de superficies pourront être consacrées aux oléagineux (colza et carthame). Mais, il faut donc une loi sur la location des terres (fermage) et offrir aux producteurs des moyens pour emblaver à moindre coût et de façon rentable. Il faut que cultiver du colza, du tournesol ou du carthame procure une marge bénéficiaire intéressante à l'agriculteur. Comme, l'Etat n'a plus de moyens budgétaires illimités,

on ne peut penser aux seules augmentations de prix proposés par les pouvoirs publics ni aux habituelles exonération de TVA. Aussi, il s'agit d'assurer une meilleure répartition de la valeur ajoutée liée à la transformation des produits agricoles entre producteurs et transformateurs. Dans le cas des céréales, l'engouement actuel des investisseurs pour la meunerie est sans conteste un signe flagrant de marges bénéficiaires élevées. Pourquoi l'agriculteur est-il exclu de la transformation des produits agricoles qui viennent de ses champs?

 

CEDER AUX EXIGENCES DES COMMERCANTS

Tensions sur la viande blanche, l'huile, l'eau, et récemment la semoule, les pouvoirs publics ne peuvent se permettre un climat aussi détestable en cette veille de ramadhan. Pour éteindre ce début d'incendie (voir l'analyse de Abou Semmar dans AlgériePart.com), il est donc nécessaire de céder (provisoirement) aux commerçants. Mais, étant donné que les réserves de change fondent à vue d'oeil, il est nécessaire d'adopter des réformes radicales permettant une substitution des importations : renoncement à la politique de développement tout azimuth des filières avicoles et laitières ; cela est trop coûteux et des alternatives sont possibles comme mieux utiliser les sources de protéines végétales.

Enfin, il est urgent de développer le principe de la contractualisation afin de pousser l'agro-industrie à encadrer techniquement les producteurs de la filière des oléagineux (olives et graines d'oléagineux).

 

 

 

ALGERIE: LE NAUFRAGE FUTUR DE L'AVICULTURE INDUSTRIELLE
Djamel BELAID 12 janvier 2021

Les tourteaux de soja atteignent le prix de 10000 DA le quintal. Sur les réseaux sociaux, Abdelmadjid Bournane, ce bon connaisseur des réalités de l'Algérie profonde se demande s'il ne faut pas opter pour une autre alternative.

L'ECHEC PREVISIBLE DU MODELE MAÏS-SOJA
L'échec était prévisible. L'élevage des volailles a été dès le début basé sur le modèle alimentaire faisant appel au couple maïs-tourteaux de soja. Or, étant donné la nature semi-désertique du climat local, ces deux matières premières ne peuvent pas être produite localement. Elles ont donc dû être importées. Et ces importations n'ont cessé de croître. Elles atteignent annuellement le chiffre faramineux de 1,4 milliard de dollars.Très tôt de nombreux universitaires ont vainement tiré la sonnette d'alarme. Ils ont dénoncé l'utilisation exclusive du couple maïs-soja et ont proposé la mobilisation d'autres ressources locales: orge, triticales, féveroles et sous produits des industries agro-alimentaires.

Il est étonnant que les fabricants publics et privés d'aliments du bétail n'aient pas eu l'obligation d'incorporer progressivement des produits locaux. Une telle démarche accompagné d'un suivi matériel, technique et financier aurait pu faire décoller une production locale de ces différentes matières premières.

Dès le milieu des années 1970, de nombreuses voies ont vainement dénoncé le recours aux seules protéines animales issues de l'aviculture au détriment des protéines végétales telles les légumes secs. Ces derniers sont moins gourmands en eau que le maïs et soja et leur production locale est possible. Puis du point de vue écologique le rendement est meilleur. Mais rien n'y a fait.

ASSURER UN PLAN DE RECONVERSION A LA FILIERE AVICOLE
Aujourd'hui face à la réduction de l'aisance financière, l'Etat peine à financer les importations. Par ailleurs, des fabricants d'aliments pour bétail peu scrupuleux spéculent sur ce type de produits. Plusieurs fois, la politique des pouvoirs publics à été de réduire le taux de TVA sur ces importations. Mais la limite de cette politique semble atteinte. La filière avicole offre 500 000 emplois: fabrication de l'aliment ou de matériel, distributeurs, éleveurs, abattoirs et commerçants. C'est dire l'enjeu.

Ces dernières années, la consommation annuelle moyenne de viande de volaille a nettement progressé. Elle est actuellement de 20 kg/an, alors qu’elle ne dépassait pas les 10 kg/an avant les années 1990 selon le vétérinaire Salim Kebbab. Plus de 650 000 tonnes de viande blanche et 8 milliards d’œufs sont produits annuellement.
Une des pistes pourrait être de tourner le dos radicalement à la politique de ces 40 dernières années et de miser sur la production intensive d'orge, triticale et féverole ainsi que sur une politique d'utilisation des sous-produits de l'industrie agro-alimentaire: issues de meunerie, drêches de brasserie, mélasse... Certes de nouvelles formules d'aliments seraient à mettre au pont. Signalons que cela a été un des axes de travail du département élevage de l'ENSA D'El-Harrach. Aujourd'hui des références techniques existent.
Si les quantités produites localement pourraient réduire le niveau des importations, elles ne pourraient jamais en venir à bout. Il s'agit donc de trouver de nouvelles alternatives et de mettre sur pied un véritable "Plan Protéines". Un tel plan pourrait faire appel à des alternatives non encore explorées.
 
ASSURER DES SUBTITUTS PROTEIQUES AUX CONSOMMATEURS LOCAUX
Paralellemment aux tentatives de sauvetage de la filière ou du moins de ce qui va en rester d'ici deux trois ans, l'alternative pourrait être d'offrir au consommateur local une ration alimentaire contenant beaucoup plus de protéines végétales qu'animales. En effet, du point de vue rendement calorique et économique pour le budget de l'Etat, il est plus intéressant de diriger les cargaisons de tourteau de soja vers des usines de produits alimentaires au lieu de les destiner aux élevages de volailles. En effet, les décideurs algériens ont oublié que les estomacs humains peuvent consommer du soja. Il suffit pour cela d'aller faire un tour en Asie. Mais le problème est que l'industrie agro-alimentaire et les consommateurs n'y ont pas été préparé.
Il faudrait pourtant penser à insérer du soja texturé dans la charcuterie locale: merguez, cashir, tripes... Mais également dans différents plats cuisinés ou aliments simples: pâtes alimentaires, biscuits et même produits laitiers tels lait, fromage, yaourts, crèmes desserts...
Outre le soja existe également les produits utilisés par les entreprises de la Food Tech. La société française Roquette exploite des milliers d'hectares de pois jaune en France et au Canada. Dans son usine française, elle a mis un procédé pour isoler les protéines du pois de l'amidon contenu dans la graine. Aujourd'hui cette entreprise met sur le marché des concentrés de protéines végétales utilisés dans les industries agro-alimentaires. Avec les extrudeuses de la société Clextral et les protéines de Roquette, il est aujourd'hui possible de produire du blanc de poulet. Mais les investisseurs, les décideurs et l'université ont-ils seulement entendu parler de Food-Tech ou simplement l'idée de feuilleter les revues spécialisées de l'industrie agro-alimentaires? Pour réduire le niveau des importations, les décideurs algériens seraient bien inspirés de laisser entrer et mettre en kiosque les titres de la presse d'entreprise telle l'Usine Nouvelle, LSA, ...

L'Aviculture industrielle algérienne, telle qu'elle a été imaginée par les décideurs obnubilés par la rente pétrolière vit ses dernières années de gloire. Le déclin est son avenir. Il est possible de limiter partiellement les effets désastreux du manque de moyens d'importations du maïs-soja par le développement de matières premières locales. Mais le salut passe par la Food Tech.
n

 

LABOURS-SEMAILLES 2020, UNE CAMPAGNE MAL ENGAGEE

Hésitations et absence de stratégie de la part du MADR

 

Djamel BELAID Chercheur indépendant. Publié le 5 décembre 2020

 

Les céréaliers français peuvent d'ore et déjà se frotter les mains, l'an prochain l'Algérie sera encore fortement importattrice de blé. En effet, la campagne céréalière s'engage dans de mauvaises conditions climatiques mais aussi organisationnelles du côté du Madr. Ce serait un miracle que la récolte à venir soit exceptionnelles. Pourtant, le professeur Mekliche estime que l'Algérie possède un potentiel de production de 100 millions de quintaux. Voyons ce que nous ne savons pas encore faire.

 

DES PLUIES AUTOMNALES EN RETARD

Comme souvent cette année, les pluies automnales sont tardives et irrégulières. En septembre et octobre, il a très peu plu. L'Ouest du pays n'a particulièrement rien reçu. Le centre a eu quelques pluies, quant à l'est du pays il a été un peu plus arrosé.

Quand il ne pleut pas, les agriculteurs ne labourent pas et ne sèment pas. Ils attendent la pluie afin que le sol soit moins dur à travailler et surtout qu'il y ait assez d'eau pour que les semences déposées en terre aient assez d'eau pour germer et se développer.

 

Ces dernières années, avec le réchauffement climatique, le niveau des pluies s'est réduit de 25%. Fin novembre-début décembre, des pluies abondantes ont eu lieu, mais en de nombreux endroits, les agriculteurs n'ont pas pu travailler ce sol détrempé car les tracteurs risquaient de s'embourber. Ils ont dû attendre quelques jours ce qui a retardé d'autant plus les semis.

 

LES PARTICULARITES DU CLIMAT SEMI-ARIDE

On le voit, le climat méditerranéen et en zone-semi-aride est capricieux. Outre des pluies irrégulières, il ne permet pas de développer des cultures dites de printemps en sec (tournesol, betterave notamment). La plupart du temps ces cultures doivent recevoir un complément d'irrigation. Aussi, contrairement à ce qui se passe en Europe, toutes les cultures doivent-elles être implantées à l'automne. C'est le cas de l'orge, du blé dur, du blé tendre, des fourrages de vesce-avoine, des pois-chiche, lentilles.

 

Un vrai casse-tête pour les exploitations agricoles. Car en un laps de temps très court, il faut labourer et semer plus de 3,5 millions d'hectares. A cela, il faudrait rajouter la même superficie actuellement en jachère; c'est à dire non travaillée et laissée comme pâturage pour l'élevage du mouton. Cette dernière activité est très rémunératrice et concurrence donc la production de céréales. Comment dans de telles conditions cultiver des céréales et notamment les semer à temps? Car, précisons-le, les céréales doivent être semées entre la mi-octobre et la mi-ovembre. Au delà, on s'expose à de fortes chutes de rendement.

 

LA STRATEGIE PROPOSEE PAR LE MADR

Face au manque de pluie, les instituts techniques sous tutelle du Madr proposent d'irriguer les champs de céréales dès le mois de novembre. C'est ce que vient de déclarer à Ennahar un des responsables d'un institut technique du Madr. Penchons nous un instant sur cette bonne fausse idée.

 

Tout d'abord conviendra que s'il faut arrosser les champs c'est qu'il n'a pas plu et que dans ce cas là, les barrages ne sont pas totalement remplis. Il s'agit donc d'utiliser ces réserves d'eau de façon parcimonieuse sachant qu'il s'agit de les partager avec l'industrie et les besoins d'eau potable des villes. Rappelons que pour approvisionner en eau les villes du littoral il est fait appel au très coûteux système de dessalement de l'eau de mer. Selon Mr Attar, le dessalement de l'eau de mer dévore 95% du budget du ministère de l'énergie et le mètre cube d'eau est cédé à 17 centimes alors qu'il revient à 80 centimes à l'Etat. Quant à l'approvisionnement en eau des villes de l'intérieur du pays, il est question d'installer des canalisations jusqu'au sud afin d'y prélever l'eau des immenses nappes souterraines d'eau fossile.

 

Considérons ensuite les choses du côté des agriculteurs. Arroser des champs présente un coût en heures de travail et matériel. Il faut déployer des arroseurs et des canons à eau et veiller à les déplacer régulièrement. Or, ce coût ne permet pas un gain aussi important que dans le cas d'un champs de pomme de terre ou de pastèques. Aussi, avant d'arroser dès novembre une parcelle de blé, un agriculteur y regardera à deux fois...

 

FAIRE COMME LES MAROCAINS ET LES ESPAGNOLS

Comme on le voit, la stratégie d'irrigation précoce prônée par le Madr, ne colle pas aux réalités du terrain. Mais, surtout, avant d'arroser, il s'agit de s'assurer que les actions de base ait été effectuées. Chacun connaît l'adage: "un binage vaut deux arrosages". Or, en matière de céréales, il existe des méthodes de travail du sol qui préservent l'humidité du sol. Elles ont particulièrement été quantifiées à la station agronomique de Settat (Maroc). Il est apparu que le labour a le plus grand effet sur le déssèchement du sol et qu'à l'opposé, les outils à dents et la technique de semis direct valorisent l'humidité du sol.

Depuis l'obtention de ces résultats, au Maroc, l'INRA développe cette technique du semis direct. En Espagne également, elle est développée. Et le constructeur espagnol Sola (présent en Algérie) développe des semoirs adaptés à cette technique qui se passe du labour.

 

LE LABOUR, TRES COUTEUX EN CARBURANT

Arrêtons nous un instant sur le labour par la charrue en acier introduite en Algérie par les colons. Il s'agit d'un outil brutal qui contribue à éliminer les vers de terre et détruit la fertilité du sol. A ce titre il contribue également à l'érosion et à l'envasement des barrages. A ce titre, c'est un outil à proscrire. Mais les agriculteurs y sont très attachés, le travail d'explication pour les en détacher sera long.

Mais le labour présente deux autres inconvénients: sa lenteur (en une journée on ne laboure en moyenne que deux hectares) et sa forte consommation en carburant (25 litres de gazoil par hectare). A propos de gazoil, il faut noter la forte tension que connaît le marché. Cela est dû à sa forte consommation par les véhicules, la contrebande aux frontières et à son utilisation par les groupes électrogènes. Mr Attar, ex-PDG de Sonatrach, expliquait récemment sur les ondes de la Chaïne III qu'une de ce carburant est importé au prix de 1 dollar le litre alors qu'il est à un prix très bas au consommateur.

Est ce l'arrêt à terme de ces subventions qui fera les agriculteurs se tourner vers le non-labour avec semois direct? En 2008, bien avant l'agression qu'a subit la Syrie, le gouvernement avait dû suspendre les subventions sur les carbuants qui représentaient 15% du PIB. Les agriculteurs avaient alors vu les prix des carburants être multipliés par 3. Et nombreux s'étaient alors tournés vers le semis direct. Un de ces céréaliers syriens avaient alors confié à un agronome local "avec la quantité de carburant autrefois utilisée par labourer mes terres, avec cette nouvelle technique, je peux maintenant en travailler 4 fois plus".

 

LE SEMIS DIRECT, DES CHANTIERS 6 FOIS PLUS RAPIDES

Chacun l'aura compris, le non-labour avec semis direct est une sérieuse alternative à la situation actuelle. Par rapport, aux méthodes traditionnelles, il possède l'avantage de réduire les coûts de mécanisation, de multiplier par 6 la vitesse des chantiers et de pouvoir être opérationnel même après une pluie. En effet, l'absence de travail profond du sol évite le risque d'embourbement des tracteurs.

Quand on a en tête que la céréaliculture algérienne repose sur la capacité des agriculteurs algériens à emblaver près de 7 000 000 d'hectares en moins d'un mois et demi, la technique du semis direct est une alternative intéressante qui mérite l'intérêt de tous. C'est si vrai qu'en Algérie, maroc et Tunisie de grosses exploitations sont déjà passées au semis direct. En Australie, ce sont plus de 85% des exploitations qu l'utilisent.

Cerise sur le gâteau, un semoir pour semis direct peut être tiré par un tracteur de faible puissance, tel le tracteur de marque Cirta fabriqué à Constantine et majoritairement présent dans les exploitations. Rappelons la position actuelle prônée par les instituts techniques du Madr; elle se résume à ce leitmotiv: pour labourer et semer plus vite, les agriculteurs doivent s'équiper en plus gros tracteurs. Quand on connaît le prix actuel des tracteurs, le lecteur pourra se demander sur quelle analyse sont fondées ces préconisations.

 

FAIRE APPEL A TOUTES LES BONNES VOLONTES LOCALES

Malgrè la léthargie actuelle concernant les techniques céréalières, en Algérie, un petit groupe d'agronomes, d'universitaires et d'agriculteurs a très tôt perçu la révolution technique actuellement en cours dans le monde. C'est que l'Algérie est affiliée à un institut internationnal l'Icarda d'Alep au sein duquel des spécialistes australiens ont procédé à un transfert de technologie. Intéressés par une coopération avec l'Icarda et ses banques de variétés de blé, ils ont montré aux artisans locaux comment construire des semoirs low-cost. Et entre 2006 et 211, 8 ateliers privés ont construits 92 semoirs pour semis direct.

Les cadres algériens de l'ITGC, en contact avec l'Icarda, ont ramené ce concept et ont construit un prototype de semoir: le semoir Boudour. Cette mise au point s'est faite en partenariat avec l'entreprise publique de matériel agricole PMAT et l'entreprise espagnole Sola au niveau de l'unité CMA de Sidi Bel-Abbès. Depuis, plus d'une quinzaine d'engins ont été construits et régulièrement exposés dans les foires et salons agricoles. Ainsi, quelques agriculteurs se sont équipés de ces engins.

 

CEREALES, RAISONNER ALGERIEN

On peut se demander comment malgré l'existence d'une fabrication locale de semoirs innovants tout n'est pas fait au niveau du secteur agricole afin de mieux faire connaître la technique du semis direct.
Il faut compter avec les lourdeurs administratives propres aux structures actuelles et notamment l'absence d'associations paysannes fortes et représentatives. Comme il cela avait été précisé à Sétif, lors du premier séminaire internationnal consacré à ce sujet, il faut également compter sur le fait que ce nouvel outil s'incrit dans un système de cultures. En effet, malgrè tous ses défauts, le labour présente l'intérêt d'éliminer les mauvaises herbes. Aussi, utiliser le semis direct implique de varier les cultures dans la rotation et d'utiliser régulièrement les techniques de désherbage chimiques et de désherbage mécanique. Or, sur ces deux points l'agriculture locale est très en retard, seulement 25% des superficies sont désherbées chimiquement. Par ailleurs, dans les rotations les céréales d'hivers (blé, orge, avoine) dominent. L'introduction massive de cultures de printemps n'étant pas possible, il s'agit d'introduire plus massivement des cultures de légumes secs et d'oléagineux. En effet, dans ce type de culture, il est plus facile, par exemple, de se débarasser des mauvaises herbes de la famille des graminées qui colonisent habituellement les céréales, c'est à dire la folle avoine, le ray grass et surtout le brome.

Ainsi, si irriguer permet de plaquer dans les campagnes algériennes, des techniques importées de l'étranger, cultiver en sec et notamment en non-labour avec semis direct, cela nécessite de se creuser la cervelle. Avec le peu d'équipement des petites exploitations et l'actuel faible développement des légumes secs et des oléagineux, l'introduction du semis direct doit répondre à la préoccupation du désherbage.

Si en Espagne, dans les grandes plaines canadiennes et australiennes, cela ne pose pas de problème étant donné la débauche de moyens techniques existant, en Algérie, il s'agit de se mettre à niveau et de faire avec les conditions du terrain.

 

LA CEREALICULTURE A LA VEILLE D'UNE REVOLUTION TECHNIQUE

Le fait de ne pas simplement raisonner introduction d'un outil, en l'occurence ici du semoir pour semis direct, mais en terme de système de culture, peut expliquer le retard dans la mobilisation de la lourde administration du ministère de l'agriculture et de l'entreprise PMAT.

Nous sommes à la veille d'une révolution technique, celle du non-labour avec semis direct plus largement désignée sous le vocable d'agriculture de conservation dont les deux autres piliers sont le nécessaire maintien sur le sol d'un minimum de résidus de récolte et le nécessaire allongement des rotations évoqué plus haut.

Malgré les hésitations et le repli corporatiste de certains administratifs, ou les lourdeurs de l'administration centrale, nous sommes à la veille de cette révolution technique car nous n'en avons pas le choix. Les défis de l'économie et de l'agriculture locale sont multiples: accroissement de la population, réduction des revenus liés aux hydrocarbures, réchauffement climatique, érosion dramatique, crise politique et situation géo-politique (menaces armées à la plupart de nos nombreuses frontières).

Tôt au tard, le prix des carburants agricoles augmentera. Tôt ou tard les prix à la production des céréales stagneront ou seront revus à la baisse. Tôt ou tard, les pluies automnales seront encore plus faibles. Tôt ou tard les possibilités d'achats de céréales à l'étranger se réduiront.
Nous reste seule notre capacité d'innovation et de mobilisation des énérgies créatives parmis les cadres et les fellahs. L'agriculture de conservation avec le non-labour et semis direct s'incrit dans cette perspective..

 

 

 

MONTEE DES PERILS AUX FRONTIERES ET EN INTERNE

Algérie, quel plan comm à l'international?

Djamel BELAID. Chercheur indépendant.

15 novembre 2020

 

Les médias français montrent une méonnaissance crasse de la situation actuelle en Algérie. Méconnaissance réelle ou feinte? Souvent ce ne sont que procès à charge. Dans tous les cas, cette situation porte tort au pays. Comment y faire face? A l'heure actuelle où MBS se paye les services de l'agence Publicis pour redorer son blason, quel plan comm pour l'Algérie? Il ne s'agit pas d'être dans une situation manichéenne: "nous contre eux". Mais de rétablir l'exactitude des faits.

 

LES MOYENS A METTRE EN OEUVRE

 

Il nous semble que deux types de moyens sont à mettre en oeuvre: les moyens institutionnels avec notamment les moyens consulaires et diplomatiques ainsi que que les patriotes où qu'ils se trouvent: en Algérie ou dans la diaspora à l'étranger. Les moyens sont variés: préventifs ou en réaction à un article ou déclaration incomplet et à charge.

 

Actions préventives:

Beaucoup de rédactions sont sous informées et par ailleurs même les rédactions qui paraissent les "plus main-stream" sont souvent hétérogènes et y existent des journalistes courageux ayant l'éthique du métier chevillé au corps. Aussi, il s'agit:

-d'envoyer des dossiers de presse objectifs à ces rédation,

-d'inviter des délagations mixtes (hommes politiques, hommes d'affaires, journalistes) à des visites de l'Algérie,

-de réactiver le groupe d'amitié-France-Algérie au sein de l'Assemblée Nationale française.

 

Actions en réaction:

On pourra bien sûr déployer les mesures précédentes. Pour rappel, beaucoup de personnes en France ne connaissent pas l'Algérie. Récemment, un univeritaire français ayant eu l'occasion de visiter l'Algérie, s'est dit émerveillé de ce qu'il a vu dans le pays. Précisons tout de suite qu'il y a nulle volonté de notre part de cacher les dysfonctionnements actuels du pays, mais il est nécessaire également de montrer l'ensemble des réalisations de ces dernières années. Sinon, ce serait nous auto-flageller.

Parmi ces réalisations: une université dans chaque wilaya, le soutien aux prix des produits alimentaires de première nécessité mais aussi à l'eau, le gaz, l'essence et l'électricité. Subventions multiformes dans le domaine de l'agriculture et l'industrie, aide au financement des auto-entrepreneurs. El la liste reste longue...

 

Chaque patriote peux également agir individuellement en contactant les journalistes français dont il estime que le point de vue est incomplet et, sur un ton poli, leur rappeler l'exacte situation du pays avec ses avancées et bien sûr ses dysfonctionnements actuels.

 

 

UN CONTEXTE GEOPOLITIQUE CONTRE L'ALGERIE

Dès qu'on aborde la question du contexte géopolitique, les individus qui nagent en eau trouble feront immédiatement que nous essayons de reporter sur l'étranger les carences internes du pays. Ce n'est en aucune façon notre desein. Quelques évidences.

Suite à la tentative américaine de renversement de l'Iran, les monarchies moyennageuses du Proche Orient ne peuvent que vouloir faire pression sur l'Algérie afin qu'elle s'aligne.

Dans le nouveau plan américain concernant la tentative de liquidation de la résistance palestinienne, l'Algérie ne peut être vue que comme un obstacle. A ce propos, en France les menées contre Pascal Boniface illustrent la volonté des inconditionnels français d'Israël, de contribuer à disqualifier les soutiens à la résistance du peuple palestinien.

Dans sa volonté de spolier le peuple sahraoui de son territoire et de ses richesses tels les droits de pêche et la richesse de nombreux gisements de phosphates naturels, le makhzen marocain et ses afidiés en France voient d'un mauvais oeil le soutien de l'Algérie à ce peuple en lutte.

Ainsi, les dossiers iranien, palestinien et sahraoui peuvent être la cause d'attaques camouflées de médias contre l'Algérie. Outre ces dossiers, il faut rajouter le cas lybien qui constitue une lourde menace obligeant le pays à de considérables efforts en moyens de défense.

 

 

UN CONTEXTE GEOPOLITIQUE CONTRE L'ALGERIE

Dès qu'on aborde la question du contexte géopolitique, les individus qui nagent en eau trouble feront immédiatement que nous essayons de reporter sur l'étranger les carences internes du pays. Ce n'est en aucune façon notre desein. Quelques évidences.

Suite à la tentative américaine de renversement de l'Iran, les monarchies moyennageuses du Proche Orient ne peuvent que vouloir faire pression sur l'Algérie afin qu'elle s'aligne.

Dans le nouveau plan américain concernant la tentative de liquidation de la résistance palestinienne, l'Algérie ne peut être vue que comme un obstacle. A ce propos, en France les menées contre Pascal Boniface illustrent la volonté des inconditionnels français d'Israël, de contribuer à disqualifier les soutiens à la résistance du peuple palestinien.

Dans sa volonté de spolier le peuple sahraoui de son territoire et de ses richesses tels les droits de pêche et la richesse de nombreux gisements de phosphates naturels, le makhzen marocain et ses afidiés en France voient d'un mauvais oeil le soutien de l'Algérie à ce peuple en lutte.

Ainsi, les dossiers iranien, palestinien et sahraoui peuvent être la cause d'attaques camouflées de médias contre l'Algérie. Outre ces dossiers, il faut rajouter le cas lybien qui constitue une lourde menace obligeant le pays à de considérables efforts en moyens de défense.

 

LE DRAME DES HARRAGAS ALGERIENS

Il ne peut y avoir d'excuses pour ceux qui, pendant des années, ont participé de près ou de loin, à l'économie du conteneur. Tels ces gros commerçants, souvent affichant une piété débrodante, importants par cargaisons entières de la pacotille chinoise ou turque et ruinant l'industrie locale et mettant au chomâge des milliers de pères de famille et de jeunes. Le Hirak a permis que soit mis fin à cette prédation. De nombreux individus sont aujourd'hui derrière les barreaux.

 

Avec la politique de l'Ansej, le pays peut s'enorguillir d'avoir permis à des miliers de jeunes à créer de démarer et de créer une entreprise. Certes, des dysfonctionnements ont été constatés. Mais nombreux sont les jeunes entrepreneurs qui dans d'autres pays auraient aimé bénéficier de ce type de facilités.

 

Nous estimons qu'il faut absolument créer des emplois pour les jeunes mais également dessérer l'étau conservateur actuel qui fait qu'actuellement le seul horizon pour les jeunes est a mosqué. Où sont les camps de vacances mixtes où tout jeune dont tout jeune devrait pouvoir bénficier. Où sont les biblothèques, les maisons de jeunes et de la culture, les discothèques? Pourquoi cette prohibition rampante qui fait que c'est au wali qui fermera le plus de débits de boisson.

 

 

 

 

 

PRESIDENCE TEBBOUNE ET AGRICULTURE: 6 MESURES URGENTES

 

 

 

Djamel BELAID 20 10 2020

Depuis la présidence Tebboune, on peut se demander quels sont les changements les plus marquants qu'a connu le secteur agricole? A notre connaissance, aucun. Certes, un nouveau ministre de l'agriculture a été nommé et le président a vertement critiqué le penchant pour "l'import-import" de certains offices publics tel l'Onab ou l'Oaic. Certes, il y a également la directive du président d'encourager le développement des cultures industrielles (sucre et huile) afin de réduire les importations et l'énoncé de la nécessité de demander, à l'avenir, des comptes aux entités économiques ayant bénéficié des largesses de l'Etat. Mais cela ne fait pas une politique agricole répondant aux impératifs de l'heure. En effet, toute politique doit comporter des mesures conjoncturelles mais aussi structurelles tournées vers plus d'auto-suffisance, d'emplois, de répartition équitable des fruits de la croissance et de durabilité écologique. Or, nombreuses sont encore les situations ubuesques du secteur agricole. Situations d'autant plus graves que ces façons de faire sont devenues la norme pour beaucoup de cadres du secteur agricole imprégnés de dirigisme administratif. Faute de directives précises, les exécutants de la politique agricole gouvernementale, et cela malgré toute leur bonne volonté, sont donc cantonnés à une gestion au jour le jour comme l'ère Bouteflika. Et cette situation nous rapproche plus du dirigisme propre à la Corée du Nord que celle des pays à l'agriculture moderne.

 

A l'heure où les agriculteurs sèment leur champs, que faire si l'année climatique à venir est défavorable et les rendements catastrophiques? Or, on ne peut plus compter sur le filet étatique car les fameuses "réserves de change" fondent à vue d'oeil. Il y a donc "obligation de résultats". Par exemple, le manque de pluie ne peut plus être l'argument permettant de cacher l'incompétence et l'immobilisme de certains services agricoles. Le pays possède des réserves énormes de productivité. La question est donc de savoir comment les mobiliser pour une agriculture au service de plus d'auto-suffisance, de justice sociale et de durabilité. Aussi, il nous semble que certaines mesures s'imposent. Nous les portons au débat.

 

1 Soutenir le revenu des fellahs

Nous ne le répetterons jamais assez. Il est nécessaire de trouver des ressources financières autres que celles provenant de l'Etat afin d'améliorer le revenu des agriculteurs. Une remarque technique s'impose ainsi. Alors que les agriculteurs s'échinent à labourer le sol comme ils l'ont vu faire par les colons, les techniques modernes liées à l'agriculture dite de conservation permettent de revisiter ce dry-farming colonial qui épuise les sols. Ainsi avec le semis-direct, l'agriculteur peut réduire ses coûts d'implantation de plus de 40%. Voilà un premier moyen d'amélioration du revenu paysan. Par ailleurs, alors que dans les pays avancés, les agriculteurs tirent un revenu supplémentaire de la fabrication de farine, de semoule ou de fromage et de produits laitiers, en Algérie, cela leur est impossible. Ils ne peuvent que vendre leurs produits à l'état brut. En effet, ce rôle de transformation est dévolu à des investisseurs privés dont certains, parmi les plus gros, ont profité de leur proximité avec l'entourage de l'ex-président de la république. Cette absence de concurrence entre acteurs privés et coopératives de transformation permet que se construisent des empires agro-industriels aux dépends des moyens mis par l'Etat pour développer l'agriculture et aux dépends des producteurs. Il y a captation d'une rente par de gros intérêts privés sans que puisse s'exercer une concurrence saine, les agriculteurs étant écartés d'office.

 

2 Instaurer un impôt agricole

Il devient urgent d'instaurer un impôt agricole. S'il est nécessaire de soutenir le secteur agricole, il est indécent de ne pas demander aux entreprises agricoles les plus prospères: gros agriculteurs, mandataires en fruits et légumes, propriétaires de chambres froides, grainetiers, transformateurs... une participation à l'effort collectif. Actuellement ce sont des fortunes que réalisent certains gros maraichers ou certains gros éleveurs. Or, les bénéfices issus de l'agriculture servent le plus souvent à des investissements hors de ce secteur - on ne comptent plus les dépenses somptuaires - ou alimentent même parfois les trafics du square Port Saïd. Un impôt juste servira à redistribuer des moyens aux petites exploitations familiales et à l'installation de jeunes agriculteurs.

 

L'impôt agricole a une autre vertu: celle de renforcer le système statistique national, ce qui permettra une meilleure connaissance du secteur agricole et une meilleure planification de la part des décideurs.

 

3 Réduire le pouvoir des empires privés édifiés sous l'ère Bouteflika

Il ne s'agit pas de s'attaquer à l'investissement privé. Celui-ci est nécessaire au secteur agricole et a toute sa place en Algérie. Mais il s'agit de permettre aux producteurs agricoles de pouvoir jouer à armes égales et pouvoir eux aussi capter une partie de la valeur ajoutée liée à la transformation des produits agricoles, notamment concernant le blé dur, le blé tendre et le lait. Ces trois productions peuvent sembler anecdotiques si l'on pense à la variété des productions agricoles: fruits et légumes, ovins, dattes... Mais examinons les choses de plus près. Créer des embryons de structures paysannes gérées, par des fellahs, afin de transformer une partie de leurs productions, c'est leur permettre de récupérer plus de valeur ajoutée, mais c'est également favoriser une forme d'organisation autonome du monde paysan. Organisation qui peut permettre d'acheter en gros des intrants ou de recruter un technicien. Avouons qu'actuellement notre agriculture est largement fonctionarisée. Où voit-on en Algérie, des agriculteurs gérer des budgets ou recruter leurs techniciens? Cette seule évocation fera trés certainement sourire plus d'un responsable des services agricoles. Et pourtant, chaque jour, dans les structures de base auxquelles s'adressent les producteurs telles une CCLS ou une antenne de la Badr, les employés sont payés sur les deniers publics et les agriculteurs n'ont pas droit au chapitre. Dans ces structures, ce sont des administratifs. Or, malgré tout le dévouement de ces personnels, rien ne vaut des organisations économiques basées sur des fonds privés provenant de l'organisation de producteurs. En France, Hollande, Nouvelle Zélande les plus grosses sociétés de collecte et de transformation de produits agricoles sont des coopératives paysannes. Il est temps de donner à celles-ci les mêmes moyens qui ont été largement distribués aux affidés du cercle de l'ex-président Bouteflika.

 

4 Aller vers plus de contractualisation

Nous remarquions plus haut le rôle que peut jouer l'investissement privé. Dans le cas des laiteries et des conserveries privés on observe souvent un soutien technique, matériel et même financier des transformateurs envers les agriculteurs. Il ne s'agit pas de philantropie mais d'une action afin d'assurer plus disponibilité de matière première à transformer. Mais cette politique privée va dans l'intérêt des producteurs et de la nation. Comment l'étendre à d'autres secteurs tels les céréales, les légumes secs, l'aliment du bétail ou la production (future) de sucre. Notons que dans le cas des oléagineux, un projet de production de colza est en cours. Des investisseurs tels Cevital et S.I.M ont été associés à cette démarche de relance de cette filière. Il s'agit donc d'appliquer à toutes les filières agricoles ce "donnant-donnant" évoqué, certes en d'autres termes, par le président Tebboune. Comment expliquer qu'à ce jour des agro-industriels tels ceux des boissons et sodas n'investissent pas un seul dinar dans la production locale de sucre ou dans celle de fruits préférant ainsi importer du Brésil des concentrés de jus. Idem avec ces groupes d'aliments du bétail qui ont largement prospéré1 sous l'ère Bouteflika mais qui n'ont jamais tenté de soutenir les fellahs afin de produire orge, triticale, féverole, pois protéagineux... préférant importer maïs et tourteaux de soja par cargaisons entières aliénant ainsi l'avenir économique du pays à des groupes d'intérêts étrangers. De gros fabricants d'aliments du bétail ont même utilisé le chantage, menacant les pouvoirs publics de mise au chômage de centaines d'employés et d'arrêt de l'élevage avicole quant il a été question de réglementer ce type d'importations. Par ailleurs, que se passera-t-il si un jour, le Brésil décide de transformer sur son sol le sucre roux actuellement raffiné dans les unités de Cevital et du groupe La Belle? Pourquoi ces industriels ne produisent-ils pas une partie de leurs besoins en sucre à partir de dattes, d'amidon de pomme de terre ou d'orge? Est-il normal de bénéficier de la protection de barrières douanières, d'un marché captif de plus de 40 millions de consommateurs, de subventions diverses et d'une main-d'oeuvre qualifiée sans rendre quoi que ce soit à la communauté nationale si ce n'est quelques "couffins du ramadhan"?

 

5 Sécuriser l'investissement agricole par une loi sur le fermage

Bien au fait du fonctionnement des agricultures modernes, l'économiste Omar Bessaoud, seul Algérien à avoir été admis à l'Académie d'agriculture de France, ne cesse de clamer la nécessité d'un loi sur la location des terres, c'est à dire une loi sur le fermage afin de clarifier la situation du foncier. Actuellement, nombre d'agriculteurs louent dans l'illégalité la plus totale la terre qu'ils travaillent. De ce fait ils ne peuvent avoir cette vision à long terme qui leur permettrait d'investir plus. Mais, ne nous trompons pas. Il ne s'agit pas de permettre à des apétits voraces de mettre la main sur les terres du domaine de l'Etat. Ces terres libérées grâce au sacrifice de dizaines de milliers d'Algériens durant la lutte de libération nationale. Ces terres sont les terres des chouhadas "ardh ech-chouhada" et sont un patrimoine national qui devra servir à nourrir les générations futures. Ce patrimoine est inaliénable et ne peut en aucun cas appartenir à des intérêt privés. Mais qu'est ce qui empêchent de louer ces terres? Elles sont actuellement légalement détenues par des ayants droits dont des EAC et EAI. Il faut autoriser les attributaires de ces structures à les louer. Mais en échange, il s'agit d'instaurer un impôt agricole juste permettant d'empêcher des rentes de situation.

 

6 Pour des syndicats agricoles libres

La paysannerie algérienne a par deux fois montré son haut niveau de conscience politique: en témoigne comme le note Omar Bessaoud2 "le rôle qu’elle a joué dans la lutte de libération et actuellement dans la stabilité politique du pays." Il est donc d'autant plus inacceptable qu'il lui soit refusé toute possibilité de s'organiser dans un syndicalisme agricole démocratique et représentatif. Qu'est ce qui justifie l'existence actuelle d'un seul syndicat agricole? Qu'est ce qui justifie la légitimité de son actuelle direction controversée avec à sa tête l'aparatchik Aloui? Est-elle réellement l'émanation de la base? Il est temps d'aller vers plus de démocratisation dans les instances agricoles: syndicats et chambres d'agriculture, conseils de filières, ...

 

Donner plus de visibilité au changement permis par le Hirak

Nombreux sont les personnes encore non convaincues de la volonté du président Tebboune de tourner la page de la période de prédation généralisée dont a connu le pays sous le président Bouteflika. A ceux qui doutent, la mise derrière les barreaux des principaux prédateurs est une preuve tangible de cette page tournée. Une affirmation plus nette de la volonté de la direction politique du pays d'agir dans la direction de l'édification d'une agriculture tournée vers les besoins du pays et à même de fournir du travail est nécessaire. Elle est d'une urgence capitale. Celle-ci ne doit pas tarder au moment où des nostalgiques de la période précédente restent présents à différents niveaux. Celle-ci ne doit pas tarder afin de convaincre ceux qui, en l'absence des moyens de réaliser une analyse objective de la situation réelle du pays, restent sur le bord du chemin ou peuvent être entraînés vers des directions erronées. A l'heure de la baisse de l'aisance budgétaire de la puissance publique et de la situation économique et sociale difficile créée notamment par la pandémie du Covid-19, il est urgent d'avancer dans les mesures conjoncturelles mais aussi structurelles.

1Un observateur déclarait récemment à Jeune-Afrique qu'Issad Rebrab n'avait jamais autant gagné d'argent que sous Bouteflika.

2 «Ce qu’impose l’impératif de la sécurité alimentaire…» Omar Bessaoud. 01.08.16 El Watan.

                                                                             FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE, MISER SUR UNE CONTRIBUTION OBLIGATOIRE VOLONTAIRE                      Djamel BELAID 18.07.2020

Alors que le premier ministre communique sur la situation délicate de l'éconoie du pays, la question du financement du secteur agricole reste plus que jamais posée. Une des solutions à ce financement réside dans la généralisation de "contributions obligatoires volontaires" à chacune des filières agricoles du pays.

 

Le principe des contributions obligatoires volontaires (COV) consiste en un prélèvement minime sur le prix de chaque produit agricole collecté. Cette pratique existe en France depuis 1975. En Algérie, elle existerait dans le cas de la filière céréales avec un prélèvement de 18 DA sur chaque quintal de blé collecté par l'OAIC. Dans le cas d'une COV, les sommes réunies doivent servir au développement de la filière. Le prélèvement est en général réalisé par un organisme de collecte ou un transformateur.

Les sommes réunies ne sont pas conisdérées comme une subvention publique mais comme une source de financement privé. Bien que mince, la nuance mérite d'être soulignée. En effet, dans le cas d'accord avec le FMI ou l'OMC, les filières concernées restent autorisées à utiliser ces fonds qui peuvent représenter des sommes considérables.

 

PRELEVEMENT ET UTILISATION DES COV

Dans le cas algérien, le montant des COV de la filière céréales seraient dirigées par l'OAIC vers la Chambre Nationale d'Agriculture. Peu d'informations sont disponibles concernant ce financement et son utilisation.

Selon les filières, les COV pourraient être prélevées par les laiteries, les pressoirs d'huile d'olives, les abattoirs, les couvoirs, les fabriques d'aliment de bétail, les chambres froides, les boites de semences maraichères...

Quant à l'utilisation des COV, il s'agit d'opter sur la transparence. Il ne s'agit pas de fonds publics mais de fonds privés. Aussi, c'est aux acteurs privés de chaque filière de les gérer. Les pouvoirs publics peuvent à la rigueur mettre à disposition des bureaux des filières des agents comptables, mais en aucun cas, ils ne doivent se substituer aux élus.

 

OLEO-PROTEAGINEUX, L'EXCELLENCE DES COV FRANCAIS

Lorsque les consommateurs algériens dégustent de la mayonnaise de marque Djaddi, ils ne se doutent pas qu'ils bénéficient de COV français. Idem pour les consommateurs de poulets de Aïn Defla nourris aux aliments du bétail en provenance de l'usine SIM-Sanders ou les consommateurs marocains et tunisiens d'huile Lesieur-Cristal. En fait, à chaque fois le groupe françis Avril est impliqué dans ces productions. Or, ce puissant groupe français n'est que l'émanation de la structure financière paysanne Sofiprotéol qui est à l'initiative de la collecte des COV issues de la filière oléo-protéagineux. Cette filière regroupe les producteurs français de colza, tournesol, lin, pois, féverole et soja. Sofiprotéol qui dispose d'un sacré pactole financier s'est mué en groupe Avril. Et à coups de rachats de sociétés, ce dernier s'est aujourd'hui diversifié dans l'amont et l'aval des oléo-protéagineux, allant jusqu'à racheter les huiles d'olives de marque Puget. Le groupe Avril comprend notamment les sociétés Sanders, Matines, Saipol (bio-carburants) et investit dans l'extraction de protéines à partir de colza. Longtemps ce puissant groupe paysan a essayé de s'associer avec Cevital, mais à ce jour aucun projet n'a aboutit.

 

RENCONTRE BELHIMER-REBRAB

En ce mois de juillet, la presse rapporte une rencontre entre le ministre de la communication, le talentueux Amar Belhimer et Rebrab. Beaucoup ont supputé que cette renontre faisait suite à la violente campagne de presse du quotidien Liberté, propriété de Issad Rebrab,quant à une suposée incurie des autorités face à la pandémie du Covid-19. Si on en croit le communiqué ministériel faisant suite à cette réunion, l'objet en était la relance de projets industriels: "cette longue entrevue, qui s'est déroulée au siège du ministère, a permis d'évoquer les moyens d'une relance de l'économie nationale, à travers la stratégie du gouvernement qui consiste à encourager les entreprises économiques, satisfaire les besoins du marché national et se diriger vers l'exportation, tout en réduisant le volume des importations, étant donné les circonstances actuelles que vit le pays". On ne peut que s'en réjouir.

En effet, Cevital avait commandé à une entreprise chinoise le matériel pour démarrer une usine de trituration de graines d'oléagineux. Empêchés d'être débarqués dans le port de Béjaïa les 16 conteneurs de matériel l'avaient été dans le port de Skikda. Mais l'industriel avait été empêché de les utiliser pour vice de forme.

On peut espèrer que cet épisode est du passé et que cette unité de trituration sera, en partie, alimentée par des oléagineux locaux. A ce titre le groupe Avril pourrait apporter une aide précieuse comme c'est le cas en ce moment au Maroc.

 

La relance de la production d'oléagineux en Algérie, pourrait être l'occasion d'instaurer des COV au niveau de la filière en question et pourquoi pas, d'essayer de reproduire en Algérie la succes story de la filière française en s'y inspirant et en l'adaptant à nos conditions.

 

ENCADRE: LE GROUPE AVRIL EN TUNISIE

Initié et porté par le GOUVERNEMENT DE TUNISIE, ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat réunissant :

-les savoir-faire et compétences du groupe AVRIL et de ses filiales CRISTAL TUNISIE, LESIEUR, LESIEUR CRISTAL et SANDERS TUNISIE en matière de structuration et de développement de filières agro-industrielles ;

-les expertises reconnues dans les domaines de la production, de la transformation et de l’organisation de filières agricoles d’AGROPOL, organisme interprofessionnel de promotion et de coopération internationale de la filière française des huiles et des protéines végétales, et de TERRES INOVIA, l’institut technique des professionnels de la filière.

 

La valorisation des premières récoltes est assurée par les partenaires industriels suivants :

-Le groupe CARTHAGE GRAIN, seul triturateur en Tunisie, assure la valorisation des graines en huile et en tourteaux.

-Le raffinage est assuré par un raffineur tunisien.

-CRISTAL TUNISIE assure le conditionnement et la commercialisation de l’huile raffinée sous la marque LESIEUR.

-SANDERS TUNISIE assure de son côté la valorisation et la commercialisation des tourteaux de colza pour l’alimentation animale des élevages tunisiens.

HAMID HAMDANI: VERS UN SECOND SENATUS CONSULTE?

Djamel BELAID 25.06.2020

 

Mr A. Djerad a remanié son équipe ministérielle. Le poste de l'agriculture est confié à Mr Hamid Hamdani qui occupait jusqu'à présent au sein du MADR la direction centrale de l’organisation foncière et de la protection des patrimoines. A son poste, Mr Chérif Omari a courageusement supporté la tâche du secteur agricole avec les moyens et les orientations venues d'en haut. Ainsi, il a eu l'injonction du président Tebboune d'encourager le développement des cultures industrielles dans le grand sud, pari quelque peu improbable. Quelles seront les missions du nouveau ministre?

 

UN GOUVERNEMENT AUX ABOIS

La situation économique du pays est délicate. Il y a quelques mois, Mr Attar déclarait sur la même chaîne que les seules importations de gazoil nous coûtent 3 milliards de dollars et que la contrebande sur le carburant était du même ordre de grandeur. Quant aux prochaines augmentations des capacités de production de gaz naturel, elles ne pourraient que servir à tenter de couvrir la demande interne. C'est dire les défis qui attendent le pays.

Cependant l'absence de dettes fait qu'une bonne gouvernance pourrait être en mesure de nous faire franchir cette passe difficile. En matière agricole, le cap est mis vers la réduction des importations de produits alimentaires. Pour se faire la politique du gouvernement est de travailler plus de terres dont celles du grand sud. Si cette orientation est louable, elle ne doit pas faire oublier les autres dossiers du développement agricole: absence de marché officiel pour la location des terres agricoles, non encouragement à la création de coopératives agricoles, répartition inéquitable de la valeur ajoutée à la transformation des produits agricoles, absence de co-gestion avec les associations professionnelles, absence de syndicalisme autonome paysan...

 

APRES LES GPF, LES GPS

Si chaque ministre applique un programme gouvernemental, chaque grand serviteur de l'Etat possède des convictions. Cela a été le cas ou est le cas par exemple de personnalités telles Mme Nouria Benghabrit, MM Ferhat Aït Ali, A. Attar, Amar Belhimer... Dans le cas de Mr Hamid Hamdani, l'écoute attentive de ses interventions lors de ses différents passages sur les ondes de la chaîne III est très instructive. A ce titre elle est même quelque peu inquiétante concernant les terres arch et le satisfecit données aux forces qui tentent de s'accaparer ces terres en Algérie. Car, ne nous y trompons pas, la lutte de la paysannerie algérienne contre les colons confiscateurs des meilleures terres continue aujourd'hui, même si aujourd'hui les prédateurs ont changé de nature.

Ainsi, Mr Hamdani a indiqué que pour augmenter la production agricole, il était nécessaire d'identifier les ayants droits des terres arch sur les parcours steppiques. Cela, bien sûr, a-t-i rajouté en concertation avec les intéressés et les occupants actuels. Ce discours fait écho aux rédacteurs du senatus consulte des années 1863, lorsque le pouvoir colonial décida d'asseoir dans la législation coloniale la dépossession des fellahs algériens.

Questionné par l'animatrice, Mr Hamdani précisa que concernant la politique de concessions de terres, il serait tenu compte des jeunes mais également des Grands Projets Structurants (GPS). Le président Boumédiène avait tenté de nationaliser les Grands Propriétaires Fonciers (GPF), voilà qu'on prévoit d'encourager des aventuriers attirés par les subventions en tout genre liés aux projets de mise en valeur. Rappelons que dans ces projets la gratuité et quasi totale et concerne la terre, l'eau, le matériel d'irrigation, crédits. Que deviendrons ces méga projets lorsque l'Etat arrêtera de les subventionner? Les pivots resteront-ils à rouiller dans les sables comme à Adrar dans le cas du méga projet du CAAS?

 

HAMDANI, QUELLE VISION STRATEGIQUE?

Plus grave, parmi les propos du nouveau ministre, on note la persistance en la croyance d'une agriculture fortement centralisée administrativement comme garant de sa réussite. Ainsi, concernant les concessions non encore mise en valeur, il préconise la poursuite des commissions de contrôle de wilayas et les enquêtes de terrain pour débusquer les fraudeurs.

Si cette préoccupation est tout à son honneur, ne faudrait-il pas arrêter au sein du MADR, de monter des "usines à gaz" et appliquer des principes adoptés par la plupart des agricultures modernes? Les superficies des concessions étant connues, il suffit d'appliquer un barème d'imposition sur les bénéfices agricoles proportionnel à ces surfaces. Quitte à laisser un délai d'un à deux ans pour la mise en valeur. Quant à ceux qui sous-louent, pourquoi les criminaliser alors que dans un pays comme la France, les deux tirs des exploitants louent des terres? Il suffit d'instaurer un statut du fermage avec un loyer adapté aux potentialités de chaque région.

Poussé dans ses retranchements par l'animatrice, Mr Hamdani a indiqué que même dans le cas des terres privées les commissions de wilayas pourraient également enquêter sur le cas des terres non travaillées. Pourtant chacun sait que dans le cas des terres privées, outre des situations particulières, il s'agit également de tenir compte des coûts que représente la culture des céréales. Si l'Etat a consentit de nombreuses aides, il est du rôle du MADR d'impulser les moyens de mise en oeuvre de techniques d'agriculture en sec adaptées au milieu semi-aride et peu coûteuses. La répartition équitable de la valeur ajoutée issue de la transformation des produits agricoles ne saurait également être occultée.

 

LA TERRE A CELUI QUI LA TRAVAILLE?

Rappelons à nouveau, qu'une loi sur le fermage ainsi qu'une autre sur la constitution de société civile d'exploitation agricole (SCEA) seraient particulièrement adaptées au cas des terres en indivision qui pourraient être ainsi confiées légalement à un gérant désigné par les ayants droits. Comme le font remarquer les économistes A. Benachenou, Ali Daoudi ou Omar Bessaoud, il devient urgent de faire sortir de l'informel les agriculteurs locataires et donc que l'Etat statue sur les différents modes de faire valoir ayant cours dans les campagnes en instaurant un impôt équitable afin de parer aux effets de rente.

Appliquer le slogan "la terre à celui qui la travaille" peut se faire sous la forme de l'impôt foncier s'opposant aux positions de rente. Il n'est pas nécessaire de possèder la terre pour travailler, la louer peut suffire en présence d'une fiscalité adéquate. Sinon, le consommateur algérien devra payer le coût du travail de l'agriculteur et le coût d'achat de la terre.

Rappelons que la terre des fermes d'Etat est la terre des chouhadas. Cette terre auparavant spoliées par les Borgeaud, Bugeaud ou Dufourg et reconquises par la lutte d'indépendance. Cette terre peut être louée mais devra rester propriétée d'Etat au service des générations futures qui vivront sur cette terre d'Algérie.

 

Mais tout cela, bien que chargé des questions foncières, Mr Hamdani n'en a pas parlé ou à peine effleuré. Si ce n'est à un moment à propos d'une forme de fiscalité à établir. Quand à la préservation des terres agricoles du béton et du bitume, on aura noté les voeux pieux. Nous ne manquerons pas de poursuivre l'analyse de son discours.

Notons au crédit du ministre la volonté de compte sur l'intensification de la production des terres situées au nord en s'appuyant sur les connaissances agronomiques.

 

 

Omar Bessaoud. Economiste agricole : «Rompre avec le modèle agri-business»

Samira Imadalou El Watan 22 juin 2020

 

Omar Bessaoud est économiste agricole. Spécialiste des politiques publiques agricoles et rurales et auteur du livre AGRICULTURE ET PAYSANNERIE EN ALGÉRIE : De la période coloniale aux politiques agricoles et rurales d’aujourd’hui, il revient dans cet entretien sur le dossier de l’agriculture saharienne.

 

Il estime dans ce sillage que le coût des investissements dans le développement d’un modèle entrepreneurial dans la mise en valeur du grand sud sont très lourds. Investir de manière productive dans ces régions passe selon cet ancien chercheur au CIHEA (Institut agronomique méditerranéen de Montpellier) par une rupture avec le modèle agro-business qui n’a pas fait la démonstration de son efficience.

 

 

 

-Depuis quelques mois, le développement de l’agriculture saharienne fait débat. Engager l’Algérie dans ce vaste chantier est-il possible dans les conditions actuelles, notamment financières ?

 

Je confirme en effet que la question du développement de l’agriculture saharienne fait débat dans les milieux scientifiques et des techniciens depuis de très nombreuses années. Ce débat n’est fort malheureusement pas audible pour l’opinion publique pour des conditions politiques connues. Les orientations de politique économique ont toujours fait l’objet d’un monopole de cercles fermées, «cercles» qui n’ont jamais rendu compte des résultats souvent désastreux des décisions qui ont été prises. Le temps est venu d’ouvrir l’espace public aux citoyens qui revendiquent aujourd’hui d’être consultés dans les choix qui engagent l’avenir du pays.

 

Mettons de côté le débat technique relatif à la viabilité de cette agriculture de type nouveau, et abordons les possibilités de son développement dans un contexte économique marqué par une crise qui affecte les moyens de paiement. Cette crise est certes réelle, et nos ressources financières sont gravement affectées par la baisse des recettes d’exportation des hydrocarbures. Elle ouvre toutefois l’opportunité de repenser notre modèle de croissance agricole, et donc n’interdit pas de renouer avec des ambitions nationales de développement.

 

Vous le savez, l’aisance financière que le pays a connue n’a pas doté le pays d’un tissu économique robuste et favorisé l’investissement productif. La question ne réside donc pas exclusivement dans l’existence d’une rente pétrolière, mais fondamentalement dans l’usage que l’on en fait. L’Algérie a su dans le passé investir productivement cette rente qui était loin d’atteindre les montants des décennies 2000.

 

Le pays n’est pas dans la situation de 1986, où un endettement extérieur insoutenable se conjuguait avec des réserves de change inexistantes ; comme le soulignent certains experts, et je pense ici notamment à l’éclairante contribution de Saïd Ighilhariz dans votre quotidien, l’Algérie a toutes les potentialités pour dépasser les tensions budgétaires actuelles. Le ministre des Finances n’a-t-il pas déclaré, lors de la présentation de la loi de finances complémentaire 2020, que la relance économique était possible… pour autant que l’on ait une gouvernance plus éclairée de nos dépenses d’équipement et que la dette publique soit intelligemment investie ?

 

Les coûts des investissements dans le développement d’un modèle entrepreneurial dans la mise en valeur du Grand Sud sont effectivement très lourds : aménagement des périmètres (forages, électrification, pistes, brise-vent), achats des intrants, des matériels de culture et de récolte souvent importés, entretien et maintenance des matériels hydrauliques, des pièces de rechange, coûts du drainage et de la lutte contre la dégradation des sols, des installations des sites industriels pour la transformation, le stockage, la chaîne logistique de distribution…et ceci, sans garantir les résultats économiques.

 

Aussi, pour être complet, je pense qu’investir productivement dans le Grand Sud est possible, mais pour cela, il faut absolument rompre avec ce modèle agri-business qui n’a pas fait la démonstration de son efficience. L’alternative à penser est celle d’une rénovation et/ou à une refondation du modèle oasien existant, qui lui, a fait la preuve de son efficience économique, sociale et environnementale.

 

-Un office dédié à l’agriculture saharienne est-il nécessaire pour mener ce projet ?

 

Il me semble que cet office est une institution de trop… Je voudrais en effet faire remarquer qu’il existe déjà une agence, l’ANRH (Agence Nationale des Ressources hydrauliques) qui existe depuis près de 40 ans, et qui recouvre les fonctions que l’on veut assigner à l’Agence que l’on projette de créer. A titre de rappel, l’on note parmi les objectifs de l’ANRH, qu’elle a pour mission : «de réaliser un inventaire des ressources en sols destinés à être mis en valeur par l’irrigation et le drainage» ; «le suivi de la ressource au plan quantitatif et qualitatif ; la préservation, la protection et la sauvegarde de la ressource contre toutes formes de dégradation ; de réaliser des études spécifiques sur le plan régional» …Cette Agence dispose d’antennes régionales, y compris dans le Sud (Adrar, Ouargla).

 

L’actuel ministre de l’Hydraulique a même récemment évoqué la nécessité d’une réforme afin d’étendre son action, y compris dans les domaines de la recherche scientifique. En cette période de crise budgétaire, pourquoi dédoubler une Agence qui bénéficie, il faut le souligner, d’un capital de connaissances et de compétences avéré sur l’agriculture saharienne. Les études qu’elle a conduites, en coordination avec l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), et dont l’Algérie est membre, la désigne naturellement comme l’institution clé, ce qui n’écarte pas l’hypothèse de son redéploiement (ou de sa réorganisation) sur le terrain, en coordination avec les autres ministères (Agriculture et Développement rural et le ministère délégué à l’Agriculture saharienne, environnement), l’Office des terres agricoles

 

-N’y a-t-il pas lieu d’abord d’évaluer ce qui a été fait auparavant dans le cadre des différents plans de développement et de tirer les leçons des expériences menées à travers le monde dans ce domaine avant de se lancer dans ce projet ?

 

Cette question de l’évaluation est fondamentale, et tout projet futur de relance de l’agriculture saharienne devrait impérativement faire l’objet d’une évaluation de l’expérience passée, et celle-ci doit être collective et le plus large possible. De très nombreuses recherches et études documentent la mise en valeur du sud du pays réalisées au cours de ces trente ou quarante années (depuis l’APFA de 1983), autant sur ses acquis (émergence de nouvelles exploitations, investissements et innovations sociales et techniques ayant autorisé une augmentation des surfaces irriguées et des productions de fruits et légumes), que sur les limites auxquelles se sont heurtées, notamment les grandes exploitations agricoles : investissements lourds (forages, rampes-pivots, matériels de labours ou de récolte, serres…) et peu efficients, remontée des sels et pollution des terres, rampes-pivots oxydés rongés par le sel et dont les carcasses abîment les paysages locaux, faible rentabilité des cultures stratégiques du fait des coûts excessifs (céréales), absence d’installation des acteurs sur les terres et recours à une main-d’œuvre aux conditions de vie précaire (migrants africains)…

 

L’enquête que nous avions menée en 1990 sur les exploitations agricoles de la wilaya d’Adrar, dans le cadre d’une étude du CENEAP, avait conclu que la forme la plus robuste qui avait été constatée était une exploitation comprise entre 5 et 20 ha, gérée par des ménages familiaux, résidants sur l’exploitation et ayant reproduit et modernisé (notamment sur les techniques d’irrigation) en partie le système polyculture associé à un petit élevage et à des plantations de palmiers ou d’arbres fruitiers. Maîtrisant parfaitement leurs milieux, ces exploitants en majorité d’origine oasienne avaient rénové avec beaucoup d’intelligence l’écosystème oasien.

 

Nous signalons enfin deux études de l’OSS (2008 et 2014) conduites avec les collaborations de l’Agence Nationale des Ressources Hydraulique (ANRH) fournissent des éléments d’évaluation extrêmement instructifs dont il faudra tenir compte avant de définir les nouvelles étapes dans la mise en valeur des terres du sud du pays.

 

Les expériences des périmètres de Gassi Touil, d’Abadla dans le pays, de l’Arabie Saoudite ou de la Libye sont là pour nous montrer ce qu’il ne faut pas reproduire. Sofiane Benadjila, agronome averti et expert, a décrit dans une récente contribution ces expériences et fait état des raisons de leurs échecs. Cette contribution a déconstruit un mythe de l’eldorado californien entretenu par les tenants de la mise en valeur à grande échelle. La Californie n’est pas un désert au climat aride : c’est un territoire agricole au climat méditerranéen, disposant des terres fertiles et des eaux renouvelables. L’Arabie Saoudite a consommé en 3 décennies son capital environnemental et a abandonné depuis plus de 10 ans son rêve californien. En Libye, le projet de création de la grande rivière artificielle en exploitant la nappe du Continental intercalaire s’est également heurté à des problèmes économiques, techniques et environnementaux qui ont également signé son échec.

 

-Quel serait l’impact sur l’exploitation des ressources hydriques dans le Sud ?

 

«La première étude de l’OSS (2008) indiquait déjà que les puits et les forages profonds dont certains descendaient à plus de 1000 m s’étaient multipliés au cours des trente dernières années…Chaque année, plus de 2,5 milliards de mètres cubes d’eau sont ainsi ponctionnés – contre seulement 600 millions de mètres cubes en 1970 – pour alimenter les villes et villages en eau et surtout, les périmètres d’irrigation… » (OSS, 2008).

 

La première étude de l’OSS (2008) observait déjà en 2008 qu’il y avait une surexploitation de ces nappes profondes… Des consommations jugées excessives avaient entraîné un abaissement généralisé du niveau piézométrique, et de nombreux puits artésiens et sources naturelles, autour desquels s’étaient développées les oasis, étaient sur le point de se tarir. Il faut savoir que chaque hectare attribué au Sud s’accompagne en moyenne d’une affectation/consommation d’eau comprise en moyenne entre 10 000 et 15 000 m3 d’eau par ha et par an, et même davantage pour les productions industrielles. L’étude révélait que Biskra et El Oued comptaient parmi les régions où la nappe était la plus vulnérable. Avec un doublement de la population entre 2000 et 2030, et en doublant les superficies (de 170 000 ha en 2000 à 340 000 ha en 2050), l’on pourrait atteindre 5 milliards de m3 d’eau additionnelle prélevée sur la nappe, ce qui accentuait l’écart entre l’offre d’eau disponible et la demande.

 

L’OSS notait, par ailleurs, que les eaux de ces nappes sont minéralisées : sur le Complexe terminal, elle contient 2 à 5 g de sel par litre et sur le Continental intercalaire 1 à 4,5 g de sel par litre. Mal drainée, l’eau laisse après irrigation un résidu salin qui détériore les sols cultivables. Ces rabattements augmentaient ainsi le risque de percolation des eaux salées du chott dans la nappe et la salinisation. Le constat tiré d’une deuxième étude de l’OSS (2014), et qui s’est appuyé sur une enquête de terrain portant sur les territoires agricoles de Biskra, Oued Souf, Adrar et Oued Rhir, est quant à lui sans appel : «En cinq décennies, l’exploitation des eaux du SASS a quadruplé en faisant basculer le système dans un état de surexploitation critique depuis les années 1980 passant de prélèvements de 0,6 milliards de m3/an au début des années 1970 à 2,7 milliards de m3/an alors que la recharge du système est estimé à 1 milliard de m3/an. Cette dynamique de surexploitation est clairement avérée d’un point de vue qualitatif et quantitatif, notamment par le tarissement de plusieurs sources, la réduction de l’artésianisme, phénomène naturel de jaillissement d’eau souterraine à la surface du sol, mais aussi par la dégradation de la qualité des eaux par salinisation.

 

Le changement climatique fait partie d’un ensemble de facteurs, qui commandent et aggravent cette situation d’augmentation des volumes d’eau d’irrigation par hectare.»

 

Avant de mettre en place des applications numériques pour aider, comme l’affirme le ministère de l’Agriculture, «à avoir une meilleure visibilité sur ce qui existe sur le terrain en termes de foncier ainsi que sur le choix des cultures à développer», tirons d’abord les enseignements des résultats obtenus par des outils satellitaires d’observation modernes. Ces résultats concluent que l’accroissement des productions attendu de l’extension des superficies irriguées n’est donc pas aisément réalisable compte tenu des défis environnementaux et de la nécessaire préservation de toute forme de vie dans les territoires oasiens où l’eau est une ressource vitale.

 

-Au final, quel avenir pour l’agriculture saharienne en Algérie et quel apport pour les exportations hors hydrocarbures ?

 

Sur l’avenir, une première certitude : l’approche des gouvernements antérieurs qui consistait à concéder des grandes surfaces dans le Sud et à confier à des investisseurs privés le soin d’assurer la sécurité alimentaire du pays a été coûteuse et n’a pas réduit d’un iota notre dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. La seule logique à laquelle obéissait cette stratégie était une logique rentière avec son lot d’exploitation minière de nos ressources, une perte de notre souveraineté alimentaire (dépendance en semences, en machines, produits vétérinaires, matériel génétique animal, en pesticides). Cette voie a fait la fortune de firmes privées étrangères, d’importateurs et de pseudo-investisseurs nationaux qui ont émargé sur les fonds publics octroyés ou été candidats aux crédits des banques.

 

Une deuxième certitude : il faut sortir de ce modèle prédateur et s’orienter vers un modèle d’exploitation de nos ressources en eau qui s’inspire du modèle oasien traditionnel qui a été durable, car pour paraphraser le philosophe Sénèque, c’est le passé [qui] doit [nous] conseiller l’avenir envisagé pour l’agriculture saharienne.

 

Nos ancêtres nous ont, en effet, légué des systèmes agricoles relativement durables en dépit des contraintes de toute sorte auxquelles ils ont été confrontés : regardons donc avec humilité mais aussi sans nostalgie ou archaïsme cet héritage, et faisons l’effort de transformer les visions… L’avenir de l’agriculture saharienne est dans l’extension et l’aménagement du modèle oasien, là où les sols et l’eau le permettent, soit comme l’avancent certains experts (Saci Belgat) à peu près 200.000 ha à court terme.

 

L’on se doit de mobiliser le travail de milliers d’exploitants oasiens, de leurs enfants (certainement mieux instruits) pour étendre avec mesure les surfaces irriguées en adoptant des systèmes techniques fondés sur les connaissances nouvelles relatives aux sols, aux plantes, aux arbres (palmiers-dattiers et fruitiers), aux animaux et à leurs associations. Les vocations des systèmes oasiens qui étaient d’assurer la sécurité alimentaire des familles et l’approvisionnement de leurs territoires doivent être préservées.

 

Ces systèmes étaient soucieux de leur autonomie alimentaire, de l’entretien de leurs patrimoines génétiques animal ou végétal. Ils ont été fondés sur une connaissance de leurs terroirs et de pratiques techniques ingénieuses répliquées avec plus ou moins de bonheur dans le but de reproduire la fertilité des sols. De nouvelles révolutions techniques agricoles en maturation – l’agroécologie associée au recours au numérique – peuvent être adaptées pour faire face aux défis du futur.

 

Pour nous résumer, il conviendra de s’intéresser, à ce que ce grand auteur de la Méditerranée Fernand Braudel appelait son «rez-de-chaussée», c’est-à-dire à ces petits producteurs, aux commerces de proximité, aux ateliers de réparation et aux petites entreprises de conditionnement et de transformation qui, en amont ou en aval, irriguent et entretiennent la vraie économie de marché.

 

Avant d’aborder les marchés extérieurs, commençons par accorder une priorité au commerce local de proximité, par aller à une conquête du marché intérieur. L’agriculture oasienne devra à l’avenir renouer avec les liens d’échanges avec l’Afrique subsaharienne. Engageons dès lors l’agriculture saharienne dans des productions à haute valeur ajoutée bénéficiant des signes de qualité (dattes et leurs dérivés, produits condimentaires, henné, fruits et tomates séchés, huiles essentielles…).

 

L’avenir de l’agriculture saharienne ne peut être envisagé sans la nécessaire valorisation des patrimoines historique, architectural, culturel, culinaire, paysager et religieux. L’activation et la transformation en actifs économiques de ces ressources patrimoniales sont des objectifs réalistes : le tourisme (national et international) constitue une voie à explorer.

 

Les revenus issus d’une offre touristique spécifique contribueront ainsi, non seulement à stabiliser des populations rurales tentées par des migrations dans les agglomérations urbaines, mais aussi à améliorer leur bien-être.

« La sécurité alimentaire est sous la menace de la dégradation des sols »…

« La sécurité alimentaire est sous la menace de la dégradation des sols »

La lutte contre la dégradation des terres est un enjeu planétaire crucial qui donne un caractère d’urgence à la transition écologique de l’agriculture, affirme un collectif dont font partie Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand.

De l’état des sols dépendent les biens que nous consommons, l’occulter serait fatal. Dans une multitude d’écosystèmes locaux, les sols retiennent ou filtrent l’eau, hébergent la biodiversité, élaborent la fertilité nécessaire à la production agricole, fournissent des matériaux et des fibres. Leur contribution est aussi essentielle à la qualité de l’air et à celle des paysages sur lesquels se posent nos yeux.

Les sols sont vivants, et s’y élabore en silence le potentiel du futur. Il faut environ cinq cents ans pour former 5 centimètres de sol, et la faune qu’il comprend comptabilise 25 % de toutes les espèces décrites sur la terre. Le volume d’une seule cuillère à café de sol contient des milliards de micro-organismes tous nécessaires à la vie !

Plus de 3,5 milliards d’hectares de terres sont dégradés dans le monde et risquent de devenir impossibles à cultiver. Dans les zones arides qui comptent pour 44 % de la surface terrestre émergée, le phénomène est massif. En Afrique, par exemple, il touche 65 % des terres cultivables. Partout, la dégradation des terres met en péril les modes de vie des personnes qui dépendent de l’agriculture. Leur présent est difficile et leur avenir incertain.

Les causes multiples de la désertification

Ce processus est qualifié de « désertification ». La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification définit ce terme comme « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines ». La désertification diminue chaque seconde les potentialités productives des sols sous toutes les latitudes.

Les causes de la désertification sont multiples, mais les activités humaines en sont les plus grandes responsables. Défrichements abusifs, labours excessifs, exposition de la faune du sol à l’air et au soleil, excès d’irrigation, épandage de pesticides et d’engrais chimiques, destruction de la faune, monoculture, fuite de l’humus des sols et perte de leur fertilité… aucune civilisation n’a survécu à la mort de ses sols.

Dans les enjeux environnementaux globaux, la mère de toutes les fragilités et de toutes les batailles demeure la lutte contre la dégradation des terres. Elle est pressante car les agressions ont atteint leur point de basculement. L’Objectif du développement durable (ODD) n° 15 [17 objectifs à l’horizon 2030 ont été adoptés par l’ONU en 2015] en fixe un excellent cadre à trois niveaux : éviter de dégrader, réduire la dégradation qu’on ne peut éviter, restaurer les terres dégradées pour atteindre la neutralité, soit « un état où la quantité et la qualité des ressources terrestres nécessaires au soutien des fonctions et services écosystémiques et au renforcement de la sécurité alimentaire restent stables ou augmentent au sein d’un écosystème ».

Reconnaissance par les rapports scientifiques

Dans les perspectives du « jour d’après » évoqué en ces temps de crise sanitaire et pour agir « contre la réintoxication du monde », des leviers existent. Parmi eux, les plans d’action nationaux élaborés par de nombreux Etats pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres doivent bénéficier d’un soutien particulier.

Une première bonne nouvelle est la reconnaissance du problème par différents rapports scientifiques parus en 2019. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) insiste sur le rôle-clé des terres dans le système climatique : « Les sols, second puits de carbone à l’échelle mondiale après les océans, peuvent contribuer massivement à l’atténuation et à l’adaptation aux changements climatiques. »

De même la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) souligne que, concernant la dégradation des terres, « le coût de la perte induite des espèces et services écosystémiques s’élèverait à au moins 10 % du PIB mondial annuel ». Enfin, le groupe d’experts du Comité des Nations unies sur la sécurité alimentaire (CSA) s’attache aux liens entre la santé des sols et l’amélioration de la santé écologique et humaine.

Reconnaisance de l’agroécologie comme alternative

Alors que près de la moitié des systèmes cultivés sur terre se situent dans les zones arides, la sécurité alimentaire est sous la menace de leur dégradation. L’insécurité alimentaire qui en découle constitue un facteur majeur de pauvreté qui conduit partout à des instabilités sociales et politiques. Des terres dégradées mènent à des vies dégradées. L’ONU estime que la désertification, les pénuries d’eau et la baisse de la production agricole pourraient entraîner la migration forcée de 50 à 700 millions de personnes d’ici à 2050.

Une seconde bonne nouvelle consiste en la reconnaissance progressive de l’agroécologie comme alternative, au vu de l’extrême fragilité des systèmes alimentaires avérée par la crise due au Covid-19. Son approche et ses méthodes, alliant agronomie, écologie et social, permettent de répondre aux besoins de la production agricole et alimentaire tout en évitant les effets délétères de l’agriculture conventionnelle. Les paysannes et les paysans qui pratiquent l’agroécologie sont des acteurs majeurs du maintien des patrimoines nourriciers tout en contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité. Elles et ils assurent une production alimentaire nutritive, la durabilité environnementale et une meilleure résilience socio-économique à l’échelle des territoires.

Alors qu’elle est hautement résiliente, l’agroécologie souffre surtout du manque de ressources financières et matérielles, et d’un cadre institutionnel favorable. Cette situation est aggravée par la volatilité des prix agricoles et la spéculation des denrées sur les marchés‎ internationaux. La transition écologique de l’agriculture est indispensable à la lutte contre la désertification et la dégradation des terres. Elle ne peut se faire sans les paysannes et les paysans qui pratiquent l’agroécologie, et les politiques commerciales doivent les y aider, et non leur nuire. C’est urgent.

Premiers signataires : Monique Barbut, ancienne secrétaire exécutive de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification ; Yann Arthus-Bertrand, président de la Fondation GoodPlanet ; Omar Bessaoud, administrateur scientifique au CIHEAM IAMM ; Marc Bied-Charreton, président d’honneur du Comité scientifique français de la désertification ; Lydia Bourguignon, directrice du Laboratoire d’analyse microbiologique des sols ; Patrice Burger, président du Centre d’actions et de réalisations internationales (CARI) ; Claire Chenu, coordinatrice du Programme européen sur la gestion durable des sols agricoles (EJP SOIL) ; Juliette Compaoré, présidente du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (Burkina Faso) ; Marc Dufumier, professeur honoraire à AgroParisTech ; Michel Eddi, président directeur général du Cirad ; Emile Frison, membre du panel d’IPES-Food ; Nicolas Hulot, président d’honneur de la Fondation pour la nature et l’homme ; Philippe Jahshan, président de Coordination SUD ; Emmanuel Poilane, président du Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID) ; Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement ; Goundo Sissoko, présidente du Réseau des femmes pour les droits environnementaux (Mali) ; Mariam Sow, secrétaire exécutive d’ENDA Pronat (Sénégal) ; Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable France ; Michel Vampouille, président de Terre de liens ; Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme.

La liste complète des signataires est accessible en cliquant sur ce lien

 
 
CHERIF OMARI RECONDUIT DANS SES FONCTIONS. RENFORCER LA SECURITE ALIMENTAIRE DU PAYS. تحسين الأمن الغذائي في البلاد
 

Djamel Belaid·Jeudi 2 janvier 2020.

 

Mr Chérif Omari vient d’être reconduit dans ses anciennes fonctions de ministre de l’agriculture. De par son parcours au sein du MADR, pour cet agro-économiste, les questions agricoles sont maîtrisées sur le plan technique. La question qui reste posée concerne l’orientation de la politique agricole: agriculture familiale et durable ou agriculture entrepreunariale reposant sur les subventions publiques. Irons nous vers une agriculture qui réduit les importations agricoles ou vers une politique dispendieuse tournée vers l'export?

 

LES MISES EN GARDE DE PLUSIEURS EXPERTS

Ces dernières années, le secteur agricole a connu de nets progrès dans de nombreuses filières. Cela, grâce à une politique de subventions On consultera à ce propos, le cas de la filière lait et celle de la tomate industrielle étudiée par le Pr Ali Daoudi de l’ENSA.

Plusieurs experts dont le Pr Slimane Bedrani ou Omar Bessaoud ont, dans de récents articles, relevé les nombreux dysfonctionnements dont souffre le secteur: dirigisme administratif pour le premier, danger de l’agriculture entrepreuniale pour le second. A propos de l'approche participative en zone steppique, l'universitaire Abdelkader Khaldi note que "les communautés acceptent de coopérer pour peu que les pouvoirs publics leur fassent confiance et les associent pour protéger leur patrimoine commun. Dans le cas du Maghreb, l’agro-économiste Denis Pommier, critique l’absence d’implication des agriculteurs dans la définition et la mise en oeuvre des politiques agricoles. On le voit donc, les défis que doit relever Mr Omari n’en sont que plus grands.

 

BAISSE DES MOYENS BUDGETAIRES DE L’ETAT

Dans ses premières déclarations, le président Tebboune a été clair; les importations ont atteint un niveau intolérable. Le ministre de l’agriculture aura comme mission de réduire les importations alimentaires. Dans ce domaine plusieurs visions s’opposent: agriculture entrepreunariale au détriment de l’agriculture familiale, développement durable au détriment d’une utilisation inconsidérée des ressources naturelles dont les réserves en eau, satisfaction des besoins locaux contre volonté exportatrice.

A propos du foncier, s’affrontent deux visions privatisation des terres arch et des terres publiques ou utilisation de ces surfaces au bénéfice de tous. L’impératif de réduction des importations va exacerber ces affrontements. Les tenants d’un ultra-libéralisme ne manqueront pas de tenter de faire avancer leurs positions.

 

CHANGER LES MAUVAISES HABITUDES

Mais plus grave est cette habitude, fortement ancrée dans les structures agricoles, de négliger la participation des agriculteurs. Les exemples les plus flagrants sont illustrées par les CCLS et les “Sarl Cassap”. Ces structures étatiques possèdent au niveau de leur dénomination le terme de “coopérative” alors qu’il n’en est rien dans la réalité. Le directeur de ces structures est nommé par le ministère et il n’existe ni achat de parts sociales ni élection en assemblée générale d’un conseil d’administration possédant les pleins pouvoirs.

Autre exemple, il n’existe pas de réel syndicalisme agricole. Les syndicats libres sont interdits. Pour beaucoup d'agriculteurs, l’UNPA reste une coquille vide.

Cette situation a créé des façons de faire dont est imprégnée l’encadrement agricole. Et pour beaucoup de cadres honnêtes cette situation est devenue la normalité. Ainsi pour la plupart des cadres, il est inimaginable que ce soit des agriculteurs élus qui puissent recruter leurs techniciens. Le ministre saura-t-il et pourra-t-il insuffler un vent nouveau?

 

CHERIF OMARI, QUELLE FEUILLE DE ROUTE?

Le ministre aura pour mission de réduire les importations de produits alimentaires, mais quels pouvoirs de réforme lui accorderont le président Tebboune et le premier ministre? La baisse des revenus des hydrocarbures, fait que dans deux ans, le pays risque de faire appel au FMI. Mr Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, a à plusieurs reprises alerté sur la gravité de la situation économique du pays. On imagine ce que serait la recette du FMI: privatisations, réductions des subventions ainsi que des effectifs de fonctionnaires avec à la clé risque de révolte sociale.

Cette optique pourrait amener les pouvoirs publics à plus de volonté de réforme dans un secteur agricole sclérosé et fonctionnant sur le modèle nord-coréen. En effet, dans le cas du secteur céréalier ni les organismes de collecte (CCLS) ni les agriculteurs ne peuvent moudre leurs grains. Il s'agit là d'une aberration. Quant aux moulins privés, ils sont totalement déconnectés des exploitations agricoles dans la mesure où leur approvisionnement passe par l’OAIC. Certes, il s'agit d'éviter toute spéculation sur une denrée de base. Mais cela nous oblige-t-il à rester dans des schémas sclérosés?

Dans le domaine du foncier, il n’existe pas de statut du fermage. Comment dans ces conditions sécuriser l'acte d'investissement dans le secteur agricole? En Algérie, le fermier qui investit en agriculture en louant des terres est par définition classé dans l'informel.

Le ministre aura-t-il la possibilité à s’attaquer à ces goulots d’étranglement? Si ce n’est pas le cas, les efforts des pouvoirs publics pour réduire les importations agricoles resteront vains.

 

MIEUX REPARTIR CONCESSIONS ET SUBVENTIONS

Mais la façon dont les dysfonctionnements actuels peuvent être combattus peut se faire également en favorisant les petites et moyennes exploitations. Ce sont ces entreprises qui créent de la richesse. Chacun connaît les cas de l’attribution de concessions de terre portant sur des milliers d’hectares à de pseudo-investisseurs. La presse a même révélé le cas d’entreprises américaines fantoches qui promettaient monts et merveilles. La politique du MADR devra donc mieux cibler l’attribution des concessions et des subventions. Celles-ci doivent aussi être dirigées vers les petites exploitations agricoles. Mais, rappelons le, nombre d’entre elles restent cantonnées dans l’informel du fait de l’inexistence d’un statut du fermage.

 

MIEUX REPARTIR LA VALEUR AJOUTEE

Dans le cas de la transformation des produits agricoles, de véritables empires sont en train d’être constitués avec l’argent du contribuable. Les exemples sont nombreux. C'est le cas du lait avec la Laiterie Soummam ou de Danone Djurdjura, dans les céréales avec le groupe Benmor qui a même pensé un temps investir dans la boulangerie industrielle.

Les laiteries et moulins privés prospèrent grâce aux subventions publiques. Et cela sans qu’aucun effort ne soit réalisé par le MADR afin que les agriculteurs puissent également se lancer dans la transformation de leur production. A terme, ce kidnapping de la valeur ajoutée au profit des seules entreprises privées ne peut qu'affaiblir les revenus des éleveurs laitiers et faire qu'ils se détournent de cette activité. En effet, le budget de l'Etat ne permet plus d'augmenter les subventions aux éleveurs.

Il est par ailleurs anormal que l’Etat ne demande pas des comptes à l’industrie de l’aliment du bétail et du secteur de l’agro-transformation. Il est anormal que ces industriels n’encadrent pas techniquement les agriculteurs afin de favoriser la production locale. Ces industriels bénéficient d'un marché protégé de 42 000 000 de consommateurs. L'Etat, en la personne de Mr Omari, doit exiger que ces industriels intégrent plus de matière première locale. On ne peut plus accepter le diktat des fabriccants d'aliments du bétail dès la moindre réduction des importations de maïs et de soja. Leur chantage à l'emploi doit être combattu. Il est du devoir de ces fabricants privés de soutenir les agriculteurs pour produire localement triticale et féverole afin contribuer à baisser les importations.

 

RELEVER LE NIVEAU TECHNIQUE DE L’ENCADREMENT

Ces dernières années, si des initiatives sont prises par l’encadrement, dans la majorité des cas, techniquement l’encadrement est à la traîne. Chacun connaît des cas concrets dans son domaine de compétence. Dans le cas des céréales par exemple, le semis direct est quasi inconnu. Idem concernant le désherbage mécanique en grande culture. Un expert australien a pu dire que le secteur céréalier possédait 30 années de retard. Dans le cas des fourrages, une innovation telle l’enrubannage ne provient pas des instituts techniques du MADR mais de concessionnaires privés.

Cette situation nécessite de revoir la vulgarisation agricole mais aussi les relations avec les firmes locales d’agro-fourniture et la coopération technique avec l’étranger. Mr Omari aura-t-il les moyens pour dynamiser les instituts techniques dépendant de son ministère? Doit-on continuer à fonctionnariser et à accorder une éternelle sécurité de l'emploi à la recherche agronomique ou rechercher une politique dynamique favorisant les compétences?

Dans cet ordre d’idée, le ministre pourra-t-il arracher la possibilité que des subventions (pour des postes budgétaires liés à des missions de 2 à 3 ans) soient attribuées à des associations professionnelles représentatives afin que ce soit des élus paysans qui recrutent leurs techniciens? Ces derniers ayant alors “obligation de résultats”. Il nous faut en finir avec cette politique consistant à toujours fonctionnariser l’encadrement agricole.

 

FONCIER, PROTEGER LES TERRES DE LA SPECULATION

Parmi les questions relatives au foncier, il est urgent de respecter l’esprit des terres arch et de ne pas les laisser tomber entre les mains de spéculateurs. Par ailleurs, afin de sécuriser l’acte de location de terre, l’instauration d’une loi sur le fermage est d’une urgence cruciale. Comme l’est également la définition de formes juridiques pour les exploitations familiales afin de les protéger du morcellement suite aux transitions au cours des générations. On consultera à cet égard les travaux du Pr Omar Bessaoud et ses entretiens accordés à la presse dont El Watan.

 

SUCRE, HUILE LE SCANDALE DU TOUT IMPORTATION

Concernant le raffinage de l’huile brute importée et du sucre roux importé, rien n’est fait pour développer un embryon de production nationale. Cette situation permet à des sociétés privées de se développer et de constituer des empires au détriment de l’intérêt national. C’est par exemple le cas de Cevital qui n’a jamais produit localement le moindre gramme de sucre ou d’huile. En la matière, Cevital est le roi de l’import. Cette situation est anormale lorsque l’on sait que notre voisin marocain produit 50% de ses besoins en sucre à partir de bettervae à sucre.

 

LE MYTHE DES EXPORTATIONS AGRICOLES

Actuellement le mot d’ordre du MADR est d’exporter les surplus agricoles. Comme si la vocation de l’agriculture algérienne était de nourrir Européens, Qatari et Mauritaniens. Lors de la dernière foire de la production nationale, Lounis Hammitouche, PDG de la Laiterie Soummam, a demandé au président Tebboune plus de terres et de moyens de transport pour exporter plus de yaourts au Qatar et en Libye. Il est à rappeler qu’à part les dattes et quelques autres produits de niche, il est illusoire de vouloir exporter sans porter atteinte au milieu naturel. Nombreux sont ceux qui oublient la nature aride et semi-aride du pays. L’eau et les sols agricoles sont insuffisants. En plusieurs endroits du pays, le niveau des nappes a baissé. Quant à l'eau de la Mitidja, sa teneur en nitrates dépasse la norme autorisée des 50 mg/l. L'utilisation des ressources naturelles doit donc se faire de façon durable.

En cas d’excédents agricoles, il s’agit pour le MADR de savoir orienter les producteurs vers d’autres cultures. Avec les excédents de pomme de terre de consommation, pourquoi ne pas proposer aux agriculteurs de produire de la betterave à sucre ou de la pomme de terre fécule afin de fabriquer du sirop de glucose?

 

ANTICIPER LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

A l'heure où dans l'hémisphère sud, dans l'été australien, les températures atteignent 50°C et que les forêts se consument dans de gigantesques incendies, le MADR saura-t-il anticiper le réchauffement climatique? Car, ne nous voilons pas la face, dorénavant des températures de 44°C seront de retour chaque été à Alger, Oran ou Tizi-Ouzou.

La sagesse voudrait que dans de telles conditions on privilégie la production de protéines végétales moins consommatrices en eau que les protéines animales. Toute une batterie de mesures devraient être aussi adoptées.

 

CHERIF OMARI, OSER INNOVER?

C’est sur tous ces points que chacun devra être attentif afin de juger l’action du ministre. Ce dernier, et les autorités de tutelle, seront certainement l’objet de groupes de pression (lobby laitier, lobby des importateurs d’aliments du bétail, du sucre et de l’huile, lobby des moulins privés, lobby des “exportateurs”, lobby de la privatisation des terres arch, ...). Comme à chaque fois, ils utiliseront à leur profit l'argument du risque de pénuries et des licenciements pour cause de matière première importée.

 

Lors de la dernière foire de la production nationale, chacun aura pu voir Lounis Hammitouche le PDG de Laiterie Soummam, se plaindre lors du passage sur son stand du président Tebboune. Il a réclamé plus de terres agricoles et plus de moyens de transport pour exporter ses yaourts vers le Qatar, la Mauritanie et même le Canada! Mais le plus grave dans l'affaire est que le président Tebboune ait promis le développement de moyens de transports maritimes par "cargo". Mr Omari aura la délicate mission d'expliquer à la direction politique du pays ce qu'est une agriculture durable, une agriculture tournée, avant tout, vers la satisfaction des besoins du pays.

Aussi, le Hirak ne doit pas donner un chèque en blanc au ministre et au gouvernement. Il doit être vigilant et doit être l’aiguillon pour une réduction des importations, un développement agricole durable au service du pays et plus d'emploi agricole pour les jeunes

 

 

CHERIF OMARI: BLE TENDRE, CE N'EST PAS UN PROBLEME DU SEUL SECTEUR AGRICOLE

ALGERIE, COMMENT REDUIRE NOTRE CONSOMMATION DE PAIN?

Djamel BELAID 21 septembre 2019

 

Au milieu des années 80, au sein de l'institut agronomique de Batna, j'ai eu le plaisir de travailler aux côtés du Pr Amor Hallitim. Nous étions un groupe de jeunes diplômés et étions friands de discussions à bâtons rompus sur différents sujets scientifiques avec cet éminent universitaire. Il avait connu l'activité des laboratoires de recherche à l'étranger. Un jour, ce pédologue de renom, nous a fait remarquer que lors d'un voyage en URSS dans les années 70, il avait remarqué qu'il y avait du pain de couleur noire. Cela a été une découverte pour nous, si habitués au pain blanc de la baguette parisienne confectionnée par nos boulangers. A la place de ce pain blanc, ne faudrait-il pas aussi penser à des pains avec d'autres compositions? Mais aussi manger plus de légumes? Voire, n'accorder le soutien des prix qu'aux familles nécessiteuses détentrices d'une carte à puces spécifique comme cela se pratique déjà en Egypte? Ce serait le moyen pour réduire la facture annuelle de 1 600 000 000 $ d'importation de blé tendre. Mr Chérif OMARI l'a récemment rappelé: "le blé tendre, c'est un problème national. Il faut un grand chantier. Et ce n'est pas au secteur de l'agriculture tout seul" de le résoudre.

 

FABRIQUER DU PAIN MOINS BLANC

Afin de fabriquer des pains moins blancs, il existe différentes possibilités.

 

Incorporer plus d'issues de meunerie

 

Actuellement les baguettes de pain sont confectionnées avec de la farine de blé tendre. Il pourrait être possible d'y ajouter une part d'issues de meunerie (son). Pourquoi vouloir absolument travailler uniquement avec de la farine type 55? En effet, il existe 6 principaux types de farine* en partant de la plus « pure ». Il s'agit donc de proposer au consommateur des pains complets ou semi-complets.

Type 45 : Farine blanche à pâtisserie ou « fleur de farine » destinée à la pâtisserie.

Type 55 : Farine blanche ordinaire destinée aux pains blancs, pâtes à tarte et pizzas.

Type 65 : Farine blanche pour pains spéciaux et pizzas.

Type 80 : Farine bise ou semi-complète pour les pains spéciaux.

Type 110 : Farine complète pour pains bis et pains complets.

Type 150 : Farine dite intégrale pour pains au son.

Incorporer de l'orge dans la farine de blé tendre

On l'oublie souvent, mais l'Algérie est un grand producteur d'orge. Notre climat se prête particulièrement bien à cette céréale dont le grain mûrit avant les grosses chaleurs de fin juin. Malheureusement, l'orge produite est destinée majoritairement à nos moutons, vaches et poules. Pourtant, riche en fibres de beta-glucanne, l'orge et l'avoine ont des vertus diététique internationalement reconnues – même par la très sévère FDA américaine. Elle réduit l'absorption intestinale des graisses et réduit donc les maladies métaboliques.

Il est également possible de mélanger à la farine de blé tendre de la farine de pois-chiche. En matière de pâtes alimentaires, il existe déjà des ajouts d'épinards qui donnent une couleur vertes aux spaghettis, coquillettes et autres nouilles.

Notons, que plus d'utilisation d'orge en consommation humaine ne serait pas une trop grande concurrence pour l'élevage ovin. En effet, il est possible de réduire les besoins en orge des animaux. Des travaux menés dès la fin des années 70 à l'ENSA (ex-INA) ont montré qu'en ajoutant de l'urée (engrais azoté largement présent dans les exploitations) à de l'orge en grains, on améliore notablement la valeur des rations des animaux. Malheureusement, cette pratique simple est méconnue des éleveurs. En effet, il n'y a pas de techniciens de terrain leur expliquant qu'un animal a des besoins en énergie (orge) et en azote (fourrage vert ou urée).

 

MANGER PLUS DE LEGUMES

 

Par quoi remplacer le pain? Par des légumes! Le problème pour les ménages à faible revenu est leur prix souvent trop élevé. Aussi, s'agit-il avant tout d'améliorer leur disponibilité.

 

Améliorer la disponibilité en légumes

 

L'amélioration de la disponibilité en légumes passe par une mécanisation accrue et une réduction des intermédiaires au niveau des circuits de commercialisation. A ce propos, comme dans la filière tomate industrielle, il s'agit également de faire appel aux techniques modernes – semis en godets, plantation et récolte mécanisée - utilisées par les grands groupes légumiers à l'étranger (Bonduelle, Daucy ...). Ces entreprises établissent des contrats avec des agriculteurs triés sur le volet pour produire des légumes, dont des petits pois et haricots verts. L'agriculteur se doit de semer la variété demandée par l'industriel, n'utiliser que des herbicides spécifiques et recevoir les visites de contrôle des conseillers de terrains. Ce sont ces mêmes conseillés qui déterminent la date de récolte et font appel au matériel de l'entreprise.

Outre la tomate industrielle, on peut se féliciter en Algérie que certains industriels aient investi dans la mise en conserve de poivrons. De tels investissements sont à encourager.

 

Définir une gamme de légumes prioritaires

 

A ce propos, il faut noter la remarquable progression de la production et consommation de pomme de terre. Ce légume est devenu le premier aliment consommé derrière le blé. Ce tubercule peut faire l'objet de plusieurs récoltes dans l'année. Ces dernières années la filière pomme de terre s'est étoffée: début de mécanisation de la plantation et récolte, développement de l'irrigation – notamment sous forme du pivots artisanal "made in El Oued" – stockage en chambre froide, système Syrpalac. Notons au passage, que le stockage de la pomme de terre est moins aisé que celui des céréales. En matière d'ail, on assiste à une dynamisation de la filière avec notamment un début de mécanisation, un meilleur stockage et la décision des pouvoirs publics de ne plus laisser des importations sauvages concurrencer la production nationale.

 

Haricot vert, navets, carottes et fenouil

 

Il reste à définir la liste des légumes prioritaires qui pourrait faire l'objet d'un soutien multiforme de la part des pouvoirs publics. Ce choix doit être fait en fonction de leur valeur nutritionnelle, leur facilité de culture locale, des possibilités de conservation/transformation et bien sûr des goûts des consommateurs. Ce qui n'empêche pas de proposer à chaque fois sur les carreaux des marchés des produits nouveaux. Des légumes comme le haricot vert, les navets et carottes méritent toute l'attention. Un légume tel le fenouil a toute sa place. Il s'adapte très bien au Nord du pays et est ancré tant dans chez les agriculteurs du Nord du pays que chez de nombreux consommateurs. Une production de masse passe par une mécanisation de leur culture et une coordination avec des industriels de la transformation.

 

Des légumes sous différentes formes

 

Traditionnellement le consommateur achète des légumes entiers. Il est intéressant de développer la disponibilité de légumes frais épluchés et découpés ou même congelés. Les carottes peuvent être proposées rappées en barquettes plastique et les radis lavés, débarrassés de leurs fanes et mis sous sachet. Comme peut l'être également la salade verte. Une adjonction d'azote dans le sachet ralentit le développement éventuels de bactéries.

Certains industriels algériens de l'agro-alimentaire proposent déjà, pour les restaurants et collectivités, des pommes de terre épluchées et lavées sous vide en sac plastique d'une dizaine de kilogrammes.

La présentation de légumes en conserve (type "macédoine" par exemple) est également indispensable. A ce propos, il est regrettable que des entreprises privées ayant un savoir-faire reconnu aient abandonné la conserve pour un secteur plus juteux: les sodas. C'est le cas de NCA, leader algérien des boissons, dont les initiales signifient en effet "Nouvelles Conserverie Algérienne de Rouiba).

 

Des champignons cultivés dans des garages

 

Il faut noter l'importance de la filière champignon de couche. Ces champignons peuvent être produit à l'obscurité dans des garages. Cette production présente l'avantage d'être indépendante du climat. Leur culture se fait sur des étagères ou dans des sacs plastique suspendus à des poutres. La technologie de la préparation de leur substrat et des ferments est maîtrisé par des techniciens algériens. Un investisseur privé souhaite même développer à grande échelle ce type de culture. Il est urgent de créer une filière champignons. Pour cela, il s'agit de créer une structure industrielle produisant massivement des sacs de substrats et de ferments. Outre la fourniture de "viande végétale", cette activité est susceptible de création d'emplois en zone urbaine et rurale.

 

Réhabiliter la soupe de légumes

 

La soupe de légumes est présente dans les traditions culinaires algériennes sous la forme de chorba et hrira. Il s'agit de s'appuyer sur ces façons de consommer pour réhabiliter au niveau des jeunes, l'ensemble des soupes de légumes dont celles à base de légumes d'hiver (poireaux, pomme de terre et carotte). Les industriels des sodas possèdent des lignes d'emballage sous forme de TetraPack, il s'agit de leur proposer de développer la production de ces soupes et du gazpacho espagnol (soupe de légumes d'été). L'abandon de la loi du 49-51% devrait permettre de faciliter plus de partenariats avec des entreprises étrangères ayant de l'expérience dans ce domaine (Leibig, ...).

 

POUR UNE EDUCATION NUTRITIONNELLE

 

En Europe, après les cours d'éducation sexuelle inclus dans l'enseignement des Sciences Naturelles, c'est d'éducation nutritionnelle dont il est question face au surpoids des adolescents. Des notions simples sur les maladies telles le diabète, l'hypercholestérolémie ou l'hyper tension doivent figurer dans les programmes scolaires.

 

Une tendance au surpoids et aux maladies métaboliques

 

En Algérie, également cette question de surpoids s'observe. Il suffit de regarder les gens dans la rue. Il s'agit donc de développer une éducation nutritionnelle à tous les niveaux (école, lycées, cantines, restauration colletive, médias).

Au niveau personnel, il s'agit de "commencer par des gestes tout bêtes. Supprimez la baguette de pain sur la table. Prédécoupez plutôt des tranches dans une corbeille, ou limitez-vous à une tranche par personne1." Il s'agit également d'éviter les plats en sauce qui invite à "saucer" et donc à consommer plus de pain.

Autre astuce, consommer de la soupe de légumes en début de repas. En remplissant l'estomac, la soupe améliore la sensation de satiété.

 

Miser sur le packaging

 

Faire manger plus de légumes aux jeunes génération passe aussi par le packaging. De nos jours, nombre de femmes travaillent et recherche des produits lavés et découpés. La multiplication de grandes surfaces et de réfrigérateurs dans la population se prête donc à des innovations. C'est aux industriels des IAA, mais aussi des groupements d'agriculteurs de mettre sur pieds des ateliers de mise en sachet de légumes lavés et coupés. Dans le cas des radis, ou des jeunes carottes, il suffit d'un lavage à l'eau d'un traitement à l'eau légèrement javélisées puis d'une mise en sachet. La salade verte se prête également à l'ensachage, notamment la variété "iceberg". Les champignons de couche peuvent être mis en barquette plastique avec un simple film plastique. Les investisseurs s'engageant dans la production de légumes en sachet devraient pouvoir bénéficier d'une aide publique sous forme de subventions et d'exonérations fiscales.

 

UNE CONCERTATION A DIFFERENTS NIVEAUX

 

On le voit, vouloir réduire la consommation de pain blanc et ses effets néfastes sur la santé et les finances de l'Etat implique de très nombreux acteurs et cela à différents niveaux. Il s'agit donc de définir une structure qui permettra la concertation entre les différents acteurs locaux et étrangers.

 

Concertation et ré-orientation des subventions

 

En effet, on ne peut engager un processus de soutien à la production d'un légume particulier si les industriels de la conservation et les consommateurs ne sont pas associés. Par ailleurs, un vigoureux programme de subventions multiformes à la production et la transformation des légumes doit être défini par les pouvoirs publics. Il est temps de ré-orienter une partie des subventions auparavant destinées à la seule consommation de pain blanc vers la production et surtout la transformation de légumes. Si les gros investisseurs privés des IAA doivent encouragés, il s'agit également d'apporter également une aide multi-forme à de petits ateliers de mise en sachets de légumes lavés et coupés et de production et transformation de champignons.

 

Suivre l'exemple de l'APAB

Dans le cas de la consommation de sucre, ce type d'approche a déjà été mis en oeuvre entre les professionnels du secteur des boisons (APAB) dont Ali Hamani et les pouvoirs publics. L'Algérie présente l'avantage de posséder déjà des investisseurs dans l'agro-alimentaire (boissons, conserveries) et des compétentes universitaires en IAA. A cela peut s'ajouter des mesures d'encouragement basés sur une plus faible fiscalité. Nul doute qu'il devrait-être possible de bâtir une stratégie pour réduire cette lourde facture d'importation des céréales.

Chiche, ce midi vous commencez! Pas de baguette de pain posée sur la table, mais seulement un à deux morceau de pain à côté de votre assiette.

 

Notes:

(*) https://chefsimon.com/articles/produits-la-farine

1 https://www.fitnessheroes.fr/manger-moins-de-pain-et-de-pates/

 

ALGERIE: CEREALES, LE TEMPS DU COURAGE POLITIQUE

La filière a besoin d'un choc de rupture

 

Djamel BELAID 7 septembre 2019

 

Ces jours-ci, la Une du journal "Le Monde" est consacrée à la situation économique actuelle de l'Algérie. Sont notés les défis à relever. C'est dans ce contexte difficile que le dossier Céréales revient sur la scéne. Le MADR souhaiterait trouver les moyens afin de réduire le montant des importations: 2 000 000 000 $/an. Le futur plan d'amélioration ne doit pas faire dans les demi-mesures. Il s'agit d'avoir le courage politique pour sortir du dirigisme administratif qui marque l'agriculture.

 

CHUTE DES REVENUS DES HYDROCARBURES

Cité par Le Monde, Dalia Ghanem, chercheuse résidente au Carnegie Middle East Center, déclare: « Avec une économie rentière fondée sur les exportations d’hydrocarbures, qui représentent 95 % des revenus en devises et plus de 60 % des recettes fiscales, la marge de manœuvre des dirigeants est limitée. Le recours à la planche à billets n’a fait que retarder l’échéance en plus de permettre plus ou moins à l’Etat de faire face à ses engagements internes – paiement des créditeurs, entreprises de construction… Le tableau dressé par le FMI montre que la situation économique se dégrade inexorablement : les réserves de change sont passées de 194 milliards de dollars en 2013 à 72 milliards en avril 2019. Ce qui reste pourra couvrir à peu près treize mois d’importations alors que l’Algérie importe 70 % des produits qu’elle consomme. »

 

Sont ensuite cités ces chiffres qui donnent clairement l'image des défis à relever. "Pour équilibrer son budget, le pays aurait besoin d’un baril à 116 dollars – soit 50 de plus que le cours actuel – et du maintien du niveau de sa production, en chute libre depuis le début de l’année".

 

EVITER LES SEULES RECETTES FINANCIERES ET TECHNICISTES

Pour le MADR chargé du dossier Céréales, l'objectif est de parer au plus pressé. La tentation est d'avoir recours aux recettes du passé: augmentation des prix à la production, des subventions et des prêts à taux bonifié. Sauf que cette fois ci, les moyens bugétaires sont réduits.

 

Ces dernières années, les cadres du MADR se sont confortés dans l'idée que la solution passait par plus de semences certifiées, d'engrais, de produits phytosanitaires, d'irrigation, de semoirs et d'engins de récolte. Certes, ces moyens modernes sont nécessaires pour augmenter les rendements. Mais ces seules recettes faisant recours à plus de moyens financiers et techniques ne suffisent pas. Le plus grave est que ce message ne semble pas être reçu par les décideurs actuels.

 

La véritable solution passe par la levée des goulots d'étranglements à caractère politique et organisationnel. Ainsi, du point de vue politique, les pouvoirs publics sont-ils prêts à :

  • ne plus favoriser – objectivement ou non – l'agriculture entrepreunariale et les entreprises privées de l'agro-transformation?

  • ne plus favoriser – objectivement ou non – les seules grosses exploitations du fait de l'absence de statut du fermage et autres moyens juridiques afin d'éviter le morcellement des exploitations?

  • autoriser plus de représentativité des agriculteurs au niveau des chambres d'agriculture, syndicats agricoles et autres structures agricoles (CCLS, Cassap, Instituts Techniques ...)?

  • ne plus laisser la plus-value tirée de la transformation des produits agricoles aller vers les seuls investisseurs privés urbains?

     

LE COURAGE POLITIQUE QUI MANQUE

Lever ces goulots d'étranglements est fondamental. Certes, leur effet sur l'augmentation sur la production peut ne pas être immédiat, mais c'est là un passage obligé.

Car sinon, c'est oublier que l'acte agricole vise en fait à assurer un revenu aux agriculteurs. Or, rappelons le, comme tout investisseur, ces derniers ont l'aversion du risque et arbitrerons à chaque fois la production à même de leur garantir le meilleur revenu. Aussi, comment faire du blé si il est plus rentable de louer ses terres aux éleveurs de moutons? Comment faire de la pomme de terre quand la pstèque est plus rentable? Comment continuer à produire du lait lorsque le prix des fourrages flambe?

La réponse, nous l'avons dit à maintes reprises, n'est pas dans l'augmentation des subventions, mais dans la création du cadre juridique légal qui permettra aux agriculteurs d'apprendre à s'organiser afin de défendre un partable plus équitable de la plus-value actuellement captée par les seuls agro-transformateurs et autres madataires et maquignons.

La réponse est également dans la création du cadre juridique légal qui permettra aux agriculteurs d'avoir accès à l'innovation technique en recrutant eux-même leurs techniciens au niveau d'instances où ils auront enfin leur mot à dire. Il n'y a pas d'autres voies.

Or, dans un pays, où l'administratif prime sur l'agriculteur, pour nombre de cadres, de telles mesures sont inimaginables. Il faudra que les pouvoirs publics imaginent que ce n'est plus à eux de gérer certains budgets, mais que ce sera à des instances paysannes représentatives de le faire. Il faudra, par exemple, que des céréaliers puissent écraser leurs grains et qu'ils bénéficient des généreux avantages dont bénéficient actuellement les moulins privés1. Il faudra mettre un coup d'arrêt aux tentatives d'accaparement des terres agricoles, notamment par des processus de privatisation des terres arch. C'est pourquoi nous parlons de courage politique.

 

 

 

1 Selon le PDG de SIM, TaÏeb Ezzraïmi, c'est Mr Sid Ahmed Ghozali alors premier ministre qui lui avait conseillé d'investir dans la reprise des moulins de l'Ex-Sempac alors bradés.

 

 

 

ALGERIE: les 5 handicaps de la céréaliculture.

Une organisation à la Nord-Coréenne très prégnante au niveau de l'encadrement.

25 juillet 2019   Djamel BELAID.

مهندس زراعي

En Algérie, nombreuses sont les études sur le coût des importations de céréales. Trop souvent, au delà de savants constats, les chercheurs restent coi quant aux solutions à proposer afin de débloquer les réserves de productivité.

 

PREGNANCE DU CONSERVATISME

Nombreux sont les analystes algériens – et Français – qui se confortent dans le schéma actuel, schéma digne de l'économie nord-coréenne. La prégnance du conservatisme est forte. C'est comme si ces analystes1 méconnaissaient les formes d'organisation qui à l'étranger ont fait le succès des filières céréales. Pour eux, les céréales en France, Canada, Australie, connait pas!

Un exemple nous est donné avec les dernières analyses parues dans la presse et qui portent seulement sur les dysfonctionnements conjoncturels (trafic de blé importé, exagération des capacités des moulins) tout en occultant les dysfonctionnements structurels.

 

Si cela peut s'expliquer pour les analystes locaux, formatés par un enseignement universitaire sans ouverture vers l'étranger et par un attentisme professionnel qui ignore ce qui se passe au delà des frontières, on peut être qu'étonné par ces directeurs de thèse d'universités françaises qui donnent leur imprimatur à des mémoires fades et sans originalité.

Au risque de passer pour iconoclaste, nous analyserons la situation locale par rapport aux formes d'innovations techniques, organisationnelles et managériales qui ont cours dans les grandes régions céréalières dans le monde.

C'est ainsi qu'il nous apparaît de résoudre 5 difficultés particulières de la céréaliculture telle qu'elle se pratique en Algérie:

-sur le plan technique, revisiter le dry-farming,

-sur le plan de l'organisation, promouvoir des coopératives de collecte et d'approvisionnement,

-sur le plan de la collecte, ouvrir celle-ci à des opérateurs autres que les CCLS,

-sur le plan de la transformation des céréales, permettre aux producteurs d'investir dans des moulins,

-sur le plan du foncier, légaliser le fermage .

 

DRY-FARMING, PASSER AU SEMIS DIRECT

Diagnostic

Plus de 98% des surfaces céréalières sont travaillées de façon conventionnelle (labour ou pseudo-labour au cover-crop). Cette méthode ne permet pas de valoriser l'humidité du sol.

L'encadrement agricole est peu sensibilisé à l'agriculture de conservation (abandon du labour et remplacement par le semis direct).

 

Conséquences

Les coûts d'installation des cultures sont élevés en main d'oeuvre et carburantdu fait des nombreuses passages de tracteur.

Les chantiers de semis sont peu rapides et s'éternisent jusqu'à la fin du mois de décembre; d'où des chutes de rendement. Le travail du sol est à l'origine de mottes de terre qui nuisent à la qualité de la germination-levée des semences.

 

Propositions

Promouvoir l'usage de semoirs pour semis direct. Améliorer la disponibilité de ces engins qui commencent à être fabriqués par CMA-SOLA (Sidi Bel-Abbès). Intéresser les fabriquants privés de matériel agricole au semis direct.

 

DES COOPERATIVES DE COLLECTE AUX COTES DES CCLS

Diagnostic

En Algérie, il n'existe pas de coopératives de collecte et d'approvisionnement (CCA). Alors que l'agriculture coloniale a laissé le modèle des SAP, il reste à étudier l'origine de l'absence de coopératives. Actuellement, les CCLS sont affublées du nom ce coopératives alors que leurs statuts sont très éloignés des statuts universels des coopératives.

 

Conséquences

Les conséquences sont une infantilisation du monde paysan, des intrants à prix élevé mais surtout une absence de diversification des activités. En effet, si les CCLS assurent la vente de semences certifiées à des prix raisonnables, le marché des engrais et produits phytosanitaires est, en partie, entre les mains de commerçants privés. D'où, souvent, des prix spéculatifs.

 

Propositions

Promotion de CCA par l'utilisation de tous les outils aux mains des pouvoirs publics: financiers, fiscaux et juridiques. En effet, si en Europe, l'apparition de coopératives paysannes a été permis par la présence d' élites paysannes et rurales, leur essor n'a été permis que par un fort appui de la puissance publique (lois de 1947 puis de 1960 en France).

 

DES MOULINS DISPOSANT D'UN AGREMENT POUR LA COLLECTE

Diagnostic

Actuellement en Algérie, seules les CCLS organisent la collecte du blé dur et blé tendre. Etant donnée la tension sur l'orge, trés recherchée par les éleveurs d'ovins, la collecte de cette céréale échappe, en partie, aux CCLS.

 

Conséquences

Les nombreux moulins privés ne sont pas agréés pour la collecte. Souvent installés au sein des régions céréalières, ils tournent donc le dos aux producteurs locaux.

En dépît d'investissements conséquents, les CCLS peinent à assurer la collecte et le stockage des récoltes. Cela se traduit par des durées d'attente pouvant aller jusqu'à 3-4 jours devant les silos et du stokage à l'air libre durant les mois de juillet et août.

 

Propositions

Attribuer des agréments aux moulins les plus professionnels. Le prix des céréales comprend une partie qui correspond au soutien à la production. Faire transiter par les moulins, le soutien des prix à la production assuré par les pouvoirs publics. Autre solution, sur présentations des listes des agriculteurs et des quantités livrées au collecteur, faire transiter les sommes relatives au soutien des prix à la production par l'organisme payeur.

Exiger des moulins qu'ils assurent un suivi technique des producteurs afin d'améliorer les quantités et la qualité de leurs récoltes. En effet, à part quelques actions ponctuelles de la part des stations de l'ITGC et des technico-commerciaux des firmes d'agro-fourniture, le céréalier algérien reste éloigné des progrès agronomiques.

 

POUR DES MOULINS PAYSANS

Diagnostic

Afin de bénéficier du soutien public des prix à la production, la majorité des producteurs livrent leurs récolte aux CCLS. Celles-ci vendent ensuite les lots de grains aux moulins privés. Comme au niveau de la consommation, les prix de la farine et de la semoule sont soutenus, les moulins reçoivent des compensations financières.

 

Conséquences

De ce fait, les producteur ne peuvent transformer eux-m^me leurs grains. Rien n'est prévu au niveau des CCLS ou de groupements d'agriculteurs pour se doter de moulins mais surtout pour bénéficier de ces compensations financières.

 

Propositions

Encourager les CCLS et des céréaliers constitués en groupement de producteurs de pouvoir bénéficier des compensations financières publiques permettant de transformer leurs grains en semoule et farine et vendre leurs produits au tarifs consommateurs.

Envisager également à ce que les CCLS puissent passer des accords avec les moulins privés pour utiliser (sous contrat) leurs installations en sous-régime.

 

POUR UN STATUT DU FERMAGE

Diagnostic

La structure de la propriété foncière est très morcelée. Que ce soit les terres privées, les EAC, EAI ou concessions agricoles, nombre de propriétaires ou d'ayants droit ne travaillent pas leur terre.

 

Conséquences

Pour les fermiers louant ces terres, il n'existe aucune législation. Ils sont donc hors-la-loi et ne bénéficent pas des dispositifs publics de soutien à la production.

 

Propositions

Combattre l'idée très ancrée que tout agriculteur doit être propriétaire de la terre qu'il travaille.

Promulguer une loi sur le fermage et instaurer des comités de wilaya afin de déterminer les barèmes de location des terres selon la fertilité du sol.

 

CONCLUSION

En Algérie, la céréaliculture est menée en dépît du bon sens. Ainsi, dans un pays sec, les paysans continuent d'assècher le sol en pratiquant le labour, n'ont pas le droit de s'organiser en coopérative de collecte, ne peuvent vendre leur récolte aux moulins qui de ce fait leur tournent le dos et sont empêchés d'écraser leurs propres grains. Nombre d'entre eux exercent sans être protégés par le statut du fermage.

Pire, pour les décideurs et encadrement, cette façon de procéder est la norme. Les tares de la céréaliculture ne sont vus que comme des dysfonctionnements conjoncturels et non pas structurels. Tant que cette situation persistera, il est illusoire d'espérer une augmentation de la production céréalière locale.

1Par analystes, nous entendons, journalistes, "experts agricoles" locaux, universitaires.

 

ALGERIE: ouvrir la collecte des céréales aux opérateurs privés.

OAIC, en finir avec la vue à court terme.

23 juillet 2019      Djamel BELAID.

مهندس زراعي

En dépit des larges subventions accordées à la filière, la production locale de céréales n'augmente pas aussi vite que prévue. Une refonte de la collecte des céréales pourrait apporter une bouffée d'oxygène, mais concernant ce produit stratégique les pouvoirs publics restent extrémement frileux.

 

CCLS, UNIQUE COLLECTEUR DE CEREALES

Actuellement, l'OAIC à travers les CCLS est le seul organisme habilité à collecter les céréales. L'attractivité des prix à la production des blés durs et blés tendres fait que les céréaliers livrent la plus grande partie de leur récolte aux CCLS. Cest moins le cas conc

ernant l'orge très prisé des éleveurs de moutons et donc très demandé sur le marché parallèle.

 

Au niveau des CCLS, la collecte les céréales a longtemps était entachée de dysfonctionnements: lenteurs des opérations de déchargement, problème de pesée des livraisons, retards de paiement et barême d'agréage ne favorisant pas une politique de qualité.

 

OUVRIR LA COLLECTE AUX OPERATEURS PRIVES

A terme, comme pour le Maroc, l'Algérie devrait adhérer à l'OMC. Ce pays ne peut rester, avec la Corée du Nord, parmi les derniers pays non signataires. Cela oblige à des aménagements progressifs. En effet, un monopole d'Etat sur le commerce des céréales est incompatible avec l'OMC.

Aussi, il s'agit d'envisager d'autres acteurs pouvant exercer le rôle de collecteurs de céréales. Outre les CCLS, l'agrément comme collecteur pourrait être attribué aux moulins publics et privés ayant fait preuve de leur professionnalisme. Une charte des critères permettant l'attribution d'un tel agrément devrait être définie par les pouvoirs publics. En cas de manquement à cette charte, l'agrément permettant la collecte serait retiré. Au lieu d'essayer de collecter toutes les céréales, et de le faire mal, les pouvoirs publics feraient mieux d'exercer le pouvoir régalien de l'Etat en édictant des régles précise et mobiliser l'initiative privée.

L'agrément devrait permettre la collecte de volumes déterminés sur une zone précise. Le moulin devrait être en mesure de présenter tous les justificatifs en cas de contrôle. En la matière, il s'agirait de s'inspirer des modalités de versements des primes liéesà la Politique Agricole Européenne (PAC). En Europe, ce sont en effet les organismes collecteurs qui versent les primes aux agriculteurs.

 

FAIRE DES SURCAPACITES DES MOULINS UN ATOUT

Actuellement, les surcapacités des moulins sont considérées comme un inconvénient. Sur injonction ministérielle, l'OAIC a d'ailleurs réduit les livraisons de blé importés aux moulins privés.

L'autorisation qui pourrait être faite à certains moulins de collecter des céréales pourrait permettre de favoriser la contractualisation déjà présente dans les filières lait et tomate industrielle. Face à l'apétit des moulins pour la recherche de matière première, aucun subside étatique ne serait ainsi nécessaire pour attirer les investisseurs.

Mieux, en échange d'un agrément, il devrait être possible de demander aux moulins détenteurs du précieux sésame d'assurer un appui technique aux producteurs. Un tel appui serait nettement plus efficace que les structures administratives de vulgarisation que soutiennent à bout de bras les pouvoirs publics.

 

OUVRIR LA COLLECTE AUX COOPERATIVES PAYSANNES

En parallèle, il s'agit d'encourager les céréaliers à s'organiser en coopérative de collecte et d'approvisionnement. Le semi-échec des coopératives liées à la réforme agraire des années 70 ont parfois laissé de mauvais souvenirs. Mais, il s'agit d'expliquer à chacun, que des coopératives céréalières de collecte ne sont pas un retour en arrière. Il s'agit en effet de formes d'organisation courantes et souvent majoritaires dans de nombreux pays (France, Pays-Bas, Irlande, Nouvelle-Zélande, ...) à l'économie non administrée. Cependant, cete voie nécessite des mesures juridiques et financières conséquentes. Par ailleurs, traditionnellement à l'étranger, ces structures reposent sur la participation de leaders paysans blanchis sous le harnais du militantisme syndical agricole. En Algérie, il s'agirait de compter sur les élites rurales qui ont émergé ces dernières années.

 

FORT CONSERVATISME AU SEIN DE L'APPEREIL D'ETAT

Les pouvoirs publics ont longtemps fait fonctionner un système ultra centralisé. Depuis 2008, les émeutes de la fain ont tétanisé les décideurs qui se sont cantonnés dans un immobilisme absolu. Les dysfonctionnements liés à une sytricte application du monopole dEtat sur les céréales et au manque d'imagination pouvaient jusque là être amortis par la manne des hydrocarbures. Or, celle-ci se trouvant réduite, le système en cours se doit d'être revu.

Mais il faut compter avec le conservatisme des décideurs au sein de l'appareil d'Etat et de l'encadrement de l'OAIC – dont 500 ingénieurs - qui de tout temps a été habitué à un mode de gestion étatique. Or, envisager que d'autres opérateurs puisse exister sur le marché est impensable pour cet encadrement. Aussi étonnant que cela puisse paraître nombreux sont les managers qui ne connaissent rien de l'existence et donc du mode de fonctionnement des coopératives de collecte de céréales telles qu'elles existent à l'étranger. Le seul mode connu est de type nord-coréen;

 

NOUVEAUX OPERATEURS, DEVELOPPER L'INITIATIVE

La mobilisation d'investisseurs privés pourrait permettre, par exemple, de développer le stockage à la ferme et d'en finir avec le stockage en plein air comme cela se pratique traditionnellement en juillet-août.

En outre, il pourrait être possible d'utiliser les potentialités locales en matière de chaudronnerie afin de mettre sur pied un réseau de silos métalliques (cellules) dans les fermes. Une telle démarche permettrait également d'assurer une meilleure traçabilité des récoltes et favoriser une politique d'allotement seul moyen de développement des blés de qualité dont à si besoin les secteurs de la boulangerie et des pâtes alimentaires.

 

RESOUDRE LE LANCINANT PROBLEME DES BLES DETOURNES

Une politique de stockage à la ferme – bien moins onéreuse que le tout béton des silos des CCLS - nécessite cependant de résoudre l'actuel traffic portant sur les blés importés. Ceux-ci se retrouvent parfois utilisés comme aliment du bétail ou présentés aux portes des silos des CCLS par des agriculteurs véreux les présentant comme des produits locaux.

On peut penser qu'ouvrir la voie vers une collecte locale permettrait aux moulins de s'assurer de plus grandes quantités de grains nécessaires à leurs installations. En effet, la persistance de terres en jachère et le non respect des itinéraires techniques montrent les immenses réserves de productivité qui existent.

Enfin des mesures allant des plus simples (mesure du taux d'impuretés, du taux de protéine ou de la force boulangère) aux plus sophistiquées (mesure du profil protéique) permettraient de détecter les lots frauduleux.

 

CCLS, EVOLUER VERS DES COOPERATIVES PAYSANNES?

Ouvrir le champs à des opérateurs privés ou coopératifs ne signifie pas la disparition des CCLS. Même si une adhésion à l'OMC devrait aboutir à leur disparition, des mesures progressives sont permises. Elles permettent aux Etats de se préparer à leur rythme. Cependant, les CCLS devraient dès aujourd'hui anticiper les évolutions futures.

Les CCLS disposent d'actifs considérables dont des silos modernes de grande capacités, des unités d'usinage de semences, un parc de matériel agricole et bien sûr d'un potentiel humain considérable. Les silos permettant la constitution de réserves stratégiques, nul doute que des solutions originales devraient être trouvées avec l'OMC afin que ces installations restent un bien public.

Lorsqu'on considére les mesures de réajussement structurel des années 90, une grande partie de ce patrimoine risque de tomber sous la coupe d'intérêts privés.

La solution pourrait être de le confier, en partie, à des coopératives paysannes.

 

CCLS, S'INNITIER A LA COOPERATION

Dès maintenant, il s'agit de revoir les statuts des CCLS et leur management afin de créer les prémisses à l'émergence de coopératives paysannes. A ce titre, les CCLS peuvent être des écoles afin de faire émerger de futurs gestionnaires paysans et cadres administratifs.

De premières mesures pourraient consister en plus de co-gestion. Il s'agit d'assurer plus de représentativité paysanne au niveau des instances élues, de confier plus de responsabilités aux élus paysans et d'élargir progressivement leur champs de compétence. En parallèle, il s'agit d'aller vers une participation financière (parts sociales) des céréaliers envers les CCLS.

 

MOINS DE DIRIGISME ADMINISTRATIF

Entre augmentation des besoins de la population et baisse des rentrées financières, les pouvoirs publics sont à la croisée des chemins. Il s'agit de prendre des mesures allant dans le sens des choses et donc de privilégier les mesures ne nécessitant pas de multiplier le dirigisme administratif. L'agrément de nouveaux organismes de collecte va dans ce sens.

 

Par ailleurs, afin de mieux cibler les ménages à qui assurer un soutien des prix du pain, il s'agit d'attribuer des cartes à puces. Certes, pour les pouvoirs publics, il s'agit d'un terrible aveu d'impuissance, mais contre toute "honte bue" la mesure est devenue nécessaire.

 

CEREALES, LIMOGEAGE A LA TETE DE L'OAIC

EFFET DU HIRAK ET DE LA BAISSE DES REVENUS DES HYDROCARBURES.

 

Djamel BELAID 22 juillet 2019

 

Le directeur général de l'OAIC, Mr Mohamed BELABDI a été limogé le 10 juillet suite à une réunion du gouvernement. Cette réunion s'est également soldée par la fermeture de 45 minoteries pour "violation de la réglementation en vigueur". Ce limogeage constitue un signe des dysfonctionnement de la filière céréales. En effet, l'OAIC gére les importations de blé, est le principal organisme collecteur et a pour tâche l'appui à la production. Au delà de ce limogeage, c'est toute l'organisation de la filière qui est interpellée.

 

TRAFFIC DE BLE IMPORTE

Depuis plusieurs mois la presse a rapporté des cas de détournements de cargaisons de blé importé. Ce blé cédé par l'OAIC au prix de à 1285 DA le quintal est revendu plus cher à des éleveurs de bétail. Au moment des récoltes, il est redirigé vers les silos des CCLS par des agriculteurs véreux où il est présenté comme du blé produit localement et donc racheté au prix fort1 (3500 DA/qx). C'est ce dernier cas qui pourrait expliquer que 45 moulins ait été fermés. Ces deux dernières années, face à la multipliication de nouveaux moulins, l'OAIC avait réduit les attributions de quotas de blé importé. Cette mesure avait entraîné une fronde des propriétaires de moulins. Les plus récents n'arrivant pas à rembourser leurs dettes face à la sous activité liée à cette baisse des livraisons de l'OAIC.

 

L'OAIC, GARANT DU SOUTIEN DU PRIX DU PAIN

En fait ce limogeage du DG de l'l'OAIC, revient à s'attaquer à l'homme qui gère le pain quotidien des Algériens. En effet, c'est gra^ce à l'OAIC que d'Alger à Tamarasset, le consommateur peut acheter une baguette de pain au mêm prix. Un prix soutenu par l'Etat qui certaines années consent l'effort d'importer jusqu'à 3,4 milliards de dollars de céréales.

Or, même si la pomme de terre prend de plus en plus de place, le pain constitue l'aliment de base en Algérie. En 2008, lorsque que les pouvoirs publics avaient tenté de remettre en cause partiellement le soutien des prix pour les produits de première nécessité (pain, huile, sucre), cela avait causé des émeutes "de la faim".

 

OAIC, MISSION IMPOSSIBLE

Le rôle de régulateur de l'OAIC est quasiment une "mission impossible" lorsqu'on considère l'ampleur de la tâche et l'environnement économique et administratif actuel.

Outre l'importation de quantités toujours croissantes de blé tendre, blé dur et orge, l'OAIC a pour charge de collecter la récolte des agriculteurs mais également de réaliser un "appui à la production". Cela sous forme de livraison de semences certifiées, d'aide à l'irrigation d'appoint, d'approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires et de location de matériel allant depuis les travaux de labour jusqu'à la récolte. C'est ce genre de structure qui fait dire à l'unviversitaire Slimane Bedrani que l'agriculture est marquée de "dirigisme administratif". Par certains aspect, l'organisation de l'OAIC semble tout droit venu de Corée du Nord.

Collecte et appui à la production sont mis en oeuvre par les CCLS. Ces CCLS, véritables dépôts de wilaya sont chargés de la mise en oeuvre à la base de la politique définie à Alger. Le directeur de chaque CCLS est nommé depuis Alger et est flanqué d'un conseil de gestion sans véritable pouvoir et qui sert à justifier la pompeuse dénomination de "coopérative". Pour la majorité des agriculteurs, la CCLS représente le "razk el-beylik", c'est à dire, les biens des pouvoirs publics. Ils ne s'identifient pas dans ce qui, à l'étranger et avec d'autres statuts, représente la base de toute politique céréalière.

 

DOULEURS ET GLOIRE DES CCLS

Pour de nombreux agriculteurs et observateurs, après la vague de privatisation des années 80, les CCLS restent les seuls structures d'aide aux agriculteurs. Il est vrai que les CCLS achètent la totalité des récoltes qui leur sont livrées par les agriculteurs. Et cela, à des prix garantis et soutenus par l'Etat quel que soient les fluctuations du prix des céréales sur le marché international. Depuis 2012, le développement d'unités motoculture au sein des CCLS permet aux agriculteurs d'avoir recours à des travaux agricoles à des prix raisonnables.

Traditionnellement pourvoyeurs de semences certifiées, les CCLS se sont récemment équipées de matériel ultra-moderne d'origine turque qui permet de décupler leur capacité à produire des semences triées et traitées.

Mais à côté de ces succès combien de frustrations suite à des passe-droits ou à l'incurie de petits chefs locaux. Ces dernières années, en plein hiver, il n'était pas rare de voir devant les guichets de CCLS des agriculteurs patienter des journées entières pour se voir délivrer engrais, semences ou orge pour leur cheptel ovin. En été, il n'est pas rare de voir de longues files de remorques chargées de grains devant les silos des CCLS. Certains agriculteurs déclarant patienter trois jours durant avant de pouvoir livrer leurs grains.

 

APPROVISIONNER LES MOULINS, LA QUADRATURE DU CERCLE

Les détournement du blé importé vers d'autres usages que la fabrication de pain subventionné représente l'un des plus grands défis qu'à à relever l'OAIC.
Certes, il ne s'agit pas de renforcer les dispositifs administratifs et de mettre un contrôleur devant chaque moulin privé. Cependant, il est urgent de remédier à ce type de dysfonctionnement qui remet en cause le soutien des prix pour un produit de base.

Le cas des 45 moulins privés récemment sanctionnés montre qu'il est possible de déceler les cas de malversations. Connaissant combien de kilo de farine peut produire un quintal de blé tendre, il est possible de vérifier les flux entrant et sortant au niveau des moulins privés. Encore faut-il que les ventes sans facture aux grossistes et autres intermédiaires ne soient pas monnaie courante. Ce phénomène des ventes sans facture constitue un fléau qui alimente le secteur informel et prive l'Etat de colossales rentrées financières.

 

MONOPOLE D'ETAT, DEMON OU DEMIURGE?

Le monopole d'Etat sur le commerce des céréales protège sans aucun doute consommateur et producteur local de céréales. Mais il n'est pas sans inconvénients.
Concernant le consommateur, la presse se fait souvent l'écho de cas de gaspillage de pain. Il n'est pas rare de voir des baguettes dépasser de poubelles à Alger. Par ailleurs, le soutien des prix concernant tous les types de revenus, certains s'interrogent sur la possibilité de ne l'octroyer qu'aux ménages à faibles revenus. Cela en recourant, comme en Egypte, à une carte à puces permettant l'accès au pain subventionné.

 

Concernant le producteur, le mécanisme de soutien des prix à la production présente un effet pervers: celui de désaisir l'agriculteur de sa production. En effet, la majorité des producteurs livrent la totalité de leur production. De ce fait les possibilités de valorisation des grains par leur transformation en farine ou en semoule se voient confiées aux moulins privés. De ce fait les céréaliers se voient désaisis de la valeur ajoutée.

Mais plus grave. Le statut actuel des CCLS est éloigné des statuts universel des coopératives. Aussi, les producteurs ne sont pas associés aux décisions. Ils se voient infantilisés alors que dans les coopératives céréalières ayant cours à l'étranger ce sont eux qui détiennent les manettes.

 

POUVOIRS PUBLICS, FAIRE PREUVE D'IMAGINATION ET DE COURAGE

Les pouvoirs publics ont longtemps fait fonctionner un système ultra centralisé. Les émeutes de la fain ont tétanisé les décideurs qui se sont cantonnés dans un immobilisme absolu. Les dysfonctionnements liés au monopole d"Etat sur les céréales pouvaient jusque là être amortis par la manne des hydrocarbures. Or, celle-ci se trouvant réduite, le système en cours se doit d'être revu.

 

Mais, il s'agit d'un secteur ultra-sensible. Par ailleurs, l'appétît de certains affairistes liés au secteur privé est grand et est capable de mettre à bas l'édifice. Depuis peu, la corporation des moulins privés s'est organisée et multiplie les pressions sur les poiuvoirs publics: rassemblement devant les ministères, courriers aux autorités.

 

A terme, l'Algérie adhérera à l'OMC. Ce pays ne peut rester, avec la Corée du Nord, parmis les derniers non signataires. Cela oblige à des aménagements. En effet, un monopole d'Etat sur le commerce des céréales est incompatible avec l'OMC.

Aussi, il s'agit d'envisager d'autres acteurs comme organismes collecteurs de céréales. Outre les CCLS, l'agrément comme collecteur pourrait être attribué aux moulins publics et privés ayant fait preuve de leur professionnalisme (une charte des critères permettant l'attribution d'un tel agrément devrait être défine). La mobilisation d'investisseurs privés pourrait permettre de développer le stockage à la ferme et d'en finir avec le stockage en plein air comme il se pratique en juillet-août. Ainsi, il pourrait être possible d'utiliser les potentialités locales en chaudronnerie afin de mettre sur pied un réseau de silos métalliques (cellules) dans les fermes. Une telle démarche permettrait d'assurer une meilleure traçabilité des récoltes et favoriser une politique d'allotement seul moyen de développement des blés de qualité.

 

ENCOURAGER DES COOPERATIVES PAYSANNES

Par ailleurs, il s'agit d'encourager les céréaliers à s'organiser en coopérative de collecte et d'approvisionnement. Le semi-échec des coopératives liées à la réforme agraire des années 70 ont parfois laissés de mauvais souvenir. Mais, il s'agit d'expliquer à chacun, que des coopératives céréalières de collecte ne sont pas un retour en arrière. Il s'agit en effet de formes d'organisation courantes et souvent majoritaires dans de nombreux pays (France, Pays-Bas, Irlande, Nouvelle-Zélande, ...) à l'économie non administrée. Cependant, cete voie nécessite des mesures juridiques et financières conséquentes. Par ailleurs, traditionnellement, ces structures reposent sur la participation de leaders paysans blanchis sous le harnais du militantisme syndical agricole. En Algérie, il s'agirait de compter sur les élites rurales qui ont émergé ces dernières années.

 

Il ne nous appartient pas de juger des motifs connus ou non ayant aboutit au limogeage du DG de l'OAIC, cependant, une direction collégiale rajeunit et techniquement de haut niveau pourrait permettre de relancer la filière céréales. Le Ministère de l'agriculture compte organiser fin juillet une conférence sur le développement des céréales en Algérie. Il est à espérer qu'à cette ocassion seront présents différents sons de cloche et qu'il sera tenu compte de la nécessité de revoir la politique qui a prévalue depuis une dizaine d'années.

1Pour le blé dur ce montant est de 4500 DA/qx.

 

ALGERIE, GERER L'APRES BOUTEFLIKA

20 MESURES URGENTES ET PRATIQUES POUR AUGMENTER LA PRODUCTION LOCALE DE CEREALES.

 

Djamel BELAID. 21 juillet 2019

 

Ce document liste des propositions à l'intention des pouvoirs publics qui succéderont au président Bouteflika. Mais ces propositions concernent également céréaliers, cadres de terrain et élites rurales. En effet, nous pensons que la participation de tous est nécessaire à la poursuite du renouveau agricole qui se manifeste ces dernières années. Et en particulier les agriculteurs, trop longtemps cantonnés par l'administration agricole dans un rôle subalterne.

 

En effet, en Agérie, il n'existe aucun organisme agricole où ce sont des agriculteurs qui gèrent un budget et recrutent des techniciens. En Algérie, le paritarisme en matière agricole est pratiquement inexistant.

Cette façon de voir est prégnante à tous les niveaux de l'encadrement agricole. Il s'agit d'en être conscient et de s'en défaire. C'est l'agriculteur qui est le maître du développement agricole, les pouvoirs publics n'ayant pour rôle que de mettre à leur disposition les outils les plus adaptés1.

 

Ces propositions visent donc avant tout à :

-rendre plus attractive la production de céréales à travers une meilleure répartition de la valeur ajoutée provenant de la transformation des grains,

-formaliser l'informel agricole à travers la mise sur place d'un statut du fermage,

-revisiter les pratiques du dry-farming à la lumière des récents progrès agronomiques (agriculture de conservation),

-envisager un plan d'ensemble en abordant les aspects technico-économiques mais également juridiques et fiscaux,

-confier plus de responsabilités aux membres de la filière céréales et notamment aux agriculteurs à travers leur Chambre d'Agriculture, la promotion d'organisations professionnelles agricoles (OPA), et de coopératives de collecte de céréales.

-provoquer un choc de rupture et être directement profitables à la filière céréales,

-redéployer, plus que demander de nouveaux moyens financiers au budget de l'Etat.

 

 

 

 

1 . Des propositions destinées aux pouvoirs publics.

 

DU POINT DE VUE ECONOMIQUE

 

 

Augmenter les surfaces emblavées en céréales

De nombreuses terres agricoles ne sont pas emblavées en céréales. Elles restent en jachère (travaillée ou pâturée). Les causes d'une telle situation sont diverses. Afin de pousser les agriculteurs à emblaver ces terres, il serait possible d'envisager de sanctionner financièrement les jachères et de valoriser financièrement les terres mises en culture.

 

Un autre moyen serait de proposer une prime ayant un effet symbolique (seuil à définir) sur les terres consacrées aux surfaces autres que les céréales et les fourrages récoltés c'est à dire les légumes secs et les mélanges fourragers pâturés.

 

Un impôt lié aux surfaces agricoles nécessite des moyens humains de contrôle. Aussi, dans un premier temps, elles pourraient n'être mises en œuvre qu'au niveau des régions céréalières à fort potentiel. A noter que des outils tel le GPS et la cartographie aérienne permettent aujourd'hui de contrôler la surface des exploitations et la nature des cultures mises en place.

 

Propositions :

-instaurer un impôt agricole sur chaque hectare de terre.

-maintenir, voire augmenter l'attractivité financière des légumes secs venant en rempacement de la jachère.

-rendre éligible à une prime les terres anciennement en jachères pâturées et aujourd'hui semées de fourrages et autres mélanges fourragers (méteil).

 

Financement des activités agricoles, soliciter les grainetiers et les moulins

Des études universitaires réalisées sur la plasticulture dans le sud du pays montrent la place grandissante des grainetiers dans le financement des activité agricoles. Il s'agit donc d'étudier dans quelle mesure ces grainetiers pourraient être des partenaires des services agricoles publics et notamment de quelle façon ils pourraient être sollicités afin d'encourager le financement de la culture des céréales.

 

Propositions :

-favoriser la création d'une représentation nationale de la corporation des grainetiers,

-encourager les grainetiers à pratiquer des prix de gros aux céréaliers réalisant des commandes groupées d'engrais et de produits phytosanitaires.

 

Financement des exploitations agricoles, créer une banque agricole

Selon certains spécialistes2 une des causes du retard du développement agricole en Afrique du Nord vient du fait qu'il n'existe pas de banque appartenant aux agriculteurs. Une telle structure pourrait drainer les liquidités du monde agricole. Et qui mieux que l'expertise d'agriculteurs et d'agronomes afin de juger de la solidité de projets agricoles?

 

Propositions :

-créer les prémisses d'une banque des agriculteurs.

 

Financement de l'appui technique de terrain

Les CCLS prélèvent sur chaque quintal de blé livré une taxe servant à financer des opérations d'appui technique à la production. Les sommes collectées sont actuellement reversées à la Chambre nationale de l'Agriculture. Il s'agit également d'élargir l'assiette de ce type de cotisations aux grainetiers, firmes de l'agro-fourniture et entreprises de transformation des céréales,

 

Propositions :

-assurer une transparence et un contrôle paysan des taxes prélevées par les CCLS pour l'appui technique à la production,

-laisser gérer à travers des associations professionnelles locales, les céréaliers eux mêmes le montant des taxes prélevées pour l'appui technique à la production,

-utiliser les fonds issus des taxes prélevées pour permettre le recrutement par les agriculteurs eux mêmes de techniciens,

-prélever sur chaque quintal de céréales transformés par les moulins une taxe destinée au financement de l'appui technique de terrain,

-asujettir chaque litre de produit phytosanitaire ou quintal d'engrais vendu par les grainetiers, firmes de l'agro-fourniture et entreprises de transformation des céréales d'une taxe destinée à l'apui technique.

 

 

Moulins, développer la contractualisation

Ce n'est pas au MADR d'assurer le suivi technique de proximité aux céréaliers. Comme pour les filières lait et tomate industrielle, ce rôle doit être dévolu aux opérateurs en amont (sociétés d'agro-fourniture, chambre d'agriculture, coopératives paysannes) et en aval de la production (minoteries et semouleries).

Quant à eux, les Instituts Techniques doivent avoir pour rôle de produire des références techniques.

 

Concernant les moulins, il s'agit d'étudier l'expérience des quelques réseaux techniques d'appui à la production (Groupe Benamor, SMID Tell) afin de les généraliser. A ce props, l'expérience marocaine en matière de contractualisation (nommée « agrégation ») mériterait d'être étudiée.

 

Propositions :

-autoriser les moulins privés à collecter directement les récoltes des céréaliers (cela, sous réserve de poursuite du monopole d'Etat sur le commerce des céréales).

-encourager les efforts déployés par les moulins privés afin d'augmenter la production et la qualité des céréales cultivées localement (encadrement technique des producteurs). Cela pourrait se faire par l'attribution préférentielle de quotas de blé importé aux moulins les plus impliqués dans l'appui technique.

-exiger les moulins à financer des postes budgétaires de techniciens céréaliers de terrain,

-définir un cahier des charges définissant les obligations minimales des moulins en matière d'appui technique aux agriculteurs.

 

Exploitations, réduire les coûts de production

Afin de réduire le fardeau des subventions sur le budget public et afin de maintenir l'attractivité des céréales (voir plus rémunératrice que l'élevage du mouton), les pouvoirs publics doivent orienter les exploitations vers la réduction de leur coût de production.

Cela passe par l'emploi de techniques peu coûteuses. Dans le cadre de l'agriculture de conservation, il s'agit, par exemple, d'aller vers un abandon progressif du labour pour le remplacer par le semis direct. Celui-ci allie, en effet, plus grande rapidité d'exécution des chantiers de semis, et réduction des doses de semences et d'engrais utilisés. Selon la précocité des pluies automnales, un désherbage est nécessaire.

En année sèche, grâce à une meilleure préservation de l'humidité du sol, le semis direct présente l'avantage pour l'agriculteur de pouvoir récolter un minimum de quintaux et de récupérer sa mise de départ.

 

Propositions :

-accroitre la production des semoirs low-cost pour semis direct (type Boudour) produit à Sidi Bel-Abbès par l'entreprise CMA-SOLA (seuls 15 exemplaires produits à ce jour),

-assurer une plus grande disponibilité des semoirs Boudour par la participation de leur commercialisation et maintenance par les concessionnaires privés de matériel agricole,

par une aide à l'achat et à l'emploi de ce type d'engins.

-Associer les artisans soudeurs locaux à la maintenance et l'amélioration des semoirs Boudour (exemple, par l'installation de roues plombeuses),

-lier le montant des crédits de campagne à l'utilisation des semoirs pour semis direct.

-interdire le labour en amont des barrages (zones à définir), étant donnée l'érosion provoquée par la pratique du labour, les semoirs pour semis direct pourraient être les seuls admis.

-équiper les unités motoculture de semoirs Boudour,

-reconnaître et promouvoir les entreprises privées de travaux agricoles,

-promouvoir les CUMA et autres Cercles d'Echange de Matériel (un animateur en Chambre d'Agriculteur mettant en relation offre et demande de travaux).

 

 

Exploitations, encourager des moulins paysans

Actuellement, les surfaces consacrées au blé dur et blé tendre sont concurrencées par les surfaces réservées à l'élevage ovin. C'est le cas avec la culture de l'orge et la jachère pâturée. Afin de conserver une plus forte attractivité à la culture du blé, les pouvoirs publics peuvent adopter plusieurs mesures. La principale est d'assurer une répartition plus équitable de la valeur ajoutée (liée à la transformation des céréales) entre céréaliers et transformateurs.

 

Propositions :

-encourager la constitution d'ateliers modernes de transformation des céréales au sein de structures communes à plusieurs exploitations céréalières.

-assurer à ces ateliers les mêmes avantages financiers et fiscaux (exonération sur les bénéfices et bien sûr bénéficier des mêmes compensations financières que les grands moulins privés)

 

 

CCLS, participation à la transformation des céréales

La baisse des revenus pétroliers implique d'envisager de nouvelles rentrées financières pour rémunérer les céréaliers mais aussi assurer le fonctionnement des CCLS. La transformation des céréales constitue une activité très rentable. Ce type d'activité devrait être autorisé au niveau des CCLS; au moins pour une partie ou la totalité des céréales qu'elles collectent.

Il s'agirait ainsi, de procéder à une meilleure répartition de la valeur ajoutée obtenue lors de la transformation des céréales. Rappelons que cette valeur ajoutée est actuellement essentiellement captée par les urbains détenant des moulins privés.

 

Propositions :

-autoriser les CCLS à transformer des céréales et à conditionner les légumes secs (demi-gros et détail). L'activité de transformation par les CCLS pourrait se faire en s'équipant de matériel neuf ou en rachetant des moulins privés, actuellement en surcapacité, ou en collaborant avec eux.

-autoriser les CCLS à passer des accords avec les moulins privés afin d'utiliser leurs installations. Pour cela, définir la legislation adéquate.

 

Instituts techniques, participation financières des firmes d'amont et d'aval

Afin de leur donner plus de moyens matériels, humains et financiers, les instituts techniques dépendant du MADR devraient s'ouvrir à l'amont, à l'aval et aux agriculteurs.

Des partenariats sont possibles. En effet, plusieurs sociétés développent des initiatives originales. Exemples:

-promotion des analyses d'azote du sol pour affiner les apports d'engrais aztés (Syngenta Saba Plus),

-encouragement de la production de semences de vesce3 par Axium Spa à Constantine,

-construction de pivots rotatifs par des artisans soudeurs à El Oued.

 

Propositions :

-intégrer dans leur conseil scientifique ou conseil d'administration des représentants des firmes d'amont et d'aval de la filière céréales ainsi que des représentants des céréaliers.

-accompagner cette participation d'une contribution financière au budget des instituts,

-dissoudre l'INVA et ré-affecter ses moyens matériels aux autres instituts techniques,

-utiliser les postes budgétaires de l'INVA pour doter des associations de céréaliers en moyens humains.

Chambres d'Agriculture, attribution d'une partie des impôts fonciers

Les Chambres d'Agriculture (CA) devraient recevoir une partie des sommes provenant des impôts fonciers prélevés sur le monde agricole, rural et urbain.

-doter les CA de délégations de daïra composées d'équipes de 2 à 3 techniciens recrutés par les adhérents paysans de la CA.

 

Coopération internationale, bénéficier du savoir-faire étranger

Il ne faut pas se voiler la face. De nombreux cadres des services agricoles sont restés dans des schémas techniques datant des années 60. La formation passée et actuelle de techniciens et ingénieurs agronomes reste coupée des avancées techniques mais surtout organisationnel existant à l'étranger. Une mise à jour des connaissances est indispensable. Or, dans le domaine de la céréaliculture en zone semi-aride plusieurs organismes (CIHEAM, ICARDA, FERT) possèdent une réelle expérience.

 

En Syrie, de 2005 à 2011, l'ICARDA a beaucoup travaillé sur l'agriculture de conservation et notamment a impulsé la fabrication de semoirs low-cost par des artisans locaux. Quant à FERT, ses réalisations en Tunisie sont exceptionnelles : promotion du semis direct de céréales sous couvert de luzerne, mise au point de mélanges fourragers (méteil) à base d'espèces fourragères locales, réalisation de témoignages vidéo en langue arabe.

 

Propositions :

-inviter les experts Australiens ayant travaillé auprès de l'ICARDA afin de stimuler la production locale de semoirs pour semis direct par des entreprises et artisans locaux (les besoins en semoirs sont immenses),

-créer autour de ces experts internationaux et des experts locaux un cluster machinisme dans le but de regrouper les intervenants de la filière afin d'améliorer le matériel spécifique aux céréales (semoirs, bineuses, herses, houes rotatives, moissonneuses-batteuses, ... etc),

-développer une coopération active avec FERT et les services agricoles Tunisiens impliqués dans l'agriculture de conservation,

-donner, à qualité équivalente, la priorité à la production locale de petit matériel de manutention des céréales (tapis roulants, vis sans fin, ...). Entreprises concernées (BEKAI, ...),

-stimuler la production nationale de cellules métaliques pour stockage des céréales (entreprises concernées DJOUDI Métal, ...)

 

DU POINT DE VUE JURIDIQUE ET ORGANISATIONNEL

 

 

Actuellement, comme le note l'agro-économiste Omar BESSAOUD, c'est un véritable vide juridique qui entoure les exploitations4. Dans de telles conditions, des céréaliers sans terre se voient exclus des aides publiques et cantonnés dans l'informel.

Concernant les coopératives de service et de collecte des céréales, de nouveaux droits devraient leur être octroyés afin de susciter plus d'intérêt de la part des céréaliers.

Concernant les chambres d'agriculture, un premier bilan d'étape mérite d'être établi afin de renforcer la représentativité des agriculteurs.

 

Foncier, officialiser la location des terres agricoles

L'existence d'un marché de la location des terres agricoles est normal. Rappelons qu'en France plus de 60% des superficies cultivées n'appartiennent pas aux agriculteurs mais sont louées. Les pouvoirs publics ne doivent donc pas criminaliser ce genre de pratiques mais les encadrer comme cela se fait à l'étranger.

 

Propositions :

-promulguer une loi sur le fermage.

-installer pour chaque zone agro-climatique, des commissions mixtes définissent annuellement les tarifs de location des terres.

 

Statut des exploitations : éviter le morcellement

Au niveau de certaines exploitations familiales, il arrive que le travail des terres soit confié à un seul membre de la famille. Il s'agit donc de légaliser ce genre de situation qui permet d'éviter le morcellement des exploitations.

 

Propositions :

-développer des formes juridiques telles les sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA).

-assurer un cadre juridique afin que les co-indivisaires puissent être rémunérés légalement.

 

Coopératives paysannes, offrir des avantages fiscaux et de nouveaux droits

En Algérie, il n'existe pas de véritables coopératives paysannes. Les CCLS usurpent cette dénomination. Elles ne sont que des dépôts décentralisés de l'OAIC dont le directeur local est flanqué d'un conseil de gestion élu mais sans aucune prérogative.

Il s'agit de maintenir le monopole d'Etat sur le commerce du blé mais aussi, sur le long terme, de faire évoluer les CCLS en de véritables coopératives céréalières tel que le défini le statut internationnal de la coopération.

Les CCLS doivent être le lieu de formation de leaders paysans à même de s'affranchir à terme de la tutelle de l'administration.

A travers l'activité de leurs technico-commerciaux, les CCLS doivent montrer ce que pourraient être, à l'avenir, de véritables coopératives céréalières de collecte et d'approvisionnement.

 

Propositions :

-envoyer à l'étranger des missions d'études pour étudier le fonctionnement de coopératives céréalières de collecte et d'approvisionnement,

-laisser de façon générale plus de place à l'initiative paysanne dans la gestion des CCLS (exemple dans la planification des travaux des unités motoculture des CCLS),

-attribuer aux technico-commerciaux des CCLS des zones régionales précises (secteur),

-rémunérer les technico-commerciaux des CCLS au volume d'engrais et de produits phyto-sanitaires vendus dans leur secteur,

-rémunérer les technico-commerciaux des CCLS aux volumes de céréales collectées sur leur secteur.

 

Coopératives paysannes, offrir des avantages fiscaux et de nouveaux droits

Il s'agit d'encourager les céréaliers à investir dans la création de coopératives paysannes de collecte des céréales, d'approvisionnement (vente d'intrants agricoles). Ces coopératives existeraient aux côtés des CCLS et possèderaient une totale autonomie de gestion. Elles seraient organisées selon le statut intérnational des coopératives agricoles.

 

Propositions :

-promulguer ou dépoussiérer la legislation actuelle afin de développer aux côtés des CCLS, des coopératives selon le statut international de la coopération (part sociale, un adhérant pour une voix, recrutement du directeur par les adhérents). Ces coopératives concerneraient la collecte, les approvisionnements et la transformation.

-encourager, à travers le maintien et le renforcement d'avantages fiscaux et financiers, la création de Coopératives d'Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) et de Cercles d'Echange de matériel.

 

Négoce des céréales

Une éventuelle adhésion de l'Algérie à l'OMC obligerait à revoir le monopole d'Etat sur les céréales. Comme au Maroc, une telle adhésion devrait se traduire par la disparition de l'OAIC. Dans une telle optique, comment se préparer?

-envisager l'achat direct de blé local par les moulins privés et publics, cela par l'attribution de quota sous forme d'enveloppes financières assurant la compensation entre prix à la production et prix de vente à la consommation.

 

 

Chambre d'agriculture, pour plus de représentativité

L'agro-économiste Omar BESSAOUD5 porte un regard sévère sur le mode de fonctionnement des chambres d'agriculture: « Les Associations professionnelles agricoles sont créées dans le cadre de la loi sur les associations (quel que soit leur type). Elles étaient quasiment inexistantes avant les années 1990, mises à part deux ou trois s’occupant de l’élevage. En 1999, on compte, d’après les services du ministère de l’Agriculture, environ 1 300 associations regroupant 112 000 adhérents, toutes ayant été créées dans le cadre de la loi 90-31 sur les associations de 1990 (qui ne soumet plus à autorisation politique la création d’associations de citoyens). Les associations de wilaya, nationales et régionales, ont pratiquement toutes été créées à l’instigation de l’administration agricole qui en avait besoin pour mener à bien la mise en place des Chambres d’agriculture de wilaya et nationale. »

 

Propositions :

-baser les élections non plus par rapport aux associations professionnelles, mais sur la base des adhérents selon la formule : « une personne, une voix »,

-décider que le secrétaire de chambre d'agriculture soit recruté par les adhérents et non plus nommé par le MADR.

 

Grainetiers, partenaires des céréaliers

Comme déjà souligné, les céréaliers font de plus en plus appel aux « grainetiers » encore appelés « négoce » ou secteur de l'« agro-fourniture » à l'étranger. A côté des filiales de grands groupes étrangers spécialisés dans les produits phytosanitaires (Syngenta, Bayer... etc) ou les fertilisants (Timac, …) existe différents établissements à capitaux nationaux et de plus ou moins grande taille (ProFert, détaillants locaux…).

 

Dans le cadre d'une étude sur la plasticulture dans le Sud, l'agro-économiste Ali DAOUDI note l'apport technique mais aussi financier de cette corporation aux exploitations. Dans le domaine céréalier, concernant les produits phytosanitaires et les engrais l'apport technique de l'agro-fourniture est indéniable. Grâce aux spécialistes travaillant dans les maisons mères de ces sociétés, les agriculteurs Algériens sont en mesure de bénéficier de techniques nouvelles que les Instituts Techniques et la Recherche Agronomique locale sont encore incapables d'apporter.

 

Propositions:

-assurer l'organisation de la corporation de l'agro-fourniture afin que les pouvoirs publics aient des interlocuteurs identifiés et fiables,

-agir sur le secteur de l'agro-fourniture et des grainetiers à travers les outils que sont la TVA (suppression/augmentation) et la fiscalité,

-définir, un cahier des charges en matière de vulgarisation technique (reconnaissance du travail des agents technico-commerciaux, journées techniques, visite de parcelles, plate-forme de démonstration, …),

-définir les modalités d'un partenariat gagnant-gagnant entre agriculteurs et agro-fourniture. Exemples: possibilité d'aides financières aux agriculteurs (sous forme d'avance sur récolte) ou d'achats groupés par des agriculteurs afin de bénéficier de prix de gros (l'idée étant également de favoriser la coopération entre agriculteurs).

 

Pain, réduire le gaspillage

Les images de baguettes de pain jetées dans des poubelles constituent l'une des manifestations les plus visibles du gaspillage du pain en Algérie. Le climat sec ou humide sur le littoral ne garantit pas une qualité durable à la baguette de pain (baguette parisienne).

 

Les solutions sont multiples : assurer une « vérité des prix » du pain (en Egypte, grâce à une carte à puces, seuls les ménages à faibles revenus bénéficiient du soutien des prix), jouer sur les qualités boulangères des farines ou adopter des mesures de réutilisation du pain sec.

-étudier l'expérience égyptienne de cartes à puces pour les ménages à faible revenu,

-revoir à la hausse les paramètres technologiques des blés tendres importés,

-tester la vente au détail de pain sous forme de pâte fraîche levée ou congelée que les consommateurs pourraient cuire chez eux à leur guise et selon leurs besoins,

-développer des formes de ré-utilisation par les boulangers-patissiers et les ménages du pain sec non consommé (exemple sous forme de chapelure).

 

DU POINT DE VUE TECHNIQUE

 

 

Concernant les aspects techniques, il s'agit d'agir sur des points prioritaires. Contrairement aux régions d'Europe à climat tempéré qui peuvent pratiquer des semis d'automne ou de printemps, dans le cas algérien toutes les grandes cultures (céréales, fourrages, légumes secs, oléagineux) sont à implanter lors d'une seule période : l'automne. Cela engendre de fortes pointes de travail dans les exploitations qui ont de multiples conséquences négatives.

Par ailleurs, le contexte actuel est marqué par le réchauffement climatique. Il oblige à tenir compte des nouvelles façons de procéder afin de valoriser au mieux l'humidité du sol. Dans ce cadre là, l'agriculture de conservation trouve toute sa place, notamment en agriculture pluviale (terres non irriguées). Afin de maintenir le maximum d'humidité dans le sol, la lutte contre les mauvaises herbes constitue également une priorité.

 

Les propositions qui suivent seront à moduler selon les régions. Celles à haut potentiel pourraient se voir accorder une attention particulière afin que ces techniques soient le plus rapidement adaptées.

 

De par les moyens dont elles disposent, les CCLS méritent toute l'attention. Leur contribution actuelle à l'inovation agronomique concerne surtout les semences certifiées. Il s'agit de voir comment mieux utiliser leurs moyens afin de couvrir les autres aspects techniques: fertilisation et désherbage. Cependant, il ne faut pas oublier que quelque soit leur mérite et dévouement, les services administratifs des CCLS, comme ceux des DSA et des Instituts techniques dépendant du MADR ne peuvent en aucune manière remplacer

  • un corps de techniciens recrutés par des élus paysans des OPA,

  • les services technico-commerciaux des firmes d'amont et d'aval.

 

C'est à ces derniers que doit revenir à l'avenir l'animation de terrain.

 

Travail du sol : abandonner le labour

Le labour est une perte de temps et de carburant. Il est à l'origine de l'érosion des sols. Pourtant cette opération est ancrée chez les agriculteurs. Après les opérations de labour, les façons superficielles relatives à la préparation du lit de semences sont longues et souvent inadaptéess. D'où un retard des semis et également de faibles taux de germination-levée obligeant les agriculteurs à utiliser de plus fortes doses de semences.

Plus grave, en climat semi-aride comme les cultures semées au printemps sont rares, la majorité des semis se font à l'automne d'où des pointes de travail à l'origine de retards de semis. Or, le cycle de vie des céréales se trouve raccourcit et le rendement réduit d'autant. La priorité est donc d'arriver à semer à temps (octobre) et non plus jusqu'au mois de décembre.

 

Propositions :

-tirer un premier bilan de la pratique du semis direct (à Sétif notamment),

-remplacer le labour par le semis direct pour mieux valoriser l'humidité du sol,

-remplacer le labour par le semis direct pour multiplier par 6 la vitesse de réalisation des semis (les semis peuvent ainsi être réalisés avant décembre).

-équiper les unités motoculture des CCLS du semoir low-cost Boudour (produit par CMA-SOLA) afin de mieux vulgariser ce type de matériel.

-envisager les moyens afin de dynamiser les ventes du semoir Boudour (seuls 15 exemplaires construits à ce jour).

 

En zone steppique il existe des zones au sol assez profond pour pratiquer des cultures de céréales irriguées ou non. Des possibilités d'une céréaliculture extensive existent. Elle peut permettre la production

  • d'orge en grains,

  • d'orge en vert à l'automne (g'sill),

  • d'orge immature pâturée ou récoltée en début d'épiaison.

Mais il s'agit d'adopter les mesures agro-écologiques adaptées au milieu fragile de la steppe. Dans la mesure où l'aléas climatique rend plus aléatoire les récoltes en grains, il devient indispensable de réduire les coûts de production. Dans cette optique le semis-direct présente un fort intérêt et les récoltes pourraient être même envisagées en utilisant des moissonneuses-lieuses (spicadora) dont bon nombre fonctionnent encore.

 

Propositions:

-interdire les labours et travail au cover-crop,

-promouvoir le semis direct,

-poursuivre la politique initiée par le HCDS de construction de sed de dérivation dans le lit des oueds en utilisant les images satellitales afin de déterminer les meilleurs emplacements,

-construire des semoirs adaptés à l'irrigation de submersion (cas de l'irrigation liée au sed de dérivation) en utilisant la technique dite du "raised-bed" développée en Egypte par l'Icarda (voir fiche technique sur le site "Impact Sciences" de l'Icarda).

 

Travail du sol, transformer les semoirs conventionnels en semoirs pour semis direct

Le manque de semoirs pour semis direct est actuellement crucial. Selon l'expert australien Jack Desbiolles ayant testé sur le terrain le semoir conventionnel fabriqué à Sidi Bel-Abbès par CMA-SOLA, il est possible de transformer ce semoir conventionnel à dents en double spire en semoir pour semis direct. Cela est en effet possible dans le cas des sols meubles et non caillouteux en suivant les modalités suivantes.

 

Propositions:

  • enlever 4 des onze dents du semoirs,

  • espacer ces dents afin de réduire les forces s'exerçant sur le chassis du semoir et pour éviter tout bourrage avec les résidus de récolte,

  • remplacer l'actuelle pointe des dents par des dents plus étroiutes afin de renforcer la pénétration des dents dans le sol et afin de réduire les efforts de traction sur le tracteur,

  • renforcer si besoin l'armature du chassis du semoir,

     

Travail du sol, cas des 24 semoirs SD SOLA acquis par les CCLS

L'OAIC a acquis 24 semoirs à gros gabarit pour semis direct. Il s'agit de semoirs portés de marque SOLA. Le fait que ces semoirs soient portés exige d'utiliser des tracteurs de forte puissance. Par ailleurs, étrangement, le modèle de semoir importé ne comporte qu'une trémie à grains et pas de trémie à engrais. Or, les CCLS peuvent avoir un effet d'entrainement à propos du semis direct lorsque celui-ci est correctement réalisé (dépot de la semence et de l'engrais en même temps).

 

Propositions:

  • modifier ces semoirs pour leur adjoindre une trémie à engrais.

 

Désherbage : développer la lutte chimique et mécanique

En milieu semi-aride, les céréales poussent dans un contexte marqué par le manque d'eau. Assurer une lutte implacable contre la concurence exercée par les mauvaises herbes permet donc d' assurer une meilleure alimentation hydrique aux plantes. C'est l'un des principaux facteur limitant des cultures.

 

Propositions :

-favoriser le désherbage chimique en prenant les mesures adéquates permettant une plus grande disponibilité (quantités, prix) en désherbants chimiques et en matériel (pulvérisateurs, citernes d'eau).

-favoriser le désherbage mécanique en rendant disponible bineuses, herses étrilles et houes rotatives (cette démarche initialement propre à l'agriculture biologique européenne se développe aujourd'hui en agriculture conventionnelle).

-demander aux concessionnaires de faire connaître tout type de matériel de désherbage mécanique en important les outils adaptés.

-réduire temporairement les droits de douanes sur l'importation de bineuses, houes rotatives et herses étrilles.

-initier la construction locale de bineuses, houes rotatives et de herses étrilles par des artisans soudeurs6 et par le groupe PMAT.

-encourager la fabrication de ces engins en accordant une aide financière7 et matériel à tout constructeur local (ces engins, peu sophistiqués peuvent être aisément produit localement).

-envisager de recourir à la pulvérisation par avion.

 

Désherbage : développer la concertation avec les constructeurs et importateurs

L'industrie locale produit des pulvérisateurs et divers outils de désherbage dont des bineuses. Il s'agit de perfectionner le matériel existant (pulvérisateurs et bineuses) et de fabriquer les engins ayant fait leur preuve à l'étranger (herses étrilles, houes rotatives).

 

Propositions:

-réunir les fabriquants (petits et grands, public et privés) et chercheurs au niveau d'un cluster afin de construire bineuses, herses rotatives et herses étrilles mais également d'envisager une modernisation des modèles de pulvérisateurs construits localement par PMA.

 

Fertilisation : développer la localisation des engrais

En Algérie, les sols calcaires et secs réduisent l'absorption des engrais par les plantes (surtout dans le cas des engrais phosphatés). La solution passe donc par leur localisation au plus près des semences lors du semis. Par ailleurs, il semble que des intermédiaires spéculent sur le prix des engrais.

 

Propositions :

-vulgariser la technique de localisation des engrais au semis des céréales et des légumes secs. Et cela que ce soit par le biais de l'emploi de semoirs pour semis direct ou conventionnel.

-demander la possibilité de faire installer une deuxième trémie pour les engrais sur les modèles de semoirs conventionnels produits par l'entreprise CMA-SOLA à Sidi Bel-Abbès.

-demander de faire installer une deuxième trémie pour les engrais sur les modèles de semoirs conventionnels produits par des artisans soudeurs.

-équiper les semoirs conventionnels des unités motoculture des CCLS d'une deuxième trémie à engrais permettant de localiser les engrais et ainsi de contribuer à vulgariser ce type de matériel et de pratique.

 

Fertilisation azotée: développer l'analyse des reliquats azotés en sortie hiver

Dans le sol l'azote possède une dynamique particulière qui nécessite des analyses de sol en sortie hiver. Sinon, il est difficile d'adapter la dose d'azote aux caractéristiques des parcelles. Conséquences: moindres rendements et moindre qualité des grains (mitadinage et faible poids spécifique).

La situation sécuritaire oblige à l'utilisation d'urée à la place d'ammonitrate. Les exploitations se trouvent défavorisées du fait des pertes par volatilisation de l'urée apportée en couverture. Ces pertes sont accrues par temps de vent et par temps sec. Bon nombre de céréaliers se plaignent des coûts élevés des engrais azotés.

 

Propositions:

-demander aux propriétaires de moulins de réaliser les analyses de l'azote du sol,

-demander aux autres opérateurs locaux (Fertial, laboratoires privés et d'universités, ...) de réaliser les analyses de l'azote du sol,

-publier en temps réel, sur les sites internet des opérateurs locaux (DSA, chambres d'agriculture, ...) les résultats de ces analyses d'azote afin d'indiquer aux agriculteurs n'ayant pas effectué d'analyses la tendance annuelle,

-favoriser (par des outils à développer) les pratiques d'enfouissement de l'urée apporté en couverture afin de réduire les fortes pertes enregistrées par volatilisation.

 

Semences certifiées

Grâce à l'acquisition d'un matériel moderne et d'un réseau de multiplicateurs les CCLS usinent des lots conséquents de semences certifiées. A côté de de type de semences, il s'agit de favoriser l'amélioration qualitative des semences de ferme.

-favoriser par l'importation temporaire et l'encouragement de la production locale la disponibilité en tarare,

-favoriser par l'importation temporaire et l'encouragement de la production locale la disponibilité en engins de traitement des semences,

-reconnaître et encourager le tri et le traitement à façon des semences de ferme par des unités mobiles appartenant à de petits investisseurs privés (exemple Ansej).

 

Rotations des cultures, développer l'alternance

Du fait de la prime de 1000 da/ha, les surperficies de blé dur se sont considérablement développées depuis 2008. Ce retour fréquent de céréales à pailles sur les parcelles s'est accompagné d'une cohorte de ravageurs (petits rongeurs, parasites divers dont insectes et nématodes, mauvaises herbes). La lutte contre ces nuisances passe par un allongement des rotations. Dans ce cadre là, selon les étages bio-climatiques, les cultures industrielles et fourragères ont toute leur place.

-obliger les raffineurs d'huile et de sucre importés à développer par contractualisation des cultures industrielles locales,

-obliger les producteurs locaux d'aliments du bétail à développer par contractualisation les cultures permettant un remplacement partiel du maïs et soja importé. Il s'agit de l'orge, triticale, féverole, colza...

 

Afin de tenir compte de l'élevage ovin souvent associé à la céréaliculture, il est indispensable d'utiliser les techniques permettant d'améliorer l'offre fourragère: cultures associées, méteil, sursemis des jachères pâturées.

-vulgariser la culture associée de céréales et de luzerne (variété africaine) développée en Tunisie par l'ONG française FERT (l'optimum de croissance de chacune des cultures étant décalé, il est possible de les cultiver en même temps sur la même parcelle),

-vulgariser la culture de mélanges fourragers (méteil) comportant orge, vesce, sulla et fenugrec développée en Tunisie par l'ONG française FERT,

-vulgariser les techniques de "sursemis" consistant à semer sans labour et à moindre coût les jachères pâturées avec des espèces fourragères plus productives que la flore spontannée,

-assurer la production de semences nécessaire afin de permettre de cultiver des mélanges tels pois-triticale mais aussi méteil ou le traditionnel mélange vesce-avoine.

 

Obtention de références techniques

Il est illusoire de faire progresser à la même vitesse l'ensemble des céréaliers. Mais les innovations peuvent se répandre à la faveur d'agriculteurs leaders.

Dans cette optique, il est impératif d'acquérir des références techniques locales. Cela peut se faire par l'édition de "carnets de champs" permettant de noter l'itinéraire technique de leurs parcelles. Un technicien local peut alors récupérer le maximum de données et les rentrées sur un tableur afin de comprendre quel a été l'itinéraire technique des meilleures parcelles.

 

Propositions

- faire éditer par l'ITGC, les DSA ou les CCLS des carnets de champs (ils pourront être sponsorisés par des firmes de l'agro-fourniture).

 

Mise en oeuvre des aspects techniques, aspects généraux

La mise en oeuvre des aspects techniques ne peut être confiée aux DSA ou stations de l'ITGC mais à des techniciens recrutés (pour des contrats de 2 à 3 ans renouvelables) par:

  • les élus paysans d'associations professionnelles locales,

  • les élus paysans de Chambre d'Agriculture,

  • les élus paysans de coopératives céréalières,

  • les services techniques des moulins privés (voir le cas de Groupe Benamor).

 

Des contrats courts permettront de ne conserver que les techniciens les plus motivés par l'animation de terrain. Leur recrutement et financement par leur employeur paysan permettra

  • d'exiger une obligation de résultats,

  • d'éviter le sempiternel problème de la voiture de fonction en leur demandant d'utiliser leur véhicule personnel en se faisant rembourser les frais kilométriques suite à leurs déplacement dûment justifiés.

Si les références techniques de base sont fournies par les stations de l'ITGC et par l'INRAA, les références techniques locales ne peuvent que provenir de pratiques novatrices paysannes et d'essais locaux de techniciens de terrain motivés travaillant sur des parcelles d'agriculteurs.

 

Mise en oeuvre des aspects techniques, cas particulier des moulins et unités d'aliments du bétail

Ce sont les pouvoirs publics qui

  • dotent les moulins et unités d'aliments de bétail de quotas de matières premières importées,

  • assurent à ces investisseurs privés l'exclusivité sur un marché protégé par de fortes barrières douanières,

  • privilégient le secteur de l'agro-transformation privée au dépend du secteur coopératif (voir la puissance des coopératives paysannes en France, Pays-Bas, Irlande ou Nouvelle-Zélande).

 

Aussi, la puissance public est en mesure d'exiger, en échange, plus de patriotisme économique. Cela, à travers la mise sur pied de services techniques d'appui à la production afin d'encourager la production de matières premières locales.

 

Dans ce cadre là, ce secteur de l'agro-transformation doit être en mesure de déployer les efforts nécessaires de vulgarisation. En s'appuyant sur des techniques de management moderne et d'intéressement des technico-commerciaux, cette action d'animation de terrain présente une efficacité bien supérieure à celle que les services agricoles peuvent offrir.

 

DU POINT DE VUE FISCAL

 

 

 

Un impôt pour les terres en jachère

Actuellement, une proportion non négligeable de surfaces agricoles ne sont pas emblavées (jachère). Les causes sont diverses. La mise en œuvre d'un impôt agricole au prorata de la superficie des exploitations agricoles pourrait pousser propriétaires et fermiers à les travailler ou les louer.

Par ailleurs, il s'agit de permettre à ces exploitants de s'affranchir du labour. Cela, par une meilleure disponibilité en semoirs pour semis direct. Ils permettent de réduire les coûts de mécanisation et donc les besoins de financement des exploitants. Plus de surfaces pourraient donc être emblavées chaque année en céréales. Ce phénomène d'augmentation des surfaces emblavées a été observé en Espagne avec l'introduction du semis direct.

 

Propositions :

-imposer fiscalement les terres laissées en jachère,

-alléger le coût de l'implantation des céréales pour les petites exploitations ne disposant pas de leur propre matériel, en renforçant le service motoculture des CCLS,

-alléger le coût de l'implantation des céréales pour les petites exploitations ne disposant pas de leur propre matériel, en assurant une plus large disponibilité en semoirs pour semis direct.

 

 

2 . Des propositions destinées aux céréaliers, cadres de terrains et élites rurales.

 

Il s'agit là d'actions à entreprendre en dehors des cadres administratifs habituels. Des initiatives doivent être prises par les céréaliers, les membres de la filière et les élites rurales. Il ne faut plus se contenter dans un attentisme.

 

JURIDIQUEMENT

Le vide juridique qui entoure actuellement les exploitations ne pourra être comblé au plus vite que par des pressions venues des premiers concernés.

 

Fermage : définir des barèmes de location des terres pr chaque wilaya

Face à l'immobilisme des pouvoirs publics concernant le fermage, c'est aux acteurs de terrain de préparer les conditions à la venue de ce statut. Cela peut commencer par la création de commissions locales de fermage au sein de l'UNPA, Chambre d'Agriculture ou associations professionnelles définissant les barèmes de location des terres à céréales. Selon la fertilité des sols des différentes zones dans une wilaya, peuvent être définis des montants de location ; exemple : 4 quintaux de blé par hectare loué et par année.

 

Fermage : définir les fondements du fermage

Les commissions définissant le barème de location des terres agricoles, ou tout autre collectif paysan ou rural pourraient élaborer ce que devrait être la loi sur le fermage. A partir des traditions locales et au regard de considérations juridiques il s'agit de fixer les modalités du bail pour la terre et les bâtiments.

 

 

 

ECONOMIQUEMENT

 

Exploitations : développer des moulins paysans

 

Etant donnée la rentabilité de la transformation du blé, les céréaliers ont avantage à s'intéresser à ce type d'activité. Cependant, rien n'est prévu afin qu'ils reçoivent les mêmes compensations financières que les moulins privés. Aussi, pour le céréalier, se lancer dans la transformation tout en étant concurrentiel passe par la réduction de ses coûts de production et par la recherche de niches : farine et semoule bio et/ou complète, fabrication artisanale de couscous ou de pâtes alimentaires. Loin d'être une vue de l'esprit, ce type de démarche est indispensable afin d'arracher des concessions aux pouvoirs publics qui ne privilégient actuellement que les transformateurs.

 

1On lira à ce propos l'analyse de l'agronome Denis Pommier qui a longtemps travaillé en Tunisie dans le cadre de la coopération avec l'UE.

2Denic Pommier

3Cette production de semences de vesce est originale; elle utilise la féverolle comme tuteur.

4Consulter à ce propos le travail du Pr Omar BESSAOUD.

5 Loi n° 90-31 du 4-12-90 relative aux associations. ÉCONOMIE RURALE 303-304-305/JANVIER-MAI 2008.

6Ce type de matériel peut également intéresser les producteurs de cultures maraîchères.

7On peut penser à des exonérations fiscales et ou baisse de TVA.

 

ALGERIE, HOLD-UP SUR LE FONCIER

Nous proposons à nos lecteurs un article édifiant sur le hold-up des terres arch en Algérie. Cet article documenté est de l'économiste Omar Bessaoud, notamment spécialiste du droit foncier. Il nous semble que le Hirak doit avoir un prolongement dans le domaine agricole. Il faut s'opposer à la dépossession de la terre arch des petits agriculteurs. En effet, les rapaces qui veulent s'accaparer cette terre vont aussi s'accaparer comme en Andalousie d'un droit de pompage de l'eau dans les nappes phréatiques. Cela demande vigilance de chacun. Djamel BELAID.

ps: merci de la confiance des lecteurs. Le compteur indique à ce jour le chiffre de 1,2 millions connexions. Les contributions patriotes de chacun pour développer une agriculture durable, qui réduit la dépendance alimentaire et qui crée des emplois sont les bienvenues.

 

Economie politique du pillage du foncier agricole

Publié par LSA

le 19.06.2019 , 11h00

 

 

Par Omar Bessaoud, économiste

L’ex-wali d’El-Bayadh et l’Office national des terres agricoles (Onta) ont pris, tout récemment, la décision d’annuler une concession de terres accordée à Ali Haddad d’une superficie de 50 000 ha. Plus récemment, des citoyens de Blida ont dénoncé, auprès du wali, les attributions abusives de terres à des clients du régime et réclamé leur restitution. Les scandales liés au détournement du foncier ou d’attribution en violation des lois du pays révèlent à l’opinion publique l’une des sources d’enrichissement illégitime de nombreux affairistes et des appétits sans limite d’une classe de prédateurs aidés en cela par l’Etat makhzénien.

 

La liste des hommes d’affaires qui ont bénéficié des largesses des autorités et des institutions publiques (services agricoles, Onta) dans cette région du pays est longue, car de nombreuses mesures foncières ­— prises sous le prétexte de la réalisation de «projets structurants», selon l’expression du ministère de l’Agriculture — ont facilité ces quasi-acquisitions. Le projet de privatisation des terres arch est aujourd’hui estimé entre 2 et 2,5 millions d'hectares, et un groupe de travail a été mis en place l’automne 2018 avec le ministère de l'Intérieur pour enquêter sur les exploitants de ces terres, «afin de les sécuriser et doter ses occupants d’actes administratifs».

Pour n’évoquer que le cas de la wilaya d’El Bayadh, rappelons que plus de 360 000 ha de terres qui ont le statut de arch auraient été délimités pour être redistribués à des affairistes influents parmi lesquels — et la liste n’est pas exhaustive — le groupe de Abdelmalek Sahraoui (bénéficiaire de 18 000 ha), le fils Tahkout (à qui l’on vient de reprendre les 8 000 ha concédés), le groupe Lachheb (35 000 ha) et Sami Agli (actuel candidat à la présidence du FCE, concessionnaire de 5 000 ha)…

Le compromis historique, qui date de l’ère coloniale (sénatus-consulte de 1863), était que même si ces terres sont toujours classées dans le domaine de l’Etat, les droits historiques de possession sont exercés par les tribus locales, et la coutume en vigueur était que les attributions individuelles se réalisaient avec l’assentiment des représentants des communautés rurales locales.

Ces concessions à grande échelle aux milieux d’affaires nous rappellent celles que Napoléon III et le IIe Empire (1850-1870) avait accordées en 1865 à de riches entrepreneurs, aux banques et autres sociétés financières. Près de 350 000 ha avaient ainsi été distribués et livrés à la spéculation (concession de 25 000 ha à la société française de l’Habra et de La Macta, de 100 000 ha localisés pour l’essentiel dans l’est du pays, vastes concessions de terres du domaine de l’Etat à l’ouest…).

Les cas d’attribution de terres de l’Etat aux entrepreneurs nationaux que nous venons d’évoquer ne sont pas isolés. Tous les nouveaux riches (affairistes, commerçants, grands propriétaires, industriels, dignitaires et clients du système) se sont empressés, au cours de ces quatre dernières décennies, soit de racheter à des bénéficiaires, souvent démunis de moyens, les actifs fonciers attribués par l’Etat, soit ont bénéficié de concessions foncières du pays à la faveur des mesures foncières adoptées par les différents gouvernements depuis la présidence de Chadli… La réforme agricole de 1987 a été le prélude au détournement du foncier hérité de la colonisation : rappelons-nous la publication, en 1990, par El-Moudjahid, et ce, à l’initiative du gouvernement Hamrouche, des listes des attributions illégales de terres.

De très nombreux scandales ont, depuis, jalonné l’histoire foncière du pays. Rappelons, à titre d’exemple, les attributions d’assiettes foncières par les responsables élus du FIS en 1990 qui ont effacé du paysage agricole le périmètre irrigué du Hamiz, à l’est d’Alger.

L’histoire du foncier rural algérien est riche d’épisodes, où l’accumulation des richesses matérielles et l’accaparement des terres se sont réalisés dans un climat de violence politique et sociale extrême. C’est, par exemple, au cours des années 1990 que l’on a observé une accélération des processus d’accaparement des terres agricoles de l’Etat. La terre changera de main à la faveur de la décomposition des collectifs ouvriers, et toutes les réformes agricoles (loi 87/19 et la loi foncière 90/25 de décembre 1990 pour laquelle le FIS avait beaucoup milité) ont été favorables à l’émergence d’investisseurs privés mieux dotés en capitaux (monétaires, physiques ou sociaux) et bien mieux insérés aux marchés des produits agricoles (souvent spéculatifs) que la majorité des fellahs.

Les fortes pressions exercées par certains industriels, relayés par des réseaux politiques influents, ont souvent brisé les résistances des collectifs ouvriers des exploitations agricoles collectives et individuelles (EAC/EAI), disqualifiés par les banques dans l’accès aux crédits, les actes administratifs établis ne présentant pas une garantie suffisante.

De nombreux attributaires se sont vu ainsi proposer des millions (de 200 millions de centimes à 1 milliard) dans la Mitidja pour la cession des actifs fonciers qui leur avaient été attribués par l’Etat. Les quelques enquêtes instruites par les services de l’Etat, à l’instar de l’IGF (Inspection générale des finances), ou de la Cour des comptes ont attesté de ces pratiques totalement illégales. Nous citerons pour mémoire l’affaire du domaine Bouchaoui (que la presse avait évoquée en 2006), et où l’enquête de la Gendarmerie nationale décrivait les pratiques d’industriels puissants dans l’accaparement de parcelles agricoles d’EAC, en violation même des textes régissant la cession des droits d’exploitation des terres du domaine privé de l’Etat.

Un groupe immobilier, celui du richissime homme d’affaires libanais Hariri, s’était même porté candidat pour acquérir des terres agricoles de ce domaine dans le but de réaliser un projet immobilier ; on affectera ces terres à un projet national réalisé par le directeur de la Société d’investissement hôtelier (Club-des-Pins). Que reste-il aujourd’hui du domaine Bouchaoui, l’un des premiers domaines autogérés, créé sur les terres du colon Borgeaud, et qui fut un symbole de la colonisation des terres algériennes ?… Si le vent libérateur qui soufflait en 1962 avait permis aux ouvriers agricoles d’accomplir la tâche historique de transférer au jeune Etat national, en voie d’installation, les terres coloniales spoliées au peuple algérien et à la paysannerie, des vents contraires portés par le climat libéral des années 1990 aura eu raison de cette période. «Les capitalistes qui rôdent autour des agriculteurs ont déjà acheté locaux, étables et bâtisses en tous genres. Ils louent leurs terres à l’année et achètent à l’avance les productions. Ils sont largement entrés dans les territoires des exploitations de l’ancien domaine autogéré», témoignait un ouvrier agricole d’une EAC à un journaliste d’investigation… Le bilan de ces pratiques d’accaparement reste à établir : que sont devenus, par exemple, les actifs fonciers (ne parlons pas des actifs économiques) des centaines de coopératives communales de services, des offices nationaux (terrains et hangars des Offices des fruits et légumes, l’Office du matériel agricole… et des autres SAP) dissous, sans fondement juridique, et effacés définitivement du paysage agricole ? Quel bilan peut-on faire de toutes les mesures liées à l’accession de la propriété foncière agricole (APFA) qui date, faut-il le rappeler, de 1983 (il y a donc plus de 35 ans), et quels sont les résultats des grandes exploitations modèles créées à cette époque et équipées de forages, de pivots, très souvent soutenus à coups de subventions publiques, et qui nous promettaient un nouvel eldorado ?

La nation s’est-elle enrichie et a-t-elle gagné en termes de sécurité alimentaire, et la population achète-t-elle moins cher les fruits et légumes produits sur ces nouveaux périmètres ? Quels sont les groupes qui contrôlent aujourd’hui les actifs fonciers agricoles de l’Etat, plus de cinquante ans après la récupération des terres coloniales ?

Le bilan provisoire que l’on peut établir est que si l’offre agricole (de lait, de céréales, de fruits ou de légumes) est aujourd’hui plus abondante, cela résulte essentiellement du travail de centaines de milliers de producteurs agricoles familiaux de petite et moyenne échelle, et de l’effort de familles paysannes de toutes les régions du pays, qui ont su mobiliser leurs ressources et tirer profit d’investissements publics inédits dans l’histoire agricole du pays (dans le domaine de l’irrigation agricole et la mise en valeur des terres, de l’équipement en matériel, de l’approvisionnement en intrants agricoles, de l’encadrement technique…). Avec les multiples fonds créés dans le cadre du Programme national de développement agricole au début des années 2000, le secteur agricole a été, comme on le sait, l’un des premiers secteurs économiques à bénéficier des plans de relance de l’économie nationale — plus de 500 millions de dollars/an entre 2000 et 2007 et plus de 1,5 milliard de dollars/an sur la période quinquennale 2010-2014.

Les grands concessionnaires ont, quant à eux, été davantage intéressés par la rentabilité financière (qui est fondée sur l’intérêt privé et non sur l’intérêt général) d’une agriculture de mieux en mieux dotée en ressources (eau et terre, capital, matériel), et fortement motivés par la conquête des marchés (nationaux et étrangers) ; ils ont combiné, dans leurs stratégies d’expansion, mobilisation des fonds publics, fonds privés et fait valoir un partenariat technique étranger, qui s’est révélé très souvent défaillant. Comme l’évoquait la presse en novembre 2016, la concession agricole était devenue, «après l’importation, le commerce des grandes-surfaces, l’immobilier ou le BTP», le «nouveau business juteux des dirigeants algériens». Ils se sont portés candidats à la concession de terres dans le cadre de la mise en valeur mais aussi au partenariat public-privé qui a concerné, non seulement les terres des EAC, mais surtout aussi les terres des fermes-pilotes, terres qui sont, comme tout le monde le sait, les terres les mieux situées et les plus fertiles du pays.

Les principaux partenaires algériens identifiés dans le cadre de ce partenariat public-privé sont pour leur majorité des groupes de l’agroalimentaire (Sim de Blida, Sarl Hodna Lait, Cevi-Agro Alger, Laacheb de Blida, la Société Tifralait, le groupe Safruit…), ou des «professionnels» impliqués dans le développement de filières agricoles, des commerçants, des propriétaires de biens immobiliers ou des hommes politiques. Certains hommes d’affaires se sont même vu attribuer plusieurs fermes-pilotes (de 100 ha en irrigués dans la plaine de la Mitidja à près de 1000 ha dans d’autres régions agricoles du pays), en violation des règles et lois agricoles du pays.

L’on connaît le sort politique qui a été réservé à l’ancien Premier ministre Tebboune qui avait décidé en juin 2017 de remettre en question les décisions de l’ancien Premier ministre Sellal d’attribuer des terres de fermes-pilotes au profit de ces hommes d’affaires alliés du système, voire d’autoriser des sociétés étrangères à bénéficier de ce partenariat… A quoi donc aura servi la lutte engagée par le peuple algérien pour recouvrer sa souveraineté et récupérer, en 1962, des terres spoliées par le colonisateur pour les transférer, un demi-siècle plus tard, à d’autres «colonisateurs»?… L’accès à la rente foncière était ouvertement mise au service d’une rente politique, et l’on est loin ici des formes d’alliance politique avec la paysannerie que le mouvement national avait su tisser au cours de l’histoire récente pour libérer le pays de l’oppression et de l’exploitation coloniale.

Le partenariat public-privé et l’attribution de grandes concessions aux investisseurs privés ont donc été autant de mécanismes qui ont contribué à transformer les conditions d’accès à la terre ; ils sont à l’origine d’un ordre foncier qui a été mis au service de groupes qui ne sont pas des «gens de terre» (pour reprendre une expression de Jacques Berque), et donc est non seulement injuste socialement, mais aussi inefficace sur le plan économique.

Face aux changements climatiques qui se profilent, cet ordre foncier menace, par ailleurs, gravement des ressources naturelles, objet aujourd’hui d’une exploitation minière, car, comme dans tous les secteurs où l’Etat cède des actifs naturels ou distribue généreusement des soutiens financiers, aucun instrument ne permet de contrôler efficacement l’usage réel qui est fait des communs ou des ressources foncières partagées.

Le mouvement en cours dans notre pays et la dénonciation de la corruption et du pillage de nos ressources qu’il développe («klitou lebled ya serraqine») concernent aussi la terre et l’eau qui sont des patrimoines naturels que la nation partage.

La question de la préservation de ces ressources naturelles est d’une importance vitale pour l’avenir du pays (ses sécurité et souveraineté alimentaires, l’emploi, le développement des territoires ruraux…). Il est temps de mettre fin à ce pillage, à la dégradation de nos ressources, et de renouer avec les aspirations historiques d’un peuple qui a libéré le pays du système colonial, et qui exprime aujourd’hui sa fidélité à nos martyrs, peuple qui s’est mobilisé pour garder le contrôle des terres des colons après l’indépendance.

Le message profond que le mouvement en cours nous invite à entendre est que ces terres algériennes spoliées par le système colonial ne doivent aucunement être de nouveau confisquées par un système politique et économique fondé, lui également, à la fois sur l’appropriation individuelle et à grande échelle des terres qui appartiennent à la nation entière, sur la confiscation des droits historiques des communautés rurales du pays et sur l’exploitation du travail paysan.

O. B.

 

 

MINISTERE DE L'AGRICULTURE

CHERIF OMARI, UN MINISTRE QUI FAIT LE JOB.

 

Djamel BELAID 26 juin 2019

 

Depuis sa nomination comme ministre de l'agriculture, Mr Chérif OMARI est sur tous les fronts: là il récompense des producteurs d'huile d'olives, ailleurs il inspecte sur le terrain le dispositif de réception des céréales. Pour faciliter les livraisons de céréales, cet ancien universitaire a annoncé que la seule possession d'une carte d'identité pouvait suffire pour livrer son orge au niveau des CCLS. Mieux, il a annoncé pour septembre la tenue d'une conférence sur la production des céréales où tous les membres de la filière seraient invités et toute proposition écoutée. La question qu'on est en droit de se poser concerne la liberté de manoeuvre dont dispose le ministre.

 

CHERIF OMARI, UN LANGAGE NOUVEAU

Depuis sa nommination, Mr OMARI nous a habitué à un langage nouveau. A propos du sempiternel débat sur les statistiques agricoles, récemment, il n'a pas hésité à adresser ce message aux directeurs départementaux de l'agriculture: adressez nous vos chiffres, qu'ils soient bons ou mauvais (voir notre article sur ce sujet).

Puis toujours lors de la même réunion, il n'a pas hésité a tancé les cadres départementaux à propos des dossiers d'agrément de coopératives. Il avait reproché les batons mis dans les roues de la part de l'administration agricole, lançant "le bon cadre, c'est celui qui en fin de journée a contribué à faire avancer des dossiers et non pas celui qui l'a passé à en refuser" (voir la déclaration précise sur le site du MADR).

Enfin, il a indiqué que "notre agenda n'était pas politique, mais était l'agenda de l'auto-suffisance alimentaire" citant en exemple la contrariété que lui occasionnait la vue de bateaux déchargeant des conteneurs dans le port d'Alger". S'écriant alors: "notre ennemi, c'est le conteneur".

De telles déclarations très iconoclastes et donc en totale rupture avec le ronronnement des précédents ministres peut étonner. Est-ce des slogans si souvent entendus ou bien s'agit-il d'une nouvelle politique en réponse au tsunami politique que constitue le Hirak?

 

CHERIF OMARI, COMBIEN DE DIVISIONS?

Différents indices indiquent semblent confirmer l'idée d'une assez grande liberté de manoeuvre dont disposerait le ministre. Le ton et l'assurance affichée montrent que le ministre a reçu, de la part de ses supérieurs ou directement de la part de Mr GAÏD SALAH, l'objectif d'accélérer le redressement du secteur agricole.

 

Lors de ses visites de terrain et lors de réunions au sein de son ministère, Mr OMARI a multiplié les interventions. Celles-ci ont été largement diffusées par le service de presse du MADR. Nous en retiendrons quelques unes.

A propos de la réception des céréales au niveau des CCLS, Mr OMARI a déclaré que dorénavant les silos seraient ouverts de la levée du jour à la tombée de la nuit1 et même plus si cela était nécessaire. Il a fait ces déclarations en présence de Mr Mohamed BELABDI, DG de l'OAIC. A priori, c'est à ce dernier que revenait le rôle de faire de telles annonces2. A une autre occasion, il a ajouté qu'à l'avenir il suffisait de la seule présentation d'une carte d'identité pour livrer sa récolte d'orge au niveau des CCLS. Là aussi, une telle déclaration revenanit à Mr BELABDI.

Lorsqu'on connaît le zèle de chaque administration à défendre son pré-carré, le fait que Mr OMARI empiète sur les prérogatives de l'OAIC est un signe clair de son poids politique.

 

Un autre signe qui ne trompe pas consiste en l'annonce pour septembre d'une conférence sur l'intensification de la production des céréales. Mr OMARI a déclaré qu'elle serait largement ouverte à tous les opérateurs de la filière et qu'il souhaitait qu'à l'occasion un choc de rupture permette de donner une nouvelle dynamique à ce secteur.

 

CEREALES, PLUS QUE DES MESURETTES

L'assurance que met Mr OMARI dans ses déclarations, montre clairement qu'il a reçu des consignes venant de haut lieu. Il faut dire que la situation est dramatique. Dans un contexte de baisse des rentrées liées aux hydrocarbures, les importations annuelles de céréales tournent autour de 2 milliards $. Or, relancer le secteur céréalier ne peut plus se faire à coups de subventions comme lors de ces dernières années. Certes, Mr OMARI a récemment abordé la revalorisation des prix à la production des céréales, mais il les a lié à la nécessaire ré-indexation des barèmes d'agréage. On peut donc penser que cette ré-indexation concernera principalement les céréaliers s'inscrivant dans une démarche de qualité. Ce qui est loin de représenter la majorité de la profession.

 

Aujourd’hui, ce qui bloque la production céréalière peut être résolu autrement que par la manne financière publique. Les pouvoirs venant d'indiquer qu'ils renonçaient à la planche à billets, on peut penser que c'est la voie de la rationalisation de la filière céréales qui a été choisie. Et justement en la matière, les stratégies à déployer ne manquent pas. Il suffit pour cela de lire des agro-économistes Omar BESSAOUD de l'Académie de l'Agriculture de France ou Ali DAOUDI de l'ENSA d'El Harrach.

 

FERMAGE ET CONTRACTUALISATION

Le premier déplore le manque d'un statut du fermage qui pourrait sortir de l'informel bon nombre de céréaliers. Dans un pays qui compte une très grande majorité de petites exploitations de 5 à 10 hectares – il faut tenir compte du démantellement des domaines auto-gérés et des coopératives datant des années 70 – il est illusoire de penser que ce sont les petits propriétaires fonciers qui travaillent leur terre. Celle-ci sont souvent louées à des éleveurs de moutons ou à des céréaliers sans terre et donc sans carte de fellah. C'est à dire à des céréaliers ne bénéficiant pas de l'aide publique. Comment donc leur demander d'intensifier leur production dans ces conditions: absence de prêts de campagne, absence de vision à long terme pour investir dans du matériel performant permettant de parer à l'aléas climatique?

Par ailleurs, plusieur fois Mr BESSAOUD a soulevé le risque de morcellement des terres agricoles en l'absence de textes juridique permettant la création de nouvelles formes d'exploitation des terres telles des sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA).

 

Le second possède une réelle expertise en matière de contractualisation agricole. Il a ainsi dirigé des études sur deux filières pionnières en matière de contractualisation: les filières lait et tomate industrielle. Mr DAOUDI serait tout en mesure de proposer aux pouvoirs publics des dispositifs afin de développer la contractualisation dans le dommaine des céréales et des aliments du bétail (les deux étant liés du fait du principe des rotations sur les parcelles agricoles). Si dans les deux cas étudiés, ce sont les fortes subventions agricoles qui avait dopé ces deux filière, cet économiste avait clairement indiqué qu'il pouvait y avoir d'autres façons de procéder en faisant moins appel au budget publique.

 

Or, dans le domaine des céréales et de l'aliment du bétail, il devrait être possible de demander aux transformateurs de mettre sur pied des réseaux d'appui technique aux céréaliers. Déjà quelques initiatives se font jour. C'est le cas avec le groupe Benamor de Guelma et de Smid Tell à Sétif. Mais développer la contractualisation en matière de céréales implique d'assurer que les moulins privés ou publics puissent devenir des organismes collecteurs. Or, dans un pays où le blé est l'aliment de base, le commerce de cette céréale a toujours été un monopole d'Etat. La solution pourrait passer par l'attribution de quotas provisoires de collecte aux moulins publics et privés.

1A ce propos une telle déclaration semblerait totalement incongrue en France ou dans d'autres pays développés. En effet, dans les pays où l'agriculture est développée, ce n'est pas l'administration qui gère les horaires des agriculteurs, mais les agriculteurs eux-mêmes organisés en coopératives de service qui fixent ce genre de menue décision au personnel qu'ils recrutent. Cette anecdaote très révélative de la situation montre combien en Algérie le chemin à parcourir est long afin d'arriver à une politique agricole efficiente.

2A noter que de telles horaires étaient déjà apparues il y a quelques années dans des comptes-rendus rendus publics par la presse.

 

GERER L'APRES BOUTEFLIKA

20 MESURES URGENTES POUR AUGMENTER LA PRODUCTION LOCALE DE BLE

 

Djamel BELAID. Le 21 mars 2019*

(document de travail en cours d'élaboration)

 

Ce document liste des propositions pour les pouvoirs publics qui succéderont au président Bouteflika. Mais ces propositions concernent également céréaliers, cadres de terrains et élites rurales. En effet, nous pensons que la participation de tous est nécessaire à la poursuite du renouveau agricole qui se manifeste ces dernières années. Et en particuliers les agriculteurs, trop longtemps cantonnés en Algérie dans un rôle subalterne vis à vis de l'administration agricole. Il n'existe aucun organisme agricole où ce sont des agriculteurs qui gèrent un budget et recrutent des techniciens. En Algérie, le paritarisme en matière agricole est pratiquement inexistant.

Cette façon de voir est prégnante à tous les niveaux de l'encadrement agricole. Il s'agit d'en être conscient et de s'en méfier. C'est l'agriculteur qui est le maître du développement agricole, les pouvoirs publics n'ayant que pour rôle de mettre à leur disposition les outils les plus adaptés1.

 

Ces propositions visent avant tout à :

-rendre plus attractive la production de céréales à travers une meilleure répartition de la valeur ajoutée liée à la transformation des grains,

-créer un cadre légal à l'informel agricole à travers la mise sur place d'un statut du fermage,

-revisiter les pratiques du dry-farming à la lumière du progrès agronomique (semis direct),

-envisager un plan d'ensemble en abordant les aspects technico-économiques mais également juridiques et fiscaux,

-confier plus de responsabilités aux agriculteurs céréaliers.

 

 

 

 

1 . Des propositions destinées aux pouvoirs publics.

 

DU POINT DE VUE ECONOMIQUE

 

 

Augmenter les surfaces emblavées en céréales

De nombreuses terres ne sont pas emblavées de céréales. Elles restent en jachère. Les causes d'une telle situation sont diverses. Afin de pousser les agriculteurs à emblaver ces terres, il serait possible d'envisager un impôt agricole calculé à l'hectare.

 

Un autre moyen est de proposer une prime ayant un effet symbolique (seuil à définir) sur les terres consacrées aux surfaces autres que les céréales et les fourrages récoltés c'est à dire les légumes secs et les mélanges fourragers pâturés.

Ce genre de mesures nécessitent des moyens humains de contrôle. Aussi, elles pourraient être mise en œuvre qu'au niveau des régions céréalières à fort potentiel.

 

Des outils tel le GPS et la cartographie aérienne permettent aujourd'hui de contrôler la nature des cultures en place au niveau des exploitations.

 

Propositions :

-Maintenir, voire augmenter l'attractivité financière des légumes secs.

-Rendre éligible à une prime les terres anciennement en jachères pâturées et aujourd'hui semées de mélanges fourragers (méteil).

 

Financement des activités agricoles, soliciter les grainetiers et les moulins

Des études sur la plasticulture dans le sud montrent la place grandissante des grainetiers dans le financement des activité agricoles. La même démarche a également été observée avec de laiteries. Il s'agit d'étudier dans quelle mesure les grainetiers pourraient être sollicités afin d'encourager le financement de la culture des céréales.

 

Propositions :

-Favoriser la création d'une représentation nationale de la corporation des grainetiers,

-Encourager les grainetiers à pratiquer des prix de gros aux céréaliers réalisant des commandes groupées d'engrais et de produits phytosanitaires.

 

Financement des activités agricoles, créer une banque agricole

Selon certains spécialistes une des cause du retard en matière de développement agricole vient du fait qu'il n'existe pas de banque appartenant aux agriculteurs. Une telle structure pourrait drainer les liquidités du monde agricole. Et qui mieux que l'expertise d'agriculteurs afin de juger de la solidité de projets.

 

Propositions :

-Créer les prémisses d'une banque des agriculteurs.

 

Financement de l'appui technique de terrain

Les CCLS prélèvent sur chaque quintal de blé livré une taxe servant à financer des opérations d'appui technique à la production. Les sommes collectées seraient actuellement reversées à la Chambre nationale de l'Agriculture.

Chaque quintal de céréales transformés par les moulins devrait faire l'objet d'une taxe servant à financer l'appui technique de terrain.

 

Propositions :

-assurer une transparence des taxes prélevées pour l'appui technique à la production,

-laisser gérer les agriculteurs eux mêms le montant des taxes prélevées pour l'appui technique à la production,

-utiliser les fonds issus des taxes prélevées pour permettre le recrutement par les agriculteurs eux mêmes de techniciens,

 

Moulins, développer la contractualisation

Ce n'est pas au MADR d'assurer le suivi technique des céréaliers sur le terrain. Comme pour les laiteries, ce rôle doit être dévolu aux opérateurs en amont (sociétés d'agro-fourniture, chambre d'agriculture, coopératives paysannes) et en aval de la production (minoteries). Les Instituts Techniques ont pour rôle de produire des références techniques.

 

Concernant les moulins, il s'agit d'étudier l'expérience des réseaux techniques d'appui à la production (Groupe Benamor, SMID Tell) afin de les généraliser. A ce props, l'expérience marocaine en matière de contractualisation (nommée « agrégation ») mériterait d'être étudiée.

 

Propositions :

-Autoriser les moulins privés à collecter directement les récoltes des céréaliers.

-Attribuer des quotas de blé importé ou attribuer une prime en fonction des efforts déployés par les moulins privés afin d'augmenter la production des céréaliers locaux et donc à les encadrer techniquement.

-Contribuer au financement de postes budgétaires de techniciens céréaliers de terrain recrutés par les moulins,

-Définir un cahier des charges minimum définissant les obligations des moulins en matière d'appui technique aux agriculteurs.

 

Exploitations, réduire les coûts de production

Afin de réduire le fardeau des subventions sur le budget public et afin de faire des céréales une culture aussi intéressante (voir plus que l'élevage du mouton) les pouvoirs publics doivent orienter les exploitations vers des techniques peu coûteuses. Il s'agit d'aller vers un abandon du labour pour le remplacer par le semis direct.

 

Propositions :

-Permettre une plus grande disponibilité en semoirs low-cost pour semis direct, l'aide à l'achat et à l'emploi de ce type d'engins.

-Lier le montant des crédits de campagne à l'utilisation des semoirs à semis direct.

-Interdir le labour en amont des barrages, étant donnée l'érosion provoquée par la pratique du labour, les semoirs pour semis direct pourraient être les seuls admis.

 

Exploitations, encourager des moulins paysans

Actuellement, les surfaces consacrées au blé dur et blé tendre sont concurrencées par les surfaces réservées à l'élevage. C'est le cas avec la culture de l'orge et la jachère pâturée. Afin de conserver une plus forte attractivité à la culture du blé, les pouvoirs publics devraient encourager la constitution d'ateliers modernes de transformation des céréales au sein de groupements de céréaliers. Afin d'être concurrentiels, ces ateliers devraient bénéficier d'avantages financiers et fiscaux (exonération sur les bénéfices et bien sûr bénéficier des mêmes compensations financières que les grands moulins privés).

 

CCLS, participation à la transformation des céréales

La baisse des revenus pétroliers implique d'envisager de nouvelles rentrées financières pour rémunérer les céréaliers et aussi assurer le fonctionnement des CCLS. La transformation des céréales constitue une activité très rentable. Ce type d'activité devrait être autorisé au niveau des CCLS au moins pour lune partie ou la totalité des céréales qu'elles collectent. Il s'agirait de procéder à une meilleure répartition de la valeur ajoutée obtenue lors de la transformation des céréales. Rappelons que cette valeur ajoutée est actuellement essentiellement captée par les urbains détenant des moulins privés.

 

Propositions :

-Autoriser les CCLS à transformer des céréales. L'activité de transformation par les CCLS pourrait se faire en rachetant des moulins privés, actuellement en surcapacité, ou en collaborant.

-Autoriser les CCLS à passer des accords avec les moulins privés afin d'utiliser leurs installations.

 

Instituts techniques, participation financières des firmes d'amont et d'aval

Afin de leur donner plus de moyens matériel, humains et financiers, les instituts techniques dépendant du MADR devraient s'ouvrir à l'amont, à l'aval et aux agriculteurs.

 

Propositions :

-intégrer dans leur conseil scientifique ou conseil d'administration des représentants des firmes d'amont et d'aval de la filière céréales ainsi que des représentant des céréaliers.

-accompagner cette participation d'une participation financière au budget des instituts.

 

Coopération internationale, bénéficier du savoir faire étranger

Il ne faut pas se voiler la face. De nombreux cadres des services agricoles sont restés dans des schémas techniques datant des années 60. Une mise à jour des connaissances est indispensable. Or, dans le domaine de la céréaliculture en zone semi-aride plusieurs organismes (ICARDA, FERT) possèdent une réelle expérience. En Syrie, de 2005 à 2011, l'ICARDA a beaucoup travaillé sur l'agriculture de conservation et notamment la fabrication de semoirs low-cost par des artisans locaux. Quant à FERT, ses réalisations en Tunisie sont exceptionnelles : promotion du semis direct de céréales sous couvert de luzerne, mise au point de mélanges fourragers (méteil) à base d'espèces fourragères locales.

-Inviter les experts Australiens ayant travaillé auprès de l'ICARDA afin de stimuler la production de semoirs pour semis direct par des entreprises et artisans locaux (les besoions en semoirs sont immenses),

-Développer une coopération active avec FERT et les services agricoles Tunisiens impliqués dans l'agriculture de conservation.

 

DU POINT DE VUE JURIDIQUE ET ORGANISATIONNEL

 

 

Actuellement, c'est un véritable vide juridique qui entoure les exploitations2. Dans de telles conditions, des céréaliers sans terre se voient exclus des aides publiques et cantonnés dans l'informel.

Concernant les coopératives de service et de collecte des céréales, de nouveaux droits devraient leur être octroyé afin de susciter plus d'intérêt de la part des céréaliers.

Concernant les chambres d'agriculture, un premier bilan d'étape mérite d'être établi afin de renforcer la représentativité des agriculteurs.

 

Foncier, officialiser la location des terres agricoles

Qu'il existe un marché de la location des terres agricoles, cela est normal. Les pouvoirs publics ne doivent pas criminaliser ce genre de pratiques mais les encadrer comme cela se fait à l'étranger.

 

Propositions :

-Promulguer une loi sur le fermage.

-Installer pour chaque zone agro-climatique, des commissions mixtes définissent annuellement les tarifs de location des terres.

 

Statut des exploitations : éviter le morcellement

Au niveau de certaines exploitations familiales, il arrive que le travail des terres soient confiées à un seul membre de la famille.

-assurer un cadre juridique afin que les co-indivisaires puissent être rémunérés légalement.

 

Propositions :

-Développer des formes juridiques telles les sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA).

 

Coopératives paysannes, offrir des avantages fiscaux et de nouveaux droits

En céréaliculture, il n'existe pas de véritables coopératives paysannes. Les CCLS usurpent cette dénomination. Elles ne sont que des dépôts décentralisés de l'OAIC. Il s'agit de maintenir le monopole d'Etat sur le commerce du blé mais aussi, sur le long terme, de faire évoluer les CCLS en de véritables coopératives céréalière tel le statut internationnalement reconnu. Les CCLS doivent être le lieu de formation de leaders paysans à même de s'affranchir à terme de la tutelle de l'administration. A travers l'activité de leurs technico-commerciaux, elles doivent montrer ce que pourraient être à l'avenir de véritables coopératives céréalières (à ce propos des missions d'études devraient aller voir les homologues à l'étranger).

 

Propositions :

-Laisser plus de place à l'initiative paysanne dans la planification des travaux des unités motoculture des CCLS,

-Attribuer aux technico-commerciaux des CCLS des zones régionales précises (secteur),

-Rémunérer les technico-commerciaux des CCLS au volume d'engrais et de phyto-sanitaires vendus dans leur secteur,

-Rémunérer les technico-commerciaux des CCLS au volume de céréales collectés sur leur secteur.

 

Coopératives paysannes, offrir des avantages fiscaux et de nouveaux droits

Il s'agit d'encourager les céréaliers à investir dans la création de coopératives de service.

 

Propositions :

-Promulguer ou dépoussiérer la legislation actuelle afin de développer aux côtés des CCLS, des coopératives selon le statut international de la coopération (part sociale, un adhérant pour une voix, recrutement du directeur par les adhérents). Ces coopératives concerneraient le secteur des services et de la transformation.

-Encourager, à travers le maintien et le renforcement d'avantages fiscaux et financiers, la création de Coopératives d'Utilisation du Matériel Agricole (CUMA).

 

Chambre d'agriculture, pour plus de représentativité

Selon l'agro-économiste Omar BESSAOUD3 « Les Associations professionnelles agricoles sont créées dans le cadre de la loi sur les associations (quel que soit leur type). Elles étaient quasiment inexistantes avant les années 1990, mises à part deux ou trois s’occupant de l’élevage. En 1999, on compte, d’après les services du ministère de l’Agriculture, environ 1 300 associations regroupant 112 000 adhérents, toutes ayant été créées dans le cadre de la loi 90-31 sur les associations de 1990 (qui ne soumet plus à autorisation politique la création d’associations de citoyens). Les associations de wilaya, nationales et régionales, ont pratiquement toutes été créées à l’instigation de l’administration agricole qui en avait besoin pour mener à bien la mise en place des Chambres d’agriculture de wilaya et nationale. »

 

Propositions :

-Baser les élections non plus par rapport aux associations professionnelles, mais sur la base des adhérents selon la formule : « une personne, une voix ».

-Décider que le directeur de chambre d'agriculture soit recruté par les adhérents et non plus nommé par le MADR.

 

Grainetiers, partenaires des céréaliers

Les céréaliers font de plus en plus appel aux « grainetiers » encore appelé « négoce » ou « agro-fourniture » à l'étranger. A côté des filiales de grands groupes étrangers spécialisés dans les produits phytosanitaires (Syngenta, Bayer... etc) ou de fertilisants (Timac, …) existe différents établissements de plus ou moins grande taille (ProFert, détaillants locaux…). Dans le cadre d'une étude sur la plasticulture dans le Sud, l'agro-économiste Ali DAOUDI note l'apport technique mais aussi financier de cette corporation aux exploitations. Dans le domaine céréalier, l'apport technique de l'agro-fourniture est indéniable. De part les spécialistes travaillant dans les maisons mères, les agriculteurs Algériens sont en mesure de bénéficier de techniques nouvelles que les Instituts Techniques et la Recherche Agronomique locale sont encore incapables d'apporter.

 

-Assurer l'organisation de l'agro-fourniture afin que les pouvoirs publics aient des interlocuteurs fiables,

-Agir sur le secteur de l'agro-fourniture et les grainetiers à travers les outils de suppression de la TVA et la fiscalité,

-Définir, un cahier des charges en matière de vulgarisation technique (reconnaissance du travail des agents technico-commerciaux, journées techniques, visite de parcelles, plate-forme de démonstration, …),

-Définir les modalités d'un partenariat gagnant-gagnant telle la possibilité d'aides financières aux agriculteurs (sous forme d'avance sur récolte), possibilité d'achats groupés à des prix de gros (l'idée étant de favoriser la coopération entre agriculteurs).

 

Pain, réduire le gaspillage

Les images de baguettes de pain jettées dans des poubelles est l'une des manifestations les plus visibles du gaspillage du pain en Algérie. Le climat sec ou humide sur le littoral ne garantit pas une qualité durable à la baguette de pain (baguette parisienne). Les solutions sont multiples : assurer une « vérité des prix » du pain (en Egypte, grâce à une carte à puces, seuls les ménages à faibles revenus bénéficiient du soutien des prix), jouer sur les qualités boulangères des farines ou adopter des mesures de réutilisation du pain sec.

-Etudier l'expérience égyptienne de cartes à puces pour les ménages à faible revenu,

-Revoir les paramètres technologiques des blés tendres importés,

-Tester la vente au détail de pain sous forme de pâte fraîche levée ou congelée,

-Développer des formes de ré-utilisation par les boulangers et les ménages du pain sec non consommé.

 

DU POINT DE VUE TECHNIQUE

 

 

Il s'agit d'agir sur des points prioritaires. Contrairement aux régions d'Europe à climat tempéré qui peuvent pratiquer des semis d'automne ou de printemps, dans le cas algérien toutes les grandes cultures (céréales, fourrages, légumes secs, oléagineux) sont à implanter lors d'une seule période : l'automne. Cela engendre de fortes pointes de travail dans les exploitations qui ont de multiples conséquences négatives.

Le contexte actuel est marqué par le réchauffement climatique. Il oblige à tenir compte des nouvelles façons de procéder afin de valoriser au mieux l'humidité du sol. Dans ce cadre là, l'agriculture de conservation est à développer sur les terres non irriguées.

 

Travail du sol : abandonner le labour

Le labour est une perte de temps et de carburant. Il provoque l'érosion des sols. Pourtant cette opération est ancrée chez les agriculteurs. Suite au labour, les façons superficielles relatives à la préparation du lit de semences sont souvent insuffisantes. D'où des retards dans les semis et de faible taux de germination-levée obligeant les agriculteurs à utiliser de plus fortes doses de semences.

Propositions :

-auditionner les agriculteurs pratiquant le non labour avec semis direct (à Sétif notamment),

-remplacer le labour par le semis direct pour mieux valoriser l'humidité du sol,

-remplacer le labour par le semis direct pour multiplier par 6 la vitesse de réalisation des semis (les semis peuvent ainsi être réalisés avant décembre).

-équiper les unités motoculture des CCLS du semoir low-cost Boudour (produit par CMA-SOLA) afin de mieux vulgariser ce type de matériel.

-Envisager les moyens afin de dynamiser les ventes du semoir Boudour (seuls 15 exemplaires construits).

 

Désherbage : développer la lutte chimique et mécanique

En milieu semi-aride, les céréales poussent dans un contexte marqué par le manque d'eau. Assurer la lutte contre les mauvaises herbes permet donc de leur assurer une meilleure alimentation hydrique. C'est le principal facteur limitant les cultures.

 

-Favoriser le désherbage chimique en prenant les mesures permettant une plus grande disponibilité en désherbants et en matériel.

-Favoriser le désherbage mécanique en rendant disponible bineuses, herses étrilles et houes rotatives.

-Encourager la fabrication de ces engins en accordant une aide à tout constructeur local (ces engins, peu sophistiqués peuvent être aisément produit localement).

 

Désherbage : développer la concertation avec les constructeurs et importateurs

L'industrie locale produit des pulvérisateurs et divers outils de désherbage dont des bineuses. Il s'agit de perfectionner le matériel existant (pulvérisateurs et bineuses) et de fabriquer les engins ayant fait leur preuve à l'étranger (herses étrilles, houes rotatives).

-Importer des bineuses, herses rotatives et herses étrilles afin de mieux faire connaître ces outils.

-Réunir les fabriquants (petits et grands, public et privés) afin de construire bineuses, herses rotatives et herses étrilles mais également d'envisager une modernisation des modèles de pulvérisateurs construits localement par PMA.

 

Fertilisation : développer la localisation des engrais

En Algérie, les sols calcaires et secs réduisent l'absorption des engrais par les plantes (surtout dans le cas des engrais phosphatés). La solution passe donc par leur localisation au plus près des semences lors du semis.

-Vulgariser la technique de localisation des engrais au semis des céréales et des légumes secs,

-Etudier la possibilité de faire installer une deuxième trémie pour les engrais sur les modèles de semoirs conventionnels produits par l'entreprise CMA-SOLA à Sidi Bel-Abbès.

-Equiper les unités motoculture des CCLS de semoirs permettant de localiser les engrais afin de vulgariser ce type de matériel.

 

 

DU POINT DE VUE FISCAL

 

 

 

Un impôt pour les terres en jachère

Actuellement, une proportion non négligeable de surfaces agricoles ne sont pas emblavées (jachère). Les causes sont diverses. La mise en œuvre d'un impôt agricole au prorata de la superficie des exploitations agricoles pourrait pousser propriétaires et fermiers à les travailler ou les louer.

Par ailleurs, il s'agit de permettre à ces exploitants de s'affranchir du labour. Cela, par une meilleure disponibilité en semoirs pour semis direct. Ils permettent de réduire les coûts de mécanisation et donc les besoins de financement des exploitants. Plus de surfaces pourraient donc être emblavées chaque année en céréales. Ce phénomène d'augmentation des surfaces emblavées a été observé en Espagne avec l'introduction du semis direct.

 

Propositions :

-Imposer fiscalement les laissées terres en jachère,

-Alléger le coût de l'implantation des céréales pour les petites exploitations ne disposant pas de leur propre matériel, en assurant une plus large disponibilité en semoirs pour semis direct.

 

 

 

2 . Des propositions destinées aux céréaliers, cadres de terrains et élites rurales.

 

Il s'agit là d'actions à entreprendre en dehors des cadres administratifs habituels. Des initiatives peuvent être prises par les céréaliers, les membres de la filière et les élites rurales.

 

JURIDIQUEMENT

Le vide juridique qui entoure actuellement les exploitations ne pourra être comblé au plus vite que par des pressions venues des premiers concernés.

 

Fermage : définir des barèmes de location par chaque wilaya

Face à l'immobilisme des pouvoirs publics concernant le fermage, c'est aux acteurs de terrain de préparer les conditions à la venue de ce statut. Cela peut commencer par la création de commissions locales de fermage au sein de l'UNPA, Chambre d'Agriculture ou associations professionnelles définissant les barèmes de location des terres à céréales. Selon la fertilité des sols des différentes zones dans une wilaya, peuvent être définis des montants de location ; exemple : 4 quintaux de blé par hectare loué et par année.

 

Fermage : définir les fondements du fermage

Les commissions définissant le barème de location des terres agricoles, ou tout autre collectif paysan ou rural pourraient élaborer ce que devrait être la loi sur le fermage. A partir des traditions locales et au regard de considérations juridiques il s'agit de fixer les modalités du bail pour la terre et les bâtiments.

 

 

 

ECONOMIQUEMENT

 

Exploitations : développer des moulins paysans

 

Etant donnée la rentabilité de la transformation du blé, les céréaliers ont avantage à s'intéresser à ce type d'activité. Cependant, rien n'est prévu afin qu'ils reçoivent les mêmes compensations financières que les moulins privés. Aussi, pour le céréalier, se lancer dans la transformation tout en étant concurrentiel passe par la réduction de ses coûts de production et par la recherche de niches : farine et semoule bio et/ou complète, fabrication artisanale de couscous ou de pâtes alimentaires. Loin d'être une vue de l'esprit, ce type de démarche est indispensable afin d'arracher des concessions aux pouvoirs publics qui ne privilégient actuellement que les transformateurs.

 

 

(*) réactualisé le 23/06/2019

 

 

1On lira à ce propos l'analyse de l'agronome Denis Pommier qui a longtemps travaillé en Tunisie dans le cadre de la coopération avec l'UE.

2Consulter à ce propos le travail du Pr Omar BESSAOUD.

3 Loi n° 90-31 du 4-12-90 relative aux associations. ÉCONOMIE RURALE 303-304-305/JANVIER-MAI 2008.

 

OMARI, UN DISCOURS VOLONTARISTE, MAIS LES VIEILLES HABITUDES PERDURENT

 

Djamel BELAID 12 mai 2019

 

Le site du MADR met en ligne en date du 8 mai, des extraits d'une rencontre entre le ministre de l'agriculture, Chérif OMARI, et divers responsables dont les directeurs des services agricoles de wilaya. Les propos sont fortement teintés de volontarisme. On peut se demander de quels moyens dispose le ministre pour mener cette politique. Mais au delà du discours les vieilles pratiques ont-elles disparu des esprits?

 

POUR DES STATISTIQUES REFLETANT LA REALITE

L'un des premiers signes de changement impulsé par le ministre concerne les statistiques agricoles. Le ministre a tenu à ce que le message soit clair. Il a demandé que quelque soient les résultats locaux, bons ou mauvais, des statistiques reflétant la réalité doivent être envoyées au ministère. Cela est nouveau dans la mesure où plusieurs fois la presse et des universitaires ont mis en doute les chiffres avancés par le ministère de l'agriculture.

A cet égard, suscitant les applaudissements enthousiastes de l'auditoire, il a indiqué qu'il n'y avait pas d'agenda politique. Et que le seul agenda était celui de la réduction des importations de produits alimentaires.

 

LE CONTENEUR, NOTRE ENNEMI

Prenant l'exemple d'un bateau déchargeant actuellement des conteneurs dans le port d'Alger, le ministre a indiqué que chaque conteneur de produits alimentaires représente un défi à relever. N'hésitant à déclarer que "le conteneur est notre ennemi", il a indiqué qu'à travers ces importations, nous faisons travailler des agriculteurs étrangers. Or, l'objectif actuel est avant tout de faire travailler les agriculteurs locaux et notamment les jeunes. A ce propos, il s'est félicité de la production d'ail qui permet une autosuffisance et même d'envisager des exportations. Prenant l'exemple d'un producteur de la région de Tizi-Ouzou, il a relevé le haut niveau de maîtrise technique atteint par cette filière. Chérif OMARI a indiqué que l'ail était un début et qu'il fallait poursuivre dans cette voie. Rien cependant n'a été dit concernant la relance des cultures industrielles (oléagineux et betterave à sucre).

 

ENCOURAGER LA CREATION DE COOPERATIVES

Le ministre a longuement appelé les DSA à encourager la création de coopératives agricoles. Il a indiqué que souvent c'était les services locaux eux mêmes qui mettaient les bâtons dans les roues aux agriculteurs désirant créer ce type de structure. Il a ainsi indiqué que créer une coopérative était devenu une tâche presque insurmontable.

Il a ajouté qu'un responsable de l'administration ne pouvait estimer son devoir accompli que lorsqu'en fin de journée, il avait facilité la tâche aux agriculteurs et non pas leur avoir dressé des obstacles.

 

BLE, PRENDRE EXEMPLE SUR LE CLUB DES 50 QUINTAUX

Concernant la production de céréales, le ministre a noté les progrès mais également qu'il reste des réserves de productivité. Il a demandé que soit pris comme exemple les agriculteurs arrivant à produire 50 quintaux par hectare. Dans la foulée, il a indiqué que ce rendement était largement dépassé par des agriculteurs de pointe qui obtenaient jusqu'à 80 quintaux par hectare. De façon étonnante, Mr OMARI n'a donné aucune indication sur la façon de lever les freins à cette hausse des rendements. Or, en matière de céréales, ce secteur lui échappe puisque c'est l'OAIC qui a la main sur l'appui à la production.

 

GARE AUX VIEILLES METHODES DE TRAVAIL

Bien que le ministre ait exhorté les DSA a plus de dynamisme, aucune orientation nouvelle n'est apparue dans son discours. Certes, être à l'écoute du monde agricole est louable. Mais est ce que cela permet d'atteindre les "réserves de productivité" citées plus haut? Plusieurs universitaires et experts ont depuis longtemps dénoncé le dirigisme administratif qui caractérise notre agriculture. Malgrè les progrès accomplis avec par exemple la loi relative à la création d'associations professionnelles, la création des Chambres d'Agriculture ou celle concernant des conseils de filière, l'agriculteur a peu droit à la parole.

 

AGRICULTEURS, SUBORDONNES OU PARTENAIRES?

Dans chacune des structures agricoles actuelles, les agriculteurs sont plus considérés comme des subordonnés que des partenaires de l'administration. Ainsi, au niveau des chambres d'agriculture, les directeurs sont nommés par le ministère de l'agriculture, le pluralisme des syndicats agricoles n'existe pas. Dans les CCLS dénommées pompeusement "coopératives", c'est un directeur désigné depuis Alger qui dirige les affaires quotidiennes des agriculteurs. Il est un fait qui ne trompe pas. Dans son allocution, le ministre a indiqué qu'il s'adressait aux directeurs de wilaya des services agricoles, aux directeurs de CCLS et aux directeurs de chambre d'agriculture (CA). Cela illustre la poursuite du dirigisme de l'administration centrale depuis Alger. Car à ce qu'on sache, les CCLS et CA sont à priori des structures indépendantes du MADR. En effet, ces deux types de structures ont, en principe, des instances "élues" par des adhérents. A moins que le ministre conçoive que l'administration centrale ait la primauté sur des structures qu'on nous présente comme disposant d'une liberté de gestion.

Si on recherchait en Algérie des structures agricoles où des agriculteurs, élus par leurs pairs, gèrent un budget et recrutent leurs techniciens, force est de constater qu'on ne trouverait rien. Tout est géré depuis Alger par l'administration. Or, comment dans ces conditions atteindre ces "réserves de productivité" tant vantées par le ministre?

Concernant cet aspect des choses, Mr Chérif OMARI n'a marqué aucune rupture avec ces prédécesseurs. Le message est resté le même; c'est "El-Idara" qui décide de tout.


DSA, PARLEZ LA LANGUE DU TERROIR, CELLE DE L'AGRICULTEUR!

Le ministre a demandé à ce que les services agricoles parlent dans une langue que comprennent les agriculteurs. « Ne leur parlez pas en français. Parlez leur en arabe, en kabyle ou en targui selon l'endroit où vous êtes a-t-il lancé. Parlez leur la langue du terroir ». Il a insisté pour que les services agricoles soient au service des agriculteurs. Encore une fois, cela est louable. Mais "être au service de l'agriculteur" ou "parlez la langue du terroir" ne rompt pas le rapport de subordination entre administration et agriculteurs. D'ailleurs, dans cette orientation de "parlez la langue de l'agriculteur", se profile la prégnance du discours de type "top-down", c'est à dire du sommet vers la base. En effet, le ministre n'a pas dit "écoutez", mais "parlez".

Certes, les agriculteurs ont besoin qu'on parle leur langue, mais ils ont surtout besoin qu'on arrête de les infantiliser. Répetons le, un agriculteur élu doit pouvoir participer à la gestion du budget d'une structure agricole. Il doit, par exemple, pouvoir donner son avis sur le recrutement des techniciens agricoles ou encore disposer du cadre juridique lui permettant d'acquérir, au meilleur prix, ses intrants et vendre ses produits. Or, cela a été pratiquement absent des orientations du ministre. Rendons lui cependant justice puisque cela a été effleuré seulement à propos de la dynamisation du processus de création de coopératives agricoles ou de l'installation de points de vente de produits agricoles.

 

LE FONCIER, GRAND OUBLI DE CHERIF OMARI,

Mais ce qui choque le plus au niveau du discours du nouveau ministre, c'est l'absence de toute référence à la question du foncier. Or, il est connu en Algérie que de nombreux agriculteurs louent les terres qu'ils travaillent à des propriétaires terriens ou à des ayant droits. La législation locale n'ayant pas prévu de statut du fermage, comme cela existe dans d'autres pays, ces agriculteurs se voient relégués dans l'informel. Ils n'ont pas droit aux crédits bancaires et à la carte de fellah leur permettant de bénéficier des services des CCLS et des autres organismes publics. Nous ne militons pas pour les agriculteurs soient propriétaires des terres qu'ils travaillent (cela ne ferait que renchérir leurs produits). C'est cette absence de statut qui empêche la mise en culture de nombreuses terres agricoles et d'atteindre ces fameuses "réserves de productivité". Ces questions ont depuis longtemps été soulevées par des économistes tel Omar BESSAOUD. Cet oubli du ministre est étonnant et préoccupant. D'autant plus qu'avant sa carrière au sein du ministère de l'agriculture, il a été un brillant économiste ayant encadré des thèses en économie rurale.

 

POUR DES SYNDICATS ET ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES SOLIDES

Même si le nouveau ministre semble de bonne volonté et ouvert au dialogue, on note chez lui la dominance d'une vision relevant du dirigisme centralisé. Et cela, même s'il semble s'en défendre; exemple lorsqu'il défend la création de coopératives agricoles. On note des dossiers non abordés tel le foncier (avec la cruciale question d'un statut du fermage), la législation relative aux exploitations organisées en société civile afin de résister au morcellement ou la nécessaire relance des cultures industrielles. Cela peut-être des oublis provisoires. Mais cela pose également la question des moyens dont dispose Mr Chérif OMARI. Sinon, c'est rester dans des effets d'annoce.

Face à la valse des ministres de l'agriculture, les agriculteurs ont donc tout intérêt à disposer de syndicats et associations professionnelles solides où ils pourront faire valoir leurs droits. Espérer que tout vienne de l'administration centrale est un leurre. Dans le contexte actuel du Hirak, tout est possible. C'est donc aux producteurs et membres des filières d'exiger les moyens pour une agriculture durable, créatrice d'emplois et visant à plus d'auto-suffisance alimentaire : des syndicats agricoles autonomes, des CCLS privées, le droit à moudre son grain, un statut du fermage, … C'est seulement à ce prix là que plus d'auto-suffisance alimentaire sera atteinte. Mais Mr Chérif OMAIR entend-t-il cela ou bien le peut-il?

 

REBRAB dans le Hirak: vers un renouveau des cultures industrielles?

Le Hirak est l'occasion de bien des surprises. On a ainsi pu voir messieurs A. Mokri et Issad Rebrab tenter de se mêler à la foule des manifestants. Pour ce dernier, le départ du Président Bouteflika va-t-il permettre l'ouverture de son usine de trituration de graines d'oléagineux?

 

REBRAB, UN PDG ENTRE EN POLITIQUE

On peut s'étonner de cette volonté des pouvoirs publics à empêcher l'ouverture de l'usine de trituration de Cevital.

Jusqu'à ces dernières années, le PDG de Cevital était bien vu des cercles du pouvoir. Il était bien en cour. De par les avantages dont il bénéficiait, on peut affirmer qu'il appartenait même au système.

Il avait ses entrées et bénéficiait de nombreux appuis au niveau de l'administration.

 

« Il n’a jamais fait autant d’argent que sous Bouteflika ! s’offusque un ancien ministre. Vous n’avez qu’à comparer son chiffre d’affaires de 1999 à celui qu’il fait aujourd’hui. Même les stations d’essence Naftal, publiques, ont confié la gestion des supérettes à Uno, filiale de Cevital.1 »

 

C'est cette confortable situation proche des milieux dirigeants qui avait permi à ce roi du fer à béton de se construire un empire agro-industriel.

Grâce à de solides appuis politiques, Issad Rebrab a pu obtenir un quasi monopole sur l'importation du sucre roux brésilien. Quant à l'huile brute, il partage ce monopole avec la famille Kouninef. Cevital raffine dans des usines toutes situées à même les ports d'arrivée de ces matières premières.

 

CEVITAL, DE NOMBREUSES AIDES PUBLIQUES

Pour développer ces activités Cevital a perçu de nombreuses aides publiques (subventions à l'investissement, prêts bancaires bonifiés, exonération de TVA sur les matières premières importées, ...).
Par ailleurs, le sucre et l'huile étant des produits de base largement subventionnés par les pouvoirs publics, Cevital reçoit de confortables royalties pour chaque kilo de sucre ou litre d'huile raffiné dans ses usines et vendu au consommateur local algérien.

Ces deux activités situées dans un marché captif et assuré de la garanti de paiement de l'Etat sont devenues au fil des années une prodigieuse machine à cash pour Cevital. Fort de cette position, Issad Rebrab a souhaité s'affranchir de ses parrains notamment en tentant d'acheter un organe de presse. Progressivement, il est entré en politique.

Ainsi en mai 2018, Cevital publie dans TSA-Algérie un communiqué indiquant: « le président de Cevital, M. Issad Rebrab, ainsi que l’ensemble des collaborateurs du groupe […] expriment leur soutien total et leur solidarité agissante avec Me Ali Yahia Abdennour, dont le parcours, les sacrifices et le sens de la justice imposent à tous reconnaissance, respect et considération ». Or, Me Ali Yahia Abdennour en prise avec un problème de cadastre pour son logement est le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, est un farouche opposant à Abdelaziz Bouteflika.

 

« Mais quelle mouche a piqué Issad2 ? se désole un proche. En tant qu’opérateur économique, quel besoin d’appuyer un opposant direct au régime dans un conflit avec le cadastre ? C’est clairement une marque de soutien à la dissidence !

 

 

REBRAB, UN JEU DANGEREUX

En se mêlant avec aisance à la foule qui défilait à Béjaïa, Issad Rebrab poursuit un cheminement entamé depuis plusieurs mois. Il a pour cela utilisé plusieurs registres.

Ainsi, il a joué sur le côté régionaliste. Face à la réistance de ses anciens parrains contre son entrée en politique, il n'a pas hésité à clamer que sis ses projets faisaient l'objet de blocages, cela était à cause de ses origines kabyles. On ne peut que s'étonner de ces propos. Pour rappel, d'autes agro-transformateurs ont vu leurs projets bloqués telle la boulangerie industrielle du groupe Benamor.

Mais ce qui peut expliquer la facilité avec laquelle le "tueur au regard d'ange" a pu rejoindre les cortèges de manifestants c'est que Cevital est devenu l'un des plus gros employeur régional. Face à la baisse des investissements publics et des recrutements, l'entreprise Cevital apparaît aujourd'hui pour beaucoup de jeunes à la recherche d'emploi comme la seule issus entre hittisme et harga.

 

CEVITAL, FAIRE TRAVAILLER LES PAYSANS ALGERIENS

Avec son projet d'usine de trituration de graines d'oléagineux, Cevital pourrait créer de nombreux emplois locaux. Cela, d'abord dans l'usine proprement dite, mais également dans les campagnes.

 

Actuellement, les importateurs tels Rebrab, Dahmani de LaBelle ou Mazouz font essentiellement travailler les paysans américains, brésiliens ou français. En effet, la matière première agricole de leurs usines provient entièrement de l'étranger. Or, afin de créer des emplois ruraux, il serait possible de produire une partie de cet approvisionnement localement. L'avantage supplémentaire serait de réduire l'hémorragie actuelle de devises.

 

SUCRE ET HUILE DZ, YES WE CAN!

Produire du sucre et de l'huile à partir de matières premières locales est possible. Certes, il ne s'agit pas de produire la totalité des besoins locaux, mais seulement une partie afin de garder une plus grande liberté de manoeuvre de négociation lors des achats sur les marchés mondiaux.

 

Outre la création d'emplois, la production locale de betterave à sucre et d'oléagineux présente l'intérêt de mettre en repos les sols. En effet, depuis 2008, du fait des prix rémunérateurs offerts par l'OAIC, on enregistre un regain d'intérêt pour la culture du blé dur. Mais le retour fréquent des céréales à paille sur les mêmes parcelles a entrainé l'apparition de tout un cortège de parasites (nématodes, maladies à champignons et mauvaises herbes) et de ravageurs (vers blancs, rongeurs). Intecaler entre deux cultures de céréales une culture d'espèce différente permet de casser le cycle de vie de ces indésirables. Par ailleurs, souvent oubliée, la transformation locale de plantes entières génère la production de sous-produits (mélasse, pulpe, tourteaux) qui entrent dans la fabrication des aliments du bétail. Ces sous-produits seraient les bienvenus. Rappelons que les importations annuelles de soja et de maïs pour aliments du bétail se chiffrent à 1,4 milliard de dollars.

 

USINES DE TRANSFORMATION, DES INVESTISSEMENTS IMPORTANTS

Le développement de la betterave à sucre en Algérie, n'est pas une chose inimaginable. Jusque dans les anées 70, en Algérie des agriculteurs poduisaient de la betterave à sucre. Pendant la période coloniale une raffinerie avait été constuite à Sfisef puis dans les années 70, sous l'impulsion du Président Houari Boumédiène, une autre usine avait été construite à Guelma.

A cette époque, les semences monogermes n'existaient pas et les agriculteurs devraient recourir à la pénible opération manuelle du démarriage. C'est une des causes du désamour des producteurs pour cette culture. A cela, il faut ajouter les dysfonctionnements du secteur agricole de l'époque. Cela a aboutit a aboutit à l'arrêt de la culture. Pourtant, les agriculteurs Marocains arrivent, bon an mal an, à produire 50% des besoins nationaux en sucre.

En Algérie, l'augmentation de la production de tomate industrielle montre le haut niveau de maîtrise technique auquel sont arrivés les producteurs et transformateurs. Aujourd'hui les techniques mises en oeuvre font appel à l'introduction de variétés à maturation groupée, la production de jeunes plants, l'irrigation au goutte à goutte, la mécanisation progressive de la récolte. Cette récolte est l'occasion d'une mobilisation de moyens logistiques conséquent afin d'approvisionner les conserveries.

 

Dans le cas de la betterave à sucre, les usines de transformation nécessitent des investissements considérables. Ceux-ci ne peuvent être amortis qu'avec une aide publique ainsi qu'une vision à long terme permettant la mobilisation de capitaux privés importants. Un approvisionnement conséquent des conserveries nécessite également une implication des transformateurs dans l'encadrement technique des producteurs. L'exemple de la Cosumar au Maroc est particulièrement édifiant.

 

L'expérience acquise par nos voisins montre que si la production locale de sucre de betterave nécessite des investissements conséquents elle n'en reste pas moins très rentable pour les agriculteurs et les transformateurs.

 

REBRAB, JOUER LA CARTE NATIONALE

En se mêlant au flot des manifestant, le milliardaire Rebrab a voulu se refaire une virginité et se forger l'image d'une personnalité proche des petites gens. Déjà, par le passé, il avait fait appel aux services de la société française Publicis afin de redorer l'image de Cevital. En fait, l'amélioratiuon de l'image de ce groupe et de son PDG auprès de l'opinion publique passent par des gestes concrets en faveur de l'emploi rural et des jeunes diplômés. Dans cette optique, il est à souhaiter qu'à l'avenir l'usine de trituration de Cevital utilise, au moins en partie, une matière première locale.

 

HIRAK, IMPOSER RELANCE DES CULTURES INDUSTRIELLES ET CONTRACTUALISATION

Ce qui a jeté dans la rue des dizaines de milliers de manifestants est un sentiment d'indignation face à la volonté d'un 5ème mandat. Mais à l'avenir, la cause de nouveaux mouvements sociaux pourrait être les mesures d'austérité que ne manqueront pas de devoir prendre les pouvoirs publics de quel bord qu'ils puissent être. En effet la baisse de la rente liée à la vente des hydrocarbures devrait amener dans les deux ans à venir à des choix budgétaires douloureux. L'ex-premier ministre Ahmed Benbitour a régulièrement indiqué dans les médias l'impasse budgétaire actuelle.

Des amortisseurs de crise sont donc nécessaires. La relance des cultures industrielles (betterave sucrière, oléagineux) s'avère un moyen de créer des emplois. Dans le cas des oléagineux, il peut être envisagé l'installation de petits ateliers de trituration à côté d'usines d'investisseurs privés3. Ces ateliers permettraient une meilleure répartition de la valeur ajoutée actuellement captée par les seuls raffineurs d'huile brute importée.

Mais audelà des cultures industrielles, la participation de tous les transformateurs s'avère indispensable à l'effort de soutien au secteur agricole. En effet, comme dans le cas de la tomate industrielle et dans le cas de certaines laiteries privées, en l'absence de coopératives paysannes, c'est aux transformateurs d'encourager la production locale de lait, céréales, légumes secs ou cultures industrielles.

 

La signature de conventions entre agriculteurs et transformateurs doit permettre une politique de contractualisation. Dans ce système, le transformateur aide le producteur en intrants (semences, engrais, phytosanitaires, ...) voire en moyens de financement (avance sur récolte, ...) et en échange celui-ci s'engage à lui verser sa récolte sur la base de prix équitablement négociés.

 

Le hirak pourrait donc être l'occasion d'un renouveau des cultures industrielles.

1Jeune-Afrique Farid Alilat et Neila Latrous. 06 juin 2018

2 Jeune-Afrique 6 juin 2018.

3En 2014, le groupe Mazouz avait un temps envisagé un investisseemnt de 280 millions d'euros dans une usine de trituration.

 

 

GERER L'APRES BOUTEFLIKA

20 MESURES URGENTES POUR AUGMENTER LA PRODUCTION LOCALE DE BLE

Le 21 mars 2019

 

Ce document liste des propositions pour les pouvoirs publics qui succéderont au président Bouteflika. Mais ces propositions concernent également céréaliers, cadres de terrains et élites rurales. En effet, nous pensons que la participation de tous est nécessaire à la poursuite du renouveau agricole qui se manifeste ces dernières années.

Ces propositions visent avant tout à :

  • rendre plus attractive la production de céréales à travers une meilleure répartition de la valeur ajoutée liée à la transformation des grains,

  • créer un cadre légal à l'informel agricole à travers la mise sur place d'un statut du fermage,

  • revisiter les pratiques du dry-farming à la lumière du progrès agronomique,

  • envisager un plan d'ensemble en abordant les aspects technico-économiques mais également juridiques et fiscaux.

 

1 . Des propositions pour les pouvoirs publics.

 

ECONOMIQUEMENT

Minoteries : Développer la contractualisation

Ce n'est pas au MADR d'assurer le suivi technique des céréaliers sur le terrain. Comme pour les laiteries, ce rôle doit être dévolu aux opérateurs en amont (sociétés d'agro-fourniture, chambre d'agriculture, coopératives paysannes) et en aval de la production (minoteries).

Concernant les minoteries, il s'agit d'étudier l'expérience des réseaux techniques d'appui à la production (Groupe Benamor, SMID Tell) afin de les généraliser. L'attribution de quotas de blé importé pourrait être liée aux efforts déployés par les moulins privés afin d'augmenter la production des céréaliers locaux et donc à les encadrer techniquement. L'expérience marocaine de « l'agrégation » mériterait d'être prise en compte.

 

Exploitations : Réduire les coûts de production

Afin de réduire le fardeau des subventions sur le budget public et afin de faire des céréales une culture aussi intéressante (voir plus que l'élevage du mouton) les pouvoirs publics doivent orienter les exploitations vers des techniques peu coûteuses. Exemple, abandonner le labour et le remplacer par le semis direct. Cela implique une plus grande disponibilité en semoirs low-cost pour semis direct, l'aide à l'achat et à l'emploi de ce type d'engins. Les crédits de campagne pourraient être plus avantageux en cas d'utilisation de ces engins. En amont des barrages, étant donnée l'érosion provoquée par la pratique du labour, ces engins pourraient être les seuls admis.

 

Exploitations : encourager des moulins paysans

Actuellement, les surfaces consacrées au blé dur et blé tendre sont concurrencées par les surfaces réservées à l'élevage. C'est le cas avec la culture de l'orge et la jachère pâturée. Afin de garder une forte attractivité à la culture du blé, les pouvoirs publics devraient encourager la constitution d'ateliers modernes de transformation des céréales au sein de groupements de céréaliers. Afin d'être concurrentiels, ces ateliers devraient bénéficier d'avantages financiers et fiscaux (exonération sur les bénéfices).

 

CCLS : participation à la transformation des céréales

La baisse des revenus pétroliers implique d'envisager de nouvelles rentrées financières pour rémunérer les céréaliers et assurer le fonctionnement des CCLS. La transformation des céréales constitue une activité très rentable. Ce type d'activité devrait être autorisé au niveau des CCLS au moins pour les céréales collectées. Il s'agirait de procéder à une meilleure répartition de la valeur ajoutée obtenue lors de la transformation des céréales. Cette valeur ajoutée est actuellement essentiellement captée par les moulins privés. L'activité de transformation par les CCLS pourrait se faire en rachetant des moulins privés, actuellement en surcapacité, ou en collaborant.

 

Instituts techniques : participation financières des firmes d'amont et d'aval

Afin de donner plus de moyens et de les dynamiser, les instituts techniques dépendant du MADR devraient intégrer dans leur conseil d'administration les firmes d'amont et d'aval de la filière céréales. Cette intégration devrait s'accompagner de paiement d'une participation financière au budget des instituts.

 

JURIDIQUEMENT

Actuellement, c'est un véritable vide juridique qui entoure les exploitations. Dans de telles conditions, des céréaliers sans terre se voient exclus des aides publiques et cantonnés dans l'informel.

 

Fermage : officialiser la location des terres agricoles

Qu'il existe un marché de la location des terres agricoles, cela est normal. Les pouvoirs publics ne doivent pas criminaliser ce genre de pratiques mais les encadrer comme cela se fait à l'étranger. Pour cela, une loi sur le fermage doit être promulguée afin que pour chaque zone agro-climatique, des commissions mixtes définissent annuellement les tarifs de location des terres.

 

Statut des exploitations : éviter le morcellement

Au niveau de certaines exploitations familiales, il arrive que le travail des terres soient confiées à un seul membre de la famille. Il s'agit d'assurer un cadre juridique afin que les co-indivisaires puissent être rémunérés légalement. A cet effet il s'agit de développer des formes juridiques telles les sociétés civiles d'exploitation agricole (SCEA).

 

Coopératives paysannes: offrir des avantages fiscaux

En céréaliculture, il n'existe pas de véritables coopératives paysannes. Les CCLS usurpent cette dénomination. A côté des CCLS, définir des textes statuant sur des coopératives selon le statut international de la coopération (part sociale, un adhérant pour une voix, recrutement du directeur par les adhérents). Ces coopératives concerneraient le secteur des services et de la transformation. A leur côté, des Coopératives d'Utilisation du Matériel Agricole (CUMA) seraient également à encourager.

 

TECHNIQUEMENT

Il s'agit d'agir sur des points prioritaires. Contrairement aux régions d'Europe à climat tempéré qui peuvent pratiquer des semis d'automne ou de printemps, dans le cas algérien toutes les grandes cultures (céréales, fourrages, légumes secs, oléagineux) sont à implanter lors d'une seule période : l'automne. Cela engendre de fortes pointes de travail dans les exploitations.

 

Travail du sol : abandonner le labour

Le labour est une perte de temps et de carburant. Il provoque l'érosion des sols. Les façons superficielles relatives à la préparation du lit de semences qui suivent sont la plupart du temps inadéquates. La solution consiste à remplacer le labour par le semis direct. Il permet de mieux valoriser l'eau du sol et de multiplier par 6 la vitesse de réalisation des semis. Ainsi les semis peuvent être réalisés avant décembre.

 

Désherbage : développer la lutte chimique et mécanique

En milieu semi-aride, les céréales poussent dans un contexte marqué par le manque d'eau. Assurer la lutte contre les mauvaises herbes permet donc de leur assurer une meilleure alimentation hydrique. C'est le principal facteur limitant les cultures. Il s'agit donc de favoriser le désherbage chimique en prenant les mesures permettant une plus grande disponibilité en désherbants et en matériel. Le désherbage mécanique nécessite de rendre disponible bineuses, herses étrilles et houes rotatives. Ces engins, peu sophistiqués peuvent être aisément produit localement. Mais l'usage de ces engins, issus de l'agriculture bio européenne, est pratiquement inconnu en Algérie.

 

Fertilisation : développer la localisation des engrais

En Algérie, les sols calcaires et secs réduisent l'absorption des engrais par les plantes. La solution passe donc par leur localisation au plus près des semences lors du semis. Il faut donc pour cela installer une deuxième trémie à engrais sur les modèles de semoirs conventionnels produits par l'entreprise CMA-SOLA à Sidi Bel-Abbès.

 

FISCALEMENT

Imposer fiscalement les terres en jachère

Actuellement, une proportion non négligeable de surfaces agricoles ne sont pas emblavées (jachère). La mise en œuvre d'un impôt agricole au prorata de la superficie des exploitations agricole pourrait pousser propriétaires et fermiers à les travailler ou les louer. Mais afin d'alléger le coût de l'implantation des céréales pour les petites exploitations ne disposant pas de leur propre matériel, il est important d'assurer une plus large disponibilité en semoirs pour semis direct. En effet, en permettant de s'affranchir du labour, ces engins permettent de réduire les coûts de mécanisation et donc les besoins de financement des exploitants. Plus de surfaces pourraient donc être emblavées chaque année. Ce phénomène a été observé en Espagne avec l'introduction du semis direct.

 

2 . Des propositions pour les céréaliers, cadres de terrains et élites rurales.

Il s'agit là d'actions à entreprendre en dehors des cadres administratifs habituels. Des initiatives peuvent être prises par les céréaliers, les membres de la filière et les élites rurales.

 

JURIDIQUEMENT

Le vide juridique qui entoure actuellement les exploitations ne pourra être comblé au plus vite que par des pressions venues des premiers concernés.

 

Fermage : définir des barèmes de location par chaque wilaya

Face à l'immobilisme des pouvoirs publics concernant le fermage, c'est aux acteurs de terrain de préparer les conditions à la venue de ce statut. Cela peut commencer par la création de commissions locales de fermage au sein de l'UNPA, Chambre d'Agriculture ou associations professionnelles définissant les barèmes de location des terres à céréales. Selon la fertilité des sols des différentes zones dans une wilaya, peuvent être définis des montants de location ; exemple : 4 quintaux de blé par hectare loué et par année.

 

Fermage : définir les fondements du fermage

Les commissions définissant le barème de location des terres agricoles, ou tout autre collectif paysan ou rural pourraient élaborer ce que devrait être la loi sur le fermage. A partir des traditions locales et au regard de considérations juridiques il s'agit de fixer les modalités du bail pour la terre et les bâtiments.

 

ECONOMIQUEMENT

Exploitations : développer des moulins paysans

Etant donnée la rentabilité de la transformation du blé, les céréaliers ont avantage à s'intéresser à ce type d'activité. Cependant, rien n'est prévu afin qu'ils reçoivent les mêmes compensations financières que les moulins privés. Aussi, pour le céréalier, se lancer dans la transformation tout en étant concurrentiel passe par la réduction de ses coûts de production et par la recherche de niches : farine et semoule bio et/ou complète, fabrication artisanale de couscous ou de pâtes alimentaires. Loin d'être une lubie, ce type de démarches est indispensable afin d'arracher des concessions aux pouvoirs publics qui ne privilégient actuellement que les transformateurs.

 

 

AGRICULTURE, LES ANNEES BOUTEFLIKA

UN BILAN EN MI-TEINTE

Djamel BELAID 09.03.2019

 

Encore récemment, Abdelkader Bouazgui, ministre de l'agriculture, se félicitait que l'actuelle production agricole représentait l'équivalent de 30 millions de dollars. Il ne fait aucun doute que, sous la présidence de Bouteflika, la production a augmenté. Mais en examinant de près chacune des filières agricoles, force est de constater que ce bilan est en mi-teinte.

 

SUBVENTIONS ET EFFACEMENT DES DETTES

Dès les premiers mandats du président Bouteflika, l'agriculture est redevenue une priorité nationale. Avec le Programme National de Développement Agricole, la décennie écoulée s'est traduite par une forte augmentation des sommes allouées à l'agriculture - plusieurs dizaines de milliards de dollars. En 2009, sur ordre du président Bouteflika, les banques ont même reçu l'ordre d'effacer les dettes des agriculteurs. A ces largesses dans le secteur secteur agricole, il faut rajouter le budget faramineux du secteur de hydraulique qui a permis la construction de dizaines de barrages. Ils permettent aujourd'hui de retenir 6,5 mètres milliards de mètres cubes d'eau.

 

La manne pétrolière a également concerné le secteur de l'agro-transformation. Elle a permis l'émergence de grands groupes tels Benamor, Metidji ou Cevital dirigé par le médiatique Issad Rebrab. Aux capitaux privés sont parfois venus s'agréger des capitaux venus du Moyen-Orient ou de France.

 

LE MYTHE DES EXPORTATIONS AGRICOLES

Ainsi dopées par les subventions, la production de céréales, légumes, lait, huile et viandes ont connu de notables augmentations. L'actuel ministre de l'agriculture, Mr Abdelkader Bouazghi, ne rate jamais l'occasion de rappeler que la production agricole atteint aujourd'hui une valeur estimée à 30 milliards de dollars.

 

L'arrêt des importations a également encouragé les producteurs: c'est le cas de l'ail ou de la tomate industrielle. Ainsi, aujourd'hui le pays est autosuffisant en pomme de terre et en ail. Des productions primeurs sont mêmes exportées vers la Russie ou le Qatar. Néanmoins, les importations de céréales et de lait en poudre représentent encore 60% des importations de produits alimentaires.

 

Face à la baisse vertigineuse des réserves de change1, l'exportation des produits agricoles est considérée à Alger comme un paliatif à la manne pétrolière. Mais les chiffres sont cruels. Si l'an passé les exportations agricoles ont atteint 57 millions de dollars celles liées aux produits pétroliers ont représenté plus de 30 milliards de dollars. L'idée que le salut viendra de l'export agricole reste fermement ancré dans l'opinion publique. Le mythe de "l'Algérie grenier de Rome" reste vivace. Le défi est de faire aussi bien que le voisin marocain. Ainsi, la chambre d'agriculture d'El Oued s'enorgueillit d'avoir inauguré une chaîne logistique permettant des exportations de dattes par avion.

 

NOURRIR LES HOMMES ET LES ANIMAUX

Mais, avec l'augmentation du niveau de vie, il faut compter avec une évolution du mode de consommation alimentaire. Ces dernières années, la demande en viande et produits laitiers s'est considérablement accrue. Yaourts et fromages sont aujourd'hui présents sur toutes les tables. Ramenés auparavant de France à l'occasion de voyages, ils sont maintenant produit localement. Mais la conséquence est que de plus en plus de superficies sont aujourd'hui consacrées à la production d'orge et de fourrages verts. En Algérie, pays semi-aride, avant de nourrir les hommes, on nourrit les animaux.

 

Et aux vaches et moutons, il faut ajouter les volailles. Pour celles-ci, le modèle d'alimentation repose sur l'importation de maïs et de soja. Bon an mal an, la facture est de 1,43 milliards de dollars. Quand, il y a un an l'éphémère premier ministre du moment a voulu s'attaquer à ce type d'importations, les fabricants privés d'aliments du bétail ont brandit l'arme du licenciement dans une filière qui emploie, entre l'amant et l'aval plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Il s'agit par ailleurs de tenir compte également des besoins locaux en sucre et en huile actuellement importés. Lorsque le médiatique Issad Rebrab se targue d'être le premier fournisseur de sucre, il oublie de signaler qu'il ne fait que rafffiner du sucre brut brésilien.

Cette liste serait incomplète si on ne mentionnait pas les céréales. Ce type d'importations est en constante progression. Les montants annuels – 2 milliards de dollars – consacrés à ces achats extérieurs pésent si lourd qu'il est de plus en plus envisager de ne plus importer de blé dur. Celui-ci, plus rare sur les marchés extérieurs, grève les achats de blé tendre qui sert à confectionner les baguettes parisiennes dont sont si friands les consommateurs des grandes villes. Ce sont 70% des calories consommées localement qui sont importées.

 

SUBVENTIONNER A TOUT VENT NE SUFFIT PAS

Le bilan de l'ère Bouteflika apparait donc en demi-teinte. Les subventions au secteur agricole ont été massives. L'agriculture entrepreunariale a souvent été privilégiée au dépends des petites stuctures pourtant majoritaires. Dans le cas l'attribution de concessions agricoles dans le sud, la durabilité des exploitations a été mise de côté. La plupart des exploitations utilisent des eaux fossiles chargées en sel.

Aurait-on pu faire mieux? Certainement et sans dépenser plus. Là où le bât blesse, c'est au niveau réglementaire. De tous les ministres qui se sont succèdés à l'agriculture, aucun n'a proposé des mesures permettant de moderniser les exploitations agricoles et leur environnement. C'est le cas en matière de coopératives de commercialisation. Les actuelles CCLS sont dirigées par un directeur nommé par la tutelle à partir de la capitale. Le statut du fermage est inexistant. De ce fait, les agriculteurs désirant travailler des terres qui ne leur appartiennent pas sont dans l'illégalité ou "informel" selon la formule d'usage à Alger. Ils ne peuvent consentir à demander de prêts ni être éligibles aux subventions publiques.

Aussi grave est le processus de morcellement des terres lié à l'héritage entre générations. Seules la création par les co-exploitants ou co-ayant droit d'exploitations sous forme de société civile d'exploitation agricoles (SCEA) permettrait de maintenir l'intégrité et la viabilité des terres agricoles.

 

UNE MULTITUDE D'INITIATIVES DE TERRAIN

A cela il s'agit de noter la faiblesse de l'encadrement technique des exploitations. Si nombre de techniciens dépendant de structures administratives se démènent avec les moyens de bord pour vulgariser de nouvelles techniques, beaucoup restent sous employés. Suite à la dynamique de l'investissement publique, le secteur de l'agro-fourniture et de la transformation s'est considérablement étoffé. Plusieurs laiteries privés telles Danone-Djurdjura ou Soummam assurent un suivi technique des éleveurs. Cette dernière n'a pas hésité des éleveurs à acquérir des enrubanneuses afin d'assurer une meilleure conservation de leur fourrage. Même démarche avec certaines minoteries ou transformateurs de tomate industrielle. Dans le cas des minoteries, c'est le fort pourcentage d'impuretés dans les livraisons de grains qui a motivé des industriels. Dans le cas de la conserverie liée au Groupe Benamor, la fourniture de plants et un suivi technique, a permi de trippler les rendements. La multiplication de salons et de foires agricoles a permis également de faire connaître ces nouveaux matériels et procédés. Les technico-commerciaux de nombreuses firmes parcourent la campagne pour faire connaître produits phyto-sanitaires, matériel de culture ou d'élevage. Le désherbage chimique des céréales connaît un renouveau tandis que nombre d'étables se voit doter d'abreuvement automatique.

A El-Oued, à partir des pivots de large dimension, des artisans soudeurs ont mis au point des engins plus modestes. Ces engins ont permis le succès de la culture de la pomme de terre. Face au développement des cultures maraîchères sous serre, le président de la filière en question milite pour des coopératives permettant le conditionnement et le stockage des produits avant exportation.

 

Telle une chrysalide, l'agriculture de l'ére Bouteflika se développe et se transforme. Elle reste corsetée par une législation ancienne et les traditions tatillonnes d'une administration centralisée. Mais elle porte en elle-même les graines du changement.

 

1Devant les députés, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué le 23 décembre dernier que les réserves de change du pays étaient de 82 milliards de dollars fin novembre contre 97 milliards de dollars fin 2017.

 

20 ANS DE POLITIQUE AGRICOLE AVEC BOUTEFLIKA

Nourrir 40 millions d'Algériens ?

Djamel BELAID Ingénieur agronome. 6/03/2019

 

Les dernières manifestations qu'a connu l'Algérie concernent le désir d'un 5ème mandat du président Bouteflika. Mais ces prochaines années, dans les rues d'Alger, si les prix du pétrole venaient encore à baisser, il faudrait s'attendre à des émeutes de la faim. Certes l'agriculture locale a fait l'objet de notables progrès, mais pour de nombreux aliments de base: céréales, lait, huile ou sucre le recours aux importations1 reste de mise. Comment nourrir 40 millions d'Algériens?

 

UNE SITUATION PREOCCUPANTE

En Algérie, c'est une population de 40 millions d'habitants que l'agriculture locale doit nourrir. Or, avec la récente remontée du taux de natalité, ce sont 1 million de bouches à nourrir qui s'ajoutent chaque année. Si en 1962, chaque habitant, disposait d'un hectare de terre agricole, ce ratio est aujourd'hui tombé à 0,2 hectare. La majorité de la population vivant à moins de 10 km du littoral, la pression urbaine est forte sur les terres les plus fertiles. Ainsi, la Mitidja, autrefois pays des oranges, est aujourd'hui rongée par le béton.

Avec le réchauffement climatique, les terres de l'intérieur du pays ont vu la moyenne des précipitations baisser de 50 à 100 mm. Les terres sont par ailleurs menacées par l'érosion et la désertification. Dans le grand sud la mise en valeur n'est possible que grâce à un arrosage continu à partir de l'eau prélevée dans les nappes préatiques. Si ces réserves en eau sont considérables, elles n'en demeurent pas moins non renouvelables. Et le sel contenu dans ces eaux fossiles stérilise peu à peu les sols obligeant les agriculteurs à déplacer leurs pivots d'irrigation tous les 4-5 ans.

 

NOURRIR LES HOMMES ET LES ANIMAUX

Dès les premiers mandats du président Bouteflika, l'agriculture est redevenue une priorité nationale. Avec le Programme National de Développement Agricole, la décennie écoulée s'est traduite par une forte augmentation des sommes allouées à l'agriculture - plusieurs dizaines de milliards de dollars. En 2009, sur ordre du président Bouteflika, les banques ont même reçu l'ordre d'effacer les dettes des agriculteurs. A ces largesses dans le secteur secteur agricole, il faut rajouter les budgets faramineux du secteur hydrulique qui ont permis la construction de dizaines de barrages. Ils permettent aujourd'hui de retenir 6,5 mètres milliards de mètres cubes d'eau.

La manne pétrolière a également concerné le secteur de l'agro-transformation. Elle a permis l'émergence de grands groupes tels Benamor, Metidji ou Cevital dirigé par le médiatique Issad Rebrab. Aux capitaux privés sont parfois venus s'agréger des capitaux venus du Moyen-Orient ou de France.

Ainsi dopées par les subventions, la production de céréales, légumes, lait, huile et viandes ont connu de notables augmentations. L'actuel ministre de l'agriculture, Mr Abdelkader Bouazghi, ne rate jamais l'occasion de rappeler que la production agricole atteint aujourd'hui une valeur estimée à 30 milliards de dollars.

 

L'arrêt des importations a également encouragé les producteurs: c'est le cas de l'ail ou de la tomate industrielle. Ainsi, aujourd'hui le pays est autosuffisant en pomme de terre et en ail. Des productions primeurs sont mêmes exportées vers la Russie ou le Qatar. Néanmoins, les importations de céréales et de lait en poudre représentent encore 60% des importations de produits alimentaires.

 

Face à la baisse vertigineuse des réserves de change2, l'exportation des produits agricoles est considérée à Alger comme un paliatif à la manne pétrolière. Mais les chiffres sont cruels. Si l'an passé les exportations agricoles ont atteint 57 millions de dollars celles liées aux produits pétroliers ont représenté plus de 30 milliards de dollars. L'idée que le salut viendra de l'export agricole reste fermement ancré dans l'opinion publique. Le mythe de "l'Algérie grenier de Rome" reste vivace. Le défi est de faire aussi bien que le voisin marocain. Ainsi, la chambre d'agriculture d'El Oued s'enorgueillit d'avoir inauguré une chaîne logistique permettant des exportations de dattes par avion.

 

Mais, avec l'augmentation du niveau de vie, il faut compter avec une évolution du mode de consommation alimentaire. Ces dernières années, la demande en viande et produits laitiers s'est considérablement accrue. Yaourts et fromages sont aujourd'hui présents sur toutes les tables. Ramenés auparavant de France à l'occasion de voyages, ils sont maintenant produit localement. Mais la conséquence est que de plus en plus de superficies sont aujourd'hui consacrées à la production d'orge et de fourrages verts. En Algérie, pays semi-aride, avant de nourrir les hommes, on nourrit les animaux.

 

L'AGRICULTURE DES POSSIBLES

Si au sud, les réserves limitées en eau font de l'actuel développement agricole un pari douteux, plus au nord existent de réelles réserves de productivité. Une part importante des terres reste restent en jachère du fait de pratiques dépassées. L'irrigation d'appoint reste balbutiante. Quant à l'appui technique, bien que l'agro-fourniture fasse une percée remarquée, il reste le plus souvent aux mains d'administratifs. Si les lois sur les associations ont permi l'émergence de chambres d'agriculture celles-ci restent trop souvent vues comme des passages obligés pour recevoir des subventions. Dans le domaine céréalier, il n'existe pas de coopératives paysannes assurant l'encadrement des producteurs et la valorisation de leurs productions. Quant au fermage, il est inexistant. Par manque de statut, un propriétaire désirant louer ses terres ne peut le faire légalement.

Depuis peu de nombreuses fermes pilotes font l'objet de partenariats public-privé. Ce système a notamment permis le développement rapide d'une arboriculture moderne.

Les partenariats concernent également les capitaux étrangers. Des investisseurs américains sont actuellement associés à la production de lait et de céréales comme à Brézina. Danone a racheté une laiterie locale et s'active dans les produits laitiers. L'amont et l'aval sont également concernés: l'entreprise Sola (Espagne) construit des semoirs à Sidi Bel-Abbès alors que Galucho (Portugal) produit du matériel aratoire. La filiale Sanders du groupe français Avril fabrique des aliments du bétail à Aïn Defla. Face aux récentes restrictions des importations, une autre filiale de ce groupe français produit depuis peu de la mayonnaise.

Effet de la loi 51-49% sur les investissements? En tout cas la participation des entreprises françaises reste prudente et cela malgrè le patient travail du précédent ambassadeur de France en Algérie. Bernard Emié n'a jamais ménagé sa peine pour renforcer les liens avec les agro-transformateurs locaux (Grands Crus de l'Ouest ou Groupe Metidji). Face au forcing des entreprises, chinoises, turques ou russes avec le blé de la mer Noire, les entreprises françaises ont des positions privilégiées du fait de la proximité géographique et culturelle. Sauront-elles être au rendez-vous?

1Les importations de produits alimentaires ont atteint 4,59 milliards de dollars entre janvier et fin juin 2018 contre 4,43 milliards durant la même période de 2017, soit une hausse de 3,45%.

2Devant les députés, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué le 23 décembre dernier que les réserves de change du pays étaient de 82 milliards de dollars fin novembre contre 97 milliards de dollars fin 2017.

 

 

 

TIARET, UN WALI OFFENSIF

"EL ARDH LI MANE YOUKHDIMOUHA ET PAS LI IBISNASS BIHA"

 

Djamel BELAID 12.12.2018

C'est un wali à l'offensive qui en ce début de mois de décembre qui a rassemblé les cadres du secteur agricole pour faire le point sur la situation locale. S'exprimant d'abord en langue arabe, Mr Abdessalam Bentouati, wali de Tiaret a, au bout d'un moment, utilisé la langue de Voltaire pour mettre en garde les faux investisseurs et pour appeler cadres agricoles et agriculteurs à plus d'efforts ?

 

DES RESULTATS EXCEPTIONNELS GRACE A ALLAH MAIS PAS GRACE AUX HOMMES

Le wali a noté les résultats exceptionnels en matière de céréales. Faisant sans doute référence aux pluies de la campagne écoulée, il a ainsi déclaré que c'était grâce à la volonté divine qu'un tel résultat avait été obtenu. Alors qu'on aurait pu penser que c'était là les traditionnelles paroles afin de satisfaire les plus bigots des participants, il a ensuite ajouté que ce résultat n'était pas attribuable aux hommes du secteur agricole. Retenant son souffle, l'assistance est restée bouche bée. Dans la salle, on aurait pu entendre les mouches voler.

Poursuivant, Mr Bentouati a explicité son propos : « que ce soit en matière d'irrigation d'appoint ou de la fertilisation, la productivité du secteur des céréales est loin des normes universelles ». Il a aussi indiqué qu'il ne se satisfaisait d'une classification de la wilaya à la 17 ème place quant aux résultats dans le secteur agricole.

 

EN FINIR AVEC LES EFFETS D'AUBAINE

Le wali s'est surtout insurgé contre la mentalité des pseudos investisseurs qui accourent à chaque projet de distribution de concessions agricoles comme le feraient de prétendus bénéficiaires de logements sociaux. « L'investissement dans l'agriculture, ce n'est pas l'attribution de logements sociaux » a-t-il déclaré.

Il a annoncé être en possession d'une liste de 32 investisseurs potentiels locaux qui représentaient une véritable force avec près de 2 millions de dollars d'investissement. « Il leur suffit d'un seul claquement de doigts pour qu'ils accourent à conditions qu'il y ait un accord en bonne et due forme. Ils viendraient avec armes et bagages » a-t-il ajouté.

 

Il a indiqué qu'à « Rechgaia tous les autochtones qui avaient déposé des dossiers étaient confortés » mais qu'il ne souhaitait plus de pratiques mafieuses. « Que ces gens là se taisent sinon ils seront poursuivis devant les tribunaux ».

 

PLACE AUX VRAIS INVESTISSEURS

Il faut en finir avec ceux qui se disent « je vais à Tiaret car ils donnent des terres agricoles et des logements sociaux ». Il a poursuivi (propos retranscris de la vidéo):

« J'ai invité à une réunion de travail les investisseurs du secteur agricole. Sur les 32 pré-selectionnés, tous étaient présents.

Je remercie à ce propos le Bneder pour le travail de préparation des dossiers. Tous répondent à une acceptabilité sociale. De même que le responsable de l'hydraulique est à féliciter pour son travail et sa présence à nos côtés.

L'ancien DSA est également à féliciter. Il est aujourd'hui présent dans la salle même s'il est actuellement affecté à la wilaya de Tlemcen. Je le remercie car il a cru en notre démarche et motivation.

 

Il y a aujourd'hui des investisseurs qui se sont lancés, il y a trois ans dans la production d'olives et qui aujourd'hui pressent leur première récolte et sont en mesure de commercialiser une huile qu'ils peuvent vendre à 800 DA le litre3."

 

EN JANVIER, UN PLAN DACTION POUR TIARET

Mr Bentouati a également annoncé : « En janvier, nous organiserons des journées de réflexion sur le secteur agricole. Cela se fera au niveau de chaque filière. Nous en comptons une vingtaine depuis la production de safran à celle des céréales.

Avec la profession et l'aide du ministère de l'agriculture nous souhaitons faire de Tiaret une wilaya pionnière ».

 

C'est là un beau projet de la part d'un responsable local.  Mais, il est regrettable que des présidents d'APC, d'APW, des chefs de daïra et des walis n'aient pas les éléments clés techniques pour débloquer la situation sur le terrain.

 

Concernant la céréaliculture, nous souhaiterions proposer à ce wali (et aux autres décideurs locaux) de mettre sur pied un groupe de céréaliers et d'artisans soudeurs pour mettre au point un semoir low-cost pour semis direct (sans labour). Cette méthode est la seule qui réponde aux conditions climatiques, agronomiques et économiques de Tiaret. Il existe à la station ITGC de Sétif un exemplaire de semoir syrien qu'il s'agirait de copier (et d'améliorer).

 

Mr LE WALI N'ATTENDEZ PAS CMA-SOLA

A la wilaya de Tiaret, et à son wali, d'impulser le même succès de la wilaya de Oued Souf. Dans cette wilaya, ce sont des fellahs et des artisans soudeurs qui ont inventé les pivots rotatifs qui ont permis le succès de la pomme de terre. En zone céréalière, face à la criminelle inertie de certaines entreprises publiques, c'est à la filière de fabriquer ses propres outils dont ce semoir.

 

Mr le wali, attendre indéfiniment que l'entreprise CMA-SOLA se bouge pour fabriquer ce type de semoir est une perte de temps. Dès les prochains semis, il vous faudrait 50 de ces semoirs pour remonter le classement de la wilaya. Pensez à ces semoirs lil ou n'har monsieur le wali (ainsi que tous les patriotes qui veulent le succès de notre céréaliculture).

 

Mr LE WALI, PENSEZ VALEUR AJOUTEE

Espérant que Mr le wali nous lise, nous aimerions lui dire que pour assurer le succès de notre céréaliculture, il faut que cette culture rapporte financièrement beaucoup plus céréaliers. Pour cela, il y a un moyen radical. Permettez aux céréaliers d'écraser leur récolte de blé dur pour en faire de la semoule (comme le font les moulins privés qui engrangent des fortunes). En lui permettant de récupérer cette valeur ajoutée, le fellah sera ainsi amené à emblaver toutes ses terres en jachère, à mettre de l'engrais, à désherber et à faire de l'irrigation d'appoint. Mais pour cela, il faudrait que les CCLS prennent l'initiative  de se lancer dans ce type de transformation.

 

A défaut des CCLS, pourquoi ne pas imaginer des G.I.E paysans qui se doteraient des moyens pour écraser le grain mais aussi bénéficieraient des mêmes restitutions financières que les moulins privés.

 زرع بدون حرث  POUR REDUIRE VOS COUTS, SEMEZ SANS LABOURER

 

 

APAB, L'ALLIANCE DU LAIT ET DES SODAS

Patrons de toutes wilaya, unissez vous !

Djamel BELAID 26.11.2018

 

Les patrons algériens ont réellement le sens de l'innovation. Surtout ceux du secteur des sodas et du lait. Non pas qu'ils aient créé un moyen afin de réduire leurs coûteuses importations de poudre de lait et de sucre. Ces deux catégories de patrons se sont unis au sein d'une même association patronale pour mieux peser sur les décisions de pouvoirs publics pris à la gorge par la baisse des cours du prix du pétrole.

 

UNE INITIATIVE POSITIVE

En un sens, cette initiative est positive. Les pouvoirs publics ont ainsi face à eux des interlocuteurs, certes plus forts, mais identifiés. Cela peut permettre d'établir le dialogue si nécessaire avec les opérateurs économiques. Qu'on en juge : face au secteur de l'informel, l'Etat n'a pas d'interlocuteurs et à part des mesures coercitives, il n'a pas prise sur ce secteur de l'économie.

 

Sur certains points, l'APAB-Soda présente un bilan positif. En effet, il s'agit de l'une des seules filières qui se soit structurée de façon indépendante. Dans le cas des minoteries ou des mandataires en fruits et légumes cela n'est pas le cas. Son bilan positif concerne surtout la réduction les discussion avec les services de l'Etat sur la réduction du taux de sucre dans les boissons. L'APAB mène également un combat interne à la filière afin de normaliser les produits de la filière ainsi que les normes d'hygiène. Si cela permet de rehausser la confiance des consommateurs vis à vis de ce type de boissons, c'est également un moyen d'écarter des concurrents qui pourraient leur faire de l'ombre.


On se rappelle les propos dédaigneux de Mr Othmani, PDG de NCA Rouiba, à l'encontre des petits limonadiers informels préparant des boissons dans des baignoires. On aurait pu s'attendre à ce que l'APAB tende la main à ces jeunes investisseurs pour les guider vers de meilleures pratiques.

 

Au delà de l'injonction concernant la baisse des taux de sucre, les pouvoirs publics devraient inciter les limonadiers à une substitution , même partielle, des importations de concentrés de jus et de sucre. Ces patrons devraient être encouragés, voire incités, à aider les agriculteurs à produire des extraits de fruits ou des produits sucrant (sucre de dattes, sirop de glucose obtenu à partir de pomme de terre, stevia, …).

 

LAIT, LA BATAILLE POUR L'OR BLANC

Mais ce qui a motivé cette soudaine alliance du lait et du soda réside dans la baisse des quotas de poudre de lait attribués aux laiteries privées. Le montant de importations de cette matière atteint aujourd'hui des montants faramineux. La situation devient intenable dans un contexte de baisse des prix du pétrole. Les patrons des laiteries privées se plaignent également du mode d'attribution de ces quotas et de la non possibilité de réceptionner cette marchandise dans le port de leur choix.

 

Il est à espérer que réunis dans une même structure professionnelle, les patrons des laiteries privées essayent d'innover. Ils disposent de moyens modernes dont ceux de l'emballage. Au delà du lait de vache, il existe des « laits » dit végétaux. Ces laits sont en fort développement à l'étranger. Ils sont le fait de plusieurs sociétés : SojaSun.fr ou Bjorg.fr pour n'en citer que les plus connues. Il serait intéressant que l'Apab-lait se dote d'un laboratoire de recherche afin de mettre au point de tels laits végétaux. Ceux-ci sont à base de soja, de riz, d'orge ou d'amandes. Il y a tout un pan de l'industrie laitière à développer. On pourrait penser à des laits mixtes : lait de vache coupé au lait végétal, lait végétal aromatisé au chocolat, à la fraise ou à la vanille. De telles produits pourraient soulager les finances publique, créer de l'emploi local et soutenir la production agricole. Ainsi, auparavant, du fait de sa faible taille, la production locale d'amandes était confidentielle. Or, grâce aux subventions du PNDA, par exemple à Djelfa, des investisseurs commencent à produire des quantités phénoménales d'amandes. Il y aurait ainsi de quoi tester la production de lait d'amandes.

 

LAITERIES, DES PATRONS ENCORE TROP HITTISTES

Si les patrons des usines de boissons sont totalement liés aux importations de leur matière première (concentré de jus, sucre, malt, …), ceux des laiteries le sont un peu moins globalement. En effet, cette catégorie de patrons peut s'enorgueillir de contribuer à la productions de lait frais local. C'est le cas des laiteries Soummam, Djurdjura-Danone et d'une kyrielle de petits établissements. Cette aide se fait le plus souvent par l'aide aux éleveurs dans l'acquisition de génisses, d'aliments de bétail, de matériel de récolte des fourrages, de soins vétérinaires voire d'avances sur revenu. Mais la situation est telle, que ce mouvement doit être amplifié et étendu à l'ensemble des laiteries privées et publiques. Il est regrettable que des laiteries coopératives ne soient pas encouragées. La valeur ajoutée des activités qu'elles pourraient créer irait dans la poche des éleveurs et pourrait contribuer à rendre l'élevage laitier plus rémunérateur. Actuellement, l'or blanc va uniquement dans les poches d'urbains ayant investi dans la collecte et transformation du lait : éleveurs, consommateurs et pouvoirs publics sont les grands perdants d'une telle organisation de la filière.

 

POUDRE DE LAIT, REVOIR LE MODE DE COMMERCIALISATION

L'Algérie est l'un des seul pays au monde à utiliser des sachets plastique pour le lait . Il s'agit de revoir le mode de commercialisation de la poudre de lait. Pourquoi la faire reconditionner par des industriels qui, au passage, en détourne une partie pour faire des yaourts et du fromage ? Il serait plus logique, comme en Chine et en France, de commercialiser la poudre de lait au détail directement vers le consommateur. Cela, par exemple sous forme de paquets de 300 grammes.

 

 

Ces deux secteurs lait et sodas sont très consommateurs en intrants importés de l'étranger. La constitution d'unions professionnelles dédiées à ces activités constituent une bonne nouvelle. A condition que cela permettent la concertation entre industriels afin d'innover techniquement et non pas seulement comme moyen de pression contre les pouvoirs publics. Quant à ceux-ci, ils ne seront que plus respectés par ces industriels et les consommateurs en favorisant transparence et incitation à l'innovation.

 

 

 

 

5 EME MANDAT, MEME LE LAIT CONCERNE ?

Quand le débat sur la production de lait devient politique.

Djamel BELAID 2.11.2018

Un récent article1 du site « Maghreb Emergent » concernant la filière lait en Algérie trace un bilan catastrophique de la situation de ce secteur. Certes, le montant des importations de poudre de lait est affolant. Ces importations nous coûtent de plus en plus cher. Cependant à ne voir que des aspects négatifs dans un secteur où nombre d'éleveurs laitiers, laiteries et entreprises déploient des trésors d'innovations techniques révèle d'une certaine myopie ; à moins que l'auteur ne soit utilisé à son insu pour de sombres desseins. La négation des réussites de ces dernières années est prégnante. C'est à se demander si le débat économique n'est pas contaminé par le débat politique.

 

L'ARTICLE EN QUESTION

Ce qui est troublant dans un tel article est la litanie des dysfonctionnements constatés. Nulle intention de notre part de les masquer. Mais analyser un problème, c'est déjà trouver la cause d'un dysfonctionnement. Donc, à tout problème, doit suivre des propositions de solutions. Mais, là nulle trace de propositions (si ce n'est pour « de grands élevages »). A part, parfois quelques rapides généralités : « mise en place de modules des grands élevages pour élever cette filière au rang d’un tissu industriel par l’acquisition de la technologie des conduites informatisées des cheptels ». Faut-il absolument passer par un ordinateur pour nourrir une vache ? Si une gestion rigoureuse d'un atelier bovin passe par l'outil informatique, l'urgence actuelle est de mieux valoriser les fourrages disponibles.

A ce petit jeu, c'est à se demander s'il ne s'agit pas là d'une tentative de réponse aux dernières assises de l'agriculture. C'est une hypothèse que nous soumettons à l'attention de chacun. En effet, selon certains observateurs, celles-ci n'auraient eu pour seul but d'établir par des laudateurs patentés un bilan positif du secteur agricole et ainsi apporter un soutien à l'idée d'un cinquième mandat présidentiel.

Que ce soit de la part d'un camp ou de l'autre, l'agriculture doit rester loin des querelles de chapelles. Ce secteur a besoin d'analyses, de bilans, de prospectives constructives. L'enjeu de nourrir 40 millions d'habitants dans un pays à dominante semi-aride et aride est trop grand pour se prêter à des luttes d'influence ou à des constats béats sur une impuissance présumée de notre agriculture.

 

SUR LA RENTABILITE DES PETITES EXPLOITATIONS

Les petites exploitations sont raillées dans l'article. Or, il est établit que de petites exploitations agricoles peuvent avoir une rentabilité meilleure à de grands complexes. Par ailleurs, comme le note l'agro-économiste Omar Bessaoud, l'agriculture algérienne emploie un million de familles. Leur travail permet de satisfaire, en partie, les consommateurs. Leur travail leur permet ainsi d'avoir un revenu. Confier notre agriculture à de seules entreprises de grandes taille, c'est denier la contribution du secteur agricole à l'emploi. Par ailleurs, la politique de l'emploi en milieu agricole et rural est le seul moyen d'éviter l'exode rural. Nourrir encore plus de populations urbaines entassées dans des agglomérations, la plupart du temps situées sur les meilleures terres agricoles n'aurait pas de sens.

 

Quant aux grands complexes laitiers installés en plein désert que nous promettent des investisseurs américains, leur réussite est aléatoire. Les lobbyistes pro-américains sont à l'oeuvre. Mais à part des consortiums véreux venus des USA car attirés par le soutien que consentent les pouvoirs publics, nous n'avons pas vu de réalisations concrètes.

Par contre dans la région du M'Zab, des investisseurs locaux, installés sur des exploitations à taille humaine, ont su mobiliser des ressources fourragères pour développer la production locale de lait.

 

POUDRE DE LAIT, MIEUX MAITRISER LE MARCHE

Le montant de la facture liée aux importations de lait en poudre est de plus en plus élevée. Cette situation n'est pas tenable. Aux pouvoirs publics de réagir. Nous aurions aimé quelques suggestions de la part des contradicteurs.

Selon les potentialités climatiques et agricole, les pouvoirs publics doivent conditionner la délivrance aux laiteries de quota de poudre de lait par l'engagement de celle-ci dans la production locale – directe ou indirecte - de lait frais. Cette production pouvant se faire par l'investissement dans des fermes laitières, mais surtout par l'encadrement technique des éleveurs.

Quant à la distribution du lait en poudre, elle pourrait être revue. Actuellement, la méthode de reconditionnement par ajout d'eau est privilégiée. De nombreuses laiteries en profitent pour « faire leur beurre ». Elles détournent cette poudre pour faire du fromage et ainsi maximiser leurs marges bénéficiaires. Question : dans de nombreux pays, le lait en poudre est commercialisé sous forme de paquets de 300 grammes et ce sont les consommateurs qui rajoutent chez eux de l'eau pour en faire du lait. Pourquoi ne pas faire de même en Algérie ? Les livraisons de poudre de lait aux laiteries seraient alors réservées à la seule production de fromages et de déserts lactés et donc facturés comme il se doit.

 

PRODUCTION DE LAIT FRAIS, POUR ALLER DE L'AVANT

Les éleveurs et les professionnels de la filière ont certainement des suggestions afin de développer la production. A Sétif, la coopérative d'élevage Anfel produit du « mash fourrager », une sorte de mélange de différents aliments et fourrages qui améliore les performances des animaux. A Constantine, les éleveurs laitiers ont été aidé par laiterie Soummam pour bénéficier d'enrubanneuses et mieux conserver leur fourrage. Dans le Haut-Chélif, des laiteries recrutent des vétérinaires et les mettent à la disposition des éleveurs adhérents. Le centre national d'insémination animale propose des méthodes modernes pour améliorer la rentabilité des élevages.

Aux décideurs régionaux d'agir sur ces différents leviers. Il existe des solutions concrètes pour améliorer la production et répondre aux pleureuses qui ne voient que dysfonctionnements et font silence des réussites.

Parmi, toutes ces solutions techniques et organisationnelles, il nous semble que développer le soutien technique des éleveurs par les laiteries privées et publiques est d'une urgence nécessité. Ces laiteries captent l'or blanc des éleveurs. A elles d'investir dans la production. Et d'ailleurs, certaines jouent le jeu. A cet égard l'analyse de leur expérience à des fins de généralisation s'avère urgente.

 

POUVOIRS PUBLICS, DIRE LA VERITE AUX ALGERIENS

Promettre à chaque consommateur algérien – 40 millions de consommateurs - du lait et des produits laitiers est une voie hasardeuse. Cette stratégie repose sur l'importation d'aliments concentré pour bétail et de poudre de lait. Tôt ou tard, face à la chute des revenus pétroliers et à l'augmentation des besoins de la population, cette voie apparaîtra comme un échec. Aux pouvoirs publics d'informer les consommateurs de l'impossibilité pour nous de suivre le modèle de consommation occidental.

Ainsi, il est impensable de songer à des steacks « Made in Algeria » pour tous. La filière d'engraissement de jeunes veaux localement peut être améliorée par l'importation de veaux des ex-pays de l'Est, par l'amélioration des disponibilités locales en fourrages et de la conduite. Mais les énormes besoins en eau qu'exige ce type de production ne pourra jamais en faire un produit de large consommation (sauf pour les hauts revenus). Mais proposer des steacks végétaux est une voie à explorer.

Dès aujourd'hui, il s'agit de proposer aux consommateurs locaux des produits de substitutions : laits végétaux ainsi que fromages et déserts lactés dérivés de ce type de lait. En la matière il s'agit de s'inspirer des innovations du secteur agro-alimentaire des firmes étrangères orientées vers la satisfaction des consommateurs européens végétariens.

A ce titre, il est indécent de voir des investisseurs locaux penser à exporter des produits laitiers en Mauritanie comme le propose Falait avec son fromage Tartino.

 

En définitive, face aux insuffisances et dysfonctionnements dont se gaussent les détracteurs, nous pensons qu'il existe des alternatives. Cependant, à différents niveaux des institutions, les pouvoirs publics restent dans une position attentiste par incompétence technique et organisationnelles et par effet des pressions de lobby. Mais pour notre part, surtout en ce début de mois de Novembre, nous sommes loin de tomber dans le défaitisme. Aux patriotes en tout point du territoire et à différents niveaux des filières animales de relever le défi. D'autres, avant nous en Novembre 1954 ont relevé des défis bien plus grands. La profession agricole en est capable. Encore faut-il que contrairement aux détracteurs et pleureuses de tout bord, nous soyons déterminés, après une analyse sans complaisance de la situation, à formuler des propositions constructives.

Nous en sommes capables.

1“La production algérienne de lait ne couvre que 15% des besoins locaux” (Akli Moussouni). Par Maghreb Émergent. 28 octobre 2018

IMPORTATIONS DE BLE RUSSE PAR L'ALGERIE

Interview accordée à Dziri.com

25/10/2018

 

1/Quelle est votre appréciation du bilan de la production céréalière de l'Algérie 2018?

Incontestablement, cette récolte de 60 millions de quintaux de céréales montre les progrès de la filière. Certes, les pluies ont été abondantes mais elles n'ont fait que valoriser les efforts des céréaliers. La production locale de tracteurs n'a jamais aussi été élevée. Cette meilleure disponibilité en moyen de traction permet d'emblaver plus de surfaces. Grâce à la mise en service de nouveaux équipements fournis par la société turque Akyurek, l'OAIC, à travers ses CCLS, a contribué à couvrir les besoins en semences certifiées. Ce matériel moderne a considérablement renforcé les capacités déjà existantes. Outre, la qualité des semences, les CCLS ont été en mesure de fournir avec 50 jours d'avance les céréaliers. Cela a réduit les semis tardifs qui pénalisent fortement les rendements. Un autre facteur, trop souvent oublié, est la présence sur le terrain des firmes d'agro-fournitures. Qu'il s'agisse d'investisseurs privés ou de grands groupes étrangers (Syngenta, Timac Agro filiale du Groupe Roullier), les campagnes sont aujourd'hui quadrillées par des réseaux de technico-commerciaux qui réalisent un véritable travail de vente et de vulgarisation. Cette année par exemple, à travers sa campagne Saba-Plus, Syngenta-Algérie a animé de nombreuses journées techniques en salle et sur le terrain à travers la visite de parcelles d'essais. Ainsi, aujourd'hui de nombreux céréaliers utilisent comme désherbants les mêmes molécules que les gros céréaliers du bassin parisien. En matière d'engrais au traditionnel super-phosphate, est venue s'ajouter une foule de formulations plus efficaces.

Concernant les surfaces irriguées, elles progressent que ce soit celles en irrigation de complément ou dans le sud les surfaces sous pivot.

Nombre d'ingénieurs agronomes et de techniciens – voire d'universitaires investissant dans le secteur agricole – sont présents dans les exploitations. Nombreux sont ceux qui mettent en pratique des techniques modernes : semis direct à Sétif ou traitements fongicides à Constantine. Le non-labour avec semis direct permet de réduire de 40% les coûts de mécanisation et de semer 6 fois plus vite. A Sétif, un groupe de céréaliers, conseillés par des universitaires, vont jusqu'à analyser chaque hiver l'azote du sol afin d'affiner les doses d'engrais azotés à apporter au printemps. Ainsi, aux côtés d'agriculteurs traditionnels, apparaît une nouvelle catégorie de céréaliers performants.

 


2/Comment jugez-vous la dépendance de l'Algérie à l'importation des céréales, autrement avons-nous les moyens de devenir indépendant à l'importation à moyen terme?

Actuellement, l'autonomie en céréales est impossible. En effet, l'Algérie ne possède pas de vastes plaines avec du tchernoziom, ces sols noirs de Russie et d'Ukraine disposant de 3 à 10% de matière organique et profond de 1 à 6 mètres. En Algérie, les sols sont peu épais et n'ont, en moyenne, que 1 à 1,5% de matière organique. Ils reposent pour beaucoup sur une couche de calcaire peu favorable au développement des racines. Par ailleurs, la population algérienne augmente rapidement. Le consommateur désire plus de viandes et de produits laitiers. D'où les surfaces en orge consacrées à nourrir les animaux. L'objectif immédiat est donc avant tout de réduire les importations de blé tendre.

Pour cela, il existe de fortes réserves de productivité. Un expert australien a dit de l'Algérie que nous avions 30 ans de retard sur ce qui se fait aujourd'hui en Australie. S'il nous faut poursuivre les efforts en matière d'irrigation de complément, dans le cas des cultures non irriguées, il s'agit surtout de définir les itinéraires techniques les mieux adaptés à nos conditions. Ainsi, une grande majorité d'agriculteurs continuent à labourer le sol. Or, labourer prend du temps, coûte cher, assèche le sol et favorise l'érosion d'où un envasement des barrages. Concernant les engrais, le fort taux de calcaire et le déficit hydrique nous oblige à localiser les engrais au semis. Quant au désherbage, sous nos conditions, il est vital afin de réserver le peu d'eau du sol aux seuls plants de blé. Or, qu'il soit mécanique ou chimique, le désherbage reste encore non généralisé. Seuls des itinéraires techniques économes en eau et sobres en matériel et intrants nous permettrons d'intéresser les céréaliers à cultiver plus de blé.

Il s'agit donc de mettre à leur disposition le matériel nécessaire et les formes d'organisation les plus appropriées. Nous ne produisons ni les semoirs qui permettraient de s'affranchir du labour et de localiser les engrais ni les herses étrilles et autres houes mécaniques qui permettraient aux petits fellahs de désherber mécaniquement à moindre frais. Pourtant, à Oued Souf, des artisans soudeurs ont su concevoir les pivots artisanaux qui ont permis le succès de la pomme de terre dans cette région. Il est à espérer que cette succes story soit réitérée dans le cas des céréales avec la fabrication locale de semoirs low-cost pour semis direct. Un cluster machinisme agricole mériterait d'être mis sur pied.

Quant aux formes d'organisation, si les chambres d'agricultures sont encore à leur début, il doit y avoir à leurs côtés des coopératives céréalières paysannes. Comme dans les grands pays agricoles, indépendantes d'une bureaucratie tatillonne, elles doivent pouvoir recruter elles même directeur, ingénieurs et techniciens avec un seul mot d'ordre : « l'obligation de résultats ». Elles doivent pouvoir également transformer le grain en semoule, voire en pâtes alimentaires et ainsi produire plus de valeur ajoutée. C'est là le moyen de rendre plus attractif la culture des céréales et de pérenniser cette attractivité. Actuellement l'élevage du mouton reste très rémunérateur, et si ce n'étaient les subventions publiques, bon nombre de terres à blé seraient consacrées exclusivement au mouton. C'est dire l'urgence de revisiter nos façons de faire.

En attendant, il s'agit d'orienter les transformateurs vers la création de réseaux d'appui technique aux céréaliers comme le font groupe Benamor ou Smid Tell. Dans le cas de la tomate industrielle, ce sont des conserveries qui ont vulgarisé les techniques modernes permettant de tripler les rendements. Des laiteries privées ont également mis sur pied un tel appui technique.

Enfin, un statut du fermage permettrait de légaliser la location des terres agricoles et sortirait de l'informel bon nombre de céréaliers qui n'ont donc pas accès aux prêts de campagnes et subventions.


3/Que pensez-vous de la décision de l?Algérie de diversifier ses fournisseurs en blé (Polémique concernant une possibilité d'achat de blé russe) ?

Le blé russe bénéficient d'un avantage, il est moins cher de 20 dollars la tonne par rapport aux blés français. Ce différentiel est lié aux coûts de production : faibles salaires à l'Est et taille des exploitations : 150 hectares en moyenne en France contre 1000 à 2000 hectares en Russie. Nous avons donc tout intérêt à consommer, comme les Egyptiens et les Marocains, du blé russe. C'est en 2016 que du fait d'une faible récolte, la France a perdu des parts de marché en Afrique au profit de la Russie.

La Russie et l'Ukraine ont des terres fertiles et une population qui n'augmente pas ou peu. De ce fait, ces pays de la mer Noire sont des exportateurs avec qui il faudra compter. Leur blé est naturellement riche en protéines, ce qui n'est pas le cas des blés français. Jusqu'à présent, les céréaliers français privilégiaient le rendement au détriment des protéines. Sans aucun état d'âme, ils versaient dans le trou du silo de la coopérative des remorques entières de blé fourragers. Il fallait faire du tonnage. De quoi remplir rapidement un train pour l'export via le port de Rouen. Par ailleurs, les opérations de nettoyage des grains n'étaient pas systématiques. « Papa, j'ai honte du blé français que j'ai vu débarquer en Egypte » m'a confié un jour un céréalier du bassin parisien dont la fille travaillait dans le négoce. Aujourd'hui sous l'impulsion, notamment de Rémi Haquin, président du conseil de FranceAgriMer, la filière française tente de conserver ses parts de marché en jouant la carte de la qualité. Ainsi, les silos sont aujourd'hui équipés d'analyseurs à infra-rouge permettant de déterminer de façon instantanée le taux de protéines de toute remorque de blé arrivant devant un silo. Par ailleurs, la sélection s'oriente vers des variétés permettant de meilleurs taux de protéines et valorisant mieux les apports d'engrais azotés. Mais ce n'est pas chose facile, car les mesures environnementales visant à lutter contre la pollution des nappes phréatiques par les nitrates contraignent les céréaliers à réduire leurs apports d'azote. Les blés français sont également handicapés par les pluies d'été. Alors que les grains ne sont pas encore récoltés, le développement de moisissures sur les épis est à l'origine de la présence de mycotoxines (D.O.N) dangereuses pour la santé. En 2016, le phénomène était tel que lorsqu'on se promenait près d'un champs de blé, on pouvait être dérangé par une odeur de moisi.

De leur côté les blés de la mer Noire sont sujet à des attaques de punaises qui réduisent le poids spécifique et les propriétés de panification. Selon Pierre Duclos, président d'Agri Trade Consulting : « il y une autorisation maximale de 0,10 % (de grains punaisés) dans le cahier des charges de l'OAIC et les blés russes sont en général entre 0,50 et 0,70 % alors qu'ils étaient par le passé plutôt entre 1 et 1,50 % », explique-t-il. L'OAIC a le choix de réduire son cahier des charges. On peut se demander si une telle décision pourrait être prise face à la sensibilité de l'opinion publique très sensible sur la qualité sanitaire des cargaisons de blés déchargées au niveau du port d'Alger. De son côté, afin de conquérir de nouveaux marchés, le partenaire russe a tout intérêt à montrer qu'il est capable de nouveaux progrès.

 

La volonté d'être présent sur le marché de l'export est tel que nul doute que la filière russe saura trouver la parade. D'autant plus que cette filière fait l'objet de lourds investissements dans les infrastructures portuaires. De grands groupes de négoce tels Louis Dreyfus Company ou Cargill investissent dans des terminaux céréaliers à Novorossiisk. Il est a espérer des progrès dans le transport ferroviaire russe qui a souvent été montré du doigt pour le manque de wagons.

Les récentes visites d'experts algériens dans les ports russes auront permis de vérifier des capacités locales d'exportations. Comme le port de Rouen, les ports russes disposent aujourd'hui de quais capables de recevoir des cargos de fort tonnage de type Panamax.

 

Si comme l'autorité égyptienne en charge des céréales (GASC), l'OAIC venait à choisir le blé russe, cela ne passerait pas inaperçu. L'Algérie est en effet le plus gros client de la France. Selon France Export Céréales, près de 4,3 millions de tonnes de blé ont été exporté vers l'Algérie en 2017/2018. Un tel choix pourrait faire l'objet de fortes pressions de la part du partenaire français. En effet, avec la nouvelle mouture de la Politique Agricole Commune, les céréaliers vont voir se réduire le montant des aides. Le Brexit verra également une réduction du budget agricole du fait de la perte des contributions anglaises.

Le choix vers le blé russe obligerait les meuniers algériens à travailler des grains plus durs, d'où une nécessaire adaptation et des coûts de mouture quelque peu plus élevés. Mais ils y gagnerons en taux de protéines. Selon les meuniers du Cameroun, Sénégal et Maroc qui l'utilisent depuis 2016, le blé russe permet de produire toute sorte de farine : ménagère, boulangère ou pâtissière. Et ils en sont satisfait.

 

 

 

LANCEMENT DE LA CAMPAGNE LABOURS-SEMAILLES A SETIF

LE WALI PRONE UNE MEILLEURE ATTRACTIVITE DE LA CCLS

Djamel BELAID 9.10.2018

 

Le site de la wilaya de Sétif met en ligne une vidéo relative au lancement de la campagne « labours-semailles ». Avec ses cheveux blancs et sa cravate rouge, le wali était bien reconnaissable parmi les responsables locaux se pressant sous une tente pour écouter les responsables du secteur agricole. Les échanges entre les participants était particulièrement intéressant. Mais, Mr le wali pose-t-il les bonnes questions ? Et lui donne-t-on les bonnes informations ?

 

Apparemment le wali de Sétif est un innovateur. Accueilli avec des fleurs, pour cette inauguration, il a eu l'élégance de les offrir à la dame qui était chargée de les lui remettre. Mais, c'est surtout au niveau des échanges avec les responsables agricoles que les propos du wali sont détonants.

 

LE WALI : DEVELOPPER L'ATTRACTIVITE DE LA CCLS DE SETIF

Répondant aux chiffres sur les progrès de la collecte de céréales de la CCLS, le wali n'a pas manqué de noter la meilleure attractivité que représente cet organisme pour les céréaliers. « Nous sommes dans une économie de marché ».

Il a conseillé à la CCLS de ne plus avoir une position attentiste. Et pour mieux illustrer son propos, le wali a abordé les livraisons frauduleuses de blé importé. L'évocation de ce sujet a suscité la stupeur de son interlocuteur qui a répondu qu'il y avait eu quelques tentatives minimes. Le responsable de la CCLS a cru un instant que cela lui était reproché.

Revenant à la charge, le wali a repris les propos : « ces tentatives, elles sont minimes, el-hamdoulah. Mais cela montre que vous êtes devenus attractifs ». Puis généralisant aux cas les plus généraux, le wali a ajouté « le fait que les gens viennent vous voir [pour livrer des céréales] montre que vous êtes devenus plus attractifs ». Avec le responsable de la CCLS, il a insisté sur la nécessité d'aller au devant des fellahs.

 

LES QUESTIONS A POSER AU DSA ET A LA CCLS

On ne peut que se réjouir du souci d'un wali de contribuer au développement de la production de céréales. Afin d'aider ces responsables de l'exécutif de wilaya ou de daïra, il nous semble que d'autres questions devraient être posées. Par exemple l'évolution des livraisons de matériel d'irrigation et les surfaces effectivement irriguées, l'évolution des surfaces emblavées par semis direct, l'évolution des livraisons de semences certifiées, l'évolution des surfaces recevant des fertilisants1 et désherbées. Mais pourquoi n'aborder que des questions relatives au matériel ? Les questions devraient également porter sur la gouvernance des hommes au niveau des CCLS. Quid du rôle des élus paysans de la CCLS ? Quid de l'émulation salariale des agents chargés de la vente des intrants agricole ou de la collecte ? Revenons sur ces différents points.

 

Concernant l'irrigation, si celle-ci mérite toute l'attention, il ne faut pas perdre de vue que la majorité des surfaces sont en sec et le resteront. L'attention doit donc porter également sur l'innovation technique en culture pluviale. Cette innovation est d'autant plus fondamentale que les importations de céréales se chiffrent en centaines de milliers de dollars et que pour les fellahs le réchauffement climatique est devenu une réalité.

 

LA QUESTION CENTRALE : PRODUIRE A SETIF DES SEMOIRS POUR SEMIS DIRECT

Concernant le semis-direct. Il s'agit d'une technique d'avenir aujourd'hui adoptée par les agricultures modernes des pays connaissant des conditions semi-arides (Australie, Espagne...). Or, force est d'observer que nous sommes à la traîne en Algérie. Et la vidéo mise en ligne par la wilaya de Sétif en témoigne pour qui sait décrypter les faits. Ce sont trois semoirs conventionnels qui ont symboliquement inauguré le déclenchement de la campagne « labours-semailles ». Le seul semoir moderne capable d'un semis direct était bien présent. Mais il était en photo ! Mr le wali, à l'avenir, demandez pourquoi ce semoir ne vous est présenté seulement en photo. Demandez pourquoi cette technique plébiscitée par plusieurs gros céréaliers algériens du groupe des 50 quintaux n'est pas mise en avant par la DSA et la CCLS de Sétif ? Ce sont là les questions décisives, les questions qui dérangent. L'urgence de la situation oblige à être plus exigeant.

 

Certes, il ne s'agit pas d'accabler des responsables locaux pour un matériel développé par l'entreprise SOLA-CMA de Sidi Bel-Abbès. Mais, la question qu'on se doit de poser est la suivante : dans une des principales wilaya céréalière d'Algérie, comment se fait-il que les semoirs utilisés soient si peu performants ?

 

Mr LE WALI DE SETIF, REITEREZ LE SUCCES DES PIVOTS DE OUED SOUF

En effet, les trois semoirs alignés sous les yeux du wali ne permettent ni de réaliser un semis direct2 ni de localiser les engrais près des semences3.

Mais que pourraient faire des directeurs dynamiques de CCLS et de DSA ? Ils pourraient, en liaison avec l'ITGC, des agriculteurs et artisans soudeurs, contribuer à modifier les semoirs locaux et notamment ceux du parc des CCLS. Ils pourraient également faire appel à des artisans soudeurs pour les aider à produire des semoirs pour semis direct. La technologie relative à la construction de ces semoirs est simple. Elle est même mise en ligne sur le net en langue arabe4. A Mezloug, Mr Refoufi s'est lancé dans cette aventure.

Pourquoi, comme à Oued Souf, dans le cas de la production de pivots artisanaux mieux adaptés aux conditions locales, ne pas essayer à Sétif, de réunir les conditions pour la fabrication et la modification du matériel local (up-grading) ? Les semoirs pour semis direct permettent d'économiser l'eau du sol et de restaurer la fertilité des sols. Seuls ces engins permettront, en cas d'année sèche à venir (et elles viendront), de s'adapter au manque de pluie.

 

Il y a là un combat dont pourrait s'emparer Mr le wali de Sétif : arriver à produire localement des semoirs low-cost pour semis direct. A Sétif, il y a sur place les hommes (céréaliers, universitaires, artisans soudeurs, investisseurs) et le matériel (découpe et pliage de l'acier, soudure). Il manque seulement un leader capable de fédérer les nombreuses énergies locales. Trop souvent nous avons négligé l'initiative privée. Les pivots de Oued Souf sont là pour nous montrer « l'Algérie des possibles ». Fédérer les hommes autour de l'adaptation et la fabrication locale de semoirs pour le semis-direct, Mr le wali de Sétif pourrait être cette personne.

 

POUR UN SEMOIR MADE IN SETIF

Les conseils de Mr le wali de Sétif concernant la nécessaire attractivité de la CCLS lors de la collecte des céréales, pourraient s'appliquer à la modernisation du parc de semoirs de cet organisme. Avec l'aide des moyens humains dont dispose la wilaya, dans un premier temps, il est possible d'envisager d'adapter les semoirs conventionnels. Ceux de ces engins disposant de dents en double spire ont la capacité de semer sans labour sur les sols les plus meubles. Pour arriver à cela, de légères modifications seraient à opérer sur les engins5. Rappelons le, l'intérêt de cette mesure est de semer plus vite et à moindre coût. Dans une seconde phase, il s'agit d'arriver à produire un semoir low-cost pour semis direct Made In Sétif. L'enlisement actuel du projet de semoir Boudour par CMA-SOLA dans la lointaine usine de Sidi Bel-Abbès montre la nécessité que la wilaya de Sétif et les céréaliers sétifiens s'emparent de ce dossier. Il s'agirait d'aider à copier le semoir syrien actuellement à la station ITGC. Mr Refoufi a ainsi produit un premier exemplaire.

 

PRODUCTION CEREALIERES, OBLIGATION DE RESULTATS

Nos propos peuvent sembler sévères. Il ne s'agit d'accabler personne, mais de rappeler l'obligation de résultats à laquelle nous sommes tous tenus : responsable d'exécutif, élu, universitaire, cadre de terrain ou fellah. Le niveau des importations de céréales et le réchauffement climatique nous poussent à toujours faire mieux. Mieux dans l'aspect quantitatif mais également qualitatif.

 

 

1 A ce propos, il suffit de considérer le rapport entre les surfaces céréalières et les quantités d'engrais utilisées. En prenant comme postulat qu'il faut en moyenne un quintal d'engrais par hectares, on s'aperçoit immédiatement que peu de surfaces reçoivent des engrais.

2 Voir dans nos précédents articles l'intérêt de ce matériel.

3 Dans nos conditions une bonne partie des engrais utilisés de façon conventionnels sont bloqués par le calcaire ou se perdent sous forme de gaz.

4https://apps.icarda.org/wsInternet/wsInternet.asmx/DownloadFileToLocal?filePath=Tools_and_guidelines/Practical_Implementation_conservation_agriculture.pdf&fileName=Practical_Implementation_conservation_agriculture.pdf

5Il s'agit d'espacer les dents de 17 cm à 22 cm. Les pointes de ces dents doivent être remplacées par des pièces plus étroites.

 

WALI, CHEF DE DAÎRA, COMMENT AIDER LES CEREALIERS ?

Manuel de survie pour superviser le secteur agricole.

 

Que de plus réjouissant de voir des walis et chefs de daïra lancer officiellement la « campagne labours- semailles » dans leur secteur respectif. Drapeau en main, le plus souvent entourés d'une nuée de responsables locaux, ils agitent leur fanion déclenchant dans des nuages de fumées de pots d'échappement le départ d'une multitude de tracteurs tirant charrue, cover-crop ou semoirs. Au delà de ce geste symbolique, comment ces responsables locaux peuvent-ils aider des céréaliers à produire plus ?

 

AIDER A BANNIR LA CHARRUE

Messieurs, les walis et chefs de daïra le premier geste que vous pourriez faire serait de bannir les charrues de votre circonscription. En effet, il est prouvé que les labours favorisent l'érosion hydrique et éolienne des sols. Une érosion qui entraîne de la terre dans les barrages et provoque un envasement catastrophique.

Le traditionnel itinéraire labour, recroisage au cover-crop et passage de semoir est dépassé. Ces opérations, à laquelle il faut ajouter un passage de tracteurs pour épandre les engrais, coûtent trop cher et prennent trop de temps à être réalisées. Conséquence : des fellahs qui laissent plus de terres en jachère et des semis qui s'éternisent jusqu'en décembre. Donc, moins de grains produits dans votre secteur.

 

Mr LE DSA, COMBIEN DE SEMOIR SD,

Mais alors par quoi remplacer les charrues ? Par des semoirs pour semis direct. Ces semoirs spécifiques sont équipés de dents ou de disques qui permettent de travailler le sol sur quelques centimètres. Juste ce qu'il faut pour déposer semences et engrais.

On raconte que quand on lui parlait d'un pays qu'il ne connaissait pas, Staline demandait à son interlocuteur « combien de divisions compte leur armée ? ». Aujourd'hui, en Algérie, au lieu de se contenter d'agiter un drapeau, tout wali ou chef de daira devrait demander au directeur des services agricoles (DSA), « de combien de semoirs pour semis direct disposez vous ? ».

 

Pour équiper les fellahs de semoirs SD, il est possible de compter sur les concessionnaires locaux, l'unité moto-culture de la CCLS locale et sur les artisans soudeurs. En effet, il existent deux catégories de semoirs SD. Des engins de grande capacité fabriqués au Brésil, Australie, USA ou en Europe ou des semoirs low-cost, moins chers à l'achat, qu'il est possible de fabriquer localement. Fabrication que pratiquent des artisans soudeurs de Syrie et d'Irak suite à une aide d'experts agricoles australiens. Un spécimen de semoirs SD syriens est basé à la station ITGC de Sétif. Une piste serait d'essayer de proposer à des artisans soudeurs locaux et des céréaliers de copier ce type de matériel. Il s'agirait de reproduire la succes story d'El Oued. Dans cette région ce sont de simples artisans soudeurs qui ont imaginé et construit les pivots qui ont permis le succès de la culture de la pomme de terre.

Compter sur de petits ateliers, en attendant que l'entreprise CMA-SOLA daigne enfin produire des semoirs SD. Cette société a bien mis au point un prototype de semoir, mais le dossier traîne. Une autre solution serait de transformer les semoirs conventionnels produits par CMA-SOLA en semoirs SD. Sur sol meuble, quelques modifications toute simples permettraient de s'affranchir du labour.

 

TRAVAILLER AVEC LES MINOTERIES LOCALES

Semer n'est pas tout. Même avec le semis direct. Il s'agit ensuite d'assurer un suivi de tout l'itinéraire technique. Et pour cela, Mr les walis et chefs de daïra, vous disposez d'alliés précieux : les minoteries. A Guelma, le groupe Benamor a recruté des techniciens agricoles pour encadrer les fellahs. Le but est de disposer plus de volumes de blé dur mais surtout de volumes de qualité. On pourrait penser que c'est aux services agricoles d'encadrer les agriculteurs. Mais croire qu'une administration puisse encadrer des fellahs est une erreur. Dans le secteur laitier, que ce soit dans le Haut Chélif ou dans la Soumam, ce sont des techniciens des laiteries qui encadrent les éleveurs.

 

Et si, face aux minoteries qui réclament votre intervention au niveau de l'OAIC afin de disposer de plus gros quota de céréales, vous teniez ce langage : « faites comme Amor Benamor ou Hammitouche, encadrez techniquement les fellahs de votre secteur! ».

Un autre moyen pour produire plus serait d'encourager ces minoteries à acquérir des concessions agricoles.

 

TRAVAILLER AVEC LES TECHNICO-COMMERCIAUX DES FIRMES D'AGRO-FOURNITURE

Mr les walis et chefs de daïra, parmi vos différents interlocuteurs, il y a une catégorie à ne pas négliger : les firmes d'agro-fourniture. Depuis plusieurs années, ces entreprises développent un réseau de technico-commerciaux qui parcourent les campagnes et sont présent dans les moindres foires agricoles. Ces firmes vulgarisent les techniques les plus modernes. Les services agricoles et les instituts techniques du MADR ne peuvent rivaliser. D'ailleurs, nombre de ces commerciaux sont d'anciens cadres des services agricoles. Ce personnel du secteur privé est généralement rémunéré à la commission. Plus ils vendent de produits aux fellahs, plus la partie variable de leur salaire augmente. Avec eux, plus de problèmes de voiture de service ou de bons d'essence. C'est l'obligation de résultats qui compte.

 

SORTIR DES SENTIERS BATTUS

En Algérie, la législation est souvent kafkaienne. Nombre de vos interventions peuvent être en limite de cette législation. L'idée est donc de trouver les failles, de pousser les limites, de trouver les bons interlocuteurs. Un directeur de CCLS  ou un propriétaire de minoterie dynamique peut être un partenaire conséquent. Idem en cas de proximité avec le responsable local d'un réseau commercial lié à l'agro-fourniture.

Les situations étant différentes selon les régions et les hommes, il s'agit de s'adapter. Mais les principes agronomiques évoqués plus haut demeurent.

 

 

ALGERIE, RETARD DANS LA VULGARISATION DU SEMIS DIRECT

Djamel BELAID 30.9.2018

 

Dans de nombreux pays pratiquant la céréaliculture en conditions de déficit hydrique, l'abandon du labour et l'adoption du semis direct est devenue une évidence. C'est le cas de l'Australie, ou en Espagne. En conditions sèches, cette nouvelle façon de faire permet de produire plus et à moindre coût. De façon étonnante, en Algérie, l'abandon de la pratique des labours ne semble pas la priorité des services agricoles. Nous nous proposons d'analyser les causes du faible développement du semis direct en Algérie.

 

SEMIS DIRECT, UNE DIZAINE DE MILLIERS D'HECTARES

Il n'existe pas de statistiques nationales précises sur les surfaces cultivées en semis direct. Lors, du dernier séminaire consacré à cette pratique, les surfaces étaient estimées à 6500 hectares. Actuellement, sur les 3 millions d'hectares réservés aux grandes cultures, ces surfaces peuvent être estimées à 10 000 hectares.

Certains concessionnaires importent des semoirs turcs ou indiens. Quelques grosses exploitations sont équipées de semoirs brésiliens Semeato. On note également quelques engins de marque Sola, Kuhn, Gaspardo, John Deer, ou John Shearer.

Les constructeurs locaux de semoirs SD sont ont produit des prototypes, c'est le cas des établissements Refoufi de Mezloug (Sétif) et Sola-CMA de Sidi bel-Abbès. L'ITGC et le HCDS ont procédé à des essais de SD chez des agriculteurs. Ceux-ci ont favorablement accueilli cette façon d'implanter les cultures.

Les unités motoculture des CCLS disposent de 1500 semoirs conventionnels qu'ils louent aux agriculteurs. Ces engins sont conçus par l'usine SOLA-CMA de Sidi Bel-Abbés. Ces dernières années, un partenariat a été signé entre CMA et l'entreprise portugaise Galucho pour la fabrication de charrues.

Nombreux sont les investisseurs locaux qui importent ou fabriques des charrues et autres engins de travail du sol.

 

SOLA, LE MAUVAIS CHOIX DE CMA ?

On peut s'étonner du choix de CMA. Cette entreprise a choisi l'entreprise espagnole SOLA comme partenaire pour développer des semoirs à céréales à Sidi Bel Abbés. En effet, si cette entreprise fabrique en Espagne des semoirs pour semis direct, elle ne brille pas par la qualité de certains de ses matériels. Ainsi, SOLA a livré à l'OAIC 24 semoirs pour semis direct. Or, pour la majorité des constructeurs étrangers, les modèles de semoirs SD comprennent une trémie pour les semences et une autre pour les engrais. En effet, lorsqu'on sème sans labour, il est impératif que les engrais dits « de fonds » soient enfouis en même temps que les semences. Or, les 24 semoirs SD livrés à l'Algérie ne comportent pas de trémie pour les engrais.

C'est également le cas pour les semoirs conventionnels fabriqués à Sidi Bel Abbés conjointement par les deux entreprises . Certes, une deuxième trémie pour les engrais n'est pas obligatoire sur des semoirs conventionnels. Cependant, cette disposition aurait pu permettre de développer la fertilisation localisée qui constitue une voie d'avenir en zone semi-aride. Par ailleurs, une telle disposition aurait pu permettre une polyvalence des semoirs. En effet, le modèle de semoir à double spires du partenaire espagnol de CMA peut être utilisé en semis direct ; cela moyennant quelques adaptations1. Cela est si vrai, que dans la région espagnole de la Rioja, il n'est pas rare de voir des céréaliers détourner des semoirs conventionnels SOLA de leur usage premier et de les utiliser comme semoir SD.

 

On l'aura compris, SOLA n'est pas une entreprise ou polyvalence et adaptivité est le maître mot. Mais le faible intérêt manifesté par le groupe CMA est d'autant plus étonnant que certains de ses cadres ont démarré leur carrière en travaillant sur des projets de développement de semoirs SD.

 

LE SUCCES DU SEMIS DIRECT EN SYRIE

Ce retard de la production de semoirs SD en Algérie est d'autant plus préoccupant que d'autres pays ont réussi leur mue vers cette nouvelle technique adaptée à l'agriculture en sec. Et un des pays les plus emblématiques en la matière est la Syrie.

Dès 2005 et jusqu'en 2011, le centre ICARDA d'arido-culture situé à Alep a bénéficié d'une aide technique australienne. A travers une équipe d'experts qualifiés et motivés, la partie australienne a opéré un transfert de technologie. En effet, la partie australienne n'a pas essayé de faire acheter aux agriculteurs locaux les lourds semoirs SD de marque John Shearer produit au pays des kangourous. Les ingénieurs australiens ont préféré se rapprocher de petits ateliers de soudure et leur montrer comment fabriquer des semoirs low-cost pour SD. Durant la période du projet, 7 ateliers syriens ont produit 92 semoirs (dont un exemplaire à été importé en Algérie et se trouve à la station ITGC de Sétif).

On peut se demander quel motif a poussé l'Australie à tant de générosité. La réponse est simple. Comme les kangourous qui n'existent qu'en Australie, les variétés originelles de blé n'existent qu'au Proche-Orient et sur le pourtour méditerranéen. Aussi, bien que non écrit, le deal a été technologie des semoirs contre variétés de blé2.

A travers l'Icarda, les experts australiens ont également opéré un transfert de technologie à l'Irak et à la Jordanie. En Irak, cela s'est traduit par une transformation de semoirs conventionnels en semoirs SD ; cela par l'importation de certaines pièces de Turquie. Des ingénieurs de Mousoul ont par la suite fabriqué leurs propres semoirs. En Jordanie, c'est l'entreprise privée RAMA spécialisée en matériel agricole qui a immédiatement décidé la production en série de semoirs SD basés sur la technologie australienne.

 

MATERIEL AGRICOLE, LE SUCCES DES PIVOTS MADE IN OUED SOUF

Comment ce qui est possible en Syrie, Irak et Jordanie est-il si difficile à réaliser en Algérie ? Serions nous l'objet d'une quelconque malédiction qui touche nos capacités à fabriquer du matériel agricole ? Si on considère l'extraordinaire succes story du pivot artisanal Made in Oued, il est évident que nous pouvons faire aussi bien que nos lointains voisins qui, en leur temps, avaient accueilli l'Emir Abdel Kader lors de son exil forcé.

En effet, en une dizaine d'années les agriculteurs et soudeurs de Oued Souf ont développé un modèle original de pivot qui permet à cette région d'être aujourd'hui la première région d'Algérie pour la production de pomme de terre.
Tout a commencé lorsque les pouvoirs publics ont tenté de vulgariser la culture des céréales sous pivot. Les premiers projets ont mobilisé de grands pivots à l'image de ce qui se faisait en Arabie saoudite. Les premières tentatives ont parfois amenés à de cuisants échecs3. Les pivots ont été parfois abandonné à la rouille en plein désert.

Mais un jeune agriculteur local a récupéré un des gigantesques éléments et a tenté de le faire pivoter sur un axe. Cette première réalisation a été observée avec intérêt par ses voisins. Ce modèle de pivot a été amélioré par un soudeur qui avait travaillé en Allemagne. Plusieurs améliorations ont été faites en fabriquant sur place certaines pièces et en récupérant d'autres dans des casses automobiles. Les premiers pivots ont permis de produire du blé mais surtout des pommes de terres sur de petites surfaces : un hectare. Développer un projet agricole devenait ainsi à la portée d'agriculteurs et d'investisseurs disposant de peu de moyens. Le contexte d'abandon des traditionnels ghouts gagnés par la remontée de la nappe phréatique a permis à bon nombre de petits agriculteurs de se reconvertir. Les températures et le sol sableux de la région convenaient particulièrement bien à la culture de la pomme de terre – devenue progressivement deuxième aliment après les céréales. Progressivement des artisans soudeurs ont développé un réseau pour la fourniture des pièces entrant dans la confection des pivots. Aux premiers réducteurs de vitesse importés de Chine sont venus s'ajouter ceux produits localement par des tourneurs locaux. Progressivement c'est tout une industrie locale qui s'est mise en place. Les ateliers ont ainsi recruté des jeunes formés par des centres de formation professionnelle. Aujourd'hui ce sont 350000 pivots qui ont été produits localement.

 

SEMOIRS SD, REPRODUIRE LA SUCCES STORY DE OUED SOUF ?

Que ce soit à Alep ou à Oued Souf, c'est un contexte particulier qui a permis le succès des innovations (semoirs et pivots).

Par exemple, en Syrie, les agriculteurs et artisans soudeurs ont bénéficié d'une aide technique d'experts de haut niveau et très motivés. L'un de ces experts possède « une double casquette », il conjugue le métier de céréalier et d'universitaire.

Autour d'Alep, la Syrie possède toute une série de petites entreprises très dynamiques. Les traditions industrielles4 sont anciennes, en témoignent les entreprises de fabrication de savon d'Alep et de textile.

Certains céréaliers syriens indiquent que c'est la difficulté à se procurer du carburants qui les a fait se tourner vers l'abandon du labour.

Enfin, dans le cas de Oued Souf, c'est également un contexte particulier qui a permis le développement des pivots : présence d'artisans soudeurs, réseau de fabricants et de fournisseurs de pièces, conditions favorables liées au sol et au climat, forte demande nationale en pomme de terre.

 

Sur les hautes plaines céréalières algériennes, est-il possible de réunir les moyens permettant, comme autour d'Alep ou de Oued Souf, le succès d'une innovation telle que le semis-direct ?

On pourra objecter que le non développement d'une production locale de semoirs low-cost vient du fait que nous n'avons pas bénéficié du séjour des experts australiens en Algérie. En fait, l'un des meilleurs éléments de l'équipe australienne s'est déplacé plusieurs fois en Algérie. Son rapport de mission5 est même consultable en ligne. Y figurent des conseils pour la partie algérienne ainsi qu'un programme de travail avec répartition des tâches entre les différents partenaires. Par ailleurs, plusieurs ingénieurs algériens ont approché, en Algérie ou en Syrie, ces experts et ont accès à la technologie australienne6.

 

Serait-ce le matériel de découpe de l'acier et de soudure qui fait défaut localement ? La simple observation des moyens dont disposent de grands groupes publics ou des sociétés privées de fabrication de matériel agricole montre le bon niveau d'équipement dont ils disposent. Il suffit de visiter les atelier de l'entreprise FAMAG.

Il faut peut-être rechercher la cause dans le fait que le projet de conception d'un semoir low-cost a été confié à un groupe public noyé dans la bureaucratie. Ainsi, le premier prototype « Boudour » de SOLA-CMA est à l'essai depuis plusieurs années. Or, dans le cas des semoirs syriens et des pivots de Oued Souf, la conception et la mise en place du matériel s'est faite de façon concomitante. Les imperfections étaient alors progressivement corrigées par les artisans qui étaient en étroits lien avec les agriculteurs. « Les artisans et les agriculteurs du Souf ont fait preuve d’une capacité de dialogue continue avec des référentiels multiples pour concevoir un dispositif d’irrigation de plus petite taille qui réponde aux objectifs des agriculteurs7. »

 

Là réside certainement la clé du succès. Certes, disposer de semoirs SD ne garantira pas automatiquement de hauts rendements. Cette façon de faire nécessite un désherbage impeccable. Il s'agit également de laisser un minimum de chaume sur le sol afin de favoriser l'infiltration des eaux de pluie et réduire l'évaporation.

1Il s'agit de retirer quelques dents, d'espacer les dents de 17 à 22 cm (afin d'éviter d'éventuels risques de bourrages avec les résidus de récolte tels que la paille) et de remplacer les pointes situés à l'extrémité des dents par des points plus étroites.

2L'importation d'une variété de blé par un pays peut viser deux buts : la cultiver telle qu'elle ou bien la croiser avec une variété locale afin d'enrichir celle-ci de gènes de résistance à la sécheresse ou à des maladies.

3Voir sur internet l'étude «  Bilan spatialisé de la mise en valeur agricole au Sahara algérien Mythes, réalisations et impacts dans le Touat-Gourara-Tidikelt ». https://journals.openedition.org/cybergeo/25732

4Plus près de nous la guerre imposée au peuple syrien a montré la capacité de l'armée syrienne à assurer la maintenance d'un matériel datant parfois des années 70. Des réfugiés syriens installés en Algérie développent des procédés simples et astucieux tels la fabrication de tuyaux plastiques d'irrigation pour l'agriculture.

5http://www.cana-project.org/medias/files/Notes-Visit-Algeria-8-14Dec12-FINAL.pdf

6Les principes de construction de ces semoirs a été mis en libre accès sur le site de l'ICARDA.org en langue anglaise et arabe.

7Une innovation incrémentielle : la conception et la diffusion d'un pivot d'irrigation artisanal dans le Souf (Sahara algérien). http://agritrop.cirad.fr/584602/

 

 

OAIC 2018, UNE CAMPAGNE EXCEPTIONNELLE

CCLS, CHANGER LES STATUTS POUR MIEUX FAIRE ?

Djamel BELAID 18.09.2018

 

Le passage du DG de l'OAIC sur les ondes de la chaîne III est toujours l'occasion de glaner des informations sur la filière céréales. Il est vrai qu'en la matière les informations sont rares et distillées au compte goutte. En effet, il n'existe pas à ce jour d'organe d'information donnant des chiffres précis de la situation et réalisant des analyses exhaustives sur un secteur vital. Encore une fois, l'entretien aura permis de mesurer l'écart entre consommation locale de céréales et la production nationale. C'est dire la mission impossible dont est chargée Mr Mohamed BELABDI.

 

LA PLUIE ET LES EFFORTS DE LA FILIERE

L'invité de la Chaîne a pu confirmer les chiffres du ministre de l'agriculture concernant le niveau de la récolte de céréales. Ce sont plus de 60 millions de quintaux de céréales qui ont été récoltés cette année. Si tout au long de la campagne, la pluie a été au rendez vous, les efforts des producteurs, des acteurs d'amont et d'aval ainsi que de l'OAIC ont nettement contribué à ce résultat. Qu'on en juge.

En matière de semences certifiées, les CCLS ont livrés avec 50 jours d'avance des lots considérables de semences triées et traitées. Ce résultat est dû à la réception et la mise en œuvre de matériel turc afin d'améliorer les capacités des stations de semences. Plus de 17 unités de tri de semences dernier cri ont permis de renforcer un parc déjà non négligeable.

Loin d'être anecdotique, livrer aux céréaliers des semences certifiées à temps est capital dans un pays semi-aride. En Algérie, on s'est trop habitué à semer des céréales jusqu'à la fin décembre. Cela est une aberration. Les céréales doivent être semées en octobre ce qui laisse à la plante tout le loisir de s'installer et de développer le réseau racinaire qui lors des sécheresses printanières lui permettra de résister au manque d'eau.

 

 

Les unités moto-culture des CCLS et nombre d'exploitants ont acquis des moissonneuses-batteuses Sampo. Celles-ci sont montées localement. Ce matériel a permis de récolter à temps plus de superficies éloignant ainsi le risque d'égrenage qui guette les blés non récoltés à temps.

 

Parallèlement, au matériel de récolte, ces dernières années, les livraisons de tracteurs aux exploitations se sont poursuivies. Le groupe PMAT fait état de la livraison de 28 000 engins. Fait nouveau, aux modèles de moyenne puissance, l'économie locale propose aujourd'hui des tracteurs de 80 à 100 chevaux. PMAT en aurait livrait 6 000. L'intérêt de ce type d'engins et de permettre de tirer des outils plus larges et donc d'augmenter la cadence des chantiers de semis.

 

Résorber la jachère

La journaliste n'a pas manqué d'abordé un point sensible : la résorption de la jachère. Il faut savoir que près de 50% des superficies céréalières ne sont travaillées qu'une année sur deux. Les terres en jachère ne sont pas sans ramener de confortables revenus aux céréaliers. Le plus souvent elles servent de pâturage aux troupeaux de moutons. L'élevage représente en effet une activité bien plus rémunératrice que la céréaliculture, notamment en cas de printemps sec.

Grâce à des prix plus attractifs à la production et à un meilleur encadrement technique (variétés, semences, désherbage), des surfaces de jachère sont de plus en plus reconvertis en culture de légumes secs (lentilles et pois chiches).

 

Mr BELABDI a déclaré « qu'en zones potentielles, nous sommes en train de les réduire ». Il a pu ainsi annoncer une nette augmentation de la production des légumineuses alimentaires et fourragères. La production de légumes secs s'est élevée à 1,3 millions de quintaux . « Alors qu'en 2013, nous collections 400 quintaux de lentilles, cette année nous en avons collectés 100 000 quintaux ». Pour les pois-chiche, durant le même intervalle, la collecte est passée de 11000 qx, à 95 000 qx. Ces résultats ont été obtenus grâce à l'utilisation de variétés nouvelles et anciennes mais sans importations de semences. C'est dire l'excellent travail du réseau de multiplicateurs de semences mis en place par les services agricoles. Ces efforts permettent d'entrevoir la fin des importations de légumes secs.

 

 

 

Les zones d'épandage de crues

A propos des terres en jachère, Mr BELABDI s'est longuement étendu sur la question des zones « d'épandage de crue ». Pour les zones agro-pastorales, les zones de parcours et les zones d'épandage de crues il a recommandé d'«  installer des espèces fourragères pour assurer le renouvellement du couvert végétal ». Il s'est également félicité des récentes pluies.

 

Un gros effort d'amélioration des productions fourragères en zone agro-pastorale est manifestement à accomplir. Sur les terres à céréales, l'année de jachère mériterait d'être optimisée. Pour cela, il est possible d'apporter des engrais azotés pour favoriser les espèces naturelles de graminées fourragères. Une autre solution serait de semer des mélanges fourragers. En Tunisie, l'ONG française FERT vulgarise avec succès le semis de méteil, un mélange d'orge, vesce, sulla et fenugrec. Sur ces terrains peu productifs et pour des exploitations aux moyens matériels limités, ces semis nécessitent d'être effectués avec un coût minimal. Les techniques de non-labour avec semis direct semblent les plus indiquées. Ces solutions mériteraient d'être validées et moyens matériels adaptés proposés aux agriculteurs.
A cet égard, à travers leurs unités moto-cultures, les CCLS louent aux agriculteurs du matériel. Cela peut être un moyen de les initier à ces nouvelles pratiques de production fourragères.

A notre connaissance, les zones d'épandages sur lesquelles le DG de l'OAIC est plusieurs fois revenu constituent des surfaces limitées en zone steppique. Il s'agit le plus souvent de parcelles situées en bordure d'oueds. Une pratique traditionnelle consiste à réaliser des obstacles de terre et de roseaux au milieu des oueds. L'eau ainsi détournée permet d'irriguer les parcelles limitrophes et de recharger les nappes phréatiques superficielles. Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe (HCDS) est à l'origine de l'installation de « sed de dérivation ». Ces petits ouvrages maçonnés – parfois de simples gabions – permettent à peu de frais l'extension des surfaces irriguées. Des images satellites ont permis de cartographier les zones propices à ce type d'ouvrages. Cependant, les superficies aménagées pour l'épandage de crues sont encore trop modestes pour arriver aux attentes de Mr BELABDI.

Cela d'autant plus que l'épandage de crues est le plus souvent réalisé sous la forme d'une irrigation de submersion qui gaspille une eau précieuse. La technique dite du « raised bed » développée actuellement aux abords du Nil et qui consiste à munir les semoirs à blé de socs pour tracer des raies d'irrigation entre les sillons de céréales est encore inconnue des agriculteurs steppiques.

 

Effort sur l'irrigation

A cet effort sur le matériel et sur les semences, il faut ajouter l'effort sur le matériel d'irrigation. A ce propos, l'OAIC peut accrocher à son palmarès, une contribution à l'effort d'irrigation. Mr BELABDI a indiqué que les pouvoirs publics prennent à leur charge 50 à 60% du coût des équipements et que l'office accepte que le restant lui soit payé en grains par les nouveaux irrigants. Cette opération concerne aussi bien l'irrigation de complément en zone semi-aride que l'irrigation totale dans le grand sud.

Alors qu'on aurait pu penser que ce type d'opération est anecdotique, il apparaît que c'est loin d'être le cas. Les livraisons de grains opérées par les agriculteurs aux CCLS du sud ont doublé « nous étions à 800 000 qx, cette année, nous avons doublé la collecte » a affirmé le DG de l'OAIC. Il faut cependant signaler que l'irrigation est réalisée à partir d'une eau fossile chargée en sel ce qui présente un double inconvénient : amenuisement progressif des réserves en eau et salinisation des sols.

 

Un effort sur les variétés de blé

La question des variétés de blé a été longuement abordé. Mr BELABDI a rappelé l'accord réalisé avec la coopérative paysanne française Axéréal pour sélectionner de nouvelles variétés de blé et organiser localement la production de leurs semences.

Il a également rappelé les efforts afin de choisir les variétés les mieux adaptées à la culture de céréales sous pivot dans le grand sud. Nous devons « avoir le maximum de rendement pour rentrer dans les charges » a-t-il déclaré. Cette année, l'ITGC a envoyé des techniciens basés à Oued-Smar (W d'Alger) réaliser des essais de variétés sous pivot. Une telle approche permettra un meilleur choix variétal.

Une autre approche que pourrait adopter les CCLS, techniciens de Chambre d'Agriculture de DSA ou de minoteries seraient d'exploiter les informations de terrain. La technique dite « d'enquête culture » ou « d'enregistrement de performances » consiste à demander aux exploitations agricoles de noter sur des fiches l'itinéraire technique adopté sur 5 ou 6 de leurs parcelles. Dans une même petite région, il est ainsi possible de collecter les données d'une centaine de parcelles. Connaissant ainsi les dates d'intervention, les variétés, les herbicides, les quantités d'engrais et d'eau utilisées ainsi que les rendements obtenus la consignation de ces données sur un tableur type Excell permet de déterminer comment les meilleurs rendements ont été obtenus. Ce traitement du « DATA » local permet de tirer rapidement des enseignements sur le choix variétal et les autres interventions à réaliser sur les cultures.
Ce type de démarche a notamment été mis en œuvre dans les années 80 par l'Union des Coopératives Agricoles françaises sous le nom de « OptiCoop ». Elle est encore actuellement utilisée par des techniciens et universitaires de la région de Sétif dans le cadre de réseaux de soutien technique mis en place par des minoteries au profit des agriculteurs. Nul doute que ce procédé serait extrêmement profitable aux nouveaux investisseurs installant des pivots dans le sud.

 

Maximum de rendement pour rentrer dans les charges

A ce propos on ne peut que se féliciter de cette préoccupation de Mr BELABDI. On peut se demander pourquoi ce souci n'est pas aussi affirmé dans le cas des céréaliers du Nord du pays. En effet, parmi leurs charges, le labour est le poste le plus coûteux. Si l'OAIC souhaite aider les céréaliers, la première chose qui serait à faire serait de mettre à leur disposition – à travers les unités motocultures des CCLS – des semoirs pour semis direct. Certes, l'OAIC a acheté 24 gros semoirs pour le semis direct. Il s'agit des semoirs de la marque espagnole SOLA, mais les engins achetés ne permettent pas d'apporter les engrais en même temps que les semences comme cela se fait couramment sur les autres modèles.

 

LA PROBLEMATIQUE DU BLE TENDRE

Mais c'est en matière de blé tendre que le bat blesse. Selon les chiffres communiqués, la production locale reste très en deçà de la consommation. Nous produisons à peine 10% des quantités que nous consommons.

Sur cette question Mr BELABDI a suggéré l'emploi de variétés plus productives et la montée en puissance de l'utilisation de l'irrigation, notamment dans le grand sud.

 

Il a également évoqué la possibilité de remplacer une partie de la farine destinée à la fabrication de la baguette parisienne par de la semoule – rappelons les quantités appréciables de blé dur et donc de semoule produites localement. Il a également rappelé la nécessité que les subventions sur le pain profitent avant tout aux « nécessiteux ».

 

La préférence accordée par les céréaliers à la culture du blé dur au détriment de celle du blé tendre est liée à plusieurs facteurs. De façon générale, le blé dur est mieux adapté aux sols à déficit hydrique. Par ailleurs, le quintal de blé dur est payé aux agriculteurs 1000 DA de plus que le quintal de blé tendre.

 

En la matière, des techniques nouvelles sont à développer et des décisions courageuses à prendre. Concernant les techniques, les CCLS et les autres partenaires des céréaliers se doivent de mettre l'accent sur le semis direct, la localisation des engrais et le désherbage. Concernant les décisions courageuses, on peut se demander si la prime actuellement accordée au blé dur ne devrait elle pas être attribuée – en partie ou en totalité - au blé tendre. Ne faudrait-il pas régionaliser ce type de prime ? Les céréaliers des zones disposant de 500 mm de pluviométrie doivent-ils recevoir le même niveau de prime que ceux des zones à 300 mm ?

 

OAIC, USURPATION DU MOT « COOPERATIVE »

L'OAIC est un office public des céréales. Il chapeaute un réseau de dépôts de wilaya dénommé pompeusement « coopératives ». Mais en fait, malgré cette dénomination, les CCLS n'ont rien qui ressemble à un fonctionnement d'une coopérative paysanne. Cette dénomination qui est une véritable usurpation de nom, n'est pas anecdotique. Elle est grave en conséquences et ne peut détourner encore plus les fellahs de l'idée de coopération en agriculture. Précisons que notre propos ne concerne uniquement les coopératives de services.

Certes, les CCLS disposent de représentants paysans élus. Mais que pèsent-ils dans les décisions face au directeur nommé par la tutelle ? Dans une véritable coopérative paysanne, les adhérents achètent des parts sociales et l'assemblée générale élit un conseil d'administration qui recrute un directeur. Au niveau des CCLS, rien de tout cela. Mais ce qui n'empêche pas la tutelle de les nommer « coopératives ».

Cette remarque n'a rien d'anecdotique, elle est d'une importance capitale. Car, malgré tous les efforts de leur personnel, les CCLS sont des appareils bureaucratiques auxquels est assigné des missions que seules des coopératives paysannes disposant d'une réelle liberté de décisions seraient en mesure d'accomplir.

Ainsi, à l'étranger les coopératives paysannes disposent par exemple de moulins ce qui leur permet de gagner plus en produisant de la farine. Au niveau des CCLS, dont la plupart sont déficitaires, une telle initiative est impossible. Autre exemple ; afin d'améliorer la collecte de grains, les chefs de silos sont rémunérés au prorata des volumes engrangés. Au niveau des CCLS, quelque soit le volume de céréales collectés, le salaire des chefs de silo reste inchangé.

Bref, on confie aux CCLS des missions que la rigidité de leur structure ne permet pas d'accomplir. La solution serait de progressivement faire évoluer le statut des CCLS ou de créer à leur côté de réelles coopératives paysannes. L'OAIC réussit avec brio à distribuer en tout point du territoire (d'Alger à Tamanrasset) des céréales au même prix subventionné. A travers le monopole d'Etat sur le commerce du blé, l'OAIC est donc un garant contre toute tentative de spéculations sur le blé, aliment de base (avec les pommes de terre) en Algérie.

 

Cependant, l'office peine à stimuler les agriculteurs afin de produire plus. Il est confié à l'OAIC et à son DG, des missions, que son statut enserre dans des liens qui le maintiennent dans un carcan qui l'empêche d'agir plus efficacement. Il ne s'agit pas de remettre en cause le monopole d'Etat sur le commerce des céréales - le FMI ou l'OMC nous l'imposeront - un jour. Il s'agit simplement d'explorer les voies afin de créer les meilleures conditions afin de produire plus.

 

 

 

ALGERIE, L'ILLUSION DES EXPORTATIONS AGRICOLES.
Djamel BELAID 25.07.2018

 

Récemment invité par « Maghreb Emergent », Mr BENBITOUR rappelait que le montant actuel de la rente provenant de la vente des hydrocarbures rapportait actuellement à peine une trentaine de milliards de dollars/an. Quant aux exportations de produits agricoles, elles auraient rapporté 57 millions de dollars. L'agriculture pourra-t-elle un jour se substituer à la rente pétrolière comme en rêvent décideurs et opinion publique? Les chiffres sont cruels pour les tenants de cette lubie. Ils sont nettement en défaveur des partisans de l'exportation tout azimut.

 

LES DATTES, MOTEUR DES EXPORTATIONS AGRICOLES

Qu'avons nous à exporter? Nous qui importons 70% des calories que nous consommons. Selon l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) nous exportons 45 types de produits dont dattes, truffes, caroubes, pommes de terre, tomates, oranges, melons, citrons, piments, figues sèches, oranges, haricots, carottes et navets, aubergines, châtaignes et marrons, abricots, olives, raisins, vin, épinards et prunes. Les dattes constituent la grande majorité de nos exportations. Le reste constitue des opportunités : vins, primeurs, plantes aromatiques, caroube.

En 2017, le montant de ces exportations a été de 57 millions de dollars. Près de 90% de ce montant a été constitué par les dattes. Viennent ensuite les truffes (4,26 millions de dollars), les oignons et échalotes (600 000 dollars), les pommes de terre primeur (347 000 dollars), truffes sèches (235 000 dollars) et tomates (146 000 dollars).

 

UN MILIEU NATUREL FRAGILE

Cette volonté affichée du secteur privé et du MADR de vouloir nourrir les Européens est étonnante de la part d'un pays semi-aride et aride. L'image coloniale de l'Algérie « grenier de Rome » reste vivace dans les esprits. Mais comment comparer deux époques ? L'une avec à peine 4 millions de bouches à nourrir et l'autre avec 40 millions d'habitants. Deux époques, une où l'araire n'avait pas épuisé les sols contrairement à la charrue en acier introduite avec la colonisation.

Pourtant, la réalité est là : nos sols sont rongés par l'érosion, la désertification et la salinisation. En une cinquantaine d'années, avec le réchauffement climatique, certaines de nos zones céréalière ont perdu jusqu'à 100 mm de pluviométrie annuelle. En juillet, cette année, des pics de température ont atteint 51°C dans les villes du sud. Du jamais vu.

Quant à nos zones agricoles, qu'en est-il ? D'étroites plaines côtières rongées par l'urbanisation. Des hauts-plateaux fertiles mais seulement arrosés par les pluies d'octobre à avril. Une steppe d'une trentaine de millions d'hectares surexploitée par l'élevage ovin et minée par la désertification.

 

EAU, LA CONCURRENCE DES VILLES

Certes, nous dira-t-on, avec de l'eau on peut faire tout pousser en plein désert. Mais l'agriculture doit être durable. Elle doit laisser intact la fertilité des sols ainsi que le niveau et la qualité des réserves d'eau. Nous ne pouvons consommer le capital des générations à venir.

Or, quelle est la situation en matière d'hydraulique ? Les nappes phréatiques du sud ne se renouvellent pratiquement pas. Pire, l'eau est parfois chargée en sel, et au fur et à mesure des campagnes d'irrigation, le sol se charge en sels et devient stérile.

Quant à nos barrages, financés avec un baril de pétrole à 154 dollars, ils s'envasent. Pour certains, leur durée de vie est estimée à dix ans. Aux coûteuses opérations de dragage, il faudrait protéger les basins versants en interdisant le labour et le pâturage sauvage des moutons. Par ailleurs, avec le réchauffement climatique l'eau de surface va se réduire. Pour la rive sud de la Méditerranée, les prévisionnistes le pire pour les années à venir. La situation est telle, que déjà nos grandes villes sont alimentées grâce au dessalement de l'eau de mer. Or, ce procédé est coûteux en énergie.

Au Maroc, dans les zones de production intensive de fruits et légumes pour l'export, le niveau des nappes phréatiques est dans une situation alarmante.

 

En Palestine occupée, le lobby des kibboutz a longtemps milité en faveur de l'exportation des fruits et légumes. Mais avec le manque d'eau structurel de la région, le secteur agricole est dorénavant sur la sellette. En effet, ce secteur mobilise la plupart des ressources en eau pour un apport minime au PIB. Le high-tech est préférée à l'agriculture, secteur dévoreur d'eau.

 

Techniquement, pour les pays en déficit structurel de ressources hydriques, la nano-irrigation pourrait apporter un sursis à certaines cultures. Il s'agit de tubes poreux enterrés distribuant que l'eau dont ont besoin les racines. Ce système est nettement plus performant que le goutte à goutte, il permet 70% d'économie de l'eau d'irrigation. En effet, l'eau ne percole pas, elle va directement entièrement aux racines.

 

AGRICULTURE, L'INVESTISSEMENT PRIVE SOURCE D'EMPLOIS

Cependant, si un facteur peut militer en faveur d'une politique d'exportations de produits agricoles, il s'agit de l'emploi. Chaque année, ce sont 300 000 diplômés qui sortent de nos universités. Sans compter les jeunes exclus du système scolaire.

Certes, à lui seul, le secteur agricole ne pourra pas seul cette main d'oeuvre. Mais une chose est à considérer, à part la construction des barrages, l'investissement agricole mobilise surtout des investissements privés. Or, ce type d'investissement représente la condition sine qua none pour tout développement économique.

A ce titre, le mirage de l'exportation peut drainer les sommes venues du secteur informel, les drainer, vers de l'investissement créateur d'emplois. Certes, des investissements dans le secteur de l'agro-alimentaire local peut être également induire la création d'emplois. C'est par exemple le cas des conserveries de tomates industrielles ou de fruits. De telles unités ont pour effet de stimuler l'activité agricole dans leur bassin d'approvisionnement. Mais face à l'impérative nécessité de création annuelle de dizaines de milliers d'emplois, rien ne saurait être négligé.

A ce propos, on peut noter la récente augmentation du taux de natalité du pays. Entre 2000 et 2016, la population a augmenté de 10 millions. Si cette augmentation indique un mieux être de la population algérienne, on ne saurait rester sans réagir. En la matière, plus que jamais, une dynamique politique d'espacement des naissances est indispensable. Pilules normo-dosée, pilule du lendemain, implants stérilets doivent être disponibles sur le marché.

 

REDUCTIONS DES IMPORTATIONS, UN MOYEN D'ECONOMISER DES DEVISES

L'argument en faveur du développement des exportations agricoles est de procurer des rentrées financières au pays. Mais pour cela, il s'agit également de réduire la facture de nos importations de blé dur, lait en poudre et aliments pour bétail. Les sommes consacrées à ces importations stratégiques se chiffrent en milliards de dollars et leur croissance est continue.

 

Selon Omar Bessaoud (El Watan 01.08.2016) « dans les dépenses alimentaires annuelles d’un algérien (ONS, 2011), la fraction importée représente 308 dollars/habit/an : le blé dur (pâtes, couscous, galette) représente 122 dollars de cette «allocation-devises alimentation», le blé tendre (pain...) 77 dollars et le lait 60 dollars. Réduire les importations de blé dur et de lait signifie que l’on peut réduire à terme de 60% la facture alimentaire du pays, réduction qui pourra profiter au secteur productif national. » C'est à ce niveau que doivent porter les efforts (qu'on multiplie 308 $ par 40 millions d'habitants). Pour rappel, l'ambition du MADR est de porter ces exportation à 500-600 millions de dollars à l'horizon 2020-2022.

 

Or, les moyens techniques existent afin d'augmenter les rendements de ces cultures. Outre l'irrigation, il est possible d'améliorer les techniques de culture en sec. Rappelons que la majorité des surfaces agricoles sont cultivées en sec. Ces techniques concernent les rotations des cultures, le désherbage chimique et mécanique, le semis direct, la localisation des engrais au semis... Chacune de ces techniques est porteuse de gains de rendements et de réduction des coûts de culture. Or, très peu est fait pour vulgariser ces techniques et les rendre disponibles sur le terrain.

 

Mais apporter le progrès technique au plus profond des campagnes ne peut être le rôle des fonctionnaires des services agricoles. Ce rôle doit être dévolu à des techniciens de coopératives agricoles, aux technico-commerciaux de l'agro-fourniture, aux réseaux de soutien technique des agro-industriels impliqués dans la transformation des produits agricoles (minoteries, laiteries, huileries d'olives et de trituration de graines d'oléagineux, usines de conserves et de sodas). C'est aux pouvoirs publics de leur imposer un minimum d'incorporation de matières premières agricoles locales.

Enfin, encourager les investisseurs (petits et grands) nécessite de sécuriser l'accès à la terre. La politique actuelle de concessions agricoles est une bonne mesure. Elle doit être accompagnée d'une législation nouvelle instituant le fermage (location des terres) comme cela existe à l'étranger. Nulle besoin d'être propriétaire pour travailler la terre, en être locataire sur une longue durée suffit à sécuriser l'investissement privé.

Enfin, afin d'encourager les agriculteurs à produire , il s'agit également de mieux répartir la valeur ajoutée liée à la transformation des produits agricoles. Les agriculteurs doivent pouvoir accéder à ce juteux secteur. Cela passe par un encouragement public (réglementation, fiscalité) à la création de Groupement d'Intérêt Economique paysans ou de coopératives. Il est inconcevable qu'un céréalier ne puisse pas moudre son grain et vendre de la semoule ou du couscous. Cela lui est actuellement économiquement interdit.

 

POUR UN BILAN DES OPERATIONS D'EXPORTATION

Une politique d'exportation de produits agricoles mérite d'être réfléchie. Elle doit tenir de différents exigences.

-L'une d'entre elle est de se faire à partir d'une agriculture durable. Si la région d'Oued-Souf doit devenir exportatrice mais au prix d'une pollution de sa nappe phréatique en nitrates et pesticides, on peut se demander si « le jeu en vaut la chandelle ». A se propos, si les populations du sud ont su se mobiliser contre l'exploitation du gaz de schiste, elles doivent aussi être vigilantes sur le niveau de pollution de leurs réserves en eau.

-Une autre exigence est de tenir compte des coûts induits par une telle politique. La presse nationale s'est récemment alarmée de ses « exportateurs » de pâtes alimentaires et de sodas qui profitent des subventions sur le blé dur ou le sucre. Quant au coût des barrages et des forages publics permettant de disposer en quantité d'eau d'irrigation, il serait intéressant de l'intégrer dans le prix de vente de nos produits. Seraient-ils alors concurrentiels ? Et cela sans parler des subventions en tout genre et exemption des impôts dont bénéficie le secteur agricole

-Un aspect négligé des partisans de l'exportation concerne l'accès aux marchés européens. Ceux-ci sont la chasse gardée des pays méditerranéens de la rive nord. Une politique drastique de quota limite les importations des pays non CEE. Le Maroc en a fait la triste expérience. Pour l'exportation de ses agrumes, il a d'ailleurs vu d'un très bon œil les mesures européennes de boycott du marché russe suite à la question ukrainienne. Cela a permis une lueur d'espoir.

-Certaines productions locales constituent incontestablement des niches pour l'export : dattes, vin, primeurs. Ces secteurs méritent toute l'attention des autorités agricoles. Rappelons que la vigne offre 7 emplois par hectare contre un seul pour les céréales.

-Reste l'emploi. Face au trop faible encouragement de l'investissement privé industriel de la part des pouvoirs publics, de par son dynamisme, le secteur agricole peut constituer un secteur offrant de nombreux emplois. Dans la région d'Oued Souf, dans le grand sud mais aussi sur le littoral l'extraordinaire développement de la plasticulture a créé un nombre considérable d'emplois.

-Un point positif concernant l'exportation concerne la rigueur en matière de production de masse et de qualité, en matière de packaging. Se frotter au marché international et aux normes en vigueur ne peut être que profitable.

 

Le constat que nous dressons peut paraître sévère. Mais, s'il s'agit d'essayer de copier le Maroc, où l'agriculture familiale est abandonnée et où l'agriculture tournée vers l'exportation exploite une main d'oeuvre bon marché et dilapide les maigres ressources naturelles du pays, l'export devient alors plus un mal qu'un bien.

 

PRENEZ AUTANT SOIN DE VOS OLIVIERS QUE DE VOS EPOUSES

Djamel BELAID. 15/07/2018

 

On pense parfois qu'en juillet, il n'y a rien à faire sous les oliviers. Cela est faux. Les oliviers demandent beaucoup de soins. Il y a toujours quelque chose à leur apporter.

 

TAILLER LES GOURMANDS

Il faut éliminer les gourmands. Il s'agit de branches qui poussent verticalement et qui ne portent pas d'olives. Ces rameaux volent la sève des branches qui portent les olives. Ils ne produisent que des feuilles, ce qui accroît le besoin en eau de vos arbres. Il faut leur faire une lutte impitoyable en les coupant le plus tôt possible. De plus, pour faciliter la récolte, il ne faut pas laisser vos oliviers pousser en hauteur.

 

ARROSER VOS OLIVIERS

Si vous n'avez pas d'irrigation au goutte à goutte, avec une citerne apportez un peu d'eau à chaque arbre. Des études montrent que même si on n'apporte que 60% des besoins en eau, cela suffit pour se rapprocher du rendement potentiel. En sol en pente, réalisez des cuvettes en demi-lune autour de vos oliviers. Ainsi lorsqu'il y a des orages d'été l'eau est piégée et s'infiltre au pied de vos arbres.

 

FABRIQUER DES PIEGES CONTRE LA MOUCHE DE L'OLIVE

Contre la mouche de l'olivier, l'idéal est de traiter chimiquement avec un produit homologué. Une autre façon de se débarrasser de la mouche de l'olive est de la piéger. Dans une bouteille en plastique peinte en jaune (cette couleur attire les insectes), diluez un peu d'engrais DAP (di-ammonium de phosphate) dans de l'eau. Cet engrais attire les mouches. Au milieu de la bouteille percez des trous et accrochez une à deux bouteilles par arbres (sur you tube, il existe de nombreuses vidéos expliquant ce système, voir aussi le site Afidol.fr).

 

LUTTEZ CONTRE LES MAUVAISES HERBES

Un chêne adulte peut absorber 500 litres d'eau par jour. Les mauvaises herbes également absorbent beaucoup d'eau. Donc luttez contre ces mauvaises herbes qui poussent sous vos oliviers. Elles pompent l'eau du sol au détriment de vos arbres. Afin d'éviter l'érosion, fauchez l'herbe ou faîtes pâturer des moutons mais ne retournez pas le sol.

 

DES SUBVENTIONS POUR LA PLANTATION D'OLIVIERS

Les pouvoirs publics doivent attribuer des subventions à la plantation d'oliviers en zone montagneuse. Car on voit que la culture des oliviers demande de la main d'oeuvre. C'est donc l'occasion de procurer un revenu aux populations et de réduire le chômage en zone rurale.

 

 

APRES LA RECOLTE, GESTION DES PAILLES

Djamel BELAID 11.07.2018

La récolte de céréales terminée, il est de tradition de laisser les parcelles aux moutons. Ceux-ci pâturent les chaumes ce qui leur permet de reprendre du poids. Si le céréalier n'a pas de moutons sur son exploitation, les chaumes sont alors loués à prix d'or. Cette pratique présente cependant un inconvénient, elle réduit la fertilité du sol.

 

DES PRATIQUES AUSTRALIENNES

Dans le même type de situation, les agriculteurs australiens développent une « gestion des paille » (summer fallow) remarquables.

Pâturage des chaumes, pas plus de 30%

Suite à des études détaillées, le pâturage des chaumes n'est pas déconseillé par l'encadrement agricole. Il est cependant proposé aux agriculteurs de gérer le chargement ovin. Ainsi, seulement 30% des chaumes peut être consommé par les bêtes. Au delà de ce seuil, l'infiltration des pluies et la préservation de l'humidité du sol se trouve compromise.

 

Pour éviter le bourrage, semer dans les chaumes

Selon les situations, les quantités de chaumes peuvent être plus ou moins importantes. Il peut être alors difficile de semer sans labourer avec de telles quantités de résidus de récolte. La solution proposée est donc de semer entre les rangs de chaumes. Cette technique est facilitée par l'usage du GPS ; il permet de guider finement les tracteurs.

 

Avec les chaumes, plus de mobilisation de l'azote

La présence des chaumes n'est pas sans conséquence sur la mobilisation de l'azote dans la culture qui suit. Aussi, selon les situations, des doses complémentaires d'azote sont conseillées.

 

Lutte contre les mauvaises herbes

Les orages d'été permettent d'apporter quelques millimètres d'eau supplémentaires au sol. Ils ont malheureusement pour effet de favoriser les mauvaises herbes estivales. Aussi afin de préserver l'humidité du sol, il est devenu courant de désherber les chaumes. En effet, de par leur effet « mèche », les mauvaises herbes estivales sont capables de réduire l'humidité et l'azote du sol.

Aussi, en fonction des herbicides utilisés, les agronomes locaux, proposent les doses les mieux adaptées dans un environnement de sol présentant des résidus de récolte (chaumes).

 

En conclusion, dans un environnement semi-aride, les agronomes et agriculteurs australiens montrent la voie afin d'optimiser les rendements de céréales tout en se rapprochant de pratiques vers une agriculture durable.

 

 

DESERTIFICATION, VERS UN NOUVEAU BARRAGE VERT ?

Juin 2018

En visite à Naama, le Ministre de l'agriculture s'est penché sur la question de la désertification. On ne peut que se féliciter de la volonté des autorités agricoles de se pencher sur ces questions. En la matière, l'expérience du HCDS montre que la gestion scientifique des parcours permet de nettement réduire les processus de dégradation.

 

PARCOURS TOURNANTS

Qu'on protège les végétaux de la dent des moutons et arbustes et herbes repoussent. Le tout est d'organiser avec les populations locales un programme local de rotation. Il faut également proposer de l'emploi aux chômeurs de ces zones fragiles. La steppe ne peut recevoir autant de moutons en extensif. Une remarque pour soulager la steppe: de l'urée 46% ajoutée à l'orge grain assure un excellent complément azoté pour les moutons et bovins.

 

ADOPTER LE SEMIS DIRECT

Nos agriculteurs ne connaissent que le cover-crop. A qui incombe la faute? A nous, cadres de l'agriculture qui ne vulgarisons pas assez l'emploi de semoirs pour semis direct. Prenons exemple sur l'ICARDA d'Alep. Montrons à des soudeurs locaux comment fabriquer des engins low-cost. La doc est disponible en langue arabe et anglaise sur le site de l'ICARDA.

 

LIMOGEAGE DU GENERAL-MAJOR HAMEL

En tant qu'observateur de la scène politique, on peut noter les qualités professionnelles du Général-Major HAMEL. Il a notamment introduit la notion de « gestion démocratique des foules » et à ce titre, on lui doit une « fière chandelle ». Nombre de manifestations de rues n'ont jamais dégénérées grâce à cette volonté des force de sécurité.

Ceci dit, face au grand professionnalisme de ce monsieur et les criants besoins du machinisme agricole local, on pourrait rêver de voir ce secteur coiffé par un tel personnage. Le secteur du machinisme agricole a besoin d'un cluster avec un bon chef d'équipe.

 

Djamel BELAID (Ingénieur agronome) .

 

 

 

 

PESTICIDES, DES PRODUITS AGRICOLES ALGERIENS  « REFOULES DE L'ETRANGER ».

Djamel BELAID 11/06/2018

 

 

Ces dernière semaines plusieurs produits agricoles exportés ont été refoulés par les autorités sanitaires de pays étranger. Le motif concernerait une non-conformité avec les normes sanitaires locales. Ces produits agricoles recèleraient des teneurs en pesticides au delà des normes admises. Comment arriver à exporter sans risque de voir la marchandise retournée à l'envoyeur ? Mais au delà de ces péripéties, le consommateur algérien mange-t-il des produits sains ?

 

DES INSTITUTIONS LOCALES GARANTISSANT LA SANTE DU CITOYEN

En Algérie, différents organismes publics contrôlent l'emploi des produits phytosanitaires. C'est le cas de l'Institut National de la Protection Végétale (INPV). Sur la base d'études scientifiques, il délivre les autorisations de mise sur le marché local des produits phytosanitaires. Sur présentation d'un dossier scientifique, tout fabriquant algérien ou étranger doit demander une homologation à cet institut technique dépendant du ministère de l'agriculture.
Il est ainsi établi une liste des produits autorisés à la vente sur tout le territoire national. Tout produit ne figurant pas sur cette liste est interdit à la vente et il peut donc être immédiatement saisis par les autorités compétentes.

 

DES FAILLES DANS LE DISPOSITIF

Il peut exister des failles dans ce dispositif. Cela peut être, par exemple, le cas d'importations frauduleuses. Ces dernières années, l'augmentation du volume du transit au niveau des ports ont pu permettre de telles importations. Il est toujours possible de dissimuler des matières actives au sein des marchandises d'un conteneur ou de tricher en modifiant l'étiquette figurant sur l'emballage. Ce type de fraude vise à importer des matières actives déclassées par certains pays et donc moins chères.

Un autre type de faille peut venir de la méconnaissance des effets d'une nouvelle classe de matières actives. Généralement, des tests pharmacologiques sont réalisés par les laboratoires des géants de l'agro-chimie. Les dangers de certaines familles de phytosanitaires commencent à être bien connues. C'est le cas des organo-chlorés longtemps utilisés comme insecticides et qui commencent à être interdits un peu partout dans le monde. Longtemps utilisés durant les années 70 en Guadeloupe sur les bananiers, le chlordécone qui appartient à cette famille s'est avéré être très toxique pour l'homme. La Guadeloupe détient en effet un triste record mondial : celui du plus grand nombre de cancer de la prostate.

En Algérie, les services compétents tiennent compte bien entendu des informations les plus récentes afin d'actualiser la liste des produits autorisés à la vente.

 

Actuellement dans le monde, les craintes se portent sur les perturbateurs endocriniens. Ces substances englobent les produits phytosanitaires mais également un grand nombre de produits de l'industrie chimique. En Europe, une partie de bras de fer se joue actuellement entre l'Union Européenne et l'industrie chimique afin d'établir la liste des produits pouvant être considérés comme des perturbateurs endocriniens.

 

DEVELOPPER LA LUTTE BIOLOGIQUE

En Algérie, la tendance actuelle est à l'utilisation accrue de pesticides ou produits phytosanitaires. Il s'agit d'insecticides, fongicides et herbicides. Cette utilisation reste encore en

deçà de l'utilisation observée dans les pays à agriculture intensive. Mais sous l'effet des actions de vulgarisation des services agricoles et des firmes étrangères et locales, cette utilisation progresse.

Il existe cependant des exemples de lutte biologique contre les ravageurs des cultures. Dès les années 80, les Pr DOUMANDJI de l'ENSA d'El-Harrach ont testé contre les parasites des dattes le lâcher d'insectes auxiliaires. Ceux-ci s'attaquant prioritairement aux ravageurs.

L'INPV vulgarise actuellement contre des parasites des cultures maraîchères l'emploi de phéromones permettant une « confusion sexuelle ». De petites capsules renfermant des doses minimes des substances dégagées par les femelles de certains parasites sont disposées dans les serres ou les vergers. Ces substances fabriquées par synthèse indiquent aux mâles la présence éventuelle d'une femelle. Les mâles peuvent ainsi être piégés sur des supports collants ou désorientés.

 

INSTAURER UN CERTIFICAT POUR TOUT UTILISATEUR DE PHYTOSANITAIRES

Ces dernières années, que ce soit au nord ou au sud du pays, les cultures sous serres ont connu un fort développement. Ce type de culture intensive nécessite de nombreux traitement contre les maladies et les insectes. Dans le cas de la tomate, une chenille (Tutta absoluta) s'attaque aux feuilles et terrasse les plants en quelques semaines. C'est ce qui s'est passé en 2008. Les agriculteurs ont testé produits chimiques sans résultats. Puis l'INPV s'est saisi de la question et a proposé aux agriculteurs une réponse faisant appel à la lutte biologique. L'élimination des mâles a été possible grâce à l'emploi de pièges à phéromone. Des lâchers d'insectes s'attaquant à ce ravageur ont permis de juguler les infestations. Aujourd'hui, les agriculteurs maîtrisent la situation, ils n'utilisent plus à tort et à travers toutes sortes d'insecticides.

Dans ce cas précis les progrès ont été possibles grâce à une rapide mobilisation des services agricoles qui ont formé les agriculteurs et leur ont fourni les solutions adéquates.

Cependant, les ravageurs étant nombreux, toutes les situations ne sont pas aussi bien maîtrisées que dans le cas de Tutta absoluta. Aussi, la formation à l'emploi des pesticides pourrait obligatoire. Elle pourrait être sanctionnée par la délivrance par la délivrance d'un certificat telle le CertiPhyto que délivrent les Chambres d'Agriculture en France suite à un stage pratique de plusieurs demi-journées.

L'emploi des phytosanitaires en agriculture implique donc les agriculteurs mais également les revendeurs et les sociétés importatrices. Ces derniers devraient être regroupés dans une fédération afin de pouvoir discuter avec les pouvoirs publics.

 

GLYPHOSATE ET DESHERBAGE MECANIQUE

Ces derniers temps, les médias ont abondamment traité du cas du glyphosate. Ce désherbant est potentiellement classé comme cancérigène. Il s'agit de préciser les choses. Cet herbicide est massivement utilisé par les agriculteurs cultivant des OGM. C'est le cas aux USA, Canada, Amérique latine ou Australie. Ce n'est pas le cas en Algérie puisque les OGM sont interdits.

D'éventuelles cas de contaminations ne peuvent donc provenir que des cultures OGM importées : soja et maïs utilisées actuellement en alimentation du bétail ou huile de tournesol.

Certaines pratiques étrangères peuvent provoquer des contaminations. C'est le cas des agriculteurs étrangers pulvérisant du glyphosate juste avant la maturation complète de leur récolte de blé, lentille ou colza. Les mauvaises herbes présentent dans leur champs sont alors éliminées, elles ne formeront pas de graines. Mais également, en desséchant les plantes cultivées l'herbicide peut permettre une récolte homogène.

Certains herbicides tel le paraquat sont considérés comme nocif pour la santé. Auparavant utilisés en Algérie, ces désherbants ne figurent plus dans la liste des produits autorisés. L'INPV met en ligne sur son site l'index des produits phytosanitaires à usage agricole autorisés en Algérie.

 

A la place des désherbants chimiques, l'agriculture bio a proposé en Europe des solutions alternatives. Il s'agit de l'emploi de bineuses, de herses étrilles et de houes rotatives. Ces engins peuvent être utilisés en maraîchage sur de petites surfaces mais également sur culture de céréales et légumes secs. Si des bineuses commencent à être fabriquées en Algérie, ce n'est pas encore le cas pour les herses étrilles et houes rotatives qui s'avère être des outils qui révolutionnent le désherbage mécanique même sur de grandes surfaces. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter sur you tube les vidéos de l'organisme français Arvalis.fr traitant du désherbage mécanique.

Actuellement, les services agricoles comme les concessionnaires de matériel agricole ne s'intéressent pas à ce type de matériel. Cela est regrettable car ce type de matériel est facile à fabriquer localement. Alors que de nombreuses petites exploitations céréalières ne sont pas encore passées au désherbage chimique, il serait bon de leur proposer ce type de matériel.

 

REDUIRE L'EMPLOI DES ENGRAIS

Selon les récentes déclarations de Mr Ali Bey Nasri, président de l’Association nationale des exportateurs, les derniers refoulements de produits agricoles seraient également liés à l'emploi d’engrais interdits à l’étranger. Parfois décriés à travers le monde par les partisans du « bio », les engrais peuvent être une source de contaminants dans certains cas précis.

C'est le cas des engrais phosphatés qui peuvent contenir du cadmium.

Ceci dit, les engrais azotés et phosphatés sont plus connus comme polluants des nappes phréatiques et eaux superficielles. Ils concernent donc plus les populations résidant dans les zones de production que les populations vers lesquelles sont exportées les produits agricoles.

En Algérie, le département agronomie de l'Université de Batna a récemment mis au point une méthode pratique d'utilisation de doses d'azote adaptées aux besoins des cultures. Cette méthode simple a été adoptée avec succès par des agriculteurs de la région de Sétif1.

Une autre solution consiste également en la localisation des engrais. Cette technique permet d'apporter une quantité d'engrais à proximité des semences au semis. Les doses d'engrais à utiliser sont donc réduites. Cette technique nécessite l'utilisation de semoirs spécifiques permettant un semis direct. Cependant, en Algérie, les services du MADRP ne s'intéressent pas à cette technique.

L'utilisation des fientes de volailles est courante en maraîchage, elles apportent notamment de l'azote. Ces fientes sont indispensables aux cultures. Cependant, il s'agit de procéder régulièrement à des analyses de reliquats azotés et des eaux des nappes phréatiques pour éviter toute pollution aux nitrates. Enfin, il y a un risque de propagation de salmonelles. Des mesures appropriées permettent de gérer cette question.

 

MANGER BIO EN ALGERIE

Afin de se prémunir contre les risques sanitaires liés à la consommation de produits agricoles contaminés par des pesticides, la solution consiste à consommer des produits « bio ». Cette pratique est peu développée en Algérie. Elle nécessite des exploitations « bio » certifiées par des organismes agréés par les pouvoirs publics. En Europe ce type d'agriculture

est subventionnée. On pourrait imaginer une aide publique accordée par le MADR aux agriculteurs s'engageant à produire « bio »

A petite échelle, il est possible de s'adresser à une AMAP comme le développe l'association Torba.dz. Il est également possible de créer des potagers collectifs (jardins partagés) en ville en bas des immeubles avec l'aide des offices HLM et des municipalités.

 

Il apparaît que les pouvoirs publics ont développé des moyens afin que les produits phytosanitaires utilisés en Algérie soient contrôlés et autorisés en fonction de leur efficacité sur les cultures et leur moindre effet sur la santé humaine. Les failles dans le schéma ainsi établi peuvent provenir d'éventuelles importations illicites – il s'agirait dans ce cas d'étudier leur ampleur – ou d'une mauvaise utilisation de ces produits (non respect des doses ou des période d'utilisation). Aussi, formation des agriculteurs, fédération du négoces et des firmes de phytosanitaires sont indispensables.

Reste, que comme ailleurs dans le monde, le développement d'une agriculture raisonnée et d'une agriculture « bio » peut permettre de réduire l'utilisation des produits chimiques et les risques éventuels de contamination.

 

 

1Cette méthode développée par le Pr Nadia BOULELOUAH est visible à l'adresse : https://youtu.be/PpzzUnd0n-Q

 

 

 

CEREALIERS, FAITES DU FRIC AVEC LE « FRIK »

 

Djamel BELAID 21 mai 2018

Dans l'Est du pays, avant la récolte du blé, il n'est pas rare de voir des agriculteurs récolter des épis pour en faire du « frik ». Il s'agit de grains de blé dur encore verts grillés et concassés. Ils sont utilisés dans la « chorba frik ». Cette pratique ancestrale se fait en dehors des circuits traditionnels de commercialisation (CCLS). Elle permet à de petits céréaliers de mieux valoriser une partie de leur production de grains.

 

LA CHORBA FRIK DE L'EST ALGERIEN

Contrairement à la hrira oranaise ou à la chorba-vermicelle algéroise, la chorba-frik de l'Est Algérien contient des grains de blé dur grillés et concassés. Absorbant une partie du bouillon, ils acquièrent une texture malléable sans être trop molle. Cela donne une texture et un goût incomparable à ce type de chorba. En effet, utiliser du vermicelle, c'est s'exposer à obtenir des pâtes alimentaires flotter sans aucune consistance dans la soupe. Par contre, le frik garde toute sa fermeté. Les personnes découvrant pour la première fois la chorba-frik ne peuvent ensuite revenir à la chorba-vermicelle. Traditionnellement, à l'Est du pays , il n'est pas rare de voir à la fin du printemps, des particuliers s'arrêter au bord des routes pour cueillir une gerbe de blé afin de faire leur propre frik.

 

DEMARCHE COMMERCIALE SANS CCLS NI MINOTERIES PRIVEES

La vente du frik est réalisée par les céréaliers. Ils ne passent pas par le réseau habituel des CCLS. Cela signifie qu'ils renoncent au prix de 3500 DA le quintal proposé par les antennes de l'OAIC. Prix auquel il faut rajouter la prime de 1000 DA par quintal. Cela s'explique par le prix de vente dans le secteur privé : 16 000 à 20 000 DA le quintal. Les céréaliers réalisent donc eux-même une transformation du grain. Cette démarche est originale. En effet, traditionnellement, en Algérie dès la récolte, les agriculteurs se pressent aux portes des silos des CCLS pour livrer leurs grains. Il peut arriver qu'ils patientent 48 heures avec leur remorque devant les silos. Ce sont des minoteries, en majorité privées, qui se chargent de la transformation des grains en semoule puis couscous ou pâtes alimentaires. Au passage, ces transformateurs empochent une valeur-ajoutée liée à ce type d'activité. En Algérie, le soutien des prix passe par les CCLS. De ce fait, les céréaliers sont obligés de leur livrer leur production afin de profiter des prix subventionnés. La production de frik consiste en une transformation des céréales par les producteurs eux-mêmes et donc par la création d'une valeur-ajoutée qui leur revient en totalité. Cette valeur-ajoutée ne sert pas à financer les caprices équestres du rejeton d'un grand transformateur comme c'est le cas actuellement à l'Ouest du pays. Dans le cas du frik, elle revient entièrement « lel fellaha ».

 

UNE DEMARCHE TECHNIQUE INNOVANTE

La production de frik montre également plusieurs innovations techniques développées par les producteurs. Pour récolter les épis de blé, ils ont mis au point un matériel nouveau. Il s'agit d'une remorque attelée à côté d'un tracteur et dont l'avant est couplé à une faucheuse munies de rabatteurs (comme sur une moissonneuse -batteuse). Cet engin permet de ne récolter que les épis ainsi qu'une partie de la tige de blé. Juste ce qu'il faut afin d'assurer par la suite les opérations pour griller à la flamme les grains. La deuxième innovation concerne le procédé pour griller les épis de blé. Ces derniers sont disposés quelques heures en petits tas à même le sol. Cela permet aux épis de sécher. A l'aide d'un lance-flamme composé d'une longue lance en métal reliée à une bouteille de gaz, les tas sont enflammés et retournés quelques instants à l'aide d'une fourche. Les épis grillés sont par la suite introduits dans une moissonneuse-batteuse à poste fixe afin de débarrasser les grains de leurs enveloppes. Comme on peut le constater, ces manipulations sont exigeantes en main d'oeuvre.

 

LABELLISER LA PRODUCTION DE FRIK

La production de frik mériterait d'être labellisée. Ce type de production est typique de l'Est Algérien. On retrouve également cette pratique en Syrie. Il serait intéressant que les producteurs locaux puissent définir un cahier des charges. Des améliorations de la qualité du produit final sont possibles. Elles pourraient concerner le taux de protéines des grains, le choix variétal, la date exacte de récolte, les techniques optimales pour griller les épis et concasser le grain (type de granulométrie). L'aspect packaging n'est pas à négliger. La mise en sachets d'un kilo ou de 500 grammes dans un emballage approprié avec identification de la zone de production et du producteur pourrait être un gage de confiance vis-à-vis du consommateur. Des efforts publicitaires pourrait permettre de gagner de nouveaux consommateurs à l'Ouest du pays. En effet, dans cette région l'utilisation du frik est peu développée. D'autres consommateurs potentiels pourraient être approchés, c'est le cas de la diaspora algérienne à l'étranger. Le consommateur y est habitué à consommer du « boulgour ». Il s'agit d'un produit d'origine turque équivalent au frik. C'est dire le potentiel offert en matière de commercialisation.

 

DEVELOPPER LA FILIERE FRIK

Ce type de production est actuellement marginal. Il est possible d'augmenter rapidement les volumes. Cela peut passer par un échelonnement des dates de maturité afin d'étaler la pointe de travail lors de la récolte. Pour cela, il s'agit, à qualité égale, d'envisager l'utilisation de variétés de blé aux dates de maturité décalées de quelques jours. L'Algérie bénéficie de différents étages climatiques. Il devrait donc être possible d'étaler la production de frik entre le nord et le sud du pays. La mise au point d'un système artisanal de récolte des épis par des paysans de Biskra lève ce qui constituait jusqu'à présent un goulot d'étranglement. Concernant l'opération visant à griller les épis, celle-ci est actuellement manuelle. La mécanisation de cette opération pourrait être envisagée en utilisant un tapis roulant grillagé passant au dessus de brûleurs à gaz au calibre défini. Concernant la qualité, celle-ci passe par la tenue du grain concassé à la cuisson. Dans l'environnement aqueux que constitue la chorba, toute pâte alimentaire développe rapidement une consistance molle. C'est d'ailleurs le cas du vermicelle. Rappelons que pour beaucoup de consommateurs de pâtes alimentaires, la tendance est à un mode de cuisson privilégiant le type « aldente ». Afin de renforcer les qualités intrinsèques du grain de blé dur transformé en frik, il s'agit donc de produire des grains de blé riches en protéines et peu mitadinnés. Seuls de tels grains expriment la meilleure tenue à la cuisson. Cela suppose une fertilisation azotée ciblée. On consultera à ce propos les travaux réalisés à Batna par l'équipe du Pr Nadia Boulelouah. Un autre axe de développement peut consister en la production de frik bio. Aujourd'hui existent des solutions techniques pour remplacer le désherbage chimique par du désherbage mécanique à l'aide de herses étrilles ou de houes rotatives. En l'absence de tels engins, on peut penser à faire pâturer quelques semaines les parcelles de blé par des moutons. Un pâturage d'hiver de quelques jours avec un chargement hectare adapté peut permettre de réduire nettement l'infestation en mauvaises herbes.

 

LES PRODUCTEURS DE FRIK, DES HOMMES LIBRES

Les céréaliers qui produisent du frik le font en dehors de la filière blé dur des CCLS et des minoteries privées. Ils ne sont pas intéressés par les prix à la production soutenus par la puissance publique (OAIC). A ce titre, on peut dire qu'il s'agit d'hommes libres. Une telle filière (qui reste à créer) serait donc capable de résister à une éventuelle baisse des prix du blé dur. En effet, si les céréaliers Algériens ont la chance de se voir offrir par l'OAIC des prix à la production au dessus des fluctuations mondiales, la pérennité de ce système n'est pas assuré. Surtout lorsqu'on pense à l'évolution des prix des hydrocarbures ou d'une éventuelle adhésion de l'Algérie à l'OMC. Certes, en tonnage, la production de frik représente des quantités minimes. Cependant, le revenu dégagé par ce type de production garantit une partie des revenus financiers des exploitations. Cette garantie n'est pas conjoncturelle, mais structurelle. Ces exploitations se sont extraites du système des subventions publiques, du moins au niveau de la commercialisation de leurs produits.

 

FILIERE FRIK, DES POTENTIALITES CERTAINES

Il est certes trop tôt pour parler d'une filière frik. Celle-ci reste à créer. Mais quand on voit l'inventivité des agriculteurs concernés on ne peut qu'être admiratifs devant les potentialités que recèlent ce type de production. Que ce soit sur le plan des innovations matériels ou des circuits de commercialisation en dehors des CCLS, les producteurs de frik innovent. Avec un marché de 40 millions de consommateurs et de réelles possibilités d'exportations, la productions de frik peut permettre d'assurer un complément financier notable pour l'équilibre économique de petites exploitations. Chose extraordinaire, pour une fois, ce revenu exceptionnel ne vient pas de l'élevage ovin mais d'une production végétale et surtout d'une production de céréales. Cet exemple est là pour nous rappeler combien en Algérie, le potentiel des céréales est sous-estimé. En alimentation humaine, il serait intéressant d'envisager la production de germes de blé, de blé et d'orge malté. En matière d'aliments du bétail, la production de triticales peut remplacer partiellement le maïs importé. A cet égard, le prix des triticales mériterait d'être revalorisée par les CCLS. La production de frik est une production de terroir. Elle est propre au blé dur et est typiquement produite au sud-est du pays. Cette production est accrochée à une région. Elle fait l'objet de

savoirs ancestraux qui ont su évoluer (cas de la récolte). Son expansion et sa structuration pourrait être l'oeuvre des élites rurales fixées dans ces territoires : paysans éclairés, jeunes cadres, jeunes chômeurs ou retraités disposant d'une expérience. A cette élite rurale de rassembler les moyens agronomiques de production, de récolte, de transformation et de commercialisation d'un produit unique.

 

CEREALIERS, SE RE-APPROPRIER LA FILIERE CEREALES

L'exemple de la production de frik montre l'extraordinaire inventivité du monde paysan. Il faut voir les engins originaux mis au point pour récolter les épis. Cette mise au point de matériel et de pratiques montre également que les céréaliers Algériens peuvent ajouter plus de valeur à leur production. Il est à espérer que cet exemple les engagent à prendre confiance dans la transformation de leur récolte de blé dur en semoule, couscous et/ou pâtes alimentaires. Cette démarche pourrait se faire dans de petits ateliers ou des moulins semi-industriels. Vu l'excédent des capacités privées installées, on peut s'attendre à l'avenir à des faillites. L'occasion pour des céréaliers arrivant à réunir des quantités conséquentes de grains, de se positionner dans la production de semoule. Des formules telles les Groupements d'Intérêt Economiques (G.I.E) peuvent constituer le cadre à de telles activités. Les GIE constituent des structures plus souples que des coopératives de services. Celle démarche permettrait de rapatrier dans la poche des producteurs la valeur-ajoutée actuellement captée par les transformateurs. Ainsi, les céréaliers des zones faiblement productives pourraient tirer un meilleur parti de leur production. Les pouvoirs publics ont tout à y gagner. Ils auraient ainsi la possibilité d'amortir l'impact d'une éventuelle réduction des subventions à la filière céréales en cas de baisse des revenus issus de la vente des hydrocarbures.

Notes : Il existe sur Youtube une vidéo extraite d'un reportage de la chaîne Ennahar sur cette question. https://youtu.be/Uw_LfFOGcTY.

 

 

 

SLIM OTHMANI, FAIT "CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR" PAR LA FRANCE

Djamel BELAID 14.05.2018

Je ne me joindrais pas aux applaudissements pour le moment. J'attends que cet industriel fasse plus d'intégration de matières premières DZ. Car les concentrés de jus viennent du Brézil, idem pour le sucre brut raffiné par Cevital. Ce monsieur fait de "l'import-import". Il ne fait qu'assembler des matières importées. On peut cependant le féliciter d'utiliser de l'eau DZ.

J'attends des agro-industriels Algériens qu'ils contribuent, au moins en partie, à la production locale de leur approvisionnement. Il y a mille et une façons de le faire.
-contribuer à la replantation de vergers d'agrumes, d'abricots, ...
-contribution à la productions de sirops sucrant à partir de dattes, d'orge.
J'attends avant d'applaudir... Je ne peux applaudir un industriel de l'import-import intervenant sur un marché carrément captif dont les consommateurs bénéficient d'un bon revenu. faire du business dans ces conditions, c'est trop facile. Cela ne justifie pas une distinction. Celle-ci devrait aller à des agro-industriels tels les PDG de Laiterie Soummam ou de Groupe Benamor qui ont un milleur taux d'intégration de la matière première locale.

 

 

 

ALGERIE, DOIT-ON AUTORISER LES OGM EN AGRICULTURE?

Djamel BELAID 23.04.2018

 

Répondant sur la Chaine III de la radio à une question d'un auditeur, le Pr Arezki MEKLICHE a déclaré qu'il ne voyait pas d'objection à l'utilisation de ce type de technique en Algérie. Que pourrait nous apporter des variétés de blé OGM ?

 

UN TABOU BRISE

Le 7 décembre dernier, en déclarant qu'il ne voyait d'objection à utiliser des OGM en agriculture, le Pr MEKLICHE a brisé un tabou. Traditionnellement, dans la presse nationale, il est de bon ton de s'opposer aux OGM. L'idée de départ étant de protéger les consommateurs contre de nouveaux maux et d'éviter une éventuelle « pollution génétique » sur le sol national.

Mais l'invité de la Chaïne III s'est fait fort de rappeler à juste titre, qu'en Algérie, nous consommons quotidiennement des OGM. Et de citer le maïs et soja OGM importés pour nourrir nos poules, vaches et moutons. « Autant, en produire localement » a conclu l'invité.

 

OGM ET GLYPHOSATE, MELANGE CONTROVERSE

Sur le plan de la santé humaine, la consommation d'OGM n'a, jusqu'à ce jour, pas montré de risques sanitaires. L'OGM ne serait pas en lui même dangereux pour la santé. Cependant, dans le cas de variétés OGM résistantes aux herbicides, et notamment au glyphosate, le danger sanitaire proviendrait des résidus de cet herbicide dans les grains. En effet, face à l'apparition de mauvaises herbes devenues résistantes au glyphosate, les agriculteurs des pays autorisant cette technique ont tendance à multiplier les passages de désherbants et d'augmenter les doses. Des résidus d'herbicides sont donc présents sur les cultures.

D'autres façons de faire sont sources de résidus. Parfois, pour hâter le murissement d'une culture non-OGM de lentilles, de pois-chiche ou de colza, les agriculteurs pulvérisent du glyphosate en fin de cycle. Cela peut concerner également la lutte contre une mauvaise herbe présente en fin de cycle.

Attention à ne pas confondre ces utilisations avec celle des agriculteurs qui n'utilisent le glyphosate que pour un désherbage au semis. Ce type d'emploi très fréquent en agriculture de conservation permet d'éviter de labourer. De ce fait, les terres sont moins sujettes à l'érosion. Et dans ce cas là, le risque de résidus sur les cultures est de loin très inférieur aux pratiques décrites précédemment.

 

Du point de vu de la dissémination de gènes nouveaux dans la flore naturelle bordant des gènes d'OGM, ce risque existe. Dans les pays utilisant les OGM, il est parfois préconisé d'entourer les champs d'OGM d'une bande de culture non-OGM afin de créer une zone tampon.

 

ETAT DU DESHERBAGE CHIMIQUE EN ALGERIE

Les variétés OGM concernent notamment la résistance au glyphosate. Il devient alors possible d'épandre cet herbicide sur les cultures et donc, en un seul passage d'éliminer toutes les mauvaises herbes. Mais, cela est intéressant lorsque les techniques traditionnelles du désherbage chimique ont été épuisées. Or, c'est loin d'être le cas en Algérie. Le désherbage n'est utilisé que sur une superficie restreinte des surfaces consacrées aux céréales et des légumes secs.

Des cas de résistances aux herbicides conventionnels n'ont pas encore été relevés. Dans le cas de mauvaises herbes difficile à détruire dans une culture de céréales – cas du brome – l'utilisation de variétés OGM pourrait s'envisager. Mais, signalons que nous n'avons pas utilisé toute la panoplie des solutions conventionnelles, telles les rotations de cultures.

 

OBTENTION DES VARIETES OGM

Dans le cas où le choix de variétés OGM était fait, quel moyen devrions nous déployer pour mettre en œuvre la disponibilité en semences ? La technologie OGM concerne des variétés étrangères. Il s'agirait alors de faire des essais sur des variétés OGM pour chaque région du pays.

 

 

LA TECHNIQUE CLEARFIELD

A côté de la technique OGM – qui consiste à introduire un gène d'intérêt dans une variété – existe des techniques de mutagénèse. Les variétés ainsi obtenues sont disponibles sous la marque Clearfield. La technique de mutagénèse consiste à provoquer des mutations au niveau de semences. On utilise pour cela une dose de rayonnement mutagènes ou tout simplement des produits chimiques précis. Les semences ainsi traitées sont alors mise en culture. Et celles présentant de nouvelles caractéristiques, telle la résistance à un herbicide à large spectre, sont isolées.
Cette technique est utilisées sur les céréales, les oléagineux (colza) et les légumes secs.
Dès la fin des années 70, cette technique a été introduite en Algérie au niveau de l'ENSA d'El Harrach par des coopérants polonais. Des étudiants algériens ont travaillé dessus, mais faute de programme de développement, cette technique s'est perdue. Les étudiants formés ont été employés dans d'autres domaines de compétences.

Cette technique relativement simple pourrait être mise en ouvre par des obtenteurs privés. Des collaborations inter-Maghrébines pourraient également rationaliser les efforts.

 

OGM, UN INTERET RESTREINT EN ALGERIE

En conclusion, en Algérie, dans les situations extrêmes, il ne faut pas s'empêcher d'utiliser les OGM. Cependant, dans le cas de la lutte contre les mauvaises herbes, le recul des pays utilisateurs d'OGM montre l'apparition de plantes résistantes et la nécessité d'une lutte combinant plusieurs moyens. Contre les mauvaises herbes résistantes au glyphosate, les Australiens utilisent même la technique du double-knock. Il s'agit de la pulvérisation de deux herbicides avant semis. Le deuxième herbicide devant éliminer les plantes résistantes au glyphosate.

 

Cet exemple montre que les OGM ne sont pas la panacée. Reste la question du moyen d'obtention de ce type de semences et leur coût pour notre économie et pour l'agriculteur.

 

Il nous semble que la priorité concerne les légumes secs. Ces derniers sont très sensibles à la concurrence des mauvaises herbes. Il serait utile que des obtenteurs privés développent par mutagénèse des variétés non-OGM mais résistantes à des herbicides.

ASSISES DE L'AGRICULTURE

Quelques propositions:

 

PREAMBULE

-L'agriculture a pour mission de :

--nourrir la population algérienne (et pas les consommateurs européens),

--créer de l'emploi à nos jeunes (60 000 jeunes ruraux arrivant chaque année sur le marché de l'emploi), chose que ne peut pas faire une politique de fermes de 1000 hectares avec des capitaux privés locaux ou étrangers). L'agriculture ne peut à elle seule assurer l'emploi de l'ensemble des populations rurales. Afin d'éviter une sur-exploitation du milieu naturel par des pratiques agricoles inadaptées, il est indispensable que les pouvoirs publics développent une politique d'emplois ruraux hors du secteur agricole.

--contribuer à préserver l'environnement. En effet, le milieu naturel local est fragile. Il est sujet à des processus d'érosion, de désertification et de salinisation. L'agriculture doit revêtir un aspect durable.

Le déficit hydrique de l'agriculture en sec nécessite :

-une recherche-développement adaptée,

-le développement d'une politique de création de valeur ajoutée qui peut passer par la participation des producteurs à la transformation des produits agricoles. Il s'agit donc de l'encourager.

 

CONCERNANT L'OAIC ET LES CCLS :

Il est recommandé :

-maintien du monopole d'Etat sur le commerce du blé

-possibilité de transformer les céréales (activité de meunerie ou de semoulerie) et de fabriquer couscous, pâtes alimentaires ou pain,

-possibilité de fabriquer de l'aliment du bétail,

-statut du personnel technico-commercial: instaurer des primes indexées sur le volume des ventes d'engrais, de produits phytosanitaire et sur le volume des céréales collectées.

-envisager une évolution des statuts des CCLS permettant une plus grande co-gestion des membres élus du conseil de gestion (exemples : co-signature du président et du directeur sur certains dossiers, confier plus de responsabilité aux élus dans la gestion des unités de moto-culture).

 

COOPERATIVES AGRICOLES

Il ne faut pas se tromper. Les CCLS ne sont pas de vraies coopératives où ce sont les agriculteurs qui disposent de parts sociales et composent les organes de direction élus démocratiquement. Aucun développement agricole ne peut être envisager sur la seule impulsion de l'administration. Aussi, il est recommandé :

-d'assurer des avantages législatifs, financiers ou fiscaux à tout regroupement d'agriculteurs sous forme de coopérative ou de Groupement d'Intérêt Economique (GIE),

-cas d'attribution d'avantages :

--lors de groupement pour l'achat de matériel à plusieurs (réduction des taux bancaires, réduction du prix du matériel, …),

--lors de la transformation de céréales : attribution des restitutions financières liées au soutien des prix à la consommation (les mêmes que reçoivent les transformateurs Benaor, Dahra, SIM, Smid Tell, …).

 

FORMATION

-conditionner l'octroi de prêts agricoles à l'obtention d'une attestation de présence à des modules de formation agricole de base. Ces modules avec programme défini par le MADR devraient être dispensés sur tout le territoire en mobilisant toutes les compétences (MADR et Universités),

-financer un institut de gestion pour cadres paysans (à l'image de l'IFOCAP France) géré par la profession agricole,

 

CEREALES/LEGUMES SECS/FOURRAGES

-renforcer les moyens de recherche-développement sur les cultures en sec (semis direct, localisation des engrais au semis, sursemis des jachères pâturées,...),

-priorité au non-labour avec semis direct (produire massivement des semoirs low-cost), le retard du programme CMA-SOLA sur le semoir Boudour est inexcusable, encourager la production privée de semoirs,

-développer la production de matériel de désherbage mécanique (herse étrille, houe rotative),

-développer les rotations, seul moyen de lutter contre les graves infestations de brome, ver blanc, nématodes,

-développer la production d'oléagineux : colza, tournesol et carthame (voir le progrès variétal en Australie),

-semences : encourager la production de semences certifiées par les CCLS, mais aider les fellahs à améliorer la qualité de leurs semences de ferme,

-semences : développer un programme de semences non OGM de type Clearfield, encourager l'investissement privé local,

-notre céréaliculture en sec étant structurellement déficitaire, permettre à des céréaliers groupés en G.I.E de produire de la valeur ajoutée et donc de transformer leur production en semoule, couscous, pâtes alimentaires en recevant les mêmes aides financières que les grands groupes transformateurs (Benamor, Dahra, Smid Tell, …).

 

JACHERE

-mettre à la disposition des agriculteurs des outils permettant d'emblaver et d'exploiter à moindre coûts les surfaces de jachère. A ce titre, l'abandon du labour et son remplacement par des techniques culturales superficielles ou de semis direct est tout indiqué. Outre la rapidité d'exécution des emblavement, traitement et exploitation des cultures, il s'agit de veiller à la réduction des coûts.

-sur les surfaces de jachère pâturée, tester des outils de non labour (semis direct) afin de semer des mélanges fourragers à pâturer. A la traditionnelle association vesce-avoine, il s'agit de vulgariser de nouvelles associations (pois fourrager-triticale) mais également des espèces nouvelles telles le colza fourrager.

-tester le fourrage de medicago à la lumière du développement du non labour avec semis direct, ce qui préserve les semences de médicago d'un enfouissement néfaste à leur germination.

 

BANQUE AGRICOLE

-envisager la création d'une banque agricole gérée par des agriculteurs et disposant d'un capital propre provenant d'un prélèvement forfaitaire sur la vente des produits agricoles,

 

CHAMBRE D'AGRICULTURE

On ne peut envisager de développement agricole sans participation des premiers intéressés. Aussi, il s'agit

-d'assurer un fonctionnement démocratique des chambres d'agriculture,

-d'encourager la création d'association professionnelles agricoles et la constitution de filières.

 

INSTITUTS

Les instituts techniques sous l'égide du MADR permettent un encadrement technique des agriculteurs. Etant donnés les enjeux actuels, il s'agit d'arriver à arriver à une plus grande efficacité de ces structures.

-envisager la participation des firmes publiques et privées d'amont et d'aval au financement partiel des instituts techniques avec possibilité de participation au conseil d'administration,

 

FONCIER

-de nombreux exploitants sous-louent des terres de façon non officielle et de ce fait ne peuvent bénéficier de prêts bancaires et de l'aide des institutions agricoles.

-envisager un statut du fermage pour assurer la location des terres agricoles et sortir de l'informel,

 

MACHINISME AGRICOLE

-assurer une structure de coordination (permettant l'échange d'informations) entre d'une part fabricants publics et privés et d'autre part agriculteurs et université.

-étant donnée la faiblesse de la production locale pour certains matériels (semis direct, désherbage mécanique, …) envisager des mécanismes de soutien matériels et financiers aux entreprises locales.

 

AGRO-ALIMENTAIRE

Ces dernières années, le secteur agro-alimentaire s'est considérablement développé. Nombreux sont les industriels qui n'envisagent leur activité que sur la base de la transformation de produits importés. A l'avenir, il devrait leur être EXIGE de recourir progressivement à l'utilisation de matières premières locales. Cette évolution devrait se faire selon un cahier des charges et selon un calendrier défini avec les structures compétentes du MADR.

Comme le font certaines laiteries, semouleries mais aussi de nombreuses conserveries de tomate industrielle, les transformateurs devraient avoir obligation de :

-mettre sur pied des services d'appui technique aux agriculteurs,

-assurer une aide financière sous la forme d'avances financières partielles.

 

OLEAGINEUX

A part l'oléiculture, la production locale d'oléagineux est pratiquement inexistante. Pourtant, selon les étages climatiques du pays, différentes cultures sont possibles : colza, tournesol, carthame, arachides.

Outre la couverture partielle des besoins de la population, la culture d'oléagineux permet :

-d'assurer une rotation des cultures afin de réduire la monoculture des céréales qui pose d'énormes problèmes de parasitisme,

-d'assurer la production de tourteaux entrant dans la fabrication des aliments du bétail,

-d'assurer à des groupements d'agriculteurs de créer plus de valeur ajoutée en pressant leurs graines pour produire et vendre de l'huile.

Il s'agit d'assurer la disponibilité en semences d'oléagineux et en petit matériel de trituration.

 

MAIN D'OEUVRE ETRANGERE

-envisager un statut spécifique à la main d'oeuvre étrangère qualifiée afin de favoriser des séjours prolongés sur le territoire national,

 

COOPERATION INTERNATIONALE

-encourager la coopération avec les pays développés à climat semi-aride (exemple, l'Australie) afin de bénéficier des acquis de leur recherche-développement.

 

 

PLUS DE 3 MILLIONS D'HECTARES NON CULTIVEES

BOUAZGUI FACE AUX CONTRADICTIONS DU SYSTEME AGRICOLE

 

Djamel BELAID 3 avril 2018

 

Mr BOUAZGUI est sans aucun doute un homme honnête qui veut bien faire. En charge du MADR depuis quelques mois, il parcourt le pays, anime des réunions, bat la campagne écoute les agriculteurs (petits et grands) ainsi que les investisseurs privés. Bref, il fait le job du mieux qu'il peut. Il le fait avec honnêteté mais à sa manière. Ayant eut récemment en mains, les statistiques des terres réellement cultivées, il découvre l'ampleur de la tâche. Arrivera-t-il à encourager l'investissement vers les céréales, aliment de base de la population et faisant l'objet (avec la poudre de lait) de plus de 60% du montant des importations alimentaires?

 

ALGERIE, «GREVE DES LABOURS »

Alors que nous importons de plus en plus de blé, des dizaines de milliers d'hectares de terre ne sont pas cultivées. Mais qu'on ne s'y trompe. Ces terres sont cependant utilisées pour un usage agricole. Elles servent de parcours aux moutons. En effet, l'élevage du mouton est plus rentable que la culture des céréales. Les propriétaires y font paître leurs troupeaux de moutons ou bien les louent à des éleveurs.

Une autre explication à cette « grève des labours » vient de l'aspect peu rémunérateur de la culture des céréales. En effet, l'actuelle production de céréales sur les bonnes terres ne tient que grâce aux subventions publiques (prix à la production, crédits de campagne bonifiés, soutien pour l'achat des engrais des semences, des produits phytosanitaires et du matériel agricole). Sur ces terres, la stratégie adoptée est de faire revenir le plus souvent le blé dur afin de profiter de la prime « blé dur » de 1000 DA/qx en plus des 3500 DA/QX offert par les CCLS. Mais cette pratique n'est pas sans conséquences. Les sols s'épuisent et les cultures sont la proie de parasites spécifiques du blé dur: vers blancs, nématodes du sol lorsque ce n'est pas des infestations en mauvaises herbes telle le brome.

 

LE QUOTIDIEN DE LA PETITE ET MOYENNE PAYSANNERIE

Mais sur les terres à faible potentiel, celles à sol peu profond, il suffit d'un coup de sec à l'automne pour que les jeunes pousses de blé se dessèchent. Parfois, c'est au printemps que survient un manque de pluies ou une brusque hausse des températures. Les épis prometteurs se dessèchent alors et les grains ne se remplissent pas. Seules leurs enveloppes subsistent. Lors de ces années de sécheresse, les parcelles de céréales avortées sont laissées aux moutons et l'agriculteur tente, tant que bien que mal, de rembourser le crédit de campagne contracter envers la banque. C'est qu'emblaver coûte cher. Pour les petits agriculteurs, il faut louer tracteur et charrue, acheter des engrais et des semences. Au labour succède la préparation du sol puis le semis. Chacune de ses longues opérations se traduit en heures de location de tracteur avec la hantise de tout perdre si survient un coup de sec.

Certes, la disponibilité en tracteurs s'améliore. Il y les tracteurs Cirta, témoins de la volonté du président Houari Boumédiène de développer une industrie locale. Il y a également les tracteurs Sonalika indhous issus d'un montage local suite à l'import de pièces détachées. Mais même lorsqu'on possède un tracteur, il faut compter avec le coût des carburants, de main d'oeuvre et ce risque de coup de sec.

A l'heure actuelle, les CCLS rachètent le blé dur 4500 DA le quintal. Aux céréales est toujours adjoint un troupeau de moutons. Les moutons, cette assurance tout risque en cas de mauvais rendements...

Mais les prix proposés par les CCLS resteront-ils toujours à 4500 DA le quintal ? Ces derniers temps, les producteurs de maïs d'Adrar qui vendent leurs grains à l'ONAB ont vu la prime maïs non payée. Lenteur administrative ou difficultés des caisses de l'Etat suite à la baisse des prix du pétrole?

 

TRAVAILLER SANS TERRE ET SANS CARTE DE FELLAH

Que ce soit pour le maraîchage ou les céréales, nombreux sont les agriculteurs qui avouent ne pas être propriétaire des terres qu'ils travaillent. Ils les louent auprès de propriétaires privés, d'EAC ou d'EAI ou encore de titulaires de concessions. Cette situation qui apparaît injuste est pourtant la règle dans nombre de pays développés. La loi fixe chaque année le montant du fermage – un loyer de la terre - pour chaque région selon la fertilité de la terre.

Le fermage n'existe pas en Algérie ce qui relègue dans l'informel les travailleurs sans terre. C'est que pour obtenir des prêts, les banques exigent des titres de propriétés ou de concession. Il en est de même pour obtenir la carte de « fellah » véritable sésame auprès des organismes agricoles pour obtenir à prix réglementé les intrants agricoles indispensables pour produire du blé.

 

FAIRE QUE LE BLE RAPPORTE AUTANT QUE LE MOUTON

Afin que cesse la «grève des labours », il faudrait que la marge bénéficiaire à l'hectare augmente et que plus de valeur ajoutée soit tirée des céréales.

Pour augmenter les marges en céréaliculture, l'augmentation des rendements est actuellement la seule stratégie envisagée. Cependant 90% des surfaces sont en sec et le dry-farming (culture en sec) n'a pas été revisité. Il n'y a pas eu en Algérie de véritable effort de recherche. Par exemple, sur de nombreux hectares, la pratique de la jachère reste la règle.

Faute d'investissement dans la recherche sur les cultures en sec, le MADR a choisi la fuite en avant. Ces dernières années, les services agricoles ont misé sur l'irrigation de complément et l'irrigation continue dans le grand sud. Irriguer donne l'espoir de pouvoir s'affranchir des conditions du milieu naturel et de pouvoir importer les techniques agronomiques des pays tempérés. Mais, dans le grand sud, c'est sans compter sur la nature ingrate des sols, la salinité de l'eau d'irrigation et la très forte évaporation qui peut correspondre à un besoin de 2000 mm d'eau. Rentabiliser l'irrigation nécessite une approche de terrain. Des progrès durables sont certes enregistrés au Nord. Mais cela ne doit pas faire oublier que 90% des terres sont non irriguées et qu'elles ne pourrons pas l'être faute de disponibilités en eau du fait de la forte concurrence des villes et de l'industrie.

 

REDUIRE LES COUTS DE REVIENT DU BLE

Pour rendre plus rémunérateur la culture du blé, il faut donc s'orienter vers d'autres moyens que l'irrigation. Le premier concerne l'abandon du labour et son remplacement pas le semis direct. Les coûts de mécanisation sont ainsi réduits de 40% et la vitesse d'exécution des chantiers nettement accélérés. Un autre avantage loin d'être négligeable concerne la préservation de l'humidité du sol. Enfin, cette technique permet de localiser les engrais près de la ligne de semis ce qui permet de mieux les valoriser. Il est regrettable que cette option prometteuse actuellement généralisée dans un pays sec comme l'Australie ne soit que timidement envisagée par le MADR.

Cela est d'autant plus regrettable que le semis direct et notamment le sur-semis peut permettre de semer à peu de frais – puisque sans labour - les jachères pâturées. Des fourrages à base de mélanges de différentes espèces seraient les bienvenus. La pression de l'élevage ovin sur la céréaliculture pourrait ainsi être réduite.

 

Cet élevage constitue l'activité par excellence des ruraux sans emplois. Faire baisser la concurrence de cet élevage sur la céréaliculture passe donc par le développement d'emplois ruraux hors secteur agricole.

 

UN PARTAGE INEGAL DE LA VALEUR AJOUTEE

Jusqu'à présent, concernant le blé dur, les pouvoirs publics ont pu proposer au céréalier algérien des prix à la production très rémunérateurs. Chaque année, quelles que soient les variations du cours mondial du blé, le fellah est assuré de pouvoir écouler toute sa production auprès des CCLS. Ce système possède cependant un vice caché. On pourrait même dire que le « vers est dans la pomme ». En effet, dès qu'il récolte, le fellah n'a qu'une hâte : se débarrasser de son grain dans la fosse de la CCLS. Ces grains sont ensuite moulus par des transformateurs privés qui produisent du couscous et des pâtes alimentaires et font ainsi de très belle marges bénéficiaires. Dans de nombreux pays développés les céréaliers ont créé des coopératives et se sont équipés de moulins. Ce sont eux qui engrangent de la valeur ajoutée à leurs grains et ce qui leur permet de continuer à financer leur activité même les années où les cours mondiaux des céréales s'effondre. En Algérie, les pouvoirs publics, à travers l'OAIC, délivrent ce message : « khatikoum, nous sommes là pour vous soutenir quoique qu'il advienne ». Les céréaliers algériens ont pris de ce fait l'habitude de se reposer sur la puissance publique. C'est un tort et les céréaliers marocains en ont fait l'amer expérience lors de la signature de libre échanges avec les USA puis avec l'adhésion à l'OMC. Qu'adviendra-t-il si un jour les pouvoirs publics avouent ne plus avoir les moyens de cet effort financier? La nature ayant horreur du vide, en absence d'organismes stockeurs coopératifs investissant dans la transformation, ce sont des moulins privés qui se sont emparés du marché. C'est le cas des sociétés Benamor, Métidji, SIM, Smid Tell, etc... La valeur ajoutée liée à la transformation des grains importés mais également celle liée aux grains produits par le fellah leur revient entièrement.

 

CCLS, UN APPUI TECHNIQUE LIMITE

Une véritable révolution technique s'opère silencieusement dans nos campagnes. Le niveau technique des céréaliers s'élève régulièrement. La production nationale connaît de brusques variations annuelles liées à la faible maîtrise de des aléas climatiques. Cependant sur une décennie, le rendement moyen progresse nettement. Cette amélioration technique vient notamment des intrants agricoles employés en plus grand nombre et à meilleur escient. C'est le cas des semences certifiées produites par les CCLS, des engrais produits en masse mais également le cas des produits phytosanitaires. Ces deux derniers types de produits sont vulgarisés par des technico-commerciaux de firmes privés locales ou étrangères. Leur rémunération étant liée au niveau des volumes vendus, ils déploient une vulgarisation très dynamique qu'on ne retrouve malheureusement pas au niveau des CCLS.

 

UNE FEUILLE DE ROUTE POUR LE SOLDAT BOUAZGUI

Sur quels leviers peut donc agir le ministre de l'agriculture. Le niveau du prix du pétrole étant ce que chacun sait, ne lui reste plus que faire ce que ce disait Staline à ses généraux lors des pires moments de l'avancée des troupes nazis : « ne me demandez pas plus de moyens, mais envisagez de faire mieux avec les troupes et l'armement à votre disposition».

Concernant les fermes pilotes installées sur les meilleures terres, rien ne sert de vilipender leurs gestionnaires tel que cela a été rapporté par la presse nationale. Les gestionnaires de ces fermes font avec les moyens qui leur sont donnés et avec le carcan juridique qui est le leur. Leur action ne peut en aucune manière être comparée avec la liberté d'action d'investisseurs privés pour lesquels, pratiquement, tout est permis – telle l'importation de matériel dernier cri - et le plus souvent grâce à des aides publiques non remboursables.

 

Concernant les secteurs des fruits et légumes, de la viande et des produits laitiers (dérivés et fromages) les investisseurs disposent d'une liberté de fixation des prix. On ne peut comparer ce secteur à celui de la production des céréales dont les prix sont encadrés. Par ailleurs, les producteurs de céréales n'ont pas voix au chapitre concernant la transformation de leurs produits. Toute proposition d'amélioration de la production des céréales doit donc tenir compte de cet aspect des choses.

Pour arriver à ce que plus de terres soient consacrées aux céréales le MADR dispose d'une politique de court et moyen terme. Par politique, nous entendons des leviers sur lesquels il peut jouer ou être entendu par les autres ministères.

A court terme, ne pouvant augmenter les prix à la production, il s'agit de jouer sur la baisse des charges des exploitations. Cela passe par une plus grande disponibilité et moindre coût des approvisionnements (engrais, semences, produits phytosanitaires). Aux CCLS d'envisager les mesures à mettre en œuvre afin de lutter contre la spéculation. La constitution de groupements d'achat paysans pourraient être encouragée, cela pourrait constituer l'embryon de véritables coopératives paysannes.

En matière de charges de mécanisation et de carburants, l'urgence passe par l'accélération de la mise à la disposition des agriculteurs de semoirs low-cost pour semis direct. Le projet « Boudour » de CMA-SOLA, mais également les moyens des constructeurs locaux doivent être orientés vers cette priorité.

 

En matière de valeur ajoutée, les pouvoirs publics ne peuvent laisser les transformateurs privés s'accaparer de la totalité de celle-ci. La valeur ajoutée doit être partagée entre céréaliers et transformateurs. Des arbitrages doivent permettre aux CCLS et regroupements de céréaliers (par exemple sous forme de GIE) de pouvoir transformer tout ou partie de leur production de céréales. Les grands groupes agro-alimentaires doivent se rendre comptent qu'ils n'auraient rien à gagner de troubles sociaux dégénérant et pouvant aboutir dans des émeutes et d'éventuels saccages d'outils économiques.

 

Des partenariats publics-privés pourraient être imaginés (une CCLS devrait pouvoir s'associer à un moulin privé ou lui racheter des parts). Le partage de cette valeur ajoutée doit permettre de rendre plus rémunérateur la pratique de la céréaliculture dans un pays, rappelons le, semi-aride. Ce partage peut également se faire par le financement, par les transformateurs, de services d'appui technique aux céréaliers situés dans leur bassin d'approvisionnement (comme le font déjà certaines laiteries).

 

Enfin, il y a un statut du fermage à créer. Sortir l'informel agricole de la situation actuelle peut permettre de contrôler des masses monétaires importantes issues du secteur agricole, mais également en attirer d'autres actuellement thésaurisées.

 

Il apparaît ainsi, que l'encouragement à l'investissement dans la culture des céréales passe moins par l'augmentation des enveloppes financières actuelles que par une ré-affectation des moyens engagés. Le Ministre de l'agriculture aura-t-il les épaules assez larges pour impulser cette dynamique et s'opposer à certains lobby? Certes, cette voie est plus difficile que celle consistant à vilipender les cadres des fermes pilotes ou à faire accoster dans nos ports des cargos aux flancs chargés de grains étrangers ; mais elle est la voie du patriotisme économique.

 

PLUS DE 3 MILLIONS D'HECTARES NON CULTIVEES

BOUAZGUI FACE AUX CONTRADICTIONS DU SYSTEME AGRICOLE

Djamel BELAID 3 avril 2018

 

Mr BOUAZGUI est sans aucun doute un homme honnête qui veut bien faire. En charge du MADR depuis quelques mois, il parcourt le pays, anime des réunions, bat la campagne écoute les agriculteurs (petits et grands) ainsi que les investisseurs privés. Bref, il fait le job du mieux qu'il peut. Il le fait avec honnêteté mais à sa manière. Ayant eut récemment en mains, les statistiques des terres réellement cultivées, il découvre l'ampleur de la tâche. Arrivera-t-il à encourager l'investissement vers les céréales, aliment de base de la population et faisant l'objet (avec la poudre de lait) de plus de 60% du montant des importations alimentaires?

 

ALGERIE, «GREVE DES LABOURS »

Alors que nous importons de plus en plus de blé, des dizaines de milliers d'hectares de terre ne sont pas cultivées. Mais qu'on ne s'y trompe. Ces terres sont cependant utilisées pour un usage agricole. Elles servent de parcours aux moutons. En effet, l'élevage du mouton est plus rentable que la culture des céréales. Les propriétaires y font paître leurs troupeaux de moutons ou bien les louent à des éleveurs.

Une autre explication à cette « grève des labours » vient de l'aspect peu rémunérateur de la culture des céréales. En effet, l'actuelle production de céréales sur les bonnes terres ne tient que grâce aux subventions publiques (prix à la production, crédits de campagne bonifiés, soutien pour l'achat des engrais des semences, des produits phytosanitaires et du matériel agricole). Sur ces terres, la stratégie adoptée est de faire revenir le plus souvent le blé dur afin de profiter de la prime « blé dur » de 1000 DA/qx en plus des 3500 DA/QX offert par les CCLS. Mais cette pratique n'est pas sans conséquences. Les sols s'épuisent et les cultures sont la proie de parasites spécifiques du blé dur: vers blancs, nématodes du sol lorsque ce n'est pas des infestations en mauvaises herbes telle le brome.

 

LE QUOTIDIEN DE LA PETITE ET MOYENNE PAYSANNERIE

Mais sur les terres à faible potentiel, celles à sol peu profond, il suffit d'un coup de sec à l'automne pour que les jeunes pousses de blé se dessèchent. Parfois, c'est au printemps que survient un manque de pluies ou une brusque hausse des températures. Les épis prometteurs se dessèchent alors et les grains ne se remplissent pas. Seules leurs enveloppes subsistent. Lors de ces années de sécheresse, les parcelles de céréales avortées sont laissées aux moutons et l'agriculteur tente, tant que bien que mal, de rembourser le crédit de campagne contracter envers la banque. C'est qu'emblaver coûte cher. Pour les petits agriculteurs, il faut louer tracteur et charrue, acheter des engrais et des semences. Au labour succède la préparation du sol puis le semis. Chacune de ses longues opérations se traduit en heures de location de tracteur avec la hantise de tout perdre si survient un coup de sec.

Certes, la disponibilité en tracteurs s'améliore. Il y les tracteurs Cirta, témoins de la volonté du président Houari Boumédiène de développer une industrie locale. Il y a également les tracteurs Sonalika indhous issus d'un montage local suite à l'import de pièces détachées. Mais même lorsqu'on possède un tracteur, il faut compter avec le coût des carburants, de main d'oeuvre et ce risque de coup de sec.

A l'heure actuelle, les CCLS rachètent le blé dur 4500 DA le quintal. Aux céréales est toujours adjoint un troupeau de moutons. Les moutons, cette assurance tout risque en cas de mauvais rendements...

Mais les prix proposés par les CCLS resteront-ils toujours à 4500 DA le quintal ? Ces derniers temps, les producteurs de maïs d'Adrar qui vendent leurs grains à l'ONAB ont vu la prime maïs non payée. Lenteur administrative ou difficultés des caisses de l'Etat suite à la baisse des prix du pétrole?

 

TRAVAILLER SANS TERRE ET SANS CARTE DE FELLAH

Que ce soit pour le maraîchage ou les céréales, nombreux sont les agriculteurs qui avouent ne pas être propriétaire des terres qu'ils travaillent. Ils les louent auprès de propriétaires privés, d'EAC ou d'EAI ou encore de titulaires de concessions. Cette situation qui apparaît injuste est pourtant la règle dans nombre de pays développés. La loi fixe chaque année le montant du fermage – un loyer de la terre - pour chaque région selon la fertilité de la terre.

Le fermage n'existe pas en Algérie ce qui relègue dans l'informel les travailleurs sans terre. C'est que pour obtenir des prêts, les banques exigent des titres de propriétés ou de concession. Il en est de même pour obtenir la carte de « fellah » véritable sésame auprès des organismes agricoles pour obtenir à prix réglementé les intrants agricoles indispensables pour produire du blé.

 

FAIRE QUE LE BLE RAPPORTE AUTANT QUE LE MOUTON

Afin que cesse la «grève des labours », il faudrait que la marge bénéficiaire à l'hectare augmente et que plus de valeur ajoutée soit tirée des céréales.

Pour augmenter les marges en céréaliculture, l'augmentation des rendements est actuellement la seule stratégie envisagée. Cependant 90% des surfaces sont en sec et le dry-farming (culture en sec) n'a pas été revisité. Il n'y a pas eu en Algérie de véritable effort de recherche. Par exemple, sur de nombreux hectares, la pratique de la jachère reste la règle.

Faute d'investissement dans la recherche sur les cultures en sec, le MADR a choisi la fuite en avant. Ces dernières années, les services agricoles ont misé sur l'irrigation de complément et l'irrigation continue dans le grand sud. Irriguer donne l'espoir de pouvoir s'affranchir des conditions du milieu naturel et de pouvoir importer les techniques agronomiques des pays tempérés. Mais, dans le grand sud, c'est sans compter sur la nature ingrate des sols, la salinité de l'eau d'irrigation et la très forte évaporation qui peut correspondre à un besoin de 2000 mm d'eau. Rentabiliser l'irrigation nécessite une approche de terrain. Des progrès durables sont certes enregistrés au Nord. Mais cela ne doit pas faire oublier que 90% des terres sont non irriguées et qu'elles ne pourrons pas l'être faute de disponibilités en eau du fait de la forte concurrence des villes et de l'industrie.

 

REDUIRE LES COUTS DE REVIENT DU BLE

Pour rendre plus rémunérateur la culture du blé, il faut donc s'orienter vers d'autres moyens que l'irrigation. Le premier concerne l'abandon du labour et son remplacement pas le semis direct. Les coûts de mécanisation sont ainsi réduits de 40% et la vitesse d'exécution des chantiers nettement accélérés. Un autre avantage loin d'être négligeable concerne la préservation de l'humidité du sol. Enfin, cette technique permet de localiser les engrais près de la ligne de semis ce qui permet de mieux les valoriser. Il est regrettable que cette option prometteuse actuellement généralisée dans un pays sec comme l'Australie ne soit que timidement envisagée par le MADR.

Cela est d'autant plus regrettable que le semis direct et notamment le sur-semis peut permettre de semer à peu de frais – puisque sans labour - les jachères pâturées. Des fourrages à base de mélanges de différentes espèces seraient les bienvenus. La pression de l'élevage ovin sur la céréaliculture pourrait ainsi être réduite.

 

Cet élevage constitue l'activité par excellence des ruraux sans emplois. Faire baisser la concurrence de cet élevage sur la céréaliculture passe donc par le développement d'emplois ruraux hors secteur agricole.

 

UN PARTAGE INEGAL DE LA VALEUR AJOUTEE

Jusqu'à présent, concernant le blé dur, les pouvoirs publics ont pu proposer au céréalier algérien des prix à la production très rémunérateurs. Chaque année, quelles que soient les variations du cours mondial du blé, le fellah est assuré de pouvoir écouler toute sa production auprès des CCLS. Ce système possède cependant un vice caché. On pourrait même dire que le « vers est dans la pomme ». En effet, dès qu'il récolte, le fellah n'a qu'une hâte : se débarrasser de son grain dans la fosse de la CCLS. Ces grains sont ensuite moulus par des transformateurs privés qui produisent du couscous et des pâtes alimentaires et font ainsi de très belle marges bénéficiaires. Dans de nombreux pays développés les céréaliers ont créé des coopératives et se sont équipés de moulins. Ce sont eux qui engrangent de la valeur ajoutée à leurs grains et ce qui leur permet de continuer à financer leur activité même les années où les cours mondiaux des céréales s'effondre. En Algérie, les pouvoirs publics, à travers l'OAIC, délivrent ce message : « khatikoum, nous sommes là pour vous soutenir quoique qu'il advienne ». Les céréaliers algériens ont pris de ce fait l'habitude de se reposer sur la puissance publique. C'est un tort et les céréaliers marocains en ont fait l'amer expérience lors de la signature de libre échanges avec les USA puis avec l'adhésion à l'OMC. Qu'adviendra-t-il si un jour les pouvoirs publics avouent ne plus avoir les moyens de cet effort financier? La nature ayant horreur du vide, en absence d'organismes stockeurs coopératifs investissant dans la transformation, ce sont des moulins privés qui se sont emparés du marché. C'est le cas des sociétés Benamor, Métidji, SIM, Smid Tell, etc... La valeur ajoutée liée à la transformation des grains importés mais également celle liée aux grains produits par le fellah leur revient entièrement.

 

CCLS, UN APPUI TECHNIQUE LIMITE

Une véritable révolution technique s'opère silencieusement dans nos campagnes. Le niveau technique des céréaliers s'élève régulièrement. La production nationale connaît de brusques variations annuelles liées à la faible maîtrise de des aléas climatiques. Cependant sur une décennie, le rendement moyen progresse nettement. Cette amélioration technique vient notamment des intrants agricoles employés en plus grand nombre et à meilleur escient. C'est le cas des semences certifiées produites par les CCLS, des engrais produits en masse mais également le cas des produits phytosanitaires. Ces deux derniers types de produits sont vulgarisés par des technico-commerciaux de firmes privés locales ou étrangères. Leur rémunération étant liée au niveau des volumes vendus, ils déploient une vulgarisation très dynamique qu'on ne retrouve malheureusement pas au niveau des CCLS.

 

UNE FEUILLE DE ROUTE POUR LE SOLDAT BOUAZGUI

Sur quels leviers peut donc agir le ministre de l'agriculture. Le niveau du prix du pétrole étant ce que chacun sait, ne lui reste plus que faire ce que ce disait Staline à ses généraux lors des pires moments de l'avancée des troupes nazis : « ne me demandez pas plus de moyens, mais envisagez de faire mieux avec les troupes et l'armement à votre disposition».

Concernant les fermes pilotes installées sur les meilleures terres, rien ne sert de vilipender leurs gestionnaires tel que cela a été rapporté par la presse nationale. Les gestionnaires de ces fermes font avec les moyens qui leur sont donnés et avec le carcan juridique qui est le leur. Leur action ne peut en aucune manière être comparée avec la liberté d'action d'investisseurs privés pour lesquels, pratiquement, tout est permis – telle l'importation de matériel dernier cri - et le plus souvent grâce à des aides publiques non remboursables.

 

Concernant les secteurs des fruits et légumes, de la viande et des produits laitiers (dérivés et fromages) les investisseurs disposent d'une liberté de fixation des prix. On ne peut comparer ce secteur à celui de la production des céréales dont les prix sont encadrés. Par ailleurs, les producteurs de céréales n'ont pas voix au chapitre concernant la transformation de leurs produits. Toute proposition d'amélioration de la production des céréales doit donc tenir compte de cet aspect des choses.

Pour arriver à ce que plus de terres soient consacrées aux céréales le MADR dispose d'une politique de court et moyen terme. Par politique, nous entendons des leviers sur lesquels il peut jouer ou être entendu par les autres ministères.

A court terme, ne pouvant augmenter les prix à la production, il s'agit de jouer sur la baisse des charges des exploitations. Cela passe par une plus grande disponibilité et moindre coût des approvisionnements (engrais, semences, produits phytosanitaires). Aux CCLS d'envisager les mesures à mettre en œuvre afin de lutter contre la spéculation. La constitution de groupements d'achat paysans pourraient être encouragée, cela pourrait constituer l'embryon de véritables coopératives paysannes.

En matière de charges de mécanisation et de carburants, l'urgence passe par l'accélération de la mise à la disposition des agriculteurs de semoirs low-cost pour semis direct. Le projet « Boudour » de CMA-SOLA, mais également les moyens des constructeurs locaux doivent être orientés vers cette priorité.

 

En matière de valeur ajoutée, les pouvoirs publics ne peuvent laisser les transformateurs privés s'accaparer de la totalité de celle-ci. La valeur ajoutée doit être partagée entre céréaliers et transformateurs. Des arbitrages doivent permettre aux CCLS et regroupements de céréaliers (par exemple sous forme de GIE) de pouvoir transformer tout ou partie de leur production de céréales. Les grands groupes agro-alimentaires doivent se rendre comptent qu'ils n'auraient rien à gagner de troubles sociaux dégénérant et pouvant aboutir dans des émeutes et d'éventuels saccages d'outils économiques.

 

Des partenariats publics-privés pourraient être imaginés (une CCLS devrait pouvoir s'associer à un moulin privé ou lui racheter des parts). Le partage de cette valeur ajoutée doit permettre de rendre plus rémunérateur la pratique de la céréaliculture dans un pays, rappelons le, semi-aride. Ce partage peut également se faire par le financement, par les transformateurs, de services d'appui technique aux céréaliers situés dans leur bassin d'approvisionnement (comme le font déjà certaines laiteries).

 

Enfin, il y a un statut du fermage à créer. Sortir l'informel agricole de la situation actuelle peut permettre de contrôler des masses monétaires importantes issues du secteur agricole, mais également en attirer d'autres actuellement thésaurisées.

 

Il apparaît ainsi, que l'encouragement à l'investissement dans la culture des céréales passe moins par l'augmentation des enveloppes financières actuelles que par une ré-affectation des moyens engagés. Le Ministre de l'agriculture aura-t-il les épaules assez larges pour impulser cette dynamique et s'opposer à certains lobby? Certes, cette voie est plus difficile que celle consistant à vilipender les cadres des fermes pilotes ou à faire accoster dans nos ports des cargos aux flancs chargés de grains étrangers ; mais elle est la voie du patriotisme économique.

 

URGENCE DESHERBAGE

Cette vidéo montre l'efficacité du désherbage avec Traxos One. Mais elle montre aussi l'efficacité des technico-commerciaux recevant une prime sur les quantités vendues. C'est un puissant stimulant pour la vulgarisation. Espérons que les CCLS fassent de même...

Traxos ONE, herbicide efficace contre El-Bahma "brome" (vidéo).

Une metéorite algerienne renvoyée sur mars

Une météorite algérienne de très grande valeur (car originaire de Mars) trouvée dans le Sahara algérien et sortie en fraude par la ville frontalière d'Erfoud (plus gros marché de météorites algériennes) a été repérée par des chercheurs français. Elle va être utilisée pour la recherche sur Mars. LIEN

MINOTERIES, passer des subventions à la productions de céréales.
Nous avons beaucoup de minoteries. Il faut les pousser à soutenir la production céréalière.
BrochureBlésImportés.pdf
Document Adobe Acrobat [327.9 KB]

DEVELOPPEMENT DURABLE, LE MIRACLE BOUAZGHI

D. BELAID 5.02.2018

La presse nationale de ce jour rapporte qu'en déplacement à Béchar, le Ministre de l'agriculture, Mr AEK BOUAZGHI a mis en garde les agriculteurs. Il leur a recommandé d'économiser l'eau d'irrigation.

 

UN MESSAGE DE TYPE NOUVEAU

Ce type de message est nouveau dans la bouche d'un responsable agricole : « économiser l'eau d'irrigation ». Jusqu'à présent on nous avait habitué à un usage illimité des eaux souterraines du sud. On nous avait même presque fait croire que les exportations de dattes allaient remplacer celles de pétrole. Un responsable de premier plan avait même affirmé que puisque les réserves d'eau souterraines étaient estimées à une soixantaine d'années, nous avions bien le droit de les utiliser au moins durant une dizaine d'années. Juste le temps de réduire le déficit alimentaire du pays.

Que ce soit pour l'eau d'irrigation, les réserves de gaz naturel ou les surfaces agricoles gagnées par le béton, les responsables à la tête du pays nous avaient habitué à l'idée d'une permanence des bienfaits de dame nature. Pour irriguer, nous avions les nappes phréatiques et les barrages, pour le chauffage et la production d'électricité, nous avions des réserves « inépuisables » de gaz, quant aux terres agricoles perdues de la Mitidja, il nous suffisait d'aller mettre en valeur d'autres terres plus à l'intérieur du pays.

 

L'ECHEC DU GAZ DE SCHISTE

Et si se profilait un risque de baisse des hydrocarbures, que cela ne tienne. Il nous restait le gaz de schiste. Il y a quelques années, les pouvoirs publics avaient même tenté de lancer leur exploitation. Mais c'était sans compter sur la société civile. Elite rurale et urbaine du sud pays, jeunes chômeurs avaient alors réussi à mobiliser l'opinion publique locale. La fronde populaire avait alors annihilé toute velléité de décideurs peu férus d'écologie et de transition énergétique.

 

INCULTURE ECOLOGIQUE AU PAYS DE P. RABHI

« Wach mane h'mar mat ? » Mais quel est donc cet âne mort ? (dicton populaire). Qu'est ce qui avait soudainement fait naître dans l'esprit d'au moins un de nos dirigeants une conscience écologique. Comment expliquer cette inhabituelle prise en compte de la nécessité d'un développement durable au pays des richesses inépuisables?

Certes, une hirondelle ne fait pas le beau temps. Mais le propos est si inhabituel dans la paysage algérien que malgré la neige tombée en plein Sahara et celle de ce début février, le printemps semblait déjà à nos portes.

Cette sortie ministérielle est réellement étonnante. Etonnante, même au pays qui a vu naître P. RABHI. Cet Algérien originaire des oasis et actuellement vivant en France. Cet oasien devenu le chantre de la sobriété heureuse si lointaine à nos dirigeants,

 

LE MYSTERE CONTINU

Difficile de dire ce qui a amené le Ministre de l'agriculture à se préoccuper des réserves d'eau. Surtout, lui qui a récemment indiqué qu'à l'avenir plus de facilités seraient accordées aux agriculteurs afin d'utiliser les réserves d'eau plus profondes. Peut-être un bref instant de lucidité...

Certes, il n'est pas évident de concilier baisse des revenus de la vente des hydrocarbures et besoins d'une population de 40 millions d'habitants travaillée* par le modèle effréné de consommation occidental. Outre la couverture alimentaire en calories, il s'agit de couvrir les besoins en protéines de la population. Cependant, il n' a jamais été proposé au consommateur algérien autre chose que le modèle occidentale reposant sur la consommation de protéines animales. C'est tourner le dos à la traditionnelle diète méditerranéenne où les protéines végétales accompagnaient un régime à base de céréales, de fruits et légumes locaux.

 

ABSENCE LOCALE DE WHO'S WHO

Nous reste plus que nous perdre en conjoncture. Qu'est ce qui a pu amener ce ministre à prôner plus de sobriété ? Une volonté politique ou un avis personnel face aux défis à venir. On peut imaginer qu'à ce niveau de responsabilité, la connaissance des chiffres du déficit abyssal des besoins financiers du pays est connue. Et elle doit être le pain quotidien ou du moins hebdomadaire des réunions ministérielles.

A moins que ce soit une orientation personnelle. Une sensibilité accrue du fait d'études supérieures dans les universités du pays puis d'un passage dans des universités étrangères ? Là aussi, point de Who's who en Algérie. Rien pour nous indiquer l'itinéraire des ministres. A part un cercle restreint, pour le commun des mortels, nulle idée du parcours de ce ministre de l'agriculture soudainement sorti d'un chapeau. On sait simplement qu'il s'exprime parfaitement en arabe.

 

UNE LUEUR A L'HORIZON

En tout cas, une fumée blanche semble poindre à l'horizon. Une lueur d'espoir. Comme un signal de changement : la sobriété. Pas celle de P. RABHI, mais une sobriété qui tout de même apparaît enfin dans le discours officiel. Il était temps. Les choses sont si lentes chez nous. Qu'on en juge. Dans un pays disposant jusqu'à 300 jours d'ensoleillement, nulle trace de panneaux solaires au dessus des habitations. Au pays des orages torrentiels en automne, nulle trace de dispositifs pour freiner l'envasement des barrages. A quand un héros à la Giono re-semant les pentes boisées de nos collines ?

Cependant, ces jours-ci un espoir est né. Au delà de l'opinion qui peu à peu se fait jour dans la société civile – ça et là émergent des initiatives citoyennes** – l'idée d'un développement durable semble enfin pénétrer les cercles du pouvoir.

L'âne ne sera mort pour rien...

 

NOTES :

(*) un des responsables français de la laiterie Danone-Djurdjura expliquait récemment vouloir amener le consommateur algérien (habitant un pays à dominante semi-aride et aride) au même niveau de consommation de produits laitiers que le consommateur français.

(**) voir l'association de permaculture Torba.dz

 

URGENCE DU DESHERBAGE DES CEREALES
Nous recevons le message de Mr Abdelkrim Behlouli suite à une visite de parcelles chez des agriculteurs:

Ma dernière visite aux agriculteurs du groupe SIM révèle un  foisonnement de  mauvaises herbes qu'il faut traiter sous huitaine, profitons de l'accalmie  pluviométrique de cette semaine.
> Salutations...
> Envoyé par abdelkrim behlouli à AGRICULTURE ALGERIE le 15 janvier 2018
> à  12:49

 

 

RECUPERATION D'EAU DE PLUIE

CHARRUES PMAT, UNE ERREUR STRATEGIQUE

Fin novembre le groupe PMAT a organisé une demonstration de charrues et autres outils aratoires. On voyait des tracteurs peinant à tirer des charuues de différentes dimensions. Les moteurs des tracteurs tournaient à plein régime engloutissant des litres de carburants. On se serait cru aux USA ou en Europe. Ce spectacle était grotesque. Ce n'est pas ce modèle qu'il faut pour la céréaliculture DZ. En zone de déficit hydrique, avec les faibles rendements qui caractérisent nos exploitations, sans irrigation, il nous aller vers plus de sobriété énéergétique et mécanique. Ce modèle occidental n'est pas pour nous. Il a fait faillite aux USA, Brésil, Argentine et Australie.


Le progrès en la matière s'appelle non-labour et semis direct. On peut se demander dans quelles conditions une entreprise publique a pu développer une telle stratégie.
Nous conseillons aux agriculteurs de ne pas acheter de charrues, mais de se tourner vers les semoirs pour semis direct.

Les semoirs conventionnels à double spire (Sola, Agrisem, Agric, ...) peuvent être utilisés comme semoirs pour semis direct dans les cas de sols humides et ressuyés ou de sols meubles.

Seule cette prtique permet de réduire les coûts de mécanisation et de sortir des marges intéressantes en céréaliculture. Le labour appauvrit les sols et mène à un échec. Céréaliers, détournez vous du labour, détournez vous des charrues PMAT ou de tout autre constructeur. Suite (voir le fichier pdf ci-dessous).
Djamel BELAID. 18.1.2018

PMAT, L'ERREUR SUR LES CHARRUES
Un avis sur une erreur stratégique qui nous coûter cher...
aaaaaaaaProvisoire.pdf
Document Adobe Acrobat [62.6 KB]
Fiche technique Betterave à sucre.
Le groupe Mazouz a récemment affirmé sa volonté de relancer la culture de la betterave à sucre en Algérie. A cette occasion, nous proposons des éléments techniques sur cette culture.
BrochureBetteraveTKEnvoi.pdf
Document Adobe Acrobat [281.6 KB]

SURCAPACITES DES MINOTERIES, FAIRE D'UN INCONVENIENT UN ATOUT

Djamel BELAID 12.01.2018

Récemment, lors de sa visite à la foire de la production nationale, chacun se souvient que Mr le premier Ministre a fiérement annoncé la réduction du nombre d'entreprises de montage de véhicules. S'adressant au vice-président du FCE, il avait dit, « dites le à vos amis, même si cela ne leur fera pas plaisir, que nous allons ramener le nombre d'entreprises de montage à 5 ». A cette occasion, Mr Ouyahia avait ajouté : « nous n'allons pas refaire l'épisode des minoteries ». Comme chacun le sait, les capacités installées dépassent les besoin du marché locale. On a là, le même scénario qu'avec les laiteries. Peut-on faire de ces surcapacités un atout pour produire plus de céréales ?

 

MINOTERIES, UNE SITUATION PARADOXALE

Ces dernières années, en Algérie, les minoteries ont poussé comme des champignons. Parmis les dernières en date figurent celles de la wilaya d'El Bayadh. Se dressant dans la zone industrielle, pas moins de 5 minoteries ont été construites à partir de matériel étranger. Certes, le déficit en farine de la wilaya n'est maintenant plus qu'un lointain pasdsé, mais les quota de blé importé alloués à ces unités industrielles ne leur permet de travailler que quelques semaines par mois.

 

Or, contrairement aux laiteries privées qui connaissent également des surcapacités, les minoteries ne peuvent tenter de séduire les agriculteurs afin qu'ils leur vende leurs grains. En effet, le monopole du blé tendre et du blé dur est détenu par l'Etat à travers son bras armé : l'OAIC.

 

L'OAIC, « RAB AL MAQLA »

En Algérie, ce sont les pouvoirs publics qui détiennent le monopole du commerce du blé. Et cela est une chose heureuse. Cela empêche tout risque de spéculation sur l'aliment de base des Algériens : le pain.

Actuellement, quelque soit le niveau des cours mondiaux du blé, l'OAIC achète aux agriculteurs leurs récolte au prix garanti de 4500 DA le quintal de blé dur et de 3500 DA le quintal de blé tendre. Inutile de dire qu'il s'agit là d'une saignée pour les finances publiques. D'autant plus que le quintal de blé est revendu à moins de 2000 DA aux minoteries. Cela, quelque soit la région du pays et notamment Tamanrasset.

Cependant, cette situation a l'avantage de pousser les agriculteurs locaux à accorder plus d'intérêt à la culture des céréales. Autrement, on peut penser, que ceux qui disposent de l'irrigation produiraient de la pastèque tandis que ceux sans irrigation loueraient leurs terres aux éleveurs de moutons. C'est ce dilemne qu'avait tenté de résoudre dans les années 70 le président Houari Boumèdiene en lançant la nationalisation des terres des propriétaires absentéistes.

On peut se demander qu'elle chance de survie aurait ce schéma si l'Algérie était obligé d'adhérer à l'OMC. Dans le cas du Maroc, cette adhésion a mis fin à l'office Chérifien des Céréales et mis les céréaliculteurs dans le plus grand dénument au profit des importateurs de céréales.

 

LAITERIES, RUEE VERS L'OR BLANC

Dans le cas du lait, la situation est tout autre. Si les prix sont soutenus par la puissance publique, les laiteries privées ont tout loisir d'acheter directement à l'agriculteur les litres de lait. Le métier est si rentable que les laiteries privées se livrent à une concurrence féroce. Les apétits sont si grands qu'ils attirent même des firmes étrangères. Ainsi la société française Danone a racheté la laiterie Djurdjura pour donner l'ensemble Danone-Djurdjura.

Il semble cependant que ce soit là le passage obligé afin d'augmenter la production nationale de lait et réduire l'hémorragie de devises que constituent les importations de poudre de lait.

Notons, qu'il est regrettable que les hauts cadres du secteur agricole n'aient pas su ou pas voulu accompagner un processus vers la constitution de G.I.E privés ou de coopératives proivées laitières afin que la valeur-ajoutée que constitue la fabrication de fromages et produits dérivés reviene aux éleveurs. A notre connaissance, à par la coopérative Anfel de Sétif, les éleveurs laitiers se font « tondre la laine » par les laiteries.

 

Certes, tout est fait pour « faire passer la pilule ». Les laiteries mettent en branle tout un package technologique et financier afin de s'attirer les bonnes graces des éleveurs laitiers. Cela va des avances sur fonds, à la fourniture de génisses, d'aliments du bétail, de soins vétérinaires ou d'accompagnement dans le maquis administratif.

Force est de reconnaître une réelle augmentation de la production locale de lait même si un des principaux goulot d'étranglement réside dans l'autonomie fourragère des exploitations.

 

MINOTIERS, FAIRE COMME LES LAITERIES?

Alors que des minoteries privées tournent à moins de 30% de leurs capacités, est-il possible d'orienter leurs propriétaires vers un soutien à la production locale de céréales afin d'améliorer l'approvisionnement de leur outil?

Précisons tout d'abord que si nous voulons encourager les céréaliculteurs à produire des céréales dans un milieu hostile tel que l'étage climatique semi-aride, il s'agit de leur assurer un revenu décent. L'Etat ne pourra pas éternellement subventionner ce type de céréaliculture. La seule solution est que ces céréaliculteurs créent de la valeur ajoutée en transformant leurs maigres céréales en semoule et couscous ou pâtes à travers la création d'unités industrielles coopératives ou sous statut de G.I.E.

Si on considère l'actuelle surcapacité des minoterie, une des solutions serait de pousser celles-ci à soutenir l'effort de production des producteurs locaux. Cela pourrait se faire en adoptant le schéma des laiteries et notamment l'appui technique de terrain.

 

ORIENTER LES MINOTERIES VERS LES CONCESSIONS AGRICOLES

Parallélement, l'attribution de concessions agricoles aux minoteries peut permettre de produire eux même une partie de leur approvisionnement. La société S.I.M semble s'acheminer dans cette voie. Mais elle peut avoir l'avantage de faire toucher du doigt les techniques de production agricole aux propriétaires de minoteries. Ces derniers sont souvent des urbains n'ayant que peu d'attache avec le milieu agricole de la céréaliculture. Faire investir ces propriétaires dans l'acte de production des céréales ne comblera pas totalement leur déficit en matières premières, mais il peut les sensibiliser aux techniques modernes du dry-farming (voir nos articles sur ce qui se fait avec le GRDC.au en Australie). Ainsi sensibilisés, ces minotiers pourraient être à mieux d'encadrer les céréaliculteurs locaux.

A ce propos, il faut noter l'excellent travail réalisé par le groupe Benamor en matière d'encadrement technique des producteurs de blé dur de la région de Guelma. Cette expérience qui commence à faire tache d'huile mériterait d'être largement recommandée aux autres régions du pays.

 

En plus des silos des CCLS, les récoltes de céréales des régions concernées pourraient être acheminées directement vers les silos des minoteries sous réserve de la présence d'agents des CCLS pour contrôler les opérations de réception.

 

BAISSER LE COUT DE PRODUCTION DU QUINTAL DE BLE LOCAL

Pour produire des céréales, des légumes secs et des fourrages en milieu semi-aride, l'irrigation constitue un atout indéniable. Mais, les disponibilités en eau ne sont pas illimitées. Par ailleurs, en cas de sécheresse, l'approvisionnement en eau des villes est prioritaire par rapport au secteur agriole et industriel (en témoigne l'arrêt du complexe sidérurgique d'El Hadjar à l'été 2017).

Les minoteries doivent donc s'appuyer et diffuser les techniques modernes permettant de produire en sec. La principale concerne l'abandon du labour et l'adoption du semis-direct (voir nos articles ur le sujet). Seule cette technique est à même de réduire les coûts de mécanisation et de valoriser l'humidité du sol. En l'absence d'une disponibilité actuelle de semoirs pour semis direct, les minoteries pourraient participer à une meilleure disponibilité de ces engins. Il s'agit d'une priorité nationale très sous-estimée par le MADR.

Dans un premier temps, il s'agit le plus souvent de modifier les semoirs existant. En sol meuble, des semoirs à dents en forme de double spire peuvent permettre de se passer de labour. Parfois, il est nécessaire de renforcer leur armature. Dans un deuxième temps, il s'agit de modifier leur trémie afin de distribuer de l'engrais en même temps que les semences. Pour cela, il suffit de disposer de capacités de découpe de l'acier et de moyens de soudure. On peut penser que les ateliers de maintenance de minoteries disposent de tels outils ou ont les relations afin de créer des partenariats.

Les responsables locaux de l'agriculture (DSA, Chambre d'agriculture, agents de terrains), les walis et autres responsables locaux (chefs de daïras, président d'APC et membres d'APW) mais également les élites rurales de ces régions pourraient orienter ces investisseurs vers ce type d'approche.

 

MINOTIERS, MISER SUR L'ORGE ?

Afin de prolonger la période d'utilisation de leurs moulins, les minoteries ont la possibilité de se tourner vers l'orge. Sur ce créneau, ils ont plus de latitude que sur le blé tendre et dur dont le monopole d'Etat est absolu.

Il devrait leur être possible de fabriquer de la semoule d'orge. Cette semoule pourrait être utilisée en mélange avec la semoule de blé dur ou la farine de blé tendre. L'objectif serait de produire des mélanges riches en fibres (betaglucanes). Les produits issus de ce type de mélanges (pains, pâtes, couscous) présentent des qualités dans la lutte contre les maladies métaboliques (diabètes, cholestérol). Cependant, il s'agit de tenir compte de la forte demande en orge liée à l'élevage.

L'avantage également de proposer aux consommateurs de la semoule d'orge est de valoriser une céréale mieux adaptée aux conditions semi-aride du pays. A noter de l'intérêt diététique de la farine de pois-chiche pour sa richesse en acides aminés. Dans le cas de l'avoine, des transformations relativement simples permettent de produire des flocons d'avoines entrant dans la composition des « corn-flakes » de plus en plus prisées par les jeunes générations.

 

MINOTERIES, CAP VERS L'AVENIR

Le développement de surcapacités au niveau des minoteries pose donc la question d'un approvisionnement régulier en matières premières.

Deux scénarios s'offrent aux propriétaires de ces unités : moudre des grains provenant de l'importation ou moudre des grains produits localement.

Moudre plus de grains provenant de l'étranger correspondrait à une plus grande ouverture du marché local aux importations suite à une réduction des subventions publiques à la production nationale. Cela est envisageable dans le cas de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. C'est ce qu'a connu le Maroc.

L'autre scénario correpondrait en la participation des minoteries dans l'effort de production nationale. Il s'agirait de reproduire ce qui se fait actuellement avec les laiteries. Dans ce cas là, sans remettre en cause le monopole d'Etat sur le commerce du blé, il s'agirait de rechercher les modalités afin que les agriculteurs puissent choisir les silos vers qui livrer leurs grains. Outre un prix plancher fixé par l'OAIC, les minoteries pourraient avoir toute la latitude de proposer différents avantages aux agriculteurs leur livrant leur récolte : avances financières, aide à l'équipement en matériel d'irrigation, appui technique, location de matériel (labour, semis, récolte), vente d'intrants (semences sélectionnées, engrais, produits phytosanitaires) et vulgarisation-formation.

Malgré tout le dévouement du personnel des CCLS, l'analyse montre qu'à l'étranger, ce ne sont pas des organisme publics mais coopératif qui ont permis le développement agricole. A l'étranger que ce soit en France, en Hollande ou en Nouvelle-Zélande ce sont les agents technico-commerciaux des coopératives qui suivent les adhérents pour leur fournir une assistance technique. Ces agents sont rémunérés sur le pourcentage de leurs ventes. Si cela peut pousser à quelques excès, cela garantit une élévation régulière du niveau technique des gariculteurs.

En attendant le développement de coopératives céréalières libres (les CCLS ne sont pas de véritables coopératives), pourquoi ne pas impliquer les minoteries dans cet effort d'appui-technique de terrain qui réussit si bien avec les laiteries ?

 

MINOTERIES, MISER SUR LA QUALITE

Un autre axe de travail possible des minoteries est de développer un approvisionnement local avec les agriculteurs de leur région afin de disposer de blés aux qualités requises pour la transformation (variétés panifiables, variétés bonne semoulière aux qualités pastières). En effet, dans la mesure où les producteurs locaux sont incités à produire du blé dur et où les prix de ce type de blé à l'importation sont à la hausse, l'OAIC a tout intérêt à réduire ses importations.

Sur le marché mondial le blé dur est une denrée assez rare. Pour le budget de l'Etat, importer du blé dur grève les possibilités d'importations de blé tendre. Il est possible qu'à terme les pouvoirs publics cessent toute importation de ce type de blé. Si le défi de relever la production locale n'était pas atteint dans les années à venir c'est l'existance même de la filière blé dur qui serait en jeu. Ce serait le comble dans un pays dont le plat nationale est le couscous. Devrions nous alors tous passer à la baguette parisienne ?

 

Or, si les producteurs locaux livrent de plus en plus de blé dur – l'irrigation continue ou d'appoint permet de nettes augmentations de rendement – il sont encore loin de livrer des blés durs aux qualités requises pour produire semoule et pâtes alimentaires de qualité. Déjà, le groupe Benamor a eut à faire face à ce problème. C'est ce qui a poussé le groupe à travailler avec les céréaliers de sa région. Des visites des minoteries ont même été organisées afin de montrer aux producteurs qu'ils ne pouvaient continuer à livrer des grains auxquels étaient mélés des (impuretés : graines de mauvaises herbes, brins de paille, gravillons, …) car cela risquait d'endommager les meules des moulins.

 

Et quand ce ne sont pas des impuretés, cela peut être le mitadinage. Comme les dattes deglet nour, un grain de blé dur doit avoir une belle structure laissant passer la lumière. Or, tout manque d'azote provoque un grain opaque. Résultat, le grain de blé dur donne de la farine au lieu de la semoukle attendue. C'est ce que redoute le plus les minoteries.

 

Il apparaît que pour produire de la semoule de bonne qualité, le suivi d'un itinéraire précis est nécessaire. Or, a quoi cela set-il de faire plus d'effort au champs si dans les silos des CCLS, les blés durs de qualité sont mélangés au « tout venant » ?

En matière de qualité, le maître mot est la traçabilité des lots de blé. Toute activité de transformation nécessite de disposer de blés aux normes. Aussi, c'est à l'organismle stockeur de réaliser une politique d'allotement adaptée. Cela suppose une volonté bien affichée mais également de disposer du nombre de cellules suffisant et d'outils d'analyse rapide dès réception de la récolte. Un peu comme les analyses de lait qui se font à même la citerne de l'éleveur avant que son lait ne se déverse dans les cuves de la laiterie.

 

On peut penser que, contrairement aux CCLS qui ne sont pas impliquées dans l'acte de transformation des grains, les minoteries sont plus réceptives à ces impératifs de qualité. Pourquoi donc pour les minoteries, ne pas plaider auprès des pouvoirs publics, la possibilité, sans remettre en cause le monopole d'Etat sur le commerce du blé, de pouvoir directement récptionner les récoltes de céréaliers avec qui elles seraient en contrat afin de produire des blés tendres ou des blés durs de qualité destinés respectivement à la biscuiterie, au pain congelé ou aux pâtes alimentaires (dans ce cas, il s'agit de produire une semoule de couleur jaune). Les minoteries pourraient ainsi définir une grille spéciale d'agréage (celle-ci n'a pas été revue depuis 1988.

Les minoteries pourraient même encourager le stockage à la ferme. Cela permettrait un meilleur contrôle qualité, une meilleure régularité des flux aux portes des minoteries mais peut ouvrir la porte aux fraudes (faire passer du blé étranger pour du blé local et ainsi bénéficier illégalement de subventions).

 

 

NOUVEAUX EQUIPEMENTS DES CCLS, DES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT

Djamel BELAID 12.01.2018

 

Les CCLS, antennes régionales de l'OAIC, ont récemment renforcé leurs capacités de production de semences certifiées. Cela, pour le plus grand bénéfice des exploitations céréalières du Nord mais également du Sud du pays. Au delà des capacités technologiques nouvellement installées se pose la question de la rentabilité de cette activité alors que le prix des semences cédées aux agriculteurs est gelé depuis plusieurs années.

 

En 2017, plusieurs CCLS ont reçu les équipements de traitement de semences achetés à l'entreprise turque AKYUREK. C'est le cas des CCLS de Khemis-Milliana mais également d'Adrar. Cet équipement modernes permettent de trier les grains de céréales en les débarassant de diverses impuretés : graines de mauvaises herbes, grains cassés, débris de paille. Un système d'injecteurs permet également d'appliquer aux semences diverses insecticides ou fongicides. Ces équipements viennent s'ajouter au matériel déjà sur place ce qui permet d'augmenter nettement les capacités des CCLS et de répondre à la forte demande des agriculteurs.

 

CCLS, UN CAP TECHNOLOGIQUE FRANCHI

Un plus grand nombre de CCLS peuvent donc proposer aux agriculeurs des semences certifiées. Ce type de semences, débarassées de graines de mauvaises herbes ont donc la capacité de produire plus de rendement.

Jusque là les CCLS possédaient des équipements de faibles capacités et n'arrivaient pas à faire face à la demande. Il est à espérer que le matériel nouvellement acquis ainsi que des horaires du type « trois fois huit » permettent d'en finir avec le déficit en semences certifiées.

Avec l'acquisition de ce type de matériel, c'est un véritable cap technologique et organisationnel qui est franchi par les CCLS. Dans plusieurs cas, à l'occasion de la réception de ces équipements, des techniciens et ingénieurs sortis de nos universités ont été recrutés afin d'assurer la qualité de la production ainsi que la maintenance des équipements.

On ne peut qu'espérer ainsi que les meilleurs techniques soient employées en matière de tri, traitement et entreposage (un excès de chaleur sous hangar réduit considérablement la faculté germinative des semences).

 

MOBILISER LES CAPACITES NATIONALES

La production de ce type de semences est saisonnier. Entre le mois de juin et de novembre, il s'agit de récolter, trier et traiter les récoltes de céréales dédiées à la production de semences. C'est dire le défi que relèvent les CCLS. Ces dépôts régionaux de l'OAIC sont épaulés par les stations régionales de l'ITGC qui contribuent à la bonne marche d'un réseau national de multiplicateurs publics et privés de semences.

A ce propos, une voie complémentaire est possible : aider des agriculteurs et des jeunes de l'ANSEJ à s'équiper en petits trieurs de semences afin de proposer leurs services localement. De tels équipements de petite taille pourraient être importer puis fabriquer localement. Dans le cas du traitement insecticide et fongicide de petits lots de semences la construction locale de mécanismes avec vis sans fin et injecteurs incorporés est dans les capacités des ateliers métallurgiques locales.

 

AMELIORER LA QUALITE DES SEMENCES DE FERME

Traditionnellement, les agriculteurs resèment une partie de leur récolte de grains. Malgré l'augmentation des capacités des CCLS, il est à craindre qu'il restera encore des agriculeurs qui resèment leurs propres graines. Les causes peuvent être nombreuses : indisponibilité des semences des CCLS, retard de livraison, éloignement, coûts prohibitifs du transport, volonté de resemer des variétés locales délaissées par les CCLS.

Il est donc souhaitable de mettre sur pied un réseau complémentaire privé de production de semences de ferme. Outre le manque actuel de petit matériel, une telle démarche se heurte au risque de diminution de la qualité variétale des lots cultivés. En effet, contrairement aux parcelles officielles de production de semences, en semences de ferme, il n'y a aucune épuration au champs et aucun contrôle des organismes officiels. Cependant, au vu des enjeux, rien n'empêche agriculteurs et techniciens à améliorer localement le process de production de semences de céréales ou de légumes secs. En France, les agriculeurs engagés dans une telle démarche renouvellent chaque année seulement un quart de leurs besoins de semences en achetant des semences certifiées. Le reste provient de semences de ferme produites par des prestataires extérieurs disposant d'un matériel mobile mis sur camion.

 

CCLS, QUELLE RENTABILITE ?

Pour les CCLS, l'acquisition d'équipements modernes et le recrutement d'un personnel qualifié se traduit par de nouvelles charges. Certes, les semences certifiées sont rétrocédées à un prix supérieur au quintal de grains achetés aux agriculteurs. Cependant, ces prix sont gelés depuis plusieurs années. Dans un contexte de baisse des ressources publiques, on peut donc se demander quelle est la durabilité d'un tel système.

Plusieurs solutions s'offrent aux CCLS. Il est ainsi possible d'augmenter les capacités de production par un temps plus long d'utilisation des équipements (système des trois fois huit). Une autre voie serait d'utiliser ce matériel tout au long de l'année. Comment, sachant que la production de semences est saisonnière ? Les CCLS pourraient s'orienter vers l'utilisation du matériel acquis afin de trier les grains réceptionnés. En effet, à la réception des récoltes livrées par les agriculteurs, les lots de grains sont mélés à de nombreuses impuretés. Une fois triés selon les normes en vigeur, les grains de céréales et de légumes secs pourraient être valorisés et non plus être rétrocédés à des moulins privés ou à des grossistes privés.

 

CCLS, DEGAGER PLUS DE VALEUR AJOUTEE

Les lentilles et pois-chiches pourraient être conditionnés en sac de 1 à 5 kilo pour être vendus par les CCLS. Une partie des céréales triées pourraient être vendues à un prix supérieur aux moulins privés. Il faut se rappeler que souvent les moulins privés locaux ont accusé la production nationale de céréales d'être de second choix du fait du grand nombre d'impuretés mélées aux grains. Mais la voir royale pourrait consister à moudre une partie de ces grains. A cette première transformation pourrait être adjointe une deuxième transformation : celle de la production de couscous (roulé main par la création d'ateliers ou à la machine). Pourquoi ne pas imaginer le rachat par des CCLS de moulins privés ou des partenariats. Les CCLS possèdent un atout majeur, ce sont elles qui détiennent les récoltes de céréales.

Ces propositions sont à considérer dans le contexte où nombre de CCLS ne survivent que grâce à des subventions publiques. Une éventuelle adhésion de l'Algérie à l'OMC pourrait porter le coup de grâce à ce type d'aide interdit par ces accords internationnaux. Aux cadres de terrains, aux employés et syndicalistes des CCLS de réfléchir aux meilleures formes pouvant permettre de créer plus de valeur ajoutée. Il en va de leur survie professionnelle. A ce titre, on aimerait voir plus souvent le SG de l'UGTA auprès des travailleurs, dont ceux des CCLS, au lieu d'être dans des salons avec le responsable du FCE.

 

 

PARCOURS SANS FAUTE DU DG DE L'OAIC

A travers le renforcement des capacités des CCLS en production de semences certifiées, le DG de l'OAIC, Mohamed BELABDI, montre tout l'apport de structures publiques au développement agricole. En effet, la semence certifiées constitue un bon moyen afin de faire rentrer le progrès dans les exploitations. A ce titre le DG de l'OAIC réalise un parcours sans faute. Il lui reste cependant à faire face aux cas de trafics de blé importé et revendus à des CCLS comme blé produit localement et donc fortement subventioné (voir la presse nationale). Des tectniques simples d'analyse permettent d'assurer la traçabilité des différents lots de céréales.

 

Cependant, dans le contexte actuel l'OAIC se doit de se projeter dans l'avenir. Face aux apétits privés, il se doit de poursuivre sa mission : permettre d'offrir un prix du pain unique en tout point du territoire national. Cela peut passer par mieux valoriser le grain (première et deuxième transformation) ou par se lancer dans l'innovation et la rénovation du matériel mécanique (voir nos articles sur la production locale de semoirs pour semis direct).

 

Mais cet effort de prospective passe également par accorder plus de liberté de décision et d'encouragement aux cadres et des différents personnels de base.

 

SETIF: FABRICATION DE MASH FERMIER

SMAIL CHIKHOUNE, UN IGNORANT EN AGRICULTURE

Quand ignorants et charlatans conseillent ministres et walis

 

D BELAID 9.12.2017

S'exprimant ces jours-ci sur la télévision Ennahar, Mr Smaïl CHIKHOUNE, président du Conseil d’Affaires algéro-américain a déclaré que les grands projets agricoles en Californie n'avaient jamais posés de problèmes. Il s''exprimait à propos du projet de Brizina (W d'El Bayadh).

 

Or, il est connu que la Californie manque d'eau. Et le grand coupable, après la ville de Las Végas, se nomme Imperial Valley. La revue Sciences et Avenir rappelle qu'il s'agit « d'une riche région agricole du sud de la Californie sur 191000 hectares en plein désert, alimentée en eau par les 132 km de l’All-American Canal qui détourne le Colorado depuis la frontière mexicaine ».

 

Faire de l'agriculture en zone sèche consomme énormément d'eau. L'Arabie saoudite l'a appris à ces dépends. Dans ce pays, la culture sous pivot en plein désert alimentée par l'eau des nappes phréatiques « ground-water economy » a été arrêtée sous ordre express du roi. Ce type d'agriculture a vidé les nappes du royaume. Situé dans un des déserts les plus arides du monde, l'absence de pluies ne permet par une réalimentation des nappes phréatiques. Les pivots ont donc été abandonnés et rouillent maintenant en plein désert.

 

L'EAU ALGERIENNE AUX ALGERIENS

En Algérie, tout projet agricole doit donc tenir compte du renouvellement des ressources hydrauliques. En matière de projets, il s'agit avant tout de tenir compte de la parole de nos experts en hydraulique. Nos ministres ne doit pas écouter des ignorants et des charlantans qui promettent monts et merveilles.

L'Algérie est un pays qui manque d'eau. Aussi parler d'exporter des produits agricoles, c'est également exporter l'eau qui a servi a faire pousser ces produits. Avons nous assez d'eau pour penser à nourrir les Européens ? L'eau algérienne doit servir avant tout aux Algériens. La crise de l'eau qu'ont connu cet été de grandes villes comme Sétif ou Annaba doit nous rappeler qu'en Algérie l'eau est une ressource rare.

 

POUR DES PROJETS AGRICOLES DURABLES

Il ne s'agit pas de mettre en garde contre ces méga-projets car ils sont américains. Nous leur reprochons de ne pas assez tenir compte de l'aspect renouvellement de l'eau. Puiser dans nos réserves d'eau souterraine nécessite de mettre en œuvre des ouvrages hydrauliques permettant l'infiltration des eaux de pluie. Les agriculteurs du sud algérien ou du sud tunisien possèdent une large expérience en matière de mobilisation des eaux de surface. Le plus souvent, il s'agit de petits ouvrages de pierres. Il nous faut vulgariser et amplifier ce genre d'ouvrages. Le Haut Commissariat au Développement de la Steppe a commencé à édifier, avec succès, dans des oueds des ouvrages d'épandage de crues.

Par ailleurs, nous faut-il vouloir suivre aveuglément le modèle de consommation français qui privilégie les produits laitiers et le fromage ? Il est étonnant d'entendre l'un des responsables français de Danone-Djurdjura souhaiter amener la consommation locale en yaourts au niveau de celui qui se fait en France. Rappelons que légumes secs et champignons constituent une source de protéines au même titre que les protéines animales. Or, si pour produire un kilo de viande de bœuf, il faut 15 000 litres d'eau, il n'en faut que 50 pour produire 1 kg de lentilles et seulement 15 pour produire 1 kg de champignons.

 

On peut s'étonner que par exemple un producteur de pastèques (produit très peu nourrissant) bénéficient des mêmes subventions en matière d'hydraulique et de prêts agricoles qu'un producteur de céréales.

 

POUVOIRS PUBLICS, LE TEMPS DU COURAGE

Face aux défis que posent l'alimentation de 40 millions d'Algériens, il est temps que les pouvoirs publics élaborent une stratégie de développement agricole durable. Cela nécessite de tenir compte de différents domaines d'expertise et non pas d' ignorants et de charlatans appâtés par le gain facile et rapide.

Aux agriculteurs et consommateurs également de prendre conscience de ces défis et de peser sur la destinée du pays par des choix rationnels. Il en va de l'avenir du pays. Rappelons que le Vénézuélien moyen a perdu 8,5 kg en 2016 en raison de la crise alimentaire que connaît ce pays pétrolier.

 

 

PRIX DE LA BAGUETTE DE PAIN

Ou comment augmenter la production locale de céréales ?

Djamel BELAID 03.12.2017

 

A nouveau le pain revient au devant de la scène. Des boulangers ayant décidé de fixer à 150 DA le prix de la baguette de pain. Il s'agit là d'une grave décision qui, si elle se généralisait pourrait provoquer une grave crise sociale. Que peuvent faire les pouvoirs publics ? Il s'agit d'améliorer la marge des boulangers.

 

UNE SOLUTION A L'EGYPTIENNE

De nombreuses fois la question du soutien des prix des produits alimentaires a été posée. Dans sa forme actuelle, ce soutien concerne tout type de revenu. Le système actuel encourage également la contrebande. A tel point que, selon l'hebdomadaire Jeune-Afrique, des minoteries maliennes tournent avec du blé venant d'Algérie.

La solution pourrait être égyptienne. En effet, les autorités ont instauré une carte à puces pour les seules familles à faible revenu. Cette carte leur donne droit à un nombre précis de pain à prix réduit. Les boulangers ont été équipés de lecteurs de cartes à puces. En contre-partie, ils ont pu augmenter le prix du pain. Tout le monde y trouve son compte.

 

LES EFFORTS DE L'OAIC

En fait, la question du pain est également liée à l'augmentation de la production nationale de céréales. En la matière, à travers l'OAIC, les pouvoirs développent de gros efforts. Depuis peu, au niveau des CCLS dépendant de cet office, sont entrées en fonction des unités de traitement des semences de céréales. Du matériel turc ultra-moderne est entré en fonction. Ce matériel permet de trier et traiter les semences de céréales. Les agriculteurs peuvent ainsi semer des semences non contaminées par des graines de mauvaises herbes ou des maladies fongiques.


Auparavant ce sont les moissonneuses-batteuses de marque CMA-SAMPO et des semoirs conventionnels CMA-SOLA qui sont venues renforcer le parc des CCLS. A cela, il faut ajouter les facilités accordées aux investisseurs souhaitant irriguer leurs céréales.

 

UNE SOLUTION SYRIENNE

Avec toutes les mesures déployées par l'OAIC et les différents organismes liés à la filière céréales, comment expliquer que la production locale n'augmente pas plus vite et qu'elle joue au yoyo ? En fait, pour cultiver de façon rentable des céréales en milieu sec, il faut les semer à temps, préserver l'humidité du sol et lutter contre la terrible concurrence des mauvaises herbes. A cela, ajoutant les risques de divers insectes et maladies telle la rouille qui peut réduire de moité les rendements.

Pour arriver à cet objectif, la solution consiste à ne plus labourer le sol et à semer directement tout en épandant les engrais au plus près des graines. Cette technique dite du « semis-direct » nécessite des semoirs spécifiques que nous ne produisons pas encore. Or, ils sont pratiquement indisponibles.

En Syrie, avant les événements actuels, des experts australiens ont opéré un transfert de technologie. Il a aboutit à la mise en place de 7 ateliers de construction de semoirs low-cost pour semis direct. Résultats : entre 2005 et 2011, ce sont 92 semoirs qui ont été produits. En matière de constructions mécaniques, l'Algérie dispose de capacités bien supérieures à celles de la Syrie. Cependant, la nécessité de la production massive de ce type de matériel n'est pas compris à sa juste valeur par les pouvoirs publics.

 

UNE SOLUTION A L'ALGERIENNE

Il est urgent de fabriquer localement ce type de semoir. Il permet de semer 6 fois plus vite tout en préservant l'humidité du sol. Une telle production permettrait de compléter les efforts récemment réalisées : plus grande disponibilité en semences certifiées, variétés performantes et engrais, massification de la production de tracteurs (Cirta, Massey-Fergusson, Sonalika, …) et meilleure disponibilité en moissonneuses-batteuses.

Mais faut-il tout attendre des pouvoirs publics ? C'est aux agriculteurs et investisseurs les plus dynamiques de se saisir de ce dossier et de fabriquer de tels engins. Leur conception est relativement simple (voir nos brochures). Il est par ailleurs possible de transformer d'anciens semoirs en semoirs pour semis direct.
Enfin, une telle stratégie doit s'accompagner d'une maîtrise du désherbage. En plus du désherbage chimique, le désherbage mécanique constitue une option intéressante. Il est possible de désherber des parcelles de céréales avec des houes rotatives. De nombreux constructeurs français et allemands proposent des herses étrilles et houes rotatives. Leur construction est simple; d'ingénieux artisans russes mettent en ligne leurs réalisations sur youtube.

 

Il s'agit donc aujourd'hui urgent de cerner les priorités. Après les semences, les tracteurs, les moissonneuses-batteuses, il est temps de penser à produire des semoirs pour semis direct.

ALORS QUE TSA PARLE DE "L'INCROYABLE DEBAT ENTRE MACRON ET DES ETUDIANTS AFRICAINS" UN PETIT RAPPEL DES DEBATS ENTRE HOUARI BOUMEDIENNE ET LES ETUDIANTS ALGERIENS.

SI MOHAMED ALIOUI, « EVITER L'IMPORTATION DE 70% A 80% DE CEREALES »

26.11.2017

Selon un média en ligne, « Si ces terres sont allouées aux cultures céréalières et à l’élevage, l’Algérie pourrait éviter l’importation d’au moins 70% à 80% de lait et de céréales d’ici trois ans », aurait affirmé Mohamed Alioui, secrétaire général de l’Union nationale des agriculteurs sur les ondes de la Radio nationale, ce dimanche 26 novembre.

 

Il est en effet possible de progresser. Parmi les points techniques, nous proposons de développer le semis direct sans labour. En attendant la production du semoir BOUDOUR pour semis direct envisagé par CMA-SOLA (Sidi Bel-Abbès), nous suggérons l'utilisation du semoir conventionnel CMA-SOLA pour des semis direct. Sur sol meuble sans cailloux, ce semoir possédant des dents à double spire permet de semer sans labour. Cette technique permet de gagner du temps et de réduire les coûts de mécanisation.
Il serait intéressant que le SG de l'UNPA contribue à vulgariser cette technique.

 

LAITERIE SOUMMAM: INAUGURATION DE 3 NOUVELLES FERMES D'ELEVAGE DE VACHES LAITIERES.

22.11.2017

Selon le site en ligne « Algérie Patriotique » du 26 novembre 2017, le gérant de la Sarl Laiterie Soummam Hamitouche Lounis a inauguré trois nouvelles fermes d'élevage de vaches laitières.

 

On ne peut que se féliciter de ce programme. Quelques remarques:

1-Chaque agro-industriel du blé, du sucre ou de l'huile devrait avoir obligation d'investir dans la production de matière première locale. Il est par exemple inconcevable que CEVITAL ne développe pas la production locale de graines oléagineuses ou de betterave à sucre ou de sucre de dattes.

2-Transformer le lait est très rentable. Les éleveurs ont intérêt à se constituer en G.I.E et créer leur propre structure de transformation du lait. La valeur ajoutée ainsi créée ira dans leur poche.

3-On peut féliciter la mise en oeuvre de techniques modernes telle l'enrubannage des fourrages. En la matière beaucoup reste à faire.

Exemple1: en sol meuble, utiliser les semoirs CMA-SOLA pour semer plus d'orge et des fourrages sans labourer (voir notre brochure sur ce sujet).

Exemple 2: compléter les ration d'orge des animaux par de l'azote non protéique (urée 46% utilisé comme engrais en agriculture) dans les proportions de 20 gr d'urée pour 500 gr d'orge ou de maïs grain. On peut également mettre de l'urée dans l'ensilage de maïs.

Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

Utiliser le semoir SOLA en semis direct.
Nous vous proposons de faire du semis direct avec le semoir CMA-SOLA construit en Algérie et donc largement disponible.
BrochureSolaEnSD.pdf
Document Adobe Acrobat [491.9 KB]

SEMOIR SOLA UTILISE EN SEMIS DIRECT

20.11.2017

Regardez bien cette vidéo. Elle est extraordinaire. Un agriculteur espagnol utilise son semoir SOLA conventionnel pour un semis direct sans labour. Ce semoir ressemble aux semoirs CMA-SOLA produit à Sidi Bel-Abbès. Nous vous recommandons de faire comme cet agriculteur espagnol. La méthode du semis direct présent plusieurs avantages : consommer moins de carburant, réaliser vos semis sans retard, emblaver plus de surface (résorption de la jachère) et faire de l'entreprise agricole (semer chez vos voisins).

 

Modifications réalisées par l'agriculteur: il a enlevé 4 dents "double spirale" sur les 17 de son semoir.

 

Nos conseils : selon le type de sol (argileux ou non) et l'humidité du sol, adaptez la vitesse de votre tracteur.

 

DES AMELIORATIONS POSSIBLES

Vous pouvez améliorer le semoir CMA-SOLA en enlevant la herse de recouvrement du semoir et en installant des roues plombeuses derrière chaque dent. Installer une autre trémie permet de localiser les engrais près des semences. Les roues plombeuses aident à rappuyer le sol au dessus de la semence. Ils aident aussi à former des sillons (aspect de "tôle ondulée" derrière le semoir). Ces sillons concentrent l'eau des pluies et la dirigent vers la graine (voir nos brochures sur ce sujet). Résultat: une meilleure germination-levée.

 

Céréaliers, cadres des fermes pilotes, de CCLS ou du HCDS, semez en utilisant cette technique australienne du sillon. Testez là sur une parcelle dès cette année. Vous épargnerez à vos céréales, fourrages ou légumes secs les effets d'éventuelles périodes de sec à l'automne et vous gagnerez plus!

 

Sous pivot, en culture de céréales sur sol sableux, cette façon de procéder est particulièrement conseillée.

 

CONSULTEZ NOS BROCHURES SUR CE SUJET

A notre avis, en Algérie, l'adaptation de semoirs conventionnels au semis direct est une des questions fondamentales de la céréaliculture. Sur ce site, nous y consacrons de multiples brochures en ligne. N'hésitez pas à les consulter. D'autres sont en cours d'élaboration. N'hésitez pas à nous faire part de votre expérience.

Proposez à des étudiants de faire leur mémoire de fin d'études sur cette utilisation originale du semoir CMA-SOLA.

 

 

 

TECHNIQUE DE SEMIS DES CEREALES EN SEC

20.11.2017

Céréaliers, sécurisez vos semis. Semez en créant des sillons derrière chaque dent de votre semoir et installez des roues plombeuses pour consolider ces sillons. Les sillons ainsi formés collecteront l'eau des pluies et la méneront vers les semences. Voir nontre brochure sur ce sujet.

 

 

AGRICULTURE, VERS L'AUGMENTATION DES CARBURANTS ?

17.11.2017

Sous le titre « AUGMENTATION DES CARBURANTS DÈS 2018 Les agriculteurs pourraient être épargnés » Nadia BENAKLI relate ce Jeudi 16 Novembre 2017 dans l'expression que l''agriculture pourrait être à l'abri de la hausse des carburants. En effet « Les travaux de la commission parlementaire des finances qui s'est réunie, hier, pour examiner les amendements proposés par les partis au projet de loi de finances 2018 ont été marqués par une ambiance électrique. »

Elle écrit que « Pour ne pas pénaliser les agriculteurs qui se plaignent des charges lourdes, le ministre des Finances, en collaboration avec les membres de la commission parlementaire des finances, examine des moyens pour leur épargner cette nouvelle hausse. »

 

Il existe des solutions afin de réduire l'utilisation des carburants en agriculture.

 

PRIVILEGIER LE NON-LABOUR

Depuis plusieurs années est apparue en Algérie la technique du non-labour avec semis direct. Cette technique concerne les céréales, fourrages et légumes secs. Elle consiste à ne travailler le sol qu'à l'endroit où est déposée la semence. En un seul passage de tracteur, l'agriculteur travaille le sol, sème et apporte l'engrais. Les besoins en carburants sont ainsi nettement réduits. Mais cette technique nécessite des semoirs spéciaux que notre industrie commence à peine à fabriquer. Il faut développer la production de ces nouvelles machines. On peut également transformer les anciens semoirs en semoirs pour semis direct.

 

DEVELOPPER LE POMPAGE SOLAIRE

L'autre poste gros consommateur de carburant concerne le pompage. Les carburants fossiles peuvent être remplacés par l'énergie solaire. Des exemples d'installations existent déjà en Algérie. Il s'agirait de développer la disponibilité en ces équipements.

 

 

ELEVEURS SEMEZ DU COLZA POUR VOS MOUTONS !

12.11.2017

Nombreux sont les éleveurs qui se réjouissent du retour de la pluie. L'herbe et l'orge vont enfin pouvoir pousser . Souvent les éleveurs font pâturer l'orge en vert (el-g'sill) par leurs moutons et vaches. Le problème est que l'orge demande du temps pour pousser. En effet, avec le retour des pluies, il y a aussi le retour du froid.

 

Agriculteurs et éleveurs, nous vous conseillons de semer du colza. Ce fourrage pousse très vite. Il peut se semer à partir du mois d'août et pousse même par temps froid. Il ne s'arrête de pousser qu'à partir de 5°C. Où trouver des semences ? Ramenez en de France ! La station ITGC de Sétif a réaliser des essais. Peut-être disposent-ils d'un peu de semences.

 

Lors d'un récent déplacement en France, nous avons vu le 12 novembre des colzas de 30 cm de haut. C'est le fourrage qu'il nous faut. Le colza pousse très vite!

 

 

INVESTISSEURS, PENSEZ SEMIS DIRECT !

17.11.2017

Nous sommes souvent contacté par des investisseurs souhaitant se lancer dans l'agriculture et notamment les céréales et fourrages. Pour rentabiliser leur investissement de départ au plus vite nous leur conseillons de se tourner vers le semis direct (SD). Labour et recroisage au cover-crop sont une perte de temps et d'argent. En plus ces opérations assèchent le sol. Avec un semoir SD, vous pouvez semer et mettre de l'engrais en même temps à côté de la semence. Les Australiens en profitent aussi pour faire un désherbage de pré-émergence.

Le problème est que de nombreux conseillers agricoles ne connaissent pas cette technique. C'est dommage, car elle vous permet de récolter même en année sèche. Si vous ne trouvez pas de semoir pour SD, à vous de transformer un semoir classique en semoir SD avec l'aide d'un artisan soudeur. Autre avantage : le semis avec un semoir SD va très vite. Vous pouvez donc semer à temps vos céréales, fourrages puis faire de l'entreprise agricole en travaillant les terres de vos voisins.

RECUPERATION DES TERRES NON CULTIVEES

Le pari risqué du MADR.

Djamel BELAID 11.11.2017 actualisé 15.11.2017

 

"Toutes les terres non exploitées seront récupérées pour être attribuées à d’autres investisseurs sérieux", selon le ministre de l’agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui. On ne peut que souscrire à cette position courageuse rapportée par l'APS. Mais de combien de divisions dispose Mr le Ministre ?

 

L'ABSENTEISME, PLAIE DE L'AGRICULTURE ALGERIENNE

La question de l'absentéisme en agriculture est une question récurrente en Algérie. Déjà, feu le président Houari Boumédiène avait tenté de lutter contre ce fléau avec la redistribution des terres des absentéistes dans le cadre de la Révolution Agraire.

Les agro-économistes connaissent bien ce phénomène. Plus la surface d'une exploitation agricole augmente, moins les propriétaires terriens travaillent la terre. Cette situation a longtemps perduré dans bon nombre de pays. Cela a longtemps été le cas en Espagne par exemple. L'une des causes principales de cet état de fait réside dans le montant de l'investissement nécessaire chaque automne à l'implantation des céréales. Une autre est liée à la pratique de la jachère pâturée. Les terres non travaillées sont laissées aux ovins. Le revenu tiré de ce type d'élevage est souvent plus rémunérateur que les céréales.

 

UNE REVOLUTION APPARUE DANS LES ANNEES 70

De façon étonnante, l'absentéisme n'est plus le cas des grandes plaines américaines, canadiennes, argentines ou australiennes. Il faut dire que depuis les années 70 une révolution technique s'est faite jour : l'abandon du labour pour son remplacement par des techniques culturales simplifiées (TCS) ou par le semis direct (SD).

Les TCS consistent par exemple à travailler le sol à l'aide d'outils à dents (chisel). Quant au SD, il consiste à travailler superficiellement le sol seulement à l'endroit où sont déposés semence et engrais. En un seul passage de tracteur, l'exploitant installe sa culture. Les céréaliers ajoute même l'herbicide. Inutile de dire que le coût de l'implantation des cultures se trouve ainsi nettement réduit. On lira à ce propos l'excellente étude agro-économique relative au SD du Pr RACHID MRABET travaillant au Centre d'arido-culture de Settat (Maroc). Cette étude est en libre accès sur internet. Il apparaît qu'en SD, les capitaux à réunir à l'automne sont beaucoup plus réduit.

 

QUELLE MARGE DE MANOEUVRE POUR Mr BOUAZGUI ?

Jusqu'à présent la stratégie des pouvoirs publics a été de subventionner les céréaliers afin de les amener à emblaver le maximum de surfaces. Il n'est pas inutile de rappeler que lors des années 80, lorsque les pouvoirs publics avaient réduit les subventions au secteur céréalier, des agro-économistes avaient noté une baisse des emblavements. Ils avaient même parlé à cette occasion de « grèves des labours ». A contrario, lorsqu'en 2008 le prix à la production des céréales a été augmenté, les surfaces emblavées ont augmenté et cela jusque dans le Sud sous pivot.

Mr BOUAZGUI ne peut plus espérer utiliser ce levier. Les capacités budgétaires de l'Etat ne le permettent plus. Déjà, les subventions à l'achat de matériel agricole sont en baisse. Par ailleurs l'augmentation des prix des carburants va dramatiquement impacter le secteur agricole. Les petits céréaliers louant des tracteurs pour les labours vont devoir débourser plus. Par ailleurs, la spéculation sur les engrais et les produits phytosanitaires ne permet pas de protéger les marges des agriculteurs.

On le voit, les marges de manœuvres de Mr BOUAZGUI sont réduites. Sa tâche est presque « mission impossible ». Certes, il est question de doter l'OAIC de fermes pilotes. Mais malgré de nets progrès, les CCLS ne disposent pas du dynamisme nécessaire pour gérer convenablement des exploitations céréalières. Puis, ce n'est pas leur rôle. Leur mission est d'accompagner les fellahs, pas de les remplacer.

 

LES TRAVAUX D'HERCULE DE Mr BOUAZGUI

Les travaux d'Hercule de Mr Bouazgui, consistent donc de réunir les paramètres permettant de maintenir et d'améliorer la marge des céréaliers. Car rappelons une chose qu'apprend tout étudiant en première année d'économie, le céréalier est avant tout un investisseur. A chaque automne, il fait un pari. Pour cela, il pèse le « pour et le contre » : combien dépenser en engrais, semences, carburant, location de matériel de récolte pour récupérer la mise de départ et espérer l'augmenter ? Malheureusement, chaque année, des céréaliers n'arrivent même pas à rembourser le crédit de campagne Rfig accordé par la banque. Pour les céréaliers travaillant les terres des absentéistes, c'est la double peine. A l'incertitude de revenu, s'ajoute l'impossibilité d'obtenir des crédits de campagne. En effet, en l'absence d'un statut du fermage, ces céréaliers sont dans l'illégalité la plus totale. Ils sont classés par les autorités bancaires dans « l'informel ».

 

Mr BOUAZGUI, DES SEMOIRS SD POUR NOS CEREALIERS

Le locataire du 12, avenue Colonel Amirouche à Alger doit donc essayer de maîtriser le prix des engrais, semences, carburants, coût de location du matériel agricole, politique d'attribution de prêts et statut du fermage.

 

En théorie, chacune de ces questions peut être résolue. Mais à quel prix ? Avec quelle dépense d'énergie alors que l'urgence est là? Qu'on en juge, il n'existe pas de réelles coopératives céréalières. Rappelons, que dans nombre de pays exportateurs agricoles, l'efficience de l'activité agricole repose sur des coopératives et des actions de contractualisation. Alors qu'en France, nombre de coopératives céréalières possèdent des moulins et dégagent ainsi de grosses marges bénéficiaires encourageant les céréaliers à investir, chez nous cette activité parmi la plus lucrative est confiée à des groupes privés. Actuellement, l'organisation de la filière ne permet même pas au fellah algérien de moudre son propre grain.

Nous pensons que malgré toute leur compétence et leur intégrité, les ministres qui ont eu en charge la gestion de l'agriculture n'ont pas les moyens de changer cet état de fait. En écrivant cela, nous espérons que l'avenir nous démentira...

 

En attendant une meilleure organisation de la filière, il reste les solutions techniques à portée de main du ministre. L'urgence est de mettre au plus vite à la disposition des céréaliers les moyens d'emblaver leur terre à moindre coût. Ce moyen consiste en la technique du semis-direct. En Espagne, des études universitaires montrent que l'apparition de semoirs SD a fortement contribué à l'augmentation des surfaces cultivées.

 

LE SEMIS DIRECT, OUTIL POUR REDUIRE L'INCERTITUDE DE REVENU

Pour que le fellah ait plus confiance en l'avenir, en plus de Sallat El Istiska, il s'agit donc de lui proposer les moyens de réduire ses coûts et également de réduire l'incertitude de revenu. Or, en dehors de l'irrigation de complément, la seule solution actuellement connue, pour réduire cette incertitude consiste à rendre les cultures moins dépendantes du stress hydrique. Et justement, outre son moindre coût, le semis direct possède la faculté de mieux valoriser l'humidité du sol que la charrue. Cet outil encore largement employé représente une véritable calamité en milieu semi-aride.

 

Pour s'en convaincre, les hauts cadres du MADR et de l'OAIC, mais également les entrepreneurs en machinisme agricole (PMAT, WEST-AGRO, FAMAG, TIRSAM, ...) devraient avoir sur leur table de chevet le document relatant l'expérience des céréaliers syriens en construction locale et utilisation de semoirs pour semis direct. Ce rapport est disponible à l'adresse « aciar.gov.au/publication/cop31 » et a pour nom « The Practical Implementation of Conservation Agriculture in the Middle East ». Que chacun se rassure, ce document en libre accès, est certes rédigé en langue anglaise mais comprend de nombreuses photos et illustrations. Une version en langue arabe existe même sur le site de l'ICARDA.org.

 

MEILLEUR PRODUCTIVITE DU BLE PAR LE BINAGE ?

Dans une intervention aux médias, Mr Omar ZAOUGHANE dynamique DG de l'ITGC, faisait remarquer la faible superficie des exploitations agricoles. Dans un tel contexte, il semble difficile de proposer à ces exploitants des méthodes sophistiquées telles le désherbage chimique. Or, dans les conditions actuelles de manque d'eau, l'élimination des mauvaises herbes est indispensable. Elles concurrencent le blé pour les engrais mais aussi le sol.

La solution pourrait consister à mettre à la disposition des petits céréaliers une solution alternative : le désherbage mécanique. En la matière, de nouvelles techniques viennent de l'agriculture biologique. Les outils ont pour nom : bineuse, herse étrille ou houe rotative. Si les bineuses s'utilisent sur d'autres cultures que le blé, les herses et houes peuvent être utilisées sur la plupart des cultures. Cependant, ces outils peu sophistiqués ne sont ni importés ni construit localement.

Peut-on compter sur l'OAIC et son réseau de CCLS ? Si en matière de semences certifiées, l'OAIC améliore son offre, en matière de matériel, les choix réalisés sont parfois contestables. En témoigne ces 24 gros semoirs SD de marques SOLA importés à grand frais. Ces engins sont parfait en matière de semis, mais ils ne permettent pas d'épandre de l'engrais.

 

QUAND LE MOUTON VA, TOUT VA...

Parmi les solutions techniques, l'amélioration de la production de fourrages constitue une autre piste. En effet, jusqu'à présent les moutons récupère les miettes laissées par les céréales. En conséquences, pour nourrir le cheptel ovin, de très grandes surfaces sont nécessaires. Celles-ci sont souvent dégagées au détriment des céréales. Aussi, la stratégie pour dynamiser la production de fourrages pourrait être de varier les fourrages cultivés. En période de soudure automnale, il serait possible de pâturer du colza. Il présente l'intérêt de pousser même à 5°C. A l'arrivée des pluies automnale (ou avant, avec irrigation) il est donc possible de produire rapidement une grande masse de fourrage. Malheureusement ce fourrage est très peu connu localement.

Une autre possibilité consiste à implanter des fourrages à pâturer sur les terres laissées en jachère pâturée. Actuellement, les moutons broutent la végétation spontanée. Or, celle-ci possède une faible valeur fourragère. Afin d'implanter rapidement ce type de fourrages, à nouveau les semoirs SD pourraient être utilisés. Aucun labour ne serait nécessaire, simplement un passage de semoir. Ce type de solution (sur-semis) a été mis au point en Nouvelle-Zélande. Le sur-semis est utilisé avec succès dans les conditions sèches de la Corse.

 

PROSPECTIVE ET DIRECTIONS CENTRALES DU MADR

Dans un premier temps, Mr BOUAZGUI et ses successeurs (de nos jours la durée d'exercice d'un ministre de l'agriculture ne se compte plus en années, mais en mois) pourraient donc avoir plus de latitude en choisissant des solutions techniques. Ils ne heurteraient pas les intérêts des grands moulins privés ni ceux des nombreux spéculateurs agrippés, tels des tiques, sur chaque maillon de la filière céréales.

Mais réussir à produire rapidement et localement des semoirs SD low-cost ou ds engins de désherbage mécanique nécessite du doigté. Il s'agit de fédérer au sein d'un cluster toutes les énergies que compte le machinisme national.

 

Il est désolant de voir que les moyens modernes de découpe et soudure de l'acier d'entreprises telles PMAT, Famag, Tirsam ne servent qu'à fabriquer des charrues. Cela illustre le manque de dialogue avec le MADR. On peut ainsi s'interroger sur l'origine de ces dysfonctionnements au sein de cette institution. Si un Ministre a besoin de quelques mois pour s'installer dans sa fonction, le secrétariat du Ministère et les Directions techniques, en place depuis des lustres, devraient être au fait de ces questions et impulser le secteur du machinisme agricole. Pourquoi laisser des industriels ne fabriquer que des charrues alors que les semoirs SD seraient à vulgariser. Alors qu'il serait question d'une interdiction de toute importation de matériel agricole, ces Directions ont-elles saisi les autorités compétentes afin d'exclure de ces mesures les semoirs SD importés et autres outils indispensables tels, par exemple, les peignes vibreurs nécessaires à la récolte mécanique des olives. On a parfois l'impression que, comme le faisait dernièrement remarquer un ancien PDG de Sonatrach, certains cadres ne prennent plus d'initiatives et que, désabusés par les lourdeurs administratives, ils se retranchent derrière le « Takhti rassi ».

 

TOUT ATTENDRE D'ALGER ?

La question des surfaces de grande culture non travaillées et laissées en jachère illustre les progrès qu'il nous restent à réaliser dans le domaine agricole. Les causes concernent plusieurs domaines. Les solutions sont donc variées. Au MADR, à ses instituts techniques et aux cadres de terrain de définir la stratégie la plus adaptée au moment.

Mais, faut-il tout attendre d'Alger ? Nous ne le pensons pas. Aux élites rurales (agri-managers, retraités, employés, jeunes diplômés au chômage, …) à s'intéresser aux moyens à mettre en œuvre pour développer des outils simples afin d'emblaver les terres et de mener des cultures à moindre coût. Nul besoin de recourir systématiquement à l'importation. Dans le cas des semoirs, le principe de base consiste à combiner deux outils (semoir et cultivateur à dents) pour n'en faire qu'un seul. Comment ? En installant la trémie du semoir sur le cultivateur et en raccordant ses tubulures de descente aux dents du cultivateur. De telles modifications sont à la porté de bricoleurs éclairés. En utilisant des kits fabriqués localement ou importés de Turquie, des agriculteurs irakiens ont par exemple choisi de transformer leur ancien semoir en semoir SD.

 

Alors qu'il est de bon ton de dénigrer la moindre initiative des institutions publiques, nous ne doutons pas de l'existence de patriotes amoureux de la réussite du pays. A eux, travaillant modestement à différents niveaux des institutions publiques et organismes privés, de réunir les moyens réels afin de cultiver le maximum de terres agricoles.

 

INTERDICTION D'IMPORTATION DE MATERIEL AGRICOLE?

9.11.2017

Selon le média en ligne TSA, sous la plume de Ali Idir ce 08 Nov. 2017 « L’Algérie interdit l’importation de machines agricoles ».

Cette annonce mérite confirmation. Si elle se confirmait, une telle mesure permettrait une relance de la production locale de matériel agricole. En effet, certains concessionnaires importent des charrues ou des semoirs alors que ce matériel est produit localement.

Cependant, une question vient immédiatement à l'esprit, quid du matériel moderne non encore produit localement tel les enrubanneuses pour fourrage ou le matériel de plantation et de récolte de pomme de terre et de tomates.

 

AFFINER LES INTERDICTIONS D'IMPORTATION

Si cette mesure est salutaire, il est donc nécessaire d'affiner les interdictions et de les ré-actualiser annuellement. Celles-ci ne devraient s'appliquer uniquement au matériel non produit localement.

 

DES POTENTIALITES DE PRODUCTION LOCALES

Les capacités techniques locales de découpe et de soudure de l'acier peuvent permettre une extension de la gamme du matériel à produire localement. Mais cela passe par une coordination entre équipementiers. L'idéal serait la création d'un cluster.

Que ce soit Tirsam, Djoudi Métal ou bien sûr les entreprises publiques commercialisant leur production auprès de PMAT, la liste des capacités de production locale est grande. Cette liste reste à établir. Nombre de petits ateliers peuvent également produire du petit équipement.

 

POUR UNE COOPERATION AVEC LES EX-PAYS DE L'EST

Les ex-pays de l'Est disposent d'une réelle expérience de production d'un matériel agricole rustique et solide facilement réparable localement. Des accords de partenariat gagnant-gagnant sont possibles.

Afin de favoriser le transfert de technologie, des partenariats peuvent également être passés avec des ONG et des associations internationale de coopération agricole (ICARDA, ONG européennes, …).

 

UP-GRADDER LA PRODUCTION LOCALE

La production locale de matériel agricole a le mérite d'exister. Bon nombre d'exploitations tiennent grâce aux tracteurs Cirta construits à Constantine, aux charrues, cover-crop, remorques ou citernes d'entreprises publiques.

Certaines de ces entreprises proposent du matériel pour la récolte des fourrages, la pulvérisations des phytosanitaires ou l'épandage des amendements organiques à des prix abordables pour les exploitants agricoles. Cependant, nombre de ces matériels ont besoin d'une plus grande sophistication. Ainsi, par exemple, les remorques agricoles doivent avoir des essieux doubles, de plus hautes ridelles et un relevage hydraulique afin de s'adapter à la récolte en vrac des céréales.

En matière de pulvérisation, la largeur de traitement doit être améliorée.

 

INNOVER EN MATIERE DE MATERIEL AGRICOLE

Le contexte de notre agriculture exige du matériel permettant aux exploitants de gagner en productivité horaire. Quand la main d'oeuvre manque, la mécanisation doit prendre le relais. Ainsi, pour ramasser les balles de paille à quand des engins adaptés ? Pour manipuler le fumier, à quand des tracteurs équipés de godets et fourches hydrauliques avant ?

Mais c'est en matière de semis et de fertilisation, que le manque est le plus criant. En région semi-aride la révolution technique venue d'Australie prône l'abandon du labour et sont remplacement par des semoirs pour semis direct. De tels engins travaillent le sol, sème et fertilisent en un seul passage.

Pour désherber mécaniquement si PMAT commercialise des bineuses, il s'agit de rendre disponible d'autres outils de désherbage mécanique : herses étrilles et houes rotatives.

En matière de stockage des récoltes à la ferme, il doit être produit des silos métallique de moyenne contenance. Pour trier et traiter les semences de céréales à la ferme, il doit être produit des tables densimétriques et autres matériels dédiés.

 

OU ACHETER UN SEMOIR POUR SEMIS DIRECT?

3.11.2017

Des lecteurs nous ont demandé où acheter un semoir pour semis direct en Algérie. Nous proposons une liste de fournisseurs en Algérie, Maroc et Tunisie sur ce lien  (voir les n° de téléphone et adresses mail à la fin du document). Merci de nous aider à actualiser ce document. 

 

REUNION DES AGRONOMES DES PAYS ARABES

8.11.2017

On ne peut que se réjouir de la rencontre début novembre des associations des ingénieurs agronomes des pays arabes. Malgré le déficit général en produits alimentaires des pays arabes, il existe des réussites.

 

REUSSITES AGRICOLES DANS LES PAYS ARABES

Avant l'agression dont est l'objet la Syrie, ce pays était auto-suffisant en de nombreux produits céréaliers. La Tunisie est auto-suffisante en lait, elle est l'un des plus grand exportateurs d'huile d'olives. Selon les années et grâce à ses récoltes de canne à sucre et betterave à sucre, le Maroc assure plus de 50% de ses besoins en sucre. Par ailleurs, les maraîchers marocains possèdent une grande expérience des serres multi-chapelles.

 

CEREALES EN SYRIE ET IRAK

Ces deux pays possèdent une grande expérience dans la culture des céréales en conditions sèches. De 2005 à 2011, grâce à un transfert de technologie d'ingénieurs australiens, des ingénieurs et artisans syriens ont produit près d'une centaine de semoirs pour semis direct. En Irak, ce sont des kits de conversion de semoirs conventionnels en semoirs pour semis direct qui ont été produits. La technique du semis direct, permet de cultiver à moindre coût les céréales en milieu semi-aride non-irrigué.

 

EGYPTE, UN SEMOIR POUR L'IRRIGATION PAR SUBMERSION

En Egypte, un ingénieur a conçu un semoir permettant de semer des céréales dans les champs irrigués par submersion. Lors des crues du Nil, l'eau est utilisée pour irriguer les champs. Les techniques traditionnelles provoque un gaspillage d'eau. Ce semoir permet de tracer , tous les 4 rangs de semis, des rigoles assurant une meilleure répartition de l'eau dans le champs. Un tel engin serait très utile en Algérie où subsiste des zones avec irrigation par submersion (cas de la steppe avec l'épandage de crue).

 

MAROC, PRODUCTION LOCALE DE SUCRE

Regroupés autour de l'agro-industrie, dont la Comsumar.ma, des agriculteurs marocains produisent de la betterave à sucre. Certains d'entre eux possèdent une large expérience. Ils utilisent des semences monogermes, une fertilisation adaptée et le désherbage chimique. Ce type de semences permet d'éviter la laborieuse opération manuelle de démarriage. La mécanisation de la récolte permet de réduire le recours à la main d'oeuvre.

 

FAVORISER LES ECHANGES ENTRE AGRONOMES

Comment favoriser les échanges d'expériences entre ingénieurs des pays arabes ? Certes, il y a les rencontres entre personnes des différents pays. Mais internet offre de larges perspectives. On pourrait penser à un site internet traitant des réussites dans ces différents pays. Un forum pourrait permettre des échanges entre personnes. Par ailleurs, il s'agit de valoriser les expériences des différents organismes de développement agricole intervenant dans ces pays.

UTILISATION DU GLYPHOSATE EN ALGERIE.

Lire notre entretien relatif au glyphosate dans le dossier réalisé par le quotidien Liberté.

L'utilisation du glyphosate en Algérie.
En Algérie, sur grandes cultures, le glyphosate n'est pas utilisé de la même façon qu'en Argentine ou Australie (date et dose). Les doses utilisées sont beaucoup plus faibles en Algérie. Un dossier sur la question. A suivre...
BrochureDeshGlyphosate.pdf
Document Adobe Acrobat [485.0 KB]

RECOLTE MECANIQUE DES OLIVES

Les peignes-vibreurs sont très intéressants. J'en ai utilisé un durant toute la semaine. C'est un véritable plaisir pour récolter les olives. Il existe des modèles avec batteries portatives. Mais une simple batterie de voiture suffit. On peut aussi utiliser un petit groupe électrogène. Il faut mettre de larges filets sous les arbres. Pour en acheter à l'étranger vous pouvez contacter  

Michel-equipement.fr.

Nimes : 04.66.27.45.29

Alès : 04.66.52.52.07

ou cliquez ici.

UN AGRONOME SUR LES ONDES

18.10.2017

Un agronome qui passe sur une émission de grande écoute, cela fait plaisir. Un grand bravo à notre collègue. Certes le temps de l'émission était court, mais nous aurions aimé plus de chiffres percutant dans sa démonstration (exemple besoins en eau d'un maïs comparés à celui de l'orge).

 

Al Hamdoulah, la journaliste s'est un peu renseignée sur le sujet (je fait référence à la nano-irrigation testée au Maroc. Voir sur youtube).

 

A 13:10, l'invité parle de l'impossibilité de considérer l'Algérie comme un pays céréalier et producteur de légumes secs. Cette affirmation est à nuancer. L'auto-suffisance n'est pas possible pour tous les produits de première nécessité. Mais l'invité méconnait les extraordinaires possibilités des nouvelles techniques d'arido-culture mise en oeuvre, notamment par les Australiens. Ceux-ci développent la technique dite du non-labour avec semis direct et mènent une lutte sans merci contre les mauvaises herbes dans les cultures. Quant aux engrais, ils sont localisés près de la semence afin de favoriser leur absorption même en conditions réduites d'humidité. Les semences de blé sont semées dans un sillon qui joue le rôle d'impluvium. L'eau de la moindre averse est ainsi collectée vers la semence et l'engrais. Actuellement, l'Algérie tarde à produire ce type de semoirs.

 

A 13:24, l'invité méconnait les possibilités d'intensification des cultures de légumes secs. La tradition locale est de semer pois-chiche et lentilles à la sortie de l'hiver afin d'avoir moins de levées de mauvaises herbes dans le champs. Les techniques nouvelles de semis précoce en semis direct entre les chaumes de blé et avec désherbage chimique à la trifluralin permettent de très nettes améliorations des rendements. Des techniciens et agriculteurs appliquent déjà cette nouvelle méthode. La question est donc de la généraliser. En Algérie, nous sommes autant pénalisés par nos ingénieurs qui restent dans leur bureau climatisé (sans même prendre la peine de publier sur internet des notes techniques de vulgarisation) que par le manque d'eau.

 

A 18:23 Les propos de l'invité à propos de la salinité font froid dans le dos. Il faut savoir que dans le sud, certains pivots doivent être déplacés tous les 5-6 années car le sol est devenu stérile à cause du sel apporté par l'irrigation. Attention à ne pas banaliser le risque destructeur de la salinisation des sols agricoles, véritable fléau. Fléau largement dénoncés par les plus illustres pédologues de l'INA .

 

A 19:23 la journaliste parle du développement de l'agriculture dans le sud et notamment à Tamanrasset. Ce développement devrait être accompagné d'un contrôle plus strict des frontières. Jeune-Afrique révèle dans un article en ligne (Au Mali, la guerre de la farine fait rage) que les minoteries du Mali fonctionnent pour la plupart avec du blé venu d'Algérie. Une étude universitaire "Bilan spatialisé de la mise en valeur agricole au Sahara Algérien" disponible sur internet révèle le même phénomène.

PEUT-ON SEMER DU BLE AVANT LES PLUIES?

Djamel BELAID 18.10.2017

 

En Algérie, le manque de pluie automnale pousse les agriculteurs à repousser leurs semis de céréales. Selon les variétés considérées, cela peut se répercuter négativement sur les rendements. Peut-on semer avant les pluies ?

 

ASSURER UNE HUMIDITE A LA JEUNE POUSSE DE BLE

Les agriculteurs craignent les pluies suivies de périodes sèches. En effet, des pluies précoces permettent la germination-levée du blé ou de l'orge mais si survient une période sèche la jeune plantule peut se dessécher. La solution passe par l'emploi d'outils à dents. Ils permettent de mieux préserver l'humidité du sol.

 

METTRE EN PLACE UN IMPLUVIUM AU DESSUS DE LA SEMENCE

Une technique australienne développée en Syrie et en Irak consiste à semer avec un semoir à dent. Les dents créent des sillons dans lesquels sont semés les graines. Après le passage du semoir un aspect de « tôle ondulé » peut être visible sur la parcelle. Dès la moindre averse, l'eau de pluie est concentrée par le sillon vers la semence. Celle-ci reçoit donc un volume double d'eau. La formation du sillon peut être améliorée par le passage de roues plombeuses accrochées derrière chaque dent.

 

SEMER PLUS PROFOND

Semer avant les pluies exige de semer plus profond. Les semences peuvent ainsi mieux bénéficier de d'humidité. Cependant, des travaux australiens montrent qu'une telle approche exige d'utiliser avant tout des variétés de blé à long coléoptile. En effet, ces variétés donnent la même quantité de talles que les variétés semées à 3 cm de profondeur. A notre connaissance, ce paramètre n'est pas renseigné sur les variétés de céréales proposés par les CCLS.

 

LUTTER CONTRE LES RAVAGEURS

Semer avant les pluies implique un séjour plus long de la semence dans le sol. Aussi, il s'agit de protéger ces semences contre les maladies et les ravageurs. On assurera donc un traitement fongicide et insecticide adéquat. Un roulage après semis peut permettre une meilleur protection des semences ainsi qu'un meilleur contact sol-graine en cas de pluie.

 

TRAVAILLER LE SOL EN CONDITIONS SECHES

Semer avant les pluies implique de labourer ou de préparer le lit de semences en conditions sèches. Dans de nombreux cas (sol argileux), cela implique des efforts supplémentaires de traction et une surchauffe des tracteurs.

La solution consiste alors à éliminer le labour à la charrue et de le remplacer par un travail avec des outils à dents tel le chisel ou le semis direct. Le semis direct implique un travail du sol sur 4 à 8 cm de profondeur, un tel travail n'implique pas une surchauffe du matériel.

 

SEMER TARD, MAIS SEMER VITE

Pour les agriculteurs non convaincus par les semis avant les pluies, afin de limiter la perte de temps, la solution passe par l'emploi d'outils à dents (chisel) à la place du labour. Le gain de temps est appréciable. Ce type d'outils est disponible chez PMAT.

L'autre solution passe par le semis-direct sans labour dont la vitesse des chantiers est de 6 fois supérieur. Autre avantage, le fait de passer sur un sol non-labouré améliore la portance du tracteur et cela même après une pluie. En effet, le ressuyage est meilleur et permet un passage du tracteur juste après une pluie.

 

 

CEREALIERS, SEMEZ EN UN SEUL PASSAGE!

Semer en un seul passage permet de gagner du temps. Ce genre de semoir est intéressant. L'idéal est de diviser la trémie en deux compartiments afin d'épandre l'engrais en même temps.

ALIMENTS DU BETAIL EN ALGERIE, UNE GABEGIE SANS NOM.

16.10.2017

Face à l'explosion des importations de maïs et de soja, la solution passe, en partie, par la production locale de matière première et la substitution de protéines végétales aux protéines animale dont celle de la viande de poulet.

 

LE MAÎS, UNE SOLUTION DOUTEUSE

Mais croire que la production locale de maïs est la seule solution est une erreur. Cette culture est très gourmande en eau et à moins d'utiliser le goutte à goutte enterré, l'agriculture n'a pas les capacités de permettre une auto-suffisance en cette céréale.

 

INCORPORER 20% D'ORGE

Il est possible d'incorporer 20% d'orge (produite localement) à la place du maïs importé. Cela devrait être la norme pour tout aliment volaille. Parfois, selon les âges et le type de production, cette proportion peut être plus élevée.

 

PRODUIRE DES TRITICALES

Les triticales sont un autre type de céréales qui convient aux volailles. Elle est riche en protéines. Elle se cultive comme le blé. Contrairement au maïs, elle ne demande pas d'irrigation. La technique du semis direct peut permettre une intensification à faible coût de cette culture.

 

PRODUIRE DU COLZA

Les tourteaux de colza peuvent être incorporés en partie à l'aliment volaille. C'est un crime de ne pas pousser sa culture dans les zones climatiques qui lui conviennent.

 

Notons également les possibilités d'utiliser les sous-produits de l'industrie agro-alimentaire.

 

UTILISER L'AZOTE NON-PROTEIQUE

En France, le moindre agriculteur sait que pour réduire le coût des concentrés, il peut ajouter à la ration de ses vaches et moutons de l'azote non-protéique telle que l'urée. En Algérie, nous produisons cette substance. Mais il n'y a pratiquement pas de vulgarisation concernant l'urée. Il y a là un moyen d'économiser une partie des importations de tourteaux de soja.

 

CONSOMMER DES STEAKS DE POIS CHICHE

Lentilles, pois chiche, soja et céréales peuvent permettre de produire des steaks de viande végétale. Il serait bon de s'inspirer de la technologie mise au point par des firmes étrangères telles SojaSun.fr.

 

LA RESPONSABILITE DES IMPORTATEURS

Les pouvoirs publics devraient imposer un cahier des charges précis aux importateur. Tout importateur de maïs et soja devrait avoir obligation de soutenir la production locale de céréales et graines entrant dans la composition de l'aliment du bétail. La situation actuelle est un non-sens économique. Il est temps qu'un cahier des charges soit défini avec les importateurs. Ils doivent s'investir dans la formation des petits fabricants d'aliments du bétail (certains mélangent n'importe quoi) et dans la formation des éleveurs. En steppe, ces éleveurs sont laissés dans leur ignorance. Beaucoup ne jurent que par l'orge alors que cette céréale doit être complétée par une source d'azote dans les rations.

 

L'ONAB, FIN DE L'IMMOBILISME?

Dans le domaine des compléments minéraux vitaminés, on ne peut que se féliciter de l'accord passé par l'ONAB avec un partenaire français. Mais on peut se demander les raisons d'un tel retard. Il y a 40 ans que l'Algérie a les moyens techniques et humains pour mélanger sel de cuisine, calcium, phosphate, oligo-éléments et vitamines et fabriquer des CMV locaux. Sinon, cela sert à quoi d'ouvrir des universités et de former des spécialistes?

 

Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

 

VACHES LAITIERES : DONNEZ JUSQU'A 150 Gr D'UREE DANS LA RATION

11.10.2017

 

Alors que de nombreuses régions d'élevage laitier manquent de fourrages, il est important de rappeler les possibilités locales de complémentation azotée. En situation de manque de fourrages verts riches en azote, il est possible d'administrer de l'urée aux vaches laitières. L'urée est un engrais azoté fabriqué en Algérie et largement disponible.

 

PRINCIPES D'UTILISATION

-ne pas utiliser sur de jeunes animaux ou des animaux malades,

-habituer progressivement les animaux en augmentant tout doucement les doses,

-fractionner les apports d'urée,

-« en pratique, on limitera les apports à 30 g/100 kg de poids vif, soit 180 à 200 g par vache et par jour » (voir le lien ci-dessous de la chambre d'agriculture des Landes),

-associer obligatoirement l'urée à un aliment riche en énergie comme de l'orge ou du maïs ensilage (pour 500 gr d'orge en grain, apporter 20 gr d'urée),

-on peut donner de l'urée mélangé à de l'ensilage de maïs,

-en cas d'intoxication, faire boire à l'animal un mélange d'eau et de vinaigre,

-l'urée peut servir également à enrichir la paille et le fourrage de vesce-avoine en azote (diluer 5 kg d'urée dans 50 litres d'eau pour arroser 100 kg de paille ou de foin, mettre une bâche plastique et laisser 3 à 4 semaines).

Rappelons également que les grignons d'olives peuvent servir également d'aliments du bétail et remplacer en partie les concentrés.

 

Liens: de nombreux lressources existent sur internet (taper les mots clés correspondant):

-exemples de rations Urée alimentaire

 

 

SECHERESSE A BOUIRA, OLIVIERS EN PERIL

9.10.2017

Afin d'illustrer son article sur la sécheresse qui à Bouira « menace des milliers d’oliviers » Omar Arbane, journaliste à El-Watan publie dans l'édition du 5.10.2017 une photo alarmante. C'est celle d'oliviers aux feuilles jaunies par la sécheresse. S'agit-il d'une photo prise à Bouira ou d'une photo récupérée sur internet et venant d'autres lieux?

 

Tout pense à croire qu'il s'agit d'une photo prise à Bouira. Habituellement les feuilles des oliviers ne jaunissent pas avec l'automne. Ce jaunissement est donc très inquiétant. Comme le note avec justesse Omar Arbane, c'est le signe d'un dépérissement pour cause de sécheresse.

 

UN DEPERISSEMENT VU AUSSI EN FRANCE

Cette année, ce phénomène ne concerne pas seulement l'Algérie. En France, près d'Alès, plusieurs oléiculteurs font remarquer qu'à ce jours, il n'y a pas eu de pluies significatives après l'été. Alors que septembre est synonyme de « Gardonades », c'est à dire de grosses chutes de pluies accompagnées de crues sur la rivière Gardon, cet automne est marqué par une poursuite de la sécheresse estivale.

Toujours près d'Alès, un responsable de coopérative oléicole âgé de 75 ans note qu'il n'a jamais vu cela. La récolte des olives pourra avoir lieu dès la Toussaint alors que traditionnellement les olives ne sont mures qu'après. Cette année, dans la région nombre d'oliveraies avaient des fruits ridés par le manque d'eau. Et les agriculteurs qui en avaient les moyens ont procédé à l'irrigation des oliviers. D'autres ont mobilisé des moyens de fortune pour apporter un peu d'eau aux arbres. Telle cette petite exploitation où le pulvérisateur a servi de citerne d'eau pour apporter 50 litres d'eau à chaque arbre.

 

QUE FAIRE CONTRE LES COUPS DE SEC

Cette situation est préoccupante. Certains arbres risquent de ne pas survivre à ce coup de sec. L'immédiat est de tenter de les sauver en assurant une irrigation d'appoint par des moyens de fortune. Les pluies automnales ensuite permettront le retour à la normale.

Pour les campagnes agricoles futures il s'agit de développer l'irrigation par goutte à goutte. Dans le cas des vieilles plantations sans trop de moyens, il s'agit de développer différentes mesures permettant de valoriser les pluies.

Afin de favoriser la transpiration d'eau par le feuillage, il s'agit de réaliser une taille adaptée. Combien de fois, il est laissé sur des arbres des branches dites « gourmands ». Celle-ci produisent des feuilles au détriment des fruits. Il s'agit de leur faire une chasse féroce. De telles branches appauvrissent l'arbre.

Dans les sols en pente, il s'agit de confectionner des cuvettes en demi-lune afin de retenir les eaux de pluie auprès du pied de l'arbre.

 

APPEL AUX URBAINS

Lorsque l'on détient des oliviers dans la famille, il est intéressant d'aller voir comment sont menés ces arbres par les « aînés ». Nous conseillons vivement à chacun d'aller sur les terres familiales aux moments clé : taille au printemps, irrigation en été et bien sûr récolte à la fin de l'automne. Des interventions ponctuelles à des moments clé de l'année peuvent permettre de rendre rentable une vielle oliveraie auparavant menée de façon traditionnelle.

 

REDUCTION DES COUTS ET VALEUR AJOUTEE

Actuellement, nombre d'oliveraies sont handicapées par le coût de la main d'oeuvre. Face à cela plusieurs techniques sont possibles. Dans le sud de la France, il existe des oliveraies de 1000 arbres uniquement travaillés par un couple mari et femme.

C'est dire combien de solutions organisationnelles et techniques existent afin de valoriser le potentiel d'une exploitation. Nous en voyons deux principalement.

L'une des premières actions concerne la hauteur des arbres. Celle-ci ne doit pas dépasser les 2,5 mètres de haut. Il faut rabattre les charpentières et les gourmands qui grimpent vers le ciel. C'est à cette seule condition qu'il est possible de récolter plus vite. La main d'oeuvre ne doit pas avoir à grimper sur les branches ou à utiliser des échelles. Ce sont les branches qui doivent être à disposition du personnel de récolte et non pas l'inverse. L'utilisation de peigne mécaniques permet également d'augmenter la productivité.

La seconde concerne la trituration des olives au moulin. Tout doit être fait afin de réaliser une trituration d'olives fraîchement récoltées et sans feuilles. Cela afin de commercialiser une huile de bonne qualité à des prix supérieurs dans un réseau de commercialisation avec le moins d'intermédiaire possible. En Algérie, et à l'étranger, la demande est telle, qu'il est possible de valoriser l'huile de qualité.

 

Retrouver une bonne rentabilité à une oliveraie permet d'augmenter les salaires de la main d'oeuvre et donc de résoudre la question des pointes de main d'oeuvre lors de la récolte. Il incombe également aux pouvoirs publics d'assurer un soutien adapté à la filière oléicole. Celle-ci permettant de compenser l'importation d'huiles étrangères.

 

Photo ci-dessous. LE SEMIS DIRECT AVEC SEMOIR A DENTS PERMET DE FORMER DES SILLONS COLLECTEURS D'EAU DE PLUIE.

DEBAT SUR LE GLYPHOSATE, SOMMES-NOUS CONCERNES?

13.10.2017

Ce matin la radio France-Inter a consacré une partie de sa matinale à la question du glyphosate. Il s'agit de cet herbicide soupçonné d'être cancérigène. Des associations de consommateurs demandent sont interdiction alors que les syndicats agricoles ont déjà manifesté pour demander son maintien. En Algérie, sommes-nous concernés par ce débat?

 

SUR LA NOCIVITE DU GLYPHOSATE

Concernant la prétendue nocivité du glyphosate les études réalisées sont contradictoires. Un organisme scientifique a mis cet herbicide sur le même niveau de dangerosité que la charcuterie. Bref, actuellement, il n'y a pas consensus.

 

GLYPHOSATE, UN PRODUIT MONSANTO

Si les écologistes français ont en ligne de mire le glyphosate, c'est avant tout à cause de sa maison mère : Monsanto. En effet, bien que tombé dans le domaine publique et fabriqué massivement en Chine ou en Australie, le glyphosate traîne la sale réputation de Monsanto. Celle-ci est en effet à l'origine des fameuses semences OGM « Terminator » vendues aux agriculteurs indhous. Ces semences produisent des graines commestibles, mais elles sont stériles. L'année suivante, les agriculteurs ne peuvent pas les replanter et sont donc obligés d'en racheter à la multi-nationale. Face aux protestations, la multi-nationale a abandonné l'idée de commercialiser les semences Terminator.

 

Mais, afin d'obliger les agriculteurs a racheter chaque année des semences OGM et le glyphosate qui permet de désherber ces variétés résistanTes à cette molécule, la multi-nationale a encouragé la délation entre agriculteurs. Ainsi, aux USA, des agriculteurs ayant gardé une partie de leur récolte issue de semences OGM Monsanto, pour les re-semer l'année suivante ont parfois été dénoncé par des voisins et poursuivis en justice.

 

Enfin, lors de la guerre du Vietnam, ce genre d'herbicide a été utilisé par les USA comme défoliants. C'est dire la triste réputation que traîne le glyphosate.

 

LES OGM INTERDITS EN FRANCE ET EN ALGERIE

La France et l'Algérie n'autorisent pas l'utilisation en agriculture d'OGM. Ce n'est pas le cas de pays grands exportateurs de céréales et soja tels les USA, le Canada, l'Argentine, le Brésil, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande.

 

LES DYSFONCTIONNEMENTS DU BINOME OGM-GLYPHOSATE

Les premières années, les cultures OGM possédant une résistance au glyphosate permettent un désherbage très efficace. La pulvérisation de l'herbicide sur la culture détruit les mauvaises herbes à l'exception des plantes cultivées. Cependant, l'utilisation répétée de cette façon de procéder peut conduire à l'apparition de résistances. Certaines mauvaises herbes deviennent résistantes au glyphosate. Au lieu d'alterner d'autres cultures et d'autres méthodes de lutte, certains agriculteurs persistent dans la seule utilisation du binome OGM-GLYPHOSATE. De ce fait, les quelques mauvaises herbes résistantes se multiplient et deviennent envahissantes obligeant l'agriculteur à repasser plusieurs fois dans son champs avec des doses doubles ou triples. Dans ces cas là, il y a un surdosage des quantités de glyphosate et donc d'éventuels risques sanitaires pour les populations limitrophes des champs et les consommateurs.

 

Mme ROBIN, EN UN COMBAT DOUTEUX...

Il y a dix ans, en France, excédée par l'attitude de la multi-nationale sur le dossier des semences, une journaliste s'est intéressée aux semences OGM de Monsanto. Elle édité un livre et a produit un film « Le monde selon Monsanto » qui a connu une large diffusion.

 

MONSANTO COMME FOND DE COMMERCE

Ce matin, cette journaliste était l'invité de France-Inter et a mené un procès à charge contre Monsanto sans qu'une personne d'avis contraire ne soit invité. On notera ici le manque d'éthique journalistique de la chaîne en question.

 

Si le combat de Mme ROBIN est noble, il se doit de se baser sur des éléments objectifs et non pas cultiver les peurs des consommateurs face à certains excès de l'agro-chimie. Sinon son combat s'apparente plus à un fonds de commerce lui permettant d'exister sur la scène médiatique.

 

LE GLYPHOSATE, PIERRE ANGULAIRE DE L'AGRICULTURE DE CONSERVATION

Ce débat franco-français nous concerne en Algérie. Pourquoi ? Car pour remplacer la pratique du labour qui favorise l'érosion des terres agricoles (jusqu'à 4 tonnes de terre emportée par hectare et par an), il nous faut désherber le sol avant semis. Or, pour le moment, le glyphosate est un herbicide irremplaçable.

Certes, à l'automne, en zone semi-aride, les mauvaises herbes sont moins problématique qu'en Europe où les pluies estivales permettent des repousses de mauvaises herbes dès la mi-juillet.

 

PRODUIRE DES BINEUSES EN ALGERIE

En Algérie, pour sortir de la spirale des importations agricoles, herbicides et autres produits phytosanitaires sont des outils indispensables. Il faut savoir qu'un champ de blé non désherbé voit automatiquement son rendement amputé de 50%. En effet, l'humidité du sol et les engrais apportés par l'agriculteur profitent autant à la culture qu'aux mauvaises herbes.

Mais, parallèlement à l'utilisation des herbicides, il s'agit de vulgariser et d'intensifier la production de bineuses et autres outils de désherbage mécanique telles les herses étrilles et houes rotatives développées en Europe par l'agriculture bio. Par ailleurs, en situation extensive et en présence d'un élevage de mouton sur l'exploitation, le pâturage des céréales en hiver permet de réduire les mauvaises herbes.

 

GLYPHOSATE, L'ALLIE DE L'AGRICULTEUR ALGERIEN

Mais en attendant ces solutions, le glyphosate restera l'allié des agriculteurs contre les mauvaises herbes et l'allié des consommateurs pour une meilleure autosuffisance alimentaire. Espérons que les autorités du pays sauront séparer l'ivraie du bon grain et ne se laisseront pas parasiter par les débats de bo-bo parisiens.

 

 

 

REDUIRE LA FACTURE DES IMPORTATIONS, YES WE CAN !

1.10.2017 Djamel BELAID

L'APS annonce une nouvelle augmentation des importations alimentaires durant les mois passés. Afin de réduire la facture de ces produits alimentaires, différentes stratégies sont actuellement utilisées en Algérie. Avec, notamment, l'irrigation des cultures, la lutte contre la contrebande aux frontières*. Souvent, l'irrigation est présentée comme étant la panacée. Or, quand on considère la concurrence pour l'eau entre d'une part les besoins de l'agriculture et d'autre part ceux liés à l'approvisionnement des villes et du secteur industriel (voir ceux d'El-Hadjar), il apparaît vite qu'en Algérie, la culture en sec ne doit pas être négligée. D'autant plus que les techniques d'arido-culture qui nous viennent d'Australie – pays aussi sec que le nôtre – laissent entrevoir des réserves de productivité.

 

MIEUX VALORISER LA PERIODE HUMIDE

Il s'agit donc de valoriser la période des pluies qui s'étend, en moyenne, de la fin septembre à juin. Concernant les grandes cultures (céréales, légumes secs, fourrages, …) cela implique, selon les espèces et variétés cultivées, de semer tôt afin de bénéficier des premières pluies. Or, ce n'est pas ce qu'on observe dans la pratique. Alors que les blés doivent tous être semés avant la mi-novembre, il n'est pas rare de voir les semis s'éterniser jusqu'en décembre. Or, selon les cas, les cultures perdent en moyenne 1 quintal/hectare pour une semaine de retard sur la date optimale de semis.

Concernant les légumes secs, par faute de non-maîtrise du désherbage, les agriculteurs ont pris l'habitude de semer lentilles et pois-chiche en février au lieu de décembre.

 

PLUS DE TRACTEURS, MAIS MOINS DE CHARRUES

Afin de faire face aux besoins, le parc national de tracteurs a été régulièrement revu à la hausse. Mais derrière les tracteurs on continue d'atteler de lourdes charrues. Leur vitesse de travail est désespérément lente (seulement 2 hectares/jour). Or, dès les années 50-60, dans les régions semi- arides des USA, Canada, Argentine et Australie, il est apparu que le labour est plus un mal qu'un bien. Du fait de l'érosion, il peut provoquer une perte de 9 tonnes de terre/hectare/an. Mais en plus, le labour coûte cher en carburant et en usure des tracteurs. Mais surtout le labour et les opérations qui suivent demandent beaucoup de temps. Ainsi, après le labour, il faut réduire la taille des mottes de terre pour créer un « lit de semences », ce qui nécessite de nombreux passages de tracteur.

Certaines grosses exploitations privées de la région de Constantine ont vite compris la situation. Elles ont abandonné le labour et se sont équipées en semoirs pour semis direct. Ainsi, outre une réduction de 40% des coûts de mécanisation, la vitesse des chantiers de semis s'est multipliée par 6. Et cela, sans que le rendement en souffre.

 

ABSENCE DE STRATEGIE AU MADR

Face à ce progrès agronomique que constitue l'abandon du labour et son remplacement par la technique dite du « semis direct », on aurait pu penser que les services agricoles concernés se soient mobilisés. Or, sur le terrain, il n'en est rien ; ou presque... Cela est d'autant plus désespérant, que cette technique permet une meilleure économie de l'humidité du sol et est donc bien adaptée à nos conditions semi-arides. Notons au passage que les semoirs pour semis direct possédant des dents laissent sur le sol des sillons juste au dessus de l'emplacement des semences. Avantage, dès la moindre averse, l'eau de pluie est concentrée vers la jeune plantule. Celle-ci craint moins d'éventuelles courtes sécheresse automnale et absorbe mieux l'engrais alors dissout par une meilleure humidité du sol.

 

Actuellement, le semis direct n'est connu que d'une poignée d'agriculteurs et de techniciens qui se battent afin de mieux le faire connaître. Il faut dire qu'il faut vaincre la réticence des fellahs habitués aux labours. Le labour est souvent inconsciemment assimilé à une fécondation de la terre et donc représente une symbolique forte chez l'agriculteur. Par ailleurs, cette technique nécessite des semoirs adaptés. Il faut donc les importer ou les produire sur place – cela est possible car il ne s'agit pas d'une technologie trop sophistiquée. Enfin, l'abandon du labour nécessite l'emploi de désherbants, ce qui est loin d'être le cas dans nombre de nos exploitations.

 

MADR, UN RETARD INEXCUSABLE

S'il existe des freins réels au développement d'une nouvelle technique, on peut noter que les services agricoles et ceux du machinisme agricole n'ont pas fourni tous les efforts attendus au vu du montant faramineux des importations de céréales et légumes secs.

Ainsi, le groupe PMAT commercialise de nouvelles moissonneuses-batteuses (Sampo), mais le même effort qualitatif n'a pas été fourni concernant la production de semoirs low-cost permettant de se passer du labour. Certes, l'unité CMA-SOLA de Sdi Bel-Abbès a bien mis au point un prototype de semoir (Boudour SD-3115-C), mais les essais traînent en longueur. De ce fait, cet engin primordial n'est pas disponible en masse sur le marché. Osons une comparaison. Le semoir SD-3115-C est à l'agriculture ce qu'est l'hélicoptère russe Kamov Ka-52 Alligator à la lutte contre les blindés et ouvrages au sol.

 

OAIC, RATTAGE EN MATIERE DE SEMIS DIRECT

L'OAIC mène un travail exemplaire pour augmenter la production de céréales. En témoignent l'amélioration de la production de semences certifiées, l'aide à l'irrigation ou la mise à la disponibilité des fellahs plus de moyens de récolte. Mais en matière de semis direct, cet office reste en retard sur un dossier qui constitue « la mère des batailles ». On peut même parler de rattage concernant ce dossier. Rappelons, que face à l'aggravation du réchauffement climatique, il devient primordial que les fellahs puissent semer dans la « fenêtre de tir » que constitue le mois d'octobre et la première quinzaine de novembre. Dès 2012, l'OAIC a passé commande de 24 gros semoirs SOLA (Espagne) afin d'équiper les unités moto-culture des CCLS de l'intérieur du pays. Il s'est avéré que ces semoirs portés et non pas tirés, étaient trop lourds pour les tracteurs disponibles au niveau des CCLS. Pire, alors que ce type de semoir doit pouvoir semer et en même temps épandre de l'engrais, l'OAIC a commandé des semoirs qui ne permettent que le semis. C'est donc réduire l'intérêt de la technique. Cela est d'autant plus tragique en phase de vulgarisation d'une nouvelle technique. On peut s'étonner de cette erreur de la part d'un office qui emploie 400 ingénieurs agronomes.

 

L'AIDE REMARQUABLE DE L'AUSTRALIE A L'ALGERIE

En cette période de réduction des moyens financiers du pays, que faire afin de faire avancer ce dossier primordial? Aux médias d'aller enquêter sur le terrain. Aux étudiants et chercheurs en agronomie de s'emparer de ce thème.

Il revient à chaque cadre régional du MADR de faire connaître cette technique qui permet de semer plus vite et moins cher. Quant aux hauts responsables du MADR, à eux de réunir tous les moyens afin de faire démarrer le plus rapidement possible une production locale. De nombreuses entreprises locales de matériel agricole, telle TIRSAM et d'autres, possèdent des moyens modernes de découpe et de soudure de l'acier. Des organismes tels l'ITGC et l'unité CMA-SOLA de Sidi Bel-Abbès maîtrisent la technologie nécessaire. Notons également que, dans le cadre d'accords de coopération, l'universitaire australien Jacky Desbiolles**, expert de renommée mondiale, ne ménage pas ses efforts pour opérer un transfert de technologie vers l'Algérie. Lors de sa dernière visite en Algérie, cet expert a expliqué à différents cadres du MADR, de CMA et aux constructeurs privés tous les plans pour une production locale de semoirs.

 

MISER SUR DES INITIATIVES A LA BASE ?

Il revient également à chaque céréalier de se renseigner sur cette technique. Des concessionnaires importent de Turquie, du Pakistan et de Chine ce type de semoirs. Certains artisans soudeurs essayent d'en fabriquer. Signalons qu'entre 2006 et 2011, 7 ateliers syriens ont produit 92 semoirs. Le Maroc s'est déjà lancé dans une production locale. En Tunisie, cela est en cours. Plus loin de nous, la Syrie, l'Irak, la Jordanie et l'Iran ont lancé la production locale de ce type d'engins.

 

En Irak, face aux difficultés d'importations, dans un premier temps, de nombreux céréaliers ont choisi de s'adresser à des artisans locaux qui ont construit des kits permettant de transformer les semoirs conventionnels en semoirs pour semis direct.

 

A noter, que les céréaliers souhaitant abandonner la charrue mais n'ayant pas de semoir pour semis direct peuvent se tourner vers des outils tel le « chisel » qui permet également de semer plus vite et à moindre coût tout en obtenant de bons rendements.

 

SEMIS DIRECT, LA MERE DES BATAILLES

Le développement agricole nécessite de réunir de nombreuses conditions (irrigation, organisation des producteurs en coopératives, statut du fermage, soutien aux prix à la production, ...). En la matière, il n'existe pas de baguette magique. Certes, la mise à disposition d'un maximum de semoirs pour semis direct (les estimations sont de l'ordre de plusieurs centaines d'exemplaires) ne résoudra pas tous les problèmes. Mais, il s'agit là d'un passage obligé au développement des cultures non-irriguées. Nous ne pouvons plus nous permettre d'entendre l'habituelle litanie du manque de pluie ou de leur irrégularité. Les travaux australiens ont montré qu'il est possible de produire du blé non-irrigué avec seulement 300 mm de pluie. Quant un responsable local utilise cette excuse, il est nécessaire de lui demander ce qu'il a fait localement afin de faire connaître les nouvelles techniques d'arido-culture dont le semis direct. Sinon, c'est « essayer de vouloir cacher le soleil avec un tamis » comme le dit ce dicton populaire.

 

REUSSIR LA CAMPAGNE 2017

Cette année, dans de nombreuses régions du pays, les pluies automnales sont au rendez-vous. Il s'agit donc de mobiliser tous les moyens matériels afin de permettre aux céréaliers de semer tôt et à moindre coût. Semer tôt permet également de réaliser un désherbage d'automne. Trop souvent nous désherbons trop tardivement nos blés. Cela handicape irrémédiablement le rendement. En climat semi-aride, toute concurrence des mauvaises herbes pour l'eau doit être éliminée le plus tôt possible.

 

Chacun l'aura donc constaté. De part ses nombreux avantages (semer plus vite et moins cher, économiser l'eau du sol) et les cultures concernées (blé dur, blé tendre, orge, pois-chiche, lentille, fourrages), le semis direct représente la « mère des batailles ». Au moment où le montant des importations alimentaires connaissent une augmentation soutenue, à chaque responsable agricole de prendre ses responsabilités.

 

Notes :

(*) Voir l'article d'Amadou Oury Diallo, « Au Mali, la guerre de la farine fait rage ». Jeune-Afrique du 29 octobre 2015. L'auteur partle des farines de contrebande « qui entrent sur le territoire malien via ses frontières du Nord (en provenance d’Algérie) et de l’Ouest (de Mauritanie). Si Bamako est affecté, les grandes villes de l’intérieur du pays comme Mopti, Kayes, Nioro, Kita le sont davantage, si bien que la farine produite dans la capitale n’y est plus commercialisée ! ».

(**) Cet homme est un véritable ami de l'Algérie. Notre pays s’honorerait de lui accorder la reconnaissance de la Nation prévue dans ces cas là.

 

AGRICULTEURS, PROFITEZ DES ORAGES, SEMEZ VOS FOURRAGES !

22.09.2017

L'Office National de météorologie annonce « Des pluies orageuses accompagnées parfois de rafales de vent affecteront à partir de vendredi à 18h jusqu’à samedi à 12h trois wilayas du sud du pays. Les wilayas concernées sont : Adrar, le nord de Tamanrasset et le sud de Ghardaïa. Les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 30 mm ».

 

- 1 - SEMEZ DE L'ORGE EN VERT ET DU COLZA!

Pour les agriculteurs c'est l'occasion de semer des fourrages d'automne. Une tactique est de semer en sec en espérant des orages (ils arrivent). Bravo à ceux qui auront adopté cette stratégie. Pour les autres rien n'est perdu. Semez de l'orge en vert « g'sill » ou mieux encore du colza que l'on fera ensuite pâturer par les moutons et bovins. Le colza a la particularité de pousser très vite. Cette année, la station ITGC de Sétif a procédé à des essais. Il est à espérer que des semences soient disponibles. Sinon, commandez à l'étranger des semences non-OGM de colza fourrager.

 

- 2 - SEMER EN SEMIS DIRECT

Le travail du sol au cover-crop dessèche le sol. Aussi, l'idéal est de semer vos fourrages avec un semoir pour semis direct. Son travail ne dessèche pas le sol. Votre culture profitera ainsi de toute l'humidité du sol. Si vous n'avez pas de semoir pour semis direct, essayez de transformer un semoir conventionnel ou utilisez un outil à dent tel le chisel. Dans un pays aussi sec que l'Australie, la plupart des céréaliers utilisent cette technique du semis-direct. En prévision des orages de fin d'été, les plus malins gardent toujours quelques sacs de semences pour le fourrage de leurs animaux. Certains sèment même du sorgho juste après un orage et profite de l'humidité du sol.

 

- 3 - FAVORISER L'INFILTRATION DE L'EAU

Il ne faut pas laisser cette eau ruisseler et se perdre dans les chotts. Il faut l'aider à s'infiltrer pour qu'elle alimente vos puits. Créez des obstacles au ruissellement. Sur les oueds, créez des « sed » de dérivation afin que l'eau s'étale sur vos champs. Quand vous semez, semez avec un semoir à dent. Ceux pour semis direct munis de roues plombeuses forment un sillon. La graine et l'engrais sont semés dans le sillon qui collecte l'eau de pluie dès la moindre averse. Semez malin...

 

 

INFLATION A DEUX CHIFFRES, MISEZ SUR LE JARDINAGE

 

Djamel BELAID 22.07.2017

Selon un ancien ministre des finances, le recours à la planche à billet risque de provoquer en Algérie une inflation à deux chiffres et plus. C'est carrément un scénario à la vénézuelliene qui nous est ainsi annoncé. Il est à espérer une remontée rapide du cours du pétrole. Sinon, il ne reste plus qu'à miser sur le jardinage pour réduire vos dépenses alimentaires.

 

PLANTER DES LEGUMES

Si vous avez un bout de jardin, planter des légumes est la chose la plus facile à faire. Le retour sur investissement est rapide. Pas la peine de cultiver un grand espace. Ne soyez pas trop ambitieux, car le jardinage exige un fort investissement en temps. Notamment pour le désherbage. Un conseil, selon la saison, commencez par des courgettes ou des fèves. C'est le plus facile. Même chose pour les tomates et les pommes de terre. Sauf que les pommes de terre exigent beaucoup de place.

Une autre astuce, procurez vous une bâche en plastique transparente et quelques tiges en fer. Formez des arceaux, recouvrez les du film plastique pour créer des tunnels sous lesquels vous cultiverez vos légumes lorsque les températures sont basses. Remarquez que c'est à ce moment là que les prix sont les plus élevés et donc que votre production aura le plus de valeur . Pour arroser, récupérez l'eau de votre cuisine. Il existe des dispositifs simples pour épurer l'eau de la salle de bain et l'utiliser pour l'irrigation du potager. Il est intéressant de récupérer l'eau de pluie en faisant arriver le tuyau de votre gouttière dans un réservoir (fut en plastique).

 

PAS DE JARDIN ? PLANTEZ DANS DES BACS !

Lorsque l'on dispose d'un balcon, d'une terrasse ou d'une cour, il est possible de cultiver dans des bacs. Avec des palettes, confectionner un bac en bois et remplissez le de terre et de terreau horticole que vous pouvez fabriquer en faisant un compost avec vos épluchures de fruits et de légumes. Sachez que 4 pieds de courgettes peuvent produire la consommation d'une famille moyenne pour toute une saison. Quant aux salades, la variété « feuille de chêne » se récolte en enlevant feuilles par feuilles, ce que ne l'empêche pas de pousser. Puis ce n'est pas la surface qui compte mais l'intensification poussée de vos culture. Ainsi, un bac avec une bonne dose de terreau, arrosé régulièrement et disposant d'une ombrière (couverture de roseaux pour réduire la brûlure du soleil) en été et d'une bâche plastique lorsque les températures sont basses peut produire énormément.

De tels bacs peuvent être disposés sous une petite serre en plastique à armature en bois et installés sur votre terrasse. Même par temps de pluie, une tasse de café, un petit poste et une heure de désherbage permet de retrouver sa sérénité après le boulot ou lorsque les enfants sont trop bruyants dans votre 3 pièces. Surtout si vous n'êtes pas accroc aux « moussalssalattes » ou aux « diminos ».

 

UN POTAGER AU BOULOT

Si vous n'avez pas de jardin, pourquoi ne pas installer un potager avec des collègues dans l'enceinte même de votre lieu de travail? Cette tradition a existé dans nombre de domaines auto-gérés lors des années soixante dix. Alors, jeune agronome affecté dans un ces domaines, personnellement, j'avais un petit lopin que je binais après les heures de travail. Pour les administrations et entreprises qui ont souvent de l'espace, ce principe serait à remettre à l'ordre du jour.

 

Dans les années 80, à l’Institut National Agronomique d’El Harrach, un point de vente permettait au personnel d’acheter des fruits et des légumes dont d’excellents « avocats ». Pour la petite histoire, personne ne savait que les avocats qui tombait au sol dans un coin de la cour étaient des fruits qui pouvaient se manger. Ils pourrissaient au sol jusqu'à ce que chacun se rende compte de l'un intérêt. Moralité, sur le littoral, l'avocatier est adapté au climat local.

 

UN BAC DANS MA RUE

Traditionnellement dans nombre de rues de l'intérieur du pays et notamment à l'Est, il est une tradition en été. Elle consiste à mettre une outre en peau de chèvre ou « guerba » pleine d'eau fraîche à la disposition des passants devant les commerces. Pourquoi ne pas poursuivre cette tradition en gérant un bac à légumes à même le trottoir ? Il s'agit du principe de « légumes pour tous » qui se développe à l'étranger. Selon le même principe, au pied d'un immeuble, il est possible de créer des potagers partagés. Les jardins publics municipaux devraient offrir quelques mètres carrés aux citoyens comme le font certains mairies d'arrondissements de la ville de Paris. Les jardiniers des squares de nos villes devraient proposer des cours de jardinage et de compostage des bio-déchets. Pour inciter les urbains à redécouvrir le jardinage, ils pourraient également vendre à prix coûtant « el-nekla », des pieds de tomates, courgettes, poivrons...

 

PLANTEZ DES ARBRES FRUITIERS

Planter des arbres fruitiers permet d'avoir une récolte abondante de fruits. Le fait de disposer d'un figuier par exemple, assure des desserts mais aussi la possibilité de sécher les fruits ou de faire des confitures. Sur le littoral, orangers, mandariniers et citronniers peuvent vous assurer une large production. Il existe des citronniers 4 saisons qui produisent toute l'année. A l'intérieur du pays, un pommier bien mené vous assurera une belle récolte.

Les arbres fruitiers tels la vigne ou le kiwi ne prennent pas de place au sol. Un trou dans le bitume d'un trottoir devant sa maison ou le ciment d'une cour suffit. Pour choisir qu'elle espèce et qu'elle variété planter dans votre région regardez ce qui se fait autour de vous ou demandez conseil à un pépiniériste.

 

REMETTRE EN CULTURE LE LOPIN DU GRAND-PERE

Comme beaucoup d'urbains, vous avez quelques hectares de terre appartenant à votre famille ou à celle de votre conjoint. Alors, c'est le moment de les remettre en culture. Si vous ne vous voyez par déménager dans un proche avenir pour offrir à vos enfants l'air pur de la campagne, commencez par planter des arbres fruitiers et des oliviers. Démarrez aussi un coin potager. Semées à la fin de l'hiver les fèves ne nécessitent pas d'arrosage. Les désherbages et binages peuvent être réalisés lors des week-end. Quant à la récolte, on peut l'étaler sur plusieurs semaines. Elle peut concerner les jeunes gousses, les grosses fèves ou les fèves une fois séchées sur pied.

Mais une telle opération peut-être l'occasion de penser à un retour futur à la terre pour ouvrir des gîtes touristiques et faire du fromage de chèvres.

 

ACHETER EN GROS FRUITS ET LEGUMES AVEC VOS VOISINS

Une solution peut être d'acheter en gros fruits et légumes chez un agriculteur. L'idéal est de se grouper entre membres d'une même famille ou entre voisins. Cela peut être le cas également entre membres d'un même service au boulot en profitant du déplacement régulier d'un véhicule de service. Afin de ne pas rester avec des invendus sur les bras, l'idéal est de se faire payer à l'avance (du moins en partie). Une fois que l'habitude est prise, on peut fidéliser l'agriculteur et les consommateurs et procéder à des « abonnements » avec livraison d'un couffin chaque semaine. On se dirige alors vers un système de type AMAP dont l'association TORBA.dz est l'initiateur en Algérie.

 

PARTICIPER A LA CUEILLETTE DES OLIVES

Un autre moyen consiste à récolter directement au champs. Cette technique est très développée à l'étranger et notamment en France. Les consommateurs ont directement accès aux parcelles de l'agriculteur. Ils récoltent les fruits et légumes dont ils ont besoin puis passent à la caisse. Un tel dispositif pourrait concerner la cueillette des olives. Cette récolte nécessite beaucoup de main d'oeuvre. Des agriculteurs pourraient faire appel aux consommateurs qui récolteraient les quantités d'olives qu'ils souhaitent acheter pour conserver dans des bocaux. Proposez-le aux oléiculteurs de votre région.

 

FAITES DES CONSERVES AU VINAIGRE

Dans les années soixante-soixante dix, les conserves dans le sel ou le vinaigre étaient très répandues au sein des familles. Nombre de ménagères préparaient des olives pour les conserver dans de grandes marmites en émail. Les olives étaient incisées à l'aide d'un couteau puis plongées dans de l'eau qui était renouvelée plusieurs fois afin d'enlever toute amertume. Selon les saisons, d'autres conserves de légumes étaient préparées dans du vinaigre sous le terme de « variante ».

 

ELEVEZ POULES ET LAPINS

Rien de plus facile de nourrir quelques poules pondeuses ou lapins avec des déchets alimentaires et épluchures de fruits et légumes. On peut faire ainsi d'une pierre deux coups. On produit des œufs et on réduit le volume de ses poubelles. Pour se procurer des poules pondeuses, on peut s'adresser à des marchands d'oeufs. Ils disposent de poules pondeuses en « fin de carrière », mais qui pondent encore suffisamment. Je connais une famille nombreuse à Bordj-El-Kiffan dont le frigo étaient toujours plein d'oeufs grâce au poulailler au fond de la cour.

 

FABRIQUEZ VOTRE LIMONADE

Il peut être également possible de fabriquer des soldas. Pour cela, il s'agit de ramener de l'étranger des fontaines à eau gazeuse. Elle se vendent en super-marché autour de 60 euros. Des cartouches de gaz carbonique permettent de gazéifier l'eau. En France, le succès est tel que des associations de soutien à la Palestine en ont profité pour alerter les consommateurs sur la marque Sodastream qui est fabriquée dans les colonies.

 

Voilà, il s'agit de quelques idées. N'hésitez pas à nous contacter pour enrichir le catalogue...

 

 

OLIVIERS: INNOVER EN MATIERE DE RECOLTE.

21.09.2017

Il est intéressant de vendre des olives au kilo en les faisant récolter par les consommateurs. Les oliviers qui se situent en bordure de route sont particulièrement concernés. Cette forme de vente se pratique beaucoup à l'étranger pour la cueillette des pommes ou les fruits et légumes. Elle est à tester par les agriculteurs Algériens et par les consommateurs qui souhaitent faire de la conserve d'olives. Lire l'article ci-dessous:

 

La cueillette des fruits et légumes attire les foules Attainville

24 août 2008 Le Parisien

 

«DANS un contexte économique morose, les consommateurs se tournent cette année, plus que d'habitude, vers ces entreprises agricoles aux prix très compétitifs pour des produits de qualité supérieure, note Françoise Chancel, chargée d'études à la chambre interdépartementale d'agriculture d'Ile-de-France. Les clients ont la certitude de la fraîcheur des fruits et légumes. » Et effectivement, on bat des records de fréquentation dans les cueillettes franciliennes.

 

« Depuis le début de la saison, en mai, nous avons 10 % de clients de plus qu'en 2007 », se réjouit Hervé Thirouin, à la tête, avec son frère Antoine, de la Cueillette de la Croix-Verte, l'une des plus importantes en surface avec ses 48 ha, ouverte depuis trente ans à Attainville, dans le Val-d'Oise. « Même si la météo a un peu retardé certaines récoltes, comme les fraises, nous totalisons actuellement 300 à 400 visiteurs par jour et, le week-end, ce chiffre est multiplié par dix », poursuit l'agriculteur.

 

La baisse du pouvoir d'achat semble expliquer ce regain d'intérêt. Abdelkader, salarié de Fedex à Roissy, sa femme et leurs trois enfants n'hésitent pas à venir chaque été de Creil (Oise). « De deux fois par semaine à une fois tous les quinze jours, selon nos besoins, témoigne ce père de famille de 42 ans. Ça compte dans mon budget plutôt serré ! De plus, je suis certain de la qualité de l'alimentation de mes enfants. »

 

Ainsi, les framboises ramassées reviennent entre 4,20 € et 6 € le kilo. Autres exemples, les pommes se négocient entre 0,60 € et 1,80 € le kilo en fonction de la quantité cueillie. Enfin la salade revient à 0,80 € ou à 0,70 € si le consommateur en achète plus de trois.

 

Avec sa brouette pleine de fraises, de haricots verts, de courgettes, Lucette, la soixantaine, est ravie : « Je viens régulièrement depuis des années de Colombes (Hauts-de-Seine), pour le plaisir de passer quelques heures au grand air, car je n'ai pas de jardin. Et j'ai noté que les tomates coûtaient ici 40 centimes de moins au kilo que dans mon supermarché… »

 

 

CEREALES : REDUIRE EN DOUCEUR LE NIVEAU DES SUBVENTIONS.

D. BELAID. 14.09.2017

Selon la presse nationale, le Premier ministre aurait indiqué à ses interlocuteurs « qu’avant la révision de la loi sur la monnaie et le crédit, les autorités n’avaient pas de quoi payer les salaires des fonctionnaires pour les deux derniers mois de l’année ». Face à la crise financière que risque de connaître le pays, les pouvoirs publics doivent trouver le moyen de réduire le montant des subventions accordées à l'agriculture. L'exercice est périlleux ; il s'agit en effet de ne pas pénaliser la production et l'élan actuel des investisseurs.

 

Constat. Le secteur agricole procure des emplois des revenus à près d'un million de familles paysannes. Les subventions publiques sont actuellement accordées à tout type d'exploitation quelque soit sa taille. A l'avenir, il pourrait être fait un distinguo selon la taille des exploitations. Les plus grosses exploitations et les plus modernes ont une plus grande capacité d'adaptation. Outre les exploitations, les minoteries bénéficient d'avantages substantiels qu'il s'agit de revoir. Les gains générés par ce secteur agro-alimentaire est tel que l'engouement pour cette activité fait que les capacités installées dépassent de 50% les besoins nationaux.

 

Prix à la production. Il est possible de moduler les prix à la production selon les quantités livrées par exploitation. Exemple : 4500 DA/quintal pour les premiers 500 quintaux, 4200 DA entre 500 et 1000 quintaux, et 4000 DA au delà. Un tel barème est à mettre au point par le MADR. Ces prix pourraient être également adaptés selon les régions climatiques. Les régions les plus sèches pourraient se voir attribuées un bonus.

 

Modulation des aides. Les grosses exploitations pourraient recevoir moins de crédits bonifiés.

 

Grosses exploitations. Il s'agit d'attribuer des avantages compensant le manque à gagner sur les prix à la production et les prêts. Ainsi, des droits à écraser du grain pourraient être attribués. Cela revient à redistribuer la rente céréalière actuellement uniquement détenue par les seules minoteries. Pour cela, selon leur taille, ce type d'exploitations pourrait être invité à s'équiper en petits moulins ou à se regrouper en G.I.E meunerie. Une autre voie peut être la sous-traitance chez des meuniers.

 

Réduction des coûts : Rendre rapidement disponible des semoirs low-cost pour semis-direct. En évitant l'étape du labour, ces engins permettent une réduction de 40% des coûts de mécanisation. Autre avantage, ils permettent une extension des surfaces emblavées.

 

Coopératives céréalières paysannes : Ces coopératives représentent une voie intéressante pour l'intensification (achats groupés d'intrants, recrutement de techniciens, ...). Afin de les développer, il s'agit de trouver des moyens incitatifs (par exemple détachement pour deux ans de postes de techniciens recrutés par la coopérative). On n'attire pas les mouches avec du vinaigre. Autre moyen, attribuer un droit à écraser du grain par le biais du versement de compensations financières liées au soutien des prix à la consommation.

 

CCLS : De nombreuses CCLS seraient déficitaires. Afin de les financer le moyen peut consister à leur attribuer des droits à écraser du grain. Les CCLS pourraient s'équiper en moulins (rachats de moulins privés) ou passer des contrats avec les minoteries privées existantes (leurs installations tournent à 50% de leurs capacités). Les CCLS détiennent un atout considérables, ce sont elles qui détiennent les grains « vous avez les machines, mais c'est moi qui ai le grain).

En parallèle, il s'agit d'autoriser les CCLS à racheter des entreprises en amont (société de réparation de matériel agricole) ou en aval (moulins, fabricants d'aliments pour bétail) sous forme de filiales de droit privé. Cette façon de faire devrait être dévolue à des coopératives paysannes comme cela est le cas à l'étranger. Mais en attendant l'émergence de réelles coopératives (les CCLS ne sont que des dépôts régionaux de l'OAIC affublés du terme de « coopérative ») force est de tenter de confier ce rôle aux CCLS. Auront-elles le management pour passer à cette dimension ?

 

Stockage céréales. Développer le stockage à la ferme afin de réduire les besoins de financement des moyens de stockage des CCLS. Prévoir en échange l'attribution aux céréaliers des bonifications mensuelles. Le trafic du blé importé ré-introduit dans les CCLS par des producteurs peu scrupuleux peut être combattu par de simples analyses visuelles ou bio-chimiques de grains sur les lots incriminés.

 

Minoteries : Jusqu'à présent, l'activité des minoteries a permis à leurs propriétaires de dégager des bénéfices substantiels. En témoigne les capacités installées. Afin de recevoir des quotas de blés importés, les minoteries devraient avoir obligation de développer des réseaux d'appui technique auprès des céréaliers tel celui mis sur pied par le Groupe Benamor. Des laiteries telles Danone-Djurdjura possèdent un savoir faire avec ses éleveurs qu'il s'agirait d'étudier afin de voir ce qui est transposable pour les céréales. Il ne s'agit pas de jeter la pierre aux minoteries, mais de partager équitablement la rente céréalière. A l'avenir, il s'agirait de réserver une partie des quotas de blés produits localement à des GIE ou coopératives de céréaliers et aux CCLS. Une large concertation entre acteurs de la filière pourrait permettre d'établir divers scénarios.

 

Minoteries, développer de nouveaux marchés. Jusqu'à présent, la plupart des minoteries se sont contentées d'écraser du grain. A l'avenir, face à l'éventualité des subsides publics et afin de faire face aux sur-capacités installées, les minoteries se trouvent dans l'obligation de développer de nouvelles activités. La fabrication des aliments du bétail est prometteuse. Cela nécessite cependant de nouer des partenariats avec les agriculteurs afin de cultiver des protéagineux pouvant remplacer partiellement le soja importé. A noter le volet peu connu de l'incorporation possible d'urée dans l'aliment ovin et bovin. Une autre voie consiste à produire des améliorants autorisés en meunerie et en boulangerie (farine de fèves ou de soja, farine de soja, malt, gluten de blé). Ce secteur est actuellement embryonnaire en Algérie.

 

 

DEVELOPPER DE NOUVEAU DISPOSITIFS DE REDISTRIBUTION

En conclusion, il apparaît que les pouvoirs publics disposent d'une large palette de mesures. Jusqu'à présent les mesures d'aides aux producteurs a essentiellement consister à redistribuer les fruits de la rente gazière. De ce fait les outils utilisés étaient simples. Dorénavant, il s'agit de redistribuer la rente céréalière entre minoteries et agriculteurs. Mais également entre petits et gros céréaliers. Les outils d'intervention nécessitent donc d'être plus élaborés. Cela nécessite de faire preuve d'imagination et d'explorer ce qui se fait à l'étranger. Pour notre part, nos propositions sont à considérer comme des pistes de réflexion qu'il s'agit de discuter entre les différents partenaires de la filière.

 

 

CEREALIERS : REDUISEZ VOS COUTS DE PRODUCTION !

D. BELAID. 14.09.2017

Selon la presse nationale, le Premier ministre aurait indiqué à ses interlocuteurs « qu’avant la révision de la loi sur la monnaie et le crédit, les autorités n’avaient pas de quoi payer les salaires des fonctionnaires pour les deux derniers mois de l’année ». Face à la crise financière que risque de connaître le pays, les producteurs de céréales doivent s'adapter afin de faire face à d'éventuelles réductions des subventions publiques. Celles-ci sont nombreuses et prennent différentes formes. Ainsi, les prix à la production sont de 4500 DA/quintal, et sont garantis quelque soient les fluctuations sur le marché international. Nombre de crédits sont attribués à des taux anormalement bas. Quant au matériel agricole, il peut être cédé au deux tiers de sa valeur comme c'est le cas des moissonneuses-batteuses SAMPO.

 

Dans un tel contexte, il s'agit donc pour chacun de réduire les coûts d'implantation des céréales. Des solutions existent.

Semences. La solution consiste à n'acheter à la CCLS qu'une partie de ses besoins en semences certifiées. Le but est de produire soit même chaque année des semences de fermes de qualité (blés épurés, grains triés puis traités). Cette façon de faire ne s'improvise pas, elle nécessite un certain savoir-faire. L'idée est de jouer au producteur de semences pour son exploitation, voire pour approvisionner ses voisins. L'achat annuel d'une partie de semences certifiées permet d'accéder à de nouvelles variétés et de régénérer celles cultivées au niveau de l'exploitation.

 

Labour. Le labour est l'un des postes où les dépenses sont les plus élevées. La solution peut être de progressivement travailler une partie des parcelles au chisel. Cette solution a le mérite de la rapidité d'exécution. Cependant, il s'agit de veiller à la qualité du désherbage. Une autre solution est de passer au semis direct (SD). Nombre de concessionnaires importent différents modèles. En absence de semoir pour semis direct, il est possible de transformer un semoir conventionnel en semoir pour semis direct (voir nos dossiers sur ce sujet). Le SD permet de réduire de 40% en moyenne les coût de mécanisation. La rapidité du semis permet de semer à temps ses parcelles et de faire de l'entreprise agricole en semant les parcelles de ses voisins. Le SD nécessite cependant un désherbage adéquat.

 

Engrais : Azote et Potasse, laisser plus de paille sur le champs car elles sont riches en azote et potasse. Azote, intercaler des légumineuses fixatrices d'azote atmosphérique dans la rotation. Phosphore, utiliser du M.A.P ou D.A. P à la place du super phosphate 46%. Le SP 46% est peu efficace en sol calcaire. Localiser les engrais sur la ligne de semis (voir nos dossiers) permet de réduire les doses.

 

Désherbage : En situation semi-aride la concurrence du blé par les mauvaises herbes pour l'eau constitue l'un des facteurs limitants du rendement. Désherber en post-levée dès l'automne. Au désherbage de post-levée, il est intéressant de tester le désherbage de pré-émergence (voir nos dossiers). Attention, ce type de désherbage exige plus de technicité. Pratiquer le désherbage mécanique en binant vos blés avec une herse étrille ou houe rotative. Ces engins peu sophistiqués peuvent être fabriqués chez un artisan soudeur ; (voir nos dossiers et les vidéos d'Arvalis.fr sur you tube).

 

Stockage à la ferme : Revendiquer le droit au stockage à la ferme. Avantages : réduire les frais d'attente lors des livraisons aux CCLS, possibilités de créer des lots homogènes.

 

Technicité : Améliorer le niveau technique revient à augmenter le rendement. Solutions : irrigation, choix variétal, double désherbage chimique, pulvérisation foliaire d'engrais (potasse et phosphore), traitement fongicide sur les variétés sensibles, lutte contre les semences de mauvaises herbes (élimination des « menues pailles, voir nos dossiers).

 

Transformation du grain: Le concept consiste à valoriser sur l'exploitation le grain et ne plus le rétrocéder tel quel. Produire de la farine ou de la semoule bio (voire du couscous bio). Fabriquer du blé malté (améliorant de la farine en boulangerie). Voir le site de la Compagnie Française des Ingrédients et Améliorants. Fabriquer du « frik » à partir d'épis verts de blé dur grillés dont les grains sont concassés (produit très demandé dans le Constantinois).

 

Transformation : Les céréaliers désirant transformer leurs grains en farine ou en semoule doivent revendiquer le droit à bénéficier des mêmes restitutions financières offertes aux minoteries.

 

Qualité du blé dur: Développer une politique de qualité du blé dur par la maîtrise de l'apport d'azote dans le but d'une commercialisation dans un circuit court pour des consommateurs recherchant une semoule de très grande qualité (voire une semoule bio). La difficulté réside dans l'absence de restitutions financières publiques permettant de bénéficier du soutien des prix à la consommation. Il s'agit de viser un marché de niche pour des consommateurs disposant de revenus conséquents.

 

Travailler à plusieurs. Il s'agit d'un moyen efficace afin de réduire les coûts de mécanisation par l'échange de matériel entre exploitations voisines.

 

C'est au chef d'exploitation de choisir en fonction de sa situation, la stratégie à mettre en œuvre.

 

 

IMPORTATION DE BLE "CONTAMINE" PAR L'OAIC.

L'OAIC disposant de plusieurs mécanismes de contrôles nationaux et internationaux, il paraît difficile imaginable que des blés impropres à la consommation humaine ne puisse être détectés. Les autorités font preuves de la plus grande vigilance.

 

Commentaire à propos d'un article paru sur le site en ligne "Algérie-Patriotique" le 12 septembre 2017.

Une des explications possible à cette situation pourrait venir des exigences différentes de l’OAIC et du GASC (l’autorité publique chargée des importations en Egypte) quant aux qualités boulangères du grain.

 

1 – PLUS DE PROTEINES POUR LES EGYPTIENS : L’OAIC tolère des blés avec un taux de protéines de 10,5% alors que le GASC demande un minimum de 11%. Cette différence a une conséquence sur la qualité du pain qui est produit. Cependant, il faut remarquer que l’Algérie possède une production de blé tendre de qualité (haut taux de protéines) ce qui permet aux minoteries qui le souhaitent de faire des mélanges améliorants. Notons que les types de pains fabriqués en Algérie et en Egypte sont différents et donc n’exigent pas les mêmes types de farine. A noter que l’OAIC a dans son cahier des charges des critères liée à la panification (W, rapport P/L, Zélény) que n’a pas le cahier des charges égyptien. En panification, alors que l’OAIC exige un Hagberg à 240, l’Egypte se contente d’un indice à 200.

 

2 – MOINS D’HUMIDITE POUR LES EGYPTIENS : Par ailleurs, le GASC demande des blés ne contenant que 13% d’humidité contre 14% pour l’OAIC. L’intérêt réside dans une économie de poids lors du chargement des bateaux. Cet intérêt est d’autant plus intéressant dans le cas égyptien que la distance entre Rouen (principal port exportateur français) et Le Caire est plus grande qu’entre Rouen et Alger. D’autant plus que les chargements égyptiens se font souvent sur des bateaux de 60 000 tonnes contre 25 000 tonnes pour l’Algérie.

 

3 – MEUNIERS EGYPTIENS, LA PEUR DES PENALITES : Selon des experts français, « l’humidité est en tête des reproches des meuniers égyptiens envers le blé français ». Concernant la filière subventionnée, le GASC pénalise les meuniers sous contrats utilisant des blés dépassant la norme d’humidité de 13%. Or, il faut savoir que pour une minoterie qui écrase 300T par jour, une différence de 1% sur le taux d’humidité entraîne des pénalités correspondant à 4000 euros par mois.

 

4 – AMELIORATIONS DES EXIGENCES DU GASC: Signalons enfin que l’Egypte s’est habitué à importer des blés venant de la mer Noire (Russie, d’Ukraine et de Roumanie). Il a souvent été reproché à ces blés d’être parfois infestés de punaises qui aspirent une partie du grain et rendent ainsi la farine de mauvaise qualité. Ces blés sont cependant moins humides et plus riches en protéines que les blés français. Ces deux critères ont progressivement rendu le GASC plus exigeant. Il faut dire qu’en matière de laxisme, le GASC a longtemps traîné une triste réputation. Pour preuve cette anecdote que nous a raconté, il y a quelques années, un céréalier français. Sa fille avait eu l’occasion de voir une cargaison de blé français accostant dans un port égyptien. A son retour en France, elle avait confié à son père « j’ai honte des blés que nous expédions en Egypte ». Depuis, il semble que la filière française met les bouchées doubles afin d’améliorer les qualités boulangères des blés qu’elle exporte. Ce pari semble cependant difficile ; les céréaliers ayant longtemps été habitués à faire de la quantité afin de résister à la baisse des aides européennes.

 

5 – QUALITE DES CONTRÔLES DE L’OAIC : L’OAIC dispose de moyens de contrôles de qualité. Il y a deux ans, lorsque les pluies de juillet ont provoqué de la germination sur pied du blé français, l’OAIC a considérablement réduit les achats de blés français. En effet, un blé germé donne une farine difficilement panifiable (faible temps de chute de Hagberg) même en la mélangeant avec d’autres blés. L’OAIC dispose de moyens de contrôles au niveau de laboratoires d’analyses. Le risque de contaminations par des mycotoxines (déoxynivalénol ou « D.O.N) ou des métaux lourds (Cadmium) est à surveiller. Concernant le D.O.N, le seuil est fixé à 1250 micro-grammes par kilo de grains en alimentation humaine. Les contaminations sont présentes lors des années humides en cas de développement de fusariose sur le grain. Arvalis, organisme technique, conseille les agriculteurs français de traiter contre la fusariose lors d’épisodes pluvieux en fin de cycle. Concernant des contaminations par de graines de petites tailles (coquelicot), les minoteries possèdent des tamis qui permettent facilement leur élimination.

 

6 – L’OAIC EN RETARD SUR LE SEMIS DIRECT : Si des critiques sont à formuler à l’OAIC, elles le sont plus concernant l’appui technique à la production. Si l’emploi de l’irrigation et de semences certifiées ont été développés par cet office, ce n’est pas le cas de la céréaliculture en sec. L’apparition de la technique dite de « semis-direct » (SD) est un moyen de produire mieux tout en réduisant le coût de mécanisation et en semant plus vite donc en réduisant les terres en jachère. L’OAIC a certes importé plusieurs semoirs SD. Mais face au retard pris dans la fabrication locale de semoirs SD par CMA-SOLA (Usine de Sidi Bel-Abbès), il semble que l’OAIC devrait nouer des partenariats avec des opérateurs publics ou privés locaux ou étrangers afin de rendre disponible le plus rapidement possible des semoirs SD low-cost. Le nouveau ministre de l’Agriculture pourrait se saisir de ce dossier capital qui ne concerne pas seulement le blé, mais l’orge, les fourrages et les légumes secs. Il pourrait ainsi marquer d’une pierre blanche son passage dans un ministère où la durée d’exercice ne se compte plus en années mais en mois.

Djamel BELAID Ingénieur agronome.

 

 

Mr HOCINE NECIB A SETIF, NE PAS OUBLIER LA LUTTE CONTRE L'ENVASEMENT

D. BELAID 11.09.2017

Selon Algérie Presse du 11 septembre 2017, « Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a indiqué dimanche à Sétif qu'un travail "est en cours" pour concrétiser des projets inhérents à la création d'espaces touristiques près des barrages. » On ne peut que se féliciter que des espaces récréatifs soient créés à proximité des centres urbains.

 

LUTTER CONTRE L'ENVASEMENT

On aurait aimé que Mr le Ministre aborde la question de la lutte contre l'érosion, source principale de l'envasement des barrages. Sur les bassins versants de ces barrages, le pâturage par les moutons et le labour doivent être strictement limités, voire dans le cas des fortes pentes, INTERDITS. Aussi, il s'agit de proposer aux populations locales des techniques de remplacement plus respectueuses de l'exploitation agricole des sols. Ce n'est pas en se gargarisant de "l'adoption d'une application électronique appelée "Barrages Dzaïr", qu'on résoudra l'envasement. La lutte contre l'envasement se mène sur le terrain, et non pas derrière des ordinateurs dans des bureaux climatisés.

 

TENIR COMPTE DU BESOINS DES POPULATIONS

En limitant ou en proposant des reconversions aux populations locales des bassins versants, celles-ci rendent un service écologique à la société (réduction de l'envasement). Ce service rendu à la société devrait donc être rétribué à sa juste mesure. Voir l'étude "les paiements pour Services Ecologiques ou la reconquête de la Mâamora par ses habitants?".

 

Said Lahssini et Sarah Vanuxem, « Les Paiements pour Services Écologiques ou la reconquête de la Mâamora par ses habitants ? », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 7, n°1 | Avril 2016, mis en ligne le 11 avril 2016, consulté le 10 septembre 2017. URL : http://developpementdurable.revues.org/11165 ; DOI : 10.4000/developpementdurable.11165

 

UTILISER LA MATIERE GRISE DZ

L'Algérie compte de nombreux spécialistes de la lutte contre l'envasement. Il serait bon de faire appel à eux. Si les dernières pluies peuvent faire reculer le spectre du manque d'eau, nul doute qu'avec le réchauffement climatique, la question se reposera et de manière plus ardue.

 

 

GIPLAIT : POUR DES PRIMES D'INTERESSEMENT AUX COLLABORATEURS DES FERMES PILOTES.

 

D. BELAID 10.09.2017

Selon l'APS, du 9 septembre : « Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a exhorté les dirigeants du groupe Giplait de fournir plus d'efforts et d'engagements pour le développement de la production nationale du lait afin de participer à la réalisation de l'objectif du pays de réduction des importations de poudre de lait et ses dérivées. » On ne peut que se féliciter d'une telle mesure. Cela amène cependant à quelques remarques.

 

POUR UN MANAGEMENT MODERNE DES FERMES PILOTES

La production de lait au niveau de GIPLAIT devrait être confiée, à des fermes pilotes. Or, l'élevage de vaches laitières nécessite une attention de chaque instant. Il s'agit donc d'arriver à former à ce type d'activités un personnel technique consciencieux et dévoué. Malgré le dévouement du personnel des fermes pilotes, il serait illusoire de penser qu'on puisse développer sur des bases administratives une telle production. Aussi, il serait bon de penser à attribuer aux collaborateurs des fermes pilotes de substantielles primes indexées selon le niveau de production atteint. Il serait en effet plus logique que des éleveurs laitiers algériens bénéficient des efforts des pouvoirs publics. Actuellement ce sont des éleveurs bretons ou néo-zélandais qui en profitent.

 

L'URGENCE DE L'AMELIORATION DE LA PRODUCTION DE FOURRAGES

Dans l'élevage moderne, une vache laitière est avant tout une « usine à lait » améliorée génétiquement pour produire selon les quantités d'aliments qui lui sont fournies. Cela pose la question des moyens matériels et techniques que vont mettre en œuvre ces fermes pilotes. Il s'agit de mettre en place une diversification fourragère, de calendriers fourragers et de moyens modernes de semis, de récolte et de conservation des fourrages.

 

Rappelons qu'en matière d'autonomie fourragère, un moyen d'aider les petits producteurs de lait installés en « hors-sol » est de favoriser leur accession à la terre. Si la productivité des petites exploitations reste encore faible, l'élevage laitier est une source de revenu à de nombreuses familles.

 

AIDER LES PETITS ET MOYENS ELEVAGES

Outre les fermes pilotes, la cheville ouvrière de la production laitière est constituée par une multitude de petits et moyens producteurs laitiers. Afin que ces derniers augmentent leur production, il s'agit de leur garantir une marge financière conséquente. On cette marge est régulièrement rognée par les intermédiaires en tout genre (producteurs de fourrages et d'aliments pour bétail, vendeurs de médicaments vétérinaires, maquignons, certaines laiteries privées …). La solution passe par la constitution de coopératives d'éleveurs capables d'assurer l'approvisionnement en intrants et la transformation du lait. Le Ministre de l'agriculture sera-t-il capable d'obtenir des avantages financiers, juridiques ou organisationnels permettant d'impulser un réel développement de coopératives laitières paysannes?

 

MOBILISER LES COMPETENCES UNIVERSITAIRES LOCALES

La situation actuelle de la production nationale de fourrages et de lait pose également la question de la recherche-développement en Algérie. Comment se fait-il que nous ne produisions pratiquement pas localement de produits vétérinaires ? Comment expliquer le peu d'application des résultats de la recherche agronomique locale (production de fourrages implantés par semis-direct, utilisation du colza fourrager, complémentation des rations par de l'urée produit localement en abondance par notre industrie chimique, …). Rappelons que la complémentation partielle des rations azotée par de l'urée est largement pratiquée en Europe. Elle permet une économie sur les quantités de soja importé à donner aux animaux.

Plusieurs universitaires ont montré qu'à partir de sous-produits du secteur agro-alimentaire (grignons d'olives, son, résidus d'usines de tomates, drêches de brasseries, mélasse, ...), on pouvait élaborer des aliments pour bétail à haute valeur nutritive se substituer à l'importation.

 

EMBAUCHER DES CHEFS D'ETABLE TUNISIENS ET EUROPEENS ?

A propos de partenariat étranger, l'exemple des ouvriers spécialisés marocains qui ont aidés au développement local de serres canariennes mérite toute l'attention. Ne devrait-on pas recruter des chefs d'exploitation ou des chefs d'étables étrangers  afin d'assurer un transfert de technologie de base? Notre production laitière est handicapée parfois pour des gestes simples qui ne sont pas effectués. Gestes qu'il nous faut inscrire dans la durée. A cet égard, il serait intéressant de se pencher sur l'exemple tunisien. Nos voisins sont récemment devenus auto-suffisant en production laitière. Si la politique des pouvoirs publics tunisiens a été déterminante, l'action du Groupe Danone l'a été également. Son mode de fonctionnement peut être une source d'inspirations pour les décideurs Algériens.

 

LAITERIES PRIVEES, POUR PLUS D'APPUI TECHNIQUES AUX ELEVEURS !

Concernant les laiteries privées locales, certaines ont développé un accompagnement multiforme des éleveurs. Le but est de mettre la main sur les plus grandes quantités « d'or blanc » possible dans leur bassin de production. En attendant le développement de coopératives d'éleveurs capables de faire concurrence à ces appétits démesurés, il devient urgent d'étudier ces différents types d'accompagnement afin de généraliser ceux qui sont plus intéressants. Des laiteries telles Soummam, Danone-Djurdhjura ou d'autres situées dans le Cheliff apportent en effet un réel plus aux éleveurs. L'expérience des laiteries les plus dynamiques montre que les clés du succès viennent de l'aide au financement des étables et de la formation des éleveurs.

 

ELEVAGE PERI-URBAIN , FORMALISER L'INFORMEL

La presse nationale et quelques études universitaires ont récemment dénoncé le colportage, pratique de nombreux petits éleveurs qui commercialisent selon des circuits courts du lait et des produits laitiers dans des conditions sanitaires parfois douteuses. Ces éleveurs approvisionnent des familles, des cafés et des points de ventes urbains. Ils se détournent des laiteries. Il est évident qu'il est nécessaire de veiller à la santé des consommateurs. Cependant, ce serait une erreur de criminaliser ce secteur informel. Il s'agit de trouver les moyens d'améliorer les pratiques de ces petits éleveurs pourvoyeurs d'emplois autour des villes. Aux techniciens et vétérinaires de s'adresser de façons spécifiques à ces éleveurs afin de vulgariser les techniques modernes.

 

LAITERIES PRIVEES, UNE REDOUTABLE EFFICACITE

Les laiteries privées constituent de redoutables machines à faire du cash. Cela est tellement vrai que le secteur du lait a même amené des entreprises étrangères à s'installer en Algérie. Le PDG de Laiterie Soummam révèle qu'il est souvent approché par de grands groupes internationaux souhaitant lui racheter son activité. A partir de la poudre de lait et du lait qu'elles collectent, certaines d'entre elles bâtissent des fortunes et financent leur développement grâce aux aides accordées par l'Etat. Parmi ces laiteries, Danone-Djurdjura constitue un cas à part. Cette laiterie par la qualité de l'appui technique aux éleveurs. Elle innove en classant par exemple ses adhérents selon les quantités de lait livrées et leur sérieux (régularité et qualité des livraisons). Certains éleveurs reçoivent même le statut de « V.I.P ».

nb : voir notre dossier « Danone » dans la rubrique « Filière Lait ».

 

DEVELOPPER LES LAITS VEGETAUX

Enfin, au côté de la production de lait de vache, il s'agit de développer des laits végétaux lait de soja, d'avoine, de riz, d'amande). Dans les pays européens ce type de lait se développe. Les consommateurs Allemands en font une large utilisation. Par ailleurs, le lait de soja permet même de fabriquer des yaourts et des desserts type « Danette ». Par ailleurs, il s'agit de procéder à une réflexion sur le long terme. Nos conditions climatiques nous permettent-elles de suivre le modèle français de forte consommation de lait et de produits laitiers ? Est-il bien raisonnable, dans un pays semi-désertique et désertique de vouloir approcher la consommation de yaourts par le consommateur algérien au même niveau que le consommateur français comme en rêve le PDG de Danone-Djurdjura dans une récente interview?

 

 

HYGIENE ET QUALITE DES LITIERES DANS LES ETABLES

La question de l'hygiène des élevages a plusieurs fois été soulevée par des universitaires et notamment par les techniciens bretons du projet « ALBAN ». Un renouvellement plus fréquent des litières dans les étables ainsi que l'emploi de désinfectants réduiraient les dramatiques cas de mammites. Ces derniers se traduisent par un emploi massif d'antibiotiques et par la réduction de la production de lait par animal. Les cas les plus graves pouvant conduire jusqu'à l'arrêt de la production.

Le coût de la paille utilisée comme aliment peut expliquer la relative faible fréquence de changement des litières. La société « Algerian Bovines » innove en proposant des litières en caoutchouc. De telles solutions seraient à rechercher en recyclant de vieux pneus voire en produisant des litières à base de copeaux en broyant des arbustes... L'avantage est également de réduire les cas de boiteries.

 

MADR, QUELLE MARGE DE MANOEUVRE POUR LE MINISTRE ?

On ne peut que souhaiter plein succès au nouveau ministre de l'agriculture. Le secteur agricole local dispose aujourd'hui de moyens humains nombreux. Afin de développer des coopératives laitières, les élites rurales (retraités, employés, chômeurs diplômés, jeunes...) sont d'un soutien précieux. Car, c'est avant tout aux producteurs de prendre leur destin en main. En ces temps de difficultés financières, c'est aux éleveurs à trouver les moyens de protéger leurs marges financières et d'ajouter de la valeur ajoutée à leurs productions en investissant le secteur de la transformation.

Quant au Ministre aura-t-il les moyens d'agir sur les leviers clés tels : meilleur accès à la terre des éleveurs en hors sol, impulsion de G.I.E et coopératives laitières, primes d'intéressement aux collaborateurs des organismes publics ? Saura-t-il travailler avec des organisations professionnelles embryonnaires et les laiteries privées dont l'efficace Danone? Certaines actions doivent s'inscrire dans le temps. Or, ces derniers années, la durée moyenne d'exercice d'un Ministre de l'agriculture s'est comptée en mois. Raison de plus pour identifier les nœuds d'étranglement et agir sur les plus faciles à démêler...

 

 

nb : Comme l'ONAB ou l'OAIC, GIPLAIT a entre ses mains de lourdes responsabilités économiques. A la lecture des sites internet de ces trois groupes publics, on peut être effaré par la pauvreté du contenu mis en ligne et notamment des conseils techniques dispensés aux producteurs et à la filière lait en général. Ces sites ne sont que très rarement actualisés. Or, à l'ère de la 3 G, nombre de producteurs sont connectés et sont avides de connaissances techniques. Il serait temps de remédier à cette désastreuse situation.

 

 

AGRICULTEURS, PROFITEZ DES ORAGES, SEMEZ VOS FOURRAGES !

B. Djamel 07.09.2017

 

L'APS annonce « Des averses de pluie localement assez marquées sur les wilayas de l'Est à partir de cet après-midi ». Pour les agriculteurs c'est l'occasion de semer des fourrages d'automne. Une tactique est de semer en sec en espérant des orages (ils arrivent). Bravo à ceux qui auront adopté cette stratégie. Pour les autres rien n'est perdu. Semez de l'orge en vert « g'sill » ou mieux encore du colza que l'on fera pâturer par les moutons et bovins. Le colza a la particularité de pousser très vite. La station ITGC de Sétif a procédé à des essais. Il est à espérer que des semences soient disponibles.

 

SEMER EN SEMIS DIRECT

Le cover-crop dessèche le sol. Aussi, l'idéal est de semer vos fourrages avec un semoir pour semis direct. Son travail ne dessèche pas le sol. Votre culture profitera ainsi de toute l'humidité du sol. Dans un pays aussi sec que l'Australie, les céréaliers utilisent cet technique du semis-direct. En prévision des orages de fin d'été, les plus malins gardent toujours quelques sacs de semences pour le fourrage de leurs animaux.

 

LE COMMUNIQUE DE L'APS.

Communiqué de l'APS repris par El-Watan : « Des averses de pluie localement assez marquées , accompagnées parfois d'orages et de rafales de vent, affecteront à partir de jeudi après-midi plusieurs wilayas de l'Est du pays, selon un bulletin météo spécial (BMS) émis par l'office national de météorologie.

 

Les wilayas concernées sont Bejaïa, Sétif, Brodj Bou-Arréridj, Nordde M'Sila, Mila, Constantine, Guelma, El Tarf, Souk Ahras, Oum El-Bouaghi, Batna, Khenchela et Tébessa. Les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement les 30 mm durant la validité de ce BMS qui s'étalera du jeudi de 12H00 à 21H00. » APS.

LA PRIORITE: TRIER VOS SEMENCES

A PROPOS DU MANQUE D'EAU A ANNABA

D. BELAID 4.09.2017

La presse rend compte d'un manque d'eau à Annaba. Quelques propositions à ce sujet :

 

1 - LUTTE CONTRE L'ENVASEMENT DES BARRAGES : En climat-semi aride, l'envasement des barrages est un réel problème. Outre les conditions climatiques, les activités des agriculteurs peuvent avoir une influence négative (déforestation, labour, pâturage excessif). Ces risques et les solutions sont connues des cadres des ministères concernés et de nos universitaires.

 

2 – PROTEGER LES BASSINS VERSANTS : L'exemple de Annaba montre qu'il faut d'urgence développer des actions de protection des bassins-versants de nos barrages. L'information et l'association des populations paysannes vivant dans ces zones est indispensable afin d'assurer le succès de ce type d'opérations.

 

3 - INTERDIRE LE LABOUR : sur les bassins les labours doivent être interdits. Ils peuvent provoquer annuellement l'érosion de plus de 4 T de terre par hectare. Terre qui se dépose dans les barrages. Le labour peut être remplacé par des semoirs spéciaux permettant un semis direct sous couvert.

 

4 – REGLEMENTER LE PATURAGE : Les zones non cultivées du bassin versant doivent être interdites au pâturage intensif. Celui-ci doit être mené de façon à maintenir une végétation retenant le sol. Seule cette végétation peut protéger le sol des pluies torrentielles.

 

5 – DEVELOPPER LA RECHARGE DES NAPPES : Il existe différentes méthodes afin de capter l'eau de ruissellement de pluie. Des obstacles à ce ruissellement permettent une recharge naturelle ou artificielle des nappes phréatiques. Notre pays est particulièrement en retard par rapport aux façons de faire de nos voisins immédiats.

 

6 – TOILETTES SECHES : Ceci dit, pour un habitant de Annaba résidant au 4ème étage d'un immeuble de telles mesures n'assureront pas le retour immédiat de l'eau. La question posée est donc de mieux utiliser l'eau potable. Il existe divers moyens. Faut-il utiliser de l'eau potable dans les toilettes ou pour laver nos voitures? Ne peut-on penser à une simple eau de pluie ou aux « eaux grises » nettoyées venant de nos salle d bain? Dans les écoles, lycées et universités, … pourquoi ne pas développer des toilettes sèches ? Il s'agit de développer des systèmes innovants tels la récupération de l'eau due pluie sur les terrasses des habitation.

 

7 – EAU, POUR UNE VERITE DES PRIX : Que ce soit en Algérie ou à l'étranger, différentes études montrent qu'un consommateur ne change d'habitude que sous deux conditions : l'éducation à l'économie d'eau, le toucher au porte-monnaie. Aussi, concernant l'eau, l'augmentation du prix de l'eau est un mal nécessaire. Cependant, il s'agit d'opter pour un régime dégressif protégeant les ménages mais pénalisant les gros consommateurs.

 

Djamel BELAID Ingénieur agronome.

 

PREPARER LA CAMPAGNE LABOUR-SEMAILLES

Djamel BELAID 5.09.2017

 

PRODUIRE PLUS DE SEMENCES CERTIFIÉES

Les fermes pilotes, stations ITGC, agriculteurs multiplicateurs et CCLS produisant des semences certifiées sont à félicitées. Grâce à l'ensemble de ces efforts l'utilisation de semences certifiées progressent. Ces semences permettent de meilleurs rendements.

 

AMELIORER LA PRODUCTION DE SEMENCES DE FERME

Un grand nombre d'agriculteurs utilisent encore des semences de ferme. Il s'agit de les aider à s'équiper afin de mieux trier leurs semences et afin de les traiter. Pour cela, il s'agit d'importer puis de fabriquer des trieurs de semences. Ceux pourraient être mobiles et aller de ferme à ferme. Quant au traitement des semences contre les maladies et insectes, une simple bétonnière peut servir afin de réaliser le mélange adéquat.

 

NE PLUS UTILISER L'EXPRESSION CAMPAGNE LABOUR-SEMAILLES

Le terme de «labour-semailles » est impropre. En effet, certaines exploitations céréalières ne labourent plus leurs parcelles. Elles pratiquent le semis-direct. Cette technique permet de protéger le sol de l'érosion et d'améliorer la fertilité du sol. Les rendements sont meilleurs, surtout en années sèches et les coûts de carburant sont réduits. Autre avantage, le travail est plus rapide et permet de semer le blé et l'orge à temps. Il faut savoir que tout retard de semis se traduit par une perte de rendement.

 

TRANSFORMER SON SEMOIR

L'avantage du semis direct est tel que, chaque fois que cela est possible, nous conseillons à tout céréalier de transformer son semoir conventionnel en semoir pour semis direct. Certains vieux épandeurs d'engrais peuvent également être ainsi transformés. On trouvera sur internet des informations en ce sens en consultant les travaux des experts australiens et syriens au sein de l'ICARDA*.

 

OU EN EST LA PRODUCTION DU SEMOIR BOUDOUR ?

Tout agriculteur, responsable agricole, wali ou sous-préfet doit se préoccuper de la disponibilité en semoir pour semis-direct afin de garantir le succès de la campagne de semis des céréales. L'une des premières préoccupations est de se renseigner sur le niveau d'avancement des semoirs « Boudour » au niveau de l'unité CMA-SOLA de Sidi Bel-Abbès. Après la production d'un prototype, c'est le black-out total. Rappelons qu'en Syrie, entre 2006 et 2011, avec des moyens très simples, 7 ateliers de ferronnerie ont produit 92 semoirs pour semis-direct.

 

DISPONIBILITÉ EN TRACTEURS

Afin d'améliorer la disponibilité des tracteurs, il serait intéressant de développer les cercles d'échanges de matériel. Ces cercles peuvent couvrir une petite région. Chaque adhérent indique le matériel qu'il met en location. Grâce à internet ou le téléphone portable, un animateur met alors en relation demandeurs et offreurs. Il s'agit de « bourses de matériel » qui peuvent être développées au sein de Chambre d'Agriculteurs ou par des opérateurs privés moyennant une commission.

Notes :

(*) taper sur google les mots clé « zero till, seeder, Icarda, Syria, Iraq »

 

 

Vers le relance de l’activité d’importation de bovins

D. BELAID 22.08.2017

Selon la presse, Le ministère de l’Agriculture relance l’activité d’importation de bovins.

 

Avec cette augmentation du cheptel bovin, il s'agit d'assurer plusieurs facteurs de réussite.

1 - UNE PRODUCTION ACCRUE DE FOURRAGES, ce qui nécessite une meilleure accessibilité à la terre pour les petits éleveurs, plus de kits d'irrigation, une plus grande disponibilité en matériel de récolte et une diversification des fourrages (nous sommes loin d'avoir exploité toute la palette des possibilités).

2 - UNE MEILLEURE RENTABILITE DES ELEVAGES, cela passe par une meilleure technicité (l'Etat ne peut toujours relever les prix à la production). Cela passe également, pour les petits élevages, par une aide à la transformation artisanale des produits laitiers. Au lieu de criminaliser cet "informel", que les techniciens expliquent aux petits éleveurs comment transformer leur lait sans risque pour le consommateur.

3 - UNE GENERALISATION DE L'APPUI TECHNIQUE DES LAITERIES, certaines laiteries Danone, Soumam ou dans le Cheliff aident techniquement et financièrement les éleveurs. Là est une des clés du succès.

4 - ASSISSES NATIONALES DU LAIT, il nous faut également écouter les éleveurs et les cadres de terrain. Ils ont des suggestions. Pourquoi pas des Assises nationales du lait?

 

 

SOCIETE AMS-MB

Djamel BELAID 23.07.2017

Selon l'APS, la société AMS-MB livre 227 véhicules de marque Mercedes Benz ministère de la Défense

DES CONSTRUCTIONS STRATEGIQUES POUR LE PAYS

On ne peut que féliciter le MDN de produire localement des engins assurant la surveillance des frontières. Il est d'autres secteurs nécessitant de tels efforts. Ainsi, notre agriculture a un besoin urgent de semoirs low-cost pour le semis direct du blé et des légumes secs. Le dossier est entre les mains de CMA-SOLA, mais semble stagner. Questionnée par nos soins et par mail ces derniers jours, la firme SOLA (Espagne) nous a répondu par un laconique "Vacaciones" (en vacances). Il serait urgent de le confier à une entreprise du MDN et d'associer les constructeurs privés nationaux. La technologie de fabrication est ultra-simple et les plans sont sur internet*.Si on considère notre dépendance alimentaire et les risques encourus, on peut dire qu'une meilleure disponibilité de ces semoirs équivaudrait à une escadrille de Sukhoi les plus modernes.

 

INFORMER LE NOUVEAU TITULAIRE DU MADR

Il est à espérer que les conseillers du nouveau ministre de l'agriculture transmettent le dossier de la construction de semoirs low-cost pour semis direct à leur patron. Considérant la vitesse de renouvellement des ministres à ce ministère, ce serait une façon de laisser sa marque et d'apporter un plus au pays. Ceci dit, tout bricoleur avisé maitrisant la soudure peut démarrer un atelier de fabrication de ces engins. Il est même possible de fabriquer des kits pour transformer les semoirs conventionnels en semoirs pour semis-direct.

Djamel BELAID. Ingénieur agronome.

(*) taper sur internet "The Practical Implementation of Conservation Agriculture in the Middle East.". Le dossier comprend des schémas et photos qui le rende accessible à tous. Une version en langue arabe est en ligne sur le site de Icarda.org.

 

PRIVATISATION DES MINOTERIES PUBLIQUES

Selon la presse, Mr Ahmed Ouyahia suggère de privatiser les entreprises publiques en « difficulté » dont les minoteries. Il nous semble qu'en cas de vente, celles-ci doivent pouvoir être rachetées, partiellement ou entièrement, par des CCLS dynamiques ou par des groupements privés de céréaliers organisés en GIE. Pourquoi, ce choix et cette absolue nécessité?

1 - car, vu notre climat, notre céréaliculture est structurellement peu rémunératrice, or dans bon nombre de pays, les céréaliers sont organisés en coopératives propriétaires de moulins,

2 - car ce sont les céréaliers et les CCLS qui détiennent les récoltes produites localement,

3 - car la transformation du blé dur en semoule puis éventuellement en couscous ou en pâtes alimentaires génère des profits appréciables,

4 - pour cela, les pouvoirs publics doivent accorder les mêmes avantages financiers aux CCLS et à d'éventuels GIE céréaliers,

5 - ainsi, au lieu d'injecter régulièrement des subventions dans la production de blé, les pouvoirs publics pourront faire émerger une filière blé dur indépendante financièrement,

6 - générant plus de profits, les céréaliers investiront alors plus dans l'intensification céréalière au lieu de faire du mouton sur leurs terres à blé.

 

CONCLUSION: il ne s'agit pas de conseiller aux céréaliers de ne pas livrer leurs grains aux CCLS, mais d'exiger (via des subventions) la possibilité de le transformer en semoule. Les céréaliers possèdent un argument de poids: ce sont eux qui détiennent les récoltes. A eux d'essayer de voir un peu plus loin que le bout de leur nez. Leur métier dépasse le simple cadre de la parcelle, il englobe la gestion de l'exploitation (vision stratégique à moyen terme) et concerne également la filière.

Djamel BELAID. 18.06.2017.  

FOOTBALL:

La carrière de BELAID Bachir (Voir  rubrique "Alimentation et santé").

BELAID Bachir en 1954, membre de la Sélection d'Afrique du Nord (1er rang à gauche).

Apperçu sur la carrière du footballeur BELAID Bachir.
Un dossier sur la carrière du footballeur BELAID Bachir. Pour toute utilisation du fonds documentaire de la famille BELAID, nous contacter.
Brochure BELAID Bachir.pdf
Document Adobe Acrobat [529.5 KB]

HOMMAGE à H. Kharchi, voir rubrique "portrait" ou vidéo ci-dessous.

Pétition ENSA
Une pétition pour la ré-intégration d'enseignants de l'ENSA.
PétitionENSA.odt
Editeur Open Office [24.4 KB]

FAIRE DU SUCRE AVEC DE L'ORGE?

SUCRE

FAIRE DU SUCRE AVEC DE L'ORGE?

26.01.2017

Les fabricants de bière fabriquent du malt à partir de certaines variétés d'orge. Ils font fermenter les grains. Mais avec le malt, on peut fabriquer un sirop sucré riche en maltose (sucre). Ce sirop de maltose peut être utilisé dans l'agro-alimentaire. Il est par ailleurs conseillé aux diabétiques. Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet capital. 

REVUE

ALTERNATIVES RURALES

26.01.2017

La revue Alternatives-Rurales.org poursuit son chemin, avec depuis juin 2016 une inscription dans le Directory of Open Access Journal. Les articles du numéro 4 de la revue Alternatives Rurales

abordent trois thématiques. Cette revue est en ligne. Nous conseillons vivement sa lecture.

 

 

CEREALES

Mr le Ministre de l'Agriculture, le semoir "Boudour" de CMA-SOLA mérite toute votre attention.

 

Avril 2016 Actualisé Novembre 2016

Nos responsables n'ont à la bouche qu'un seul mot d'ordre pour augmenter la production de blé: l'irrigation d'appoint.

Certes, c'est très intéressant, mais on ne peut tout irriguer.

Et parfois nos barrages ne sont remplis qu'à moitié.

1-En grande culture, contre la sécheresse, il faut savoir économiser l'eau du sol.

2-Le labour dessèche le sol,

3-Il faut donc utiliser le semis direct (SD), puis ainsi on sème plus vite,

4-Les gros semoirs SD coûtent cher et le mazout a augmenté de prix,

5-La solution passe donc par l'importation de semoirs SD de Syrie, Irak, Jordanie ou la construction locale.

6-L'icarda a montré à ces pays comment construire pour 1500$ des semoirs SD à dents adaptés aux zones semi-arides.

7-Faites vite! Ramenez aussi des experts de ces pays pour des missions auprès de CMA.

8-Il faudrait qu'une centaine de ces semoirs SD soient disponibles en Algérie avant les prochains semis.

9-Contactez ces pays et passez commandes

10-Puis, demandez à CMA-SOLA d'assurer une production massive  du semoir "Boudour". Semoir qui doit être testé au plus vite et s'inspirer des techniques australiennes (formation d'un sillon collecteur d'eau de pluie).

 

Djamel BELAID

Ingénieur Agronome.

 

CEREALES

SEMIS DIRECT: FABRIQUEZ VOTRE SEMOIR

D. BELAID 22.02.2016

Un document exceptionnel de l'ICARDA "The Practical Implementation of Conservation Agriculture in the Middle East" montre comment faire pour transformer un semoir coventionnel en semoir pour semis direct à dent. Cela est très courant en Irak. Nombreuses photos. A suivre.

http://www.icarda.org/publications-and-resources/manuals-guidelines

 
Afficher l'image d'origine

Remarquez que sur la photo, le blé est semé dans des sillons créés par les dents du semoir. Avantage: accumulation de l'eau de pluie. Dommage que les agriculteurs des wilayas sinistrées de Chlef et d'Aïn Defla n'aient pas eu de tels semoirs cette année.

 

Vidéo: Des Irakiens fabriquent des semoirs pour semis-direct. A quand l'Algérie?

 

Ras Ar-Rumuh - YouTube****

www.youtube.com/watch?v=pS1yuxCH844
16 mars 2015 - Ajouté par sinan jalili

Diredt Drill seeder "Ras Ar-Rumuh" manufactured in Mosul in collaboration with ICARDA project.

 

Figure 28 This Australian press wheel has a wide angle creating a large and stable

furrow surface shape (right) which can ‘harvest’ water during small rainfall events

and concentrate it near the seed (left)

 

Afficher l'image d'origine
 

CEREALES

POUR UN DESHERBAGE EFFICACE

CEREALES ALGERIE: L'URGENCE DU DESHERBAGE

Djamel BELAID 7.02.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr

 

L'urgence en Algérie est au désherbage des céréales. Il s'agit là d'une opération cruciale pour l'augmentation de la production. En effet dès avril la concurrence pour l'eau est terrible entre blé et mauvaises herbes. Or, la céréaliculture dispose de nouveaux atouts dans cette lutte.

 

UNE PRODUCTION NATIONALE DE PULVERISATEURS

La production locale de pulvérisateurs est réalisée par l'ENTREPRISE DE MATERIEL SEMIS FERTILISATION ET TRAITEMENT (SFT). Située à Sidi-Bel-Abbes, cette société produit des pulvérisateurs trainés de 12 mètres d'envergure. A cela s'ajoute l'importation de matériel français ou turc. La société Axium (Constantine) importe notamment des pulvérisateurs de marque Hardi de grande envergure.

Les pulvérisateurs produit par SFT sont loin d'être modernes. Mais ils ont le mérite d'exister, d'être facilement réparables et d'être accessibles à toutes les bourses.

 

Si le désherbage chimique est développé dans les exploitations céréalières modernes, ce n'est pas le cas de petites exploitations. Les chiffres communiqués par l'OAIC montre que les achats destinés aux CCLS ne permettent de couvrir que moins de la moitié des superficies céréalières. Ce relatif faible pourcentage n'est pas dû à de quelconques restrictions budgétaires mais à la capacité réelle d'utilisation des herbicides par les céréaliers. Afin d'encourager l'emploi des herbicides, un abaissement de la TVA concerne les herbicides. Selon le DG de l’OAIC, Mohamed Belabdi, la disponibilité en désherbants permettait de traiter 257 000 d’équivalents hectares en 2011 contre 369 000 ha en 2013. Pour la campagne 2014, l’objectif était de désherber 600 000 ha sur les 3 400 000 ha emblavés (APS du 11 mai 2014). Malgré les progrès constants, il reste un fort pourcentage de parcelles non désherbées chimiquement.

 

UN RESEAU CONSEQUENT DE FIRMES PHYTOSANITAIRES

Si l'INPV diffuse des avertissements agricoles et organise des formations, les sociétés locales de vente de produits phytosanitaires développe une action de conseil non négligeable. La libéralisation de l'importation des produits phytosanitaires a entrainé l'apparition d'un réseau de revendeurs privés. Jusque là ce monopole appartenait aux organismes publics. Aujourd’hui ces réseaux de vente jouent un rôle non négligeable dans la diffusion de l'information technique.

Les plus importants de ces importateurs développent des sites internet parfois richement dotés en information technique. Si, par exemple le site d'Agrichem ne propose qu'un catalogue en ligne (mais d'excellentes vidéos), avec « Crop Plant » la société Profert propose d'accompagner l'itinéraire technique des céréaliers. C'est le cas avec ses programmes Crop Plant  Céréales Nord avec ou sans irrigation d'appoint ou Céréales Sud sous pivot.

D'autres sociétés possèdent des technico-commerciaux qui sillonnent la campagne et assurent une information au plus proche des utilisateurs. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des agriculteurs, casquette publicitaire visée sur la tête, réunit autour de technico-commerciaux en plein milieu d'une parcelle de blé afin de comparer l'efficacité de différents programmes herbicides. 

 Equipe Timac Agro

 

POUR UN RENOUVEAU DU CONSEIL TECHNIQUE

-toucher les petits agriculteurs en extensif. Ces céréaliers qui pratiquent un simple passage de cover-crop afin d'enfouir la semences semée à la volée et qui ne reviennent sur la parcelle que pour la récolte.

-écoles au champs et non pas au siège de stations régionales de recherche éloignées où les petits agriculteurs ne viennent pas. Il s'agit de développer une animation au plus près de ce type d'agriculteurs, là où ils ont l'habitude de se rendre : silo à grain, dépôt de son, marchés à bestiaux … etc. Mais l'idéal est d'arriver à la constitution de groupes de développement agricoles au niveau d'une petite région. Ces actions de sensibilisation à l'usage des herbicides doit s'accompagner d'action concrètes telles la réalisation de bandes d'essais désherbées sur des parcelles d'agriculteurs.

 

Ce genre d'action devrait être à la charge de techniciens de Chambre d'Agriculture et de Coopératives céréalières paysannes représentatives. Techniciens ayant obligation de résultats et révocables par leurs employeurs paysans. Or, en Algérie, le conseil technique est majoritairement fonctionnarisé, il est à la charge des services agricoles du MADR. Ce conseil devrait être pris en charge par les CCLS. Cependant celles-ci ne sont que des dépôts de collecte des grains et d'approvisionnement en intrants. Ces dépôts, affublés du nom de « coopératives », n'ont que peu d'autonomie et dépendent d'un office (OAIC). En Algérie, il y a ainsi découplage entre la fonction coopérative et le conseil. Autant dire que dans ces conditions, l'essor de l'usage des herbicides est plus difficile.

 

DES PROBLEMES TECHNIQUES SPECIFIQUES

Selon de nombreux spécialistes, dont ceux d'Arvalis.fr, entre apport d'engrais azoté et désherbage, c'est par le désherbage qu'il s'agit de commencer. L'explication est simple : tout apport d'azote renforce les mauvaises herbes et rend plus difficile leur éradication. Nous rajouterons une remarque : les chantiers désherbage en Algérie sont laborieux. Cela est dû principalement à la faible envergure des pulvérisateurs utilisés : 12 mètre en moyenne contre 24 mètres à l'étranger. Cela oblige à de nombreux passages. Par ailleurs les points d'eau ne sont pas légion sur les parcelles ce qui obligent à de longs aller-retour vers l'exploitation.

 

La lutte contre les mauvaises herbes peut s'envisager dans le cadre de la rotation. Cependant, l'inexistence de cultures de printemps ne permet pas d'interrompre le cycle des plantes adventices. En zone semi-aride, l'arrivée tardive des pluies réduit les possibilités d'utiliser la technique du faux-semis. Pourtant sur ces zones infestées de brôme à la germination relativement groupées, cela aurait pu constituer une alternative intéressante. Dans les zones littorales mieux arrosées, le faux-semis est inégalement inopérant étant donnée la large période de levée de la folle-avoine.

 

En zone semi-aride, l'utilisation de rotations courtes entraîne la prolifération d'un cortège d'adventices du blé et notamment le brôme. Deux causes sont à l'origine de cette situation :

-le non développement d'espèces autres que les céréales dans la rotation (tournesol par exemple),

-le développement de la culture de vesce-avoine récoltée sous forme de foin (une fenaison tardive est à l'origine de l'enrichissement du stock de semences de mauvaises herbes),

-la prime blé dur (1000 DA/quintal) qui incite au retour fréquent du blé dur.

(à suivre...)

LES SEMIS DE JANVIER

Légumes secs et tournesol

djamel.belaid@ac-amiens.fr 13.01.2016

Les semis de blé ont été terminés très en retard cette campagne. La cause, en partie, à la sécheresse. Mais faut-il ranger les semoirs pour autant? Non, à notre avis, il faut semer pois-chiche, lentilles et tournesol. De nombreux travaux montrent que les légumes secs peuvent être semés en janvier à conditions de maîtriser le désherbage chimique ou mécanique (bineuse, herse étrille). Idem concernant le tournesol. Des travaux marocains montrent que les variétés tardives sont plus productives lorsqu'elles sont semées en hiver qu'en mars.

Ce sont là des acquis de la recherche agronomique. Aussi agriculteurs, ne rangez pas vos semoirs. Semez encore! Si pour les légumes secs il existe des débouchés (OAIC, privés ), pour le tournesol il faut s'assurer de la possibilité de trituration. Notons que celle-ci est possible avec une petite presse comme pour l'huile d'olive. Avantages: production d'huile et de tourteaux pour aliments du bétail.

 

BLE DUR

BLE DUR DZ, DE L'OR EN BARRE

djam.bel@voila.fr 2.12.2015

Tous les chiffres le montrent, la production mondiale de blé dur diminue sous l'effet d'une diminution des emblavements. Les céréaliers DZ se trouvent donc dans une position de force à conditions qu'ils sachent produire en quantité et en qualité du BD. En effet, les transformateurs locaux sont très demandeurs en BD de qualité pour fabriquer semoule, couscous et pâtes alimentaires.

Mais pour être compétitifs, les céréaliers DZ doivent réduire leur coûts de productions et protéger leurs marges. Selon la taille des exploitations et les situations, diverses voies sont possibles:

-adopter le non-labour avec semis-direct qui permet de réduire de 40% les coûts de mécanisation et stabiliser les rendements en cas de sécheresse,

-écraser du grain à la ferme dans des moulins artisanaux ou dans des moulins semi-industriels dans le cas de regroupements de producteurs (première transformation),

-investir dans de petites machines italiennes ou françaises afin de produire du couscous ou des pâtes alimentaires (seconde transformation).

Cela peut paraître ambitieux. Mais force est de constater que, pour défendre leurs marges, en ces temps de restrictions budgétaires étatiques, ce sont là des mesures intéressantes. De telles solutions devraient être proposées par les CCLS si ces dernières étaient de vraies coopératives. On assiste en effet au développement de la 1ère et 2ème transformation chez les coopératives céréalières françaises.

Nous ne manquerons pas de développer ces idées dans de prochains articles. En tout cas, pour les céréaliers DZ modernes la question est posée: devez vous livrez tous vos grains aux moulins privés via les CCLS ou en transformer une partie? En France, à côté des grosses coopératives céréalières, se développe également le phénomène des paysans-boulangers-pastiers (voir sur google).

En cas de signature de l'Algérie à l'OMC, et libéralisation du commerce du grain (avec fin du monopole de l'OAIC comme au Maroc), comment faire pour vendre son BD au moulin du coin qui pourra s'approvisionner librement sur le marché extérieur? Dans ce dernier cas, la solution n'est-elle pas de gagner en productivité et qualité pour proposer au transformateur local des lots homogènes?

On le voit, le contexte est changeant. Pour les grandes exploitations, il est temps de prendre au sérieux la production de BD - trop souvent négligée au profit des animaux - en soignant les itinéraires techniques* mais aussi en songeant à installer des cellules métallique de stockage et à se fédérer en union locale libre de céréaliers.

 

(*) Notamment en réalisant des restitutions organiques tel les chaumes et en pratiquant des rotations avec des légumineuses apportant de l'azote. A ce titre, les agri-managers à la tête de grosses exploitations ont intérêt à se faire entourer de techniciens de haut niveau (tels ceux des firmes locales d'agro-fourniture) ou de techniciens étrangers de terrain).

 

LUZERNE

GUIDE GRATUIT

De nombreux agriculteurs algériens se cultivent de la luzerne. L'ITGC vulgarise la façon de cultiver ce fourrage. Un document peut aider tout un chacun. La luzerne en questions, nouveau guide disponible !

Leader sur le marché français de la luzerne, Jouray-Drillaud a souhaité partager avec l’ensemble du monde agricole ses connaissances et son expertise sur cette légumineuse aux mille et une vertues.


Choix variétal, itinéraire cultural, modes de récolte... Au sommaire de ce document, 36 pages de conseils pour réussir et optimiser la culture de sa luzerne.

 

Pour recevoir ce guide, cliquez ici


http://www.jouffray-drillaud.com

ARTICLES

NOUVELLE METHODE

11.09. 15

Nous avions pris l'habitude de poster les articles dans cette rubriques. Mais cela devient illisible. Aussi, à l'avenir, pour le confort de lecture, nous les posterons directement dans la rubrique spécifique.

 

NOUVEAUTE

UN RECUEIL DES ARTICLES DU SITE

21.08.15

L'été est propice à la réflexion. Nous avons réalisé un recueil de 209 pages des articles du site concernant les céréales. Cela sous forme de PDF. Ce document pourra faciliter la lecture. Voir ci dessus le fichier en PDF. D'autres recueils suivront.

 

CEREALES

BILAN 2015 : VERS 40 MILLIONS DE QUINTAUX ?

Djam.bel@voila.fr 19.06.15

Alors que la moisson est en cours en plein mois de Ramadhan et sous de fortes chaleurs, les premières estimations font état d'une récolte de 40 000 000 de quintaux. Bien que ces chiffres ne soient pas définitifs, quelques remarques.

 

Si ce niveau de récolte se confirme, il apparaîtra que la céréaliculture algérienne est capable de dépasser son niveau moyen historique. C'est là un signe des efforts réalisés sur le terrain. Efforts fournis par les céréaliers, les structures en amont mais également par les pouvoirs publics avec les prix consentis à la production. L'OAIC y a bien sûr une part importante. L'Office se distingue par sa politique volontariste en matière d'irrigation d'appoint, de semences certifiées et d'offre en travaux agricole à travers son pool motoculture.

 

Aurait-on pu faire mieux? Comme on dit, il est toujours possible de faire mieux. Sans négliger les efforts de chacun des intervenants de la filière, il nous semble que certains points techniques et organisationnels mériteraient d'être « mis sur la table ». Points que nous ne retrouvons pas dans les axes de travail des responsables de la filière céréales dont notamment le DG de l'OAIC, Mr Mohamed Belabdi ou Mr Salah Attouchi DG du groupe PMAT.

 

NOS CCLS, DE FUTURES AXEREAL?

Le premier point concerne les CCLS. Elles n'ont de « coopératives » que le nom. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'entités administratives de l'OAIC. Est ce les meilleures structures pour notre céréaliculture ? Rappelons qu'en France, dans les coopératives céréalières, le directeur est recruté par le Conseil d'Administration et non pas par la tutelle. Les coopérateurs possèdent les installations de par les parts sociales qu'ils ont acquis. Que Mr Belabdi se renseigne. Le 13 avril dernier, il a reçu le staff de la coopérative Axéréal dont MM J-F Loiseau et Bruno Bouvat-Martin. D'où viennent ces deux patrons de l'une des plus importante coopérative céréalière de France? Fellahas! Ce sont des paysans! Oui, bien que costumés, ils ont de la terre collée à leurs chaussures. Le président d’Axéréal, Jean-François Loiseau, est céréalier dans le Vendômois. Quant au vice-président, Bruno Bouvat-Martin, il est céréalier à Préveranges dans le Loiret.

 

 

De telles coopératives ne sont plus « razk el beylik », mais « rak el fellahines ». Cela change tout, notamment en matière d'efficacité. Comment arriver à de telles coopératives chez nous mais aussi concilier efficacité agricole, aide à la petite paysannerie et régulation du commerce du blé ?

Il nous semble que lorsque Mr Belabdi reçoit les responsables de la coopérative française Axéréal, il ne s'agit pas simplement de discuter de matériel, semences, ou engrais. Il faut aussi parler de management et des hommes. Oui, des hommes. De ceux qui cultivent le blé. L'exigence de nos décideurs doit être de demander à voir le fonctionnement de cette coopérative en France. Des délégations de paysans, de cadres de l'OAIC et du MADR, des CCLS doivent aller en voyage d'études. Que des élus paysans des CCLS aillent discuter avec leurs homologues français, idem pour les chefs de silos ou les magasiniers.

 

 

APRES LES MOISSONNEUSES-BATTEUSES SAMPO, DES SEMOIRS SEMEATO ?

L'un des efforts techniques de l'OAIC porte sur l'irrigation d'appoint. On ne peut que féliciter l'office pour cette politique. Mais quid du fellah sur « el argoub » (colline) loin de toute possibilité d'irrigation ? Pourtant la solution à l'arido-culture existe. Elle s'appelle non-labour avec semis direct. Cette technique permet de s'affranchir de l'antique « dry-farming ». Que MM Attouchi et Belabdi prennent un après midi et aillent voir à Constantine comment travaille Mr Abdelatif Benhamadi. Toute son exploitation est passée au semis direct (SD). Ce qui lui permet de réduire la jachère et de semer plus de légumes secs et de fourrages. Ou qu'ils aillent voir Mr Sobhi Habbes qui travaille les 300 ha de sa famille entièrement en SD.

Pour l'Algérie, le semis direct constitue la mère des batailles. Divers travaux en ligne dont des travaux du PhD. marocain Rachid Mrabet montrent que seul le SD permet en année de sécheresse de récolter 10 qx/ha quand la charrue ne permet d'en récolter que 2 à l'hectare. Seule l'irrigation mais aussi le SD peuvent nous permettre d'éviter les rechutes de production de céréales comme en 2008. Chute qui avait provoqué cette année là le recours massif aux importations. De 2 Md en 2007 elles étaient passées à 4 200 000 000 $. Seul, le SD peut assurer, en agriculture pluviale, c'est à dire sans irrigation, des récoltes de céréales supérieures à 30 millions de quintaux. Outre les grains, le SD procure la paille et permet une réduction des terres en jachère du fait de sa vitesse d'emblavement des terres (6 fois supérieure à la charrue).

 

Nos deux organismes d'Etat semblent se rendre compte peu à peu de l'intérêt du SD. En témoignent la vingtaine de semoirs de marque Sola importés et actuellement disponible au niveau des CCLS. Mais à Aïn Témouchent, un de ses semoirs est resté sur palette depuis deux ans. Il est trop puissant pour pouvoir être tiré par les tracteurs de la CCLS locale. Cela montre la nécessité de dialoguer avec les céréaliers qui se sont déjà équipés pour le SD afin de voir quel type de matériel est à importer ou à monter localement. Après le montage de matériel de récolte comme l'accord SAMPO, ne faudrait-il pas un autre accord avec une firme telle SEMEATO pour un montage local de ces semoirs? Il s'agirait également d'étudier le moyen de rendre disponible ces engins pour les exploitations de petite taille. Le Maroc adopte une voie originale : construire des semoirs de SD marocains adaptés aux moyens de traction des petites et moyennes exploitations. Rappelons que le récent accord des groupes publics de matériel agricole avec la firme portugaise Galucho fait l'impasse sur le matériel de SD.

 

 

PENSER « SIGHAR EL FELLAHINE »

La consultation des statistiques le montrent. Malgré le relèvement des prix à la production, dont 4500 DA /quintal pour le blé dur, toute la récolte ne rentre pas dans les silos de l'OAIC. Cela amène à poser la question des moyens de stockage à la ferme et des risques de perte post-récolte. Le groupe PMAT, ne devrait-il pas se lancer dans la confections de silos métalliques de petites dimensions pour les fermiers? Ce serait également un moyen de ne pas faire porter tout le poids du coût des moyens de stockage sur le seul OAIC.

 

Enfin, si des céréaliers stockent toute leur récolte ou une partie, on peut penser qu'ils produisent également une partie de leurs semences. Ils produisent de la semence de ferme. Comment dans ce cas là les aider à améliorer ses semences. Par exemple en les aidant à trier leur semence et à traiter comme sait le faire l'OAIC avec ses nouvelles unités de production de semences ? Pourquoi tout centraliser dans les CCLS avec tous les retards de livraison que cela implique et déposséder le fellah de ce droit millénaire: produire sa semence? PMAT ne pourrait-il pas en concertation avec des agriculteurs et ingénieurs machinistes algériens sortis de nos universités se pencher sur la production de trieurs et appareils à traiter les semences ? Sur ces deux points, l'utilisation de la recherche universitaire peut permettre d'analyser les façons de faire de la petite paysannerie et de connaître leurs réelles attentes. Pourquoi ne pas accueillir chez PMAT et OAIC des étudiants et leur proposer comme sujets de mémoire de fin d'études le thème des stratégies paysannes de stockage des céréales à la ferme ?

 

 

CONCERTATION AU SEIN DE LA FILIERE

PMAT, l'OAIC, l'ITGC, la BADR ainsi que les firmes d'agro-fourniture et les réseaux qualité-blé des semouliers ont permis de nettes avancées de la production de céréales. Face aux défis de l'heure, dont la réduction de la rente gazière, l'exigence du moment est la recherche du maximum d'efficacité. Aux efforts de la filière afin de procurer à l'agriculteur crédit de campagne, matériel d'implantation, matériel d'irrigation et de récolte ou fertilisants et produits de traitement il nous faut réfléchir aux axes de travail non encore explorés. Notamment : semis-direct afin de régulariser les rendements (notamment en année de sécheresse) et afin de réduire les coûts de mécanisation. Ou encore management et aide aux petites exploitations. Il s'agit là de suggestions portées au débat.

 

Les Conseils Régionaux Interprofessionnels des Céréales sont les lieux de concertation de la filière céréales. Ce sont les endroits pour débattre entre membre de la filière. Nous n'avancerons qu'en mobilisant chacun. La concertation au sein de la filière en est un des moyens d'avancer.

 

CEREALES

REDUCTION DE LA JACHERE : DU NOUVEAU.

Djamel BELAID 17.06.15 djam.bel@voila.fr

 

Pour réduire les surfaces en jachère, « on a tout essayé » pourraient dire les responsables du MADR. Un peu comme ces responsables économiques français à propos de la lutte contre le chômage. Pourtant tout n'a pas était essayé. Le non-labour avec semis direct pourrait s'avérer être la solution à cette question cruciale pour plus d'autonomie alimentaire en Algérie.

 

PRENDRE EN COMPTE LES CONTRAINTES DES EXPLOITATIONS

 

Réduire la jachère afin de produire plus ne peut se faire d'un simple coup de baguette magique. Cela nécessite de prendre en considération les contraintes des exploitations. Or, celle-ci sont nombreuses si on en juge le damier que ces parcelles constituent dans les campagnes. Ces contraintes sont multiples : disponibilité en matériel, besoin en financement, gestion de l'eau du sol ou disponibilité en pâturages.

 

A cela, il s'agit de rajouter la taille des exploitations et le niveau technique des agriculteurs.

 

SEMIS DIRECT ET VITESSE DE TRAVAIL

 

Pour une exploitation céréalière, l'une des principales contraintes est représentée par le facteur temps. Labourer, préparer le lit de semences et semer prend beaucoup de temps. Or, en non-labour avec semis-direct (SD), le temps d'implantation de la culture sont réduits de 6 fois. Avec le même matériel de traction, on peut donc emblaver plus de surface.

 

C'est d'ailleurs cet argument qui a séduit de grandes exploitations. Dans la région de Constantine et Sétif, des exploitations privées de 300 à 750 sont intégralement passées en SD. Le même phénomène s'observe en Tunisie ou au Maroc. Malgré son prix élevé un semoir pour SD est amorti dès la première année à condition d'emblaver au moins 500 hectares.

 

SEMIS DIRECT ET COUTS DE MECANISATION

 

La conduite conventionnelle avec labour revient relativement cher. Il faut compter le coût de la main d’œuvre et le carburant utilisé. En SD, les réductions de carburants sont de l'ordre de 40%. Ces réductions sont fondamentales pour l'agriculteur. Car celui-ci doit avancer en début de campagne les fonds nécessaires pour financer le travail du sol, l'achat de semences et d'engrais sans avoir la certitude de rentrer dans ses frais en cas de sécheresse. Par ailleurs, il ne faut pas oublier la faiblesse des rendements en zone semi-aride. Si la rentabilité de cette céréaliculture passe par l'augmentation des rendements, il ne faut pas oublier la baisse des charges.

 

Des résultats au Maroc*

« Ainsi, la comparaison des charges relatives à la consommation du gasoil et à la main d’œuvre montre une différence de 430 Dh/ha en faveur du semis direct. Cette différence augmente avec l’intégration de l’amortissement et l’entretien du matériel. Si on fait appel à la location, cette différence atteint 1200 Dh/ha.

Avec les 500 ha de céréales installés en semis direct au niveau des Domaines Sidi Kacem, nous avons pu amortir la machine dès la première année ».

 

SEMIS DIRECT ET GESTION DE L'EAU DU SOL

 

Tous les agriculteurs vous le jureront : en terre profonde, une jachère labourée à temps permet les meilleurs rendements. Cela est à mettre sur le compte de l'emmagasinent de l'eau de pluie, la minéralisation de la matière organique et la réduction du stock de semences de mauvaises herbes dans le sol.

Or, concernant l'eau du sol, le SD présente les même avantages qu'une jachère travaillée (préparés de printemps). En effet, le SD permet une valorisation de l'humidité du sol. Les résultats obtenues à Settat (Maroc) par Rachid Mrabet montrent qu'en année de sécheresse, là où le labour ne donne que 2 qx/ha, le SD permet d'obtenir 10 qx/ha.

 

Il devient donc possible de réaliser une culture après un blé sans avoir à se soucier d'essayer d'emmagasiner de l'eau. On peut donc envisager des cultures de légumes secs ou de fourrages (foins, ensilage, grains) avec tout l'effet en matière de précédent (enrichissement du sol en azote, élimination des mauvaises herbes ou du cycle de certains parasites).

 

Des résultats au Maroc*

« Le semis direct nécessite un temps de ressuyage du sol moins important et permet de mieux conserver l’humidité du sol alors que les autres outils conventionnels nécessitent un dessèchement plus important et même parfois on adopte des techniques facilitant cela (un cover croppage fait perdre 10 mm de réserve d’eau du sol).

 

Une mesure du profil hydrique derrière une pluie de 20 mm nous montre que la profondeur humide sur semis direct est 35% supérieure par rapport au semis conventionnel ».

 

 

SEMI-DIRECT ET ELEVAGE OVIN

L'un des facteurs qui freine la résorption de la jachère provient également de la présence fréquente de l'élevage ovin associé à la céréaliculture. Celle-ci étant d'un faible rapport, l'élevage ovin permet d'équilibrer les comptes de l'exploitation. Des terres en jachères pâturées représentent autant de terrains de parcours.

 

Le SD, ne nécessitant pas de labour, les terres de parcours ne sont donc pas menacées de retournement par la charrue. Elles peuvent donc êtres pâturées jusqu'à l'automne. Mieux encre, le SD en permettant une augmentation des rendements en grains et en paille s'avère être un atout pour l'élevage ovin. Par ailleurs, à l'automne, il permet de réduire les pointes de travail au moment des semis de céréales et de fourrages de vesce-avoine.

Mais c'est dans le domaine de l'amélioration des jachères pâturées que des progrès pourraient être attendus. Ces jachères sont en fait des prairies temporaires. Elles sont composées d'une flore spontanée et variée. Le SD pourrait permettre en automne de ré-semer ces prairies afin d'enrichir leur flore et d'arriver à une meilleure valeur alimentaire.

 

LE SEMIS-DIRECT PERMET DE REVISITER LE DRY-FARMING

Concernant la jachère, le SD représente une opportunité. Il permet de revisiter la pratique de l'arido-culture de type dry-farming. Aussi, il s'agit d'examiner son intérêt sous divers angles.

Certes, son utilisation dans le cadre de la résorption de la jachère nécessite de maîtriser le désherbage ainsi que de nouvelles cultures. Par ailleurs , le prix des semoirs pour SD est élevé. Cela nécessite d'imaginer la fabrication de modèles locaux demandant moins de force de traction comme cela est le cas au Maroc.

 

Des résultats au Maroc **

« Résultats depuis 1997 chez un agriculteur dans la région de Settat. Le blé conduit en semis direct en rotation triennale blé/blé/jachère est comparé au blé conventionnel conduit par l’agriculteur. On remarque de grands écarts entre les deux systèmes de production et le plus remarquable avait été obtenu durant la compagne 1999/2000 où la commune a été entièrement sinistrée à l’exception de la parcelle de semis direct où la récolte a été de 10 qx/ha plus une cinquantaine de bottes de paille par hectare dont la valeur a atteint durant l’hiver suivante 45 dhs la botte ».

Sources:

(*) Avril 2008 PNTTA Le semis direct des céréales. Expérience du Domaine Agricole de Sidi Kacem (en ligne sur le net).

(**) Novembre 2009 PNTTA Le système semis direct. Nouveau mode de production et modèle d’agrégation pour une agriculture pluviale durable au Maroc (enligne sur le net).

 

PAIN

EGYPTE, LE PAIN ACCESSIBLE PAR CARTE A PUCE

 

 

http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/en-egypte-lacces-au-pain-ne-devrait-plus-etre-un-probleme?id=6856054

 

djam.bel@voila.fr 14.06.15

En Egypte, depuis août 2014, le prix de la farine est libre. Cela s'est traduit par une augmentation du prix du pain. Pourtant nulle trace de révolte populaire. Comme expliquer qu'une telle réforme passe sans faire de vagues dans un pays où, comme en Algérie, le pain constitue un aliment de base ? Et si une telle réforme pouvait s'appliquer chez nous ?

 

LE MIRACLE DE LA CARTE A PUCE

Cette libéralisation du prix du prix de la farine s'est accompagnée de l'attribution d'une carte à puce aux familles à revenu modeste. Elle est délivrée en fonction de critères sociaux et permet de délivrer à chaque membre d'une famille 5 pains par jour.

 

Auparavant les pouvoirs publics subventionnaient directement la farine. Depuis 1980, les boulangers étaient tenus de vendre le pain à 5 piastres (moins d'un centime d'euros) avec un maximum de 20 pains par personne. Il s'agit de pains de 130 grammes de forme circulaire, des galettes. Devant les boulangeries, les files d'attente étaient interminables. Les trafics étaient nombreux. Certains boulangers revendaient la farine sur le marché informel.
Mais depuis cette décision, plus de files d'attente devant les boulangeries. Chacun semble satisfait. Les ménages modestes arrivent à se procurer du pain au prix modique de 5 piastres contre 30 pour les consommateurs ne possédant pas le fameux sésame ou désirant acheter plus de 5 pains par personne.

« Avant la mise en œuvre du système, certaines familles envoyaient plusieurs de leurs membres pour acheter pour une livre, des galettes de pain (plafond fixé par personne). Aujourd'hui, chaque membre de la famille peut se procurer en une seule fois la part de la famille pour trois jours », explique Ahmad Kamal, propriétaire d'une boulangerie dans le quartier d'Al-Khalifa au Caire (1).

 

Pour chaque pain vendu à 5 piastres, le Ministère de l'Approvisionnement en reverse 25 au boulanger afin de couvrir le coût de production. Les boulangers peuvent dorénavant acheter la farine au prix du marché. Il y a une libéralisation du prix de la farine. Les quantités de farine pouvant être achetées par les boulangers ne sont plus rationnées. Chaque boulangerie est par ailleurs dotée de 2 lecteurs de carte à puce de marque SMART.

 

UNE REFORME MUREMENT REFLECHIE

Ce projet a été longuement réfléchi par les autorités égyptiennes. Il avait été imaginé dès 2003. Et le président Mohamed Morsi avait même annoncé sa future mise en place avec seulement 3 galettes à prix subventionné par personne. Il faut dire que les dernières tentatives d'augmentation du prix du pain s'étaient soldées par des émeutes. En 1977, le président Sadate avait été obligé d'annuler une augmentation du prix du pain suite à de violentes émeutes. Et en 2011, lors de la révolution qui a entrainé la chute de Hosni Moubarak, les manifestants scandaient « Pain, liberté, justice sociale ». C'est dire si le sujet est sensible. L'utilisation de cartes à puces a d'abord était testée dans les villes de Port-Saïd et d'Ismaïlia dès janvier 2013 avant d'être élargie aux autres provinces.

Maintenant que les derniers gouvernorats ont été concernés par la réforme, c'est 69 millions d'Egyptiens sur 86, soit 80% de la population, qui utilisent cette carte à puce. Résultats, dans les premières villes où la réforme a été lancée, les suventions ont été réduites de 30%. Quant au sac de farine de 50 kilo, il est passé de 16 livres Egyptiennes à 155 (1).

La majorité des consommateurs sont satisfait et ne tarissent pas d'éloges quant à cette réforme décidée par Sissi.

«Cela marche maintenant. Que Dieu bénisse Sissi » lance à l'envoyée spéciale du journal Le Monde (2) Zeinab une vielle dame en sortant d'une boulangerie du quartier pauvre d'Imbaba au Caire.

 

« ON NE SUBVENTIONNE PLUS LE PRODUIT, MAIS LES PERSONNES »

Cependant, il existe encore quelques dysfonctionnements. Al-Ahram relate « Nous sommes quatre dans la famille alors que trois seulement figurent sur la carte de subvention, ma fille de 8 ans n'est pas inscrite » explique Rawya mère au foyer. Mahmoud Sayed, responsable d'une famille de six personnes, réclame au moins 8 galettes par jour pour manger à sa faim. « Doit-on prendre le petit-déjeuner , le déjeuner ou le dîner ? » se demande-t-il ironniquement. En outre, le programme n'a pas prévu qu'un lot de 5 000 galettes par mois au prix subventionné et par boulangerie pour les personnes ne possèdant pas encore de carte. Mais la demande est supérieure à ce quota. Et des migrants tels ces ouvriers journaliers d'un autre gouvernerat venus travailler au Caire sont obligés d'acheter le pain au prix fort. « Les plus riches peuvent s'en sortir. Ils mangent de tout mais les familles nombreuses et les pauvres ne le pourront pas » lance Oum Shahd au journaliste d' Al-Ahram.

 

Pour Mahmoud Diab, porte-parole du Ministère égyptien de l'Approvisionnelment : « on ne subventionne plus le produit, mais les personnes ». Une maxime que les décideurs Algériens devraient considérer. L'étude du cas égyptien est à étudier. Rappelons que la dotation de cartes à puce a concerné 69 millions d'Egyptien. Il s'agit là d'un bel exploit.

Par ailleurs, le montant des subventions économisé pourrait être affecté à la production. On peut imaginer ainsi une augmentation des prix à la production ou des subventions pour l'emploi de techniques plus modernes (irrigation d'appoint, semis-direct).

 

 

 

NOTES :

(1) « Pain : la rationalisation mal comprise ». Al-Ahram Hebdo en ligne. Marwa Hussein. 16.07.2014.

(2) « En Egypte, la révolution silencieuse du pain ». Le Monde Economie. Moina Fauchier-Delavigne. 14.04.2015

INETAJ WATANI

I.REBRAB: « IL FAUT DES ACTES ». CHICHE MR REBRAB!

djam.bel@voila.fr 10.06.15

Selon El-Watan, de ce 9.06.15, M. Rebrab, s’est exprimé hier en marge d’une journée parlementaire sur l’investissement. « Sortir de la dépendance aux hydrocarbures et diversifier l’économie nationale est un enjeu vital pour le PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab, qui estime que la situation actuelle est intenable à terme.

 

(...) Il faut donc créer de la richesse et de l’emploi, promouvoir la production nationale et les exportations hors hydrocarbures ».

 

On ne peut qu'applaudir à une telle profession de fois. Effectivement, il faut des actes. Et si CEVITAL commençait en ouvrant la voie dans le domaine agricole?

 

PAS UN GRAMME DE SUCRE DZ CHEZ CEVITAL!

 

Rappelons que Cevital triture dans ses moulins sur le port de Béjaïa des graines oléagineuses importées. Elle raffine également du sucre brut.

 

Pas un gramme de graines d'oléagineux traité par Cevital n'est produit en Algérie. Pas un seul gramme de sucre produit par Cevital n'est issu de la production locale. Pour rappel, le Maroc produit 50% de ses besoins de sucre.

 

Cette situation se traduit par une hémorragie de devises, un manque de travail pour nos agriculteurs et une hémorragie financière des caisses de l'Etat.

 

Aussi, Mr Rebrab, ok pour le développement de la production. Montrez l'exemple...

 

Mr Rebrab signale des autorisations non accordées par les pouvoirs publics. Mais qu'est ce qui l'empêche de lancer des essais à petite échelle chez les agriculteurs? Qu'est ce qui l'empêche d'étudier les itinéraires techniques du colza, tournesol ou de la betterave à sucre voire de la canne à sucre? Cevital a les moyens pour embaucher quelques agronomes et vérifier de la faisabilité de ces cultures qui existent au Maroc et en Tunisie.

 

Non, au contraire, Mr Rebrab essaye par tous les moyens de nous faire croire que cela n'est pas possible.

Il y a deux ans, lors du forum de “DK News”: Issad Rebrab évoque les défis de l’économie algérienne (Liberté 30/07/13). “Il y a des produits qu’on peut produire localement, comme le blé, les graines oléagineuses, les légumes secs. Par contre, on ne peut pas produire de la canne à sucre ou la betterave sucrière en Algérie”, déclare le patron de Cevital. “On est obligé d’aller dans des pays où l’eau est gratuite et abondante”, a-t-il indiqué. - See more at: http://fr.africatime.com/articles/le-p-dg-de-cevital-au-forum-de-dk-news-issad-rebrab-evoque-les-defis-de-leconomie#sthash.BckFbFjj.dpuf

 

C'est étonnant. Le Maroc arrive à produire de la betterave à sucre et même de la canne à sucre et nous notre climat ne nous le permettrait pas?

 

Il faut rappeler que les agriculteurs marocains maîtrisent les techniques modernes: semences mono-germes, irrigation localisée et récolte mécanisée. A notre humble avis, Mr Rebrab ne maîtrise pas le sujet ou bien nous mène en bateau.

 

SUCRE

SUCRE DE CANNE MADE IN DZ ?

Djam.bel@voila.fr 7.06.15

Avez vous remarqué sur les villes du littoral « al gsab », Ces roseaux qui poussent un peu partout ? Dès qu'il y a un terrain non cultivé, ils prolifèrent. Roseaux et canne à sucre sont des familles botaniques proches. Pourquoi ne pas essayer de planter de la canne à sucre en Algérie ?

 

L'Algérie n'a pas le climat équatorial de Cuba pour cultiver de la canne à sucre et en particulier sa pluviométrie. Cependant, de l'eau il est possible de s'en procurer à partir de la récupération des eaux de pluie et des eaux des stations d'épuration. Cette mobilisation pourrait permettre de cultiver de petits périmètres agricoles. La rentabilité de telles productions pourrait être assurée par des circuits courts : de petits ateliers de transformation de la canne et de ses sous-produits.

La transformation de la canne à sucre nécessite peu de moyens. Les tiges sont broyées puis l'extraction du sucre est obtenue par contact avec de l'eau chaude. Les jus sont ensuite asséchés ce qui permet la cristallisation du sucre. On obtient également un résidu : la mélasse. Celle-ci constitue un excellent complément alimentaire pour le bétail.

 

PRODUCTION ARTISANALE ET FAMILIALE DE SUCRE DE CANNE

Outre la culture de la canne à sucre, il est possible d'envisager la présence de cette plante dans des jardins familiaux. L'exploitation des cannes nécessiterait alors un broyeur manuel permettant l'extraction du jus de canne. L'arrosage des cannes pourrait être assuré notamment par le recyclage d'une partie des eaux domestiques des habitations.

 

L'exploitation artisanale des tiges de cannes à sucre est courante dans nombre de pays producteurs de cette plante. Des vendeurs ambulants y proposent même des boissons rafraîchissantes. Pour cela ils disposent de petits broyeurs manuels qui leur permettent de préparer devant la clientèle ces boissons.

 

Au mettre titre qu'une vigne dans une cour ou un arbre fruitier dans un jardinet, un bosquet de tiges, de canne à, sucre pourrait être présents chez les particuliers. Actuellement, à notre connaissance, il n'existe pas de pépinières proposant de jeunes tiges de cannes à sucre. De tels plants sont à ramener du Maroc ou de France. Pourquoi le Maroc ? Car ce pays possède une longue tradition de culture de la canne à sucre. Des vestiges archéologiques, dont des bacs taillés dans la pierre font remonter sa culture au 15ème siècle. La qualité du sucre marocain a même dépassé les frontières de ce pays. Ainsi, pour son thé, la reine Victoria n'utilisait que du sucre produit au Maroc. Actuellement, ce pays produit jusqu'à 50 % de ses besoins en sucre en cultivant canne et betterave à sucre.

 

Concernant la plantation de cannes, comme pour les roseaux, il suffit de mettre sous 5 à 10 centimètres de terre une tige de canne pour qu'en quelques semaines elle bourgeonne à chaque nœud et produise ainsi de jeunes pousses. Celles-ci sont exploitables dès la deuxième année de culture.

 

P. RABHI, NOS VILLES, UN VERITABLE DESERT MINERAL

 

L'idée de produire du jus de canne à sucre dans le cadre d’un agriculture urbaine et péri-urbaine peut paraître saugrenue. Cependant, les chiffres sont là. En Algérie, on assiste à une augmentation croissante du nombre de bouches à nourrir. Il faut également compter sur l'attrait qu'exerce notre pays sur les populations du sahel qui se voient de plus en plus fermer les portes de l'eldorado européen. Parallèlement à cette augmentation, on assiste à une réduction des surfaces agricoles et des ressources hydriques dans un contexte de réchauffement climatique. Aussi, il nous semble, qu'en zone littorale où la pluviomètre dépasse allègrement les 600 mm de pluie annuels, et où les températures sont clémentes chaque mètre carré sauvé du béton devra servir à l'avenir à la production agricole. Avant de penser à produire sur les toits des immeubles, le bon sens voudrait que les terres les plus fertiles du pays soient sauvées du béton et que les espaces libres des villes soient productifs. Produire par exemple du raisin en ville ne demande que peu de surface. Nombre de maisons algériennes possèdent une cour avec une vigne sous forme de treille. Déjà, à l'étranger il est envisagé de produire du raisin contre un mur d'immeuble ou de planter des arbres fruitiers pour ombrager des parkings.

Pour P. Rabhi, les villes de demain ne devront plus être un désert minéral, mais un espace où le végétal reconquiert ses droits.

 

 

SE REAPPROPRIER UN POUVOIR DE DECISION ALIMENTAIRE

 

Il nous semble que l'agriculture algérienne doit se réapproprier la capacité de produire du sucre ; que ce sucre soit issu de betterave sucrière ou de canne à sucre En Algérie, la culture de betterave à sucre a existé dans les années 70. Elle a été arrêtée après la disparition du président Houari Boumediène car jugée peu rentable. L'approvisionnement du consommateur a été confié à des raffineurs privés qui se sont tournés exclusivement vers l'import de sucre brut non raffiné. Or, l'évolution des techniques d'arrosage localisée telle que le goutte à goutte, les semences mono-germes de betteraves et les progrès de la mécanisation permettent aujourd’hui d'envisager de telles cultures en Algérie. Même si elles devraient à l'avenir ne couvrir qu'une partie des besoins locaux, une telle production permettrait un plus grand pouvoir de négociation des raffineurs de sucre algériens lors de leurs achats de matière première sur le marché international. Actuellement, les stocks de sucre ne couvrent que quelques mois de consommation locale.

 

Or, en affirmant qu'il n'est pas possible de produire du sucre en Algérie, certains industriels de l'agro-alimentaire restent sur des positions passéistes. Actuellement, les productions agricoles locales font l'objet d'une mutation. Une rupture technologique est en train de s’opérer. Du fait de la poursuite des importations de produits alimentaires, cette rupture est encore méconnue du large public. Or, que ce soit en matière de production de tomate industrielle, d'enrubannage des fourrages ou du semis direct sans labour, des agriculteurs ont modifié radicalement leur façon de procéder. Les nouvelles techniques de production de la tomate ont par exemple permis de multiplier par trois les rendements. L'enrubannage permet de conserver la valeur alimentaire des fourrages plus de trois ans. Quant au semis direct des céréales, non seulement ce moyen permet de combattre la sécheresse mais il réduit considérablement les coûts de production.

 

Le consommateur doit de se ré-approprier cette capacité de consommer des produits locaux. La culture de la canne à sucre peut permettre de produire artisanalement du jus de canne, des sodas, du sucre ou des infusions sucrées comme cela existe en Colombie. Le consommateur est actuellement dépendant de produits étrangers, or une production locale serait créatrice d'emplois.

 

ASSURANCES AGRICOLES

NOUVEAU CHALLENGE POUR BENHABILES CHERIF, DG CNMA.

Djam.bel@voila.fr 5.06.15

Dans son « Message du Directeur Général » Mr BENHABILES Cherif écrit sur le site de na CNMA: « la CNMA est un composant important de la gestion des risques dans l'agriculture, mais ne remplace pas les bonnes techniques de gestion des risques, les méthodes de production saines et l'investissement en technologie de pointe (...). La Protection du Revenu Agricole contre les risques climatiques s'affirme comme un élément à part entière de la Politique Agricole. Elle requiert donc un engagement clair de la profession et des pouvoirs publics ».

 

De cette citation soulignons la volonté de réduire le risque climatique de l'agriculteur : «  l'investissement en technologie de pointe ». Nous souhaiterions apporter à sa connaissance les avancées agronomique en la matière. En grandes cultures, le non-labour avec semis-direct (SD) permet d'obtenir, même en année sèche, 10 qx/ha et la paille qui va avec contre 2 qx/ha dans le cas du labour.

 

Ces résultats et observations sont le fruit de la recherche d'universitaires algériens, des instituts techniques (ITGC) et d'agriculteurs pionniers à Sétif et Constantine. En Algérie, comme au Maroc ou en Tunisie, de grosses exploitations privées ou d'Etat commencent à se convertir à cette pratique. En plus, malgré le coût élevé du semoir pour SD, l'engin est amorti la première campagne agricole dès les premiers 500 ha emblavés. L'explication vient de la réduction des coûts de mécanisation et de main d'oeuvre. En effet, labourer est une opération longue et coûteuse en carburant et en main d'oeuvre. Les opérations de préparation de lit de semences sont également longues. Souvent les semis sont alors tardifs. Avec le SD, ces inconvénients disparaissent.

 

On peut en effet lire dans la SYNTHESE DES ACQUIS DU PROJET (2010 – 2013) relatif à la « Conservation des Sols et Sécurité Alimentaire : une préoccupation commune pour les agricultures paysannes du Mali et du Maroc »: « En effet, 20 ha de semis précoces « dans le sec » ont été possibles dès la mi-octobre 2012 grâce au semis direct (SD). Les fortes pluies qui ont suivi ont retardé les semis conventionnels jusqu’en décembre. Lors de la récolte en juin 2013, les parcelles en SD précoces ont obtenu des rendements moyens de 40 qtx/ha, soit 3 fois supérieurs à ceux du conventionnel tardif (15 qtx/ha). Ceci démontre la souplesse d’utilisation du SD et sa capacité à s’adapter aux conditions climatiques de l’année ».

 

STABILISATION DES MARGES BENEFICIAIRES A LA HAUSSE

 

Rachid MRABET, spécialiste de la question au centre d'arido-culture de Settat (Maroc), montre dans une étude pluriannuelle qu'avec le SD les marges bénéficiaires à l'hectare sont stabilisées à la hausse. Sur 4 années 1997 à 2000) ce chercheur note en page 21 le niveau des marges brutes avec SD: 7 000, 7550, 2150 et 2950 Dirhams Marocains /ha. Alors que pour les mêmes années, en conduite conventionnelles, les marges sont les suivantes: + 3750, + 1200, - 1700, + 550 DM/ha. Comme chacun l'aura deviné, les campagnes agricoles 1999-2000 et 2000-2001 correspondent à des années sèches. Or, en SD l'agriculteur arrive toujours à récupérer « ras al mel », c'est à dire ce qu'appellent les économistes la «  valeur de reproduction du capital ».

 

Vue l'importance de ce document, signalons que cette publication est disponible à l'adresse: http://www.uneca-an.org/francais/un/PUBLICATIONS%20DU%20CENTRE/LE%20SEMI%20DIRECT%20POTENTIEL%20ET%20LIMITES%20POUR%20UNE%20A.PDF

 

Comme l'écrivent dès 1991 Bedrani S., Campagne P. dans un article: « Choix technologiques, risques et sécurité dans les agricultures méditerranéennes » dans les cahiers du CIHEAM de Montpellier: « Les risques portent sur le volume et la valeur de la production et donc sur la capacité de la production En effet, la survie de l'exploitation, repose on le sait, sur l'équation fondamentale suivante: valeur de la production (de l'année 0) > ou = à valeur de la reproduction de la force de travail + valeur de la reproduction du capital et des consommations intermédiaires + valeur des prélèvements divers (de l'année l) ».

 

UNE NOUVELLE APPROCHE POUR CNMA ET BADR

Ainsi, donc il apparaît qu'il existe une nouvelle approche des grandes cultures (blé, légumes secs, fourrages) en zone semi-aride. Celle-ci permet de réduire l'incertitude climatique et donc l'incertitude de revenu. La CNMA mais aussi la BADR doivent se saisirent de ces données afin de réduire les cotisations des exploitations en semi-direct ou l'évaluation du risque de non-remboursement des prêts de campagne. Les revenus de ces exploitations ne peuvent qu'augmenter. Rappelons les avantages:

  • réduction de l'effet de la sécheresse sur le rendement,

  • réduction des coûts de mécanisation,

  • réduction des coûts de main d'oeuvre,

  • vitesse accrue d'implantation des cultures (avec amélioration du rendement du fait d'une date de semis optimale, réduction de la jachère et possibilité d'améliorer son revenu en semant les champs du voisin).

 

La balle est donc dans le camp de Mr BENHABILES Cherif. En ces de temps de réduction de la rente gazière, le dossier « semis-direct » s'avère capital pour notre agriculture.

EFFET DE SERRE

MAROC, VERS -13% DE CO2

djam.bel@voila.fr 2.06.16

"Le Maroc a annoncé aujourd'hui une réduction d'au moins 13% de ses émissions prévues de gaz à effet de serre à l'horizon 2030, dans le cadre des contributions visant à préparer le sommet sur le climat en décembre à Paris (COP-21).

 

Cet engagement, le deuxième seulement d'un pays africain après le Gabon, intervient alors que des négociations préparatoires à la COP-21 sont en cours à Bonn (Allemagne).

 

L'effort financier, "de 10 milliards de dollars", sera pris en charge par le royaume, a indiqué la ministre déléguée à l'Environnement, Hakima El Haite. Elle a ajouté que Rabat était prêt à une "réduction additionnelle de 19%", d'un coût évalué à 35 milliards de dollars, à la faveur d'un "appui international", ce qui aboutirait à un effort de réduction de 32% au total à l'horizon 2030".

(...). Source: Le Figaro 2.06.15

Rappelons que le secteur agricole algérien contribue à la réduction des GES par la plantation d'arbres et le non-labour avec semis direct.

 

MATERIEL AGRICOLE

CREATION SOCIETE MIXTE ALGERO-PORTUGAISE

djam.bel@voila.fr 26.05.2015

Une bonne nouvelle. El Moudjahid annonce ce jour la création d’une joint-venture entre l’Algérie et le Portugal. Notre agriculture a besoin urgent de matériel agricole. Jusqu'à présent ce sont les complexes industriels initiés par feu Houari Boumédiene qui permettent la production locale de tracteurs, moteurs, matériel aratoire, de semis, de transport ou de pulvérisation. A cela s'ajoute le montage local et l'importation.

Cependant, le matériel agricole reste encore parfois indisponible et son coût reste élevé. Nul doute que cette initiative va dans le bon sens. A ce titre on peut que féliciter Mr Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines et de tous ceux qui ont oeuvré pour la concrétisation pour cet accord.

 

Cette initiative devrait créer des emplois directs ou induits. « Concernant l’intégration des produits fabriqués, le représentant du groupe public a indiqué qu’il se situera à 20%, la première année et 60% la 5e année, alors que les effectifs de l’entreprise évolueront pour leur part de 34 à 120 salariés, selon les mêmes périodes correspondantes ».

 

Cette initiative est également intéressante par rapport au profil de Galucho. Un rapide tour sur le site de cette entreprise montre la fabrication d'une gamme de matériel moderne mais simple et robuste. Ce n'est pas l'hyper sophistication actuelle du matériel français avec ses difficultés d'entretien. Matériel peut adapté actuellement au contexte local.

 

UNE GAMME VARIEE DE MATERIEL

En l'absence d'un dossier de presse de la part des signataires ou du moins de la partie algérienne, le compte rendu d'El Moudjahid permet d'avoir une idée sur le matériel qui devrait être fabriqué.

« Nouvelle gamme de matériels agricoles de travail du sol et de transport agraire (charrues à socs, à disques et à dents, remorques de transport agraire, matériels spécifiques comme les broyeurs, rouleaux, etc.) »

 

Il est question d'engins de transport agricole. En la matière nous accusons un net retard. Depuis les années 70, les mêmes remorques agricoles sont construites par le groupe PMAT. Mais des remorques de petites capacités, sans relevage hydraulique, sans amortisseurs, rehausse des bords pour la récolte des fourrages par ensilage. Les remorques produites localement ont cependant le mérite d'exister. Elles ont contribuer à transporter les produits agricoles servant à nourrir la population. Mais il est temps de les perfectionner. Comment? En installant un vérin sous la remorque permettant de la vider des grains qu'elle transporte. En installant de double essieux et de plus gros pneumatiques afin de suivre les moissonneuses-batteuses modernes durant la récolte. Espérons que la collaboration avec Galucho permettra la modernisation de nos remorques et ainsi réduire la peine des ouvriers agricoles. Car, il faut se le dire, en Algérie, une grande partie des charges telles que les sacs de céréales, les sacs d'engrais, les bottes de paille, le fumier sont manipulés à la force des bras. Le big-bag est encore inconnu de notre agriculture. Or, réduire les travaux pénibles est une priorité afin d'augmenter la production et d'attirer des jeunes vers l'agriculture.

Aussi étonnant que cela puisse sembler pour le profane, la remorque agricole, c'est tout un monde. Il suffit par exemple d'aller sur le site d'un constructeur tel Lambert-sa.com pour constater la diversité de ces engins: remorque pour grains, remorques pour balles rondes, bétaillères pour les animaux.

 

On peut se demander pourquoi des partenariats ne sont pas développés avec des constructeurs privés locaux. A Batna, la société TirSam développe un réel savoir-faire en matière de remorques; remorques routières mais aussi remorques agricoles.

 

Il est également question de fabriquer du matériel aratoire. Cela est salutaire. La résorption de la jachère passe par une disponibilité en plus de matériel. Là aussi, des entreprises telles Tirsam fabriquent localement une partie de ce matériel. Il pourrait être intéressant de développer des synergies.

 

OUBLIE DU JOINT-VENTURE, LE SEMOIR POUR SEMIS-DIRECT.

Mais, concernant le matériel aratoire, il est à noter qu'une révolution est en cours dans la profession: l'abandon du labour et son remplacement par le semis-direct. Le semis-direct est révolutionnaire car, outre qu'il réduit l'érosion hydraulique que favorise la charrue, il améliore les rendements. Et cela particulièrement en année sèche où on obtient seulement 2 quintaux/hectare contre 10 qx/ha avec semis direct. Les agriculteurs qui ont pratiqué le semis-direct remisent leurs charrues et tout le matériel aratoire qui va avec. Ils ne veulent plus en entendre parler. Un peu comme un utilisateur d'Iphone par rapport au vieux téléphone fixe. Certes, le semi-direct reste encore peu répandu en Algérie, mais il constitue une révolution qui risque de rendre progressivement obsolète charrues et cover-crop. On peut d'ailleurs se demander pourquoi les signataires de ce joint-venture privilégient des outils inadaptés au contexte semi-aride local. Galucho, ne fabrique pas de semoirs pour semis direct. Cette société portugaise ne possède pas de tels engins dans son catalogue en ligne.

 

Il est à espérer que le scénario de la fabrication de tourne-disques Made-in-DZ ne va pas se reproduire. Rappelons les faits pour les plus jeunes lecteurs. Dans les années 70, une entreprise publique a signé un accord pour fabriquer localement des tourne-disques. Mais le développement de l'utilisation de cassettes audio pour magnétophones a vite ringardisé les tourne-disques fabriqués localement que certains comparaient à des jerrycanes.

 

Nous nous permettons de mettre en garde les décideurs de la partie algérienne. Sur le terrain, les grosses exploitations privés ou publiques (fermes-pilotes, EAC) se tournent vers le semis direct. Ces exploitations s'équipent en semoirs Kuhn, semeato, Gaspardo et autres. Même les CCLS suivent le mouvement avec un contrat portant sur une vingtaine de semoirs directs de marque SOLA. Le secteur public du machinisme agricole se doit d'assurer une veille technologique quant à l'évolution des pratiques en matière d'implantation des cultures. Il faut le redire, nous sommes plusieurs à dire et à écrire « al mahrath 3adou al ardh », la charrue est l'ennemi du sol. Pour s'en convaincre, il suffit de visionner les vidéos en ligne sur you tube. Vidéos, relatives à « l'agriculture de conservation » avec « semis direct » que ce soit en Algérie ou au Maroc. Il y a une tendance de fonds à bannir la charrue et le cover-crop des sols algériens et maghrébins. Avant les évennements actuels la Syrie emblavait jusqu'à 60 000 ha en semis direct.

 

PMAT, ETRE A L'ECOUTE DES AGRICULTEURS

Ce sont les experts en arido-culture de l'Icarda qui ont vulgarisé cette technique. Ils ont mis au point un semoir de semis direct dénomé Ashbel dont un exemplaire est en démonstration dans des EAC de la région de Sétif. Après des essais concluants, à Settat, les agronomes et ingénieurs machinistes marocains, aidés d'ONG françaises et de l'ex-Cemagref ont conçus des prototypes de semoirs. L'avantage des semoirs conçus en Syrie et au Maroc est leur prix trois fois moins cher que les semoirs européens ou brésiliens ainsi que leur capacité à pouvoir être tirés par des tracteurs de 65 à 80 CV. Les semoirs européens sont souvent trop lourds. C'est le cas de ce semoir SOLA immobilisé sur palettes depuis 2 ans à la CCLS de Aïn Témouchent. La version importée par l'OAIC est portée et pas trainée. Résultat il faut un tracteur de 200 CV indisponible localement.

 

Galucho sait également fabriquer des chargeurs frontaux et des épendeurs de fumier. C'est engins sont indispensables sur le terrain. Il ne fait aucun doute que cette entreprise maîtrise un réel savoir faire. De ce fait, il nous semble que le pari de la partie algérienne sera d'orienter Galucho vers la production de matériel dont notre agriculture a besoin. Gare à l'effet « tourne-disques ». L'agriculture locale a besoin de semoirs légers pour semis-direct, de chargeurs frontaux, de godets-hydraulique, de remorques à relevage hydraulique, de remorques à double essieux. Les besoins concernent également un matériel spécifique pour la filière pomme de terre et la filière fourrage. Les broyeurs de paille que semblent proposer Galucho ne sont pas intéressants dans le context actuel. Il nous faut des ensileuses, des pinces hydrauliques pour balles enrubannées, des remorques à large plateaux pour balles-rondes. Enfin en matière de désherbage mécanique des céréales apparaissent sur les marchés étrangers des herses étrilles et houes rotatives. Il s'agit de les proposer sur le terrain. Ils complètent ou peuvent remplacer le désherbage chimique.

 

PMAT, PILIER DE L'AGRICULTURE

Il faut souligner l'apport conséquent de PMAT au machinisme agricole en Algérie. C'est le cas avec la filière pomme de terre ou la pulvérisation phytosanitaire. La fabrication de matériel local moins a permis d'élargir l'emploi du pulvérisateur à de nombreuses exploitations. Pour rappel lutte contre les mauvaises herbes peut permettre de doubler le rendement du blé. Un fongicide contre la rouille peut sauver une récolte de blé dur. Aussi, les dirigeants, dont Mr Salah Atouchi, les cadres et ouvriers du groupe PMAT et de l'ensemble de la filière machinisme agricole sont à féliciter pour leur apport à l'agriculture algérienne.

Dorénavant, ils vont pouvoir disposer de sang neuf afin de stimuler la gamme des productions locales. Mais cela nécessite d'être au diapason des évolutions dans l'emploi du matériel agricole au sein de nos exploitations. Aujourd'hui, avec les salons, les foires et internet les agriculteurs se mettent à la page. Il suffit de voir l'intérêt pour l'enrubannage. PMAT doit répondre à la demande, mais encourager certaines évolutions. Sa tache n'est que plus complexe.

 

CEREALES ET SECHERESSE

LETTRE OUVERTE AUX CONSEILLERS DU NOUVEAU MINISTRE DE L'AGRICULTURE

djam.bel@voilafr 18.05.15

Le nouveau Ministre du MADR n'est pas un agronome. Cela n'est pas une tare s'il s'entoure de techniciens compétents. A son staff technique, nous souhaiterions soulever quelques points qui nous tiennent à coeur. Encore une fois la sécheresse printannière va réduire la production céréalière malgré les efforts de tous les concernés L'irrigation d'appoint est une bonne réponse à ce mal. Mais cela ne doit pas faire oublier les techniques d'aridoculture dont le semis direct (voir nos articles précédents). Seule cette technique permet en année sèche de produire la dizaine de quintaux qui permet à l'agriculteur de rentrer dans ses frais.

Mais pour développer le semis direct (SD), il nous faut des semoirs pour semis direct Pas ces monstres qui coûtent si chers, et que seules de grosses exploitations peuvent se procurer; mais des engins adaptés et pas chers construits localement comme le font avec l'aide d'expert internationaux le Maroc et la Syrie (60 000 ha en SD avant la guerre). Il y a en Algérie quelques exemplaires de semoirs syriens de marque ASHBEL conçus par les experts de l'ICARDA. "Le deuxième semoir présenté à l’assistance est un prototype Syrien, de marque ASHBEL, développé en Syrie avec la collaboration de l’ICARDA. C’est un semoir à sabots dont le prix est abordable, avoisinant 3.000 USD. La puissance nécessaire pour sa traction convient à nos utilisations (65-80 CV). Il est simple à manipuler Le principal problème posé à l’égard de ce semoir est son indisponibilité sur le marché". Pourquoi ne pas essayer de monter leur fabrication en Algérie Ces engins sont particulièrement adaptés à nos conditions. C'est là un dossier URGENT.

nb: l'ONG AFDI et Fert développent au Maroc un semoir de SD (voir la vidéo).

(*)Compte rendu 6JNAC Sétif mai 2012 - RCM

www.rcmed.org/uploads/.../Compte_rendu_6JNAC_Setif_mai_2012.pdf

 

ht

semis direct sous couvert Afdi Touraine - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/2NuOpK5kV8Q"

www.youtube.com/watch?v=2NuOpK5kV8Q

 

 

CEREALES

IRRIGATION DES CEREALES, C'EST PARTI !

Djamel BELAID 16.05.15 djam.bel@voila.fr

 

L'irrigation des céréales est un sujet passionnant et passionné en Algérie. En témoignent les articles de presse de ces dernières années relatant l'éccart supposé entre les superficies irriguables et celles réellement irriguées. Mais en ce printemps 2015 particulièrement sec ce qui préoccupe les céréaliers c'est de sauver leur récolte. Après un début de campagne particulièrement arrosé, c'est à nouveau la sécheresse qui menace. Mais chose nouvelle, on n'observe plus ce fatalisme dominant des agriculteurs et des pouvoirs publics. Ceux qui disposent des moyens d'irriguer se lancent dans ce nouveau type d'opération. C'est à qui disposera de kits d'aspersion ou de canons à eau. Sur Facebook, c'est la fête à l'irrigation. Sur des pages spécialisées1, c'est à qui mettra en ligne la plus belle photo de parcelle de blé irrigué. On assiste à un engouement de la part des céréaliers. On peut dire qu'en Algérie, l'irrigation d'appoint des céréales devient progressivement une réalité.

 

DES MOYENS CONSEQUENTS EN MATERIEL ET INVESTISSEMENTS HYDRAULIQUES

Les pouvoirs publics ont consentis d'important efforts afin de développer l'irrigation d'appoint. L'OAIC accorde des prêts et accepte d'être remboursé par des versements en grains au niveau de ses points de collecte. L'entreprise publique Anabib s'est lancé dans la production locale de matériel d'irrigation. De même que des entreprises privées locales importent ou fabriquent le matériel nécessaire aux opérations d'irrigation.

Certes tout n'est pas parfait. Récemment la presse a fait état d'agriculteurs de l'intérieur du pays ayant pu acquérir tuyaux et asperseurs auprès des CCLS mais pas de moto-pompes. Les cadres de la CCLS locale ont précisé que ce type de matériel pouvait être acquis ailleurs que dans leurs services.

 

En matière d'hydraulique, ces dernières années de nombreux barrages ont été construits. Des raccordements entre ces retenues permettent d'approvisionner en eau potable les villes mais aussi de plus en plus le secteur agricole. Une politique de retenues collinaires a également été mise en oeuvre.

 

DES MOYENS EN APPUI TECHNIQUE

Ces investissements sont conséquents et aujourdhui les cadres en charge de l'hydraulique visent une meilleure efficience de l'utilisation de l'eau. En ce printemps secs, nombre d'agents de développement agricoles ( DSA, ITGC) sont sur le terrain afin de préserver le potentiel de récolte actuellement sur pied. Des sessions de formations sont organisées sur le terrain afin de préciser l'utilisation de ce matériel nouveau d'irrigation. Afin de ne pas connaître la catastrophique sécheresse de 2014, plusieurs services sont « sur la brêche ».

C'est qu'irriguer de façon la plus efficace est une opération complexe. Il s'agit en effet d'estimer les besoins de la culture et apporter cette eau de façon uniforme sur la parcelle et cela au moment des stades clé du développement de la culture. Irriguer nécessite donc de savoir estimer la quantité d'eau réelle apportée par unité de surface.

 

DES RESERVES DE PRODUCTIVITE CERTAINES

Avec l'irrigation, c'est le facteur limitant principal du rendement qui va pouvoir être éliminé. Mais cela suppose de ménager la ressource en eau. Pour cela il s'agit de mettre en place le matériel le plus efficace selon les situations mais aussi installer dans le sol des sondes permettant le pilotage de l'irrigation. Chacun devant garder à l'esprit qu'en Algérie l'eau est rare et chère à acheminer jusqu'à la parcelle de l'agriculteur.

 

Il s'agit également d'utiliser les variétés qui répondent le mieux à l'irrigation. En effet, l'IITGC a publié des résultats d'essais qui montrent que toutes les variétés de blé ne répondent pas de la même façon à l'irrigation.

Enfin, chacun doit avoir à l'esprit qu'on ne pourra pas tout irriguer toutes les surfaces céréalières. Ce qui implique de trouver les moyens les plus efficaces afin d'améliorer la céréliculture en zone semi-aride. Les non irrigants devraient pouvoir ainsi acquérir le matériel de semis qui leur permet de pratiquer la technique dite du « semis direct », technique particulièrement économe en eau du sol.

 

Il s'agit également de rentabiliser le matériel d'irrigation en dehors des besoins printanniers du blé en eau. Il devient dorénavant possible d'irriguer des cultures de sorgho, luzerne, colza fourrager ou betterave fourragère.

Mais irriguer n'est pas tout. L'irrigation ne suffit pas à elle seule de gommer les carences de l'itinéraire technique (dose insuffisante d'engrais, désherbage imparfait, absence de protection fogicide). L'irrigation est en fait un « package technologique » que seul une vulgarisation efficace et un échange d'expériences entre agriculteur permettra de valoriser.

 

A ce propos, il s'agit de noter les spécificités de l'acquisition de références techniques en matière d'irrigation. Comme les doses à apporter sont fonction du régime hydrique d'une région, de la réserve utile en eau de ses sols et des espèces et variétés utilisées, des « enquêtes cultures » au niveau des irrigants peut permettre un « retour d'expérience » entre eux. Plus qu'une vulgarisation basée sur un flux vertical d'information, les agents de développement se doivent de mettre en place un flux horizontal de l'information.

 

CONCLUSION

La réaction de nombre d'irrigants en ce printemps 2015 montre qu'en matière d'irrigation une dynamique s'est mise en route. Le fatalisme est progressivement battu en brêche. Certes, tout n'est pas gagné mais on peut noter sur le terrain une véritable adhésion à la politique d'irrigation d'appoint prônée par les pouvoirs publics. Un argument de taille vient des prix à la production. Concernant le blé dur, les prix actuels sont de 3500 DA/quintal à laquelle vient se rajouter une prime de 1000 DA. Comme l'irrigation permet de passer d'une moyenne de 15 quintaux/ha à 50 voire plus, les marges brutes à l'hectares sont particulièrement attractives d'autant plus si les céréaliers passent en semis direct. Dans ce cas là, les frais de mécanisation sont fortement réduits et les marges par hectare d'autant plus majorées.

Algérie, 2015, an I de l'irrigation...

 

1Voir la page Faceboook « Vulgarisation Agricole Algérie ».

 

DESHERBAGE CEREALES

INTERDICTION DU ROUND-UP : COUP DUR POUR LE SEMIS DIRECT EN ALGERIE ?

Djamel BELAID 15.05.15 djam.bel@voila.fr

L'OMS a déclaré que le Round-Up (glyphosate), un herbicide très utilisé en agriculture, présentait des risques pour la santé. D'autres herbicides et fongicides pourraient suivre sur la liste de l'OMS. En Algérie, le Round-Up commence à être utilisé par les agriculteurs pratiquant le semis direct (SD). Il s'agit d'une technique nouvelle particulièrement adaptées aux zones semi-arides algériennes. Après la mise à l'index de cet herbicide, quelles alternatives s'offrent aux céraliers algériens ?

 

L'EMPLOI DES PESTICIDES EN AGRICULTURE.

En agriculture, les pesticides appelés également produits phytosanitaires ont permis des augmentations considérables de la production de produits alimentaires. C'est grâce à leur emploi et à celui des engrais que la faim a regressé dans le monde. La question actuellement posée est de savoir comment concilier augmentation de la production et emploi raisonné de ces molécules chimiques. En France, 60 000 tonnes de produits phytosanitaires sont utilisées chaque année. Ce chiffre est excessif. Il classe ce pays parmis les premiers pays utilisateurs de produits phytosanitaires. A partir de la tenue du « Grenelle de l'Environnement », des mesures ont été prises afin de réduire leur utilisation. L'agronomie algérienne est fortement influencée par les pratiques occidentales et françaises en particulier. Cette influence concerne aussi bien la prédominance accordée aux produits phytosanitaires que de nouvelles solutions biologiques contre certains ravageurs des cultures. Il peut donc être intéressant de s'inspirer des premiers acquis de l'agriculture « raisonnée » (avec moins de pesticides) développée à l'étranger.

 

II-ROUND-UP ET SEMIS DIRECT EN ALGERIE.

En semis direct, le Round-Up est utilisé avant de semer les céréales. Produit systèmique, cet herbicide est absorbé par les feuilles des mauvaises herbes présentes sur la parcelle. Le blé implanté sans labour n'est donc pas concurencé par les mauvaises herbes traditionnellement éliminées par le labour. On remplace en quelque sorte un labour mécanique par un labour chimique. Quel avantage offre une telle pratique ? Celui de réduire l'érosion du sol et de favoriser notamment une meilleure utilisation de l'eau par les plantes. Grâce à cette méthode, là où en année sèche l'agriculteur ne moissonne rien, le SD avec désherbage au Round-up permet d'obtenir au moins 10 quintaux de grains par hectare avec la paille correspondant.

 

Hors semis direct, les autres utilisations du Round-up en Algérie concernent le maraichage et l'arboriculture. Ainsi, avant de repiquer des plants de légumes en serre ou en plein champs, seul le Round-up est en mesure de lutter efficacement et en un très laps de temps contre des espèces vivaces telles le chiendent. Et cela sans toxicité pour la culture à venir contrairement aux herbicides racinaires. Il en est de même en arboriculture. Si l'agriculteur s'assure que le produit n'entre pas en contact avec les feuilles des arbres, il peut constituer un désherbant de choix.

 

II-EN ALGERIE, DU SEMIS DIRECT SANS OGM.

En Algérie, il n'y a pas d'OGM autorisés en culture comme c'est notamment le cas aux USA OU Amérique du Sud. Les exploitations de ces régions cultivent diverses cultures (soja, maïs, …) qui possèdent dans leur patrimoine génétique un gène permettant une résistance au glyphosate. Par conséquence, l'application de cet herbicide sur une culture résistante élimine toutes les espèces de mauvaises herbes sans porter atteinte à la culture.

Un tel schéma est particulièrement intéressant pour la firme Mosanto qui commercialise le Round-up et les semences OGM possèdant le gène de résistance à l'herbicide. Elle commercialise les semences OGM et donc également le Round-up. L'un ne vas pas sans l'autre. Ce schéma d'OGM est à priori intéressant pour l'agriculteur. Il peut ainsi éliminer des espèces particulièrement difficiles à éradiquer avec les herbicides traditionnels. Les premières années, ce schéma de départ a bien fonctionné. Mais peu à peu, les agriculteurs ont dû augmenter les doses de Round-up puis le nombre de passages. La cause ? L'apparition de résistances au glyphosate au sein des espèces de mauvaises herbes. Suite à des mutations et à la pression de sélection liée à l'utilisation renouvelée d'un même produit, des plants de mauvaises herbes sont apparus et se sont propagés dans les champs d'OGM.

Actuellement les agriculteurs argentins et brésiliens utilisant les OGM de la firme Monsanto sont obligés techniquement d'utiliser le Round-up et donc à des doses de plus en plus importantes.

 

On peut se demander à ce propos, si l'inscription par l'OMS du Round-up sur la liste des produits dangereux pour la santé s'est faite sur la base d'une seule utilisation en début de culture comme c'est le cas en semis direct ou sur la base de plusieurs applications avec majoration des doses comme dans le cas d'utilisation des OGM Monsanto résistant au glyphosate.

 

III-LES ALTERNATIVES AU ROUND-UP EN ALGERIE.

La récente mise en garde de l'OMS vis à vis du caractére potentielement dangereux du Round-up pour la santé humaine nécessite de prendre, en Algérie, les mesures adéquates. Nul doute que les services sanitaires et agricoles adopterons les mesures adaptées en fonction des conditions de dangerosité du glyphosate. A ce propos, on peut se demander si le glyphosate est potentiellement dangereux pour l'agriculteur qui manipule le produit, pour les riverains des champs traités ou pour le consommateur utilisant des produits traités.

Les produits issus de la décomposition dans le sol de la molécule de glyphosate le sol fait l'objet de nombreuses l'études de part le monde.

 

Même sans la sonnette d'alarme de l'OMS concernant le Round-up, l'utilisation d'un herbicide chimique dans une technique qui s'inscrit dans un modèle d'agriculture durable - cas de agriculture de conservation comme dans le cas du semis direct – c'est à dire d'une agriculture tendant vers le « bio » est quelque peu problématique dans son esprit.

 

En cas de dangerosité avérée du Round-up, l'idéal en semis direct serait son remplacement par un autre produit. Mais trouver un autre herbicide possédant les mêmes fonctions que le Round-up ne sera pas chose aisée vus ses qualités agronomiques.

 

Parmi les alternatives figurent le désherbage mécanique. Suite au « Grenelle de l'environnement » en France, des techniques nouvelles apparaissent. Elles permettent des avancées techniques surprenantes bien supérieures au traditionnel binage qui peut se pratiquer pour les cultures à large écartement. Passons en revue ces nouveaux procédés. Précisons que selon l'étage bioclimatique et la flore adventice présente, les problèmes de désherbages à résoudre sont très différents. C'est le cas en particulier les vivaces tel le chiendent, les chardons et toute plante ayant de profonds rhyzomes permettant le redémarrage de la plante malgré une première destruction de sa partie aérienne. Seul l'effet systèmique du Round-up permet de les détruire puisque une fois absorbé, le désherbant circule jusque dans les racines.

 

Certains agriculteurs européens en SD ont depuis de nombreuses année décidés de s'affranchir de l'emploi du Round-up. Ils utilisent des bineuses superficielles à pattes d'oie. Ces engins ne travaillent le sol que sur un à deux centimètres de telle façon que les tiges des mauvaises herbes soient sectionnées. Cette pratique reste inexistante en Algérie.

D'autres outils peuvent être utilisés. Ils sont vulgarisé en France par Arvalis. Il s'agit de la herse étrille et de la houe rotative. La première « peigne » la surface du sol arrachant ainsi les plantules germées quelques jours après une pluie d'automne. La seconde bine superficiellement le sol éliminant ainsi les plantules de mauvaises herbes.

 

La lutte mécanique en semis direct peut continuer après semis de la culture. Cela, à l'aide des deux outils précédemment évoqués. Ils présentent l'avantage de pouvoir travailler l'inter-rang telle une bineuse mais également le rang sans entraîner une forte perte de plants. Il s'agit pour cela d'effectuer sur l'appareil les réglages nécessaires et d'adopter une vitesse de travail apropriée.

 

Enfin, le désherbage chimique traditionnel (hors Round-up) avec des désherbants foliaires ou racinaires conserve toute sa place après semis.

 

EN CONCLUSION

Il s'agit de préciser quelle est la dangerosité réelle du Round-up. Par ailleurs, il reste à préciser si certaines précautions d'emploi peuvent y pallier.

En cas, d'obligation de s'abstenir de toute utilisation du Round-up, il reste à préciser quelles alternatives s'offrent aux céréaliers ayant commencé à pratiquer le SD associé au Round-up. Il s'agit là d'une urgence dans la mesure où il est prouvé que le SD sécurise le rendement, notamment en année sèche. Le SD est à ce titre primordial pour la réussite de la céréaliculture en zone semi-aride.

 

Si les services agricoles concernés ont une part importante dans la recherche de telles alterntives, les exploitants pratiquants le SD se doivent de mutualiser leur expérience. La diversité des situations et des conditions liées au sol et au climat obligent les exploitations à des pratiques variées. C'est dans ce foisonnement de pratiques qu'il y a lieu d'établir des « retour d'expériences » et de susciter la recherche de nouvelles façons de faire. Seules la connaissance de solutions testées sur le terrain permettront à la communauté des céréaliers de progresser.

 

 

 

CEREALES et SEMIS DIRECT

PREMIERS SUCCES DU SEMIS DIRECT AU MAGHREB.
Djamel BELAID 14.05.15 djam.bel@voila.fr

Depuis quelques années, le semis direct (SD) opère une percée spectaculaire dans les pays du Maghreb. Au Maroc, le centre de recherches agronomiques en zone semi-aride de Settat possède plusieurs années de références sur le sujet. En Tunisie, la société d'agro-fournitures Cotugrains distribue le matériel pour SD et va jusqu'à proposer des démonstrations dans les exploitations. En Algérie, suite au succès qui a suivi l'introduction des premiers engins pour SD, une association a été créée afin de promouvoir cette nouvelle technique. Mais à y regarder de plus près, il apparaît que ce sont surtout de grosses exploitations qui se sont appropriées le semis direct. Comment expliquer cela et à quelles conséquences s'attendre ?

I-SEMIS DIRECT ET TAILLE DES EXPLOITATIONS.
Au Maghreb, le SD a les faveurs des grandes exploitations. En Tunisie, un rapport de mission de l'ONG FERT1 permet une première approche de la situation.

Localisation des exploitations
Superficie en hectares (ha)
Observations
Mateur
700 ha
2 semoirs SD de 3 mètres « afin de pouvoir réaliser des semis précoces et à sec de préférences ».
Mateur, Béja

198 ha

SD depuis 6 ans. Céréales et ovins, pois-chiche, fenugrec. Blé dur, féverole, tournesol (98 ha à Béja)
Mateur
350 ha
Seuls 160 ha exploitables , le reste sert de parcours pour les ovins. Semoir John Deere combiné semences-engrais. Semoir en coopétarive (5 agriculteurs, chacun a le semoir durant 4 jours).
El Krib
170 ha
« Le SD sécurise les rendements en années sèches »



Béja
135 ha
SD depuis 2008 . Blé dur, P-chiche, féverole. Problème d'enfouissement des pailles en blé/blé.
MateurBeja
257 ha
SD dès 1999, totalité de la SAU en 2002.
Mateur
200 ha
SD en coopérative . Production de semences. Problème d'enfouissement de paille en blé/blé.

Au Maroc de grandes exploitations se sont équipées en SD. C'est le cas des domaines agricoles de Sidi Kacem2 (500 ha). Des essais ont eu lieu en 2005-06 et 2006-07 sur 10 ha. Ils ont été réalisés en collaboration avec la société Kuhn et ont été réalisés avec du matériel de location. Lors de la deuxième année d'essais a eu lieu un sécheresse précoce. En conduite traditionnelle avec labour les rendements ont été nuls ; tandis qu'en semis direct les rendements ont été de 10 qx/ha. En 2007, 2 semoirs Kuhn de 2,8 m ont été achetés. Ils sont tirés par des tracteurs de 115 chevaux. Les semoirs combinent semences et engrais. Il a été calculé que la vitesse de travail est de 9,5 fois supérieure à la conduite conventionnelle.

En 2006-07, les essais de SD Kuhn, outre les  3 grandes exploitations des Domaines Agricoles ont également concerné une grande exploitation du Sud du Maroc et une exploitation à Méknès (500 ha).

En Algérie, des semoirs de SD existent dans de grandes exploitations privées et des fermes pilotes du secteur public, notamment dans la région de Sétif.

Certaines exploitations privées en SD ont de 300 à 750 ha. Parfois, ce sont des conseillers agricoles français présents en Algérie qui ont initié cette conversion3.
« Médecin pédiatre réputé dans sa petite ville, S Habès est également l'un des trois associés de la société franco-algérienne Agrimatos (avec Hadj Messaoud Demmene Debbih et Michel de Denon). Ils importent du matériel agricole – un domaine où il y a beaucoup à faire en Algérie – des bovins à engraisser et d'autres biens agricoles au gré des opportunités. Mais il est aussi agriculteur, sur un bien qui avait appartenu à son grand-père, grand propriétaire foncier (...). Après des débuts difficiles, faute d'un accompagnement technique, il se vit aujourd'hui pleinement agriculteur avec des résultats plutôt honorables. Il exploite une superficie de 300 ha, dont 90% sont consacrés à la production de céréales, dans l'Est de l'Algérie (La Meskiana). Quatre vingts ha sont irrigués et toutes les cultures sont implantées en semis-direct. Les rendements en céréales cultivées en sec étant aléatoires dans cette zone semi-aride (10 à 30 qx/ha), le pilier de l'exploitation est en fait le mouton. Un cheptel de 300 brebis Ouled Djellal».

Localisation des exploitations
Superficie en hectare (ha)
Observations.
Exploitation Agricole Collective Dahel Nouari
300 ha
Semoir SEMEATO Drill acquis en 2007 nécessité d'un tracteur de 250 CV. Essai semoir Syrien Ashbel développé avec l'ICARDA tiré par un tracteur de 65-80 CV.
Exploitation Agricole Individuelle
25 ha
4 ans de pratique du SD (SEMEATO). Exploitant technicien machiniste.
Ferme pilote khababa
800 ha
Achat d'un SD Kuhn en 2010. Essai du semoir Syrien Ashbel.


A noter l'initiative de l'OAIC. Dans les unités motoculture de ses CCLS, 22 semoirs pour semis direct sont recensés.

II-GRANDES EXPLOITATIONS: UN ACCES PRIVILEGIE A L'INFORMATION TECHNIQUE.
Si le SD possède tant d'avantages, comment expliquer la résistance des conduites traditionnelles et notamment dans les petites exploitations ? C'est que le SD nécessite d'abandonner un paradigme : celui du labour. Or, pour tout agriculteur, le labour est un geste symbolique. Passer au SD nécessite donc mentalement de réaliser un saut qualitatif à la portée des seuls exploitants ayant accès à différentes sources d'information technique. Passé cet obstacle, il faut ensuite disposer d'un pulvérisateur et de la technique afin de procéder à un désherbage chimique. En effet, le labour permet (en cas de pluies automnales précoces) d'éliminer les mauvaises herbes. Or, le désherbage chimique reste encore peu pratiqué au niveau des exploitations.

Enfin, un autre facteur concourant au développement de ce type de pratiques dans les grandes exploitations réside dans la capacité à disposer des moyens suffisants afin de financer l'acquisition de semoirs étrangers dont les prix sont assez élevés.

III-GRANDES EXPLOITATIONS: AMELIORATION DES MARGES ET CONCENTRATION DES TERRES.
L'une des première conséquences du SD est la levée de l'incertitude climatique. En effet, avec le SD, comme l'humidité du sol est mieux valorisée, et cela même en année sèche, l'exploitant arrive à récolter. Cela n'est souvent pas le cas dans les exploitations restées en conduite conventionnelles (labour). Certes, ces années là, le rendement n'est pas mirifique : 10 quintaux/hectare au lieu de 0. Mais les quintaux de grains et de paille récoltés par année de sécheresse ont une vertu parfois oubliée des cadres coupés des réalités du terrain : celle de permettre au céréalier de rentrer dans ses frais : semences, engrais, travail du sol. Cons équences, les revenus financiers divergent entre exploitations ayant opté pour le SD et celles restées en conduite traditionnelle.
Cette amélioration des revenus est par ailleurs favorisée par la baisse des charges de mécanisation et de main d'oeuvre que permet le SD. Là où traditionnellement, il fallait 6 heures pour implanter 1 hectare de blé, il n'en faut plus qu'un en SD. Et c'est jusqu'à 40 litres de carburants qui sont ainsi économisés pour chaque hectare de blé. REFERENCES – Maroc

Travailler 6 fois plus vite qu'auparavant permet de semer au moment optimum le blé mais permet également d'aller semer chez le voisin voire, prendre en gérance d'autres parcelles. En Espagne où le SD est connu depuis plus longtemps, des travaux universitaires ont montré que le SD a provoqué une concentration de la propriétét foncière dans les zones céréalières. En effet, la culture de blé en SD demandant moins de capital financier, cela a incité plusieurs propriétaires à investir dans la production de blé.

IV-AU MAGHREB DES STRATEGIES DIFFERENTES SELON LES PAYS.
Toutes les essais agronomiques réalisées à ce jour le montrent : le SD sécurise les rendements, notamment en année sèche4. Pour les pouvoirs publics, il s'agit là du moyen le plus simple et le moins onéreux pour améliorer, stabiliser les rendements des petites exploitations et surtout rendre la culture des céréales plus rémunératrice sans qu'il soit nécessaire à chaque fois de subventionner massivement et toujours plus la filière céréales.

Partout au Maghreb de grandes exploitations ont rapidement investi dans cette pratique dans le double but de maximaliser les marges par la réduction des coûts de mécanisation et de lever le risque sur le capital investi par la sécurisation des rendements. Hormis avec l'irrigation, qui demande des moyens conséquents tant au niveau des pouvoirs publics qu'au niveau des exploitations, jamais la céréaliculture en Afrique du Nord ne s'était trouvée face à une telle opportunité d'amélioration de ses rendements tout en préservant un milieu naturel particulièrement fragile.

Plusieurs facteurs ont contribué à ce que ce soit de grandes exploitations qui s'équipent en premier : accès à l'information technique et moyens financiers importants.

Si cette première phase du développement du SD sur de grandes exploitations peut s'expliquer par des facteurs objectifs, les pouvoirs publics ont intérêt dans une deuxième phase à faciliter l'acquisition de cette technique au niveau des petites exploitations.

Les stratégies de développement du SD varient selon les pays. Elles varient dans leurs formes et leur maturité. Au Maroc, l'accent a été mis sur la production locale d'un prototype de semoir conçu avec l'aide d'ONG françaises. Ce prototype est déjà bien avancé puisque plusieurs exemplaires sont présent dans des exploitations. Il présente l'avantage de coûter trois fois moins cher que le matériel importé. Cette démarche n'est pas fortuite. Elle survient après l'acquisition par le centre d'études de Settat de références sur le SD et une politique de coopération avec des organismes de développement US. C'est dans un tel contexte que la société Kuhn de semoirs pour SD a été encouragé à développer des essais.

En Tunisie, la voie de l'acquisition de semoirs étrangers est privilégiée. C'est le cas avec les imporations réalisées par Cotugrains. Afin de faciliter ces acquisitions d'un matériel coûteux, la voie de l'achat à plusieurs exploitations est encouragée. Sur le terrain, les action de l'Association pour une Agriculture Durable permettent de vulgariser l'utilisation du SD.

En Algérie, diverses voies existent sans qu'actuellement une d'entre elles ne soit privilégiée. Il ne semble pas exister de stratégie claire pour un secteur pourtant si stratégique. C'est ainsi qu'on note l'importation de divers types de matériel étranger : Kuhn, Semeato, Sola. En parallèle est testé le semoir syrien Ashbel. L'avantage de ce semoir, mis au point avec des experts de l'ICARDA, est de pouvoir être tiré par un tracteur de 80 ou voire même de 65 CV au lieu de 100 CV. Par ailleurs, des discussions semblent en cours au niveau de PMAT pour faire évoluer l'importation de semoirs SOLA5. En parallèle, l'acquisition de tels équipements est favorisée par une politique publique d'encouragement d'achat à plusieurs, de même que les unités « motoculture » des CCLS disposent de 22 semoirs pour SD. Il est à espérer que les pouvoirs publics, après avoir donné priorité à la fabrication de la première automobile Made in DZ se pencheront sur la fabrication locale de semoirs SD.

V-PERSPECTIVES DU SEMIS AU MAGHREB : UNE OPPORTUNITE HISTORIQUE..
Pour la première fois depuis leur indépendance, avec la technique du SD, les pouvoirs publics au Maghreb disposent d'un moyen efficace afin d'améliorer la production céréalière, la production de légumes secs et même de fourrages. A part au Maroc, on ne semble pas observer au Maghreb de stratégie nationale afin de développer le SD. En Algérie, c'est l'irrigation d'appoint des céréales qui est privilégiée6.

Avec l'irruption du SD, les pouvoirs publics se trouvent face à une double priorité. Il s'agit d'aider les exploitations à s'approprier un moyen efficace pour répondre à la demande croissante des populations en céréales. Par ailleurs, il s'agit de favoriser l'accès des petites et moyennes exploitations à cette technique afin d'éviter une plus grande concentration des terres avec son corollaire : l'exode rural et plus de bouches à nourrir dans les villes.

Cela passe par la mise à la disposition des exploitations de différents types de semoirs pour SD : semoirs étrangers, mais également semoirs fabriqués localement. Bien que moins sophistiqués ce deuxième type de semoirs peut cependant permettre de répondre agronomiquement à la réussite de la céréaliculture en climat semi-aride.

 

OLEAGINEUX

OLEAGINEUX, UNE PRIORITE DU NOUVEAU MINISTRE DE L'AGRICULTURE ?
Djamel BELAID. 17.05.15 djam.bel@voila.fr
Un nouveau ministre accède à la direction du MADR. A cette occasion, on peut se poser la question des priorités pour la nouvelle équipe. Les défis à relever par l'agriculture sont nombreux : irrigation, augmentation de la production céréalière, contribution à l'émergence d'organisations professionnelles agricoles représentatives, … Nous nous proposons d'apporter une réflexion concernant la filière oléagineux.

OLEAGINEUX, LA POURSUITE DE « L'MPORT-IMPORT ».
Il est certainement possible d'établir une liste des actions prioritaires. Et nul doute que la nouvelle équipe au MADR l'établira rapidement. Quant à nous, dans cette liste nous ajouterions la nécessité de créer en Algérie une filière oléagineux. Créer ? Pourrait-on demander. Oui, car à part l'huile d'olive, nous ne produisons pas d'huile de table. Toutes les graines triturées dans les moulins de Cévital et des autres opérateurs algériens sont IMPORTEES.
Mais comment créer cette filière locale pour les oléagineux ? Il faut préciser que nous ne partons pas de rien. Il existe en effet des triturateurs locaux. Cela est fondamental. Nous verrons plus loin que la situation est autre si nous parlions de la « filière » sucre .
Nous avons donc des triturateurs algériens mais qui s'approvisionnent uniquement en graines oléagineuses étrangères. Il s'agit d'arriver à les approvisionner en graines produites localement, au moins partiellement. Disons tout de suite que la production de graines locales est actuellement pratiquement inexistante. Comment arriver à stimuler une telle production comme c'est notamment le cas au Maroc et en Tunisie.

POUVOIRS PUBLICS, UN ROLE PRIMORDIAL.
Les pouvoirs publics disposent de deux outils fondamentaux pour développer une filière nationale d'oléagineux : les prix des graines d'oléagineux accordés aux agriculteurs et la prise d'un décret obligeant les triturateurs à incorporer dans leurs moulins un pourcentage à définir de graines produites localement : colza, tournesol, carthame.

Les prix payés par l'Etat aux agriculteurs représentent un puissant stimulant. On le voit dans le cas du blé dur. Celui-ci est payé 4500 DA le quintal aux agriculteurs. Depuis l'adoption de cette mesure, les céréaliers se « bousculent au portillon » pour produire du blé dur. Le même phénomène est observable en Tunisie. Les agriculteurs tunisiens pratiquent même des rotations très courtes telle que blé sur blé ce qui n'est pas sans conséquence sur le développement des divers ravageurs du blé. Les prix à la production sont donc un outil puissant d'augmentation de la production.

Mais qui dit augmentation des prix à la production dit augmentation des prix à la revente de l'huile aux consommateurs. C'est là qu'interviennent les pouvoirs publics en prenant à leur charge la différence entre ces deux prix. Certes, il s'agit d'une charge. Cependant, il ne faut pas négliger les effets induits d'une telle mesure : création d'emplois, réduction des importations et de la dépendance alimentaire, gains agronomiques avec l'allongement des rotations.

Le deuxième levier aux mains des pouvoirs publics est donc l'obligation qui pourrait être faite aux importateurs de graines oléagineuses locales. Une telle mesure a déjà étét appliquée avec succès concernant le blé dur. Sur injonction des services des l'Etat, il y a quelques années, les semouliers se sont vus obligés d'utiliser le blé dur local. Ces semouliers ont crié au scandale face à la piètre qualité de la production locale face aux blés durs français et canadiens. Mais les pouvoirs publics et l'OAIC ont tenus bon. Les semouliers ont donc développé vers les céréaliers locaux des réseaux « Qualité Blé » afin d'améliorer la qualité semoulière des blés durs produits.

MISER SUR DES INITIATIVES CITOYENNES URBAINES ET RURALES.
Une telle démarche s'imposera tôt ou tard suite à la réduction de la rente gazière.Mais, elle s'imposera également à la condition à la condition de mouvements de consommateurs algériens en faveur du « consommer local ». Que ce soit des initiatives individuelles ou organisées par des associations, un tel mouvement peut être un puissant moyen de pression sur les pouvoirs publics, notamment les tendant ultra-libéraux. Car consommer local signifie pour le consommateur algérien protection de l'emploi et création d'emplois pour nos jeunes.

De leur côté, les agriculteurs peuvent peser pour l'algérianisation de la filière oléagineux. Comment ? Non pas en faisant le siège des DSA ou des sièges de daïra, mais en prenant l'initiative de cultiver du colza et du tournesol et en vendant l'huile au niveau de circuits courts. Cela existe notamment pour l'huile d'olive.

Et les prix ? Seront-ils compétitifs en absence d'une politique publique de soutien des prix à la production??? Filière ? OPA, Elites rurales  (dynamisme, création d'emplois) !!!!

Afin de réussir à valoriser leur production ces agriculteurs pourraient se ré-approprier l'aval de la filière. Afin de valoriser leur production, surtout en cas d'absence de politique publique de soutien des prix à la production, ces agriculteurs pourraient triturer eux même leur récolte comme cela se fait parfois pour l'huile d'olives. On pourrait imaginer des huileries coopératives. Afin de protéger leur marge, les agriculteurs pourraient également s'occuper eux même de la commercialisation d'huile. Il faudrait rajouter les bénéfices tirés par l'utilisation comme aliment du bétail des tourteaux résultant de la trituration des graines de colza ou de tournesol. Enfin, toujours dans la colonne avantages, il faudrait rajouter l'aspect agronomique de la production d'oléagineux. En effet, en modifiant leur rotation exclusivement céréalière du fait de la culture du colza ou du tournesol, leurs céréales ne pourraient que mieux se porter d'où la possibilité de réduction d'emploi des quantités de pesticides épendus sur les blés durs.

Un tel scénario pourrait également être mis en place, par exemple, par des propriétaires d'huilerie d'olive souhaitant diversifier leur activité1. Ce scénario pourrait également être mis en œuvre par des groupes de fabrication d'aiments du bétail auxquels les pouvoirs publics auraient fait obligation d'incorporer dans leurs produits une part de tourteaux d'oléagineux produits sur le territoire national. Au Maroc, une autre voie a été choisie. Il s'agit de l'implantation du groupe Lesieur qui dynamise la filière oléagineux pour le plus grand bien de l'économie locale et des actionnaires de ce groupe.

MADR, FAVORISER L'EMERGENCE D'OPERATEURS LOCAUX

On le voit il est possible d'envisager différentes voies à l'émergence d'une filière nationale des oléagineux. L'avantage de cette filière est de ne pas nécessiter d'investissements aussi lourds que pour une filière sucre. En effet, colza et tournesol sont cultivés pratiquement avec le même matériel que les céréales. Leur transformation ne demande que des presses. Cela est totalement différent pour la production de sucre à partir de betteraves. Les investissements en matériel de culture mais surtout en raffineries sont plus conséquents.
Aussi, en première approche, il semble intéressant pour les pouvoirs publics d'imaginer le développement de la filière oléagineux à partir d'intervenant nationaux. Dans le cas du sucre, filière basée uniquement sur l'importation de sucre non raffiné, des partenaires étrangers pourraient être appélés à la rescousse.

A des groupements dynamiques de céréaliers se constituant en coopératives, des investisseurs privés ou à des membres des élites rurales de s'emparer du dossier. Par « élites rurales » nous entendons, comme l'agro-économiste Omar Bessaoud, des personnes dynamiques qui ont suivi des études et qui habitent l'intérieur du pays. Plus ou moins liées à l'agriculture, de telles personnes peuvent s'avérer de puissants catalyseurs pour la mise en place d'activités de développement agricole.

CONCLUSION
La mise en place d'une filière nationale oléagineux présentent de nombreux avantages en matière de réduction de la dépendance alimentaire, de réduction des importations, d'emploi et d'agronomie. A ce titre, elle peut faire partie des nombreuses priorités de la nouvelle équipe du MADR.
Cependant, le monde agricole et rural ne doit pas tout attendre des pouvoirs publics. C'est aux agriculteurs leaders et aux élites rurales de mettre sur pied les moyens de produire des graines d'oléagineux et de les valoriser en les transformant et les commercialisant afin de préserver leur marge.
Certes, il s'agit de réunir des références techniques sur les itinéraires techniques du colza et du tournesol ainsi que les techniques de transformation. Internet permet de nos jours un accès à l'information, notamment sur les expériences du Maroc et de la Tunisie.

Finalement, est ce qu'un des priorités de la nouvelle équipe du MADR ne serait pas de savoir faire émerger des initiatives locales en fédérant les énergies disponibles à la base? C'est là, à notre avis, le challenge n°1 du Ministère.

 

CEREALES

CES QUELQUES MM DE PLUIE QUI NOUS MANQUENT

7.05.15 djam.bel@voila.fr

Je voyais hier soir une photo d'une parcelle de blé à Sétif. Désolant. Le manque de pluie faisait que les feuilles du bas des plants étaient jaunes. Les épis, vaille que vaille, tentaient de remplir leurs grains.

Devant ce type de situation on est à espérer quelques gouttes de pluie. Heureux à ceux qui disposent d'un enrouleur pour irriguer...

 

Mais, si on y réfléchit bien, il y a un moyen pour que la plante bénéficie de qlq mm de pluie. Oui, il y a le semis direct (SD). Il suffit de taper sur internet "semis direct humidité sol" pour trouver des essais qui montrent que contrairement à la charrue, le SD et les outils à dents permettent de mieux emmagasiner l'eau de pluie dans le sol.

 

Certes, dirat-on, cela ne suffira pas à obtenir des rdt mirifiques. Mais ces qlq mm gagnés ont une vertu qu'oublient beaucoup de décideurs algériens. Ils permettent de lisser le revenu des céréaliers. Expliquons nous. En cas de sécheresse printanière comme celle de 2015, en SD l'agriculteur est s^ur de récolter et de couvrir les frais engagés (engrais, semences, phytos). Rachid Mrabet, spécialiste marocain du SD le montre bien dans ses essais pluri-annuels à Settat (voir le lien suivant à la page 20). Sur 4 ans, il a calculée la marge brute de parcelles en SD ou labour. Le résultat est net. Avec SD, le céréalier arrive chaque année un revenu positif alors qu'en conventionnel, certaines années la marge est négative.

F]LE SEMIS DIRECT : POTENTIEL ET LIMITES POUR UNE ...

repository.uneca.org/bitstream/handle/10855/4593/Bib-31853.pdf?...1

 

Ceci montre l'urgence pour tous les cadres algériens de tout mettre en oeuvre pour promouvoir au plus vite cette technique. Il en va de l'avenir de l'agriculture algérienne.

Un souhait: que quelqu'un ait le courage de montrer ce rapport à notre Ministre de l'Agriculture.

 

 

MADE IN DZ

CONSOMMER LOCAL, DES POSSIBILITES EN AGRICULTURE
djam.bel@voila.fr 6.05.15
En matière agricole, en Algérie, il est possible de consommer plus local. La production de lait frais en est un exemple. Des producteurs comme Laiterie Soummam ou Danone Djurdjura ont su mobiliser le lait de centaines de petits éleveurs locaux. Il existe d'autres exemples de gains de productivité et d'intégration de matière première locale.
Concernant les céréales, certes la production locale ne couvre pas encore les besoins. Le déficit de production vient du déficit hydrique pratiquement structurel. Mais depuis quelque années un renouveau se fait jour. La solution de développer l'irrigation d'appoint est une réponse adaptée. Mieux, il y a la pratique du non-labour avec semis direct. Tous les essais montrent que cette façon de faire permet de meilleurs rendements et une régularité de rendement même lors des années sèches. La cause, une meilleure valorisation de l'eau emmagasinée dans le sol.

SUIVRE L'EXEMPLE DU LAIT ET DU BLE DUR

Lait et blé dur, comment expliquer les récentes augmentations de production locale ? Les transformateurs de ces produits ont eu obligation d'incorporer une part plus grande de production locale. Cela n'a pas été chose facile, mais les pouvoirs ont obligé les transformateurs à une telle démarche. Ils s'y plient et développent un appui technique aux producteurs. Le dynamique PDG des laiteries Soummam, Lounis Hamitouche, a même lancé une entreprise de récolte de fourrages afin d'aider des producteurs de lait du Constantinois.

Le même principe pourrait être appliqué à la production d'huile, de sucre ou de jus de fruits. Ces produits sont pratiquement importés à 100%. Techniquement, les moyens existent pour produire Made in DZ. Le groupe Benamor a bien réussi à multiplier par 3 le rendement de la tomate industrielle chez ses planteurs sous contrat. Concernant l'huile, CEVITAL pourrait avoir comme obligation d'encourager la production locale de graines de colza et de tournesol. Notre voisin le Maroc y arrive bien, pourquoi pas nous ? D'autant plus que les sols ont besoin de porter des cultures différentes afin de casser le cycle des parasites. Par ailleurs, les productions de graines oléagineuses demandent un matériel déjà présent dans les exploitations. On ne demande pas 100% de graines oléagineuses DZ écrasées dans les moulins de CEVITAL, mais au moins 10%.

HUILE, MAIS AUSSI SUCRE ET JUS DE FRUITS.

Concernant la production de sucre, pourquoi ne pas demander à CEVITAL d'encourager des planteurs locaux de betterave à sucre comme cela se fait au Maroc. Certes, cela demande plus d'investissement (raffinerie) et il faut un matériel spécifique de récolte. Mais cela permet de créer des emplois. Et par ailleurs, l'itinéraire technique de culture de ces betteraves est beaucoup plus simple que dans les années 70. Epoque lointaine où l'Algérie cultivait cette précieuse betterave à Khemis-Milliana.

Encore une fois, c'est aux pouvoirs publics d'imposer un taux minimal d'intégration aux grands de l'agro-industrie. Il est quand même abbérant que les conserveries NCA installées en pleine Mitidja au milieu des vergers d'agrumes, importent 100% de leur concentré du Brésil. L'entreprise ACI est pourtant capable d'assurer un nouveau mode de conduite des agrumes. Ses ingénieurs vulgarisent maintenant depuis plusieurs années la plantation d'agrumes à forte densité. Pourquoi ne pas demander à Mr Slim Othmani de travailler avec ACI afin qu'au moins 10% de ses jus proviennent des vergers situés autour de ses unités de production ?

ALIMENT DU BETAIL, RENTABILISER LA JACHERE

Idem en production d'aliment du bétail. Si du fait du climat il nous est pas facile de cultiver du soja en Algérie, on peut semer du pois fourrager d'hiver ou de la féverole. Et ainsi produire une partie des protéines végétales rentrant dans les rations de nos animaux d'élevage. Aussi, les 3 usines d'aliment du bétail que met en place Abdelkader Taieb-Ezzraïmi, PDG de la Semoulerie Industrielle de la Mitidja, avec un partenaire français (Sanders) doivent faire place, même partiellement, à de la matière première locale. A nouveau, là aussi, l'irrigation d'appoint et la révolution technique de travail en zone semi-aride permise par le semis direct sont à explorer. Ce type de semoir permet des vitesses de travail élevées et un moindre coût d'implantation des cultures. Aussi, dans les zones semi-arides les plus fertiles, les agriculteurs pourraient se voir infliger progressivement des baisses de subvention en cas de terres laissées en jachère. Ces terres laissées en jachère constituent un scandale. A l'heure du GPS et de l'image satellitale, il est aujourd'hui possible de mieux borner les terres agricoles et de savoir à qui elles appartiennent réellement. Répétons le, il existe des solutions techniques afin d'emblaver plus de terres et à côté des céréales et légumes secs produire des fourrages. Des outils telles les ensileuses, les presses à balles rondes et les enrubanneuses permettent des vitesses de récolte des fourrages accrues. Même les traditionnelles jachères pâturées peuvent être améliorées par le semis (sans labour) d'espèces fourragères adaptées et ainsi assurer le besoins des moutons traditionnellement associés à la céréaliculture.

FAIRE DECOLLER LA FUSEE ALGERIE

Les transformateurs locaux ou étrangers bénéficient d'un marché dont les consommateurs ont un pouvoir d'achat important. A eux en retour d'assurer une meilleure intégration en utilisant progressivement plus de matière première locale.

Les pouvoirs publics possèdent un rôle régalien : celui d'imposer un taux d'intégration croissant de produits locaux aux agro-industriels. L'exercice de ce droit correctement exercé est en mesure, par ricochet, d'obliger une adaptation bénéfique à l'aval. A l'heure de la baisse de la manne venant des hydrocarbures et de la montée inquiétante du chômage des jeunes, les pouvoirs publics seraient bien inspirés d'appuyer sur les bons boutons afin de faire décoller la fusée Algérie. Sinon, gare au crash...

Djamel BELAID.
Ingénieur Agronome.

 

CEREALES
A NOUVEAU LA SECHERESSE
Djamel BELAID 5.5.2015

En ce début de juin, les informations venant du terrain sont alarmantes : les céréales ont soif et aucune pluie n'est annoncée. Sommes nous condamnés en Algérie à définitivement importer une partie des céréales consommées?

En fait, il n'en est rien. Les choses changent dans les exploitations. Certes, elles ne changent pas assez vite pour faire baisser la courbe des importations, mais le fait est là. Il y a en Algérie un réel renouveau agricole. Certes, c'est la moindre des choses lorsque l'on considére les moyens injectés dans le secteur agricole pourrait-on rétorquer.

Voyons ce vent nouveau qui, concernant en particulier les céréales, permet dans certains type d'exploitations une augmentation de la production et cela en dépît de conditions climatiques printannières peu favorables.

Il y a bien sûr l'irrigation d'appoint. Elle consiste à apporter ponctuellement de l'eau à une parcelle de céréales. Les pouvoirs publics parlent d'un million d'ha irrigué. Au delà des chiffres, ce qui est intéressant est de voir l'accueil de cette mesure sur le terrain. L'accueil est positif. De plus en plus de céréaliers se mettent à irriguer leurs parcelles. On note un engouement que même le coût des enrouleurs ne semble réduire. Des sessions de formation sont organisées par les services agricoles. Les céréaliers adhèrent à l'opération. Reste à quantifier finement de l'extension de cette technique salvatrice.


Face au déficit hydrique, il y a également la qualité de l'itinéraire technique : fertilisation, désherbage et protection fongicide. Là également les progrès sont patent. 
En matière de fertilisation, outre les engrais traditionnels d'Asmidal est apparue toute une gamme de fertilisants sous forme granulée ou liquide. Cette nouvelle gamme est mieux adaptée aux conditions aux sols calcaires locaux.
Mais c'est concernant la protection contre les ravageurs que l'engouement est le plus grand. Des pulvérisateurs épendant dans les champs herbicides ou fongicides ne sont plus chose rare en Algérie. Il existe même une production locale de pulvéridateurs de 12 mètres. Quelques concessionnaires privés importent des pulvérisateurs trainés de 24 m de large.

L'alimentation minérale et la protection phytosanitaire qu'assurent de plus en plus les céréaliers algériens permettent aux plantes de mieux lutter contre le déficit hydrique. Cependant, il y a un domaine où le retard est flagrant. Il s'agit de la mise en œuvre par l'ITGC et les DSA du non-labour avec semis direct.

L'AVENIR DE LA CEREALICULTURE ALGERIENNE PASSE LE SEMIS DIRECT
Le non-labour avec semis direct est révolutionnaire. Cette technique permet une meilleure valorisation de l'eau de pluie emmagasinée par le sol. Par ailleurs, il se traduit par un coût moindre d'implantation des céréales. A ce titre, l'investisseur agricole est certain de récupérer sa mise de fonds de départ : engrais, semence et frais de travail du sol et semis.

Des données techniques et économiques locales existent au niveau des fermes pilotes et des stations ITGC. Il en est de même au Maroc, précurseur en la matière. Mais en Algérie, il n'y a pas cette forte impulsion des services agricoles en faveur du semis direct.

Cependant, dans le Constantinois, de gros céréaliers privés de 300 ha voire de 700ha ont vite flairés la bonne affaire. Les cadres de certaines fermes pilote ont suivi. Malgré le prix trois fois supérieur des semoirs pour semis direct, ils se sont équipés en matériel européen ou brésilen. Ainsi, il n'est pas rare de voir dans les exploitations des semoirs Kuhn ou Semeato.

Même l'OAIC fait état de l'existence de 22 semoirs pour semis direct dans ses unités de motoculture au sein des CCLS. Mais là où il y en a 22, c'est 50 fois plus qu'il en faudrait. Au niveau du groupe PMAT, il est question d'accords avec la firme SOLA pour le montage local de ce type de semoirs. Mais rien n'est annoncé actuellement.

Comment expliquer que malgré une volonté d'augmenter la production céréalière ce type de semoir adapté aux graves conditions de déficit hydrique ne soit pas plus utilisé ?

C'est qu'en Algérie, en matière d'intensification céréalière, les priorités sont immenses. L'OAIC a par exemple fait de l'excellent travail en développant l'utilisation de semences certifiés. Mais cet office a à gérer l'approvisionnement d'intrants sur tout le territoire national et la collecte des céréales. Aussi, le développement du semis direct est certes une priorité ; mais une priorité parmis tant d'autres.

La technique reste nouvelle même auprès des décideurs à tous les niveaux. Mais surtout la notion de marge brute reste peu présente dans le raisonnement de ces décideurs. Ils n'intègrent pas le pari que fait le céréalier à chaque automne lorsqu'il s'agit de semer. Face à l'incertitude climatique, celui-ci arbitre le plus souvent en un travail minimum de la sole céréalière. L'itinéraire technique est peu amélioré. Une partie des terres est également laissée en jachère. Mais le troupeau d'ovins, plus rémunérateur, a toute son attention. C'est d'ailleurs pour les moutons que servira la jachère pâturée. Et quand l'exploitation ne dispose pas de troupeau, c'est par le biais de la location à des éleveurs nomades qu'elle en tirera un revenu.

Ainsi, c'est toute une partie des céréaliers qui reste sur le bord de la touche. Or, seul le semis direct pourrait lever l'incertitude climatique et donc de revenu qui pèse sur la production céréalière. Seul le semis direct pourrait à faire coût améliorer les jachères pâturées en les transformant en prairies temporaires de légumineuses.

POUR DE VRAIES COOPERATIVES CEREALIERES
Il nous semble que progressivement les céréaliers doivent disposer de coopératives céréalières qu'ils administrent eux même. Cela, en y engageant des parts sociales, comme dans le cas des coopératives céréalières françaises. Les CCLS restent des « coopératives » d'Etat.

L'emploi du gros matériel doit passer par des CUMA. Enfin, la vulgarisation agricole locale doit tenir compte du fait que les agriculteurs doivent être considérés comme des producteurs de connaissances et non plus de simples auditeurs passifs lors de « monologues d'estrades ». A ce titre le développement de réseaux Qualité Blé Dur mis en place par des semouliers est louable.

 

 

CEREALES

A NOUVEAU LA SECHERESSE

djam.bel@voila.fr 4.05.15

A nouveau la sécheresse pointe à l'horizon. Cela ne peut renforcer la juste stratégie du MADR de développer l'irrigation d'appoint. On peut se demander cependant si tout a été fait contre la sécheresse. 

Le non-labour avec semis direct (SD) permet en effet, de mieux valoriser l'eau du sol et permet ainsi de meilleurs rendements tout en réduisant les couts de mécanisation. On peut se demander pourquoi le MADR ne fournit pas plus d'efforts afin de mieux faire connaitre cette technique. Déjà, d'importantes exploitations privées du Constantinois se sont tournées vers le SD. Aussi, on peut se demander si les conseillers de Mr le Ministre lui ont expliqué le coté stratégique de cette technique en grandes cultures.

 

BLE TENDRE DZ
TESTER LES CIRCUITS COURTS ?
Djam.bel@voila.fr 19.04.15
Dans un article récent*, Valérie Noël de la revue « Réussir Grandes Cultures » relate l'expérience de la cooopérative céréalière Axéréal qui développe la farine
de marque Esbly. Cette expérience pourrait intéresser des transformateurs algériens. En effet, les agriculteurs sont très sensibles aux questions techniques
liées à la parcelle. Ils le sont moins à la gestion de l'exploitation agricole et très peu à l'organisation des marchés. Aussi, la réflexion est-elle d'autant plus
nécessaire concernant les questions touchant aux filières. Il nous semble qu'agriculteurs et cadres algériens doivent lire ce témoignage en pensant à la situation
des filières locales qu'il s'agisse de céréales ou d'autres produits. Que ce soit les abricots de N'Gaous, la cerise de Tizi-Ouzou ou les pommes de terre
primeurs d'El Oued, de telles démarches de valorisation des productions locales sont à imaginer.

ESBLY, FARINE DE QUALITE
Dominique Jacquet, agriculteur sur 277 ha dans l'Indre témoigne de cette expérience. Cet agriculteur est un administrateur de longue date de la coopérative. Il
est coopérateur dans l'âme. Son engagement, il l'explique sur le site internet des farines Esbly. La farine Esbly est un concept récent. Axéréal la produit à
travers sa filiale Axiane spécialisée en meunerie. Depuis quelques années, la coopérative a commencé à metttre en avant l'origine France 100% garantie de sa
farine. Et c'est fin 2014 qu'a été décidé de placer ces produits sous la marque Esbly.

Il faut rappeler qu'en France, suite aux différentes crises sanitaires qui ont cassé la relation de confiance, il faut dorénavant « parler terrain pour fidélier le
consommateur ». Souvent, le consommateur souhaite connaître l'histoire de ses aliments. Cette préoccupation ne doit pas être absente sur le marché algérien.
Souvent, concernant les produits transformés, les avis exprimés par les consommateurs algériens sont négatifs. Pour certains, tout produit réduit en poudre
pourrait être l'occasion d'y ajouter divers adjuvants.

Dans sa stratégie de communication, la coopérative a décidé de mettre les agriculteurs coopérateurs en avant. Le but étant de « renforcer les liens avec le
consommateur ».

CAHIER DES CHARGES : AVANT TOUT L'ORIGINE LOCALE DU PRODUIT

Le cahier des charges de la coopérative repose sur quelques points : respecter les obligations réglementaires , utiliser des blés BPMF (Blès Panifiables
Recommandés par la Meunerie), stocker sa récolte et se situer à moins de 50 km du moulin.

Il faut dire qu'en France, la préoccupation de certains agriculteurs est de faire avant tout du rendement en dépit de la qualité. Certaibs blés fourragers comme le
légendaire slejpner permettait dans les années 90 de frôler les 100 quintaux/ha.

La coopérative met donc en avant l'origine locale de sa farine et donc privilégie le « circuit-court ». Les grains sont écrasés dans son moulin de Reuilly. Le
contrat passé avec les coopérateurs prévoyait pour 2014 le versement d'une prime de 6 euros par tonne. L'idée est rémunérer l'effort de logistique du
coopérateur. « Il stocke, ce qui nous peremt de faire des économies que nous redistribuons ensuite » explique Denis Courzadet responsable filière chez
Axéréal.

D. Jacquet est situer à 35 km du moulin et peut stocker 80% de sa moisson. Il réalise également le nettoyage de son grain avec un séparateur puis le met en
cellules ventilées en suivant la température. Grâce à un boisseau de chargement de 30 tonnes, il peut rapidement charger en grain les camions du moulin. Il
utilise uniquement des blés meuniers : Rubisco, Paquito, Symoisson, Cellule, …) et applique une fertilisation azotée scientifique en réalisant des analyses de
reliquats azotés et en utilisant Famstar, tout cela afin d'optimisier le taux de protéine de ses blés.


DES COOPERATEURS ASSOCIES A LA POLITIQUE COMMERCIALE
Pour Denis Courzadet, il s'agit d'associer les coopérateurs à cette stratégie commerciale : « Nous défendons depuis des années la mise en place de filières,
nous y arrivons, il faut les soutenir et le dire », explique-t-il. « C'est un moyen de préserver la production. Plus ils seront nombreux, plus ce sera positif en
termes de gestion des risques et de dynamique collective ». « L'objectif à court terme est de doubler les objectifs » conclut Valérie Noël.

Pour, Anne Hervieu, responsable marketing et communication chez Axiane, il s'agit de « donner une âme à ce produit de base qu'est la farine ».

« Du fait de notre appartenance à Axéréal, mettre en avant les agriculteurs dans notre communication a du sens. Nous avons voulu jouer la carte de la
proximité, à la fois humaine et géographique. Notre approvisionnement se trouve dans un rayson de 50 km autour du moulin qui fabrique notre farine. Notre
cahier des charges est assez simple car ce type de démarche est long à mettre en place et il est plus facile d'emmener les agriculteurs quant on a le produit. Il
nous fallait donc cette première base. Nous avons envie de l'enrichir. Nous en sommes au début. Je suis vraiment convaincue que cette démarche est
différenciente. Montrer les producteurs qui produisent la farine avec laquelle le consommateur cuisine, c'est donner une âme à ce produit de base qu'est la farine,
y mettre de l'affect. »
(*) Un moyen de préserver la production. Valérie Noël. Réussir Grandes Cultures. Avril 2015 n°290, pages 22-23.

 

 

BLE

AZOTE : PRENDRE EXEMPLE SUR LA BOURGOGNE ?
djam.bel@voila.fr 19.04.15
En France, le taux de protéines des blés tendres baisse depuis plusieurs années. C'est le cas en Bourgogne où le taux de protéines est passé sous le seuil
fatidique des 11,5% en 2013. Or, la meunerie exige pour l'export des blés avec de meilleurs taux. Face à cette situation la profession en Bourgogne développe le
projet BOP : Blé Objectif Protéines. Cette ambitieuse initiative mérite d'être suivie en Algérie.

Une ingénieur agronome a été recrutée et a pour mission de poser un diagnotic. Il apparaît que si le climat et le sol sont des facteurs importants, le choix variétal
et la fertilisation sont déterminants.
En Bourgogne, le niveau de raisonnement de la fertilisation est satisfaisant. Les agriculteurs utilisent tous la méthode des bilans azotés afin de déterminer les
doses d'azote à apporter. Au final, plus que la dose totale, il apparaît que c'est la date d'apport, le fractionnement et la forme de l'engrais qui sont déterminants
résume un responsable local.

VERS UN QUATRIEME PASSAGE  ET D'UN BSV?
Des exploitants s'orientent vers un meilleur positionnement du 3ème pasage, notamment en le repoussant. D'autres pratiquent 4 passages. C'est le cas
d'exploitant apportant 180 unités d'azote. Mais la peur d'un temps sec pour le 4ème passage est là.
Afin d'avancer techniquement la volonté de la profession est d'échanger les pratiques et le conseil technique aux agriculteurs. L'idée est d'arriver à un système
d'alerte par messagerie comme cela se pratique pour les averissements agricoles (Bulletin de Santé du Végétal).
La nature des messages ne serait pas le calcul des doses d'azote à apporter mais plus le positionnement des apports en fonction des conditions sur les
parcelles. Il s'agirait ainsi d'aller vers plus de réactivité en tenant compte de la météo, l'avancement des stades végétatifs et de l'état des cultures afin de
proposer d'intervenir ou non afin de permettre mles meilleures conditions d'absorption de l'engrais.
L'idée est que tous les prescripteurs (coopératives, négoce, instituts techniques, chambre d'agriculture harmonisent leur discours) afin d'aller à la reconquête du
taux de protéines.

QUEL PROJET PROTEINES EN ALGERIE ?
En Algérie, la préoccupation en matière de protéines concerne les blés tendres. Souvent le mitadinage et les qualités semoulières sont un obstacle en
semoulerie. Plusieurs semouliers ont pris l'initiative de créer des réseaux de suivi des céréaliers de leur bassin de collecte.
L'ITGC a montré que le fractionnement des doses d'azote est la clée pour de meilleurs rendements et de meilleurs taux de protéines. Cependant la méthode des
bilans azotés est loin d'être la norme. Il n'existe en effet pas de pratiques d'analyse des reliquats azotés qui permettrait d'affiner les doses d'azote à apporter.
Des universitaires travaillent sur l'utilisation de la mesure des besoins en azote des plantes en se basant sur des outils tels le Nitrachek.
Comme pour le projet BOP, il serait intéressant d'arriver à une mise en commun d'analyses de l'azote du sol effectuées en sortie hiver sur un réseau de
parcelles représentatives d'une petite région. Si cela permettrait d'améliorer le taux de protéines, la vulgarisation de la méthode des bilans azotés permettrait à
coup sûr d'améliorer les rendements. On voit là le décalage par rapport aux céréaliers de Bourgogne. La priorité en matière d'amélioration des rendements
passe également par l'optimisation de l'eau du sol : lutte contre la concurrence des plantes adventices et vulgarisation du semis direct.
On peut espérer pour l'avenir plus d'échanges entre céréaliers des deux bords de la Méditerranée. Chacun ayant à y gagner ...
Sources : Réussir Grandes Cultures. Avril 2015 n° 290.

 

ACTUALITE DES CHAMPS

FONGICIDES ET ENGRAIS AZOTE

Sur de nombreuses pages facebook, des agriculteurs et techniciens signalent l'état des parcelles de céréales. Selon les secteurs les stades sont variés: épi à 1 cm à 1 noeud voir plus ailleurs. A épi 1 cm, il faut apporter la première dose d'azote. A 1 noeud il faut traiter avec un fongicide selon la situation. de vos parcelles et votre stratégie (1 traitement ou 2 traitements). Beaucoup de parccelles sont attaquées par la septoriose, la tache auréolé ou des débuts de rouille. La pluie favorise cette situation.
Quant à l'azote, la pluie accentue le lessivage de l'azote du sol. Il faudra majorer les doses. 31.03.2015 djam.bel@voila.fr

 
Par le biais de sa page Facebook,

dans son bulletin d'avertissement agricole N°07 sur "Maladies foliaires des céréales" du 02 avril 2015 le SRPV de Constantine note la présence d'oïdium, tache auréolée et septoriose.

 

FONGICIDES BLE

CONSTANTINE: TACHE AUREOLEE

Le SRPV de Constantine note sur sa page FB la présence tache auréolée à Hama Bouziane (Deddabia). Photo prise le 26.03.15

Il est temps de faire le premier traitement à 1 noeud. Vérifiez régulièrement vos parcelles. Le temps pluvieux est favorable aux maladies.  djam.bel@voila.fr 29.03.15

FONGICIDES

SUR ORGE LE PROPICONAZOLE

La situation est propice aux maladies. Observez régulièrement vos parcelles.

Sur orge, à Meskiana en essais le propiconazole a donné de bons résultats:

Télécharger - Options Méditerranéennes

om.ciheam.org/om/pdf/a96/00801429.pdf

Tilt® contient 250 grammes par litre de propiconazole. La dose est de  0,5 litre dans 300 à 400 litres d’eau par hectare. Il est actif contre Helminthosporiose, Rhynchosporiose et Oïdium.

 

Tilt® peut être utilisé du stade «plein tallage» jusqu’au stade «épi dégagé barbes sorties». Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque le produit est utilisé en préventif lorsque les conditions climatiques sont propices.

Compatibilité Tilt® est compatible avec la plupart des fongicides, insecticides, acaricides, régulateurs de croissance et fertilisants azotés communément utilisés. Néanmoins il est recommandé de faire un test de compatibilité physique au préalable.

ARTEA associe le propiconazole au cyproconazole et est efficace sur les mêmes maladies de l'orge.

 

FONGICIDES

ROUILLE BRUNE DES CEREALES INPV 17/03/2015

Les conditions actuelles sont propices aux maladies. Il est urgent de faire des tours de plaine régulièrement.

"Le réseau de surveillance de l’INPV a mis en évidence les premières pustules de la rouille brune sur des parcelles de céréales de la wilaya de Mostaganem.

Eu égard au stade sensible atteint et l’adoucissement des températures, les céréaliculteurs cultivant des variétés reconnues sensibles ou situées dans des zones à risque sont appelés à entamer immédiatement les traitements préventifs à l’aide d’un fongicide approprié pour empêcher l’installation

 

Pour les traitements tardifs, ils doivent être appliqués dès que les pustules apparaissent sur les trois dernières feuilles.

Pour plus d’informations contacter les services phytosanitaires les plus proches"

 

FONGICIDES

STRATEGIE FONGICIDE BLE

djam.bel@voila.fr 26.03.15

Les références d'essais sont rares (que fait l'ITGC?). Toutes les maladies ne sont pas à mettre sur le même pied.

L'oïdium est très visible en conditions humide et densité de semis élevée, mais il est peu nuisible. On surveillera les maladies du pied (piétin) et du feuillage. La septoriose monte feuille par feuille lors de pluies fréquentes. On peut donc la contrôler. Le danger vient de la rouille. On surveillera le risque: avis INPV, observation des parcelles et des talus. La fusariose n'est dangereuse que lors de pluies sur épi. Selon votre zone et la sensibilité de vos variétés choisir un programme avec 1 ou 2 traitements.

En 2015, les maladies des feuilles sont précoces.

Merci de nous communiquer vos observations sur le sujet.

nb: afin d'acquérir des références dans votre secteur, rien ne vaut "l'enquête culture". Voir nos articles sur ce sujet.

 

ACTU DES FIRMES

VULGARISATION TOUT AZIMUTH

Bayer installe une trentaine de présentoirs dans les CCLS avec des brochures en français et arabe afin de proposer des traitements fongicides céréales. Profert lance une caravane afin de faire connaître le Séquestrene. Des échantillons gratuits sont offerts aux agriculteurs.

 

AGRO ALIMENTAIRE

LE CONCEPT SOJASUN.FR

Le lait de vache coûte cher. Une astuce, le remplacer par du lait de soja. Lors de Djazagro, commandez le matériel qu'il vous faut.

Sojasun | La fabrication des desserts et boissons ... - YouTube

 

Vidéo pour "https://youtu.be/LND-KjE3G_A"

www.youtube.com/watch?v=LND-KjE3G_A

 

CARBURANT

SUBVENTIONS 20 MILLIARDS $

djam.bel@voila.fr 26.03.15

Dans El Watan du 26.03.15 Zhor Hadjam relève l'analyse de la banque mondiale concernant l'Algérie. Elle écrit: Pour la Banque mondiale, «les prix très bas du carburant ont tué chez les Algériens le réflexe de l’efficacité énergétique et du comportement responsable». En termes de bilan chiffré, la Banque relève que «les subventions à l’énergie auraient coûté au Trésor public environ 20 milliards de dollars en 2014, ce qui représente le tiers du budget annuel de l’Etat». Bien plus, d’après certaines sources, ajoute l’institution financière internationale, «10% de la population la plus aisée consomment plus de carburant que les 90% restants de la population.

Le secteur agricole doit trouver les moyens de réduire sa consommation de carburants car une hausse progressive des carburants est à prévoir dans le moyen terme.

Un des gros poste concerne le labour des terres. Les exploitations ont une alternative, passer au non labour avec semis direct. Les exploitants les plus conscients doivent s'y atteler dès maintenant afin de maîtriser cette technique. Faute de quoi les charges trop élevées les amèneront tôt ou tard à … disparaître, rachetées sous une forme ou une autre par des voisins. Pour la petite paysannerie, le semis direct est un moyen de faire de réduire les coûts de la culture du blé dont la rentabilité est faible.

Un autre poste concerne les engrais dont les engrais azotés. Des solutions existent comme développer dans la rotation des légumineuses et apporter au sol des amendements organiques. Cela implique produire les semences nécessaire, définir des itinéraires techniques ou identifier des sources de matière organique.

La méthanisation des résidus de culture ou d'élevage peut permettre de produire du gaz pour chauffer de petites installations agricoles.

Au MADR, gérer l'agriculture, cela doit donc aussi signifier: anticiper...

 

PHYTO ET ENGRAIS

CARAVANE SEQUESTRENE
25.03.15 "Profert en collaboration avec son partenaire Syngenta ont organisé une caravane Sequestrene. L’objectif de celle - ci  a consisté à distribuer des échantillons gratuits de Sequestrene aux arboriculteurs et viticulteurs de l’ouest, centre ouest et centre de l’Algérie.

La caravane a pris route de Tlemcen et s’est dirigée vers Mostaganem, puis Chlef, Khemis Meliana, Blida, Tipaza faisant une halte à Alger, passant ensuite par Boumerdes et Tizi Ouzou.
La caravane Sequestrene a connu un accueil convivial et chaleureux de la part des agriculteurs".

 

NCA ROUIBA

QUEL TAUX D'INTEGRATION?

djam.bel@voila.fr 23.03.15

Une vidéo intéressante de Mr Slim Othmani sur des réformes économiques. Honnêtement en tant qu'ingénieur agronome ce qui m'attriste c'est que NCA travaille qu'avec de la matière importée: concentré de jus d'orange venant du Brésil, sucre importé également. Quand on a une usine implantée en pleine Mitidja, il est affligeant de ne pas stimuler le renouveau des agrumes et d'utiliser du jus Made in DZ. NCA a également abandonné son coeur de métier: la conserve de légumes. Rappelons, qu'il faut apporter dans la ration alimentaire de l'Algérien des légumes et réduire les céréales. NCA aurait pu être un petit Bonduelle. Mais, NCA préfère travailler avec des produits importés à 100%. Cela changera-t-il un jour?

"On peut réussir en Algérie sans être corrompu ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/zEHbpuf_KCs"
www.youtube.com/watch?v=zEHbpuf_KCs

 

 

BUSINESS

FABRIQUER DU LAIT DE SOJA

Suggestion: importer du soja non OGM. Humecter les graines, les presser et récupérer le lait de soja. Le vendre tel quel en TetraPack ou en mélange avec du lait de vache ou avec de la poudre de chocolat.

 

Faire son lait de soja avec l'extracteur Greenstar ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/zqF58GgdqbA"
www.youtube.com/watch?v=zqF58GgdqbA

 

 

POMME DE TERRE

STOP A L'AMATEURISME

Certes de derrière un clavier d'ordi, il est toujours facile de donner des conseils. Nous en convenons. Mais concernant la récolte des PdT en Algérie, on est en plein amateurisme. Que Mr le ministre du MADR évoque le manque de main d'oeuvre pose la question des moyens mécaniques de récolte. Quand il s'agit d'une production aussi stratégique et aussi pondéreuse, on ne laisse pas peser les opérations de récolte sur la seule force manuelle.

Pour des investisseurs, une opportunité: créer une entreprise de travaux de récolte en important du matériel adapté.

recolte pomme de terre - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/5BZtr0meUdk"

www.youtube.com/watch?v=5BZtr0meUdk

 

L'arrachage de Pommes de Terre - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/_o6cl1kkTWM"
www.youtube.com/watch?v=_o6cl1kkTWM

 

Un importateur de matériel:

SARL AGRIA FEM IMPORT EXPORT

  • VILLAGE AGRICOLE N: 262 MAZAFRAN ZERALDA
  • 16063 ALGER
  • Téléphone +213 (21) 532101
  • Fax +213 (21) 532101
  • s.laribi@hotmail.com

 

AGRO-ALIMENTAIRE

Issad Rebrab PDG africain de l’année?

 

Selon Algérie-Patriotique Mr I. REBRAB a été désigné PDG africain de l'année au Forum des hommes d'affaires de Genève (Article 17. mars 2015).

Permettez l'interrogation d'un ingénieur agronome. Dans les huileries et sucreries de CEVITAL, il n'y a pas un seul millilitre d'huile ou un seul gramme de sucre produit en Algérie. Tout est importé de l'étranger.

Nous nous demandons comment le jury en question a-t-il pu décerner une aussi prestigieuse distinction dans ces conditions.

Le groupe Benamor qui a triplé le rendement de la tomate industrielle et est l'initiateur des réseaux qualité blé en Algérie, est à cet égard, bien plus méritant, en terme de patriotisme agro-économique que

 

Mr Rebrab. Même chose concernant le lait avec le beau travail du PDG de la Laiterie Soummam. Grâce aux efforts de Mr Lounis Hammitouche, plus de lait frais est produit en Algérie et ainsi l'importation est réduite. Djam.bel@voila.fr 17.03.15

 

FOURRAGES

DZ: LE METEIL, MIEUX QUE LE MEDICAGO?

Djam.bel@voila.fr 21.03.2015

Dans les années 70, afin de résorber la jachère une des solution a été d'utiliser le médicago. Différentes causes font que cette solution n'a pas fonctionné. A l'époque certaines moyens techniques n'existaient pas sur le terrain.

Nous nous proposons d'examiner un nouveau moyen d'améliorer la productivité des jachères pâturées en zone semi-aride. Et cela, à la lumière du semis direct et des mélanges fourragers pratiqués outre-mer.

 

AGRICULTURE D'OPPORTUNITE

Afin, de ne pas aller à l'encontre des agriculteurs pratiquant la jachère pâturée, nous nous proposons d'enrichir celle-ci, voire d'en faire des superficies récoltables lorsque les moyens de récolte sont disponibles.

 

L'idée centrale est donc de respecter la volonté de ces agriculteurs de ne pas labourer certaines de leurs parcelles qu'ils réservent comme terrain de parcours pour leurs moutons. Mais, là où l'agronome intervient, c'est par le semis. L'idée est d'enrichir ces parcours par l'implantation d'un mélange fourrager adapté aux conditions locales et au cheptel. Comment semer sans labourer? C'est aujourd'hui possible grâce aux semoirs à semis direct. C'est là l'innovation fondamentale.

 

Quant au fourrage à implanter, la première idée qui vient en tête est de s'inspirer du méteil, ces mélanges de fourrages utilisés par les agriculteurs en Europe. On peut ainsi penser à des mélanges de différentes céréales et de légumineuses. Voilà ce qu'en disent Pascale PELLETIER, Pierre-Vincent PROTIN deux spécialises français d'Arvalis.fr

 

« Une prairie multi-espèces se définit comme une prairie temporaire composée d’au moins 3 espèces de 2 familles différentes, le plus souvent des graminées et des légumineuses. Le nombre plus important d’espèces permet à ce type de prairies de mieux s’adapter à l’hétérogénéité intra-parcellaire du sol et de produire de façon régulière sur l’ensemble de la campagne. En effet, les graminées démarrent plus vite à la reprise de végétation et produisent plus au printemps et à l’automne, alors que les légumineuses sont plus productives en été. Les prairies multi-espèces sont également plus résistantes aux aléas climatiques (sécheresse, fortes températures, excès d’eau) ».

 

Améliorer la productivité fourragère de ces dizains de milliers d'hectares permettrait de réduire la tension sur le foin de vesce-avoine et la paille et ainsi par contre coup améliorer l'offre en élevage bovin laitier. Par ailleurs, à proximité des étables de tels surfaces fourragères pourraient être consacrées au pâturage bovin.

Il s'agit cependant de définir les mélanges fourragers les mieux adaptés. En France, pour des prairies, des espèces telles le dactyle, la fétuque élevée, le ray-grass, la luzerne et le trèfle violet peuvent composer les mélanges. En Algérie, jusque là, la recherche agronomique locale ne s'est préoccupée que des fourrages récoltés et peu des fourrages pâturés. L'avantage de ces mélanges est d'obtenir une production fourragère suffisante même si les conditions de l'année défavorisent une des espèces du mélange. Par ailleurs, ces mélanges sont plus faciles à installer et à gérer que le médicago.

 

Comme l'explique ce spécialiste français du CIRAD, Lucien Séguy, il s'agit là d'une agriculture d'opportunité. L'agriculteur sème pour faire pâturer ses bêtes. Le semis direct permet de le faire par exemple juste après une pluie. Si la pluviométrie printanière est suffisante et s'il en a les moyens, il peut récolter le surplus. Ou sinon, il l'enfouit comme engrais vert.

 

REFLECHIR EN TERME DE SYSTEME D'EXPLOITATION

De telles innovations nécessitent de raisonner non plus au niveau de la parcelle, mais au niveau de l'exploitation agricole et donc de tenir compte des contraintes de l'agriculteur.

Cela nécessite également un travail multidisciplinaire. Le spécialiste en céréales et semis direct doit dialoguer avec le spécialiste en fourrages. L'ingénieur agronome spécialisé en cultures végétales doit dialoguer avec le zootechnicien spécialiste en élevage.

 

Enfin, cette nouvelle démarche naît de l'existence récente en Algérie de semoirs pour semis direct. Elle peut être testée en condition réelle (mais à la conditions d'équipes multidisciplinaires). Elle doit être testée également par les agriculteurs leaders et les agriculteurs à même de s'approprier l'information technique. Les agriculteurs les plus dynamiques ont tout intérêt à se concerter au niveau d'une petite région agricole afin de développer ces techniques et s'échanger un savoir-faire né de leur expériences. Ils ne doivent pas attendre tout des stations de recherches agronomiques parfois axées sur d'autres programmes prioritaires.

 

Cette appropriation et mise en pratique est indispensable. Car, avec les récents ajustements structurels, notre agriculture adopte des voies libérales. Or, les subventions publiques ne seront pas éternelles du fait de la réduction de la rente gazière. A terme, seules les exploitations qui arriveront à dégager des marges financières adéquates subsisterons. Les autres disparaîtrons, rachetées par leurs voisins...

 

AGRICULTURE SAHARIENNE

L'EAU ET LES ENGRAIS

Lors de la dernière rencontre nationale sur l'agriculture à Boumerdes, la presse rapporte le cas d'agriculteurs du Sud qui parcourent des centaines de km pour se procurer des engrais. Les sols sableux ne fixent pas les engrais. Il faut améliorer leur pouvoir de fixation*. Pour cela, il faut apporter du fumier ou des boues de station d'épuration. Autre solution: broyer des palmes de palmiers dattiers. Et faire du compost avec les copeaux obtenus. djam.bel@voila.fr 17.03.15

(*)

La fertilité chimique d'un sol - La dégradation des sols dans ...

unt.unice.fr/uoh/degsol/fertilite-chimique.php

 

RECHERCHE

LE SUCCES DE LA RECHERCHE PRIVEE

Djamel BELAID djam.bel@voila.fr 15.03.15

Il suffit de faire un tour en Mitidja, en Kabylie, à Ghardaïa ou sur les hauts plateaux sétifiens pour faire un constat. En Algérie, la recherche agronomique se décline en terme privé. En effet, les agrumes en intensif, c'est la société ACI qui la développe, l'enrubannage des fourrages ce sont des firmes privées opérant dans le sud ou à Constantine sous l'impulsion du dynamique Lounis Hamitouche des Laiterie Soummam ou d'Axium. Les pivots d'un hectare en maraîchage à El Oued ce sont des artisans qui les ont construit. Quant au semis direct, cette révolution qui consiste à ne plus labourer avant de semer le blé, c'est une poignée d'agriculteurs qui s'en empare.

Quant aux premiers ateliers de fabrications d'aliments du bétail produits localement, c'est grâce au dynamisme des établissements Djoudi Métal.

Dans l'Est du pays, le rendement de la tomate industrielle triple en quelques années. Mais nulle trace d'un projet de l'Institut Technique des Cultures Maraîchères et Industrielles. C'est la seule cellule agronomique de la conserverie du Groupe BenAmor qui en est à l'origine.

Des éleveurs de Tizi-Ouzou mettent au point un fromage, la Tomme Noire, c'est grâce à un natif qui après avoir travaillé en Suisse est rentré au pays. A peu près la même chose se reproduit à Ghardaïa suite au travail opiniâtre d'éleveurs et de laiteries privées.

Certes, à chaque fois les pouvoirs publics ne sont pas loin. Ils contribuent à ce renouveau par une politique de prêts bonifiés, de soutien aux prix à la production ou d'abaissement du prix des intrants agricoles et surtout de formation de cadres agronomes.

Par ailleurs, c'est grâce à une politique de redistribution de la rente gazière que l'augmentation du niveau de vie permet à la population d'acheter les productions des investisseurs privées.

 

LA CHARRUE AVANT LES BOEUFS

Mais point de politique de recherche agronomique délibérée aboutissant à une mise en pratique des innombrables thèmes de recherche académique.

C'est le cas à l'ENSA. Le département de zootechnie a travaillé dès le milieu des années 70 sur l'utilisation de l'urée et de l'ammoniac sur l'orge et les paille. Les excellents résultats restent sur les rayons des bibliothèques de l'ENSA et les éleveurs ne connaissent pas l'utilisation de l'urée pourtant aujourd'hui présente dans chaque exploitation comme engrais pour les cultures. Un chercheur de la même école met au point des blocs multinutrionnels pour la complémentation alimentaire des moutons? Les résultats restent dans les tiroirs. Une équipe de zoologistes trouve le moyen de combattre biologiquement les insectes parasites qui infestent les dattes, nulle trace d'une quelconque application sur le terrain. Ils montrent que les pullulations d'un petit rongeur, la Mérione de Shaw, peuvent être freinées par la Chouette effraie locale qui en raffole, mais nulle trace des services agricoles pour protéger ce volatile.

A Batna, des agronomes spécialistes en sciences du sol alertent contre le blocage des engrais phosphatés en sol calcaire, nulle trace d'un début d'application de ces résultats par, par exemple, des dispositifs d'épandage localisés.

Même chose dans les universités formant des biologistes. A l'université Mentouri de Constantine, des équipes travaillent sur le compostage de la fraction organique des déchets ménagers pour en faire du compost horticole. Mais les maraîchers d'El Oued n'en voient nulle trace et continuent de n'utiliser que les fientes de volailles qui dorénavant s'arrachent. Comme personne ne leur explique l'intérêt des composts de grignons d'olive, procédé récemment mis au point par les stations de l'ITAV.

En Algérie, pour reprendre une boutade, des chercheurs qui cherchent on en trouve. Mieux, dorénavant, il y a des chercheurs qui cherchent et trouvent. Mais, à chaque fois l'impression est celle d'un manque d'organisation, de finalité des budgets dépensés voire d'anticipation. Ainsi, à M'sila des agriculteurs plantent des oliviers grâce à des financements étatiques et innovent en choisissant la variété Chemlal particulièrement riche en huile. Mais lors de l'entrée en production des vergers, les huileries locales sont incapables de recevoir la totalité de la production.

La recherche agronomique en Algérie donne l'impression d'être une armée sans état-major. Elle ne correspond pas à l'attente du terrain.

 

LA SOLUTION, LES CLUSTERS?

Les causes restent à rechercher. L'aisance financière de ces dernières années est certainement une explication. Les chercheurs sont chercheurs à vie. Le contrôle des travaux de recherche reste aléatoire.

Un chercheur note amèrement que les journées de travail se terminent parfois à 17h tandis qu'une chercheuse note que parfois c'est avant 17h. Là, où à l'étranger règne systèmatiquement « l'obligation de résultats » et la recherche de sources de financement.

La plus grande partie de la recherche est académique et se fait dans des laboratoires universitaires avec très peu de liens avec le terrain. Ainsi, dès la fin des années 70, la recherche agronomique locale disposait de spécialistes en culture in-vitro. Mais la majorité des semences de pommes de terre reste importée. Et il a fallu faire appel à des Coréens pour monter un projet de centre de culture in-vitro sans que cela réduise pour le moment les importations.

 

Quant aux institutions de recherche, elles sont toutes publiques. Nulle trace d'organismes de recherche à capitaux mixtes comme à l'étranger, où l'évaluation se fait conjointement avec les décideurs privés qui ont apporté des financements.

 

Depuis peu, les orientations du MADR sont de développer des filières par la mise au point de pôles d'excellence: des clusters associant les agriculteurs, l'encadrement technique, la recherche agronomique et les agro-industriels. L'idée est louable. De premiers résultats apparaissent. Lassés de recevoir du blé dur local mitadiné et mêlé à des impuretés de toute sorte, des semouliers ont mis sur pied des réseaux de qualité. Les céréaliers y sont sont suivis par des techniciens dépendant des semouliers dans le choix des variétés, la fertilisation ou la protection des cultures. Cependant, actuellement le barême de raréfactions lors des livraisons des récoltes aux silos des CCLS ne tiennent pas compte de ces efforts.

Dans le domaine laitier, des industriels s'impliquent. Le groupe Danone dispose de techniciens appui-lait. Le responsable de la Laiterie Soummam explique comment il en est arrivé à développer l'enrubannage des fourrages. Alerté par des éleveurs lassés de ne trouver que de la paille ou du foin de mauvaise qualité pour nourrir les vaches importées de France, il a initié une entreprise de travaux agricoles pour la récolte des fourrages. Ce sont des éleveurs et non pas des chercheurs qui lui avait parlé d'un mode de conservation qui « permet de garder jusqu'à trois ans le fourrage à l'état frais ». A Constantine, en absence d'essais de l'ITGC sur l'intérêt de l'utilisation de fongicides sur les céréales, il a fallu attendre l'initiative de la société privé Axium. La première, celle-ci a alerté sur la nécessité de traiter contre la rouille du blé dur. Axium commercialise aujourd'hui des pulvérisateurs de grande largeur. Certes, l'OAIC développe un réseau de production de semences certifiés qui permettent la protection précoce du blé. Mais, ITGC et CCLS étaient attendus aussi sur ce terrible fléau qu'est la rouille.

Progressivement, cette jonction entre amont et aval s'opère. Le groupe semoulier SIM contribue à relancer la formation de cadres en meunerie et signe un accord avec l'université de Blida. A Bejaia, le groupe agro-alimentaire CEVITAL développe de tels partenariat avec l'univeristé locale. Certes, les progrès sont inégaux. Si les célèbres Nouvelles Conserveries Algériennes de Rouiba situées en pleine Mitidja sont connues pour leur jus d'agrumes et le franc parler de leur PDG toujours prêt à fustiger les pouvoirs publics, elles sont par contre totalement absentes pour promouvoir les nouvelles techniques de culture des agrumes. Et c'est la société d'agro-fourniture ACI qui développe ces techniques nouvelles à force de conseils sur l'utilisation de nouveaux porte-greffe et de la fertigation qui permettent l'entrée en production des nouveaux vergers dès la 3ème année..

 

Aujourd'hui, en Algérie, une dynamique agronomique est en marche. Ces dix dernières années, le progrès agronomique se répand dans les campagnes. La recherche agronomique appliquée y contribue largement. Espérons qu'à l'avenir les institutions publiques de recherche travaillerons en coordination avec les besoins du terrain. Pour cela, aux pouvoirs publics de trouver les formes afin que des financements conjoints privés-publics permettent efficacité et obligation de résultats.

Espérons également, qu'entre la baisse de la rente gazière et la demande galopante d'une population aux besoins quantitatifs et qualitatifs toujours croissants, l'agriculture et l'agro-industrie locales auront le temps de montrer ce dont elles sont capables.

 

JACHERE

RESORBPTION DE LA JACHERE, DES LEVIERS MULTIPLES

djam.bel@voila.fr 15.03.15

Sur sa page FB Mr Hadj Bouamoud publie des photos de parcelles agricoles. Parmi celles-ci, en ce mois de mars, on distingue bien les parcelles semées en blé et celles non semées. Là, les parcelles ont la couleur de la terre: elles sont en jachère. Alors que les besoins alimentaires du pays sont énormes, comment réduire ce gaspillage? La résorption de la jachère recouvre des aspects agronomiques mais aussi économiques.

 

ASPECTS ECONOMIQUES

Economiquement, la persistance de la jachère peut être expliquée par plusieurs facteurs.

-fournir des terrains de parcours aux moutons dont l'élevage est plus rémunérateur que les céréales,

-ne pas disposer des fonds nécessaires aux frais de labour et de culture des céréales. Il faut rappeler la forte incertitude climatique. La sécheresse ne permet pas chaque année de faire fructifier les frais engagés par l'agriculteur pour le labour, engrais et semences. Parfois l'agriculteur y perd même sa mise de départ.

Les pouvoirs publics se doivent d'offrir aux agriculteurs les moyens de lever, techniquement et au moins partiellement, l'incertitude climatique grâce à l'irrigation d'appoint et la vulgarisation d'itinéraires techniques adaptés.

Afin de favoriser la résorption de la jachère, les pouvoirs publics pourraient instaurer un impôt foncier. Les surfaces non cultivées deviendraient ainsi une charge pour leur propriétaires. Le GPS peut permettre de borner les parcelles et de mieux répertorier leurs propriétaires. De telles mesures pourraient commencer par les wilayas aux terres les plus fertiles.

 

Notons en passant, que cette persistance de la jachère montre, à postériori, le bien fondé, au moins sur un point, de la Révolution Agraire des années 70: lutter contre l'absentéisme des gros propriétaires fonciers. En effet, souvent la jachère est d'autant plus importante que la taille des exploitations augmente.

 

ASPECTS AGRONOMIQUES

Ces dernières années, les progrès de l'agronomie en milieu semi-aride sont tels que de nouvelles solutions crédibles pour la résorption de la jachère se font jour. Malheureusement, elles sont peu connues en Algérie.

Au début des années 70, le MADR avait demandé à des agronomes français de porter un diagnostic sur une zone test: le Sersou. L'ITGC conserve dans ses tiroirs plusieurs volumineux tomes des comptes rendus de cette mission d'études qui avait duré plusieurs années. Notons au passage, que ces documents devraient être accessibles à la profession. Cette étude avait la particularité de prendre en considération le fonctionnement de l'exploitation agricole dans son ensemble. Chose très rarement faite actuellement. Etaient ainsi étudiés les chantiers de travail: semis d'automne, récolte printanier des fourrages, récolte des céréales.

 

Des contraintes matérielles au semis.

Il était ainsi apparu que résorber la jachère impliquait à l'automne de devoir labourer, préparer pour le semis et semer des superficies considérables. Or, souvent les moyens matériels des exploitations ne permettaient pas de tels objectifs. Depuis, il apparaît que le non-labour avec semis direct permet de s'affranchir de ces pointes de travail automnales. En effet, la cadence des chantiers de semis direct est 5 fois supérieure à celle d'un chantier conventionnel et pour un moindre coût tout en obtenant le même rendement ou en l'améliorant1. Et cela est si vrai, que dans le sud de l'Espagne, l'apparition de cette nouvelle technique a entrainé une récente concentration de la propriété foncière. Notons à ce propos qu'avec la réduction de la rente gazière, la réduction des aides publiques qui devrait pas manquer d'apparaître ces prochaines années fait que les seuls producteurs algériens de blé à survivre seront ceux qui seront passé au semis direct.

 

Des contraintes liées à la récolte des fourrages.

Les fourrages sont majoritairement constitués de foins de vesce-avoine. Leur semis mais surtout leur récolte (fauchage, bottelage et ramassage) provoque des pointes de travail avec l'entretien des céréales. L'apparition récente de l'enrubannage permet d'envisager d'étaler la période de récolte (mode différents). L'enrubannage permet également de réduire la prolifération des graines de mauvaises herbes. Cependant, si l'enrubannage réduit la demande en main d'oeuvre, il requiert un matériel spécifique: ensileuse, station göweil, fourche hydraulique. La solution pourrait être également de développer l'ensilage de céréales immatures. Il faut pour cela assurer la disponibilité en faucheuse.

 

Des contraintes de rotation des cultures

Un des obstacles à la résorption de la jachère est le peu de cultures pouvant prendre place dans la rotation. Les principales cultures sont de la même famille: les céréales. C'est le cas avec le blé tendre, le blé dur, l'orge, l'avoine ou la vesce-avoine. Cela pose un problème non négligeable: l'apparition de parasites spécifiques aux céréales; notamment le ver blanc. Leur cycle n'est pas interrompu par des cultures d'une autre famille: légumineuses ou crucifères. Concernant les légumineuses, la non maîtrise de leur désherbage limite son extension. L'apparition de nouveaux désherbants chimiques, le binage et l'emploi de herses étrilles pourraient d'envisager leur extension future.

 

RESORBER LA JACHERE: UN PACKAGE AGRONOMIQUE ET ORGANISATIONNEL

Réduire la jachère implique pour les exploitations une surcharge de travail et d'investissement. Or, des innovations agronomiques contribuent à réduire ces freins. C'est le cas avec le semis direct, le désherbage mécanique et l'enrubannage des fourrages. Ces techniques sont nouvelles. La question est de savoir comment favoriser leur diffusion au fin fonds des campagnes.

Les pouvoirs publics doivent trouver les leviers les plus appropriés afin de peser sur les choix des agriculteurs: prêts bonifiés, types d'impôts, encadrement technique sur le terrain en non plus dans des bureaux.

Quant aux agriculteurs, et notamment, aux agriculteurs leaders, à eux de montrer le chemin aux autres qui suivront par la suite ensuite.

1Voir l'article « l' Agriculture de conservation démarre bien en Algérie ».

 

VEILLE TECHNOLOGIQUE

ALTERNATIVES RURALES.ORG

djam.bel@voila.fr 13.03.15 Comme à l'accoutumée nous sommes constamment à la recherche d'informations techniques pour nos lecteurs. Ainsi, recherchant des infos sur les coopératives laitières au Maghreb nous sommes tombés sur ce lien: 

La qualité du lait entre logiques des coopératives et ...

alternatives-rurales.org/wp-content/.../AltRur2QualiteLaitLectEcran.pdf

Nous avons ainsi trouvé une revue agronomique marocaine traitant de différents sujets. Il s'agit de Alternatives rurales.org que nous vous recommandons vivement pour sa haute tenue.

 

JACHERE

COMMENT LA REDUIRE?

Sur sa page FB, Mr Hadj Bouamoud pose la question de savoir comment réduire la jachère. Les photos sur l'étendue de cette pratique sont édifiantes?

Pour notre part, nous pensons que le semis direct est UNE DES solutions. Il permet à l'exploitant de semer plus de surfaces, il préserve l'humidité du sol, il permet d'enrichir la jachère pâturée. A ce titre, il répond à l'incertitude dramatique du fellah quant à son revenu. Les céréales étant victimes de sécheresses, le fellah donne une grande place au mouton qui lui complète son revenu.

Une 2ème solution est l'impôt sur la terre. Il s'agît de l'ajuster de telle façon que le propriétaire soit obligé de le cultiver pour en tirer un revenu.
Le drame de l'Algérie: notre recherche agronomique est cloisonnée. Nous ne réfléchissons pas en terme de système de cultures et d'exploitation. djam.bel@voila.fr 11.03.15

 

BLE

ALERTE CARENCE EN SOUFRE

Djam.bel voila.fr 10.03.15

Photo: principe du facteur limitant.

La pluviométrie exceptionnelle que nous connaissons peut faire craindre des risques de carences en soufre.

Pour produire 40 q/ha, le blé mobilise de l’ordre de 30 kg/ha de SO3. Les besoins de la plante se situent en début de la montaison. Une carence affecte  le nombre d’épis/ m2.  On note un jaunissement général des feuilles qui apparait d’abord sur les plus jeunes (contrairement aux symptômes de carence en N qui apparaissent d’abord sur les plus âgées).

Dans le sol, la dynamique du soufre est semblable à celle de l’azote. La minéralisation de la matière organique produit des sulfates sensibles au lessivage.

Les risques de carence  concernent les sols à faible taux de M.O, les sols calcaires. Le bon début de campagne actuel favorise un nombre de talles important. Il faut les nourrir. Un fort cumul de la pluviométrie aura pu provoquer un fort lessivage des sulfates.

Les apports de soufre doivent être réalisés entre la mi-tallage et le stade épi 1 cm.

En cas de carence sur le rendement Arvalis a observé que tout apport de soufre améliore  l’extensibilité de la pâte (augmentation des protéines riches en soufre).

Profert commercialise du sulfate d’ammoniaque.

Profert - Azosul N34 - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/or-Rdsr43dk"
www.youtube.com/watch?v=or-Rdsr43dk

 

Vidéo mise en ligne par Mr Faycal Aït Meddour.

Il  contient une quantité importante de SO3.  Comme le fait remarquer cette société cet engrais participe « activement à l’acidification de la rhizosphère ». Comme la majorité de nos sols sont à pH élevé, « l’association de l’azote ammoniacal et du soufre, présente un pouvoir acidifiant important permettant la libération des éléments bloqués dans le sol (P, K, Fe, Mn, Zn) ».

 

BLE
DESHERBAGE

Page FB de Mr Hadi Bouamoud. OUAMOUD. Chantier de désherbage chez Mr RAMDANI (ex das Si Djebbar Med Melakou). On remarquera la faible largeur du pulvérisateur. Notons que le désherbage peut être mécanique: à l'aide d'une herse étrille (voir you tube).

 

 

TOMATES

MECANISER LA PLANTATION

Remerciement à Mr Ben Fettoune Tahar pour avoir posté sur you tube une vidéo de plantation mécanisée de tomate industrielle. Ce type de matériel peut servir à la plantation d'autres légumes. Comme le fait remarquer Mr Benzemlal Aoumeur, "Il est souhaitable d'équiper cette même repiqueuse d'un dérouleur de gaine pour goutte à goutte. En tout cas bravo Si Tahar". Ce type de matériel est à construire en Algérie. Il serait bon que nos étudiants de l'Ecole Polytechnique d'El Harrach se penchent sur ce dossier. Les privés se lançant dans l'innovation devraient recevoir des aides financières. 10.03.15  djam.bel@voila.fr

Guelma (DSA) repiquage mécanique tomate ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/M-CYBdUC554"
www.youtube.com/watch?v=M-CYBdUC554

 

 

HAIES

MECANISER LA PLANTATION

Nos champs et la steppe ont besoin de plantation de haies d'Attriplex ou d'accacia. On peut penser à une plantation mécanique. Les haies permettent une meilleure infiltration des eaux de pluies et produisent du fourrage.

DUVIGNEAU Machine à planter -

Vidéo pour "http://youtu.be/I8nnKNof9CA"

www.youtube.com/watch?v=I8nnKNof9CA

 

 

BUSINESS

Production de steack hachés

Récemment, j'ai été surpris de lire qu'en France, il est normal de trouver jusqu'à 20% de soja texturé dans les steack hachés. Suggestion d'investissement: produire des steachs de viande hachée et des boulettes de viandes hachée congelés. Outre la viande, il est possible d'incorporer du soja et différentes parties de la carcasse.

A suivre... 6.03.15

 

FOURRAGES

Paille traitée à l'urée.

En tapant "Yacène Yakhlef + urée" sur google, on tombe facilement sur les travaux d'un agronome algérien qui a réussi à enrichir la paille en ammoniac (il faut arroser la paille d'un mélange d'eau et d'urée; l'ammoniac qui se dégage se fixe en 15 jours à la paille au dessus de laquelle on met une bâche plastique). Voir vidéo (Inde).

http://youtu.be/TTp6qs3theg

6.03.15

 

POMME DE TERRE

Semences en culture in vitro.

La culture in vitro peut permettre de produire des semences de pomme de terre. Il suffit d'un garage pour y installer un petit laboratoire, d'une serre et d'un hectare de terre. Il y a là une opportunité pour des investisseurs. 6.03.15

2-culture in vitro.2 - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/QxTFYCDyyxg"
www.youtube.com/watch?v=QxTFYCDyyxg

 

 

CEREALES

FERMES PILOTE ET INTENSIFICATION

djam.bel@voila.fr 6.03.13

Sous le titre « Céréaliculture : L’Algérie n’a plus importé de semences depuis 20 ans » El Moudjahid du 07-03-2015 relate l'effort fait en matière de production de semences. Cette article amène quelques remarques et suggestions.

Les cadres à l'origine de ce succès sont à féliciter. Le fait qu'il existe 75 fermes pilotes est un moyen afin de développer des techniques modernes et de les faire connaître localement.

A ce titre, le semis direct est une révolution technique fondamentale. Il maintien la fertilité des sols et économise l'eau emmagasinée dans le sol.

Par ailleurs, en cet hiver pluvieux, le non labour permet une meilleure portance. Chose importante quand il s'agit de désherber à temps de grandes surfaces et de réaliser les apports d'azote. Cette année, il est à craindre que les pluies aient retardés ces opérations.

Il faut rappeler que l'an passé, une vidéo réalisée par une firme d'engrais montrait un directeur de ferme pilote qui affirmait que face à la charge de travail, il apportait l'engrais azoté en un seul passage. Or, les travaux de l'ITGC montrent que seul le fractionnement des apports est en mesure d'assurer une amélioration des rendements et du taux de protéines.

Le président-directeur général du Groupe semences, plants et géniteurs (GSPG), Karim-Mustapha Berber pourrait développer des actions dans le sens du semis direct. Seule cette méthode de semis permet de semer à temps à des coûts défiant toute concurrence et de permettre le premier apport d'azote dans les conditions idéales.

 

QUELLE COOPERATION? UN ALBAN II?

A l'occasion de cette journée « le directeur général de TIMAC Agro Algérie, Moncef Bourkouk, a fait part de la disponibilité du groupe qu’il représente à fournir l’appui technique nécessaire aux céréaliculteurs de la région en mettant à leur disposition des techniques innovantes et des produits brevetés et homologués en Algérie afin d’optimiser leurs rendements ».

 

Ce responsable est à féliciter. Si de gros progrès ont été réalisés ces dernières années en céréaliculture, c'est grâce aux efforts consentis par les pouvoirs publics mais également par l'approche novatrice en matière de vulgarisation des firmes d'agrofournitures. Elles proposent de nouvelles solutions techniques et afin de les vendre développent un réseau de technico-commerciaux qui parcourent la les campagnes. Cela est nouveau. Il faut préciser que les membres de ces réseaux reçoivent une prime proportionnelle aux ventes réalisées sur le terrain. Un tel système concilie progrès technique et viabilité économique.

 

Il nous semble que Timac Agro pourrait aider l'Algérie de différentes façon. Cette firme spécialiste en nutrition des plantes pourrait agir afin de: i) rationaliser les apports d'azote en vulgarisant la méthode des reliquats azotés et du Nitrachek, ii) sensibiliser à la localisation des engrais et les formulations les plus adaptées aux conditions algériennes iii) sensibiliser notre encadrement technique, comme avec le projet Alban en élevage laitier, dans les façons de procéder des conseillers de Chambres d'Agriculture (CA) en France.

 

Car, si la coopération avec les firmes d'agro-fourniture est une opportunité intéressante pour l'Algérie (sous réserve de promouvoir également certaines méthodes écologiques), une des priorité est la mise en place d'un système de vulgarisation efficace. Or, en la matière, les CA françaises possèdent une tradition qu'il serait intéressant d'aller étudier. Un autre partenaire est Arvalis. La coopération avec cet organisme nous semble fondamentale, notamment: son financement par la filière et non pas seulement par les pouvoirs publics, son organisation, et son système de diffusion des références (notamment son excellent site Arvalis.fr de plus en plus couru par les agronomes Algériens).

 

 

 

ALIMENTATION

Régime crétois, une solution.

Deux spécialistes de la nutrition qui recommandent dans leur ouvrage de consommer des légumes, des céréales bio et des légumineuses. Il faut en finir avec la "malbouffe" en Algérie. Les agronomes ont leur mot à dire.

Michel de Lorgeril

Médecin et chercheur en nutrition au CNRS

 

Sylvain Duval

Biologiste, membre de l'association Formindep et administrateur de l'ADNC

 

VULGARISATION

AGRONOMES AUX PIEDS NUS

djam.bel@voila.fr 2.03.2015

Dans les années 60, en Chine Mao Tsé Toung avait développé la politique des "médecins aux pieds nus". Il s'agissait de personnel médical qui allait au plus profond des campagnes soigner les populations isolées. Faudrait-il en Algérie des Agronomes aux pieds nus? Des agronomes qui iraient dans les campagnes expliquer par exemple aux éleveurs comment enrichir la paille en ammoniac. Les Indous le font. Ils utilisent des vidéos de vulgarisation comme celle-ci.

 

Urea Treatment Part 2 Process - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/TTp6qs3theg"

www.youtube.com/watch?v=TTp6qs3theg

 

Il est temps de trouver de trouver des moyens de mieux diffuser le prgrès agronomique. A l'INA d'El Harrach le Pr Hacène Yakhlef et son équipe a adapté depuis des années cette technique aux conditions algériennes. Mais ces travaux restent inconnus des fellahines.

 

Cette remarque pose la question du "conseil et développement en agriculture". Nous vous conseillons vivement l'ouvrage suivant et les articles de Mr Claude Compagnon dont certains sont en libre accès sur internet.

Conseil et développement en agriculture - Editions Quae

www.quae.com/fr/r38-conseil-et-developpement-en-agriculture.html

Autre livre conseillé à tous ceux qui sont concerné par la l'animation en milieu rural. A faire lire à tous les responsables de Chambre d'Agriculture, de DSA et aux directeurs généraux du MADR (une astuce: si vous taper sur gogle le nom des auteurs de ces livres, vous pouvez trouver certains de leurs articles en ligne. A imprimer et à offrir autour de vous).

Conseiller en agriculture - - Quae.com - Editions Quae

www.quae.com/fr/r7-conseiller-en-agriculture.html

 

ENERGIE

GAZ DE SCHISTE, TOUS COUPABLES ?

Djam.bel at voila.fr 1.03.2015

Les images de ce qui se passe à In Salah sont terribles. Gaz lacrymogènes, jeunes courant dans tous les sens. Mais le pire pourrait être à venir.

Quant aux chiffres ils font froid dans le dos. Nous dépendons majoritairement de la vente d’hydrocarbures. Or, ces rentrées fondent comme neige au soleil. Pire, nous avons pris de telles mauvaises habitudes de consommation d’énergie que dans une dizaine d’années nous pourrions être obligé d’importer du pétrole ?

C’est dire l’ampleur du défi qui nous attend. Une telle situation ne pourrait pas être sans conséquences sur l’agriculture et l’emploi. Ce qui est d’autant terrifiant est de savoir si nous serons capables de relever un tel défi. Tout ce qui a été fait ces dernières quarante années militent pour une réponse négative. Aurons-nous la force et le temps de réagir ? De bâtir une économie productive qui crée de l’emploi pour les jeunes et satisfait aux besoins de la population ? Ce que nous n’avons pas pu faire ces quarante dernières années saurons-nous le faire en dix ans ?

QUELLE RESPONSABILITE ?

Face à la chute des ressources financières les pouvoirs public essayent d’en trouver en exploitant les gaz de schiste. Quant aux populations du sud limitrophes de ce mode d’exploitation, elles s’inquiètent des risques de contamination des nappes phréatiques. Nul ne pourrait contester le bon vouloir de chacun des protagonistes.

Il nous semble que chacun est coupable ou du moins doit faire un examen de conscience. Les pouvoirs publics ont manifestement échoué ces dernières décennies à arriver à un développement économique du pays. Certes, les avancées démocratiques et sociales sont nombreuses. Mais cette quasi dépendance des hydrocarbures est un échec.    

Quant à la société, chacun doit réaliser un examen de conscience. Il existe certains dysfonctionnements qu’on ne saurait cacher. Et ils sont nombreux : absentéisme, départ du poste de travail avant l’horaire légal, absence de responsabilité dans les tâches à exécuter, …

A ce titre, si on peut se féliciter du sursaut écologique des citoyens désirant protéger les nappes phréatiques de toute pollution, on se doit de demander à chacun : qu’avons-nous fait pour le bien de la communauté ? Durant des décennies nous avons bénéficié d’une absence de vérité des prix concernant l’énergie. Nous avons bénéficié d’une essence à bas prix, d’une électricité pas cher et  l’isolation thermique de nos habitations  est loin d’être notre préoccupation majeur.

MIEUX VALORISER LA BIOMASSE

Il nous semble qu’une erreur a été faite : se reposer sur les ressources liées à l’énergie fossile. Certes, cela est plus facile à écrire qu’à faire. Le corolaire de ce constat est de ne pas avoir fait appel à l’énergie solaire. A l’utilisation du photovoltaïque, nous ajoutons l’exploitation de la biomasse.

La biomasse peut servir à fournir du gaz méthane grâce au phénomène de méthanisation. La biomasse peut permettre également de réduire le recours aux engrais dont les engrais azotés très gourmands en énergie lors de leur fabrication.

Par biomasse nous entendons : boues de stations d’épuration, fraction organiques des déchets ménagers, déchets verts des parcs et jardins, bois et branchages forestiers, branchages des haies, chaumes et racines des céréales.

RETROUSSER SES MANCHES

Fidèles à nos principes nous sommes peu partisan des actions de types top-down. Nous leur préférons l’action venant de la base. Il nous semble que la société civile et plus particulièrement les agents du secteur agricole devraient développer différents types d’actions. Il faut pour cela prendre exemple sur ce qui se fait à l’étranger dans les sociétés ne disposant pas de ressources énergétiques fossiles.

Parmi ces actions, citons la plantation de haies et de bosquets d’arbres permettant de produire du Bois Raméal Fragmenté. Celui-ci, une fois composté permet de fabriquer des engrais biologiques. Il s’agit également de rechercher toutes les sources de matières organiques pouvant entrer dans la composition de tels composts : boues de stations d’épurations, déchets organiques industriels ou du secteur agro-industriel  et urbains (grignons d’olives, rebuts de dattes, déchets ménagers).

Avant d’être utilisées comme amendements organiques dans les champs, ces matières organiques peuvent produire du méthane par méthanisation.   Les installations de méthanisation peuvent avoir différentes tailles : depuis l’installation familiale jusqu’à l’installation industrielle afin d’alimenter un quartier ou une ville.

DEFINIR DES PRIORITES

Quels équivalent tonne pétrole peut nous procurer la biomasse et l’énergie solaire en agriculture ? Pour cela un recensement des potentialités est à dresser. Région par région et selon les potentialités des différentes sources : boues, déchets verts, déchets ménagers, BRF.

Des solutions existent comme l’abandon du labour gourmand en carburant pour le remplacer par le semis direct.

Il s’agirait également d’envisager ces mesures dans le temps. Ainsi, il est possible d’envisager la production de biomasse de plantations au bout de dix ans.

Un tel plan ne pourrait être réalisé sans une volonté forte et une ré-allocation des moyens humains et financiers sur le terrain. Ainsi,  en matière de recherche agronomique , une part conséquente des budgets devraient être ré-orientée tant en terme que sujets de recherche que entité à financer. Ainsi devrait-on se poser la question sur la part à donner à la recherche académique et celle accordée au entreprises de terrain.

Il s’agit de revoir en profondeur nos habitudes de consommation. L’heure est grave. Il n’y a pas encore de morts à In Salah…

 

COMMERCIALISATION

UN CIRCUIT COURT ORGINAL

Recréer des souk el fellahs? Comme dans les années 70? Non, mais réduire l'action néfaste des manadataires qui s'accaparent des marges énormes. Une expérience intéressante en France. DB 1.03.2015

Drive fermier - achetez des produits fermiers près de chez ...

www.drive-fermier.fr/

 

POMME DE TERRE

DESHERBAGE MECANIQUE DE LA POMME DE TERRE

Une technique nouvelle très intéressante. Le désherbage mécanique de la pomme de terre est enfin une réalité. DB 1.03.2015

Demo herse etrille treefler dans des pommes de ter - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/RIH2hAHdIyE"

www.youtube.com/watch?v=RIH2hAHdIyE

 

 

ITGC.DZ

SITE ITGC: FELICITATIONS!

djam.bel@voila.fr 27.02.2015
L'ITGC a amélioré son site inernet. Plusieurs rubriques concernent la fertilisation des céréales, l'irrigation ou les aspects économiques. Les nouvelles parutions sont aussi annoncées, comme celle relative à la culture du maïs.

Les cadres de cet institut sont à féliciter de même que son DG Mr OMAR ZAGHOUANE. L'ITGC est un outil fondamental pour la céréaliculture. Gageons qu'il saura aussi bien faire qu'Arvalis.fr.

 

AZOTE

FRACTIONNER LES APPORTS

djam.bel@voila.fr 27.02.2015

C'est l'époque des apports d'azote sur les céréales. Il est parfois tentant de se dire: j'apporte toute la dose en une seule fois et ainsi je suis débarrassé. Les travaux de l'ITGC montrent que le fractionnement de l'azote en deux fois, voire en 3 fois améliore le rendement mais aussi le taux de protéines. Cela est fondamental en blé dur pour la qualité de la semoule.

Rappel: pour 1 qx de blé dur, apporter 3,5 kg d'azote (et compensez également l'azote du sol qui a été lessivé en hiver).

Quelques résultats sur la fertilisation des céréales

www.itgc.dz/...d.../55-quelques-resultats-sur-la-fertilisation-des-cereales

 

BLE

COCCINELLES ET CHAMPS DE BLE

djam.bel@voila.fr 27.02.2015

Avez vous parcouru nos champs de céréales au printemps? Que ce soit à Tiaret ou Sétif, ils sont d'une tristesse infinie et d'une monotonie sans fin. Pas la moindre coccinelle, peu de chant d'oiseaux, pas de rapaces ou de renards à la recherche de mulots...

 

NOS CHAMPS, UN DESERT VEGETAL

A la place un désert végétal avec à chaque fois une seule espèce cultivée. La monoculture règne en maître. Les parcelles sont semées de blé, d'orge ou de fourrages. Toute trace de vie naturelle a disparu. Cela laisse la place libre aux ravageurs des cultures. Ils n'ont plus d'ennemis qui pourraient les réguler. Ainsi dès l'automne, des pucerons piquent et sucent la sève des plants d'orge leur transmettant le redoutable virus de jaunisse nanisante. D'autres insectes déchirent les feuilles de blé indispensables à la photosynthèse. Dans le sol, les vers blancs s'attaquent aux racines des plantes. La cause? L'absence de haies et de bosquets d'arbres.

 

LE FELLAH, FACHE AVEC L'ECOLOGIE?

Le fellah algérien serait-il fâché avec l'écologie? En fait, il essaye de survivre dans un environnement hostile et sec. Seule façon de survivre: élever des moutons et des chèvres tout en cultivant des céréales. Rançon de l'élevage: des animaux qui broutent tout jeune plant d'arbre, tout arbuste.

Mais si le fellah se trouve pris dans un engrenage sans fin qui le pousse à contribuer un équilibre fragile, l'agronome lui connait les pratiques respectueuses de l'environnement. Il peut et doit lui apporter la bonne parole.

 

LA CHOUETTE CONTRE LA MERIONE

Ainsi des travaux universitaires dirigés par le Pr S. Doumandji de l'ENSA d'El-Harrach ont porté sur le régime alimentaire de la Chouette effraie. Cet oiseau est présent notamment dans deux régions steppiques: M'Sila et Djelfa.

 

Les pelotes de rejetions de la chouette ont été collectées dans six stations. L’analyse de plus de 706 pelotes issues des différentes stations a permis de recenser les proies consommées. Il est apparu les mammifères sont les proies les plus consommées. Parmi cette classe de proies la dominance est attribuée aux rongeurs. Ces proies sont les plus profitables en biomasse. Les chercheurs ont remarqué que la proie la plus consommée est la merione de Shaw , avec des taux variant entre 32 à 76%. Il a été remarqué que généralement, Tyto alba ne trouve pas de mérione, elle s'accoutumé d'un régime alimentaire diversifié. Mais à Ain El-Hadjel il a été noté que la consommation de la mérione de Shaw pouvait atteindre 76 de la ration.

 

 

POUR DES ACTIONS CONCRETES

Au vu de ces travaux universitaires, il s'agirait de proposer aux agriculteurs de respecter les lieux de nidifications de la chouette et même de favoriser son implantation en aménageant des nichoirs adaptés.

 

Mais qu'avons nous fait pour promouvoir des plantations de haies et de bosquets? Rien. A part l'ITGC de Sétif (voir sa page Facebook) qui expérimente la plantation de bandes d'attriplex dans les champs. Il nous faut ré-introduire de la diversité dans nos champs. Alors que le vers blanc du hanneton fait des ravages dans les champs de céréales, on peut penser que des haies avec des oiseaux et des hérissons permettrait de juguler cette prolifération de ravageurs. Contre les pucerons, chacun sait que les larves de coccinelles sont des auxiliaires indispensables des cultures.

 

Mais tout cela, l'encadrement agricole tend à l'oublier et ne préconise le plus souvent que l'usage de produits chimiques. Alors que le bon sens et une meilleure connaissances des écosystèmes naturels pourraient rétablir les chaînes alimentaires.

 

L'HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES

Faudrait-il comme dans cette nouvelle de Jean Giono, « l'homme qui plantait des arbres », attendre que des esprits éclairés se mettent à planter des haies et des bosquets d'arbres?

Certes, l'initiative venant de la base est toujours la meilleure des choses. Mais, il nous faut la susciter par une action vers les cadres agricoles mais aussi par des mesures financières incitatives. Pourquoi, à terme, ne pas lier, le versement des subventions agricoles destinées aux céréaliers au nombres de haies plantées dans leurs champs?

C'est qu'il y a urgence. Non seulement ces haies permettraient d'abriter les auxiliaires des cultures, mais elle constituent des fourrages d'appoint (attriplex, opuntia, accacia), de l'ombre pour les ovins, des obstacles au ruissellement des eaux de pluies mais leurs branchages peuvent constituer une source de matière organique pour les sols. En effet, ces branchages un fois broyés en copeaux, peuvent servir à faire du compost qui donne en quelques mois un excellent terreau horticole.

 

On pourrait également penser à l'utilisation de machines permettant de planter des haies, un peu comme cela existe pour la plantation d'oliviers en super-intensif.

 

Planter est une urgence. Vivement le retour de haies et de bosquets dans nos champs pour réguler les ravageurs des céréales.

 

AZOTE ET DESHERBAGE BLE

Ressuyage et portance.

djam.bel@voila.fr Dans beaucoup d'exploitations, les dernières pluies retardent les interventions en plaine. Il n'est pas possible de faire rentrer le tracteur sur les parcelles. Désherbage et apport d'azote sont actuellement impossibles. Cela est catastrophique. Dans le cas du désherbage, passé le tallage, il n'est plus possible de traiter. Il faut rappeler la faible capacité de traitement en matière de pulvérisation (peu d'engins, faible largeur des engins de PMAT). Quant à l'azote, selon le stade de la plante, tout retard, représente des quintaux en moins.

 

QUE FAIRE?

On pourrait certes essayer d'améliorer les moyens en pulvérisation. Mais, il y a un moyen plus simple: à l'avenir, utiliser le semis direct (SD). Comme il n'y a pas de labour en SD, la portance du sol est meilleure. Plus besoin alors d'attendre un quelconque ressuyage après les pluies. La portance est là. Le tracteur peut revenir sur les parvcelles même après une pluie sans s'embourber.

 

Cela donne un atout supplémentaire au SD en plus de ses nombreux avantages. Dont le plus important est de préserver l'humidité du sol.

 

PAIN

Baguette parisienne ou khobz ad-dar?

En France se développe le phénomène des paysans-boulangers. A l'image de la vidéo que nous vous proposons plus bas. Valoriser son blé tendre, son blé dur ou son orge pour en faire du pain, du khob ad-dar, voilà une idée à creuser en Algérie. Il s'agit de la valorisation des produits, des circuits courts... Déjà se développent des fromages paysans comme la Tomme de Kabylie. djam.bel@voila.fr

Portrait d'un paysan-boulanger - Nicolas Supiot - Le Jardin ...

jardincomestible.fr/portrait-dun-paysan-boulanger-nicolas-supiot/

 

BLE/AZOTE

1ER APPORT, QUELLE DOSE?

djam.bel@voila.fr 10.02.2015

L'urgence actuelle concerne l'apport d'azote sur blé dur en "sortie hiver" au stade épi à 1 cm. Quelle dose apporter sur votre parcelle? Quelques repères.

1-les travaux de l'ITGC montrent qu'on a tout intérêt à fractionner les apports en 2 voire 3 fois.

2-la dose est fonction de l'objectif de rendement sur votre parcelle (moyenne de 5 ans). Si vous visez 35 qx/ha, vous devez apporter 35 x 3,5 unité N = 105 unités.

3-la dose est fonction du lessivage de N. Si dans votre région, il a plu; en moyenne 30 unités de N ont été perdues. Donc, vous devrez apporter 105 + 30 = 135 unités.

4-si vous avez apporté du fumier ou des boues, retranchez 30 à 50 unités.

Pour plus d'infos voir la "Méthode des Bilans Azotés" sur Arvalis.fr (en attendant ITGC.dz ou OAIC.dz).

Rappel: l'azote est un des facteurs primordial de rendement.

 

SUBVENTIONS AGRICOLES

FRANCE: SURPRIME POUR LES 52 PREMIERS HA

(Un texte relatif à la nouvelle Politique Agricole Commune en France. Avec la surprime pour les 52 premiers hectares, il s’agit pour les pouvoirs publics français d'aider les petites et moyennes exploitations. Cela ne se fait pas en Algérie. La cause ? Le besoin de développer à tout prix la production nationale de céréales. Puis, chez nous les subventions sont attribuées au quintal livré aux organismes stockeurs et non pas à l’hectare. Actuellement, l’administration agricole n’a pas les moyens de contrôler la superficie de chaque agriculteur. Cependant, la prime de 1 000 DA/qx sur le blé dur pourrait être limitée pour chaque exploitation aux 500 premiers quintaux livrés. Ce n’est qu’un exemple, de tels seuils devraient être affinés par région. Quel intérêt ? Nous en voyons deux. 1- soulager les finances de l’Etat en ces temps de baisse de la rente des hydrocarbures. 2-Introduire un peu plus de justice sociale en aidant plus les petites exploitations.  djam.bel@voila.fr 23.02.2015).

 

Pac 2015 : La nouvelle Pac arrive à grands pas. Elle s’appliquera en France à partir de la campagne 2015. Le nouveau système d’aides européennes à l’agriculture qui sera mis en place entre 2015 et 2019 rebat les cartes de la Pac. Les aides seront réparties de façon plus juste et uniforme entre les exploitations. Cette nouvelle répartition se traduit d’une part par la mise en place progressive d’une surprime sur les 52 premiers hectares. Cette surprime serait forfaitaire et identique pour tous. Son montant serait calculé chaque année sur la base d’une enveloppe croissante, qui atteindrait 20 % du 1er pilier dès 2018, avec un bilan à mi-parcours. Cela représenterait alors un montant d’environ 103 euros par hectare à partir de 2018, attribué aux 52 premiers hectares de chaque exploitation.

 

ULGARISATION

Nouveau plan de vulgarisation agricole

 

(Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet. djam.bel@voila.fr 23.02.2015).

Un nouveau système de conseil et de communication agricole et rurale, qui se substituera à l'actuel système de vulgarisation dans le secteur agricole, sera mis en œuvre au cours du quinquennat 2015-2019

23-02-2015 El Moudjahid

  Un nouveau système de conseil et de communication agricole et rurale, qui se substituera à l'actuel système de vulgarisation dans le secteur agricole, sera mis en œuvre au cours du quinquennat 2015-2019, a indiqué hier un responsable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Réalisé par des experts algériens et de la FAO, ce plan de modernisation du système d'appui conseil et de la communication agricole et rurale va permettre d'instituer un nouveau système de vulgarisation basé essentiellement sur la  diversification des prestataires de services agricoles, a expliqué le directeur  de la vulgarisation au ministère, Mohamed Khiati, en marge d'un atelier de validation du projet de coopération technique (TCP) de la FAO relatif à ce plan de modernisation. Ce programme, qui privilégie la communication avec les producteurs, est dictée par les nouveaux enjeux économique, sociologique et environnemental, un contexte exigeant de nouvelles méthodes de communication et de vulgarisation,  explique-t-on. Il s'agit de passer d'un modèle de vulgarisation standard, dont l'Etat est le principal acteur, à un système pluraliste composé des prestataires publics, de la société civile et de privés, explique M. Khiati. "Chacun des acteurs participant à la modernisation de ce système d'appui conseil (l'administration, les conseillers agricoles, les vulgarisateurs...), doit savoir comment intervenir pour augmenter la production", selon lui. En plus de l'aspect technique, l'appui conseil privilégie l'approche de facilitation en intégrant des faits économiques, sociaux, écologiques et des changements apparus tels que les changements climatiques. La réalisation de ce nouveau système a nécessité un travail de collecte d'informations par 480 points focaux d'institutions publiques, privées et associatives réparties sur plus de 36 wilayas avec l'aide d'une cinquantaine de facilitateurs (vulgarisateurs) formés par le projet TCP. 

S'appuyant sur un diagnostic, les experts du projet recommandent de rééquilibrer le paysage institutionnel avec une grande implication des producteurs.  Ils proposent aussi de privilégier la proximité et l'innovation avec un rôle nouveau confié à l'Institut national de la vulgarisation agricole, ainsi  que le renforcement des capacités des facilitateurs pour assurer un bon accompagnement des producteurs.

 

 

AGRICULTURE URBAINE

Semences tomate cerise

Etat : Etat neuf / Sous emballage

Semence tomate cerise : la tomate cerise est facile à cultiver et la récolte est abondante; semez à partir de fevrier dans du terreau .Transplantez les après dans un endroit ensoleillé et plutôt abrité du vent avec un emplacement de 80 CM entre chaque plants.

Semence disponible au 01 rue Salah Bacha Hussein Dey-Alger(Lafarge)

www.agriculturejardin-dz.com  Prix : 100 DA Fixe

 

BLE/AZOTE

Rhône-Alpes: Des reliquats azotés peu élevés en 2015

(Des extraits d'un article d'Arvalis.fr relatif aux doses d'azote à apporter. On aimerait que nos ingénieurs ITGC dans les différentes stations régionales fassent des analyses de sol et nous donnent d'aussi fines préconisations. Actuellement le discours qu'on entend c'est "100 unités d'azote pour toutes les parcelles". Il faut en fait analyser le reliquat azoté. En absence de campagne d'analyse du reliquat, nous conseillons aux cadres et agriculteurs de procéder à leurs propres analyses d'azote et de diffuser sur internet leurs résultats. Cela pourra servir de moyenne pour leurs voisins.

Comme en France, cette camapgne est marquée en Algérie par une bonne pluviométrie qui a lessivé l'azote du sol. Il faudra en conséquences majorer les doses. Djam.bel@voila.fr 12.02.2015).

 

Arvalis: "Selon les analyses de sol, les niveaux de reliquats azotés de sortie d’hiver sont globalement faibles en 2015, à l’instar de l’année dernière. En cause : une forte pluviométrie depuis le début de la campagne.

Ajuster au mieux la fertilisation azotée des céréales à paille passe par une première étape : la mesure des reliquats en azote dans le sol, à la sortie de l’hiver.

Une pluviométrie particulièrement importante depuis le 1er octobre

(…)

Comme les années passées, ARVALIS - Institut du végétal a fait analyser les reliquats d’azote dans le sol sur tous ses sites d’expérimentation sur céréales à paille.

Sur la station du Centre Régional d'Expérimentation Agricole St Exupéry (CREAS), avec des sols de graviers filtrants, les reliquats ne sont jamais très élevés. C’est encore particulièrement le cas en janvier 2015 ; il s’agit des plus faibles valeurs enregistrées depuis 11 ans, quel que soit le précédent cultural.

 

Dans la Drôme, les valeurs sont plutôt correctes par rapport aux autres sites expérimentaux. Cependant, on constate des valeurs inférieures de 10 kg environ par rapport à 2014 et de 25 kg par rapport à 2013, quel que soit le précédent. Avec de très fortes pluviométries enregistrées, on aurait pu s’attendre à des valeurs encore plus basses, mais il est possible que la douceur de l’automne et du début d’hiver ait pu favoriser la minéralisation et compenser la lixiviation.

Un premier apport à dose raisonnable

Les besoins d’azote au tallage sont faibles : 300 g/jour/ha si le temps est poussant. En fin de montaison, ces besoins dépassent 3 kg/jour/ha. Plus le besoin est élevé au moment de l’apport, meilleure sera la valorisation. Celle-ci est de 60 % avant le stade épi 1 cm alors qu’elle peut atteindre 90 % à dernière feuille pointante.

Lorsqu’un apport au tallage est nécessaire, 40 à 50 kg/ha suffisent pour accompagner les plantes jusqu’au stade épi 1 cm. L’azote apporté n’accélère ni l’émission des feuilles, ni celle des talles. Il ne compensera pas un défaut de plantes ou un manque de talle lié à de mauvaises conditions de semis. Trop d’azote au tallage, c’est favoriser la fuite des nitrates, c’est aussi se donner moins de moyens pour contribuer à la teneur en protéine finale. Mieux vaut garder de quoi renforcer l’apport de fin montaison.

Si les parcelles sont enherbées, afin de préserver le rendement de la culture et optimiser l’efficacité des herbicides, il est préférable de désherber avant l’apport d’engrais azoté.

En situation ayant souffert des excès de pluviométrie ou de froid de ces dernières semaines, attendre un début de reprise de végétation active pour réaliser le 1er apport d’azote. Il est inutile de se précipiter si l’azote n’est pas valorisé faute de croissance.

Si les apports d’azote sont déclenchés fin tallage, un apport de soufre combiné à l’apport d’azote est à envisager surtout dans les sols filtrants. Compte tenu de la pluviométrie hivernale, la disponibilité en soufre risque d’être faible".

Jean PAUGET (ARVALIS - Institut du végétal)

 

AGRICULTURE FAMILIALE

Maroc : agriculture familiale et coopératives * * * *

Superbe vidéo qui mérite d'être vue plusieurs fois. Un exemple à suivre.

 

Vidéo pour "http://youtu.be/PlACg7bWPhY"
www.youtube.com/watch?v=PlACg7bWPhY
1 juil. 2014 - Ajouté par AFD - Agence Française de Développement

 

AGRO-ALIMENTAIRE

Un nouveau pain pour réduire la facture d’importation de la farine

 

APS  19.02.15

Un pain sain et non coûteux est fabriqué à base de semoule, de farine et de son, explique le vice-président de la section des boulangers de la wilaya d’Oran affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Djoudi Omar.

 

Ce nouveau produit, réalisé en collaboration avec les minoteries Eriad à base d’un mélange de farine de blé tendre, de blé dur et de son, s’avère d’une valeur nutritive saine et permettra de réduire la facture d’importation de la farine, a indiqué M. Djoudi, en marge de l’ouverture du Salon international de la boulangerie,  pâtisserie, biscuiterie et équipements des métiers de la bouche, la semaine dernière.

 

L’expérience de ce mélange avec des doses précises, menée par la section des boulangers de la wilaya d’Oran et les minoteries Eriad, appelée «3 SF», permet de produire 25 à 30 baguettes de pain de plus dans un quintal par rapport à la même quantité fabriquée à base de blé tendre, a-t-il fait remarquer. M. Djoudi a sollicité l’aide de l’Etat pour la formation de boulangers dans cette nouvelle spécialité de pain qui nécessite une adaptation aux équipements et une maîtrise des doses, dans la perspective d’améliorer la qualité du pain et de se passer de la farine blanche, qui peut provoquer, selon lui, plusieurs maladies du tube digestif (côlon).

 

Abordant les problèmes auxquels sont confrontés les boulangers d’Oran, le responsable a mis l’accent sur la cherté des matières premières utilisées dans la fabrication du pain, dont les prix ont triplé en un laps de temps court, surtout ceux de la farine tendre, de l’ améliorant et de la levure, passant de 70 à 300 DA le kilogramme.

 

Il a signalé aussi la hausse considérable des charges d’électricité, de gaz et de l’eau. Le manque de la main-d’œuvre constitue aussi un grand problème qui n’a pas trouvé de solution, selon M. Djoudi, l’imputant notamment au salaire dérisoire accordé aux travailleurs, qui, de surcroît, ne sont pas assurés et manquent de formation.

APS

 

 

AZOTE

ENGRAIS: L'ALGERIE PERD DES MILLIERS DE QUINTAUX DE BLE.

D. BELAID 01.02.2015 djam.bel@voila.fr

Le blé et les céréales ont besoin d'engrais, principalement d'azote, de phosphore et de potasse. L'azote occupe une place primordiale. On ne peut obtenir de rendement élevé sans azote. Or, en Algérie, l'utilisation de cet engrais n'est pas maitrisée par l'encadrement technique. De ce fait, souvent les agriculteurs n'en veulent pas. « Cela brule le blé » affirment-ils. Des dizaines de milliers de quintaux potentiels sont ainsi irrémédiablement perdus chaque année. Pourtant avec des gestes simples permettraient de résoudre ce problème. (...)

 

 

 

BLE

ALGERIE, FAIRE APPEL A ARVALIS

D.BELAID 30.01.2015 djam.bel@voila.fr

Il est une évidence, ces dernières, grâce aux efforts des pouvoirs publics, les capacités agronomiques algériennes sont croissantes. La filière céréales par exemple en profite pleinement. Ces dernières années, les rendements moyens par hectare ont progressé d'un quintal par an. Mais face à une demande croissante, il nous faut faire mieux et plus vite. Comment? Il nous semble regrettable d'essayer tout seul dans notre coin de « ré-inventer chaque jour l'eau tiède ». Nous pensons qu'une coopération internationale bien menée peut permettre d'aller plus vite. Et à ce titre l'expérience de la filière céréales française et de ses outils: Arvalis et le mouvement coopératif paysan français sont des acteurs incontournables.

 

LES ACQUIS DE L'AGRONOMIE DZ

Ces acquis sont nombreux. Notons la formation de nombreux ingénieurs, des structures de terrain de plus en plus efficaces (cas des réseaux de technico-commerciaux en phytosanitaires, station de recherche INPV et ITGC), ou progression dans l'utilisation des semences certifiées et de l'irrigation d'appoint. Citons également l'acquisition de références techniques sur l'amélioration des itinéraires techniques adaptés en situation de déficit hydrique avec le début du semis direct.

 

MAIS DES RETARDS TRAGIQUES

Quelques exemples de nos retards techniques. Et encore, il ne s'agit pas de demander la Lune. Il s'agit de techniques simples dont il est question. En fertilisation azotée, nous ne savons pas utiliser la méthode des bilans azotés et faire des analyses de reliquats azotés hiver comme cela se pratique partout en France.

 

En désherbage, nous ne connaissons que le désherbage chimique. Or, en France, Arvalis développe depuis le Grenelle de l'environnement le désherbage mécanique à l'aide de herses étrille et de houes rotatives.

 

En matière de coopération agricole, nous ne savons pas faire émerger des coopératives céréalières autonomes et dirigées par de seuls agriculteurs comme il en existent en France.

 

Concernant la vulgarisation agricole, malgré le développement de « l'école aux champs », nous ne savons pas initier la mise sur pied de groupes de développement agricole (GDA). De tels GDA peuvent permettre le regroupement technique d'exploitations cherchant à progresser. Les Chambres d'Agriculture en France ont une belle expérience en la matière. A noter cependant, que la réduction actuelle des financements est en train de casser ce bel outil.

 

COOPERATION, SE TOURNER VERS LA FRANCE OUI MAIS...

La proximité culturelle fait que l'agronomie algérienne se tourne traditionnellement vers la France. La formation agronomique locale est imprégnée des connaissances françaises. Les ouvrages très pédagogiques du célèbre agronome français Dominique SOLTNER sont par exemple très recherchés par nos étudiants. Nombre de nos étudiants poursuivent des études dans des laboratoires de recherche.

 

Cette proximité ne doit pas réduire notre sens critique. Tout ce qui est fait en France n'est évidemment pas transposable.

 

Comment réaliser cette coopération? Plusieurs formes sont à envisager. Il nous semble privilégier les actions proches du terrain:

-accueil de groupes de techniciens français dans des CCLS, DSA, Chambre d'agriculture (CA), Station de recherche pour de courts séjours ponctuels répétés durant deux ans.

-accueil de techniciens et ingénieurs français pour des séjours plus longs dans des structures locales afin de former sur place et de mettre au point des procédures inspirées de ce qui se fait en France (animation de sites internet agricoles, organisation de la collecte et du contrôle des céréales par les CCLS, modalités de mise sur pieds de GDA, définition des missions techniques des CA

-envoi de missions d'études en France. Missions composées de l'encadrement de terrain vers Arvalis, des coopératives céréalières, des CA). Bien sûr la liste n'est pas exhaustive, des échanges réguliers entre experts des deux rives devraient permettre de réactualiser à chaque fois les priorités.

 

Il nous semble qu'il y a là un transfert de compétences à acheter. Ce transfert doit être également inclus dans les contrats. Le raisonnement devant être le suivant: nous vous achetons tant de milliers de tonnes de céréales, mais nous envoyons des techniciens de CCLS et des agriculteurs leaders en mission d'immersion dans vos coopératives ou vous envoyez dans nos CCLS, DSA et CA des techniciens de terrain.

 

Il y a certes d'autres pays intéressants comme l'Australie, l'Espagne ou le Maroc. A nous de trouver les moyens de développer des formes de coopération. Mais il est illusoire de vouloir rattraper notre retard technique et organisationnel en tournant le dos au monde, ce serait adopter un développement de type nord-coréen.

 

OAIC

Mohamed Belabdi Directeur général de l'OAIC - YouTube

(voir notre commentaire plus bas)

Vidéo pour "http://youtu.be/0sQA_gspPR8"
 
www.youtube.com/watch?v=0sQA_gspPR8
Il y a 7 heures - Ajouté par Radio Algérienne
Mohamed Belabdi Directeur général de l'OAIC. <a href="/channel/UCVEowbMFPnaqLOkjCx_MNTA" class=" yt ...

Le DG de l’OAIC : l’Algérie a les capacités de réduire ses importations céréalières, «c’est un pari à notre portée»

27/01/2015 – Radio Chaîne 3

 

Mr.Mohamed Belabdi, invité de la rédaction chaine 3

 

L’Algérie a-t-elle vocation à rester dépendante des marchés extérieurs pour son approvisionnement en céréales ? Pour le DG de l’Office Algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Mohamed Belabdi, cette tendance peut être renversée d’autant, affirme-t-il, « que le pari pour ce qui concerne le blé dur et l’orge, est à notre portée ».

 

Pour Mohamed Belabdi, Invité, mardi matin, de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le respect des itinéraires techniques, l’utilisation par les agriculteurs de semences performantes et l’introduction des irrigations d’appoint sur une superficie projetées de 600.000 hectares figurent parmi les atouts pouvant permettre à la filière céréalière de rebondir.

 

Si ces itinéraires sont respectés, il est possible, ajoute-t-il de parvenir, rapidement et dans une première étape, à une production moyenne de 30 quintaux à l’hectare « permettant d’engranger environ 90 millions de quintaux de céréales » par saison.

 

Le DG de l’OAIC estime, par ailleurs, que le niveau de la superficie céréalière, en Algérie, constitué de quelque 3,2 millions d’hectares représentent un « point fort » par rapport aux besoins du pays. « Ce qu’il faut, dit-il c’est de faire en sorte d’améliorer ce patrimoine ».

 

Quand on lui rappelle que les importations céréalières, constituées notamment de blé dur et d’orge, ont couté, en 2014, quelque 3,5 milliards de dollars au pays, le DG de l’OAIC explique qu’il s’agit là des conséquences de la situation de sécheresse observée durant le mois d’avril.

 

Il tient cependant à préciser que les quantités de produits céréaliers importées ne sont pas toutes consommées, certaines étant utilisées pour constituer des stocks stratégiques « afin de mettre le pays à l’abri des fluctuations du marché mondial ».

 

Relevant que l’Algérie a cessé d’importer des semences, depuis 1996, il explique que celle-ci a, cependant, besoins d’en ramener de l’extérieur « pour améliorer le patrimoine génétique de ces dernières et augmenter ainsi leur rendement ».

 

Dans cette perspective, il annonce que l’office vient a signé, récemment, un protocole d’accord avec un groupe Français spécialisé dans la production de semences céréalières pour la création, en Algérie, d’une société mixte chargée de ces activités.

 

Amené, à un moment, à s’exprimer sur le gaspillage du pain par les ménages (quelque 7 millions de baguettes/jour sont jetés quotidiennement dans les poubelles), M. Belabdi observe que cette situation n’incombe pas au seul consommateur. Pour lui, il est primordial d’appliquer et de faire respecter un cahier des charges permettant aux boulangers de produire un pain de qualité, qui se conserve et non celui qui devient immangeable le jour d’après.

 

COMMENTAIRE

A PROPOS DE L'ENTRETIEN ACCORDE PAR LE DG DE L'OAIC A LA RADIO

D. BELAID 27.01.2015. djam.bel@voila.fr

Tout d'abord il s'agit de louer les efforts de ces hauts cadres des institutions algériennes. Dans le cas de Mr Belabdi, sa tâche n'est pas de tout repos et ses efforts afin de contribuer à une meilleure production céréalière sont louables.

 

L'OAIC, SEMENCES ET IRRIGATION

Il est agréable de constater que Mr Belabdi impulse différentes actions au niveau de l'OAIC.

-Disponibilités en semences certifiées.

 

-Développement de l'irrigation d'appoint.

 

-Développement des unités moto-culture.

 

-Développement des infrastructures de stockage.

 

Nous reviendrons sur l'importance de ces actions.

 

UN CONSEILLER AGRONOMIQUE RATTACHE AU DG-OAIC

Précisons d'emblée que les remarques qui suivent se veulent constructives et sont un apport au débat national concernant la filière céréales.

 

A la question d'éventuelles importations de céréales (retour sur le marché), le DG de l'OAIC a expliqué qu'il était trop tôt pour se prononcer sur la campagne en cours. Il a mentionné le stade actuel des céréales: « stade semis - germination ». Cela est inexact. Certes le stade d croissance des céréales est variable selon les régions. Mais en moyenne, en zone Nord, on se situe au tallage. Ceci montre ses limites agronomiques. Précisons que cela n'est pas rédhibitoire pour sa fonction. Nous pouvons imaginer qu'à ce stade de responsabilité, les questions de logistique, d'organisation sur le terrain et d'achats sur les marchés à l'étranger par exemple, occupent facilement l'entière journée de ce responsable. Mais cette méconnaissance agronomique montre l'impérieuse nécessité de la présence auprès du DG d'un conseiller agronomique. A ce propos qu'en est-il des liens entre OAIC et ITGC?

 

Ainsi, si nous listons les innovations techniques mises en avant par l'OAIC, elles concernent essentiellement les semences et l'irrigation. Quid des autres facteurs limitant du rendementt? Quid des moyens pour atténuer par exemple l'effet de la sécheresse sur les parcelles d'orge en mars dernier? Car, des moyens agronomiques existent. Certes, Mr Belabdi a évoqué la faiblesse de l'itinéraire technique des céréaliers des zones semi-arides. Mais, il a mis en avant le fait qu'ils utilisent des semences de ferme. Non, Mr Belabdi, ce n'est pas là le facteur limitant principal. Si on tient compte du dernier séminaire international sur le semis direct tenu à Sétif, la cause en est le type de travail du sol. Celui-ci consiste souvent en un labour ou pseudo-labour au coyer-crop, là où le semoir pour semis-direct ferait des merveilles. En effet, il est le seul outil à pouvoir préserver l'eau de pluie emmagasinée dans le sol. Les travaux du Pr Rachid Mrabet à Settat (Maroc) prouvent qu'il est possible d'améliorer les rendements principalement par le semis direct tout en réduisant les coûts de mécanisation et en partie l'incertitude climatique. Ces travaux sont en ligne sur internet à l'adresse suivante: www.un.org.ma/IMG/pdf/CEA_09_fr.pdf . Encore une fois, il est évident qu'en une journée de 24 heures, Mr Belabdi a autre chose que de rechercher des rapports techniques sur la toile. Cependant, dans son secrétariat doit figurer un conseiller agronomique compétent.

Remarquons au passage qu'il est étonnant que la Chaîne 3 ne dispose pas d'un ou d'une spécialiste des questions agricoles. Les questions posées lors de l'entretien montraient manifestement une connaissance superficielle du dossier.

 

REVOIR LE STATUT DES CADRES COMMERCIAUX DES CCLS

Un point non abordé par Mr Belabdi. Il s'agit de l'aspect humain et notamment le statut des cadres commerciaux des CCLS. Ces derniers ont la charge de vendre les semences, les engrais, les produits phytosanitaires ou le matériel d'irrigation. Il devrait exister des primes liées au volume des ventes réalisées par ces cadres. Idem pour les chefs de silos. Une prime relative aux volumes de collecte devrait leur être attribuées.

On ne peut vouloir augmenter les surfaces irriguées en vendant du matériel en restant derrière un comptoir dans une CCLS. Les cadres de terrain doivent pouvoir bénéficier d'un véhicule de service ou d'indemnités kilométriques afin de favoriser la prospection des futurs irriguants. Nous sommes engagés dans une guerre économique et commerciale. De l'autre côté de la Méditerranée, c'est ainsi que sont rémunérés les technico-commerciaux des coopératives céréalières et des firmes de négoce. A nous de nous inspirer de ces méthodes. Il faut donner au DG de l'OAIC le cadre juridique afin de faire évoluer le statut de ses collaborateurs de terrain.

 

CONCENTRATION DES MOYENS, OUI MAIS...

Juste avant de prendre connaissance de l'entretien accordé par le DG de l'OAIC, il nous a été donné de lire les excellents articles de Naima Benouaret datés de fin 2014 dans El Watan. Ils concernent la production de levure boulangère en Algérie. Les usines locales sont actuellement toutes à l'arrêt. Cela nous inspire la réflexion suivant. L'OAIC mise sur le développement de stations locales de semences triées et traitées ainsi que de grands silos à céréales. Ne faudrait-il pas panacher ces choix stratégiques? Pourquoi ne pas également importer de petites stations mobiles de traitement de semences et les confier à des investisseurs privés qui pourraient travailler H24 en périodes de pointe? Pourquoi tout concentrer dans des structures publiques aux horaires actuellement figés? Concernant les silos, pourquoi miser principalement sur de grandes structures et ne pas encourager également le stockage à la ferme. Il serait possible de mettre sur place des encouragements tarifaires et de stimuler la production locale de petits silos en acier. Certes, les pouvoirs publics se doivent de constituer sous leur tutelle de réserves stratégiques. Mais pourquoi laisser le monde paysan sans possibilité de stocker une partie de la récolte et sans prise d'initiatives?

 

La filière céréales en Algérie a la chance de posséder un bel outil d'intervention: l'OAIC. Par son dynamisme et son dévouement, son DG fait honneur à la profession. Mais faut-il tout concentrer entre les mains d'un seul opérateur et des pouvoirs publics? Certes, les limites des opérateurs privés sont connues. En atteste les informations parues récemment dans la presse et faisant état de l'importation de gravats dans des conteneurs afin de masquer des transferts illicites de devises. Aussi, de nouvelles structures réellement coopératives sont à encourager. Au monde paysan Algérien, comme l'a fait depuis plus de 60 ans en France le mouvement coopératif, de se créer des structures autonomes de collecte et d'approvisionnements en intrants de base.

 

Plus que jamais, la filière céréales se trouve être une part importante dans l'objectif d'une meilleure autosuffisance alimentaire. Il est du devoir de tous les patriotes économiques de rechercher les meilleurs moyens afin de produire plus et mieux, dans l'intérêt du plus grand nombre.

 

BLE DUR

RESEAU GROUPE BENAMOR

D. BELAID 30.01.2015 djam.bel@voila.fr

Un compte rendu signé de Raouf Rafty retrouvé sur les réseaux sociaux. Quelques remarques.

1-Il est bien que ces réseaux blé dur qualité existent. Ils ont été initiés par des semouliers. On peut se demander ce qu'attendent les DSA, CCLS et les Chambres d'Agriculture pour faire la même chose.

2-Ce bilan arrive tardivement. Il aurait dû être fait bien avant les semis, au moment où les céréaliers peuvent commander de nouvelles variétés.

3-Nous avons eu l'occasion de voir un fichier Excel comportant tous les éléments de l'itinéraire technique des participants d'un tel réseau. Malheureusement les techniciens ne semblent pas en faire une analyse poussée. Précisons. Quand on dispose de l'itinéraire technique et du rendement final d'une cinquantaine de parcelles, il est possible d'essayer de comprendre comment les 10% des meilleures parcelles sont arrivées au meilleurs résultats. D'après ce compte-rendu, ce type « d'enquête culture » n'est pas fait.

4-Concernant la fertilisation azotée, les préconisations de l'intervenant concernent principalement le fractionnement de l'azote à apporter. Mais rien sur la méthode des bilans azotés. Il est à rappeler que l'azote organique du sol est minéralisé tout au long de l'année. Si d'importantes précipitations hivernales interviennent dans certaines zones, comme c'est le cas en 2014-2015, cet azote minéral EST LESSIVE. Il est grave que nos techniciens l'oublient. Car, dans ce cas, la dose moyenne d'azote de 100 unités traditionnellement préconisée ne permet pas d'atteindre au printemps le nombre optimal de grains par m2. Il est erroné de préconiser 100 unités d'azote pour un hiver pluvieux ou un hiver sec. Le lessivage de l'azote du sol n'est pas le même. On peut se demander comment cette évidence n'est pas prise en considération.

 

AZOTE, SE METTRE AU NIVEAU TECHNIQUE

Suite à cet état de carence des connaissances agronomiques de l'encadrement technique, une remise à niveau urgente est à faire. L'idéal serait d'envoyer une mission d'étude auprès d'Arvalis ou de recevoir durant une campagne de RSH un technicien français. Nous conseillons également aux techniciens isolés de rechercher sur internet des informations relatives à la méthode des bilans azotés. Une abondante documentation est en ligne sur le site d'Arvalis.fr, notamment concernant l'analyse des reliquats azotés en sortie hiver (RSH).

-en absence de RSH, afin d'affiner les doses à apporter, il peut être possible de réaliser le raisonnement suivant. Les résultats publiés en ligne par Arvalis.fr et les Chambres d'Agriculture françaises montrent que, plus il pleut, plus les quantités d'azote lessivées sont fortes (voir la rubrique « Fertilisation azotée » sur ce site). Aussi, les techniciens d'une petite région peuvent essayer d'estimer les pertes d'azote selon le niveau des précipitations hivernales de leur zone. Ainsi, au lieu de préconiser les traditionnelles 100 unités d'azote, ils peuvent proposer 20 unités ou plus à rajouter. Bien entendu, il s'agit de tenir compte du précédent cultural et des amendements organiques antérieurs. Il est évident qu'un sol qui, ces dernières années a reçu du fumier ou des boues de stations d'épuration, présentera des RSH plus élevés; idem avec une parcelle semée précédemment de légumineuses (on pourra consulter des tables de valeurs disponibles sur internet).

-les RSH sont en fait à réaliser chaque année. Les techniciens doivent aller sur les parcelles tarière à la main afin de faire des prélèvements de sol et envoyer des échantillons aux laboratoires d'analyse.

-la méthode Nitrachek peut permettre d'affiner la dose d'azote, mais elle ne constitue en aucune façon un substitut de l'analyse des RSH.

-il est inconséquent d'abdiquer quant à la nécessité d'affiner les doses d'azote à apporter. Il en va d'une composante importante du rendement: le nombre de grains/m2. Ne pas mettre assez d'azote, c'est amputer dès la sortie hiver le rendement à venir. Trop mettre d'azote, c'est risquer l'échaudage et c'est polluer les nappes phréatiques.

 

TEXTE DU COMPTE RENDU TECHNIQUE

Les participants au réseau « amélioration de la qualité du blé dur » se sont réunis le lundi 12 janvier 2015, à Guelma, à l’invitation du Groupe Benamor, initiateur du programme et organisateur de cette journée de travail.

Ont pris part à cette journée d’évaluation, les adhérents céréaliers membres du réseau, les représentants de l’Administration, les intervenants des structures de l’OAIC et des coopératives de céréales, les représentants de la profession, ceux des instituts techniques, ceux des fabricants et fournisseurs des engrais et produits phytosanitaires, ainsi que des experts et invités.

L’ordre du jour de la séance a porté sur l’évaluation des données de la campagne 2013/2014 et a mis en exergue les actions engagées et les enseignements qui ressortent de cette expérience.

Il a été rappelé que le « réseau qualité », a été mis en œuvre afin de contribuer à l’évaluation et l’identification des conditions permettant la valorisation des blés de la production nationale, sous forme d’un objectif centré sur la qualité et la promotion du blé dur produit au niveau des zones potentielles de la région Est, couvrant les wilayate de Sétif, Mila, Constantine, Guelma, Annaba et Souk Ahras.

Les intervenants au nom du comité de suivi ont mis en avant les caractéristiques de cette expérience qui favorise l’organisation participative des intervenants, et qui pour cela, a développé des instruments et outils opérationnels aptes à faire face aux aléas et contraintes de l’activité, contribuant ainsi à l’objectif de la sécurité alimentaire.

Les responsables du réseau se sont dits satisfaits et très encouragés par la mobilisation et la contribution des adhérents, afin de faire avancer et de réaliser progressivement les objectifs tracés il y a trois campagnes.

Ils ont ainsi appelé à la continuité du programme qualité, et ont estimé qu’il est plus que jamais nécessaire de veiller à la sauvegarde, au renforcement et à l’approfondissement de ce type d’expérience, face aux aléas climatiques, comme l’exemple caractéristique de la campagne 2013/2014, dont les effets ont été difficilement maîtrisables, et des risques concrets de déséquilibre des approvisionnements et de la sécurité alimentaire.

Au terme de cette troisième campagne consécutive d’évaluation, tous les paramètres et plans d’action développés comme vecteurs d’exécution de cette initiative, visent le renforcement de la pratique participative et la réalisation adéquate des étapes et processus au niveau de la production, de la collecte et de la préservation des blés, de la transformation et de la meilleure utilisation, afin d’aboutir à des gains effectifs de qualité et de productivité.

Il a été exprimé que la qualité implique dans tous les cas des gains économiques, la promotion des professionnels, le développement du potentiel national la création d’emplois.

Les responsables du réseau n’ont pas omis d’évoquer l’impact de toutes les mesures d’appui, de soutien et d’organisation, déployées et mises en œuvre par les pouvoirs publics, et qui sont encourageantes et déterminantes pour aider à l’amélioration de la qualité et l’élévation des rendements.

Ils ont appuyé sur les actions techniques et matérielles à engager afin d’identifier et d’établir des modalités d’intégration effective et durable des institutions et organismes techniques, la contribution à la définition de règles de rémunérations appropriées, la participation accentuée des coopératives de céréales, et l’extension des capacités de stockage pour aider les agriculteurs dans leurs efforts de préservation de la qualité et de la traçabilité.

Le bilan 2013/2014 a fait état de données physiques et technologiques appréciables et ce en dépit de l’effet pénalisant des contraintes pluviométriques qu’a connu la céréaliculture au cours de la campagne.

Il a été enregistré globalement une collecte à évaluer de 54 261 q, fournie par 41 céréaliers adhérents au réseau sur une superficie de 2 900 hectares. Soit un rendement moyen de 18,71 q à l’hectare, jugé parfaitement intéressant.

Le bilan analytique des opérations culturales a été exposé en chiffres et en commentaires. Il a porté sur le précédent cultural, la préparation du sol, la fertilisation de fonds et de couverture, les semis et les variétés de semences utilisées, le désherbage chimique et les traitements fongique et insecticide.

La quantité de collecte, évaluée sur la base de critères de classification rigoureux du blé dur, employés par le réseau BENAMOR (poids spécifique, teneur en protéine et vitrosité), a déterminé une part de 80 % de type « A », estimé comme lot supérieur, et seulement 20 % de type « B », de qualité moindre.

De même que l’analyse des semoules issues des blés durs « réseau », a donné lieu, pour certaines régions comme Mila et Constantine, à des résultats technologiques très prometteurs.

Les participants, très intéressés par les aspects techniques de la production, pour aboutir à de meilleures performances, ont été invités à suivre des communications éminemment importantes présentées par les experts, concernant l’amélioration génétique participative et la fertilisation des blés.

La première communication intitulée « amélioration génétique pour la qualité du blé dur », s’est attachée à démontrer l’impact de la recherche pour un développement des cultures orienté vers des résultats optimums entre rendement et qualité.

Après avoir mis en relief l’importance de la consommation du blé dur dans les habitudes alimentaires algériennes, le communiquant a développé l’intérêt des travaux de recherche et expérimentation, notamment par l’emploi de la méthode participative chez l’agriculteur.

Il a précisé les principales contraintes technologiques liées à la fertilisation inadaptée (mitadinage, faiblesse du taux de protéines), en relation avec la valeur semoulière, et à la moucheture qui affecte l’aspect des semoules et des pâtes alimentaires.

Pour une bonne prise en charge, il a noté l’importance de l’utilisation d’une semence de qualité, de variétés adaptées aux conditions pédoclimatiques.

Il a ensuite mis en avant le critère d’utilisation des ressources génétiques possédant des caractères de qualité, obtenues par le biais de croisements dans le cadre de l’amélioration variétale.

La recherche est menée en optant pour la méthode participative, ajoute-il, rejoignant ainsi les objectifs du réseau qualité.

En résumé la communication a préconisé la combinaison entre le rendement et la qualité (protéine, mitadinage) à travers des essais et un parcours expérimental confié aux agriculteurs, pour obtenir de bonnes variétés aptes à produire de hauts rendements par rapport à la référence, une résistance aux maladies et une meilleure qualité.

La deuxième présentation a porté sur la fertilisation des blés en phosphore, potasse et azote et le rôle de chaque élément dans l’alimentation du blé et l’élaboration du rendement et de la qualité du grain.

Après avoir passé en revue le rôle de chacun des éléments fertilisants, un intérêt particulier à été accordé à la fertilisation azotée qui représente la clé d’une bonne teneur du grain de blé en protéine.

A cet effet, il a été présenté les différentes formes d’engrais azoté et le processus de décomposition de chacune des formes pour être traduits en éléments assimilables, de même que le choix de la forme d’azote selon les conditions pédoclimatiques.

Le communiquant a mis l’accent sur l’intérêt du fractionnement de l’apport d’azote selon les besoins et les stades phénologiques de blé pour arriver aux rendements et à la teneur en protéines escomptés.

Les agriculteurs ont été fortement intéressés par l’exposé les différents aspects techniques, développés au cours de cette journée, et un fructueux débat a été engagé entre les participants.

Raouf Rafty

 

AGRO-ALIMENTAIRE

PRODUIRE DE LA LEVURE

L'Algérie importe quasiment tous ses besoins en levure de bière. Plusieurs usines sont en effet à l'arrêt. Lire les articles de Naima Benouaret dans el Watan en 2014. Pourtant produire de la levure de bière permettrait de valoriser la mélasse produite lors du raffinage local du sucre. Des dattes peuvent également servir à cette production. Nous ouvrons ce dossier. Le particulier peut produire de la levure en la récupérant sur des grains de raisins. 27.01.2015 djam.bel@voila.fr

 

Méthode industrielle:

Fabrication de la levure de panification - AB MAURI FRANCE

www.abmauri.fr › AB MAURI FRANCE › Zoom sur la levure

 

Méthode artisanale:

葡萄天然酵母。nature Yeast - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/bb1nUVwBcbg"

www.youtube.com/watch?v=bb1nUVwBcbg

 

 

SUCRE

REDUIRE LES SUBVENTIONS ?

D. BELAID 27.01.2015 djam.bel@voila.fr

Dans un texte paru dans maghreb Emergent du 27.01.2015, les Pr Raouf Boucekkine et Pr Nour Meddahi publient un texte intitulé « Propositions de mesures de court terme pour faire face à la chute des cours pétroliers ».

Ils proposent notamment «de réduire puis supprimer la subvention du sucre de manière permanente ».

Ils argumentent ainsi cette proposition : « Une autre subvention aux effets très négatifs est celle du sucre. Une bonne partie des produits subventionnés est captée par la contrebande qui atteint un niveau ahurissant comme l’indique l’augmentation des importations de lait des onze premiers mois de l’année 2014 (+43,5%). Mais la subvention du sucre est vraiment différente des autres subventions alimentaires. Elle est détournée pour produire toutes sortes de friandises, profitant aux plus aisés. Plus grave, elle incite à la surconsommation de produits sucrés qui se manifeste par le développement de l’obésité et du diabète. Nous faisons face à un problème de santé publique ».

 

Il nous semble que réduire progressivement les subventions au sucre ne peuvent que favoriser la production locale de sucre ou de substituts. Par ailleurs, il s'agit comme le note les auteurs une question de santé publique.

Nous avons consacré plusieurs écrits aux possibilités de productions locales de sucre. Les formes sont variables. Il existe déjà une production nationale de sirop de glucose à partir de maïs importé. Des produits sucrants peuvent être produits à partir de dattes ou de pomme de terre. Enfin, comme au Maroc, la culture de betterave sucrière irriguée par goutte à goutte est possible.

Les solutions agronomiques et technologiques existent. Il s'agit de mettre en place un « plan sucre » national afin d'étudier les différentes possibilités locales.

 

 

CEREALES

DES RESERVES DE PRODUCTIVITE

D. BELAID 25.01.2015

 

A nouveau, la baisse du prix du baril de pétrole et le niveau des importations de céréales relance en Algérie le débat sur l'autosuffisance alimentaire. Dans Maghreb Emergent, Abed Charef ce jeudi 15 janvier 2015 affirme que « L’Algérie n’arrive pas à changer de modèle pour la production de céréales ». Dans El Watan de ce jour, Lyes Mechti note « Importation de céréales : Une facture de plus en plus chère.

Comme l'affirment avec justesse le directeur du CREAD et le DG de l'ITGC, Mr OMAR ZAGHOUANE, il existe en effet des réserves de productivité. La question cruciale concerne donc la mise en oeuvre rapide des moyens permettant de libérer l'effort productif. Nous aimerions apporter au débat l'avis d'un agronome.

 

DES RESERVES CERTAINES DE PRODUCTIVITE

En céréaliculture, des réserves de productivité existent. Elles concernent les opérations de semis, d'irrigation, de protection sanitaire des cultures et de fertilisation.

Concernant les opérations de semis, les techniques actuelles font appel au labour ou aux outils superficiels à disques. Or, il est prouvé qu'ils dessèchent le sol et l'appauvrisse à terme; notamment en matière organique.

Bien qu'en progression, les rendements moyens actuels sont de l'autre de la dizaine de quintaux à l'hectare contre 50 quintaux en irrigué.

Les chiffres communiqués par l'OAIC montrent que le désherbage chimique ne concerne dans le meilleur des cas qu'un quart des superficies. Or des augmentations de rendement de 30% voire plus sont possible. Les surfaces concernées par la protection insecticide et fongicide sont encore plus faibles. Or, selon les années et les céréales, les chutes de rendement peuvent être de 50% et plus.

Quant à l'apport d'engrais, bien qu'en constante augmentation, sa mise en oeuvre nécessite de mettre à la disposition des céréaliers les formulations les mieux adaptées à leur type de sol.

 

LES MOYENS DE MISE EN OEUVRE

C'est dire combien, un itinéraire technique adéquat permettrait une meilleure production. Quelques rappels cependant.

Toute politique céréalière se doit de ne pas oublier avant tout le revenu de l'agriculteur. Les pouvoirs publics l'ont bien compris en subventionnant les intrans et en relevant ces derniers les prix à la production.

Tout apport de technologie nouvelle en agriculture ne peut envisagé uniquement dans le sens « top-down » mais par une participation active des premiers concernés.

A chaque automne, en milieu-semi aride, l'agriculteur prend un risque: il laboure et sème sans savoir s'il récoltera. Il y a la une incertitude climatique qui constitue le fossoyeur de toute politique d'intensification céréalière.

 

Concernant l'irrigation, au delà des querelles sur les superficies équipées ou effectivement irriguées, force est de reconnaître que cette pratique demande de nouvelles façons de faire au niveau des exploitations. Il s'agit de disposer du matériel d'irrigation, d'un point d'eau, d'une source d'énergie, du savoir faire et d'une volonté réelle d'intensification. Car, irriguer demande d'aller régulièrement déplacer le matériel sur les parcelles et de veiller à tout type de désagrément (panne, risque de vol). C'est là une nouvelle façon de procéder. Auparavant, les parcelles étaient ensemencées à l'automne puis pratiquement laissées à elles mêmes jusqu'à la moisson. Irriguer, c'est passer de l'extensif, à l'intensif. C'est donc passer plus de temps sur la parcelle.

Une fois, les moyens matériels et financiers mis à la disposition des céréaliers, il serait intéressant que des études fines analysent les obstacles à la mise en oeuvre de ces moyens.

 

Concernant la protection phytosanitaire, le maillage du territoire national par des firmes d'agrofourniture est un progrès. Ces firmes disposent de technico-commerciaux parcourant les campagnes et organisant avec les services compétents des journées de vulgarisation. De plus en plus de céréaliers ont ainsi recours à des techniques modernes. La question est de voir comment toucher rapidement le plus d'agriculteurs et comment les équiper en moyens modernes de traitement. Les pulvérisations se font à des stades précis de la culture. Cela oblige à disposer en permanence du matériel adéquat: tracteur et pulvérisateur tracté.

 

La fertilisation reste un maillon faible. Les sols sont souvent riches en calcaire et peu profonds. Ces caractéristiques ainsi que le déficit hydrique ne jouent pas en une optimisation des engrais apportés. Des solutions apparaissent: nouvelles formulations plus adaptés à l'agressivité de nos sols, pulvérisations foliaires. Il s'agit également d'apporter aux sols des amendements organiques afin de restaurer une fertilité souvent dégradée. Or, ceci ne se fait pas ou très peu. Une partie des pailles devrait être enfouies au sol, du fumier ou des boues de stations d'épuration devraient être apportées. Trop longtemps l'Algérie a été caractérisée par une agriculture dite « minière »: jusqu'à aujourd'hui on prélève au sol plus d'éléments qu'on ne lui en restitue.

 

Enfin, concernant les modes de semis, le monde agricole est trop resté arquebouté sur le sacro-saint « labours-semis ». Or, il apparaît aujourd'hui que le labour n'est plus d'actualité. Il est même néfaste aux sols et accélère l'érosion. Partout dans le monde, et en particulier en milieu méditerranéen et semi-aride, l'heure est au semis-direct. Nos voisins marocains ont même mis au point un semoir Made in Marocco. Les avantages sont considérables: outre des coûts de mise en culture moindres, l'humidité du sol est mieux préservée par rapport au labour. Le risque de sécheresse printanière est ainsi moindre, l'incertitude climatique si pesante pour l'agriculteur est ainsi partiellement levée. En Algérie, cette pratique est balbutiante. Dans les exploitations il n'existe que quelques dizaines de ce type de semoirs là où il devrait y en avoir des centaines.

 

DES CADRES TECHNIQUES SOUS TUTELLE PAYSANNNE?

Il apparaît qu'en Algérie, une dynamique céréalière est en marche. Certes, les progrès ne sont pas rectilignes; en témoigne la récolte modeste de l'an passé. C'est d'autant plus vrai qu'à l'instar du diction populaire « on n'applaudit pas avec une seule main », il existe des facteurs limitant de rendement. La plus belle parcelle de blé dur, irriguée, fertilisée et désherbée ne donnera que 20% du rendement espéré en cas d'attaque de rouille.

Cependant nul ne peut contester en Algérie, ces milliers d'hectares de céréales aujourd'hui semés de semences certifiées, irrigués, désherbés, protégés sanitairement et fertilisés. Nul ne peut contester que des équipes de techniciens sous régime public ou privé se mettent en place, que des structures décentralisées voient jour, que l'avis de cadres paysans est sollicité dans des structures de base ou que l'industrie de la meunerie-semoulerie intervient en créant des réseaux d'appuis technique.

 

La question de l'heure est de savoir comment passer à la vitesse supérieure. Outre les obstacles techniques mentionnés plus haut, il nous semble que le bon sens paysan doit être mobilisé. Nos « coopératives » céréalières CCLS ont des directeurs nommés par la tutelle là où sous d'autres cieux, ce sont des conseils d'administration représentatifs qui recrutent le directeur. Certes, il faut préciser que dans ce cas là, les coopérateurs mettent la « main à la poche » en achetant les parts sociales de la dite coopérative. Sous d'autres cieux, la majorité des techniciens ne sont pas majoritairement dans des structures administratives agricoles, mais dans des Chambre d'Agriculture ou autre organismes techniques où la gestion paritaire fait que les conseils d'administration sont composés notamment d'élus paysans. Ainsi, « l'obligation de résultats » est la règle pour les techniciens et cadres des dites structures.

Certes, il ne s'agit pas de vouloir tout changer du jour au lendemain. Mais l'urgence de l'heure nécessite d'étudier les modèles étrangers efficients et d'incorporer dans nos structures ce zeste d'efficacité qui nous manque parfois. A ce titre, des missions d'études décentralisées doivent pouvoir aller étudier ce qui se fait au delà de nos frontières. Il devrait être inclus dans les contrats d'importations de céréales, le principe d'échanges d'étudiants agronomes, de cadres techniques et de cadres paysans nationaux vers les pays les plus proches.

 

LE REGNE DE LA BAGUETTE DE PAIN PARISIENNE

Vue la gravité de la question, les solutions sont à envisager également en amont de la production. Des informations, à vérifier, faisaient récemment état sur le net d'un cas local d'emploi de blé tendre importé à la place d'orge pour nourrir des animaux. C'est dire la pression qu'exerce l'élevage sur la filière céréalière. De la semoule made in DZ a été récemment testée avec succès par l'Eriad dans le mélange qui sert à confectionner la « baguette parisienne ». Ce type de baguette est actuellement devenu la référence d'Alger à Tamanrasset. Outre l'incorporation de blé dur, ne serait-il pas possible d'envisager des types de mélanges de farines encore plus économiques. On peut penser par exemple à l'utilisation de plus de farine complète à la place de la farine blanche. Actuellement, en Algérie le son et les issues de meunerie sont destinés à l'élevage. On peut également penser à des mélanges de farine de blé tendre et de farine d'orge. Outre le fait qu'il est plus facile de cultiver de l'orge en Algérie, cette céréale a des vertus diététiques reconnues même par la très sévère FDA américaine.

Toujours afin de réduire la pression de l'élevage sur la filière céréale, pourquoi ne pas penser à des mélanges de viande hachée et autres produits avec incorporation d'une part de soja comme cela se pratique couramment en Europe.

L'heure est à la mobilisation des énergies. Nous avons longtemps formés des cadres universitaires. Sur le terrain existent des cadres paysans qui, en d'autres temps, ont su mener dans le cadre du mouvement national des batailles plus décisives. Il est temps de faire appel plus largement à toutes ces potentialités humaines. La bonne gouvernance économique, c'est cela.

 

2 URGENCES

DESHERBAGE ET AZOTE

La priorité est le désherbage des céréales et la fertilisation azotée. Bravo à l'INPV et aux sociétés de phytosanitaires qui organisent des caravanes afin de montrer l'emploi des pulvérisateurs (voir notamment la page facebook srpvtlemcen*). Une autre priorité est d'analyser l'azote du sol. Cela permet d'affiner l'apport d'azote après les pluies hivernales (lessivage). L'azote est fondamental pour assurer le nombre de grains/m2 optimal pour chaque situation.

(*) Extrait srpvtemcen "Programme de la caravane de sensibilisation sur la protection phytosanitaire des céréales que compte organiser la SRPV, du 15/01 au 15/02/15, à travers sa circonscription, afin de sensibiliser in situ les agriculteurs n’ayant pas accès à l’information, pour les aider à mieux protéger leurs cultures".

 

ANSEJ

Economie: les projets agricoles absents à l ... - YouTube

 

A 1'30, un passage intéressant. Ce responsable demande plus de liens entre les universitaires agronomes et les projets de développement agricole pour les jeunes. On peut en effet se demander si ces universitaires Algériens ne devraient pas consacrer au moins 5% de leurs temps à participer à des sessions de formation des jeunes agriculteurs.

Souvent des jeunes qui n'ont pas eu de parcours scolaire complet ou pas de cursus agronomique.

Vidéo pour "http://youtu.be/yxJCBziyVqk"
www.youtube.com/watch?v=yxJCBziyVqk

 

 

OAIC

SEMIS, DU NOUVEAU

La lecture du site de l'OAIC indique que « le parc motoculture mobilisé par les CCLS

Matériel de Traction: 320 tracteurs dont 110 de 150 cv

Matériel Aratoire: 2.200 unités dont 350 charrues

Matériel de semis: 1.110 semoirs dont 51 mono-grain et 24 de semis direct

Matériel de traitement : 350 épandeur d’engrais et 910 pulvérisateurs ».

 

Dans cette liste de moyens mobilisés, il est un chiffre particulier: 24 semoirs pour semis direct. C'est là une révolution technique. Reste à savoir ce qu'il en est sur le terrain. En tout cas, on ne peut que féliciter cet office à continuer dans cette direction. D. BELAID 23.01.2015

 

Stiftung Abel Granier

FOURRAGES TUNISIE

Nous vous recommandons la page Face Book d'Abel garnier. Elle est très riche et expérience de terrain, dans des situations très proches de celles de l'algérie.

 

ENGRAIS PHOSPHATES

Lallemand et Fertemis révolutionnent la fertilisation

par Afcome.fr 15 déc 2014

(Un communiqué de presse très intéressant avec des résultats d'essais intéressants. Une technique intéressante pour l'Algérie où la rétrogradation des engrais P est très forte. Ce principe pourrait intéresser un investisseur qui souhaiterait valoriser les engrais P locaux. Il suffit d'avoir les connaissances bactériologiques afin d'isoler les souches loclaes les mieux adaptées. Dans un premier temps les socuhes étrangères pourraient être multipliées par repiquage en labo.  23.01.2015 djam.bel@voila.fr).

Une nouvelle génération de fertilisants pour l ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/goni1udvrjA"
www.youtube.com/watch?v=goni1udvrjA

"

Réduire les apports en N, P, K tout en préservant le rendement: Lallemand et Fertemis mettent au point un process innovant qui associe micro-organismes et engrais granulés.

 

En créant en France une unité unique au monde de production d’inoculation d’engrais granulés par des micro-organismes, Lallemand et Fertemis révolutionnent la fertilisation. Trois ans de recherche et développement ont été nécessaires pour la mise au point de ce procédé. Il permet de réduire les unités de matières fertilisantes épandues, sans pénaliser la nutrition des plantes et donc les rendements.

 

Pour en savoir plus, télécharger le communiqué de presse".

 

MARAICHAGE

Matériel franco-marocain

Dérouleuse film plastique (paillage) avec dérouleur goutte à goutte Maroc (Casablanca).

Dérouleuse film plastique faimlok Maroc - YouTube

Vidéo pour "https://www.youtube.com/watch?v=BsaJQjhTsiA&x-yt-cl=84503534&feature=player_embedded&x-yt-ts=1421914688"
www.youtube.com/watch?v=BsaJQjhTsiA

 

 

DESHERBAGE

BAYER, un herbicide complet.

(Le site de Bayer Algérie, rend compte du lancement d'un nouvel herbicides. Lire ci-dessous.  djam.bel@voila.fr 23.01.2015).

 

Hussar® evolution est un herbicide céréales "double action" de haute performance qui assure un désherbage complet des champs de blé en toute sécurité.

 

Matière active: fenoxaprop-P-ethyl + iodosulfuron + mefenpyr-diethyl

Type de formulation: Concentré émulsionnable (EC)

Families chimiques: FOP + Sulfonylurées

Propriétés: 64 g/l + 8 g/l + 24 g/l

Le mode d''action: Hussar® evolution assure une excellente sélectivité du blé grâce à la technologie du phytoprotecteur (mefenpyr diethyl) qui permet de renforcer la protection de la céréale.

 

Hussar® evolution peut être utilisé du stade 2 à 3 feuilles au stade fin tallage du blé.

 

Hussar® evolution possède une performance remarquanble sur les principales graminées nuisibles aux céréales.

Hussar® evolution assure également le contrôle de plus de 50 espèces dicotylédones y compris les plus difficles à détruire.

 

Avantages de l’Hussar ® evolution :

 

- Un désherbage complet en un seul passage : En effet, Hussar ® evolution est une solution prête à l’emploi qui ne nécessite pas de mélange préalable de plusieurs produits et qui ne présente pas de ce fait des risques d’antagonisme entre les substances actives.

 

- Un niveau d’efficacité remarquable sur les principales adventices du blé : qui améliore significativement le niveau de rendement.

 

- Sécurité du blé renforcée : grâce à la technologie du phytoprotecteur qui consolide la sélectivité.

 

- Flexibilité et facilité d’emploi : Hussar ® evolution offre la possibilité d’intervenir du stade 2 feuilles du blé jusqu’au stade fin tallage à un dosage facile d’utilisation (1L/ha).

 

Lancement réussi dans trois grandes villes d’Algérie

 

Les céréales, socle historique de la diète méditerranéenne, occupent encore aujourd’hui une place prépondérante à la fois dans la production agricole et agroalimentaire de l’Algérie et dans la consommation alimentaire des ménages.

 

Les céréales occupent environ 3 millions d’ha (moyenne 2000-2011)*, soit près de 35%* des terres arables. Leur production est pluviale (moins de 3% en irrigué) et majoritairement localisée en zone humide et sub-humide, dans le nord du pays. Les céréales concernent environ 600 000 producteurs.

 

La production de céréales en Algérie est marquée par une forte irrégularité, elle-même conditionnée par les aléas climatiques. Cependant, les progrès technico-économiques, s’ils ne parviennent pas à stabiliser la production du secteur, ont permis de l’augmenter significativement : la moyenne décennale a ainsi presque doublé entre 1987-2000 (21,5 millions de q)* et 2001-2013 (36,7 millions de q)*, avec une progression régulière qui a permis d’accompagner la progression démographique (de 19 à 39 millions d’habitants entre 1980 et 2013)*.

 

La production moyenne de céréales des 5 dernières années (2009 à 2013) a légèrement dépassé 45 millions de quintaux selon l’ITGC.En dépit d’indéniables progrès, les rendements céréaliers demeurent faibles et très irréguliers : 16 q/ha en moyenne sur 2009-2013*.

 

La protection phytosanitaire constitue un point clé de l’itinéraire technique et doit être assurée durant tout le cycle végétal afin de garantir des niveaux de rendements satisfaisants. Parmi les opérations d’entretien, le désherbage permet de réduire des pertes de rendements pouvant aller jusqu’à 40% de la production. Le taux des surfaces céréalières désherbées en Algérie a connu une évolution considérable durant ces 4 dernières années pour atteindre presque 25% des surfaces emblavées (près de 700 000 ha désherbés en 2013)*. Cette progression est due notamment aux efforts conjugués des différents acteurs de la filière céréalière en termes de sensibilisation et de vulgarisation sur l’intérêt économique de cette opération auprès des agriculteurs.

 

Dans le cadre du lancement de la nouvelle campagne désherbage 2014/2015, Bayer CropScience Algérie a lancé, en collaboration avec son partenaire CASAP, dans trois grandes wilayas, à savoir Guelma (le 15/12), Bouira (le 17/12) et Sidi Belabbes (22/12), sa nouvelle solution herbicide double action « Hussar® evolution ».

 

La journée de Lancement à Guelma a été un franc succès avec les interventions de Messieurs Nacer Chouikh (Responsable Bayer CropScience Tunisie) et Yasser Abrougui (Chef de Marché Grandes Cultures, Bayer CropScience Tunisie), à travers lesquelles ils ont su partager leur expérience dans le domaine de la céréaliculture.

 

Les trois journées ont réuni près de 700 personnes, grâce aux efforts de notre équipe commerciale, n’est qu’une preuve supplémentaire de la notoriété de Bayer dans les différentes régions d’Algérie.

 

Le succès de ses journées repose également sur la complémentarité des différentes interventions réalisées par notre équipe, d’un programme très riche et d’une excellente organisation de ces évènements.

 

Dans un souci d’adaptation aux besoins de nos agriculteurs et dans l’optique « Grower Centricity » ; Bayer CropScience étoffe aussi sa gamme fongicide avec sa solution « Horizon® ».

 

*source Céréaliculture n°61

 

 

 

DESHERBAGE

DU NOUVEAU CONTRE LE BROME

(La société Profert lance la commercialisation d'un anti-monocotylédones sur graminées à pailles. Il est en particulier efficace contre le brome. Ce produit ne peut qu'efficacement compléter la gamme herbicide. Le contexte actuel est marqué par un faible désherbage chimique, un retour fréquent du blé dur sur des pailles et la non maîtrise des chantiers de récolte du foin de vesce-avoine. Tout cela concoure dans le maintien du salissement adventice. Le faux semis est inefficace étant donné les faibles pluies automnales. Reste comme alternative ou complément le désherbage mécanique à la herse étrille ou à la houe rotative. Ces techniques simples mises en application en France dans le cadre du Grenelle de l'environnement ne sont pourtant pas connues en Algérie. D. BELAID 23.01.2015).

 

Journées de lancement du PALLAS 45 OD

 

« Dans le cadre de notre programme de développement, Profert et son partenaire Dow AgroSciences ont organisé trois grandes journées de lancement de l’herbicides Pallas 45 OD.

 

Le 07 décembre 2014, s’est déroulée la première journée technique à Tlemcen, à la salle de conférence de l’hôtel Renaissance, 87 invités nous ont honorés de leur présence, des représentants des DSA, subdivisions, CAW, CCLS, multiplicateurs de semences et céréaliers leaders des wilayas de Tlemcen et Ain Temouchent.

 

La deuxième journée s’est déroulée le 08 décembre 2014 à Chlef au niveau de la salle de conférence de l’hôtel la vallée, en présence des représentants des DSA, CAW, CCLS, UNPA et plus de 75 multiplicateurs de semences et céréaliers leaders des wilayas de Chlef, Relizaine et Ain Defla.

 

La troisième journée a eu lieu à Sétif le 10 décembre 2014 à la salle de conférence du meuble de tourisme la Colombe, ils nous ont honorés de leur présence des officiels agricoles et des céréaliers leaders des wilayas de Sétif, Mila et Constantine.

 

Après l’ouverture de la journée, Monsieur Moncef TITOUCHE, gestionnaire de développement d'affaires Algérie-Tunisie de Dow AgroSciences, a commencé par une présentation de la firme Dow Chimical Company et Dow AgroSciences, suivi d’une présentation faite par l’expert tunisien Monsieur Azeddine ALIMI portant sur « le désherbage des céréales et stratégie de lutte contre le brome », Monsieur Moncef TITOUCHE a repris la parole afin de présenter l’herbicide Pallas 45 OD.

 

Les journées ont été clôturées après un débat très fructueux entre les invités et l’équipe technique et commerciale respective Profert et Dow AgroSciences ».Sources: Profert.

 

BLE

DESHERBAGE MECANIQUE

Trop souvent méconnu, le déshrbage mécanique est possible sur céréales. Une grande documentation existe sur you tube. Il y a la des opportunités pour importer et/ou fabriquer sur place de tels engins peu sophistiqués. A remarquer que des agriculteurs ayant une cisaille à acier et un poste de soudure peuvent fabriquer de tels engins. djam.bel@voila.fr 23.01.2015.

Herse etrille - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/xUKwGNElzrA"

www.youtube.com/watch?v=xUKwGNElzrA

 

 

BLE

BAYER JOURNEE DESHERBAGE

(Un article de la page FB de Mr Hadj BOUAMOUD relatif à une journée Bayer sur le désherbage chimique des céréales. Un grand bravo aux organisateurs de cette rencontre. C'est actuellement la priorité des actions à mener. Un désherbage peut permettre des augmeentations de rendement de plus de 30% selon les cas. Aux agents de terrains, aux agriculteurs leaders de soliciter les technico-commerciaux de firmes afin qu'ils viennent dans leur secteur pour une matinée d'information D. BELAID djam.bel@voila.fr 23.01.2015).

"Dans le cadre du programme de vulgarisation une journée de sensibilisation a été organisée 21/01/2015 portant sur la sensibilisation des agriculteurs de la daira de Medroussa sur l importance de desherbage chimique durant cette periode

Plusieurs agriculteurs et cadres des differents subdivisins voisines ont assistes a cette journée l animateur de la firme bayer Mer…Toufi taibi a souligné la nécessité de faire connaître avant tout les différents mauvais herbes pour permettre de choisir le bon désherbant

un monocotylédon contre la flore graminée,

un anti-dicotylédon contre la flore dicotylédone

et un produit polyvalent contre la flore mixte

 

les autres points cibles:

* stade de développement de la céréale et des mauvaises herbes

Les traitements herbicides doivent être du stade 3 feuilles jusqu’au stade fin tallage de la céréale

* la rampe du pulvérisateur soit parallèle au sol sur toute la largeur de traitement ;

* Utilisation des buses à fentes adaptées au désherbage ;

* le débit de toutes les buses soit le même (étalonnage du pulvérisateur)

 

*Protection de l’utilisateur

 

= obligatoire. Il est essentiel de lire l’ensemble des indications reprises sur l’étiquette.

= Le port de gants est recommandé. nécessaire de laver l’extérieur des gants avant de les enlever.

= Le port d'un masque

= Le port de lunettes

= Le port d'une combinaison *,

= port de bottes est conseillé,

 

- un débat est ouvert et par un jeu des questions-réponses.

vers la fin de la journee chaque agriculteur recevait des dépliants .

En outre, l’invitation a été lancée à tous les agriculteurs pour un éventuel reglage de pulvérisateur

 

Les agriculteurs se sont montrés très intéressés et très réceptifs au message

A ce titre, mention très spéciale au formateur Monsieur Taibi toufik pour la qualité de sa formation". Hadj Bouamoud.

 

 

SUIVI CAMPAGNE

BLÉ DUR - Chambre d'agriculture de l'Aude

(D. BELAID 12.01.2015. La Ch. d'Agriculture de l'Aude met en ligne un suivi de campagne assez intéressant. Il peut aider à se poser les bonnes questions en Algérie; vous noterez en particulier l'approche concernant la fertilisation azotée).

 

www.aude.chambagri.fr/uploads/media/ABDD_octobre_2014.pdf
1 oct. 2014 - Reliquats azotés : d'élevés à très faibles selon les pluies ... Association Blé Dur Développement – Publication n°1 Octobre 2014 page n° 1/4 ...

 

HERBICIDES

FAUT-IL ACIDIFIER les bouilles phytosanitaires ?

(Concernant les sulfonylurées, cette spécialiste d'Arvalis.fr n'en voit pas la nécessité. Par contre ce n'est pas le cas avec le glyphosate. Pour plus de précision, voir l'avis de votre fournisseur.  Cette spécialiste recommande d'utiliser du sulfate d'ammonium pour améliorer l'efficacité du glyphosate. D. BELAID 10.01.2015).

 

Qu’en est-il du glyphosate ?

Avis de Lise Gautellier Vizioz:

Certains agriculteurs ont constaté que l’ajout d’acide sulfurique ou phosphorique semble améliorer l’effi cacité du glyphosate. Cependant, l’ajout d’acides nitrique ou chlorhydrique n’a aucune incidence bien qu’ils diminuent également le pH. L’effet constaté ne provient pas de la baisse de pH mais de l’apport d’ions sulfate et phosphate qui précipitent le calcium et forment des sels peu solubles dans l’eau, en abaissant la dureté de l’eau. D’ailleurs, en présence d’eau douce, les performances du glyphosate ne sont pas améliorées par l’ajout d’acide sulfurique ou tout autre acide. Pour modifi er la dureté de l’eau, en vue d’une meilleure effi cacité du glyphosate qui y est sensible, il convient d’utiliser du sulfate d’ammonium, bien moins agressif pour le matériel et moins dangereux que les acides. En cas d’utilisation des eaux de pluie pour la préparation des bouillies, il faut veiller aux conditions de stockage de ces eaux et éviter les cuves de stockage en béton armé ou en acier car l’eau pourrait se charger en fer qui forme un sel insoluble avec le glyphosate.

Propos recueillis par Benoît Moureaux b.moureaux@perspectives-agricoles.com

 

L'ESSENTIEL: « Ne pas confondre l’influence de la dureté de l’eau, liée aux ions calcium, magnésium, ferrique, etc., avec le potentiel hydrogène, dit pH ».

Sources: Revue: Perspectives Agricoles. Janvier 2015 - N°418

 

AZOTE BLE

Calcul de dose

(L'heure est à l'analyse de l'azote du sol afin de savoir combien il reste d'azote après le lessivage hivernal. C'est fondamental de connaître l'azote du sol pour compléter la dose d'azote. Estimations: si je vise 50 qx, je multiplie par un coefficient 3 et j'obtiens la dose à fournir. Mais à laquelle je retire l'azote du sol. Cela nous ne le faisons pas en Algérie. C'est une grave erreur. Regardez comment en France, ils commencent à individualiser la dose d'azote selon la parcelle mais aussi selon la variété! Que chacun prenne une tarière et réalise des prélèvements et demande une analyse d'azote au laboratoire de Fertial Annaba. D. BELAID 9.1.2015).

Un avis d'Arvalis.fr:

Les besoins unitaires en azote des variétés de blé tendre réactualisés pour 2015

 

Chaque année, les variétés de blé tendre sont évaluées sur leur besoin spécifique en azote - ou coefficient b -, puis réparties dans l’une des classes de besoins. Cette année, 31 nouvelles variétés intègrent le classement.

Pour calculer la dose d’apport d’azote sur blé tendre, la méthode du bilan prévisionnelle s’appuie sur le besoin unitaire en azote de la variété. Ce besoin doit être multiplié par l’objectif de rendement pour obtenir une quantité d’azote à absorber permettant de produire 1 hectare de blé tendre.

Ce besoin, exprimé en kilogramme par quintal de blé produit, est généralement de 3 kg/q. Mais des disparités sont observées entre variétés, qui sont ainsi réparties dans trois catégories : b = 2,8 ; b = 3 ; b = 3,2. En tendance, plus la variété est productive et moins riche en protéines, plus son besoin unitaire en azote est faible.

Pour 2015, la liste des variétés réparties selon leur coefficient  intègre 31 nouvelles variétés.


Tableau : Répartition des variétés de blé tendre inscrites en 2014 selon 3 classes de besoin unitaire (b)
 

Téléchargez le tableau avec l'ensemble des variétés évaluées depuis plusieurs années.

Pour les variétés qui ne sont pas mentionnées (hors blés améliorants), le coefficient b par défaut est de 3 kg N/q. 


Concernant les variétés de Blé Améliorant et de Force (BAF), leurs besoins intègrent un objectif de qualité, on parle alors de coefficient bq. Un article spécifique traitera prochainement de ce coefficient.

Christine LESOUDER (ARVALIS - Institut du végétal.

 

Dépêche de Kabylie 6.12.2015

ENGRAIS ET PHYTOS

Bouira Engrais et produits phytosanitaires: Les céréaliers contestent la taxation.

(C'était prévisible, les engrais et phytos vont coûter plus cher. D. BELAID 6.1. 2015).

Les producteurs de céréales ont perdu le sourire que la saison qui s'annonce sous de bons auspices a fait naître chez eux. Quelle fut leur surprise, hier matin, en arrivant devant le service commercial de la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), en apprenant qu'ils ne pouvaient être servis en engrais et produits phytosanitaires. La raison? L'application de la TVA aux deux produits jusque-là exonérés de toute taxe. La mesure destinée à encourager les céréaliers pour stimuler la productivité cessera dès aujourd'hui ou demain. En attendant, la CCLS a suspendu les livraisons concernant ces produits jusqu'à l'entrée en vigueur de cette taxation. D'après Aïssa Abihal, le président de l'association des producteurs de céréales que nous rencontrions hier devant la CCLS flanqué de quelques uns de ses adhérents, la TVA sur l'engrais, ainsi qu'on venait de le leur apprendre au service des facturations, sera fixée à 17% et les produits phytosanitaires à 7%. Autant dire que l'aide de l'Etat qui est de 20% des prix de ces produits sera réduite à néant, selon notre interlocuteur.  (...)

Aziz Bey Read more at http://www.depechedekabylie.com/national/147018-les-cerealiers-contestent-la-taxation.html#54FajGotO6vOQSzl.99

 

BLE

DESHERBAGE

Une photo de la page FB de Mr Hadj Hamoud (W. de Tiaret).

BLE, ORGE

Reliquats azotés : soigner les prélèvements de terre

( D. BELAID 2.01.2015 Pour l'avoir pratiqué en France, la mesure de l'azote du sol en sortie hiver est primordiale. Cette analyse doit être ANNUELLE !!!! Voir nos derniers articles sur ce sujet. Ceci est MECONNU en Algérie. Seule cette méthode permet de savoir combien il faut rajouter d'azote en couverture au printemps. Rappel: il faut tenir compte de l'azote minéral fourni par la minéralisation automnale de la matière organique et du lessivage d'une partie de cet azote durant l'hiver. Cadres de terrain, ingénieurs de l'ITGC, chefs de réseaux, chef de silos, techniciens de moulins, agri-managers à vos tarières!!!)

Préconisations d'Arvalis.fr. Mais pourquoi l'ITGC ne lance pas ces opérations sur son site???

"Mesurer les reliquats azotés en sortie d'hiver est primordial afin d'ajuster au mieux le plan de fumure des cultures. Pour obtenir des résultats de qualité, un minimum de 14 prélèvements doit être réalisé dans un cercle de 20 m de diamètre.

Le niveau de reliquats azotés en sortie d'hiver est très variable d'une année sur l'autre. Il dépend principalement de l'efficacité d'absorption en azote du précédent cultural, de la présence ou non d'un couvert végétal en interculture, et de l'intensité du lessivage hivernal. Il est essentiel de mesurer précisément ces reliquats afin d'optimiser la fertilisation azotée des cultures".

 

DATTES

SIDAB: Salon International de la Datte à Biskra


Sous l’egide de Monsieur le Wali de Biskra, la Chambre de Commerce et d’Industrie des Zibans et la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie organisent la 1ère édition du Salon International de le la Datte de Biskra « SIDAB » et ce du 21 au 24 mars 2015 à Biskra.

L’objectif essentiel du salon est d’organiser une rencontre entre les différents acteurs intervenant dans le domaine de la datte notamment les producteurs, distributeurs, exportateurs, agronomes, industriels, banquiers, pouvoirs publics, dans le but de débattre des préoccupations des différents acteurs, d’identifier et d’exploiter les opportunités d’affaires et d’investissement dans le domaine de la datte, de promouvoir la production, le commerce et l’exportation de la datte algérienne.

Le Salon International de la Datte de Biskra s’articulera sur plusieurs volets :

Un volet Production : dédié à l’exposition des différentes variétés de dattes produites en Algérie.

Un volet Equipements : permettant d’exposer les matériels, équipements, outillages, accessoires, les matières et produits nécessaires à la production de la datte, à l’entretien, à la protection et au développement du palmier dattier, à la cueillette de la datte, à son traitement, à sa transformation, à son conditionnement, etc …

Un volet Animation Economique : sous forme de conférences traitant de divers thèmes à caractère économique et réglementaire

Un volet Scientifique : permettant de faire le point sur l’état de la recherche scientifique dans le domaine de la datte et d’offrir une occasion d’échanges de connaissances et d’expériences entre les experts et scientifiques nationaux et étrangers.

Un Volet Culturel (...)

 

Création : 4 janvier 2015 Plus d'infos: sidab.caci.dz

 

 

 

SEMIS DIRECT

SEMIS DIRECT EN STEPPE.

Source ITGC Sétif. Mr Ben Yattou Abdelkader agriculteur à Msila. Belle initiative de développer le semis direct en zone steppique.

 

 

SEMIS DIRECT

UN SEMOIR MADE IN MAROCCO

Investisseur contactez FERT.FR pour étudier les possibilités de construction en Algérie. Vidéo du prototype mis au point au Maroc.

http://vimeo.com/56371888

 

SEMIS DIRECT

VENTE SEMOIR DIRECT 7 000€

Solá : Semoir pour semis simplifié Solá - Agriaffaires

www.agriaffaires.com › ... › Semoirs › Semoir pour semis simplifié

 

Marque : Solá

Modèle : Accord PNEUMATIC

Type de matériel matériels d'occasion

Année : 2003

Largeur : 5 m

Etat : Très bon état

Disponibilité : Disponible

Prix HT : 7 000 euros

Localisation : Espagne (Barcelona)

 

Solá Accord PNEUMATIC

semoir sola sd 1203 - Findeen.com

www.findeen.es › Búsqueda › DirectorioTraduire cette page

 

VEILLE

TECHNOLOGIQUE

POIS, COLZA, ORGE: DU NOUVEAU.

D. BELAID 28.12.2014.

Concernant les pois, colza et orge le progrès agronomique avance rapidement.

POIS. Il existe maintenant en France des variétés qui ont une hauteur de tige de 50 cm comme « Aviron ». Ce caractère facilite grandement la récolte. Même si le roulage après semis est fondamental. Espérons que ce caractère hauteur de tige se retrouve dans les variétés utilisables en Algérie.

 

COLZA. Le colza Clearfield (OGM) peut être désherbé efficacement en post-levée contre un désherbage de prélevée auparavant. Cela offre des possibilités: les adventices crucifères telles la ravenelle peuvent être détruites. Puis on ne craint plus le risque de sécheresse et de moindre efficacité du désherbage tel qu'il se présente souvent en pré-levée. Rappelons que l'Algérie est le seul pays où le colza n'est pas cultivé. Au Maroc et Tunisie, les agriculteurs connaissent bien cet oléagineux.

 

ORGE: Les premières variétés d'orge résistante à la jaunisse (JNO) sont apparues. C'est le cas de Amistar en France, une orge à 6 rangs à orientation brassicole. L'incorporation de tels gènes à des variétés adaptées à l'Algérie serait un grand progrès. En effet, en absence de traitement de semences et de pulvérisation anti-pucerons, la JNO est un mal discret qui fait considérablement chuter les rendements.

 

FORMES D’AZOTE

Ammonitrate, solution azotée ou urée : les bons critères de choix

(D.BELAID 24.12.2014 Quelques extraits d'un article de Jean-Pierre Cohan et de Christine Le Souder chercheurs d'Arvalis et consacré aux différentes formes d'engrais azotées. Il s'agit de lire ces extraits en ayant à l'esprit les spécificités des conditions algériennes: déficit hydrique printanier, vent, sol basique, taux élevé de calcaire. Ces conditions font qu'en Algérie, certaines formes d'engrais azotés sont à privilégier. La fertilisation azotée doit également être envisagée sous l'angle d'une meilleure efficacité de l'utilisation des engrais phosphatés. En effet, ces engrais présentent un risque d'insollubilisation en sols calcaires. Aussi, l'aspect acidifiant de certaines formes d'engrais azotés n'est pas à négliger. A cela, il faut ajouter que pour des raisons sécuritaires l'ammonitrate est beaucoup moins utilisé.

Il apparaît que plus que jamais, des essais doivent être réalisés de même que des enquêtes cultures afin de déterminer les pratiques les plus efficaces dans l'emploi de l'azote. Enfin, il nous semble que la voie de l'enrobage de l'urée doit être explorée. La technique de l'enrobage permet de lutter contre le risque de volatilisation de l'ammoniac. Un dernier point concernant l'urée dorénavant présent dans chaque exploitation. Ce produit peut être utilisé en élevage afin d'enrichir les pailles en azote. La technique est relativement simple. Il s'agit de diluer l'urée dans un arrosoir et d'asperger la paille puis de la couvrir avec une bâche plastique hermétique). (...)

 

MACHINISME

Un jeune chercheur algérien récompensé pour son innovation dans la récolte des dattes

 

11/12/2014 mejliss.com

 

Ahmed Kadri est un jeune algérien qui vient de recevoir le Prix national de la meilleure invention de l’année 2014 pour avoir mis en place une récolteuse de régime de dattes. Cette invention mettant en valeur le génie et le talent des compétences algériennes qui engage tout leur savoir-faire au service de leur pays permettra de pallier le manque flagrant de main-d’œuvre dans le domaine de la récolte des dattes.

 

hmed Kadri est un jeune chercheur au centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra. Il vient de trouver une solution au manque criant de main-d’œuvre intéressée par le métier de grimpeur (récolteur de datte) qui est en voie de disparition. Le jeune créatif scientifique a mis en place une machine très efficace dans la récolte des dattes qui permet de gagner un temps considérable et d’effectuer ce travail avec plus de facilité. D’ailleurs, c’est grâce à cette récolteuse de régimes de dattes qu’Ahmed Kadri a reçu le prix national de la meilleure invention de l’année 2014, lors d’un concours mettant en compétition 30 inventeurs participants au Salon National de l’innovation.

 

Composée d’une plate-forme stabilisatrice et de dispositifs de relevage, de descente et de coupe, la machine permet de gagner du temps puisque le test expérimental effectué a permis de récolter un régime sur une hauteur de 6,5 mètres en 3 minutes seulement, a expliqué le jeune lors de la remise de son premier prix dont la valeur est estimée à 200.000 DA. Le brillant jeune homme qui a trouvé judicieux de mettre en place une invention en mesure d’améliorer les conditions de récolte des dattes en mécanisant les travaux manuels dans le secteur de l’agriculture a salué, au moment de recevoir son prix, “toute l’équipe du centre CRSTRA qui s’est mobilisé sérieusement pour permettre de mettre en place cette invention ingénieuse.

 

OIGNONS

PRODUIRE PLUS EN MECANISANT

Les pouvoirs publics ont procédé à des importations d'oignons afin d'enrayer la spéculation. La solution passe par l'utilisation de techniques modernes.

 

Monosem - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/Wt8xx0WIouk"
www.youtube.com/watch?v=Wt8xx0WIouk
 

Une autre façon de produire de l'oignon: manuellement. Mais dans ce cas, une A.O.C défend la qualité du produit et les producteurs peuvent exiger un meilleur prix au niveau des centrales d'achat.

Oignons doux des Cévennes, la culture. - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/Bojr-QGL-Dg"
www.youtube.com/watch?v=Bojr-QGL-Dg

 

 

FINANCEMENT AGRICOLE

PETROLE A 20$ ?

D. BELAID 25.12.2014

Un responsable saoudien vient d'affirmer que son pays était prêt à accepter un baril de pétrole à 20$ si cela permettait de reconquérir des parts de marché. En effet, les Saoudiens doivent faire face à de nouveaux producteurs: pétrole de schiste US et pétrole brésilien (off shore).

 

ET NOUS DANS TOUT CELA?

Quelles perspectives pour l'agriculture et l'emploi en Algérie dans un tel contexte mondial? Il y a certainement différentes solutions. Pour notre part quelques points nous semblent essentiel.

 

Concernant les universitaires. Ils maitrisent la technologie dans leur domaine. Aussi, ils se doivent de diffuser vers le monde agricole et le monde de l'entreprise les résultats de leurs travaux. Les moyens existent. Il suffit d'utiliser les séminaires agricoles régionaux ou les réseaux sociaux. On peut se demander par exemple où en est la vulgarisation de l'urée en alimentation animale? Chaque universitaire a une obligation morale envers le monde agricole. C'est si vrai que l'institution universitaire devrait faire obligation à chacun de remplir cette mission.

 

Concernant les investisseurs potentiels. Ils ont le goût d'entreprendre ou les moyens financiers de le faire. Ils doivent se mettre à la recherche de niches inexploitées. Et elles sont nombreuses. Cela passe par la maitrise d'une technique ou l'emploi de jeunes cadres compétents. Pourquoi par exemple ne pas développer la production de plants de pomme de terre in vitro?

 

Concernant les élèves ingénieurs. Le premier ministre a récemment annoncé la baisse des recrutements de la part des pouvoirs publics. Aussi, plus que jamais, il s'agit de choisir une spécialisation et des sujets de recherche permettant de déboucher sur l'emploi. Il s'agit de viser les secteurs et les thèmes porteurs: agro-alimentaire? Irrigation? alimentation animale? A chacun de choisir en fonction des possibilités locales de recrutement mais aussi en fonction des possibilités de création d'une entreprise de service ou de production.

 

Face au contexte économique nouveau, il y a des solutions permettant la poursuite du développement agricole et l'emploi. A chacun de trouver les moyens les plus adaptés à sa situation.

 

PHYTOSANITAIRES

REUNION APPROS

D. BELAID 25.12.2014

L'activité en plaine est réduite avec l'hiver. La période est donc propice aux réunions techniques. Il en est une à ne pas rater. Elle concerne les approvisionnements en produits phytosanitaires.

En effet, les sociétés de l'agrofourniture doivent pouvoir passer commande assez tôt avant la reprise de végétation en insecticides, herbicides et fongicides.

Aussi, c'est maintenant que chaque agent de développement aura a coeur sur son secteur de lancer des réunions techniques afin que les agriculteurs puissent être avertis des nouveautés et passer commande auprès de leur fournisseur.

L'idéal est qu'un technicien local anime la réunion. Pour cela il dispose de résultats d'essais locaux, de références techniques et des résultats des « enquêtes cultures » réalisés sur son secteur ou sur un secteur voisin.

 

PLUS FORTS A PLUSIEURS

Mais des agriculteurs peuvent aussi inviter un technicien local (DSA, ITGC, INPV, …) ou le représentant d'une firme. Dans ce dernier cas, à eux alors de comparer ensuite les produits en matière d'efficacité et de prix. De nombreuses firmes de produits phytosanitaires sont disposées pour de telles réunions. Il faut savoir que des ingénieurs et techniciens ont en charge une wilaya ou plusieurs. Organiser sois même localement le regroupement d'agriculteurs et les inviter leur facilite leur travail.

Par ailleurs, ce genre d'initiatives venant de la base peut être le prélude à d'autres actions. Des agriculteurs qui dans un secteur arrivent à dépasser les petits problèmes de voisinage qui peuvent parfois exister ont tout à gagner. Petit à petit , ils peuvent formaliser ce regroupement en Groupe de Développement Agricole (GDA) comme cela se fait beaucoup en Tunisie. Vis à vis des structures environnantes, ils acquièrent ainsi plus de poids. De tels regroupement peut permettre de proposer et d'imposer des solutions aux organismes agricoles. Par ailleurs, cela peut permettre d'aller vers plus d'échange de matériel. La création d'un cercle d'échange de matériel en est une des formes possibles.

Ps: nous sommes preneurs de remarques suite à ces propositions. N'hésitez pas de nous joindre djam.bel@voila.fr).

 

ENGRAIS AZOTE

EXACOTE 3 ENGRAIS EN 1.

La société OCI Agro va proposer en France un nouvel engrais azoté. Il combine trois formes d'azote: de l'urée, de l'ammonitrate 27 et du sulfate d'ammoniaque.

Chacune de ces formes d'azote présente la particularité de libérer l'azote selon des rythme différents. La plante peut ainsi disposer plus longtemps d'azote.

Le mélange urée et ammonitrate est incompatible. Aussi, OCI Agro enrobe l'urée. Ainsi selon cette société « la forme nitrique de l'ammonitrate se libère en premier, puis la partie ammoniacale de l'ammonitrate et du sulfate d'ammoniaque. Et enfin c'est au tour de l'urée. Exacote peut donc avoir une action sur deux à quatre mois, ce qui permet de gagner un passage d'azote ».

Pour la société un tel engrais aurait sa place en culture de blé et de pomme de terre.

 

Ce type d'approche montre combien il est possible de développer des stratégies en matière de fertilisation azotée. Une telle approche mérite toute l'attention en Algérie. D'autant plus que la production locale d'engrais est importante. Bien sûr, il s'agit de tenir compte des spécificités locales: non utilisation de l'ammonitrate, climat sec... La recherche de stratégies les plus efficaces peuvent se faire dans le cadre de mémoires de fin d'études par des étudiants pour des résultats utilisables par des investisseurs privés ou publics. DB 19.12.2014;

 

SEMIS DIRECT

SEMIS DIRECT SANS GLYPHOSATE?

Oui, c'est possible. Traditionnellement du glyphosate est utilisé pour le désherbage. Des agriculteurs

ont réussi à éliminer cette étape. Pour cela, ils utilisent un outil qui travaille le sol à 1 à 2 centimètres. Il s'agit du Flash Grubber de la société Horsch. Cet outil à socs plats scalpe superficiellement le sol et élimine les mauvaises herbes avant la levée de la culture. A suivre... DB. 19.12.2014

 

INSECTICIDES

SILO: DU SABLE CONTRE LES INSECTES

Dans les pays du Sahel, il est une tradition: mélanger du sable aux grains stockés de façon traditionnelle. Ce sable a des propriétés insecticides. Lors du déstockage, il peut être facilement séparé des grains.

Concernant le riz stocké, un type de sable peut être utilisé contre le charançon. Il s'agit de la « terre de diatomées » commercialisée sous le nom de « Silicosec ». Ce produit est reconnu pour ses propriétés insecticides contre les ravageurs des céréales stockées. Il est déjà homologué en France et en Italie et une autorisation de mise sur le marché a été déposée pour la France. Les diatomées sont des algues microscopiques dont la coquille est riche en silice. A condition de trouver de tels gisements en Algérie, il devrait être possible de fabriquer sur place un tel produit. DB. 19.12.2014

 

BLE TENDRE FRANCE

MODIFICATION DU CONTRAT BLE EURONEXT

A partir de l'échéance 2017, Euronext a fixé le taux de protéines à 11% minimum (contre 10,5% auparavant), et le temps de chute de Hagberg à 220 secondes au minimum. A Rouen d'importants exportateurs comme Sénalia ou Socomac adoptent ces critères.

Ces décisions viennent après le recul des ventes de blé français à l'international, notamment avec la récolte 2014 qui avait connu de forts taux de germination sur pied. D.B 19.12.2014

 

SEMENCES DE FERME

EVOLUTION DU MODELE FRANCAIS

D.BELAID 19.12.2014

Les semences de ferme concernent 50% des semences utilisées en France. Ce secteur connait une évolution de sa législation. Secteur capital pour l'intensification céréalière en Algérie, la semence fait l'objet d'intenses efforts de la part de l'OAIC. Ainsi, cet office met sur pied tout un réseau d'unités de tri et de traitement. Nous continuons à penser qu'à côté des semences certifiées OAIC doit exister des semences de ferme. Mais des semences de ferme mises aux normes comme cela se fait notamment en France. Il nous semble qu'il est nécessaire de trouver les moyens d'aider les agriculteurs situés loin des centres de traitement à trier et à traiter leurs semences.

En France, à partir de la récolte 2014 va s'appliquer un accord interprofessionnel. Il devrait permettre de rémunérer la recherche variétale sur les céréales à paille. Jusqu'à présent la contribution (CVO) des agriculteurs ne portait que sur le blé tendre. Elle est donc étendue aux autres céréales. Pour le blé tendre, « un montant de 0,70 euro par tonne de céréale livrée est directement prélevée par l'organisme qui collecte la livraison de grains. Les agriculteurs qui achètent des semences certifiées se font rembourser la CVO afin que l'opération soit neutre sur le cycle de production* ».

Cette contribution sur BT représente 5 euros/ha, soit 40% de celle des semences certifiées et concerne un montant de 12,7 millions d'euros en 2014 qui vont majoritairement aux obtenteurs.

 

L'instauration d'un tel système en Algérie permettrait d'encadrer la production de semences de ferme et d'aider les obtenteurs publics et privés locaux.

Les semences de pomme de terre devraient suivre en 2015. « A compter des plantations 2014, les producteurs utilisant leurs plants de ferme doivent s'acquitter d'un droit d'obtention pour les variétés protégées en droit européen ou français ».

(*) Réussir G. Cultures de déc. 2014.

 

ENGRAIS

TIMAC DES GRANULES BIEN RONDS

Timac Agro (Saint Malo) investit 6 millions d'euros dans une unité de granulation de fertilisants. Ses deux usines de St-Malo devraient permettre la production de 300 000 tonnes de fertilisants/an. Cette filiale du groupe Roullier implantée en Algérie indique que « La nouvelle usine va fabriquer des grains très ronds qui peuvent épandus sur 50 mètres et dont la tenue est très bonne pour faciliter le stockage et la manipulation ». Des grains ronds, solides et homogènes permettent une meilleure répartition lors des épandages à la volée. Il est à noter que dans le cas des sols algériens sujets au déficit hydrique et très riches en calcaire, l'idéal serait, en grande culture, de développer l'apport d'engrais par localisation au moment du semis. Cela est particulièrement intéressant pour les engrais phosphatés mais aussi pour l'urée sujette à la volatilisation.

 

MATERIEL FARMET

ENFOUISSEUR D'ENGRAIS EN PRESEMIS

La société Farmet commercialise le Ferti 4,5. Il s'agit d'un engin possédant deux rangées de dents à sécurité ressort qui permettent d'enfouir les engrais à 6 ou jusqu'à 35 cm de profondeur. Plus d'infos sur Farmet.fr. D.B 19.12.2014.

 

BLE DUR

2014 ANNUS HORRIBILIS

La période actuelle se traduit par une pénurie de blé dur de qualité sur le marché mondial. En cause une production mondiale en baisse. Les 35,5 millions de tonnes produit en 2014 sont insuffisants. Il manque 2,4 millions de tonnes afin de couvrir la demande mondiale. En France, des industriels s'alarment. Le syndicats des fabricants français de pâtes et de semoule (Sifpaf-CFSI) demandent aux pouvoirs publics un plan d'urgence. En Italie, des industriels ferment leurs usines.

En France le BD aux normes semoulières est passé de 300 euros/tonne à 415 euros/tonne départ Eure. A Winnipeg les cours sont passés de 250 à 357 dollars canadiens car 30% de la récolte canadienne n'aurait pas les qualités requises pour la fabrication de pâtes.

 

FOURRAGES

SORGHO FRANCE

Ces deux dernières années les surfaces de sorgho en France ont progressé de 51%. En 2014, ce sont 63 000 ha qui sont cultivés. La majeur partie de la production sert à l'alimentation animale. Les obtenteurs offrent des variétés de plus en plus diversifiées. Puis les disponibilités en eau commencent à pousser les producteurs à arbitrer en faveur du sorgho contre le maïs très gourmand en eau.

De façon étonnante, il existe un autre débouché: l'oisellerie avec 150 000 T contre une production totale de sorgho de 378 000 T. Il s'agit essentiellement de variétés à grains blancs. En Europe des pays comme le Bénélux et le Royaume Uni sont très demandeurs. L'Espagne absorbe a elle seule 82 000 T. Une société telle « Semences de Provence » prévoit une forte augmentation des surfaces du fait de la « diversification des cultures » exigée par ma PAC.

 

En Algérie, l'élevage bovin laitier s'accompagne d'une montée en puissance de la culture de sorgho. Des firmes d'agro-fournitures importent des semences de variétés modernes. La disponibilité en kit d'irrigation et les efforts de vulgarisation sont autant d'incitation pour les éleveurs. Il faut noter dans les oasis algériennes la présence de variétés locales qui méritent d'être valorisées.

 

FINANCEMENT

MIIMOSA, LE CROWDFUNDIG AGRICOLE

Le crowdfundig consiste en du financement participatif. Il permet à des particuliers de soutenir financièrement des projets économiques privés. En France, un million de personnes participent à ce type d'opérations. Depuis peu le monde agricole français voit fleurir ce genre d'initiatives. Le site miimosa.fr s'est spécialisé dans le financement de projets agricoles et agroalimentaires.

Il s'agit là d'un mode de fonctionnement intéressant à développer en Algérie. Il pourrait séduire des investisseurs algériens désirant financer des projets locaux. D. B 19.12.2014

 

COMPOSTAGE AGRICOLE

 

Igersafen : quand le village reprend ses prérogatives, il redevient étincelant

 

08/12/2014 IGERSAFEN (SIWEL) — Le village d’Igersafen (Iguersafene) s’est distingué par son investissement, entièrement réussi, dans la préservation de son environnement. Le village a décidé de prendre en charge la propreté du village et de passer au tri des déchets du village : plastique, verre, canettes d’aluminium, déchets organiques. Le village a également décidé de réhabiliter une pratique ancestrale : le compostage des déchets ménagers. (...)

 

MARAICHAGE

Les campagnes du Mostaganémois en attendant la mécanisation

Hommes et bêtes de somme au chevet de l’agriculture

 

(Un très bel article ce 16.12.14 d'El Watan).

 

Depuis la promulgation de la loi 87/19 en octobre 2007, portant déstructuration des domaines agricoles socialistes, jamais l’agriculture algérienne n’a été autant décriée que depuis que les cours des fruits et légumes se sont pratiquement alignés sur les cours mondiaux. Malmenés de toutes parts, les fellahs éprouvent des difficultés à justifier les hausses qui affectent régulièrement un produit-phare comme la pomme de terre. Une culture qui a fait la réputation de la région de Mostaganem, où elle côtoie de manière récurrente la tomate, le chou-fleur, le petit pois et l’artichaut.

 

Toutes ces cultures sont connues pour leur exigence élevée en main-d’œuvre.  (...)

 

DOCUMENTATION AGRICOLE

ITGC, GAGNER LA BATAILLE DE L'INFORMATION

L'ITGC est un institut qui capitalise un grand nombre de données techniques concernant l'amélioration des grandes cultures en Algérie.

Ces données proviennent des travaux des chercheurs de l'ITGC, de missions étrangères et de travaux de stagiaires. L'institut publie une partie des résultats de ces travaux à travers sa revue « Céréaliculture », des brochures ou des journées techniques.

A l'ère d'internet, ce la ne suffit pas. Par ailleurs, quand on considère les importations croissantes en céréales et légumes secs, la nécessité d'apporter une information complète aux producteurs et agents de terrain est un impératif.

Même si comparaison n'est pas toujours raison, l'ITGC et notamment son site internet est bien loin de ce qu'arrive à faire son homologue français Arvalis.fr.

Or de part le travail de qualité de ses stations expérimentales et d'un personnel de haut niveau, l'ITGC dispose de références techniques primordiales. Comment les valoriser au mieux? Comment aider les agents de terrains et les agriculteurs? Quel peut être l'apport d'un site internet rénové et munis de moyens accrus?

 

Il nous semble qu'à l'heure de la bataille pour l'augmentation de la production locale, une vaste réflexion doit avoir lieu. Le sujet est si crucial, qu'il nous semble que des accords de coopération devraient être signés avec Arvalis.fr de même que des partenariats devraient être signés avec des sociétés locale de communication internet.

 

Ceci dit, fidèle à notre façon de voir et à de la façon de voir de Pierre RABHI, il nous semble que les agriculteurs et les agents de développement ne doivent pas rester dans une position attentiste. Ils ne doivent pas tout attendre des pouvoirs publics. A eux de se fédérer en groupements locaux et d'investir les structures locales telles les associations agricoles professionnelles, les chambres d'agriculture et tout autre cadre socio-professionnel. Cela, dans le but de faire circuler les résultats d'essais, l'expérience de terrain, les nouveautés techniques. Il nous semble que c'est à ce prix que la production et l'emploi agricole augmenteront.

 

Suggestions à l'ITGC:

-mettre en ligne les rapports techniques et les anciens n° de « Céréaliculture »,

-que chaque stations expérimentale publie régulièrement un bulletin technique.

IRRIGATION

QUELLES PRORITES?

En Algérie, l'irrigation constitue une priorité afin d'augmenter les productions agricoles. La construction de barrages et l'exploitation des nappes phéatiques n'empêchent pas d'économiser l'eau. Aussi, quelles productions irriguées développer? Il nous faudra bien faire des choix. En France, pays bien plus riche en eau, la question se pose déjà... Voir à ce sujet la vidéo suivante.

D. BELAID 13.12.2014

 

Agriculture industrielle, le sacrifice de l'eau : Gers

Vidéo pour "http://youtu.be/qlblTbgbMy0"

www.youtube.com/watch?v=qlblTbgbMy0

 

 

OLEICULTURE

0live de Sig, vers un labell.

 

Selon El Watan du 13.12.14 « Le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural veut labelliser l’olive de table «La Sigoise». (…) Afin de redonner à cette variété la place qu’elle mérite et la préserver de toutes sortes de menaces, «La Sigoise» a été sélectionnée comme produit-pilote pour bénéficier d’un projet de jumelage financé par l’Union Européenne (UE) et mis en œuvre dans une période de deux ans en partenariat avec la France et l’Italie ». Cet accord s'est concrétisé récemment par un première rencontre entre la filière locale et trois experts européens (Philippe Decesse, conseiller résident de jumelage, Jean-Pierre Boutonnet de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et Mavro Quadri du ministère de l’Agriculture de l’Italie).

 

Selon un représentant du MADR cité le journaliste Abdelouahab Souag « l’objectif visé de cette première mission dans la wilaya de Mascara est d’informer les professionnels de la mise en œuvre d’un important projet de jumelage destiné à protéger la dénomination de la variété d’olive de table de Sig contre toute forme de contrefaçon ou d’usurpation». On ne peut que féliciter une telle initiative. Des experts nationaux tel Zahli ZOUBIR militent depuis des années pour la reconnaissance des produits de notre terroir pour une rémunération correct du travail des agriculteurs.

 

FOURRAGES

Effet de la salinité sur la production et la qualité fourragère de populations de luzerne dans la région de Marrakech

 

(La salinité n'est pas une fatalité. même s'il est nécessaire de lutter contre les causes, l'existence de variétés tolérantes au sel est très intéressant. D BELAID 13.12.2014).

 

Farissi M., Bouizgaren A., Ghoulam C.

Revue FOURRAGES n°219 271-275

Au Maroc, la luzerne représente 22 % de la superficie en cultures fourragères et 50 % des unités fourragères totales. Cette culture, essentielle pour les systèmes d'élevage traditionnels, est menacée dans de nombreuses zones par la salinisation croissante des sols et des eaux d'irrigation. L'étude de sa grande diversité génétique offre des perspectives.

L'effet de la salinité sur le rendement fourrager et sur la qualité du fourrage a été étudié chez 4 populations marocaines de µMedicago sativa µL. La culture (en plein champ) a été irriguée ; le traitement salin consistait en l'ajout de 7 g/l NaCl à l'eau d'irrigation. Les mesures sur les plantes ont été réalisées pendant 3 coupes successives. Les résultats obtenus ont montré que la salinité a négativement affecté le rendement fourrager (réductions de 19,34 à 25,65 %) et la qualité du fourrage (réductions du rapport feuilles/tiges et de la teneur des plantes en protéines et en azote). Des différences significatives entre les populations étudiées ont été constatées, la population Tata s'avérant la plus tolérante aux conditions de salinité appliquées.

 

AGROALIMENTAIRE

 

Automatic Pasta and Ravioli Machine Komby 160 - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/5Esk_WrASQo"
www.youtube.com/watch?v=5Esk_WrASQo

LE RAVIOLI, UN ALIMENT D'AVENIR EN ALGERIE?

D. BELAID 7.12.2014

 

Il existe en France des lieux incomparables pour voir ce que consomment les autres: les auberges de jeunesse possédant une cuisine commune. Chacun y cuisine ses plats. Le repas se faisant à même de grandes tables, les échanges de mets sont fréquents. C'est à occasion que nous avons découvert un ravioli un peu spécial. Nous lui consacrons ces quelques lignes.

 

Le ravioli est peu connu en Algérie. Il s'agit de petits carrés de pâtes faites à partir de blé dur. Le carré comprend une double couche soudée aux extrémités. Ce qui permet de farcir le ravioli avec tout type d'ingrédients. Traditionnellement, la farce est constituée de viande hachée. Mais il existe une grande diversité de farces. Nous en avons même dégusté à base de saumon ou de soja.

 

LE RAVIOLI DES AVANTAGES MULTIPLES

Avantage nutritionnel. Face au manque de protéines que connait l'Algérie, le ravioli s'avère une préparation de choix. On pourrait imaginer des farces à partir de légumineuses locales: pois-chiche, fèves, féveroles, lentille ou de soja importé (soja texturé).

 

Avantage culinaire. La farce du ravioli, tout comme celle du bourek (ou brik), de la merguez ou du rouleau de printemps chinois n'est pas visible au yeux du consommateur. Cela facilite l'emploi des ingrédients les plus divers. Cela bien sûr, à condition de veiller au goût du consommateur. Bien que nous pensons qu'il faut faire évoluer les goûts de ce consommateur. L'emploi d'épices appropriés facilite l'emploi d'ingrédients nouveaux.

 

Avantage industriel. Le ravioli peut être préparé de façon industrielle. Plus besoin de préparation manuelle. Il existe en effet des machines italiennes que peut importer tout candidat à l'Ansej. Cela offre la possibilité de production de masse. L'idéal serait une commercialisation sous barquettes plastiques au rayon « frais » des supermarchés. Des présentations congelées sont possibles.

 

CEREALES

Herse etrille - Vidéo Dailymotion

Deux superbes vidéos qui montrent les possibilités de désherbage mécanique. Investisseurs, ingénieurs, agriculteurs, voilà ce qu'il faut fabriquer en Algérie.

DB. 06.12.2014

 

Vidéo pour "http://dai.ly/xfc8xe"

www.dailymotion.com/.../xfc8xe_herse-etrille_tech

 

la Houe Rotative - Le Desherbage Mécanique - par TD ...

Vidéo pour "http://www.dailymotion.com/video/x1k0mfp_la-houe-rotative-le-desherbage-mecanique-par-td-production_tv"

 

www.dailymotion.com/video/x1k0mfp_la-houe-rot...

 

OLIVES

LUTTE CONTRE LA MOUCHE

(D. BELAID 5.12.2014 Cette année, en Algérie, comme dans de nombreux pays méditerranéens la récolte d'olives est catastrophique. Causes: l'hiver chaud n'a pas permis de réduire les populations de mouches et les pluies d'été qui n'ont pas permis de réaliser de traitements adéquats. En Italie, certains spécialistes se demandent si cet inversement des saissons n'est pas un avant-goût du réchauffement climatique. Et cela que ce soit en lutte conventionnelle ou biologique. Nous proposons un article répertoriant des moyens de lutte bio. A noter la simplicité de certains produits comme l'argile ou les pièges à phosphate d'ammoniac. Pour des investisseurs avertis, il y a là possibilité de mettre sur le marché ces nouveaux moyens de lutte.)

 

Moyens de lutte contre la mouche de l'olivier

 

Utilisation de pesticides

La plupart des produits de traitement utilisés contre la mouche de l'olivier sont toxiques et on retrouve les traces de cette toxicité dans l'huile d'olive.

Régulièrement, certains d'entre eux se retrouvent interdits de vente, après avoir inondé le marché, sur les conseils des techniciens agricoles, pendant plusieurs années, contaminant agriculteurs et consommateurs. Après l'Ultracid, ce fut le cas du Leybacid, pour exemple.

Un nouveau produit "non toxique" est apparu sur le marché. Son utilisation en bio, cependant, fut très controversée et il est mentionné sur les emballages que ce produit est dangereux pour l'environnement, ce qui explique qu'il ait mis si longtemps à obtenir son homologation. Aujourd'hui, il est autorisé en Bio pour une période d'essai... à suivre!

Quoi qu'il en soit, les insecticides, toxiques ou pas, ne sont pas sélectifs et tuent également tous les insectes utiles à l'olivier, ce qui concerne 95% de la faune de l'arbre.

 

 

Lutte intégrée

Des expériences sont menées pour intégrer dans l'oliveraie des prédateurs de la mouche "bactrocera oleae": psyttalia, nématodes, etc... Ces expériences sont concluantes en laboratoire, cependant il semble beaucoup plus aléatoire pour l'instant, d'utiliser ces moyens de lutte en pleine nature.

 

 

Argile

On peut aussi pulvériser sur l'arbre des solutions de kaolin. Il apparaît que la mouche ne pique pas les olives imprégnées d'argile. Mais cette méthode pourrait présenter plusieurs inconvénients: problèmes de blocage de la photosynthèse avec dépérissement de l'arbre, crises d'asthme chez les personnes sensibles qui habitent près des oliviers traités, voile blanc sur les olives destinées à la table même après lavage, encrassement des eaux de lavage au moulin, renouvellement de l'application à chaque pluie, coût important. Cette méthode, déjà utilisée, est actuellement à l'étude et fait l'objet d'observations.

 

 

pièges chromatiques

La couleur jaune, c'est bien connu, est attractive pour la plupart des insectes volants. Dans plusieurs pays méditerranéens, on utilise, pour lutter contre la mouche de l'olivier, des bandes de papier jaune que l'on enduit de glu au pinceau. Dans le commerce, on trouve des plaques jaunes engluées que l'on peut suspendre dans l'arbre. Cette méthode, tout comme l'utilisation de pesticides agréés en agriculture biologique, a le défaut d'éliminer également les insectes utiles à l'olivier et ceci dans les mêmes proportions.

 

 

Pièges à phéromones

Ces pièges sexuels attirent les mouches mâles. Ils servent à contrôler la présence des vols de mouches sur le verger et à définir ainsi le moment d'appliquer les traitements insecticides.

En aucun cas, ils n'ont pour objet d'éliminer les mouches ni d'empêcher la ponte, effectuée, évidement, par les femelles qui, elles, ne sont pas attirées par ces pièges.

Encyclopédie mondiale de l'olivier, P229: "En ce qui concerne la mouche, le phéromone synthétique est principalement utilisé pour la surveillance des adultes. Au cours des expériences menées par plusieurs groupes de recherche dans les différentes zones oléicoles méditerranéennes, on a presque toujours constaté une absence totale de corrélation entre les captures effectuées avec des pièges appâtés avec phéromone synthétique et le pourcentage d'infestation présent dans les drupes".

Le piège à glu DACUS STICK S, qui contient une capsule de phéromones, s'il permet de limiter considérablement la reproduction au sein d'une oliveraie, ne saurait suffire et doit être complété par l'action du DACUS STICK A, piège alimentaire.

 

 

pièges Dacus stick A

Le piège à glu DACUS STICK A, de couleur verte (tout comme le S) afin de limiter les captures d'autres insectes, contient un attractif à base de phosphate d'ammoniaque, qui attire essentiellement les diptères. S'il arrive, bien sûr, que certains autres insectes s'y collent en se posant dessus malencontreusement, c'est dans une proportion comparable aux dégâts occasionnés par une des nombreuses toiles d'araignées qu'abrite un olivier cultivé en bio. Utilisé à bon escient, c'est aujourd'hui le moyen de lutte écologique le plus efficace mis à la disposition de l'oléiculteur.

Son action peut être complétée par celle du piège à phéromones DACUS STICK S, qui, en attirant les mâles, limite considérablement la reproduction et incite les femelles à changer d'oliveraie.

Voir aussi notre présentation sur www.adolive.fr

et notre blog http://oleiculture-bio.net

CEREALES

SEMENCES, TENSIONS ET RETARD

D. BELAID 1.12.2014

 

Sous le titre « Agriculture : Tension autour de la distribution des semences à Tiaret », Fawzi Amellal relate dans l'édition du 18.11.14 la difficulté de certains céréaliers à se procurer de la semence. (...)

 

 

SECHERESSE

"DEFICIT PLUVIOMETRIQUE A BEJAIA".

Sous le titre « Déficit pluviométrique à Béjaïa » Nordine Douici d'El Watan ce 24.11.14 note « Il n’a pas plu sur Béjaïa depuis au moins deux mois. Le manque de précipitations inquiète les agriculteurs de la vallée de la Soummam qui attendent les premières pluies avant d’entamer l’ensemencement de leurs champs ».

 

Que penser d'une telle situation?

  • Les vergers comme les céréales sont concernées.

  • Cette situation n'est pas nouvelle. Techniquement la solution est de capter le maximum d'eau de ruissellement.

Pour ce la la solution réside dans la construction d'obstacles aux eaux de pluies afin qu'elles s'infiltrent. Par ailleurs, la construction de bassins de réserve d'eau hivernale est indispensable. Les membranes géotextiles permettent de réduire les coûts. Seul le goutte à goutte est en mesure de pallier au manque d'eau.

 

En grande culture, il n'y a pas d'autre solution que le semis direct avec non-labour afin d'économiser l'humidité du sol. Il faut s'équiper en ce type de semoirs. Ils sont chers, mais alors pourquoi ne pas en acheter un à 3 ou 4 agriculteurs? Sur le site de l'ONG Fert.org on voit que des techniciens marocains en ont fabriqué pour pas cher. Investisseurs, artisans soudeurs, agriculteurs innovants à vous d'essayer de construire de tels semoirs en vous mettant en relation avec FERT.

C'est une véritable bataille de l'eau qui doit être menée en Algérie. Le réchauffement climatique a commencé et va se poursuivre.

Partout, en hiver, il faut traquer l'eau. Empêcher qu'elle ruisselle et l'obliger à ce qu'elle s'infiltre dans les nappes phréatiques ou la mettre en réserve dans des bassins.

Il n'y a pas d'autres optiques.

 

D. BELAID 27.11.2014

 

 

AGROECOLOGIE DZ

REPORTAGE AGROECOLOGIE ALGERIE ... - YouTube

Un grand bravo à ces pionniers. Remarquez l'importante accordée par l'agriculteur au "ghbar" (le fumier). Voyez comment ils préparent du compost de déchets verts. Avec toutes les branchages verts, ils pourraient faire du compost de brois raméal fragmenté. A la fin écoutez bien l'idée de "circuits courts". Maraichers, consommateurs, voila le type de formules à adopter: un contrat avec les employés d'une société, une administration, les habitants d'un immeuble. Un abonnement annuel pour recevoir chaque semaine un couffin de fruits et légumes. Plus de grossistes qui se remplit les poches... (D. BELAID 22.11.2014).

 

Vidéo pour "http://youtu.be/BwQpOL4s5z0"
www.youtube.com/watch?v=BwQpOL4s5z0

 

DESHERBAGE CEREALES

L'HIVER, PROPICE AU DESHERBAGE MECANIQUE

D.BELAID 22.11.2014

Les semis précoces de céréales sont maintenant bien levés. Au stade 3 feuilles, avant l'arrivée du froid, il a été possible de désherber chimiquement. Le désherbage d'automne présente des avantages. Il permet de lutter très tôt contre la concurrence adventice.

Les grands froids vont ralentir le désherbage chimique. Est ce dire pour autant que les opération de désherbage sont terminées?

Non, nous ne le pensons pas. Le désherbage mécanique a toute sa place au stade 3 feuilles. Les travaux d'Arvalis.fr montre l'intérêt du désherbage mécanique à l'aide de herses étrille et de houes rotatives animées par le seul avancement du tracteur. A notre connaissance, ce matériel n'est pas présent localement. L'ITGC s'honorerait d'importer de premiers exemplaires et de demander à une entreprise de lui fabriquer un prototype de ce genre d'engins assez simples à fabriquer.

 

DESHERBAGE MECANIQUE, DES OPPORTUNITES

Les céréaliers, les producteurs de semences doivent-ils attendre éternellement l'arrivée de tels engins? A eux d'en importer ou de fabriquer un prototype qui sera progressivement amélioré.

 

Herses étrille et houes rotatives représentent un nouveau concept de désherbage qui trouve sa place en France suite aux pressions des écologistes.

 

En Algérie, le désherbage mécanique peut permettre de compléter le désherbage chimique en cas de flore adventice difficile. Il peut également être une solution chez des céréaliers ne possédant pas de pulvérisateurs.

 

HERSE ETRILLE MODE D'EMPLOI

Afin de se convaincre de l'efficacité de la herse étrille, rien ne remplace les vidéos en ligne sur le site d'Arvalis.fr. Les résultats sont spectaculaires. Le passage des dents flexibles sur l'inter-rang mais aussi sur le rang travaille à une profondeur de un à deux centimètre de profondeur. Cela nécessite un réglage approprié de l'engin. Les dents déterrent les plantules des adventices. Pour cela, il s'agit d'opérer au stade où elles sont au stade « fil blanc ». Plusieurs passages peuvent être possibles si les levées d'adventices sont échelonnées. Des céréaliers français disent avoir eu du mal à s'habituer à ce type de travail. Certains expliquent qu'ils ont parfois stoppé le travail de peur d'agresser la culture.

En fait, une herse étrille ou une houe rotative bien réglées n'agressent pas la culture. Il faut travailler la parcelle au stade 3 feuilles de la céréales. On peut compter quelques pieds arrachés. On peut compenser cela par une légère augmentation des doses de semis. Mais c'est surtout l'expérience de l'agriculteur qui compte.

Des vidéos sur internet montrent parfois après le passage de herse étrille des parcelles où les plantes semblent avoir disparu sous la terre et la poussière. Mais quelques jours après et surtout après une pluie, la parcelle reprend son aspect habituel.

 

Contrairement au climat européen, le climat local est favorable à l'usage des herses et houes. En effet, la faiblesse des pluies permet de dessécher à coup sûr les plantules déracinées par les dents. Tout repiquage naturel est donc réduit.

 

Même en culture de pomme de terre, l'emploi de herses étrilles est possible. La disposition des dents de ce type de herses tient compte de la forme des billons.

 

COLLECTE DECHETS MENAGERS

POULES ET COMPOST EN PIED D'IMMEUBLE

D. BELAID 22.11.2014

Ce matin en écoutant une radio française, une information originale. Des habitants racontent qu'ils ont installé quelques poules pondeuses au pied de leur immeuble.
En revenant de l'école, les enfants vont parfois leurs apporter des restes de repas: croûtes de fromage, morceaux de gras, épluchures de légumes... Les enfants se sont habitués à trier ce qui est à mettre dans le bac de compost et ce qui peut être donné aux poules.

Ces poules sont installés au pied d'un immeuble. Les locataires y ont installé de petites parcelles pour cultiver des légumes. Et quelques poules pondeuses ont trouvé tout naturellement leur place.

 

Les épluchures de fruits et de légumes qui alimentent le bac de compost permettent la fabrication d'un terreau horticole qui sert à fertiliser les plantations.

 

Ce type d'expériences est à développer en Algérie. Compost et poules pondeuses ont leur place dans des cours ou jardins privés, sur des terrasses et même au pied des immeubles. Il s'agit évidemment de respecter certaines règles d'hygiène afin de ne pas causer de quelconques nuisances.

 

DES APC PEU AU FAIT DE L'ECOLOGIE

 

Les APC gagneraient à encourager les habitants à faire du compost. Cela peut prendre la forme de distribution de bacs adaptés comme cela se fait à l'étranger. Cela peut prendre également la forme d'installation de bacs adaptés auprès d'immeuble. Le compost produit peut être récupéré par les services jardins et espaces verts de la ville. De telles actions impliquent une sensibilisation des usagers et le détachement d'animateurs municipaux. Sans attendre les services municipaux, des usagers peuvent développer ce genre d'initiatives. L'association algérienne d'agroécologie développe depuis peu ce genre d'initiatives.

 

Trop souvent les APC ne sont pas au courant de ces possibilités qu'offre l'écologie. La presse nationale nous offre un exemple. Le quotidien Liberté rapporte ce 21 novembre qu'à Mila « les services du nettoiement se renforcent en moyens matériels ». Ainsi, « le staff municipal compte introduire des poubelles automatiques ». A cet effet, la commune devrait dégager « 20 milliards de centimes pour le renforcement de la flotte d’engins des services de la voirie ».

 

Certes l'initiative de la municipalité de Mila est louable. A ce titre, elle est à féliciter. Cette action va permettre d'améliorer la collecte des déchets ménagers. Mais concernant la fraction organique de ces déchets n'aurait-on pu penser faire appelle également à l'initiative citoyenne en développement le compost privé et collectif en bas d'immeuble?

 

Encore un fois, face à la nouveauté du compostage des déchets ménagers, il s'agit plus que jamais que les citoyens s'impliquent. Seule la multiplication des initiatives à la base convaincra les équipes municipales de la justesse de cette démarche.

 

 

MACHINISME

SALON AGRICOLE D'ALGER.

D.BELAID 20.11.2014

 

LE Salon International de l'Agriculture qui se déroule actuellement au Palais des Expositions d'Alger est de la plus haute importance pour le développement de l'agriculture locale.

 

TROUVER DU MATERIEL

Pour beaucoup d'agriculteurs et d'investisseurs, cela est l'occasion d'acquérir du matériel moderne afin de résoudre des problèmes récurrents de main d'oeuvre par exemple. Ce matériel étranger peut permettre par exemple de planter des pommes de terre ou les récolter, de récolter mécaniquement des olives.

On devra être attentif au service après-vente. En effet, il s'agit de pouvoir trouver de la pièce détachées et des compétences en cas de pannes.

 

TROUVER DES PARTENAIRES
Une telle manifestation peut permettre de trouver des partenaires pour diffuser un matériel non produit localement ou pour le produire en Algérie sous licence.

Ainsi, pourquoi ne pas fabriquer localement des peignes mécaniques pour la récolte des olives ou des tables densimétriques pour trier les semences chez les petits agriculteurs. Les tâches en agriculture sont variées et nécessitent une variété de matériel.

 

TROUVER DES IDEES

Ce salon est aussi l'occasion de trouver des idées d'investissement. Agriculteurs, investisseurs, étudiants enseignants, simple citoyen se doivent de parcourir les allées et de discuter avec les commerciaux présents. Le matériel exposé peut en effet donner des idées à des artisans et bricoleurs ingénieux.

Déjà, des investisseurs locaux ont su s'équiper en matériel étranger pour la plantation d'oliviers super intensif ou l'enrubannage du fourrage. Auparavant ce type de matériel était inconnu en Algérie.

Il est recommandé aux visiteurs de discuter avec les exposants étrangers bien sûr du matériel exposé mais aussi de TOUS les aspects de l'agriculture dans leur pays. Non recommandons notamment de discuter des formes d'organisation de la profession à l'étranger, des Chambres d'Agriculture locales, des coopératives agricoles (statuts, représentativité des agriculteurs, …). C'est l'occasion de nouer des contacts afin de découvrir des modes d'organisation différents. Pourquoi ne pas envisager par la suite une visite d'exploitations agricoles ou coopératives en relation avec l'exposant présent?

 

 

UN GRAND MERCI AUX ORGANISATEURS

Il reste à dire un grand merci aux organisateurs de cette manifestation. Ils permettent ainsi au monde paysan une ouverture sur le monde extérieur. Qu'ils en soient félicités et notamment le Dr. Bensemane qui ne ménage pas ses efforts pour le développement agricole.
Soyons curieux et inventif. Sachons ré-inventer une agriculture durable créatrice d'emplois et répondant aux besoins des consommateurs. Une agriculture qui aide au développement du revenu du million de familles paysannes algériennes qui ont su jusqu'à présent s'accrocher à un terroir parfois ingrat.

 

MACHINISME

Des vidéos pour sensibiliser paysans, chercheurs et décideurs sur l'agriculture de conservation [Maroc]

Beau développement au Maroc de la fabrication local d'un semoir pour semis direct. Bravo aux cadres marocains et aux ONG. C'est un exemple à suivre en Algérie. D.BELAID 20.11.2014

Fert maroc AC semoir

A l’issue de 3 ans d’actions, menées par Fert avec Afdi Touraine, au Maroc et au Mali, des coopératives locales et des groupes informels de paysans appliquent désormais des pratiques issues des principes de l’Agriculture de Conservation  : semis direct, couverture végétale du sol et rotations

Voir la vidéo

 

MACHINISME

APPLANISSEMENT TERRAIN

filaha - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/5K7mnSbTUuU"
www.youtube.com/watch?v=5K7mnSbTUuU
 

 

DIVERSIFICATION

Tarn: filière locale approvisionnement stevia.

(D.BELAID 17.11.2014. L'article suivant paru dans Le Paysan Tarnais ce 10 novembre 2014 sous la plume de S. Lenoble laisse rêveur. Il s'agit tout simplement d'une diversification agricole par des agriculteurs français réunis en coopérative. Ainsi, on apprend « La création d’une filière française tracée de stevia en étude à l’Epi salvagnacois». Il s'agit tout simplement pourrait-on dire de lancer une nouvelle filière agricole. Pour de tels projets, des agriculteurs réunis en coopérative agricole afin d'avoir plus de moyens matériel pour produire et commercialiser. Ces agriculteurs n'ont pas attendu une directive des pouvoirs publics. Ils ont pris des initiatives à la base. Un exemple à méditer...).

 

La stevia est une plante d’Amérique du Sud dont on extrait un édulcorant intense. L’Epi salvagnacois s’intéresse de près à cette culture et réfléchit à la mise en place d’une filière complète.

 

Dans son travail sur la sélection variétale de stevia, l’Epi salvagnacois concentre aujourd’hui ses efforts sur trois variétés. Des essais multilocaux sont menés sur des microparcelles chez les producteurs de la Sica. Dans son travail sur la sélection variétale de stevia, l’Epi salvagnacois concentre aujourd’hui ses efforts sur trois variétés. Des essais multilocaux sont menés sur des microparcelles chez les producteurs de la Sica.

 

Depuis plusieurs années déjà, l’Epi salvagnacois (anciennement coopérative de blé de Salvagnac) se penche sur la Stevia Rebaudiana Bertoni. Comme pour les blés sous charte de qualité ou les tournesols à haute teneur oléique, la Sica cherche à se positionner le plus possible sur des marchés porteurs et rémunérateurs pour ses producteurs. En effet, la stevia est une plante originaire d’Amérique du Sud, dont on extrait un édulcorant intense : les glycosides de stéviol. Autorisés en tant qu'additifs depuis fin 2011 au sein de l'UE*, ils commencent à concurrencer d’autres édulcorants chimiques puisqu’ils sont d’origine naturelle.

 

 

«L’idée est de créer une réelle filière française, de qualité et tracée, qui part de la production et qui va jusqu’au produit fini» explique Charlotte Sohy, chargée d’expérimentation à l’Epi salvagnacois. «Pour cela, nous travaillons en partenariat avec un industriel Stevia Natura, basé près de Clermont-Ferrand. Cette société est spécialisée dans la production et la commercialisation des produits issus de Stevia rebaudiana Bertoni, et notamment les glycosides de stéviol. Ensemble, nous avons lancé tout un projet de recherche et développement, Stevianov, qui va nous permettre de statuer sur la faisabilité technico-économique.»

 

Aujourd’hui, la stevia est produite principalement en Amérique du Sud et Extrême-Orient. La demande pour une production locale, avec des structures de transformation à proximité, est forte. Cela viendrait renforcer l’image «verte» que le produit véhicule déjà de par son origine. Les débouchés sont donc quasiment assurés. Mais plusieurs freins existent, notamment en ce qui concerne la production de cette plante encore peu répandue sur le continent. C’est pour cela que Stevianov a été mis en place. Le projet a d’ailleurs été labellisé par Agri Sud Ouest et financé dans le cadre du 11ème appel à projets du Fond unique interministériel.

 

CONSOMMATION

RE-APRENDRE A MANGER DES LEGUMES

L'Algérie est l'un des principaux importateurs de céréales. Celles-ci sont très présentes dans notre alimentation; cela, au détriment des légumes. Comment arriver à des rations alimentaires plus équilibrées,  en adéquation avec la bourse du consommateur et les productions paysannes. Nous ouvrons là un nouveau dossier.

Il nous semble qu'outre le nécessaire développement de groupes agro-alimentaires locaux proposant des légumes en conserves, surgelés ou épluchés-frais doit exister des AMAP. Seules ces structures peuvent rapidement offrir le meilleur rapport qualité prix en matière de fruits et légumes. D. BELAID 16.11.2014

 

MISE EN VALEUR

GG FILAHA, UN GROUPE MODERNE

GGI Filaha Algeria - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/8AcHPL3mXSQ"
www.youtube.com/watch?v=8AcHPL3mXSQ
 

 

LIVRE

Le monde compte pas moins d’un million de révolutions tranquilles

Super ouvrage sur les initiatives citoyennes en matière de développement durable. D.BELAID 18.11.2014.
inShare42

Un million de révolutions tranquilles

C’est avec un doux mélange de modestie et d’enthousiasme qu’elle se défend d’avoir réalisé une encyclopédie mondiale des alternatives citoyennes. Pourtant, l’ouvrage de la journaliste Bénédicte Manier (Un million de révolutions tranquilles, paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, 324 p.) offre un survol riche et passionnant des actions menées par les pionniers de la transition vers une société plus participative, solidaire et humaine.

Lutte contre la faim, habitats coopératifs, microbanques, ateliers de réparation citoyen, financement en autogestion d'emplois ou de fermes bio, échanges de biens, de services et de savoir, etc... tout y est ! Embarquement immédiat.

 

Une effervescence de terrain

benedicte manier photo jde

Bénédicte Manier - Photo @ jde

Journaliste à l’Agence France Presse (AFP) depuis 1987, Bénédicte Manier s’est spécialisée au fil des ans sur les questions de développement et de pauvreté des populations. Dans ce livre, elle propose un voyage itinérant au pays des solutions citoyennes appropriées aux enjeux du siècle – de la réhabilitation du réseau des johads (bassins creusés dans la terre pour recueillir les eaux de ruissellement et recharger les nappes phréatiques) au Rajasthan en passant par les réseaux de coopératives de production en Amérique Latine, des exemples de relocalisation des modes de vie aux systèmes de santé citoyen qui existent aux Etats-Unis ou en Belgique.

"Ces révolutions, j’ai l’impression de les connaître depuis toujours, confie-telle. J’ai croisé des quantités de domaines liés au développement local et j’ai profité de mes déplacements personnels pour ne pas passer des vacances idiotes. Je suis donc allée voir sur place ce dont j’ai entendu parler".

L’auteur confirme ainsi son intuition : ces initiatives se multiplient partout à l’identique - ou presque - en dépit de leurs domaines d’application très variés (habitat, santé, consommation, etc.) et de leurs conditions de développement, dans les pays industrialisés ou émergents. "Certains de ces mouvements existent depuis trente ans, mais la crise accélère le développement des alternatives", note la journaliste pour qui les inspirations à l’origine de ces révolutions sont également les mêmes où que l'on soit. "Les citoyens répondent au même désir, et nous avons affaire à une effervescence de terrain qui concerne des millions de personnes dans le monde", explique l'auteur.

Pour elle, ces évolutions ne sont pas marginales : elles se développent au cœur des sociétés et les classes moyennes qui sont au cœur du changement. Et elles posent une question : qu’est-ce qui fait que les gens mettent en place des alternatives identiques sans se connaître ?

Le rôle du politique

Un élément de réponse se trouve peut être dans l'incapacité du monde politique à comprendre réellement la portée ces actions". Les citoyens ne sont pas contents du système dans lequel ils vivent et tracent eux-mêmes les voies du changement, à tel point que leurs dynamiques prennent de vitesse le politique et le secteur privé : "alors que la défense de l’intérêt collectif voudrait que le monde politique soit plus à l’écoute, le système actuel ne répond pas à ses aspirations", regrette Bénédicte Manier pour qui cela signe la fin d’une époque, comme elle me l’a confié dans la pastille sonore suivante:

Mais si ces initiatives citoyennes sont possibles, c'est aussi par l’existence d’une démocratie qui garantit la manière dont la société civile peut prendre les choses en main. "Je ne suis pas allée enquêter en Chine ou en Russie, mais je n’y ai pas repéré pour l’instant ce type de dynamique" souligne Bénédicte Manier.

D'ailleurs, ces révolutions ne se font pas contre le politique, mais bien plutôt en parallèle. "Les citoyens qui agissent le font parce qu’il faut le faire. Bien souvent, le pouvoir politique ne les soutient pas car ils croient d’avantage dans les grosses infrastructures de développement, les moyens simples ne sont plus dans leur imaginaire", estime-t-elle tout en soulignant qu'il est possible d'observer de la collaboration et de la bienveillance publique dans certains pays, comme au Brésil ou en Argentine. A Rosario par exemple, la municipalité a recensé les terrains et aménagé 60 hectares de terrains vacants pour y permettre le développement de 800 jardins communautaires qui nourrissent 40 000 habitants (sur les 1,2 millions que compte l'agglomération). Cela a relancé l’économie locale et prouve à quel point le soutien politique peut faire la différence.

Une "réappropriation" du monde

Au fil des pages, on mesure l'ampleur de la réappropriation du pouvoir citoyen. La journaliste explique: "pendant un temps, le citoyen s’est effacé devant le consommateur : on a tout fait pour lui, on lui a amené des supermarchés, du made in China, etc. jusqu’à ce qu’il se rende compte que ce type d’économies a des effets négatifs en terme d’emplois, qu’il engendre une perte de qualité, des crises sanitaires et autres excès".

Le temps est venu du changement par la proximité, le partage et le collaboratif : le succès des AMAP et autres initiatives relevant de la consommation collaborative ne montre-t-il pas qu’il est possible de retrouver une qualité et une transparence? Il est aisé d'agir sur notre environnement immédiat. Le changement concret permet de la réappropriation et l’entrée dans l’ère de la post-mondialisation où les sociétés changent peu à peu leurs valeurs.

Les jeunes entrepreneurs sociaux mènent aussi des projets enthousiasmants: ils ont envie de créer des circuits, des plateformes de distribution de produits bio, des coopératives d’énergie verte, des entreprises de service de proximité – avec une économie tournée vers les besoins des population. Et cette économie est aussi profitable que l’économie traditionnelle, à la différence que ce profit est mis au service d’une logique positive pour la société.

A bon entendeur...

Anne-Sophie Novel / @SoAnn sur twitter

 

COMMERCIALISATION

ENFIN, TORBA, UNE AMAP-DZ

 

D. BELAID 16.11.2014 L'AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) Torba se propose de rapprocher producteurs des consommateurs qui s'y abonnent pour recevoir chaque semaine un couffin de fruits et légumes. C'est une bonne initiative pour manger sainement et moins cher dans la mesure où il n'y a plus d'intermédiaires. Une expérience à suivre.

Algérie: l'amap monde - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/OAnOBT4wKco"
www.youtube.com/watch?v=OAnOBT4wKco

 

 

PHYTOSANITAIRES

DES PRODUITS MADE IN DZ?

 

(D. BELAID 15.11.2014. L'analyse des traitements phytosanitaires en culture biologique montre que certaines substances chimiques simples et facilement disponibles en Algérie peuvent servir comme produits phytosanitaires. Nous proposons un extrait de la liste officielle utilisée en France. Ces produits méritent d'être testés par les agriculteurs et les agents de développement sur le terrain. Ils peuvent faire l'objet d'une production par des investisseurs privés ou publics locaux. Nous pensons qu'agriculteurs, agent de développement, universitaires se doivent étudier ce genre de liste et rechercher toutes les utilisations possibles. Des produits tel le bicarbonate de potassium qui a un effet fongicide ou le sable quartzeux qui est un répulsif sont relativement aisés à se procurer. De même que l'huile de menthe qui peut servir d'anti-germinatif lors de la conservation de pomme de terre. On veillera à chaque fois à respecter la législation locale en vigueur).

 

Lutte contre les ravageurs, maladies et adventices : les principaux produits autorisés (extrait de l'annexe II)

(...)
: http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/111012_GUIDE_INTRANTS.pdf

 

LEGUMES

AMAP, A FAIRE CONNAITRE EN ALGERIE

 

D.BELAID 15.11.2014

Nous vous proposons une vidéo sur les Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne (AMAP). C'est un système de commercialisation "mine el mountadj ila el moustahlek". Direct, sans intermédiaire. A essayer en Algérie.

 

AMAP circuit court Nantes agriculture biologique ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/fEYsFUOML-8"

www.youtube.com/watch?v=fEYsFUOML-8

 

 

AGROECOLOGIE

NAIMA TAHRAOUI: LE COMPOSTAGE, UNE SOLUTION ADEQUATE

Sous le titre «Le compostage est une solution adéquate», dans El Watan du 22 octobre, Ahmed Yechkour a recueilli les propos de Naima Tahraoui chercheuse dans la gestion des déchets à l’université de Chlef.

 

Elle déclare notamment: « Il faut composter la partie fermentescible pour minimiser le stockage des déchets dans les décharges, éviter l’émission de biogaz et réduire les volumes de lixiviat produits. Il faut apporter des amendements organiques pour la fertilisation des sols puisque la wilaya a une vocation agricole. Simultanément, il faut faire la preuve que la recherche scientifique universitaire peut être appliquée industriellement. Le tri de certains éléments indésirables peut limiter la contamination de l’environnement et favoriser la récupération de matériaux recyclables. La mise en place d’un centre de tri compostage à l’échelle industrielle constitue une solution adéquate ».

 

Nous ne pouvons que souscrire à ses propos. Les citoyens possédants des jardins, cours, terrasses, balcons peuvent installer des bacs à composts. Cela se fait également en pied d'immeuble à l'étranger. Il est temps d'y penser. Ne pas attendre d'en haut, mais initier le mouvement à la base comme le font déjà des citoyens Algériens. Voir le site suivant:

Agroécologie algérie agroecologie-algerie.org/

 

 

ENGRAIS

UTEC® : la technologie pour sécuriser les performances de l’urée

(D. BELAID 15.11.2014 L'utilisation de l'urée en Algérie pose le problème de sa volitilisation en zone semi-aride. EuroChem propose une solution contre la volatilisation. Une expérience à suivre et à reproduire peut être en Algérie. Chimistes Alégriens, avez vous une uréase sous la main?).

L’inhibiteur d’uréase UTEC® est une formulation liquide à base de NBPT. UTEC® bloque temporairement l’hydrolyse de l’urée, ce qui réduit fortement les pertes d’azote sous forme ammoniac. UTEC® 46 est une urée granulée imprégnée avec cette formulation.

 

POMME DE TERRE

Traction animale, arracheuse de pommes de terre ... - YouTube

Le prix de la pomme de terre flambe. La main d'oeuvre manque. Un moyen simple d'arrachage pour de petites surfaces.

Vidéo pour "http://youtu.be/-JMtTwFpOdg"

www.youtube.com/watch?v=-JMtTwFpOdg

 

POMME DE TERRE

La France Agricole numéro 3049

Stockage des pommes de terre : adapter les températures.

(D. BELAID 10.11.2014 Nous développons l'information sur la pomme de terre. Un article intéressant sur les températures de conservation en chambre froide. A noter aussi que la société Restrain.fr développe un procédé peu cher à base d'éthylène. Voir, les références ci dessous).

 

Publié le vendredi 10 septembre 2004

 

L'optimum de température de conservation des tubercules dépend notamment de la variété et du débouché envisagé.

 

Le stockage des pommes de terre à basse température (inférieure à 5 °C), largement utilisé aujourd'hui, surtout pour le marché du frais, permet de limiter les pertes de poids, de maîtriser la gale argentée et la dartrose et de réduire ou supprimer l'inhibiteur de germination. Mais il favorise aussi la formation de sucres solubles, en quantité minimale à maturité du tubercule. ' La proportion de sucres peut être multipliée par 4 ou 5, voire 10, en l'espace d'un mois ', révèle Jean-Michel Gravoueille, d'Arvalis. Or le fructose et le glucose (sucres réducteurs) conditionnent la couleur et la saveur des pommes de terre. Présents en trop grande quantité, ils rendent les tubercules inaptes à la friture. A l'inverse, une température trop élevée favorise le ' sucrage ' de sénescence, qui apparaît en cas de stockage prolongé.

 

Pour respecter les valeurs seuils en sucres réducteurs (1), une bonne maîtrise de la température de stockage s'impose. ' Il faut trouver un compromis entre une valeur assez élevée (9-10 °C), permettant d'éviter le sucrage à froid et une valeur plus basse (6 °C), limitant le sucrage de sénescence ', explique Jean-Michel Gravoueille. L'optimum de température dépend de la variété, du débouché et, pour la pomme de terre de transformation, de la durée de conservation (voir tableau). La température sera d'autant plus basse que la durée de stockage est longue.

 

Pour le débouché transformation (chips et frites), mieux vaut éviter de récolter trop tardivement et à une température trop basse (inférieure à 12-15 °C), car le séchage de tubercules humides à la mise en tas entraîne un abaissement rapide de leur température et une élevation de la teneur en sucres. Le stockage de longue durée doit être réservé aux lots issus de parcelles défanées à maturité. Ceux pour lesquels la teneur en sucres ou l'aptitude à la friture avoisine le seuil maximal d'acceptabilité à la récolte, doivent être écartés. La température est abaissée progressivement (0,2-0,5 °C/jour maximum) jusqu'au niveau souhaité.

Pour le marché du frais, la conduite de la température de consigne est également primordiale pour respecter la qualité culinaire des tubercules. Arvalis conseille de les sécher et de les refroidir rapidement à environ 12 °C, pour la cicatrisation des blessures, puis d'abaisser la valeur (0,5 à 0,6 °C/jour) jusqu'au seuil optimal.

Disposer d'un système automatisé par mélange d'air et d'un groupe froid est un plus pour maîtriser la régulation de la température.

 

(1) Au maximum 0,2-0,3 % du poids frais pour la transformation en chips (optimum 0,1 %), 0,4-0,6 % pour les frites surgelées, les flocons et pommes de terre stérilisées (optimum 0,25 %), 0,4-0,6 % pour le frais destiné à la fabrication de frites ou de pommes rissolées, 0,8 % pour les autres modes d'utilisation.

 

POMME DE TERRE

L'éthylène, idéal pour le stockage des pommes de terre et ...

fr.restrain.eu.com › Actualités

Il y a là possibilités de partenariat pour importer de tels procédés, voir les fabriquer sur place. Voir cependant la réglementation en vigueur concernant l'utilisation de ce gaz. Pour les particuliers qui stockent de la pomme de terre, il faut savoir que les pommes dégagent de l'éthylène. Il faut donc stocker avec les P de terre, des cageaots de pomme. L'éthylène racourcit le germe et le bloque. De la doucmentation existe sur le site Arvalis.fr D. BELAID 10.11.2014.

 

 

POMME DE TERRE

Conservation par éthylène.

En cherchant sur you tube la vidéo "Ethylene based low cost ripening process" on peut voir comment des agriculteurs font murir des mangues dans une "chambre froide" à l'aide de gaz éthylène. Ce gaz a une autre propriété: il bloque les germes de pomme de terre. En injectant du gaz éthylène ou en mettant des cageaots de fruits qui en dégagent (comme les pommes) à côté des cageots de pomme de terre, on peut améliorer la conservation.

Safe Potato Storage - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/8PfNvQ-VXOs"
www.youtube.com/watch?v=8PfNvQ-VXOs
21 nov. 2011 - Ajouté par Potato Council - AHDB

 

POMME DE TERRE

Restrain Limited (French) | Pommes de terre de table

fr.restrain.eu.com › Pommes de terre

(Un lien concernant la société Restreint spécialisée dans la conservation des légumes en atmosphère contrôlée: PdT, oignons, ...).

Le Restrain Generator ® est préréglé en usine afin de maintenir le niveau requis de concentration d'éthylène. L'éthylène est produit à partir d'éthanol pur.

 

SEMIS DIRECT

FABRICATION  DE SEMOIRS MADE IN MAROC.

Le Maroc fabrique ses propres semoirs pour semis direct grâce à l'aide de l'ONG Fert.org. Les investisseurs potentiels Algériens pourraient suivre cet exemple.

 

bentassil semis direct - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/UixsRIvvmoI"
www.youtube.com/watch?v=UixsRIvvmoI

 

 

MATERIEL

LOCATION MATERIEL ENTRE AGRICULTEURS

Peu connu en Algérie, la pratique du Cercle d'Echange de matériel. Un exemple avec ce reportage télévisé et l'article ci-dessous (D. BELAID 8.11.2014).

Cercle Echange de l'Eure : des moissonneuses-batteuses à ...

france3-regions.francetvinfo.fr/.../cercle-echange-de-l-eure-des-moisson...
6 août 2013 - Louer, plutôt qu'acheter du matériel que l'on utilise peu souvent, cela vaut aussi pour les agriculteurs. Certains font appel au cercle échange.

 

LE CERCLE D'ECHANGE DE MATERIEL AGRICOLE

Association loi 1901, dont les statuts doivent avoir été déposés en préfecture et publiés au journal officiel. Pour bénéficier des services du Cercle, des agriculteurs, des entreprises de travaux agricoles, des collectivités locales adhèrent moyennant une cotisation de membre. Son objet est de mettre en relation l’offre et la demande de chantiers des membres du Cercle.

(...)
 

SEMIS DIRECT.

Le semis direct dans la Chaouia. Perspective de développement dans le cadre du PMV

 

(D.BELAID 7.11.2014 Un très bel article sur les efforts réalisés au Maroc pour développer le semis direct. Sources: www.agriculturedumaghreb.com/agriculture/.../06politique_agricole.pdf).

 

O. El Gharras 1, N. El Hantaoui 2 et A. El Brahli 3*

Le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Settat entreprend depuis l’année 2000 un programme de recherche/développement sur le système du semis direct. Les techniques du travail du sol, longtemps considérées comme symbole de performance, étaient le seul moyen d’assurer un bon lit de semence, détruire les mauvaises herbes et enfouir les engrais. (...)

 

CEREALES

Ravageurs d'automne:

Surveiller la présence de pucerons et de cicadelles pour intervenir en végétation. 16 octobre 2014 Nathalie Robin.

(D. BELAID 1.11.2014. plusieurs études universitaires algériennes montrent la présence de pucerons et cicadelles en Algérie. Ces insectes sont des vecteurs de maladies graves. Sur les sites locaux, nous ne voyons aucun conseil pour que chacun vérifie la présence de ces insectes sur ces parcelles. Aussi, nous relayons ce qui se fait en France. Cela à titre d'exemple, en cas d'infestation avérée. Nous conseillons à chacun d'observer minutieusement les parcelles au moment le plus approprié de la journée).

 

Dans certaines régions, pucerons et cicadelles sont déjà observés sur les semis précoces. La pluviométrie du mois d'août a été favorable à la présence de réservoirs à virus (graminées sauvages, repousses), et les températures douces des mois de septembre et d'octobre ont été propices à l’activité des insectes. Ces conditions appellent à une forte vigilance pour cette campagne, notamment dans les parcelles ne bénéficiant pas d’une protection insecticide des semences.

 

Pucerons et cicadelles peuvent transmettre des virus en piquant la plante et présenter de ce fait une nuisibilité élevée. Différentes espèces de pucerons (Rhopalosiphum padi principalement) peuvent transmettre le virus de la jaunisse nanisante de l'orge. Quant à la maladie des pieds chétifs, elle est due à un virus transmis par des cicadelles de l’espèce Psammotettix alienus. Aucun moyen de lutte ne peut être engagé contre ces virus quand la plante est infectée. La lutte s’appuie donc sur des techniques culturales préventives et sur la lutte insecticide, avec la protection des semences ou le traitement en végétation.

Des pratiques culturales permettant de réduire le risque de viroses

 

La lutte préventive s’appuie notamment sur la destruction des repousses et des graminées sauvages qui constituent autant de réservoirs à virus. Attention toutefois à la date de destruction des plantes hôtes, car une destruction trop tardive, en présence de jeunes semis à proximité, peut entraîner un déplacement des populations d’insectes vers les cultures et conduire alors à une situation de risque majeur. Pour rappel, la sensibilité des céréales à paille est élevée lors des premiers stades (1-2 feuilles).

 

Pour réduire la durée d’exposition des jeunes plantes aux attaques de pucerons et cicadelles, il est conseillé d’éviter un semis précoce entraînant une plus forte concomitance entre la période de sensibilité de la céréale et les activités de vol et de colonisation des insectes. Mais retarder le semis n’est pas sans conséquence sur la conduite de la culture et son potentiel, et ne constitue pas toujours une mesure pleinement efficace quand les conditions climatiques de l’automne restent longtemps favorables au développement des insectes sur la parcelle.

Une protection des semences efficace

 

La protection des semences avec Gaucho 350 (Ferial), à base d’imidaclopride (insecticide systémique), présente une très bonne efficacité vis-à-vis des pucerons - qui s’intoxiquent en prélevant de la sève - jusqu’au stade 5 feuilles environ, mais elle s’amenuise par la suite. Elle n’exclut donc pas, sur des parcelles à fort potentiel, une surveillance par rapport à d’éventuelles nouvelles colonisations tardives. Vis-à-vis des cicadelles, la protection est également efficace, jusqu’au stade 3 feuilles environ.

Intervenir en végétation au bon moment

 

Les insecticides appliqués en végétation sont essentiellement des pyréthrinoïdes (tableau 1). Ils agissent par contact et ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement. Ainsi une application trop précoce est une assurance illusoire car elle ne permettra pas de lutter efficacement contre les infestations à venir. L’observation des insectes dans la parcelle est donc essentielle pour déclencher le traitement insecticide au moment le plus opportun. Ces observations sont à réaliser minutieusement, par beau temps, et ce dès la levée en l’absence de protection insecticide des semences. Attention : les pucerons et les cicadelles ne sont pas responsables de dégâts directs, au-delà de leur niveau et durée de présence, leur nuisibilité dépend notamment de leur pouvoir virulifère, et de leur capacité à transmettre les virus aux plantes. Dans ces conditions la notion de seuil reste délicate !

 

 

Pucerons : traiter dès que 10 % des plantes sont habitées et ne pas laisser séjourner les populations

 

Vis-à-vis des pucerons, il est conseillé d’intervenir quand 10 % de plantes portent au moins un individu. L’observation est à faire dès la levée, car les jeunes stades sont les plus sensibles. En dessous de ce seuil, il est conseillé de ne pas laisser séjourner les pucerons plus de 10 jours sur la parcelle : même peu nombreux (et donc plus difficilement observables, notamment par temps pluvieux), ils peuvent occasionner de graves dégâts suite à une présence prolongée.

 

 

Les pucerons peuvent déjà être observés sur les semis précoces.

Photographies ARVALIS Laure PLANTECOSTE (13 /10/14, Saint Pierre d'Amilly -17700)

Observer les cicadelles pendant la période la plus chaude de la journée

 

Vis-à-vis des cicadelles, la surveillance fait appel au piégeage (plaques engluées jaunes). L’intervention est conseillée quand le niveau de captures hebdomadaires atteint la valeur de 30 cicadelles. Une observation directe des cicadelles sur la parcelle peut également être pratiquée pour déclencher le traitement. Il faut alors choisir une période ensoleillée, la plus chaude de la journée, et parcourir la parcelle à différents endroits. Si une forte activité est observée (observation sur 5 endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins 5 cicadelles pour chaque endroit), le traitement est alors conseillé. Cette opération de quelques minutes pourra être renouvelée autant de fois que nécessaire.

 

Bien souvent, la présence de cicadelles s’accompagne de celle de pucerons, le déclenchement du traitement est conseillé quand le premier seuil est franchi ou, a minima, quand le seuil pucerons est atteint.

 

Comment reconnaître la cicadelle Psammotettix alienus ?

 

L’adulte, de couleur beige clair, a une taille d’environ 4 mm et présente de nombreuses épines sur le tibia postérieur. La présence de 6 bandes beiges larges et de 5 bandes blanches étroites sur le thorax est l’une des caractéristiques de l’espèce (point A sur la photo). La coloration des élytres est également caractéristique, avec notamment des nervures dorsales éclaircies à leur interaction (point B sur la photo) et la présence de zones sombres au bord des nervures (point C sur la photo), sauf à la toute extrémité de l’aile où la macule est entièrement brune (point D sur la photo).

La larve aptère (5 stades larvaires) est semblable à l'adulte mais plus petite et plus claire sauf lors du dernier stade.

Photographie ARVALIS après capture sur plaque engluée

Nathalie ROBIN (ARVALIS - Institut du végétal)

 

 

SOINS VETERINAIRES

STRONGLES DIGESTIFS: TOUJOURS SE QUESTIONNER

(D. BELAID 30.10.2014 Un article passionnant de la Revue REUSSIR BOVINS relatif aux strongles. Plusieurs points sont abordés dont l'acquisition d'immunité des animaux contre les strongles. Cela ouvre des perspectives pour les calendriers de traitements. Ce point serait à approfondir dans les conditions algériennes. Des mémoires de fin d'études pourraient y être consacrés. L'article note également des cas de risques de résistances aux produits utilisés).

 

Qui traiter ? et quand traiter ? sont les deux questions à se poser chaque année avec le vétérinaire pour gérer les strongles digestifs dans les meilleures conditions possibles. C’est-à-dire en conciliant l’installation de l’immunité et la protection des animaux. (...)

 

IRRIGATION

IRRIGATION RÉPONDRE aux nouveaux défis

(Une publication française qui compare les avantages des différentes méthodes d'irrigation. Voilà qui pourra intéresser les futurs irrigants. D.BELAID 29.10.2014).

 

L’irrigation par aspersion, très majoritairement avec canon-enrouleur, est la plus utilisée en France. Les évolutions actuelles, principalement liées aux coûts d’utilisation, pourraient remettre en cause ce système. Des alternatives existent. Le matériel d’irrigation devra répondre à trois défis majeurs dans les années futures : réduire la consommation d’énergie, améliorer les performances de répartition de l’eau et limiter les pertes et enfin, réduire les temps de main-d’œuvre. Si le goutte-à-goutte fait rêver, des solutions moins en rupture sont aussi proposées pour l’aspersion.

(...)

 

CEREALES

ALERTE  RISQUE JAUNISSE NANISANTE SUR ORGE

(D. BELAID 1.10.2014. Les quelques études disponibles sur les maladies à virus sur céréales existant en Algéie sont inquiétantes. Elles rélèvent à chaque fois leur présence sur le terrain. Un traitement des semences par un insecticide approprié protège les jeunes plants des pucerons. En cas d'absence de protection par un traitement de semences approprié, en cas de présence de pucerons, on traitera selon les préconisations de l'INPV et des firmes. Observez vos parcelles! Cette menace ignorée doit être prise au sérieux).

 

PDF]Télécharger ce fichier PDF - Université Mentouri de ...

umc.edu.dz/revue/index.php/c/article/download/329/436
de A OUFFROUKH - ‎2011 - ‎Autres articles

 

Sérodétection des virus associés à la jaunisse nanisante de l’orge sur les céréales en Algérie

 

La recherche des virus associés à la jaunisse nanisante de l'orge et de leurs vecteurs a été effectuée dans différentes zones céréalieres en Algérie (Guelma, Constantine, Alger, Sidi-bélabès, Adrar) en 1997 et 1998. Le Rhopalosiphum padi est présent dans toutes les zones de culture, alors que R. maidis, Sitobion avenae, S. fragariae et Schizaphis graminum ne montrent qu'une distribution locale. Dans la plupart des parcelles, on observe un nanisme et jaunissement de l'orge (Hordeum vulgare), un rougissement et un nanisme de l'avoine (Avena sativa) et du blé (Triticum aestivum). Des tests sérologiques ont été effectués sur ces cultures en DAS-ELISA (RMV et SGV) ou en TAS-ELISA révélés par un anticorps monoclonal du CYDV-RPV et par différents anticorps monoclonaux du BYDV-PAV (CpA et CpB) et du BYDV-MAV. Le BYDV-PAV est mis en évidence dans toutes les zones étudiées. Peu de plantes se sont révélées porteuses des autres virus (RMV, SGV, BYDV-MAV, CYDV-RPV). Les fréquences relatives des sérotypes BYDV-PAV CpA et CpB sont variables suivant les cultures et les années. Les symptômes induits par les isolats des sérotypes BYDV-PAV CpA et BYDV-PAV CpB d'Algérie sur l'orge sont légers à graves. Le comportement de 21 isolats de BYDV-MAV a été analysé vis-à-vis d'anticorps monoclonaux distinguant deux sérotypes de ce virus. Uniquement un sérotype, le plus répandu en Europe, a été mis en évidence.

Auteurs : H. Belkahla et H. Lapierre

Titre : Serodetection of viruses associated to barley yellow dwarf (BYD) on cereals in Algeria

Revue : Phytoprotection, Volume 80, numéro 3, 1999, p. 169-177

URI : http://id.erudit.org/iderudit/706190ar

La société de protection des plantes du Québec, 1999

 

COMMERCIALISATION

Les points de vente collectifs de Provence-Alpes-Côte d’Azur se réunissent pour la première fois

(Des agriculteurs qui s'organisent pour se protéger des grossistes en fruits et légumes. Un exemple à suivre... D.BELAID 29.10.2014)

 

A la Fédération régionale des Geda de Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous sommes persuadés que le groupe apporte une valeur ajoutée importante aux agriculteurs engagés. Dès aujourd’hui, et encore plus demain, les marges de progrès économiques, techniques et surtout humaines passeront par une approche collective. Les points de vente collectifs en sont un bel exemple.

 

En 2014, la FRGeda PACA, avec l’appui technique de Trame et le soutien financier du Conseil Régional, est allée à leur rencontre pour mieux les connaitre, déterminer leurs besoins et leurs attentes.

 

Le 18 novembre prochain, à Vinon sur Verdon (dans le Var), nous invitons les agriculteurs des points de vente collectifs à se réunir pour découvrir les résultats de ce travail et échanger entre eux sur leurs activités : l’occasion de partager leur expérience sur tous les sujets qui les préoccupent. 70 personnes sont déjà inscrites à cette journée qui sera une première en région Provence-Alpes-Côte d’Azur !

 

Gi Sénéquier. Présidente de la FRGeda Provence-Alpes-Côte d’Azur

 

 

SEMIS CEREALES

SECHERESSE AUTOMNALE?

D. BELAID 28.10.214

En zone semi aride, toutes les pluies ne sont pas au rendez vous en cet automne. Cela gêne l'implatation des céréales. Il existe cependant une solution: le semis direct. La fréquence des sécheressse automnale milite pour cette solution. rappelons que semer en retard pénalise grandement les rendements céréaliers.

Nous rappelons notre proposition (voir article plus bas): essayer d'installer devant son semoir conventionnel des dents qui travailleraient le sol sur quelques centimètres. Attention cependant à assurer le bon recouvrement des semences. Et dispositif à tester la première annéee sur quelques hectares seulement.

 

SEMENCES

LES APPAREILS DE TRIAGE DES SEMENCES (GNIS.fr)

(D. BELAID 29.10.2014 L'OAIC, à travers les stations de semences des CCLS réalise un excellent travail en matière de tri et traitement de semences. Nous pensons qu'il y a de la place pour de petits opérateurs privés. Ceux-ci peuvent être des agriculteurs ou des entrepreneurs privés allant de ferme en ferme trier les semences. Les moulins ont également un besoin de ces appareils, de même que ceux qui font de l'orge en hydroponie. Il y a donc un marché potentiel à saisir...).

 

Les trieurs alvéolaires séparent les graines d’après leur longueur.

Ils éliminent les graines ovales, longues ou rondes dont le diamètre est identique à celui de la semence. Ces graines n’ont pas pu être éliminées par les grilles des appareils précédents. On travaille en batterie de deux trieurs alvéolaires. L’un élimine les grains ronds (gaillets, vesces) ou cassés, l’autre les grains longs (folles avoines, orges dans le blé). L’opérateur dispose d’un choix de 5 à 10 cylindres pour les céréales à paille afin d'adapter ses réglages en fonction de l’espèce travaillée et de la nature des déchets à éliminer.

 

Le calibreur élimine les grains de faible diamètre. Grâce à des cylindres cribleurs, il permet d’homogénéiser un lot de semences, facilitant ainsi par la suite le travail de la table densimétrique.

 

La table densimétrique sépare les grains de formes et de dimensions voisines mais de densités (poids spécifique) légèrement différentes.

La semence est entraînée sur un coussin d’air. Les grains les plus denses restent davantage en contact avec la table et se déplacent vers certaines sorties ; les plus légers, malades, échaudés, parasités ou cassés, entrent en suspension et s’écoulent vers d’autres sorties. Si le mécanisme paraît simple, le bon fonctionnement de cet appareil exige 5 réglages : le débit des grains, la vitesse de vibration, l’inclinaison longitudinale et latérale de la table et la puissance de la soufflerie. La table densimétrique est un outil spécifique des stations de semences. C’est sans doute le plus performant pour finaliser le triage d’un lot de semences. C’est généralement son débit, en moyenne de 150 quintaux/heure, qui conditionne le débit de toute la chaîne.

 

Le trieur optique est une technologie nouvelle mise récemment à la disposition des stations de semences. Il parfait le travail de la chaîne en éliminant les impuretés selon leur couleur.

 

Le flux de grains est visionné au moyen de caméras digitales. Les impuretés sont éliminées par un jet d’air comprimé. Ainsi, les grains cassés, laissant apparaître la couleur blanche de leur amidon, peuvent être éliminés ainsi que les grains décolorés car malades ou échaudés. Il est le seul appareil à pouvoir éliminer efficacement les sclérotes.

 

Les caméras monochromatiques permettent un premier niveau de sélection (tache sombre sur un grain clair ou vice-versa). Les caméras bichromatiques bénéficient d'une plus grande précision (plus de nuance dans les couleurs des grains et des impuretés). Enfin, les caméras infrarouges offrent une détection encore plus subtile, distinguant deux grains présentant une couleur similaire à l'oeil nu.

 

Bien que les trieurs optiques soient couramment utilisés dans le domaine des récoltes spéciales des meuneries, des moulins à blé dur et aussi, de plus en plus, à blé tendre, son utilisation se développe actuellement en station de semences.

Ceci est dû aux progrès réalisés en matière de débit du triage, grâce à l’innovation technologique dans les domaines électronique, optique et pneumatique, offrant de plus grandes capacités de production ainsi qu'une plus grande précision et fiabilité de triage.

 

SOINS VETERINAIRES

STRONGLES DIGESTIFS: TOUJOURS SE QUESTIONNER

(D. BELAID 30.10.2014 Un article passionnant de la Revue REUSSIR BOVINS relatif aux strongles. Plusieurs points sont abordés dont l'acquisition d'immunité des animaux contre les strongles. Cela ouvre des perspectives pour les calendriers de traitements. Ce point serait à approfondir dans les conditions algériennes. Des mémoires de fin d'études pourraient y être consacrés. L'article note également des cas de risques de résistances aux produits utilisés).

 

Qui traiter ? et quand traiter ? sont les deux questions à se poser chaque année avec le vétérinaire pour gérer les strongles digestifs dans les meilleures conditions possibles. C’est-à-dire en conciliant l’installation de l’immunité et la protection des animaux.

 

Les strongles digestifs sont partout. Dès qu’un animal pâture, il est en contact avec eux. Il ingère avec l’herbe, des larves, et le cycle du parasite se met en route. Lorsque ces parasites sont présents en grand nombre dans le tube digestif, l’infestation par les strongles digestifs peut avoir des conséquences sur la santé et les performances des bovins. Il est donc nécessaire de contrôler leur infestation.

Les anthelminthiques, jusque-là très efficaces, souvent faciles à administrer et assez bon marché, permettent cela et sont très souvent utilisés. Cependant, un usage massif de ces produits induit une forte pression de sélection sur les parasites, pouvant faire émerger des phénomènes de résistance aux antiparasitaires. De plus, leur usage s’il est trop fréquent et peu raisonné va à l’encontre de la problématique actuelle de limitation des intrants chimiques en élevage. Il est nécessaire de s’adapter à cette nouvelle donne.

D’autre part au niveau de l’élevage, la gestion des parasites internes est bien souvent d’abord basée sur des habitudes, et n’est pas toujours bien raisonnée. Cette conduite s’explique probablement par la recherche d’une sorte d’assurance sanitaire, notamment dans les grands troupeaux. Mais l’optimisation des performances ne sera pas assurée si un traitement antiparasitaire est utilisé à la mauvaise période et/ou sur des animaux mal sélectionnés. Le sujet mérite que l’on se penche à nouveau dessus à la lumière de connaissances récentes.

 

FAVORISER ET PRESERVER L’IMMUNIUTE DES ANIMAUX

 

Le principe de la gestion raisonnée des strongles digestifs repose sur un compromis à trouver entre contamination, pour aboutir à l’immunisation des animaux, et protection des animaux, pour préserver leurs performances et leur santé. En quelque sorte, il s’agit de vivre en bonne entente avec les strongles digestifs.

Pour que l’immunité s’installe, il faut que les bovins soient en contact avec des strongles, mais en petit nombre, et pendant un temps long, de plusieurs mois. « L’immunité s’installe tout doucement. Ce n’est pas comme celle qui est acquise après passage d’un virus, car le parasite est beaucoup plus gros et complexe. Les procédés d’immunité en jeu sont très compliqués », explique Nadine Ravinet de l’Institut de l’élevage. « Et d’autre part, pour qu’elle perdure dans le temps, la présence du parasite est nécessaire. » C’est ce qu’on appelle une immunité « concomitante » qui n’empêche pas totalement l’infestation mais aboutit à un équilibre entre le bovin et les parasites : les animaux sont immuns mais bien porteurs de parasites en faible nombre.

La première manifestation de l’immunité est la baisse de fécondité des strongles femelles : les pontes d’œufs se réduisent (ce qui explique des coproscopies souvent négatives chez les animaux immuns). Puis la taille des strongles diminue. Ensuite, le développement des strongles est bloqué au stade L4 dans les parois de la caillette et le cycle redémarre beaucoup moins bien. Enfin, quand l’animal a acquis une immunité protectrice complète, les larves L3 s’implantent beaucoup moins bien dans la caillette. Chez les animaux immuns, la population de vers est donc régulée.

L’élimination de l’infestation par des traitements antiparasitaires trop fréquents et à rémanence longue peut retarder l’installation de l’immunité chez les jeunes, voire dégrader momentanément l’immunité d’animaux déjà immuns.

« Pour favoriser la mise en place de l’immunité tout en protégeant les animaux pour éviter les baisses de performance, il faut répondre aux deux questions suivantes : quand traiter ? et qui traiter ? » expose Nadine Ravinet. On considère que les animaux jeunes qui n’ont pas encore d’immunité, sont tous égaux face aux strongles pour simplifier les choses. Il s’agit alors de traiter les animaux par lot et de répondre à la question « quand traiter ». Par contre pour les adultes, il faut se poser les deux questions : « quand traiter » et « qui traiter ». En effet, plusieurs études ont été conduites en abattoir sur des vaches adultes, dont une sur vaches allaitantes à l’abattoir de Pamiers par l’École vétérinaire de Toulouse. « Ces études ont montré que la plupart des caillettes de vaches adultes contiennent des parasites, mais que la majorité des vaches hébergent très peu de parasites. Et que seulement une minorité en héberge beaucoup, et probablement suffisamment pour induire des pertes de performances », explique Nadine Ravinet. Selon les études, cette proportion de vaches adultes plus fortement parasitées est de 2 %, 15 %, voire 20 %.

 

TRAITER AU BON MOMENT CEUX QUI EN ONT BESOIN

 

Ce dossier ne répondra pas de façon universelle aux questions « quand traiter » et « qui traiter », car ceci doit relever d’une approche propre à chaque élevage. C’est un diagnostic épidémiologique annuel à réaliser avec le vétérinaire qui fournira les réponses. « Le protocole doit en effet être raisonné selon de nombreux critères propres à l’exploitation : date des vêlages, objectifs techniques, mode de gestion des prairies, organisation de l’allotement et des manipulations des animaux… Le choix de l’antiparasitaire doit aussi être raisonné avec le vétérinaire. Les animaux destinés à l’engrais seront protégés de façon préventive et pour les animaux destinés à rester sur l’élevage, le protocole visera à développer leur immunité », explique Dr Didier Guérin du GDS de la Creuse. « Un point sur la gestion des strongles gagne à être fait au printemps, pour définir la stratégie à adopter pour la saison de pâturage, et à l’automne pour en tirer le bilan et mettre en place si nécessaire un traitement antiparasitaire adapté. »

 

ENCADRE: Trois stades de larves

 

• Les strongles digestifs sont des vers ronds. Chez les bovins, Ostertagia, strongle digestif de la caillette, est le plus fréquent et le plus pathogène, mais on regroupe avec lui sous le terme de strongles digestifs d’autres parasites fréquents : Cooperia et Nematodirus (intestin grêle), Oesophagostomum (gros intestin) et Trichostrongylus (caillette). Bunostomum (intestin grêle) et Haemonchus (caillette) sont plus rares sous nos climats tempérés.

• Les œufs de strongles gastro-intestinaux sont rejetés dans les bouses et ils évoluent en larves de 1er, 2e et 3e stade.

• Les larves infestantes (L3) migrent depuis les bouses vers l’herbe et sont ingérées avec elle par les bovins.

 

 

 

TROIS GROUPES DE STRONGYLICIDES

 

. Les strongylicides à action immédiate agissent aussitôt après leur application, mais au-delà de 3 à 70 heures, leur action est terminée.

. Les strongylicides à action rémanente ont une action qui persiste plusieurs semaines, de deux à cinq semaines environ. Ils contrôlent l’infestation et l’excrétion dans les bouses pendant cette durée.

. Les strongylicides à libération continue, intégrés dans des bolus, libèrent le produit de façon continue (90 à 145 jours environ) ou de façon séquentielle (toutes les trois semaines environ). S’ils sont administrés à la mise à l’herbe, l’absence d’excrétion d’œufs au printemps entraîne une certaine décontamination des pâturages par une diminution des larves infestantes sur l’herbe en septembre-octobre.

 

Les strongylicides se présentent sous forme injectable ou buvable. D’autre part, la phytothérapie, l’aromathérapie, et l’homéopathie pourraient constituer des alternatives aux antiparasitaires classiques, mais les études visant à démontrer leur efficacité sur des bases objectives restent rares, voire absentes.

 

ÊTRE PRUDENT DANS L’USAGE DES ANTHELMINTHIQUES

 

« Des baisses d’efficacité, voire des résistances avérées aux anthelminthiques sont bien documentées dans différentes régions du monde. Chez les bovins, les problèmes sont plus récents que chez les ovins, mais de nombreux cas ont été rapportés en Australie, Amérique du Sud, Nouvelle-Zélande et États-Unis. Des études menées en Europe en signalent également en Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique et Suède. Et une étude récente(1) indique des baisses d’efficacité en France aussi », rapporte Nadine Ravinet de l’Institut de l’élevage. D’après cette étude conduite sur des génisses laitières en première année de pâturage, dans quatre troupeaux parmi les dix français étudiés où les anthelminthiques étaient beaucoup utilisés, des baisses d’efficacité du traitement (formulation injectable d’ivermectine et de moxidectine) ont été constatées. « C’est pourquoi il faut commencer à être très prudent dans l’usage de ces traitements si l’on souhaite assurer la durabilité de leur efficacité, et il est nécessaire de remettre en question les pratiques de gestion des strongles digestifs », précise Nadine Ravinet.

 

(1) Anthelmintic resistance of cattle gastro-intestinal nematodes in 4 European countries. Geurden

et collaborateurs. In : Proceeding WAAVP, Perth, Australia, 25 – 29 August 2013, p. 167.

L'ESSENTIEL:

-Le risque est à évaluer dans chaque élevage et pour chaque catégorie d’animaux. Le risque est à évaluer dans chaque élevage et pour chaque catégorie d’animaux.

 

MARAICHAGE

Super document sur les techniques en maraîchage. De belles photos, le matériel utilisé...

Documents - journée d’échanges maraîchage biologique

Document PDF - 3.1 Mo - Publié le 18 octobre 2013

 

MARAICHAGE

LUTTE CONTRE TUTA ABSOLUTA 1

Un maraicher bio du sud de la France nous a confié sa façon de lutter contre tuta. Pour lui, il faut toujours laisser un peu de culture ou un carré d'herbes dans la serre. Cela sert à héberger les auxilliaires contre les prédateurs dont Tuta. Il rcommande d'ailleurs de semer du souci des champs et du bleuets. Ces plantes ont la faculté d'héberger de nombreux auxilliaires.

 

MARAICHAGE

LUTTE CONTRE TUTA ABSOLUTA 2

La teigne de la tomate, arrivée discrètement en 2009 dans les cultures Bio du

Roussillon est à redouter pour 2010.

Les symptômes sur feuille se caractérisent par des galeries entre les épidermes de la feuille de forme large et arrondie. Ils sont différents des dégâts des mouches mineuses qui eux sont filiformes.

Par la suite les chenilles peuvent perforer les tiges des apex et attaquer les fruits en pénétrant souvent sous le calice.

Ce ravageur attaque la tomate, l’aubergine, la pomme de terre et les solanacées sauvages (datura et morelle noire principalement).

Méthodes de protection :

Un piège delta permettra d’évaluer la présence des papillons. La présence de punaises mirides auxiliaires comme Macrolophus caliginosus grandes consommatrices d’œufs de Tuta devrait éviter aux productions bio d’être confrontées à de sérieux dégâts comme ceux enregistrés dans certaines zones. En aubergine et poivron, il conviendra d’introduire Amblyseius swirskii, acarien prédateur de thrips et aleurodes qui consomment également des œufs de Tuta absoluta.

Par contre en début de printemps, les mirides indigènes ou introduites ne sont pas suffisamment présentes, il est donc indispensable d’assurer une protection.

 

En début de contamination, il est possible d’éliminer (évacuer et détruire ou stocker en sac fermés pour éviter l’émergence de papillons) les feuilles porteuses de mines, ce qui permet de réduire considérablement les générations futures.

 

Si la présence de mines augmente significativement, appliquer une protection grâce à des formulations à base de Bacillus thuringiensis (renouveler le traitement à 7 jours, voir 5 en période chaude et humide).

 

En situation à risque élevé une lutte par piégeage massif pourra être mise en œuvre, réalisée avec des bacs remplis d’eau (+ huile de table) au dessus desquels on suspend un attractif à phéromone à raison de 25 pièges/ha.

 

Enfin le SUCCES 4 formulation à base de Spinosad vient d’être homologué en Tomate, aubergine et poivron contre les chenilles défoliatrices (voir conditions d’utilisation), mais ce produit n’est pas

sans risque pour les auxiliaires.

 

MARAICHAGE

ALERTE SITE TRES RICHE

D. BELAID 28.10.2014

Suite à une discussion avec un maraicher français en agricultue biologique, nous vous communiquons une de ses remarques à propos de l'info technique. Selon lui le site "Sud et Bio" est un des sites qui communique le plus d'infos techniques gratuitement. Certes, vous n'êtes peut être pas en agriculture bio, mais ce type d'infos peut vous guider dans votre pratique quotidienne.

Fruits & Légumes | Le portail de l'agriculture biologique en ...

www.sud-et-bio.com/fruits-legumes

 

HYDRAULIQUE

ALGERIE: LA PETITE HYDRAULIQUE, POUR UNE AUTRE APPROCHE

D. BELAID 25.10.2014

En Algérie, les pouvoirs publics construisent des barrages et les agriculteurs utilisent l'eau ainsi mise à leur disposition. Cela, quand ils ne prélèvent pas directement l'eau dans les nappes phréatiques. La plupart du temps les agriculteurs sont dans une position de consommateurs passifs. Cependant, de par les surfaces dont ils ont l'occupation, il nous semble qu'ils pourraient être plus actifs dans la mobilisation de la ressource hydrique. (...)

 

IRRIGATION

AGRONOMES AUX PIEDS NUS DU BURKINA FASO

D.BELAID 24.10.2014

Dans son livre « Un million de révolutions tranquilles » aux éditions Les Liens qui Libèrent, Bénédicte Marier relate l'expérience des paysans du Burkina Faso qui luttent contre la désertification. En 1980, après une sécheresse Yacouba Sawadogo pense à essayer une ancienne méthode de culture: le zaï. « Celle-ci consiste à creuser dans les champs des cavités rondes d'une vingtaine de centimètres, dans lesquelles on dépose des semences et un peu de compost. Quand la saison humide arrive, l'eau de pluie reste piégée par ces cavités et fait germer les graines ». Sur un hectare ce sont pas moins de 1é à 15 000 cavités qui sont creusées.

 

Le résultat: le rendement double ou quadruple selon les plantes. Il décide de faire connaître la méthode et va de villages en villages avec sa moto (www.faso-dev.net).

En 1984, il organise des rencontres sur les marchés locaux. La technique est améliorée. Les paysans entourent leurs parcelles de cordons de pierres « pour contenir le ruissellement des pluies, modifier la densité des cavités à l'hectare et à choisir les semences ». Ces échanges aboutissent à la création d'une association.

Deux autres fermiers ont vulgarisé cette technique: Ousséni Zoromé et Ali Ouédraogo. Le premier a créé des écoles de zaï. Le second à associé au zaï la plantation d'arbres.

Le zaï est aujourd'hui utilisé dans 8 pays du sahel. Les autorités ne font rien ou très peu pour le promouvoir. Cette promotion est assurée par les paysans eux mêmes.

« En quelques années, le zaï a permis de faire repousser la végétation sur des sols qui étaient devenus stériles, réhabilitant plus de 3 000 000 hectares au Burkina Faso.

 

En Inde, la technique est différente (www.annahazare.org). Les parcelles sont quadrillées de carrés pourvus d'écoulements qui répartissent les pluies dans le sol et l'irrigue en permanence. Le volume des récoltes triple ainsi. Les initiateurs de cette méthode pensent que cela pourrait assurer l'autosuffisance en eau de toute l'Inde et au delà de toute les zones arides du globe.

 

« Le réchauffement climatique est mondial, mais il ne sera résolu que par des solutions locales décentralisées » de ce type. Il reste donc à multiplier les échanges pour étendre ces expériences écrit l'auteur.

 

RAJASTAN RENDRE L'EAU A LA TERRE

L'Etat indien du Rajastan connait un processus avancé de désertification.

 

En 1985, Rajendra Singh est un jeune fonctionnaire de santé fraîchement nommé dans la région. Il commence ses tournées sanitaires dans les villages et, très vite, s'alarme de l'état de malnutrition des enfants. Les familles lui expliquent qu'elles ne font qu'un seul repas par jour, parce que la terre, désespérément sèche, ne donne que de maigres récoltes. Quand il pleut, l'eau ruisselle sur les sols érodés par le déboisement et ne parvient pas à recharger les nappes souterraines. « A l'éépoque, tout était sec. On ne voyait plus un seul brin d'herbe. La population des villages, qui vit d'agriculture et d'élevage, était en train de perdre tous ses moyens d'existence », se souvient Rajendra Singh.

Un jour, un habitant âgé lui apprend que dans la région existaient autrefois des bassins de terre, appelés johads, conçus pour recueillir les eaux de ruissellement et les laisser s'infiltrer dans le sol. Leur usage remontait au XIIIe siècle; « Il existait un savoir faire autochtone de la gestion de l'eau, mais la colonisation y avait mis fin », explique-t-il. Les colons britanniques avaient jugé les johads insalubres à cause de l'eau stagnante et une bonne part de ces bassins avaient été comblés. Après l'indépendance de l'Inde en 1947, la politique avait divisé la communauté locale, rendant impossible la gestion collective des johads. Mais une fois les johads abandonnés, les puits avaient cessé d'être alimentés et s'étaient taris. Les femmes avaient dû aller chercher de l'eau toujours plus loin, marchant « jusqu'à trois heures à l'aller et trois heures au retour, des jarres sur la tête », raconte Rajendra Singh. Réquisitionnées pour aider leur mère dans cette corvée, les fillettes avaient dû quitter l'école. « Et quand le seul puits restant sur des kilomètres à la ronde se vidait, les gens émigraient vers les villes », conclut-il.

 

R. Singh réunit les villageois et leur suggère de reconstruire le réseau oublié de johads. Il se heurte à des haussements d'épaules fatalistes tandis que, de leur côté, les autorités s'opposent au retour d'un système jugé dépassé. Mais, il passe outre et décide de reconstruire lui-même ces bassins de rétention. Sous les yeux des villageois médusés, il se met à piocher le sol, seul, dix à douze heures par jour, sous un soleil brulant. Il met trois ans à creuser ce premier johad, mais celui-ci une fois prêt, recueille les premières pluies d'été.

 

Assez vite R. Singh se rend compte qu'un seul bassin ne suffit pas et que pour recharger les nappes phréatiques exsangues, il faut reconstruire un vrai réseau. Il imagine de placer une série de points de captage au pied des collines Aravelli, complétée de canaux pour acheminer l'eau jusqu'à des sites de retenue, là où la nature du sol permet une bonne infiltration souterraine. Devant l'ampleur des travaux, il mobilise les villageois en demandant à chaque famille de donner ce qu'elle peut: quelques roupies, des pioches et, surtout des heures de travail. Cette fois, des centaines de volontaires se joignent aux chantiers, piochant la terre sous un soleil de plomb. Parmi eux figurent de nombreuses femmes, qui charrient les gravats dans des paniers posés sur leur tête. En un an, la petite armée de terrassiers parvient à creuser 50 johads, en n'utilisant que les moyens et les savoir-faire locaux. « Aucun ingénieur n'est venu ici », rappelle R Singh: le trajet naturel de l'eau a été retrouvé grâce à la mémoire des anciens et c'est un jeune habitant du district qui a dessiné les plans des canaux et des petits barrages.

Plus de vingt-six ans après, le district bénéficie d'un réseau de 10 000 structures d'acheminement et de retenue d'eau (bassins, barrages, canaux) qui desservent plus de 700 000 habitants dans un millier de villages, ce qui correspond à une moyenne de 600 points d'eau pour 7 000 habitants. Il a suffi de quelques moussons pour que les eaux pluviales, canalisées, renflouent les nappes souterraines. Une fois les réserves profondes reconstituées, le niveau des aquifères de surface est remonté à son tour et désormais, l'eau affleure naturellement, si bien « que les villageois creusent aujourd'hui des puits trois fois moins profonds qu'avant », explique Maulik Sisodia, un des membres de l'association locale créée par R Singh. L'eau puisée est claire, parfaitement potable, grâce à la filtration naturelle des sols. Et dans un Rajastan où les moussons sont devenues capricieuses, les puits du district d'Alwar sont les seuls à être remplis. « Nous avons eu trois années de sécheresse, mais les puits sont restés pleins et les habitants disposent de réserves en eau pour deux ans », se réjouit R Singh.

 

Cette moisson d'eau de pluie a aussi naturellement réalimenté les sources des cours d'eau et cinq rivières asséchées se sont remises à couler, dont l'Arvari, qui avait disparu depuis quarante ans. (…)

Le retour de l'eau a métamorphosé l'économie locale. Les fermiers ont remis en cultures des terres stériles, agrandi les surfaces arables et accru leurs rendements. (…). La terre donne maintenant deux à trois récoltes par an. Les paysans vivent de leur production et vendent les surplus sur les marchés. « Ils gagnent en moyenne 60 000 roupies par an. C'est à dire trois fois plus que le seuil de pauvreté en Inde », rappelle R Singh. L'élevage lui aussi est devenu rentable: depuis que les chèvres et les vaches paissent, une végétation naturellement irriguée, « la production de lait est passée d'un ou deux litres par jour à dix ou onze litres en moyenne ».

 

R Singh connait tout le monde ici, car il a appris aux habitants comment préserver la précieuse ressource. Les parcelles cultivées ont ainsi été découpées en carrés de erre entourés de petites levées qui retiennent l'eau, transformant les champs en vastes damiers miroitant sous le soleil. Plantés près de chaque johad, des arbres étayent les parois des bassins et gardent l'eau à l'ombre, limitant l'évaporation. Les champs sont aussi parsemés d'arbres et entourés de murets de pierres, pour y maintenir l'humidité. Les collines Aravalli sont aujourd'hui reboisées d'arbustes épineux et de vétiviers qui fixent l'eau dans le sol. « On essaie d'appliquer ce principe: chaque goutte prélevée à la nature doit lui être restituée », dit R Singh.

 

ECONOMIE

AGRICULTURE, COMPTER AUSSI SUR LA BASE

D. BELAID 23.10.2014

Dans un entretien à El Watan du 20.10.2014 Mr Akli Moussouni. Ingénieur agronome et expert en développement sous le titre «L’Algérie est malade de son agriculture» aborde la question de la filière pomme de terre. L'analyse est d'une grande valeur et sans concession.

 

Malgré les progrès de la production nationale de pomme de terre, il apparaît que cette filière capitale pour l'alimentation de tous souffre de différents maux:

-prix fluctuant mais souvent élevés, désorganisation de la commercialisation aux profit de spéculateurs,

-non maîtrise d'une production locale de semences de pomme de terre,

-manque de maîtrise de l'itinéraire technique.

 

L'expert note au passage divers maux dont la réduction des surfaces agricoles. Face à cette situation nous souhaiterions apporter une contribution à ce débat. Précisons, qu'il ne s'agit pas de répondre à Mr Moussouni, mais simplement de profiter de ce débat pour donner un point de vue. (...)

 

POMMES DE TERRE

LE CHOIX DES INHIBITEURS de germination s’étoffe !

Michel MARTIN ARVALIS 2013.

 

(Au début des années 80, jeune ingénieur agronome affecté comme conseiller technique à un Domaine Agricole Socialiste à Kaïs, j'avais été confronté à la conservation d'une récolte de pomme de terre. Il s'agissait de semences. Stockée dans un local à température ambiante depuis leur récolte, les tubercule avait développé des germes. Un des responsables de l'exploitation avait pris l'initiative d'affecter deux ouvriers pour ôter ces germes des tubercules. Fièrement, il m'avait montré le chantier: les deux ouvriers assis sur des cageots un tas de pomme de terre devant eux.

Cette scène m'a marqué. J'étais ignorant de la façon de conserver des pomme de terre l'été en l'absence de cave ou de tout autre local frais. Je ne connaissais pas l'existence d'inhibiteurs de germination.

L'article qui suit fait le point sur la question en France. Chacun remarquera que certains des produits cités sont intéressants de part leur relative disponibilité locale. Il s'agit de l’huile de menthe et de l’éthylène. Concernant, il y a matière à développer une start-up: produire de l'huile de menthe est un procédé facile. Les doses à utiliser sont relativement faibles. Sous réserve que le produit soit homologué par les autorités compétentes, il y aurait matière à proposer ce produits aux producteurs et propriétaires de chambres froides. Mieux, il y aurait des possibilités d'exportation...

Ingénieurs et techniciens chimistes ou tout simplement investisseurs passionnés, il y a là un marché à saisir. D.BELAID 22.10.2014). (...)

 

 

UNIVERSITE, DYSFONCTIONNEMENTS ZOOLOGIQUES?

D. BELAID 21.10.2014

En Algérie, la recherche agronomique universitaire s'est longuement penchée sur les insectes et autres ravageurs des cultures. De très beaux travaux de recherche ont été menés pour combattre les prédateurs des cultures. Pourtant, il est un domaine que la zoologie agricole ignore superbement, c'est celui des vers de terre. (...)

 

 

CEREALES

QUELLE MECANISATION AFIN DE PRODUIRE MIEUX ET PLUS?

D.BELAID 22.10.2014

Le Ministre de l'agriculture a récemment évoqué un plan national afin de renforcer la mécanisation au niveau du secteur agricole. Ce secteur manque de bras. Il est vrai que les travaux sont harassants. Et relativement peu payés. Comment plus de mécanisation et de motorisation pourrait permettre, en l'état actuel des connaissances agronomiques, de produire mieux et plus? (...)

 

CEREALES

DZ, FABRIQUER SOI MEME SON PROPRE SEMOIR POUR SEMIS DIRECT?

D.BELAID 18.10.2014

Le semis direct est une innovation majeur en zone semi semi-aride. La disponibilité en semoirs pour semis direct est faible. N'y aurait-il pas un moyen de fabriquer soi même son semoir? Nous pensons que c'est à la portée d'un bon bricoleur. (...)

 

 

FOURRAGES

CULTURE HYDROPONIQUE D'ORGE, QUELLES POTENTIALITES?

D. BELAID 18.10.2014

Une tendance se développe chez les éleveurs. Il s'agit de l'utilisation de l'orge germée comme fourrage pour ruminants. L'orge est le fourrage concentré dominant en Algérie. Traditionnellement les grains sont écrasés afin que leur contenu soit plus accessible. Les éleveurs pratiquant la germination de l'orge cherchent avant tout une amélioration de la valeur nutritive. L'ITELV a même consacré un article relatif au matériel nécessaire à cette culture hydroponique. Nous nous proposons de faire le point sur la question. (...)

 

COMMERCIALISATION

Journée régionale « Points de vente collectifs »
(En France se développent des magasins de fruits et légumes paysans. Les producteurs y vendent leurs produits à des prix défiant toute concurence. Une idée à creuser... D. BELAID 15.10. 2014).

Le 18 novembre dans le Var.

Au programme : résultats d’une enquête sur les points de vente collectifs de la région, témoignages d’agriculteurs.

Programme et inscriptions : Trame - FRGeda PACA

 

AGROALIMENTAIRE

SIAL 2014 DU YAOURT A L'HUILE D'OLIVE

D.BELAID 18.10.2014

Ph B. du quotidien La Provence du samedi 18 octobre 2014 aborde l'ouverture du Salon International de l'ALimentation. Nous reprenons quelques éléments de cet article. Le Sial est ouverty du dimanche 19 au jeudi 23 octobre. Cette 50ème édition regroupe 2 300 exposants avec 400 000 produits de pas moins de 105 pays.

Quelques nouveautés: boisson anti-oxydante à la spiruline, yaourt écrémé à l'huile d'olive, spaghetti d'algues, poisson en tube pour enfants. Sur la base des critères éthique, plaisir, praticité et santé un concours prime ces nouveautés.

Cette année, ce sont pas moins de 1750 nouveaux concepts qui sont présentés, c'est à dire 70% de plus qu'en 2012. Il existe des déclinaisons régionales: Chine, Canada, Brésil, ou Phillipines. De nouveaux pays participent: Emirats Arabes Unis, Corée du Sud, N. Zélande, Costa-Rica, Taiwan).

En France le secteur de l'agro-alimentaire pèse 160 milliards d'euros. La moitié des produits d'aujourd'hui en rayon n'existaient pas en l'état il y a 5 ans selon Xavier Terelet du cabinet XT consultant en nouveautés pour le SIAL. Mais attention, 1 sur 2 ne dépassera pas le cap d'une année.

 

 

Des tendances se font jour: « Le produit chez soi est partout »

« Après le fait maison en 2013, le SIAL va encore plus loin en 2014 avec le produit chez soit. Cueillir sa salade à sa fenêtre, manger l'oeuf de sa poule, faire pousser ses champignons et demain avoir une ruche domestique, l'auto-produit est tendance et les industriels tentent, tant bien que mal de suivre le mouvement. Il y a un besoin de naturalité, de produire soi-même, et par ce que àa coûte moins cher et rassure sur l'origine des produits explique XT. Selon un sondage TNS sofres, 43% des Français produisent chez eux, des fruits, des légumes, des salades, des herbes aromatiques et même un Français sur 10 dispose d'oeufs pondus à domicile.

 

 

 

MECANISATION

Algérie: L'Etat apportera un plus grand soutien à la mécanisation du secteur agricole

APS 15.10.2014

(Une nouvelle intéressante: un effort accru en matière de mécanisation agricole. Il était temps malgré les efforts en cours. Outre la réduction de la pénibilité du travail, certains engins peuvent permettre des avancées techniques considérables. C'est le cas dessemoirs pour semis direct ou les herses étrilles. D. BELAID 15.10.2014).

 

L'Etat va apporter son soutien pour une plus grande mécanisation agricole, durant le prochain quinquennat, en élargissant son aide à d'autres gammes d'équipements agricoles pour répondre aux exigences de l'agriculture et pallier au manque de main d'oeuvre, a appris l'APS auprès du ministère de l'Agriculture. (...)

 

 

 

TUNISIE

« COTUGRAIN » PARTENAIRE AGRICOLE POUR LE SEMIS DIRECT

(D. BELAID 13.10.2014. Une présentation des semoirs pour semis direct proposé par la société tunisienne Cotugrain. Cette société commercialise de nombreux semoirs. Elle n'hésite pas à faire des démonstrations chez les agriculteurs. Elle a ainsi vendu de nombreux semoirs parfois à 4 ou 5 agriculteurs qui ont acheté un semoir en commun. Nous vous recommandons vivement de rentrer en contact pour voir les modalités pour importer un semoir, devenir concessionnaire ou développer de la production locale de modèles simplifiés - voir nos articles sur ce sujet).

 

www.cotugrain.com/fr/_produit.php?id_cat=8

(...)

CEREALES

DZ: SEMER 100 HA EN 6 JOURS?

En Algérie : le semis direct, une révolution technique.

 

D. BELAID 20.12.2013 réactualisé.

 

Traditionnellement, avant de semer des céréales, l’agriculteur procède au labour de sa parcelle. Des agronomes algériens proposent de s’affranchir de cette étape couteuse en temps et en moyens matériels pour procéder directement au semis. C’est la technique du semis direct. Depuis 5 ans, dans les régions de Sétif, Oum El Bouaghi, Guelma ou Annaba, des EAC et EAI se sont déjà convertis à cette nouvelle pratique. On compte déjà une vingtaine de semoirs direct sur le terrain. Près de 7000 hectares sont concernés.

 

L’année dernière un colloque sur la question s’est tenu à Sétif. Comment expliquer cet engouement ?

EN SEMIS DIRECT, NECESSITE D’UN MATERIEL SPECIFIQUE.

 

Cette nouvelle technique repose sur l’abandon du labour. Elle nécessite un matériel spécifique. En semis direct, il n’y a plus de travail du sol tel qu’on l’entend traditionnellement. Le labour ou l’emploi d’outils à disques du type déchaumeuse ou cover-crop est ainsi exclu. Aussi, lors du semis, le semoir doit donc disposer de disques ou de dents capables d’entamer la surface du sol afin de déposer les semences à 3 centimètres de profondeur. Ce type de semoir est donc différent des semoirs actuellement existant sur les exploitations agricoles. Il est plus lourd. Cette technique implique donc de disposer de semoirs spécifiques.

 

Des techniciens ont cependant adapté un semoir traditionnel en semoir pour semis direct. Sans abandonner l’idée d’importer de nouveaux semoirs, il serait intéressant de voir ce que des artisans locaux pourraient faire afin de modifier ces semoirs.

 

Une autre contrainte apparaît avec l’abandon du labour. En retournant la terre, celui-ci permet d’éliminer les mauvaises herbes déjà installées à l’automne. Le semis direct implique donc obligatoirement une lutte chimique contre ces adventices déjà présentent au semis. L’exploitant désirant passer au semis direct doit donc impérativement disposer d’un pulvérisateur afin de procéder à un désherbage chimique.

 

AVEC LE SEMIS DIRECT MOINS D’EROSION.

En climat méditerranéen, les sols sont fortement sensibles à l’érosion. Sur les hauts-plateaux, il est fréquent d’observer sur les sols en pente, des ravines ; signes d’érosion. L’érosion peut emporter de 2000 à 4000 tonnes de terre par km2 et par an. A l’échelle de temps humaine, ce sol qui est emporté par les pluies n’a pas le temps d’être régénéré.

 

Or, le semis direct est considéré par les spécialistes comme une technique permettant la conservation des sols. Le labour est remis en question dans différentes régions du monde. Ses détracteurs l’accusent, à juste titre, de favoriser la minéralisation de la matière organique du sol, de ne pas respecter la biologie du sol et donc de favoriser l’érosion.

 

Un universitaire algérien, le Pr M.KRIBAA a montré, dès 2001, que dans nos conditions climatiques et pédologiques, les techniques conventionnelles dégradent fortement la matière organique du sol. Or, cette matière organique protège le sol contre l’érosion. Certes, cette dégradation se traduit par une minéralisation de la matière organique et donc la production d’éléments minéraux bien utiles à la plante. Mais, il existe un autre moyen d’apporter ces précieux éléments : en utilisant des engrais. On préserve ainsi, le capital organique du sol si bénéfique pour la rétention d’eau.

 

Car, il faut rappeler que l’agriculture coloniale a été, avant tout, une agriculture « minière ». Contrairement à l’araire du fellah, la charrue en acier des colons a permis d’exploiter des couches de sols plus profondes et donc plus riches en matière organique. La minéralisation de cette matière organique qui s’était accumulée pendant des siècles a permis au colon de ne pas utiliser d’engrais. Les agronomes de l’époque s’émerveillaient du fait qu’il suffisait de travailler le sol plus profondément et plus souvent pour que les rendements augmentent et cela sans le moindre sac d’engrais. Actuellement, si l’utilisation des engrais progresse, la dent du mouton pâturant après la récolte, ne laisse aucun brin de paille sur le sol. A part les racines, le sol n’est pas enrichi en cette précieuse matière organique si protectrice pour nos sols.

 

Dans certaines régions, les sols sont très peu profonds, la pluviométrie faible et irrégulière. Après les 40 centimètres de terre arable, le calcaire de la roche mère apparaît. Les racines des cultures ne peuvent trouver dans ces conditions toute l’eau et les minéraux nécessaires à une bonne croissance. Les rendements sont faibles. Dans de telles conditions, le labour s’avère non seulement une opération qui dégrade le sol mais également conomiquement non rentable. Les agronomes présents au sud de Sétif notent même des phénomènes d’érosion éoliennes. Dans de tels sols, le labour n’aurait que pour effet de remonter des pierres et assécher les premières couche du sol.

 

SEMER 10 FOIS PLUS VITE.

Dans les exploitations agricoles, la période labour-semis des céréales est l’occasion d’une pointe de travail à l’automne et de retards dans l’exécution des semis. Souvent on attend les pluies pour commencer les semis. Il est vrai que labourer un sol trop sec demande des efforts au matériel. Les moteurs chauffent et les tracteurs sont usés prématurément. Chaque variété de blé et d’orge possède une période idéale de semis. Passée cette période, les rendements chutent. Or, le semis direct permet une meilleure flexibilité dans l’organisation des chantiers de semis.

 

Les exploitations agricoles manquent de tracteurs pour labourer, affiner le sol et semer. Il y a bien sûr un manque de tracteurs mais aussi un manque de tracteurs puissants. De ce fait, les tracteurs ne peuvent tirer que des outils de faible largeur. Quand on sait que les parcelles à semer sont de l’ordre de la dizaine d’hectares et plus, on peut imaginer la lenteur des travaux. Or, répétons le, passée la date optimale de semis, le rendement de la culture diminue.

 

Le secteur agricole est par ailleurs, tourné vers la résorption de la jachère. Sur les hauts-Plateaux, traditionnellement seulement moitié de la superficie d’une exploitation est semée en céréales. L’autre moitié n’est pas semée ; elle est laissée en jachère. Les surfaces en jachère sont certes pâturées par les troupeaux de moutons mais c’est autant de terres non semées en céréales ou fourrages.

 

Réduire les importations alimentaires implique donc de réduire les surfaces en jachère. Mais cela a pour corollaire de travailler plus de surfaces.

 

Or, le semis direct permet d’accélérer la vitesse des chantiers de semis. Un chantier conventionnel sur 100 hectares conduit de façon optimale demande 63 jours de travail contre 6 jours pour un chantier en semis direct. Certes, tous les chantiers de semis ne comptent pas 3 passages de cover-crop après labour et un roulage après semis. Il existe bien des itinéraires techniques moins sophistiqués. Mais, quelque soit le niveau de sophistication de l’exploitant, le semis direct permet une nette économie en moyen de traction.

 

LE SEMIS DIRECT UN MOYEN D’ECONOMISER L'EAU DU SOL.

 

Mieux, le semis direct permet également une meilleure utilisation de l’humidité du sol par réduction de l’évaporation de l’eau de pluie.

 

En conduite classique, afin de ne pas être pris de cours, l’agriculteur est parfois amené à travailler le sol dès le mois de septembre, voire dès le printemps lorsqu’il s’agit d’un labour de jachère. Or, cette pratique en sol sec est usante pour le tracteur : la charrue peine à retourner le sol sec et le moteur du tracteur chauffe. Le semis direct permet de ne commencer la campagne de semis qu’au moment optimum : octobre-novembre après de premières pluies. Le semis direct n’entraînant pas de retournement de sol, il y a une meilleure conservation de l’humidité du sol. En effet, des agronomes ont montré qu’un simple passage de cover-crop provoque une perte de 10 millimètres d’eau emmagasinée dans le sol.

 

Les travaux réalisés dans la Mitidja montrent que fin mai, les parcelles en semis direct présentent un taux d’humidité de 10,7% contre 9,7% en semis conventionnel et de 8,4% début juin en semis direct contre seulement 7,1% en semis conventionnel. Ces différences apparaissent minimes. Cependant, il s’agit là d’un moment crucial pour le blé. C’est à ce moment là que les réserves d’amidon accumulées dans les feuilles migrent vers les grains. Cette migration ne peut se faire que si la plante dispose d’assez d’eau. Les agronomes ayant menés les essais expliquent cette meilleure humidité du sol par une réduction de la porosité du sol. Selon Mr O. Zaghouane de l’ITGC, le labour crée des vides (pores) dans le sol, ce qui favorise l’évaporation du sol.

 

Par ailleurs, en cas de fortes pluies automnales et d’arrêt des semis, un chantier de semis direct peut être ré-ouvert plus rapidement. En effet, le temps de ressuyage du sol est plus court puisque le tracteur roule sur un sol non remué ; il y a moins de boue.

 

UNE TECHNIQUE HAUTEMENT RENTABLE ECONOMIQUEMENT.

Des essais menés menés de 2006 à 2008 en conditions semi-arides montrent des rendements moyens de 13,2 qx/ha en semis direct contre 10 qx/ha en semis conventionnel. Comme les frais mobilisés pour implanter la culture sont bien moins élevés qu’en semis conventionnels, le semis direct présente donc une nette rentabilité.

 

La ferme pilote de Sersour au sud de Sétif pratique le semis direct sur de grandes parcelles. L’analyse économique montre des résultats en faveur de cette nouvelle technique. En semis conventionnel, les charges totales sont de 13 400 DA à l’hectare contre seulement 9700 DA/ha en semis direct. Ce qui permet un produit de 21 000 DA/ha contre seulement 6900DA/ha en semis conventionnel. Cela est à imputer aux frais de mécanisation qui passent de 8700 DA/ha à 4500 DA/ha suite à la réduction du nombre de passages de tracteur pour travailler le sol. Mr A. Bouguendouz, ingénieur agronome, explique qu’à la ferme de Sersour, la campagne de semailles ne prend plus que moitié du temps par rapport à l’ancienne méthode.

 

0n peut ainsi comprendre que la technique du semis direct ne soit plus restée cantonnée aux seuls essais et que des agriculteurs l’adoptent. Il faut également noter l’efficace travail de vulgarisation menés par les cadres de l’ITGC. Afin de mieux faire circuler l’information entre universitaires, stations de recherche, et agriculteurs une association « Trait d’Union pour une agriculture Moderne » a même vu le jour à Sétif. L’ATU se propose de « rapprocher le chercheur du terrain pour mettre à l’épreuve les résultats de sa recherche, en tant que prestataire de services, et aider l’agriculteur, en tant que client de la recherche, à identifier, hiérarchiser et formuler ses problèmes pour les soumettre au chercheur ».

 

La technique du semis direct a l’avantage d’améliorer le revenu des agriculteurs tout en conservant les sols. Cette technique qui ne se conçoit pas sans désherbage chimique et semoirs adaptés peut constituer une véritable révolution.

 

CEREALES

LABOUR OU NON-LABOUR?

D. BELAID 11.10.2014

Sous le titre « Aïn Témouchent : Les agriculteurs boycottent l’ouverture de la campagne labours-semailles » Mohamed Kali rapporte dans El Watan ce 07.10.14 la grogne de certains céréaliers affectés par la sécheresse de la campagne écoulée.

 

La cause? Selon des propos d'agriculteurs « la banque à laquelle beaucoup d’entre nous n’ont pu rembourser le crédit Rfig accordé pour la précédente campagne, rejette l’attribution d’un nouveau crédit de campagne malgré nos demandes de rééchelonnement de la créance impayée. Elle exige au préalable le versement de 50% du crédit accordé alors que ce denier l’a été sur la base d’une échéance de 18 mois et que nous ne sommes encore qu’à 12 mois!».

 

Un quart des surfaces auraient été affectées par le stress hydrique de l'an passé. « Cependant, les techniciens rejettent la faute des effets de la sécheresse sur les agriculteurs pour non-respect de l’itinéraire technique puisqu’il a été constaté des disparités entre des parcelles d’une même zone, les unes affectées par la sécheresse, d’autre pas. Ce phénomène serait dû au fait que certains céréaliculteurs auraient conséquemment consenti à la dépense pour avoir effectué des labours profonds qui, eux, permettent de recueillir un maximum d’eau lors des précipitations et d’emmagasiner durablement l’humidité dans le sol ».

 

QUE FAIRE?

Il n'y a pas d'alternative. Agronomiquement et économiquement le labour ne se justifie plus dans les conditions algériennes. En affirmant cela, nous pesons nos mots. En effet, économiquement le labour est une opération longue et donc couteûse en fuel et main d'oeuvre. Dans des conditions pratiquement similaires Espagnols et Australiens l'abandonnent massivement. Plus près de nous Marocains et Tunisiens suivent la même voie. A Sétif et Constantine, il en est de même chez des agriculteurs de pointe.

La cause? Dans la plupart des cas, le labour assèche et appauvrit les sols en matière organique. Plus grave, il revient cher et grève la rentabilité des exploitations dont les rendements céréaliers ne sont pas extraordinaires.

 

Certes, la réussite du non-labour avec semis direct implique une plus grande technicité et se juge sur plusieurs années. Mais, il est grave que des techniciens et la banque agricole continuent à imposer aux céréaliers des pratiques désuètes.

 

Il est tant de revoir le cahier des charges des prêts de campagne RFIG. Le labour ne devrait pas être imposé. Les céréaliers devraient avoir la possibilité de pouvoir pratiquer du semis direct. A charge pour ces derniers de fournir les justificatifs adéquats aux services bancaires: attestation de possession d'un semoir en ligne ou facture pour travaux agricoles de semis par des tiers.

 

Mais, il est indispensable que les services agricoles de terrain fassent leur mue et s'informent sur les possibilités du semis direct. Car, il s'agit là d'une révolution technique fondamentale. Il s'agit là d'un bouleversement de la pensée agronomique algérienne. Est remis  en cause le paradigme du labour. Le dry-farming est ainsi re-visité pourrait acquérir toutes ses lettres de noblesse. Il en va de l'avenir de la céréaliculture en milieu semi-aride en Algérie.

 

CEREALES

Comment choisir la variété la plus adaptée à sa date de semis ?

(Pour la région Midi-Pyrénées / Ouest Audois les ingénieurs d'Arvalis.fr Aude BOUAS, Régis HELIAS, Matthieu KILLMAYER, Jean Luc VERDIER rappellent des règles de base pour choisir ses variétés. Ces principes restent valables en Algérie en les adaptant aux variétés locales. On contactera également les ingénieurs ITGC pour plus de conseils. D. BELAID 3.10.2014).

(...)

 

HYDRAULIQUE

REDUIRE LE RUISSELLEMENT DES EAUX DE PLUIES

D. BELAID 11.10.2014

Sous le titre « Baisse du niveau des forages à Meziraâ (Biskra). Les agriculteurs réclament la réalisation d’un barrage » Hafedh Moussaoui décrit dans un article d'El Watan ce 09.10.14 les difficultés des agriculteurs confrontés à la baisse de la ressource hydraulique.

 

Le problème est le suivant: la zone en question connait un développement agricole important: « Avec ses 2.000 ha de cultures céréalières et maraîchères de saison et ses 20.000 serres classiques, la commune de Meziraâ, située à 100 km à l’est de Biskra dans la daïra de Zeribet El Oued, est un pôle de production agricole d’envergure nationale, avec surtout ses 340 tonnes de tomate produites par an ».

Le problème est que cette production dépend de l'eau pompée par 700 forages. Selon des agriculteurs cités par le journaliste «le mode d’exploitation des ressources hydriques est de plus en plus compliqué car les nappes souterraines en exploitation actuellement baissent, atteignant souvent la profondeur fatidique des 250 mètres». Aussi, pour beaucoup la solution passerait par « L’exploitation des eaux de l’oued Mestaoua, qui se perdent inutilement dans le désert, est l’unique solution pour sauver les exploitations agricoles ».

Un bureau algéro-portugais devrait entamer des études de faisabilité pour édifier un tel barrage. Cela nous amène à un questionnement. Il est évident que l'intervention des pouvoirs publics est fondamentale pour mobiliser ces ressources hydriques. Mais est ce que cela dispense les agriculteurs du bassin versant d'édifier des obstacles pour favoriser l'infiltration des eaux de pluies en réduisant le ruissellement.

 

QUET TYPE D'OUVRAGES HYDRAULIQUES?

 

Les spécialistes le reconnaissent, il est possible de favoriser l'infiltration de l'eau de pluie. Selon la topographie du terrain et notamment la pente différents ouvrages sont possibles: diguettes, cordons pierreux, terrasses, haies, tranchées, … Sur le terrain ces ouvrages sont inexistants. Il est vrai qu'une fois édifiés, ces ouvrages nécessitent un entretien régulier. Dans plusieurs région d'Afrique de l'Ouest de tels ouvrages développés par des ONG ont permis la remontée du niveau des nappes phréatiques. Pourquoi ce qui fonctionne à l'étranger ne fonctionnerait-il pas en Algérie?

 

Valorisation agricole des eaux de ruissellement et lutte contre l'érosion sur champs cultivés en mil en zone soudano-sahélienne – BURKINA-FASO. JM LAMACHERE. Ce dernier écrit dans ce document accessible en ligne: « L'analyse hydrologique met en relief l'effet prépondérant de l'état de surface des sols sur les volumes infiltrés et les volumes ruisselès. Sous impluvium, l'effet des cordons pierreux est surtout significatif à l'occasion d'averses importantes mais peu intenses, sur sol encore rugueux. Ils accroissent en moyenne de 15 % les volumes infiltrés en provoquent un eccretage important en abaissant de 40 % le débit de pointe et en augmentant le temps de base des aues. Pour une hauteur de pluie donnée, l'impact de l'aménagement sur le ruissellement dépend étroitement de l'état de la rugosité du sol, de l'humidité des horizons de surface ainsi que de l'intensité de l'averse. Le cloisonnement de l'aire d'inondation et la suppression de l'impluvium r6gularisent l'écoulement et accroissent l'impact de l’aménagement sur l’infiltration. Les cordons pierreux cloisonnés apparaissent très efficaces pour lutter contre l’érosion. Ils divisent par 2 les quantités de terre exportées hors des parcelles cultivées. L’impluvium améliore considérablement le bilan hydrique en augmentant à proximité de celui-ci la valeur de la lame infiltrée lors des averses peu abondantes. L’aménagement réduit l'érosion qu’il provoquerait lors de ruissellements intenses, mais sans accroitre exagérément l’infiltration puisque son efficacité baisse à ces occasions.

Quelque soit la décision finale, ce type de petits ouvrages est indispensable. Ils ont l'incomparable avantage, en réduisant le ruissellement, de freiner l'envasement des barrages ».

 

Sur internet (google) pour la recherche "lutte contre ruissellement eau de pluie Burkina Faso", une riche documentation est disponible. En particulier le site www.sosenfants.com/developpement-agricole-burkina.php qui est particulièrement riche en images.

 

LEGUMES

LE TABOULE ALGERIEN: COMMENT FAIRE MANGER DES LEGUMES AUX JEUNES.

D. BELAID 4.10.2014

C'est un fait connu. Les jeunes mangent peu de légumes frais. Ils préfèrent les féculents. Conséquences: de mauvaises habitudes alimentaires qui peuvent se traduire par le diabète. Mais aussi par la consommation de produits alimentaires importés. Or, à y regarder de plus près, le taboulé algérien possède des avantages diététiques incontestable. (...)

 

CEREALES

 

Semences de ferme ou certifiées, que choisir ?

(Un article du site "Réussir grandes cultures". Il a l'avantage de présenter la situation locale. On y apprend que pas mal de gros agriculteurs à haut rendement font trier et traiter leurs semences et utilisent donc de la "semence ferme". Personnellement nous pensons que c'est une approche intéressante car l'OAIC ne peut assurer à chaque agriculteur et à temps de la semence certifiée. De petites installations mobiles privées permettraient d'aller au fin fond des des villages. A conditions de respecter tOUTES les normes en vigueur. D. BELAID 30.09.2014).

Sur blé tendre, les problèmes de germination sur pied incitent à se tourner davantage vers la semence certifiée. Oui, mais le prix du blé régresse, d’où la volonté de réduire les coûts… (...)

 

REVUE

REUSSIR BOVINS VIANDE

Pour recevoir gratuitement un n° d'essai à la Revue "Réussir Bovins", vous pouvez en faire une demande à l'adresse suivante:

 

Mlle Hamel Valérie

Service Abonnement

REUSSIR SA

2 avenue du pays de Caen - Colombelles

14902 Caen Cedex 09

tel : 02.31.35.87.28 - fax : 02.31.35.77.18

v.hamel@reussir.fr

 

 

 

DESHERBAGE

DES TECHNIQUES AGRONOMIQUES POUR DESHERBER

D.BELAID 28.09.2014

Les herbicides sont intéressant pour désherber. Mais cela ne doit pas faire oublier les gestes de bons sens contre les mauvaises herbes, d'autant plus que certains herbicides deviennent résistants aux plantes adventices. (...)

 

MICRO-IRRIGATION

Francis Bourges : « Efficience améliorée, temps gagné et image redorée »

26/09/2014  Mathilde Carpentier  Terre-net Média

(Des agriculteurs français se mettent au goutte à goutte de surface ou enterré. Un article de Terre-net Media. D. BELAID 29.09.2014).

Producteur de semences de maïs, Francis Bourges possède tous les systèmes d'irrigation. Il teste l'irrigation goutte-à-goutte sur vingt hectares pour remplacer la couverture intégrale. Il y voit un intérêt en termes d'image, de temps passé et d'efficience de l'eau. (...)

 

FEVEROLE

 

REUSSIR SES SEMIS DE FEVEROLE

(Un article bien documenté de Pierre Lajoux, Aurélien Groult 2006 sur le semis de la féverole. D. BELAID 28.09.2014).

 

Pour échapper aux dégâts du froid ou des oiseaux et assurer une bonne sélectivité des herbicides de pré-levée, la féverole exige d’être semée au moins à 5 cm de profondeur. En conditions humides, placer les graines aussi profondément est souvent difficile avec le matériel classique de semis.

Différentes solutions peuvent pourtant être envisagées.

 

Pour pallier son manque de résistance au froid, la féverole d’hiver exige d’être semée profond (7 à 10 cm). En féverole de printemps, les exigences sont moindres, mais pour des semis précoces de début février, semer à 6-7 cm de profondeur limite le risque de gel en cours de germination. A partir du 20 février, on peut semer à 5 cm de profondeur. De manière générale, on retiendra que les semis de féveroles doivent se faire au moins à 5 cm de profondeur.

 

Avec les semoirs

à céréales classiques

Sur de bonnes préparations et des sols faciles (limons, sols de craie, …), il est possible d’atteindre les 7 à 8 cm de profondeur de semis. Pour cela, le semoir doit être équipé préférentiellement d’une rampe de semis à socs. L’écartement entre lignes doit être au minimum de 15 à 16 cm. Pour les écartements inférieurs, et à condition, que les socs présentent une hauteur suffisante, il est alors préférable de n’utiliser qu’un soc sur deux. De même, sur certains semoirs où la pression sur les socs s’exerce par compression, il est possible de récupérer les ressorts des socs inutilisés pour les doubler sur les socs travaillant (Nodet, Sulky, …). A noter que sur la plupart des nouveaux semoirs à céréales, la pression de terrage a fortement été augmentée.

Elle dépasse couramment les 20 kg en force d’appui sur chaque soc, alors qu’elle se situait autour de 8-12 kg sur les anciens semoirs. Une altération de la faculté germinative de la semence peut être liée au forçage des graines lors de leur dosage par la distribution. Avec l’évolution des nouvelles distributions, notamment à ergots, le risque est très faible et ne dépasserait jamais 2 à 3 % de la quantité semée. Pour les distributions à cannelures et avec les plus grosses graines, le risque est légèrement plus élevé. Certaines précautions comme le réglage des cannelures de façon à ce qu’elles travaillent sur une longueur maximale et l’adaptation de l’ouverture des fonds de trappes, limitent sensiblement les risques de casse des grains. Une forte crainte porte aussi sur la brutalité du transport des graines avec les semoirs pneumatiques. Les différentes mesures réalisées sur plusieurs

semoirs de ce type ne laissent pourtant pas apparaître de gros risques d’altération du grain, même sur pois, plus fragile que la féverole. Concernant les risques de détérioration de certains éléments du semoir, la totalité de l’arbre de distribution peut désormais être très rapidement démontée sur certains matériels qui étaient sensibles aux passages de grosses graines. Elle est alors remplacée par

un autre arbre spécial sur lequel les ergots en plastique sont remplacés par des doseurs constitués de grosses alvéoles en élastomer (chez Amazone par exemple). Les semoirs pneumatiques équipés de cellules doseuses de type « Accord » semblent bien adaptés, de par le fort dimensionnement de leurs cannelures, pour doser, sans problèmes mécaniques majeurs, les grosses graines. Attention toutefois à certaines conceptions de semoirs pneumatiques où, après dosage, la semence est divisée et répartie sur les éléments semeurs par des têtes de répartition avec des sorties de trop faible section et qui deviennent alors sensibles aux bouchages.

 

Avec les semoirs

spéciaux pour non

labour

 

La plupart de ces semoirs lourds (SD de Kuhn, Unidrill de Sulky, …) sont équipés de disques de semis et nécessitent, pour être efficace, d’atteindre des vitesses de semis importantes (pour limiter leur collage…). Ces vitesses sont souvent difficiles à obtenir (sans faire d’ornières…) sur sols très ameublis. Quelques nouveaux semoirs équipés de rampes de semis très dégagées, avec monodisques de grand diamètre peuvent cependant convenir (Maxidrill de Roger…), sous réserve toutefois que leurs distributions restent opérationnelles avec les très grosses graines.

 

Avec les semoirs

monograines

En plus de la précision de la dose de semis, leur poids leur permet « normalement » une bonne régularité de profondeur de semis. Cependant, en semis d’automne-hiver, ils présentent aussi de nombreuses limites, sans parler de leur contraignante adaptation (lorsqu’elle est possible) à des écartements entre lignes inférieurs à 40 cm (inutile de penser aux semoirs à betteraves dont les socs manquent de hauteur). Ensuite, les modèles équipés de socs longs sont sensibles aux collages, ce qui limite leur pénétration, notamment en terres fortes. Les modèles équipés d’organes d’enterrage à double disques offrent, sur ce point, une meilleure efficacité. Dans tous les cas, sur sol frais, atteindre 7 à 8 cm de profondeur de semis est déjà un bon résultat !

 

Avec les charrues ou

mieux, les

déchaumeuses à socs

Pour la féverole d’hiver, l’enfouissement des graines à la charrue peut aussi être pratiqué. Cette technique devient même la seule possible sur terre forte et conditions fraîches. Elle est bien sûr, sans limite pour placer profondément les graines. Pour doser et déposer la semence sur le sol, on utilisera un semoir à céréales avec rampe de semis relevée (et avec une distribution adaptée aux grosses graines). Pour l’enfouissement, il faudra disposer d’une charrue équipée d’un bon système de contrôle de terrage et travailler à très faible largeur de corps : 12’’ est l’idéal. L’utilisation de rasettes, réglées superficiellement et plutôt avancées devant les corps, améliorera sensiblement la régularité de placement des graines en profondeur. Une vitesse de travail d’une dizaine de kilomètres/h permettra d’obtenir un bon émiettement, notamment en terres fortes. La bonne technique pour aussi enfouir les graines, est de ressortir quand elle existe, la déchaumeuse à socs. Ce matériel était conçu pour travailler vite et en grande largeur à une dizaine de centimètres de profondeur. Leur limite concerne leurs utilisations en planches (pour les anciennes conceptions). Cet inconvénient peut être réduit sur les parcelles de forme assez carrée en attaquant l’enfouissement en carré et au centre de la parcelle. A noter aussi, depuis quelques années, l’arrivée sur le marché de charrues-déchaumeuses réversibles très performantes pour réaliser ce type de travail (chez Kverneland, Charlier, …). Comme les charrues, elles permettent un bon enfouissement

des résidus, moins exigeantes en puissance de traction, leurs débits de chantier sont plus élevés que ceux obtenus avec les charrues classiques.

 

L'ESSENTIEL.

 

L’utilisation d’un semoir monograine permet un dosage précis et un placement régulier des graines, que ce soit sur la ligne ou en profondeur de semis. Par contre, ils n’aiment pas les conditions collantes et sont souvent contraignants à transformer en écartements réduits.

 

Le poids de 1000 grains important des graines de féveroles rend l’usage du semoir à céréales délicat et impose certaines précautions pour éviter les accidents de semis.

 

Avec les semoirs à céréales, des risques d’altération de la faculté germinative de la semence et de

détérioration des organes de distribution du semoir viennent s’ajouter à la difficulté de semer de grosses graines à la bonne profondeur.

 

Des problèmes liés à la distribution de certains semoirs à céréales peuvent conduire à des zones entièrement nues comme sur cette parcelle de féverole située dans le Santerre (photo).

 

 

Pierre Lajoux p.lajoux@arvalisinstitutduvegetal.fr

Aurélien Groult a.groult@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS — Institut du végétal

 

PERSPECTIVES AGRICOLES • N°320 • FEVRIER 2006

 

CEREALES

PRODUCTION ET PAIX SOCIALE

D. BELAID 28.09.2014

 

En Algérie, la production de céréales enregistre ces dernières années de belles progressions. La récolte 2014 a cependant douché les espoirs d'une rapide progression vers plus d'autosuffisance alimentaire. L'augmentation de la production locale de céréales restera une oeuvre de longue haleine. La consommation locale de céréales reste très importante. Dans ces conditions, comment concilier offre et demande?

(...)

 

EROSION

ALGERIE, DEVELOPPER LES BANDES ENHERBEES

D. BELAID 27.09.2014

 

L'érosion hydraulique est un mal qui ronge les terres agricoles, notamment au niveau des pentes. L'installation de « bandes enherbées » peut être un moyen de freiner le ruissellement des eaux de pluie et la pollution de l'eau. Cette méthode se développe en Europe. En France, les ingénieurs d'Arvalis la propose aux agriculteurs. Cette solution est inconnue en Algérie. Elle mériterait d'y être adaptée et développée même si de nombreux obstacles existent. A partir de l'expérience développée par des ingénieurs et agriculteurs français nous nous proposons d'examiner les conditions d'une telle stratégie dans le cas algérien. (...)

 

HAIES

 

L'AGRICULTURE ALGERIENNE A BESOIN DE HAIES.

D.BELAID 27.09.2014

 

En Europe, entre les parcelles agricoles, les haies sont chose courante. En France, le maillage constitué par les haies est estimé à 700 000 kilomètres. Ces haies donnent un caractère particulier à des régions comme dans le cas du « bocage normand ». En Algérie, les haies sont peu répandues, sauf en Mididja. Cela est regrettable dans la mesure où les haies présentent de nombreux avantages. Faut-il voir dans cette situation la présence d'un élevage ovin et caprin et le peu d'importance accordées aux haies par les décideurs agricoles?

 

HAIES EN ALGERIE UN ETAT DES LIEUX

L'une des explication à la rareté des haies à l'intérieur du pays vient, en première analyse à la présence de moutons et de chèvres. Le manque de fourrages les amène à brouter tout végétal. Que ce soit l'opuntia ou des arbustes ligneux ces végétaux constituent de choix en période de disette. Aucune plante ne peut donc se développer en absence d'une protection contre ces prédateurs.

 

DES HAIES BRISES VENTS

En Mitidja, plus qu'ailleurs en Algérie, les haies brises-vent sont très répandues. Entre parcelles d'agrumes, des casuarina sont souvent plantés. Parfois de simples palissades constituées de l'assemblage de roseaux servent de brise-vents. Dans le Sud certaines parcelles irriguées sous pivot sont parfois entourées de casuarina irrigués par goutte à goutte..

 

HAIES ET BIODIVERSITE

Les haies contribuent à la diversité végétale et animale. De nombreux insectes auxiliaires des cultures peuvent y trouver place. Depuis peu en Europe se développe l'agro-foresterie. Des arbres sont plantés en ligne dans des champs de céréales. Les mycorhizes des arbres contribueraient à la nutrition minérale des cultures. Il s'agit là de sujets à préciser selon les étages bio-climatiques et les cultures concernées. En Espagne et au Portugal, dans certaines régions, des arbres sont carrément présents au milieu de parcelles constituant des « dehesa » et permettant d'améliorer les conditions d'élevage des animaux.

A noter, que les haies peuvent cependant servir de refuges à des oiseaux occasionnant des dégâts sur les cultures.

 

DES HAIES POUR REDUIRE LE RUISSELEMENT DE L'EAU DE PLUIE

Les haies ont un immense avantage. Plantées perpendiculairement à un terrain en pente, elles constituent un obstacle au ruissellement des eaux de pluie. De ce fait, en hiver, elles permettent une meilleure infiltration de l'eau et une recharge des nappes phréatiques locales.

A ce titre, elles contribuent à réduire l'érosion. Au niveau des bassins versants, elles permettent de réduire le grave problème que constitue l'envasement des barrages.

 

DES HAIES POUR PRODUIRE DU FOURRAGE

De nombreuses espèces fourragères peuvent contribuer à un apport fourrager. C'est le cas de l'opuntia ou par exemple d'espèces d'acacia et d'atriplex. Les espèces locales méritent d'être étudiées. Des espèces étrangères peuvent également être introduites.

L'apport fourragers de telles espèces a été étudié en Tunisie.

 

Nefzaoui A., Chermiti A. Place et rôle des arbustes fourragers dans les parcours des zones arides et semi-arides de la Tunisie. In : Tisserand J.-L. (ed.), Alibés X. (ed.). Fourrages et sous-produits méditerranéens . Zaragoza : CIHEAM, 1991. p. 119-125. (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 16). Fourrages et Sous-Produits Méditerranéens, 5-6 Jul 1990, Montpellier (France). http://om.ciheam.org/om/pdf/a16/91605054.pdf

« Après une analyse des principales causes de la dégradation des parcours des régions arides et semi arides de la Tunisie, les principales données relatives à la valeur nutritive et à la productivité de quelques espèces arbustives sont présentées. Il s'agit en l'occurrence des castus inermes, des atriplex, de l'acacia et de la luzerne arborescente. Les Atriplex, essentiellement halimus et nummularia, ont une valeur énergétique (0,6 à 0,8 Unité Fourragère Lait/kg de Matière Sèche) et surtout azotée (20 à 25 pour cent de Matière Azotée Totale) intéressante. Leur utilisation doit tenir compte de leur richesse excessive en sels dans des régions où l'abreuvement devient crucial. Les cactus, pauvres en matières azotée (2 à 3,5 pour cent de la Matière Sèche) ont une valeur énergétique intéressante (glucides). Leur limite d'utilisation (moins de 50 pour cent de la ration) est due à la présence de mucilages et à une grande quantité de potassium qui leur confèrent un pouvoir laxatif. Des mélanges de cactus, d'atriplex et d'acacia ou de paille permettent d'assurer des performances honorables. L'Acacia cyanophylla, avec un taux d'azote de 14 à 15 pour cent de la Matière Sèche et une valeur énergétique de 0,5 à 0,7 Unité Fourragère lait/kg de Matière Sèche serait équivalent aux fourrages classiques produits au sud de la méditerranée. La production de ces arbustes varie dans une grande mesure en fonction des zones d'installation, de la densité de plantation et du mode d'exploitation ».

 

DES HAIES POUR FOURNIR DE L'OMBRE AUX ANIMAUX

L'introduction de l'élevage bovin dans le grand Sud algérien a été l'occasion de travaux sur le comportement de vaches laitières exposées à de fortes chaleurs. Il en ressort que celles-ci perdent tout appétit ce qui se traduit par une baisse importante de la production de lait. Il existe peu d'études sur l'effet de la chaleur sur les performances des ovins. Cependant l'observation d'animaux pâturant des chaumes en été et lors des heures les plus chaudes de la journées montre des animaux en hébétés. Ils restent debout en groupe, immobiles, la tête penchée recherchant l'ombre apportée par leurs voisins. On peut raisonnement penser que la présence de haies, voire de bosquets, constitueraient des abris lors des heures les plus chaudes de la journée.

 

DES HAIES POUR PRODUIRE DU BRF

En grande cultures, les haies produisent des rameaux qui peuvent être récoltés et broyés. Les copeaux obtenus peuvent être compostés. En quelques mois, ils constituent un amendement organique de choix d'autant plus que pailles et fumier font l'objet d'une vive concurrence. Les pailles servent de fourrages, quant au fumier, il est très demandé en maraichage.

 

MECANISER LA PLANTATION DES HAIES

Planter des haies est un acte individuel. Afin d'assurer leur développement contre la dent des ovins et caprins, c'est à l'agriculteur de les planter. Nul organisme agricole ne doit se substituer à l'agriculteur. Cette démarche volontaire n'est cependant pas contraire à la nécessité de trouver les moyens de mécaniser la plantation de haies. Comme cela se fait pour la plantation d'oliviers en très haute densité, on peut imaginer des plantations de jeunes pousses adaptées aux conditions locales. Cela nécessite une production massive de plants en pépinière.

 

LIER PLANTATION DE HAIES A L'ATTRIBUTION DES SUBVENTIONS AGRICOLES

La plantation de haies pourrait être encouragée par l'attribution de subventions aux agriculteurs. Un système de vérification de plantation doit être mis sur pied. Cela peut se faire par la présentation des factures d'une pépinière, d'une entreprise de plantation ou par des visites d'agents de contrôle sur le terrain.

En France, des associations telle « Prom'Haies » en Poitou-Charentes encouragent la plantation de haies. Ainsi Prom'Haies est une association qui « agit en faveur de la haie et de l'arbre hors-forêt ». Pour tout contact s'adresser à www.promhaies.net.

 

 

 

HAIES, LES ESPECES CANDIDATES

Pour répondre au cahier des charges d'une haie utile, les espèces doivent répondre à plusieurs critères. C'est par exemple, résister à la sécheresse mais posséder une croissance rapide, fournir de l'ombre, fournir éventuellement un fourrage d'appoint, fournir du bois et des fruits, posséder des épines afin de résister à la dents des animaux.

 

En fait c'est selon les situations des exploitations et les étages bio-climatiques que les espèces doivent être choisies. A ce titre, la plantation de haies ouvre des perspectives nouvelles aux forestiers algériens.

 

 

Pour plus d'informations:

 

Planter des haies, brise-vent, bandes boisées. Dominique Soltner. www.soltner.fr

 

 

BLE

TELECHARGEZ LE GUIDE BLE Choisir et décider – Variétés et traitements d'automne 2014/2015

Retrouvez les préconisations en blé dur et blé tendre avec le guide régional Choisir et décider - variétés et traitements d'automne, édité par ARVALIS - France.

Au sommaire : bilan de campagne, choix variétal, désherbage, protection des semences et lutte contre les ravageurs d'automne et de sortie d'hiver, fertilisation azotée.
 

Blé dur et Blé tendre

 l’intégralité du guide
Choisir et décider – Préconisations 2014/2015 – Blé dur et Blé tendre

 

 

CEREALES

DESHERBAGE CHIMIQUE, GARE AUX RESISTANCES

BELAID 26.09.2014

 

La maitrise des graminées dans les céréales à pailles est parfois problématique en Algérie. Des adventices telles la folle-avoine, le ray-grass ou le brome concurrencent nettement les cultures.

 

L'explication est à rechercher dans des situations particulières qui favorisent le salissement:

-retour fréquent du blé dur dans la rotation lié à son caractère rémunérateur rotations courtes),

-faible diversité des familles botaniques cultivées (exemple: absence des crucifères),

-récolte tardive des foins de vesce-avoine qui augmente le stock de semences de mauvaises herbes,

-développement des techniques culturales superficielles et du semis direct,

-risque d'apparition de résistances suite à l'emploi d'herbicides à base d'inhibiteurs de l'ALS dont les sulfonylurées et les imidazolinones.

 

De telles conditions engendrent une augmentation du stock semencier des parcelles. Face à cette situation, une stratégie basée sur un désherbage en sortie hiver peut devenir insuffisant.

 

Face à cette situation, des leviers agronomiques sont particulièrement efficaces: rotations variées, ensilage de la vesce-avoine.

 

La résistance du ray-grass à certains herbicides est à surveiller. En France Arvalis a étudié l'évolution des efficacités des applications d’inhibiteurs de l’ALS en sortie d’hiver sur ray-grass depuis 2002 (49 essais). Le verdict est sans appel: « les résultats d’essais montrent sans ambiguïté que les résistances aux inhibiteurs de l’ALS se généralisent ». Il apparaît en effet que si cette était en moyenne de 70% entre 2002 à 2006, elle n'était plus que de 40% entre 2007 et 2010 puis de 10% entre 2011 et 2014. Le phénomène de résistance peut s'installer très vite d'autant plus que d'autres cultures sont souvent désherbées avec les mêmes familles d'herbicides. En France et Grande-Bretagne, cette résistance est apparue également sur vulpin, folle-avoine et brome.

Après les graminées adventices, c'est au tour des dicotylédones d'être concernées. C'est le cas du coquelicot. Il n'est pas rare de voir au printemps des champs de blé colorés de rouge. Dès 2010, selon Marc Delattre, spécialiste des résistances herbicides, « il existe également en France des cas de résistance pour des matricaires aux inhibiteurs de l’ALS. Et nous avons des présomptions pour deux autres espèces de dicotylédones annuelles, le gaillet et la stellaire. »

 

En Europe, ces résistances sont facilités par des rotations de type colza, blé, orge. Celles-ci permettent au même cortège floristique de se développer. Par ailleurs, au niveau de l'exploitation, les mêmes familles d'herbicides sont utilisées sur la plupart des grandes cultures.

Dans le monde un recensement montre que 125 espèces d'adventices sont maintenant résistantes aux inhibiteurs d'ALS. Ces résistances sont exponentielles et sont apparues dès les années 90 avec le développement de ce type d'herbicides. Un spécialiste d'Arvalis n'hésite pas à affirmer que « en règle générale, les phénomènes de résistance sont constatés après 3 à 5 utilisations des inhibiteurs de l’ALS ».

PRIVILEGIER LES STRATEGIES DE LUTTE PRECOCE

 

Analysant les relation entre le coût du désherbage et son efficacité, en fonction de la période d’intervention, les ingénieurs d' ARVALIS notent dans des essais de 2011 à 2013 (30 essais sur le ray-grass et le vulpin) que des efficacités de l'orde de 80% sont obtenues avec des désherbages d'automne. Dans ce cas là, le coût est inférieur à 80 €/ha. Selon les niveau d'infestation, il est possible d'arriver à de meilleures efficacités, cependant dans ce cas là deux désherbages sont nécessaires (exemple automne puis sortie hiver). Dans ce dernier cas, la facture est en moyenne supérieure à 100€/ha.

Dans les conditions françaises les ingénieurs d'Arvalis notent que les « pertes sont d’environ 10 % pour une application de sortie d’hiver par rapport à une application d’automne efficace ». Ils proposent donc actuellement de désherber tôt afin d'essayer de limiter ce problème de résistance . Mais cela pour combien de temps?

 

Au Maroc, en dehors de tout problème de résistance, les ingénieurs de l'IAV Hassan II, notent également dès novembre 2000 de meilleurs rendements (qx/ha) pour le désherbage précoce.

 

En non-irrigué:

Désherbage précoce 56,5

Désherbage semi-précoce 52,8

Désherbage tardif 44,9

non désherbé 36,7

 

En irrigué:

Désherbage précoce 62,5

Désherbage semi-précoce 55,7

Désherbage tardif 48,6

non désherbé 35,5

(Désherbage précoce: 2-3 F à début tallage, Désherbage semi-précoce: début tallage à mi-tallage, Désherbage tardif: début montaison).

 

Selon les infestations rencontrées, il s'agit de procéder à un calcul économique. A raison de 4500 DA/qx, le désherbage chimique reste très rentable.

 

En France l'apparition de résistances obligent à des désherbages qui sont passés de 55€/ha en 2010 à 80 €/ha actuellement alors que les céréaliers anglais avec des situations où 100% des vulpins sont résistants en sont à 150 voire 180 €/ha. En Grande-Bretagne, il n'est pas rare d'observer des infestations de 500 à 1500 vulpins/m2, alors que dès 100 épis de vulpins/m2 le rendement chute de 10 qx/ha. Le poste herbicides fait dorénavant armes égales avec les fongicides.

 

DES SOLUTIONS CONTRE D'EVENTUELLES RESISTANCES

 

Peu d'études existent en Algérie sur l'apparition de ces résistances. Etant donné les rotations courtes actuellement observées, elles ne devraient pas tarder à apparaître sur les exploitations utilisant couramment des herbicides.

 

Une solution afin de réduire les adventices est d'introduire dans les rotations des cultures de printemps. Or, peu de solutions existent en Algérie. Car ces cultures de printemps: tournesol ou betterave sucrière nécessitent d'être irriguées. On ne peut donc préconiser ce type de méthodes à toutes les exploitations. Une des solutions réside donc dans l'implantation de fourrages récoltés tôt avant que les semences d'adventices ne tombent au sol. En Europe se développent des moissonneuses-batteuses équipées de ramasseur de menue pailles. Ces équipement permettent de récupérer les graines d'adventices qui ainsi peuvent être détruites au lieu de retourner au sol après le passage de la moissonneuse-batteuse. Cependant, actuellement de tels équipements sont chers.

 

La solution peut être de développer les désherbage mécanique. Il peut paraître étonnant de biner du blé. Pourtant cela se développe à l'étranger grâce à des herses étrilles et des houes rotatives (voir les vidéos postées sur le site d'Arvalis.fr). En Algérie, actuellement ces engins n'existent pas. Ils pourraient être fabriqués sur place d'autant plus qu'ils ne demandent que peu de technologie. Déjà le groupe PMAT fabrique des bineuses pour cultures à large écartement. Le climat local se prête particulièrement à ce type de désherbage. En effet, il nécessite des conditions sèches afin d'éviter que les plantules arrachées ne repoussent.

 

Ainsi, en cas de résistances avérées la solution pourrait être de combinées des solutions mixtes: chimiques et mécaniques. Le désherbage chimique d’automne, permet indéniablement un avantage incontestable.

 

ENCADRE: Des inhibiteurs de l'ALS en Algérie.

En Algérie, divers sociétés d'agro-fournitures proposent des herbicides à base d'inibilteurs de l'ALS. Ces herbicides sont très efficaces et permettent en un seul passage de lutter contre les mauvaises herbes. C'est le cas de Profert qui distribue Chevalier® de Bayer CropScience.

Il comprend 3 matières: mesosulfuron-methyl (mesomaxx) + iodosulfuron-methyl-sodium + mefenpyr-diethyl (Safener). Il fait partie de la famille des Sulfonylurées. Le mesosulfuron-methyl et l’iodosufuron-methyl-sodium sont absorbés par voie foliaire, ils sont véhiculés par systémie ascendante et descendante dans l’adventice. Ils bloquent la synthèse des acides aminés responsables de la division cellulaire dans les méristèmes des plantes en inhibant l’acétolactase synthétase (ALS).

Le mefenpyr-diethyl (Phytoprotecteur) assure une haute sélectivité sur Blé. Il agit comme un catalyseur, son action se traduit par les effets suivants: amélioration de la dégradation des deux substances actives dans la culture et réduction de l’assimilation et de la translocation de l’herbicide dans la culture. Chevalier® s’utilise du stade 3 feuilles à fin tallage de la céréale.

 

 

POMME DE TERRE

Des solutions pour limiter les pertes de poids au stockage

Comment limiter les pertes de poids au stockage liées à l'évaporation de l'humidité des pommes de terre ? Présentation des solutions avec Michel Martin, Responsable conservation et équipements en pomme de terre chez ARVALIS - Institut du végétal.


Prendre des précautions dès la récolte

La première condition pour limiter les pertes d’humidité du tubercule est de ne pas le blesser lors de l’arrachage et de le laisser « se cicatriser » les premiers jours après la récolte.

La température extérieure lors de l’arrachage des pommes de terre est également essentielle : si les pommes de terres sont trop chaudes au moment d’entrer dans le bâtiment de stockage avec de l’air beaucoup plus frais, les pertes d’humidité seront importantes. En période chaude, il convient de privilégier les heures les plus fraîches de la journée pour récolter les pommes de terre. Il faut cependant éviter de travailler à des températures inférieures à 10°C.

Maintenir un taux d’humidité de l’air suffisant

Si l’air ambiant dans le bâtiment de stockage est trop sec, les échanges d’eau depuis les tubercules vers le milieu extérieur seront importants. Il est donc essentiel de vérifier que l’humidité de l’air ventilé (= hygrométrie) est satisfaisante, c'est à dire supérieure à 90 %.

Plusieurs solutions existent pour assurer une bonne hygrométrie :
  automatiser le système de ventilation de manière à rechercher les heures les plus humides de la journée.
  recourir à « un groupe froid » de telle sorte à maximiser l’humidité de l’air ambiant du bâtiment de stockage.
  utiliser un système de brumisation. Cependant, celui-ci ne doit en aucun cas favoriser la condensation à la surface des tubercules. Les gouttelettes du brumisateur doivent être les plus fines possibles afin de maximiser la surface d’échange avec l’air ambiant et accélérer leur vaporisation. A titre d’exemple, la brumisation d’un litre d’eau sous forme de gouttelettes de 10 micromètres donne une surface d’échange équivalente à un stade de football. La brumisation ne doit être mise en marche qu'une fois la phase de séchage achevée et seulement pendant les phases d'introduction d'air froid extérieur ou de fonctionnement du groupe froid.

 

CEREALES

ALGERIE, LE SEMIS DIRECT UNE OPPORTUNITE POUR L'AGRICULTURE.

D. BELAID 30.07.2014

 

Une révolution technique se fait jour dans les campagnes. Elle reste encore discrète mais bouleverse les anciennes façons de faire. Il s'agit de la technique du non-labour avec semis direct. Au delà de l'effet au niveau de la parcelle, le semis direct transforme radicalement les exploitations. Au niveau national les conséquences peuvent être un incontestable effet sur l'augmentation des productions en conditions de déficit hydrique. Fort de ces avantages, le semis direct pourrait constituer une des priorités des décideurs au niveau du MADR, des DSA, des fermes pilote, agriculteurs leaders ou à l'OAIC comme par exemple cela l'a été avec les semences certifiées. Mais ce n'est apparemment pas ce qu'on observe sur le terrain.

 

DES OPPORTUNITES POUR LES POUVOIRS PUBLICS

En Algérie, pour les décideurs, les défis sont énormes. Dans un contexte de réduction de la rente pétrolière, de surfaces agricoles grignotées par le béton et de réduction de la pluviométrie suite au réchauffement climatique, ils doivent assurer une augmentation des productions agricoles à une population en forte croissance et aux besoins qui évoluent vers les produits laitiers. Comme si cela ne suffisait pas, il faut compter avec une émigration venant du Sahel et une évaporation des produits alimentaires subventionnés à travers des frontières poreuses.

 

Sans constituer une baguette magique, le semis direct représente un outil puissant pour réaliser les objectifs de la décennie à venir. Examinons l'intérêt de cette nouvelle technique d'implantation des cultures.

 

Concernant l'érosion et la désertification, maux insidieux qui rongent les terre agricoles, le semis direct permet une agriculture durable1.

Le semis direct permet incontestablement une amélioration de la production. Il amortit l'effet du stress hydrique les années sèches2 et améliore les rendements en année normale. Suite au faible volume de terre retourné par le semoir, les opérations de semis sont rapides. Cela présente deux avantages:

  • des semis réalisés à la date voulue (il faut savoir qu'en Algérie les semis sont tardifs et se poursuivent jusqu'en décembre ce qui constitue une hérésie),

  • plus de surfaces emblavées (donc plus de céréales semées mais donc également plus de fourrage de vesce-avoine).

Un des points fondamentaux et trop souvent occulté. Le semis direct permet une baisse des charges de mécanisation3 et donc des frais d'implantation des cultures. Cela présente plusieurs avantages:

  • pour les pouvoirs publics, en considérant les économies de mécanisation réalisées par l'agriculteur, il est possible de calculer la marge nette réalisée à l'hectare. Et puisqu'il y a économie du côté de l'agriculteur, les pouvoirs publics pourraient à l'avenir ne pas ré-évaluer la prime blé dur ou voire même la baisser en cas de baisse de la rente gazière.

  • pour les agriculteurs, l'incertitude climatique est ainsi réduite. Ils n'ont plus à investir des sommes considérables dans des opérations de labours sans savoir si l'année sera bonne et s'ils pourront récolter.

Le semis direct présente cependant un inconvénient. De par sa rapidité d'exécution, il permet à des agri-managers d'agrandir leur exploitation en reprenant les terres de leurs voisins. A terme, il y a risque de disparité sociale et d'exode rural. Cela peut cependant être combattu en dotant les unités motoculture des CCLS de semoirs pour semis direct ou en poursuivant les opérations de réduction de prix pour les agriculteurs procédant à l'achat de matériel à plusieurs.

 

Cependant, afin de profiter des avantages du semis direct, les pouvoirs publics doivent aider des investisseurs publics ou privés à produire localement de tels engins. Déjà l'ONG française FERT développe au Maroc des partenariats pour la mise au point de prototypes simples et demandant moins de force de traction. En Syrie, des experts internationaux ont mis au point un semoir robuste dont des exemplaires sont testés en Algérie. En parallèle, il s'agit de fabriquer moins de charrues. Car qui dit labour, implique nombreuses façons superficielles pour affiner le sol et donc nombreuses dépenses en carburant.

 

DES OPPORTUNITES AU NIVEAU DES EXPLOITATIONS

Au niveau des exploitations, jamais le semis direct n'aura ouvert autant d'opportunités: préservation de la fertilité des terres, rapidité d'exécution des semis automnaux et possibilités de nouvelles rotations.

 

-Préservation de la fertilité des terres.

Le semis direct préserve la matière organique du sol. Il augmente ainsi rétention en eau et capacité d'échanges cationique. La stabilité structurale étant améliorée, il y a moins d'érosion.

 

-Rapidité d'exécution des semis automnaux.

La vitesse d'exécution des chantiers de semis est multipliée par cinq. Il s'agit là d'un atout considérable pour semer les céréales à temps et augmenter les surfaces emblavées à l'automne.

 

-Possibilités de nouvelles rotations.

C'est peut être au niveau des rotations que la nouveauté est la plus grande. Auparavant, avec le semis conventionnel, il fallait travailler le sol et préparer un lit de semences. Cela avait deux inconvénients: longueur du travail et dessèchement des dix premiers centimètres du sol. Aujourd'hui, avec le semis direct, il est par exemple possible d'implanter au printemps du sorgho immédiatement une vesce-avoine ensilée. Le semis direct permet même à l'automne de semer une avoine dans une luzernière au repos.

 

Le semis direct suppose cependant une parfaite maîtrise de la flore adventice. Cela implique un niveau de technicité accru et des moyens de désherbage chimiques ou mécaniques.

 

DES OPPORTUNITES AU NIVEAU DES AGRIMANAGERS

Le semis direct représente une réelle opportunité pour les agri-managers. Nous entendons par agri-managers, des agriculteurs ouverts au progrès agricole et au travail à plusieurs. Nous l'étendrons aux cadres des fermes pilotes et exceptionnellement aux sociétés de travaux agricoles.

 

Pour un agri-manager à la tête d'une exploitation et disposant des moyens financiers pour l'achat d'un semoir pour semis direct et le tracteur pouvant le tirer, il y a possibilité de développer une activité de travaux agricoles. Après avoir emblavé ses terres, il est possible de le faire chez ses voisins.

 

Mes attention, la facilité de pouvoir emblaver des centaines d'hectares de terre a par exemple entraîné en Espagne des concentrations de terre.

 

Pour les agri-managers désirant acheter un tel matériel à plusieurs, l'optique est d'arriver à réaliser les semis à temps. En Tunisie de tels regroupements existent. Le semoir est disponible 2 jours de suite à tour de rôle chez chaque membre du petit groupe.

Pour les cadres des entreprises de travaux agricoles, disposer d'un semoir pour semis direct est un atout formidable. Cela permet de proposer à de petits exploitants d'implanter une céréale en un seul passage et donc à coût réduit. Pour les unités de motoculture des CCLS disposer de semoir pour semis direct, est l'assurance de semer un maximum d'hectares.

 

En résumé, le semis direct permet une agriculture d'opportunité, tant au niveau de la parcelle, de l'exploitation que du pays. Le développement de cette technique passe par la mise à disposition des exploitations d'un matériel spécifique et peu coûteux. Seule une fabrication locale le permet. Malheureusement, cette révolution technique n'est pas perçue à sa pleine mesure par les décideurs locaux. Seuls quelques pionniers prêchent dans le désert. Certes, aux problèmes de l'agriculture, il n'y a pas de solution magique. Cependant, le semis direct est une technique qui est en parfaite adéquation avec les spécificités du milieu semi-aride. Il serait temps d'en connaître tous les avantages.

 

1Voir nos précédents articles sur la fertilité des sols en Algérie.

2Pour s'en convaincre on consultera les travaux publié localement mais surtout la synthèse pluri-annuelle réalisée par le Pr. Rachid Mrabet (Settat Maroc) et mise en ligne avec la signature de la FAO.

3A l'achat un semoir étranger pour semis direct est trois fois plus cher qu'un semoir conventionnel. Sauf à le fabriquer localement comme l'ont fait les marocains et syriens.

 

SEMIS DIRECT

« Nos semis simplifiés et directs se font sans glyphosate »

Revue "Réussir lait" 5.09.2014 S.ROUPNEL.

(Faire du semis direct sans glyphosate, une apoproche intéressante. Remarquez aussi les différentes façons pour implanter les cultures. Une belle leçon d'agronomie qui montre qu'en Algérie, nous devons avoir une plus grande diversité d'outils de travail du sol. D. BELAID 23.09.2014).

Au Gaec de Fouesnard, dans les Côtes-d’Armor. Une longue expérience du non-labour associée à l’achat de matériel spécifique a fait évoluer les pratiques culturales sur les 115 hectares de l’exploitation.

Abonnez-vous Réagir Imprimer Envoyer

LE FLASH GRUBBER EST DOTÉ DE 19 SOCS PLATS QUI SCALPENT LE SOL à une profondeur de 1 à 2 cm, sur une largeur de 5,70 m. Cet outil a été acheté d’occasion 7 000 euros il y a trois ans. Pierre Chenu regrette que les modèles récents soient équipés de dents qui ne permettent pas un travail aussi superficiel.LE FLASH GRUBBER EST DOTÉ DE 19 SOCS PLATS QUI SCALPENT LE SOL à une profondeur de 1 à 2 cm, sur une largeur de 5,70 m. Cet outil a été acheté d’occasion 7 000 euros il y a trois ans. Pierre Chenu regrette que les modèles récents soient équipés de dents qui ne permettent pas un travail aussi superficiel. - © S. Roupnel

 

Adepte des techniques culturales sans labour depuis une vingtaine d’années, Pierre Chenu a choisi de faire l’impasse sur l’utilisation du glyphosate il y a trois ans. « J’ai arrêté le glyphosate en raison de son image négative. D’autant que mon exploitation se situe dans un bassin versant qui alimente la ville de Rennes », explique Pierre Chenu, installé avec son épouse à Yvignac-la-Tour.

 

L’éleveur a signé il y a cinq ans une MAE réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires. « Celle-ci pénalise mais n’interdit pas le recours au glyphosate », fait remarquer Pierre Chenu. Si l’on reproche aux TCS l’utilisation systématique du glyphosate, l’éleveur montre aujourd’hui que le recours à des outils spécifiques permet de se passer de traitement herbicide préalable.

Deux passages croisés pour scalper le sol

 

Le Gaec de Fouesnard s’est ainsi doté d’un flash grubber (Horsch). Cet outil à socs plats scalpe superficiellement le sol pour détruire la culture en place sans relancer trop de germination. « Je sème des mélanges de trèfles en interculture juste après la récolte du blé, avec un outil à fraise (Horsch SE). Après un pâturage ou un ensilage au printemps, j’épands généralement du lisier avant de détruire l’interculture pendant la seconde quinzaine d’avril. »

 

Deux passages croisés pour scalper puis un passage de fraise suffisent à détruire complètement la culture en place. Le maïs est ensuite semé en un seul passage avec un combiné composé d’un strip-till et d’un semoir à maïs classique quatre rangs. Pierre Chenu s’est aussi équipé d’une trémie à l’avant du tracteur pour injecter, si besoin, 50 unités d’azote derrière la dent du strip-till.

 

 

PIERRE CHENU. « Mon but est de rester économe en étant le plus autonome possible. J’ai beaucoup travaillé sur la rotation, la couverture des sols et la diversification par les intercultures. »PIERRE CHENU. « Mon but est de rester économe en étant le plus autonome possible. J’ai beaucoup travaillé sur la rotation, la couverture des sols et la diversification par les intercultures. » - © S. Roupnel

 

« J’ai longtemps semé le maïs à la volée avec la fraise mais je rencontrais des soucis de profondeur de semis. La récolte des intercultures oblige à semer le maïs tardivement. Avec l’arrivée des périodes sèches, je devais augmenter les doses de semis. J’ai acheté un semoir de semis direct Unidrill il y a six ans mais les résultats n’ont pas été concluants. Avec le combiné strip-till et semoir à maïs, je règle la profondeur au plus juste. »

 

La dose de semis a été abaissée de 120 000 à 90 000 grains par hectare. Pour Pierre Chenu, l’idéal est de ne pas semer le maïs trop tôt. « Je ne sème que lorsque je suis sûr que le maïs va pousser rapidement. »

Un travail du sol sur le rang pour le maïs

 

Le semis des trente-deux hectares de maïs s’étale généralement sur l’ensemble du mois de mai. Le sol est beaucoup moins émietté qu’en préparation conventionnelle. Le risque de battance et d’érosion s’en trouve réduit. Mais le rendement n’est pas diminué. Avec le scalpage superficiel, le sol reste dur entre les rangs. Seule une dizaine de centimètres de chaque côté du sillon est ameublie par le strip-till et permet au système racinaire de se développer facilement.

 

Le rang est bien dégagé par le chasse-débris du strip-till qui écarte les repousses. La rupture de capillarité permise par le scalpage stoppe l’évaporation de l’eau conservant ainsi la fraîcheur du sol.

 

Un désherbage à petite dose est effectué au stade 3 feuilles, environ trois semaines après la levée. Ensuite, une entreprise réalise un binage lorsque le maïs est bien développé et recouvre les rangs. La plante est alors plus haute que le genou. « Le binage affine la terre en surface et évite un deuxième désherbage qui nécessiterait le recours à une dose plus importante de produit », explique l’éleveur.

 

Le maïs est récolté pour moitié en ensilage et moitié en battage. Après la récolte du maïs, Pierre Chenu réalise un faux-semis à la fraise ou au flash grubber. « Pour le blé, en conditions sèches, il faut anticiper et scalper tôt », note Pierre Chenu. Les trente-huit hectares de blé sont semés à la fraise qui détruit l’enherbement.

LIRE la suite dans le Réussir lait n°283, page 116

 

VIGNE

PLATEFORME ESSAIS BAYERCROPS A BAGLIA.

(Un compte-rendu intéressant D. BELAID 23.09.2014).

"Le 08 septembre dernier, la commune de Baghlia - wilaya de Boumerdès - a accueilli un regroupement terrain sur notre première plateforme d’essai vigne de table. Le focus a été mis sur deux variétés largement cultivées en Algérie, à savoir : Cardinal et Sabane, conduites en système pergola de plus en plus adapté par nos viticulteurs à l’échelle nationale.

 

Stades phénologiques de la vigne, conditions environnementales, maladies et ravageurs associés, les solutions complètes offertes par BCS ainsi que le stewardship (les bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires) sont des sujets parmi d’autres présentés et débattus lors de cet évènement.

 

L’assistance composée, entre autres, de viticulteurs, d’officiels et d’ingénieurs agronomes de sociétés diverses, a été bien satisfaite que ce soit de l’aspect organisationnel ou technique de la journée. Pour ce dernier et malgré l’année marquée par les fortes attaques d’oïdium et d’insectes, la parcelle a été complètement indemne de symptômes. Un constat appuyé par le suivi rigoureux de notre programme de traitement sur vigne qui a porté ses fruits que ce soit sur les parties aériennes de la plante ou sur le sol avec l’éradication complète des adventices grâce à notre herbicide total Basta® F1". Bayer Crops DZ.

 

 

BLE DUR

ALGERIE LA PLAIE DES SEMIS TARDIFS.

D.BELAID 20.09.2014

En Algérie il est une tradition. La majorité des petites exploitations ne sèment le blé dur que quand lorsque arrivent les première pluies automnales. Explication: la terre est sèche. En outre, elle a été piétinée tout l'été par les moutons qui ont pâturé les chaumes. La charrue ne peut y pénétrer que s'il pleut.

Les semis sont donc subordonnés à l'arrivée des pluies automnales. Celles-ci sont capricieuses. Elles peuvent être abondantes, précoces et bien réparties ou au contraire n'arriver que tard en novembre. Les semis se trouvent alors décalés. Ils sont donc tardifs. Les plantes n'ont pas le temps de s'installer. Des talles se dessèchent. C'est autant d'épis en moins. Puis après les autorités parlent de sécheresse et invoquent « Allahou ghaleb » comme en 2014.

 

Il faut savoir que comme l'écrivent les ingénieurs d'Arvalis.fr « l'enracinement du blé se met en place pendant la phase de tallage, et avec une progression de 7 à 15 cm pour 100°C jour environ selon le type de sol et l'état structural de l'horizon de surface. Ainsi, la profondeur d'enracinement atteint plus de 70 cm de profondeur au stade épi 1 cm. »

 

Tout retard dans les semis représente donc un risque de sécheresse accru. Une solution est proposée par les unités motoculture des CCLS. Ces unités qui procèdent à des semis chez les agriculteurs. Elles sont en cours d'équipement de semoirs modernes conventionnels. Reste à savoir la superficie concernée. Puis reste à connaître l'état du lit de semences des parcelles agriculteurs. 'il subsiste trop de mottes, le meilleur semoir ne pourra pas rattraper les dégats. Pour semer rapidement, la meilleure solution est de passer au non-labour avec semis direct. Mais il faut pour cela disposer d'un semoir spécial semis-direct et réussir le désherbage. Non reviendrons sur cet important sujet.

 

 

 

CEREALES.

CAMPAGNE CEREALES 2013-14:

MISSION IMPOSSIBLE POUR LE DG DE L'OAIC.

D.BELAID 7.09.2014

A la mi-mai 2014, Mr Mohamed BELABDI, DG de l'OAIC, lors d'une déclaration à l'APS indiquait qu'on pouvait s'attendre à « une hausse remarquable de la production au niveau national ». Comme chacun le sait, la récolte nationale de céréales a été bien en deçà des 60 millions de quintaux espérés. Retour sur ce qui s'apparente à un loupé. (...)

 

CEREALES

SEPTEMBRE: QUELLES PRIORITES?

 

Pour nombre d'exploitations la campagne écoulée a été rude. La sécheresse printanière a réduit les rendements des cultures en sec. L'incertitude est à nouveau là alors qu'il s'agit de renouveler de lourds investissements en labour, engrais et semences avec à nouveau un risque de sécheresse et donc de non retour sur le capital investi. (...)

 

PORTRAITS

Rajaâ Benkirane, fondatrice et gérante d’Ecofertil

(Un portrait d'une chef d'entreprise marocaine qui développe le recyclage des déchets organiques urbains pour en faire du compost agricole. D. BELAID 21.09.2014).

www.ecofertilmaroc.com

Le travail associatif, notamment au sein d’«Espace point de départ», a révélé ses talents de femme d’affaires. Avec une licence en droit, elle a travaillé pendant 20 ans dans l’assurance avant de se mettre à son compte. De 12 000 tonnes, l’entreprise compte porter sa production à 30 000 tonnes. (...)

Rajaa Benkirane Ecofertil

 

MACHINISME

CES NOUVEAUX ENGINS DONT A BESOIN L'AGRICULTURE ALGERIENNE

D.BELAID 19.09.2014

 

La majorité des surfaces agricoles algériennes se situent dans un environnemental hostile caractérisé par:

-déficit hydrique,

-sol à pH élevé,

-sol pauvre en matière organique et CEC,

-faible degré hygrométrique et vent.

 

Ces conditions handicapent fortement les rendements. C'est particulièrement le cas concernant la fertilisation des cultures. Face à cette situation, l'agriculteur doit disposer d'engins permettant de réduire l'hostilité du milieu. Ces engins doivent être importés ou mieux, être fabriqués sur place. Des adaptations spécifiques sont alors possibles sur les prototypes. Or, il semble que ce ne soit pas actuellement une préoccupation de l'industrie locale. Pourtant, il y a là un potentiel dans la mesure où la quasi des terres agricoles sont confrontées à de réelles difficultés. Une telle situation est grave car l'usage actuel de certains engrais revient à réduire leur efficacité voire à l'annuler presque entièrement.

 

LES PROBLEMES POSES PAR LES ENGRAIS

Les engrais phosphatés et notamment le superphoshate 46% présente l'inconvénient d'être rapidement insolubilisé dans le sol.

Quant à l'urée son utilisation nécessite une incorporation au sol afin de réduire la volatilisation de l'ammoniac. Cette incorporation doit avoir lieu si possible avant semis des céréales. Cela est plus difficile à pratiquer lors d'un apport en couverture sur céréales, maïs ou pomme de terre.

 

LES SOLUTIONS A METTRE EN OEUVRE

Afin d'arriver à une efficacité de 100% des engrais, il est nécessaire de localiser les engrais. C'est à dire de les apporter au plus près des plantes.

 

Une des solutions les plus simples avec le super-phosphate est de mélanger cet engrais avec les semences de céréales dans le semoir. Des travaux bulgares montrent tout l'intérêt de cette pratique. Les semences ne doivent cependant pas rester au contact de l'engrais en cas d'arrêt du chantier d'épandage.

Si cela est possible avec le super phosphate 46%, cela n'est pas le cas avec les autres engrais. Notamment l'urée. Des expérimentations sont nécessaires.

 

L'idéal est d'arriver à positionner les engrais, et notamment l'urée, à 5 centimètres de la semence afin de laisser les radicelles se développer sans que cela nuise à leur développement. Cela implique un matériel particulier: un semoir couplé à une trémie d'épandeur d'engrais. Ce matériel est pratiquement inexistant en Algérie. On peut penser qu'un bon artisan pourrait ré-adapter du matériel déjà existant sur place. Quant à PMAT, ce groupe a les capacité de réaliser de tels engins. Il faut encore qu'il y ait une demande du terrain. A l'étranger les constructeurs rivalisent d'imagination. Certains ont choisit des dispositifs qui mettent l'engrais dans le sol au dessous, au dessus ou à côté des semences.

 

Concernant l'urée, un autre problème se pose: celui des apports en végétation, alors que la culture est déjà en place. C'est le cas des céréales à paille, du maïs ou des pommes de terre.

 

L'utilisation de l'urée au printemps pose des problèmes de volatilisation. La température, le pH élevé des sols et le vent provoquent des pertes considérables d'ammoniac. L'idéal serait d'enfouir les granulés. Pour cela, il s'agit de disposer d'épandeurs munis de dents ou de disques capables d'enfouir l'engrais dans le rang. Dans les cultures à large écartement comme le maïs, cela ne pose pas de problème. La question se pose par contre dans le cas du blé.

On pourrait imaginer cependant des appareils spécifiques qui malgré le faible écartement permettraient un tel enfouissement.

 

 

Hors utilisation des engrais, l'industrie locale fabrique du matériel spécifique. C'est le cas du matériel d'irrigation. La société Anabib fabrique notamment des enrouleurs et des kits d'aspersion. Mais le chemin est long afin de satisfaire la demande locale. Il manque ainsi des semoirs pour semis direct, des herses étrilles et des houes rotatives pour le désherbage mécanique. Il est à espérer que d'ingénieux investisseurs se lanceront dans ces créneaux porteurs. La balle est aussi dans le camp des agriculteurs. A l'étranger, pas mal d'innovations viennent d'agriculteurs qui ont progressivement transformé leur matériel.

 

CEREALES

Céréales importées par l’Algérie : Un organisme français pour le contrôle et la certification

Revenu Agricole. 10 septembre 2014 Mohamed NAILI

 

L’office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) vient d’attribuer pour la troisième fois consécutive le marché de certification et d’agréage des céréales importées par l’Algérie à l’organisme français Control Union Inspections France (CUIF).

 

Depuis l’instauration en 2010 par le ministère algérien de l’agriculture de nouvelles règles sur le contrôle de la qualité des céréales achetées à l’étranger obligeant l’OAIC à engager un organisme de certification, le marché est attribué au CUIF pour une durée de deux ans.

 

Cette attribution a été renouvelée à l’organisme français en 2012 avant sa reconduction en août 2014 pour les deux prochaines années. Tel que précisé auprès de l’OAIC, organisme public chargé de l’approvisionnement et la régulation du marché céréalier, le CUIF a obtenu le marché suite à sa soumission à l’appel d’offre international lancé en avril dernier. « A l’ouverture des plis, l’offre du CUIF s’est avérée concluante ».

 

Avec ce nouvel accord, Control Union Inspections France se chargera jusqu’à 2016 de contrôle, la surveillance et l’agréage de toutes les céréales et légumes secs à l’embarquement sur les ports étrangers à destination d’Algérie.

De la fiabilité des contrôles effectués par le CUIF

 

Toutefois, cette année, le renouvellement de l’accord de partenariat entre l’OAIC et le CUIF intervient dans un contexte marqué par des divergences de vues entre Alger et Paris sur la qualité des céréales importées de France.

 

En Août dernier, l’OAIC a rappelé à ses fournisseurs étrangers son rejet des céréales dites d’origine mixte. Cette mise en garde intervient après l’annonce de la démarche prônée en France et qui consiste à importer des céréales et les mélanger à la production locale dont la qualité des récoltes de cette année ne semble pas répondre aux critères requis à l’exportation.

 

En conséquence, certaines parties en Algérie s’interrogent d’ores et déjà sur la fiabilité des contrôles et certifications qu’effectuera le CUIF sur les céréales qui seront importées de France.

 

Sur ce point, l’OAIC a rassuré les transformateurs de céréales et les consommateurs sur l’honnêteté du CUIF et l’efficacité des opérations de certification qu’il effectue depuis 2010 sur les céréales importées par l’Algérie.

 

L’Algérie est le principal importateur des céréales françaises hors Europe avec une moyenne de 5 millions de tonnes/an.

 

Mohamed Naïli

 

 

POUVOIR D'ACHAT

LA FLAMBEE DES PRIX ANEANTIT LE POUVOIR D’ACHAT DES ALGERIENS

Les Algériens ne savent plus où donner de la tête. Leur porte monnaie est soumis à rude épreuve; après les frais engendrés par l’achat des fournitures scolaires pour la rentrée des classes voilà que la flambée des prix des fruits et légumes vient encore gâter les choses.En fait, les citoyens n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

 

Echorouk a fait un tour dans les marchés et a vécu avec les gens leur mal être face à cette situation qui les oblige à revenir à la maison le couffin vide.

 

Un sentiment de colère de ras le bol anime les gens dés qu’ils mettent les pieds dans le marché. Ils sont carrément outrés par l’indécence des prix. Le prix de l’indétrônable pomme de terre varie entre 60 et 65 DA, l’oignon à 50 DA et bien que l’on soit en été ou la tomate est produit en grandes quantités induisant ainsi des prix bas, on la trouve sur les étals à 80DA le kilo. La carotte et la courgette à 70 DA, les haricots à écosser à 300DA et les haricots verts à 170 DA.

 

Un des vendeurs nous a affirmé que tout se passe au marché de gros …les maraichers cèdent leurs marchandises à des prix bas mais les grossistes s’arrangent toujours pour faire flamber les prix. Notre interlocuteur nous a expliqué qu’il a eu du mal à acheter la pomme de terre au marché de gros et il n’a pu l’acquérir qu’au prix de 53 DA le kilo acculant l’absence de toute surveillance de la part du ministère du commerce.

 

El hadja Fatma nous a montré son couffin à moitié vide, nous disant qu’elle a payé 500 DA pour de la pomme de terre, des tomates et de l’oignon. Quant aux fruits, elle ne les a pas acheté depuis le mois de ramadhan; les pommes locales son cédées à 160 DA, les nectarines à 280 DA et c’est vraiment trop cher .El hadj Ali pour sa part, nous a affirmé qu’il allait se contenter des légumes secs et des pates jusqu’à ce que les prix baissent.

 

Le porte parole de l’union nationale des commerçants et artisans, El hadj Tahar Boulenouar a expliqué ,dans une déclaration à Echorouk, que les prix de certains légumes connaissent une hausse ;à l’instar de la pomme de terre qui est le légume préféré des Algériens qui en consomment plus de100 milles tonnes tous les dix jours alors que la production annuelle ne dépasse pas les 4millions de tonnes .Ajoutant que 25 à 30ù% de la production de la pomme de terre est jetée à la poubelle car elle est avariée par le manque de chambres froides et l’utilisation de méthodes inappropriées lors de la récolte .

 

Selon Boulenouar ,le prix des fruits et légumes connaissent cette flambée car il y a un manque flagrant de marchés de proximité ce qui ne fait qu’augmenter la marge entre le prix de gros et le prix de détail ajoutant que l’Algérie a un déficit de 30% en matière de production de fruits . …Et pour palier tous ces problème Boulenouar met l’accent sur l’augmentation de la production, la subvention et l’accompagnement des agriculteurs ainsi que l’utilisation appropriée des chambres froides et la création d’un nombre suffisant de marchés de détail. Source Echorouk

COMMENTAIRES: il nous semblent qu'agriculteurs et consommateurs doivent développer des AMAP. C'est à dire prendre un abonnement pour un couffin de légumes chaque semaine livrable en un point prévis. Ainsi, chacun y trouve son compte. Bien sûr cela nécessite un minimum d'organisation. Mais c'est un très bon moyen pour éviter les spéculateurs. D. BELAID 16.09.2014).

 

BLE

REPORTAGE, APRES L'ETE POURRI, LES LABOS TRIENT LES BLES JOUR ET NUIT

09/09/2014 | Afp

 

Travail en trois-huit, équipes quadruplées, tubes à essai commandés par dizaines : pour trier les blés de l'été, abîmés par les intempéries, le laboratoire de la coopérative Axéréal à Blois a adopté un dispositif exceptionnel.

 

Grains de blé

Les demandes d'analyses ont explosé à Blois : 15.000 échantillons sont passés entre les mains des laborantins en août, contre seulement 500 l'an dernier. (©Terre-net Média)« Tout le mois d'août, on a travaillé du dimanche soir 22h, au samedi soir 22h », résume Evelyne Rheny, directrice du pôle agricole des laboratoires Galys, filiale d'Axéréal, l'une des plus grosses coopératives françaises. « Courant juillet, on s'est aperçu qu'il faudrait une gestion de crise, avec une demande très importante des clients. C'est une année exceptionnelle », renchérit David Hubert, directeur des laboratoires.

 

La pluie et le froid de l'été ont fait germer sur pied une partie de la moisson française. Conséquence : certains blés ne pourront pas être transformés en pain, car leur teneur en amidon a diminué. Mais impossible de trier les grains à l'œil nu. Le seul test fiable est celui dit du « temps de chute de Hagberg », qui mesure la qualité boulangère du blé.

 

Cette année, les demandes d'analyses ont explosé à Blois : 15.000 échantillons sont passés entre les mains des laborantins en août, contre seulement 500 l'an dernier. Car l'enjeu financier est de taille : un blé utilisable en boulangerie est payé bien plus cher à l'agriculteur qu'un blé moins riche en amidon, uniquement utilisé pour nourrir le bétail.

 

Orienter le blé dans les silos

Cette année, où le blé meunier est plus rare, « on peut avoir des différences de rémunération de 25 à 40 euros la tonne. Cela représente des dizaines ou des centaines de millions d'euros pour la "ferme France" », souligne Jean-François Loiseau, président d'Axéréal.

 

Pour répondre à la demande des agriculteurs et des coopératives, Galys a donc embauché en août quinze intérimaires, pour aider les cinq employés permanents à faire tourner le laboratoire 24h/24.

 

Les échantillons de blé, de 250 g à un kilo envoyés dans des sacs plastiques étiquetés, sont réceptionnés dans un mobil-home accolé au bâtiment, car « il n'y avait pas assez de place à l'intérieur », explique Evelyne Rheny. Les grains sont ensuite broyés en farine, puis mélangés à de l'eau distillée dans un tube à essai et passés au bain-marie. Cinq appareils ont dû être installés au lieu des deux habituels. Une tige est plongée dans le tube. Les laborantins chronomètrent, en secondes, le temps qu'elle met à descendre dans le mélange farine-eau : le fameux « temps de chute » de Hagberg, qui permet de mesurer l'activité enzymatique, qui dégrade l'amidon. Si elle est très forte, le mélange est plus liquide car il y a moins d'amidon. La tige descend donc plus vite. Le temps idéal est de 220-250 secondes. En-dessous, le blé est difficile à utiliser en boulangerie. « Il reste sain, mais la pâte est très molle et collante, difficile à manipuler avec les machines actuelles », constate Marc Beuzet, responsable céréales.

 

En ce début septembre, le rythme se calme un peu. « On est moins dans l'urgence comme en août, où il fallait avoir des résultats très rapides pour orienter le blé dans les silos », explique David Hubert. L'activité devrait toutefois rester très importante jusqu'au printemps prochain, prévoit-il. 500 échantillons devraient encore être analysés cette semaine, soit le volume d'une seule année « normale ».

Sources: Terre-net.

 

POMME DE TERRE.

REDUIRE LES RISQUES DE NOIRCISSEMENT INTERNE

Nous entamons le suivi des cultures de pomme de terre. Il apparait que c'est une culture stratégique. Nous recommandons vivement le site Arvalis.fr. On peut se demander pourquoi les sites institutionnels DZ sont si peu fournis en la matière. Nous vous proposons des extraits d'un article de Mr Jean-Michel Gravoueille d'Arvalis.fr en espérant que des relations de partenariat s'instaurent entre différents organismes).

 

Lorsqu’ils sont riches en matière sèche comme cette année, les tubercules de pomme de terre sont plus sensibles au développement du noircissement interne. Différentes mesures préventives limitent les risques d’apparition de ce désordre physiologique: le maintien des réserves potassiques du sol à un niveau élevé, la réduction de la déshydratation des tubercules au cours du stockage, des manipulations douces à une température suffisamment élevée…

(...)

 

ENGRAIS

NPK: Localiser l’engrais pour optimiser son absorption par les cultures

(Des extraits d'un article de Jean-Pierre Cohan, Christine Le Souder relatif à la localisation des engrais. Etant données les particularité des conditions pédo-climatiques locales, cette approche est fondamentale. Nous ne manquerons pas de donner plus d'infos. Il est déja possible de bricoler des semoirs afin de leur adjoindre des trémies pour engrais. Il y a un gros enjeu économique. Rappelons aussi que les boues de station d'épuration sont riches en éléments fettilisants. Il ne faut pas que compter sur les engrais. D. BELAID 16.09.2014).

 

Enfouir l’engrais à proximité de la graine au moment du semis facilite la mise à disposition auprès de la plante des éléments minéraux peu mobiles comme le phosphore. Cette technique de fertilisation permet également de réduire les pertes par volatilisation de l’azote ammoniacal. Mais opter pour un tel choix se raisonne : il faut investir et des risques de phytotoxicité existent.

 

Tendance haussière des prix, incertitudes sur la pérennité des ressources minières pour certains éléments et transferts potentiels dans l’environnement imposent plus que jamais d’optimiser l’efficacité des apports d’engrais. Il s’agit de maintenir la productivité des systèmes de cultures en utilisant moins d’intrants de synthèse. Parmi la panoplie de techniques disponibles pour y parvenir : la localisation des engrais au semis, qui consiste à enfouir le fertilisant à proximité de la graine. Elle permet notamment de favoriser la mise à disposition de l’engrais auprès des jeunes plantules.

 

Des éléments minéraux

plus ou moins mobiles

 

Pourquoi ? Pour être absorbés par les plantes, les éléments minéraux contenus dans les engrais doivent être dissous. Or ceux-ci se déplacent plus ou moins facilement dans la solution du sol en fonction de leurs propriétés chimiques (figure 1). Le moins mobile de ces éléments est l’ion phosphate, qui se meut essentiellement par diffusion le long des gradients de concentration de la solution du sol vers les racines. S’il ne se trouve pas à proximité de ces dernières, il est donc difficile pour la plante de l’absorber.

A contrario, l’ion nitrate doit plutôt sa mobilité à des mouvements de convection dans le flux d’eau généré par la transpiration de la plante via l’absorption racinaire. Il se déplace donc sur de plus longues distances, ce qui permet à la culture d’y avoir accès plus facilement.

 

Mettre à disposition le P et

le K au plus près des racines

 

La fertilisation localisée n’a donc pas le même intérêt selon le type d’apport d’engrais effectué. Dans le cas des apports PK, la localisation assure une mise en contact plus rapide du système racinaire avec les éléments mis à disposition. Ce qui constitue un « plus » pour deux raisons : d’une part, ces éléments sont parmi les moins mobiles dans la solution du sol, d’autre part, les besoins des cultures en éléments PK se manifestent surtout à des stades de développement précoces, alors que le système racinaire n’est pas encore bien développé. Et il est bien entendu indispensable d’adapter la dose aux besoins de la culture, ce qui implique de tenir compte de sa classe d’exigence et des teneurs à l’analyse de sol. Enfin, la valorisation de la localisation PK peut aussi dépendre d’autres caractéristiques culturales (largeur d’inter-rang, forme du système racinaire…).

 

Eviter les pertes d’azote

 

En ce qui concerne l’azote, l’utilisation de la localisation présente surtout l’intérêt d’éviter les phénomènes de pertes grâce à l’enfouissement. En cas d’absorption retardée, du fait d’un manque de pluie par exemple, l’engrais apporté en surface est susceptible de subir des pertes par volatilisation ammoniacale ou par organisation dans la matière organique du sol. L’enfouir permet

de soustraire l’azote minéral à une partie des pertes potentielles, en priorité les pertes gazeuses. La localisation d’engrais azoté serait donc d’autant plus intéressante que les conditions d’absorption en surface sont mauvaises. À l’inverse des apports P et K, l’intérêt de la technique ne se situe donc pas essentiellement dans la mise à disposition aux racines de l’azote minéral dans la solution du sol. Ce phénomène est un facteur moins limitant étant donné la mobilité importante des ions nitrate et ammonium.

 

La technique d’application

primordiale

 

Si la localisation de l’engrais présente en théorie un certain nombre d’intérêts, attention tout de même: le contact direct des granules avec les racines émergentes peut engendrer des phénomènes de toxicité préjudiciable aux nombres de plantes levées et, in fine, à la production. Une attention toute particulière doit donc être apportée au mode de localisation testé et à ses conséquences (voir article

suivant).

 

Toutes les grandes cultures

concernées en PK

 

S’agissant de la fertilisation PK, toutes les grandes cultures sont a priori concernées par une localisation au semis. La pertinence de la technique est d’autant plus grande que la culture est exigeante concernant ces éléments et que les teneurs à l’analyse de sol sont basses. Concernant l’azote, les cultures à considérer en priorité sont celles ayant besoin d’apport d’engrais en début de cycle, alors que les phénomènes de pertes peuvent être importants. Il s’agit des cultures implantées de la fin de l’hiver au printemps, comme l’orge de printemps, le maïs ou la pomme de terre.

 

 

Tout dépend du

type de semoir

 

Evaluer si une technique de localisation d’engrais est pertinente d’un point de vue technico-économique revient à déterminer si son utilisation permet une économie de dose d’engrais et/ou une

augmentation de la production par rapport à une stratégie d’apport en surface. L’éventuel bénéfice doit alors être mis en regard avec l’investissement supplémentaire que représente le système de localisation sur le semoir. Pour cette raison, et aussi parce que le mode de positionnement de la graine est un critère primordial à considérer (éventuelle toxicité par contact des jeunes racines avec les granules d’engrais), les résultats sont souvent spécifiques du semoir considéré. Ils sont extrapolables… avec précaution.

 

Intérêt plutôt

limité avec

les oligo-éléments

 

Les corrections des carences en oligo-éléments sur maïs et céréales à pailles se raisonnent à l’aide d’une combinaison d’indicateurs incluant l’observation des symptômes associée à des analyses de sols et/ou à des analyses de plantes. Comparativement aux éléments majeurs que sont l’azote, le potassium et le phosphore, la fréquence des problèmes rencontrés est faible. Lorsqu’ils surviennent, des solutions de correction avec des apports en surface permettent en général de les résoudre. Le gain technico-économique lié à la localisation des oligo-éléments au semis semble donc peu probable dans de nombreuses situations agronomiques.

 

L'ESSENTIEL

-La localisation d’engrais azoté serait donc d’autant plus intéressante que les conditions d’absorption en surface sont mauvaises.

-Enfouir l’azote au moment du semis peut être pertinent pour les cultures recevant des apports en début de cycle comme la pomme de terre.

 

Jean-Pierre Cohan jp.cohan@arvalisinstitutduvegetal.fr

Christine Le Souder c.lesouder@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS-Institut du végétal

 

 

 

POMME DE TERRE

FERTILISATION DE LA POMMME DE TERRE: L'AZOTE AU PLUS JUSTE.

 

(Dans un article de Perspectives Agricoles, Yanne Boloh aborde la fertilisation de la PdT. Celle-ci est totalement revisitée. Nous espérons que cet article pourra inspirer des cadres et agriculteurs algériens. D.BELAID 14.09.2014).

 

Le calcul de la fertilisation azotée d’une culture donnée de pomme de terre passe par la méthode du bilan. Ensuite, l’effet climatique restant primordial dans la minéralisation de l’azote du sol, les outils de diagnostic en cours de végétation complètent le calcul prévisionnel de la dose totale. Un apport complémentaire n’est déclenché que si une carence s’installe.

 

L'ajustement de la fertilisation azotée aux besoins de la pomme de terre vise à répondre tant aux impératifs de la productivité qu’à ceux de l’environnement. Le calcul de la dose totale à apporter à une culture de pomme de terre repose sur la méthode du bilan de l’azote minéral du sol. (...)

 

CEREALES

PRODUCTION NATIONALE DE CEREALES: NOURI ANNONCE UN BAISSE DE 30%

 

D. BELAID 13.09.2014

Selon les propos de Mr le Ministre de l'Agriculture rapportés par Econews « La production céréalière pour 2014 enregistre une baisse de 30% par apport à l’année 2013. La production s’est établie à 34 millions de quintaux, contre prés de 51 millions de quintaux durant la saison précédente ».

 

Les conditions météorologiques peu favorables durant cette saison sont à l’origine de ce repli, selon le ministre de l’Agriculture et du développement rural: « Les conditions météorologiques n’étaient pas favorables pour une bonne récolte », a-t-il expliqué.

 

ALGERIE, L'IMPASSE SUR LE SEMIS DIRECT.

Nous ne sommes pas entièrement d'accord avec l'analyse de Mr Le Ministre. Certes, la pluviométrie n'a pas été favorable. Mais il existe des techniques pour réduire les effets de la sécheresse. L'OAIC a commencé à développer l'irrigation d'appoint.
Mais quid du semis direct? Comment se fait-il que Mr le Ministre ne sache pas tout ce que cela peut apporter en situation de déficit hydrique? Les conseillers de Mr le Ministre ne lui auraient-ils pas dit tout ce qu'on peut attendre de cette technique?

Il faut voir les travaux du Pr Rachid M'Rabet diplômé des meilleures universités amricaines. Depuis plus de 10 ans, il développe cette technique à Settat, une région marocaine où il ne pleut pas beaucoup. Malgré le manque de précipitations, il obtient des résultats corrects. Chacun peut consulter ses travaux en ligne sur internet.
Alors pourquoi ne développons nous pas cette technique.

Une poignée de cadres de l'ITGC, des fermes pilotes ainsi que des agriculteurs tentent de la faire connaître. Il faut les encourager.

 

La sécheresse n'explique pas tout. Il y a aussi les techniques mises en avant par les hommes. Alors que les pouvoirs publics soutiennent de façon extraordinaire la production céréalière il est du devoir de tout membre de la filière céréale de se battre afin de mettre en avant les techniques les plus adaptées à la céréaliculture en milieu semi-aride.
Revisitons le dry-farming!

 

AZOTE

ENGRAIS AZOTES SUR BLE.

DE NOUVELLES FORMES SOLIDES AU BANC D’ESSAI

Sources: Jean-Pierre Cohan jp.cohan@arvalisinstitutduvegetal.fr

 

(J-P COHAN analyse l'efficacité de différentes formes d'urée afin de réduire les pertes par volatilisation. Ces inovations sont intéressantes. Elles sont notamment développées par Timac Agro qui est présent en Algérie. Il nous semble que des étudiants devraient choisir des mémoires de fin d'études sur ce thème afin de juger de l'efficacité de telles formes dans les conditions algériennes, très propices à la volatilisation. D. BELAID 13.09.2014).

(...) Les différences d’efficacités entre engrais azotés viennent principalement de leur plus ou moins grande sensibilité aux phénomènes de pertes auxquels est soumis l’azote dans le sol. Parmi les formulations « classiques », l’ammonitrate reste la référence car c’est la moins touchée par ces phénomènes. Pour réduire la sensibilité des autres engrais azotés, les industriels de la fertilisation proposent de nouvelles formulations comprenant un additif. Celui-ci agit souvent sur la vitesse de mise à disposition des éléments minéraux de l’engrais dans le sol. (...)

 

PHYTOS

TRAITEMENT DES SEMENCES, DES NOUVEAUTES

D.BELAID 12.09.2014

Le domaine du traitement de semence est un secteur en pleine évolution. Nathalie ROBIN d'Arvalis note certaines avancées qui peuvent être intéressantes dans le cas algérien. Nous voudrions attirer l'attention sur deux exemples où un traitement de semences permet même d'éviter ou de retarder les traitements en culture. Cela peut être intéressant dans le cas des exploitations sous équipées.

 

Ainsi le fluxapyroxad est si puissant qu'il pourrait permettre d'envisager la suppression du premier traitement fongicides (T1).

 

Le fluxapyroxad dans les starting-blocks.

« La récente homologation de Vibrance Gold constitue probablement le prélude à une arrivée plus massive de fongicides SDHI dans les années à venir. BASF attend pour fin 2012 l’homologation d’une spécialité TS à base de fluxapyroxad, substance active commercialisée depuis cette année en produit foliaire sous le nom de Xémium. Sur orge, ce nouveau SDHI serait actif vis-à-vis de différents pathogènes de la semence mais aussi vis-à-vis de maladies foliaires (helminthosporiose, rhynchosporiose...). Il pourrait ainsi permettre la suppression du T1. Au-delà de la lutte fongicide à proprement parler, des effets physiologiques sont également soupçonnés* ».

 

 

Protection contre la jaunisse nanisante.

L'INPV et différents spécialistes algériens mettent en garde contre la jaunisse nanisante sur orge.
Cette maladie à virus transmise par les pucerons peut être handicapante pour le rendement. Il serait intéressant qu'un observatoire (à l'INPV par exemple) se basant sur des correspondants locaux puisse établir la carte des wilayas les plus atteintes. Cela reste à faire d'autant plus que les dégâts causés par la maladie sont variables selon les années.

 

Quelle méthode utiliser? Les pulvérisations sur culture contre les pucerons vecteurs du virus sont intéressantes. Encore faut-il disposer d'un pulvérisateur. Est-ce le cas chez les petites exploitations de 20 hectares? Encore faut-il avoir le temps d'intervenir. Beaucoup de grandes exploitations sont dotées d'anciens pulvérisateurs à la largeur insuffisante.

 

Une solution peut-être le traitement de semence. Nathalie Robin d'ARVALIS-Institut du végétal en parle dans l'extrait d'article ci dessous. Il serait intéressant de faire le point concernant l'Algérie. Peut-on utiliser des insecticides semences tels le Gaucho? Quel risque y aurait-il pour les abeilles? Il faut savoir qu'en France c'est surtout les semences de maïs qui ont posé des problèmes aux apiculteurs.

L'avis d'un spécialiste algérien de la question serait le bienvenu. Nous ne manquerons pas de suivre ce sujet. Il est passionnant. Comme l'OAIC le dit, à travers sa direction, des semences traités sont un des moyens de faire rentrer le progrès dans les exploitations. Nous devons envisager toute la gamme de la protection possible dans le cas des parcelles non traitées en végétation. La protection des semences s'avère ainsi une voie intéressante.

 

« Les traitements de semences insecticides permettent de protéger les cultures contre certains dégâts de ravageurs, et notamment ceux provoqués par les pucerons et cicadelles. Ces ravageurs, qui viennent coloniser les jeunes semis, peuvent causer de graves préjudices lors de leurs piqûres alimentaires en transmettant le virus de la jaunisse nanisante de l’orge (pucerons) ou celui de la maladie des pieds chétifs (cicadelles). Les attaques sont très variables d’une année sur l’autre dans leur fréquence, leur intensité et leur répartition géographique (figure 1). Le traitement des semences avec un insecticide systémique à base de néonicotinoïde (action par ingestion) permet une protection efficace contre ces viroses peu prévisibles. Cette protection repose aujourd’hui sur une seule substance active, l’imidaclopride. Elle est présente dans la spécialité Gaucho 350, autorisée à ce jour, sur blé, seigle, triticale, orge et avoine (tableau 2). Le contrôle de ces ravageurs est également envisageable avec un traitement foliaire, à base de pyréthrinoïdes. Son efficacité est fortement dépendante de son bon positionnement.

Rappelons que les semis les plus précoces sont habituellement plus exposés au risque de viroses et nécessitent une surveillance accrue. Attention également à la présence de repousses de céréales, à l’interculture ou dans la parcelle et son environnement proche : ce sont des plantes relais qui peuvent constituer de véritables réservoirs à virus* ».

(*) Nathalie Robin 2011 ARVALIS-Institut du végétal n.robin@arvalisinstitutduvegetal.fr CEREALES A PAILLES: ASSOCIER LES TRAITEMENTS DE SEMENCES SELON LES BESOINS PERSPECTIVES AGRICOLES - N°380 - JUILLET-AOÛT 2011

 

CEREALES

Affectée par la sécheresse, la récolte algérienne de céréales chute de 30%

APS 11.09.2014

La production céréalière de la campagne 2013/2014 s’est établie à 34 millions de quintaux, en baisse de 30% par rapport à la saison précédente, a confirmé jeudi le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri.

 

"Cette année, nous avons eu à enregistrer une production de 34 millions de quintaux toutes céréales confondues", a déclaré le ministre à la presse, en marge d’une séance de questions orales au Conseil de la Nation. La production de la campagne 2013/2014 est ainsi inférieure de 30% à celle de la saison précédente qui s'était établie à 49,1 millions de quintaux.

 

Cette baisse est due essentiellement, d’après le ministre, aux conditions climatiques caractérisées par un manque de pluviométrie.

 

Dépendante des conditions climatiques, la production céréalière ne cesse de reculer depuis les rendements records enregistrés lors de la campagne 2008/2009, avec 61,2 millions de quintaux. En 2009/2010, la production a chuté à 45 millions de quintaux puis à 42,45 millions qx en 2010/11 avant de remonter à 51,2 millions qx en 2011/12.

 

La qualité du blé français inquiète

 

A une question sur si l’Algérie allait importer cette année du blé français en dépit de sa mauvaise qualité, le ministre a indiqué qu' " il y a des règles, des cahiers de charges à respecter et des organes chargés du contrôle des produits que nous importons". "Ne croyez pas que notre pays importe du n’importe quoi", a-t-il dit.

 

La récolte française a été affectée par la pluie et le froid de l’été qui ont fait germer sur pied une partie de la moisson et certains blés ne pourront pas être transformés en farine destinée à la fabrication du pain. Les exportateurs français songent de ce fait à faire des "aménagements techniques" pour satisfaire leurs clients dont l’Algérie, principal importateur de blé français avec en moyenne 5 millions de tonnes par an.

 

AGROECOLOGIE

PIERRE RABHI A ALGER LE 28 OCTOBRE

Pierre Rabhi sera à Alger le 28 octobre pour animer une conférence organisée par des membres du Collectif des amis de Pierre Rabhi en Algérie, coorganisée par la fondation Filaha-innove, l’Ecole nationale supérieure agronomique et le HEC Ben Aknoun. Il parlera de l’agroécologie, pour une autonomie alimentaire des populations et animera également une conférence de presse sur la place de l’agroécologie et les défis de l’autosuffisance alimentaire en Algérie.

 

POMME DE TERRE

PROMOTION EXPORTATION POMME DE TERRE: UNE FOLIE DOUCE. Quand l'ignorance est au pouvoir.

D. BELAID 12.09.2014

Un séminaire sur la Promotion de l'Exportation de la Pomme de Terre s'est tenu le 9 septembre au niveau de l'Auditorium de la Faculté INES, Université de Mostaganem (chemin des crêtes).

Nous aimerions poser quelques questions aux partisans de l'exportation.

-quel est le coût réel de la production du quintal de pomme de terre en comptant l'irrigation et des investissements publics (notamment dans les barrages), le soutien aux engrais, au matériel, aux phytos, les crédits à 0%?

-avez vous idée de la baisse de fertilité des sols suite à la culture intensive de la pomme de terre?

-avez vous idée des bâtons qui sont mis dans les roues des exportateurs marocains par les Espagnols afin de leur interdire le marché européen?

-avez vous idée du manque à gagner du fait de l'absence de production de betterave à sucre en Algérie?

-avez vous idée des possibilités de fabrication de sucre à partir de pomme de terre?

 

OLEAGINEUX

SE PROCURER DES SEMENCES DE COLZA COUTE QUE COUTE

D. BELAID 7.09.2014

Semer du colza, c'est maintenant qu'il s'agit de le faire. Nous conseillons à chaque agriculteur situé dans des régions où il y a au moins 500 mm de pluie d'en semer. Pour cela procurez vous des semences non OGM. Voir nos précédents articles sur le colza. Cette culture existe en Tunisie et au Maroc. Pourquoi elle est inexistante en Algérie?

 

SEMENCES

ORGE: PROTECTION CONTRE LA JAUNISSE NANISANTE

 

D.BELAID 12.09.2014

L'INPV et différents spécialistes algériens mettent en garde contre la jaunisse nanisante sur orge.
Cette maladie à virus transmise par les pucerons peut être handicapante pour le rendement.

Il serait intéressant qu'un observatoire (à l'INPV par exemple) se basant sur des correspondants locaux puisse établir la carte des wilayas les plus atteintes. Cela reste à faire d'autant plus que les dégâts causés par la maladie sont variables selon les années.

 

Quelle méthode utiliser? Les pulvérisations sur culture contre les pucerons vecteurs du virus sont intéressantes. Encore faut-il disposer d'un pulvérisateur. Est-ce le cas chez les petites exploitations de 20 hectares? Encore faut-il avoir le temps d'intervenir. Beaucoup de grandes exploitations sont dotées d'anciens pulvérisateurs à la largeur insuffisante.

 

Une solution peut-être le traitement de semence. Nathalie Robin d'ARVALIS-Institut du végétal en parle dans l'extrait d'article ci dessous. Il serait intéressant de faire le point concernant l'Algérie. Peut-on utiliser des insecticides semences tels le Gaucho? Quel risque y aurait-il pour les abeilles? Il faut savoir qu'en France c'est surtout les semences de maïs qui ont posé des problèmes aux apiculteurs.

L'avis d'un spécialiste algérien de la question serait le bienvenu. Nous ne manquerons pas de suivre ce sujet. Il est passionnant. Comme l'OAIC le dit, à travers sa direction, des semences traités sont un des moyens de faire rentrer le progrès dans les exploitations. Nous devons envisager toute la gamme de la protection possible dans le cas des parcelles non traitées en végétation. La protection des semences s'avère ainsi une voie intéressante. A condition de respecter les abeilles...

 

« Les traitements de semences insecticides permettent de protéger les cultures contre certains dégâts de ravageurs, et notamment ceux provoqués par les pucerons et cicadelles. Ces ravageurs, qui viennent coloniser les jeunes semis, peuvent causer de graves préjudices lors de leurs piqûres alimentaires en transmettant le virus de la jaunisse nanisante de l’orge (pucerons) ou celui de la maladie des pieds chétifs (cicadelles). Les attaques sont très variables d’une année sur l’autre dans leur fréquence, leur intensité et leur répartition géographique (figure 1). Le traitement des semences avec un insecticide systémique à base de néonicotinoïde (action par ingestion) permet une protection efficace contre ces viroses peu prévisibles. Cette protection repose aujourd’hui sur une seule substance active, l’imidaclopride. Elle est présente dans la spécialité Gaucho 350, autorisée à ce jour, sur blé, seigle, triticale, orge et avoine (tableau 2). Le contrôle de ces ravageurs est également envisageable avec un traitement foliaire, à base de pyréthrinoïdes. Son efficacité est fortement dépendante de son bon positionnement.

Rappelons que les semis les plus précoces sont habituellement plus exposés au risque de viroses et nécessitent une surveillance accrue. Attention également à la présence de repousses de céréales, à l’interculture ou dans la parcelle et son environnement proche : ce sont des plantes relais qui peuvent constituer de véritables réservoirs à virus ».

 

(*) Nathalie Robin 2011 ARVALIS-Institut du végétal n.robin@arvalisinstitutduvegetal.fr CEREALES A PAILLES: ASSOCIER LES TRAITEMENTS DE SEMENCES SELON LES BESOINS PERSPECTIVES AGRICOLES - N°380 - JUILLET-AOÛT 2011

 

 

AGRONOMIE

LE CONTROLLED TRAFFIC, UNE ORIGINALITE AUSTRALIENNE.

Jérôme Labreuche, Ludovic Bonin 2010.

 

(Nous proposons un texte sur le « controlled traffic » . Il s'agit d'extrait d'un article sur l'agriculture australienne. Cette technique consiste à ne rouler dans un champs qu'à de même endroits afin de ne pas tasser le reste de la parcelle. Cette technique utilise des outils tel le GPS. On ne peut imaginer pour tout de suite une telle technique en Algérie. Mais l'article a le mérite de poser le problème du tassement du sol en situation de déficit hydrique. Selon le type de sol, ce tassement peut-être plus ou moins grave. D. BELAID 25.08.2014).

 

La « qualité » du sol est une motivation très souvent citée comme motif d’adoption du semis direct en Australie. Les attentes sont la réduction de l’évaporation de l’eau et de l’érosion éolienne, l’augmentation de l’activité biologique et l’amélioration de la structure du sol. Sur ce point, le tassement peut constituer un facteur limitant dans les systèmes de semis direct. Des chercheurs et agriculteurs ont imaginé réduire le tassement du sol en le « contrôlant », c’est-à-dire en créant des voies de passages figées pour le matériel. Ces zones sont sacrifiées au bénéfice du reste de la surface de la parcelle qui sera indemne de tout tassement plusieurs années de suite. Il faut idéalement que tous les matériels disposent de la même voie (par exemple largeur de 3 m) et soient guidés de manière précise avec un système GPS (idéalement système RTK précis à 2 cm près). Les largeurs des différents outils doivent être des multiples, par exemple 9 m pour la moissonneuse et le semoir et 27 m pour le pulvérisateur. En système traditionnel, on cherche à limiter le tassement en élargissant les pneus pour réduire les pressions de gonflage. À l’inverse, le controlled traffic réduit la largeur des pneus et des voies de passage permanentes, qui représentent des surfaces « sacrifiées ».

Le controlled traffic, déjà bien développé dans l’état du Queensland (nord-est de l’Australie) commence à se répandre dans l’état du Victoria. L’équipement complet (base RTK et autoguidage de la moissonneuse et de 2 tracteurs) représente un coût d’environ 60 000 €, sans compter la modification de la largeur de voie de certains matériels. 

 

 

Jérôme Labreuche j.labreuche@arvalisinstitutduvegetal.fr

Ludovic Bonin l.bonin@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS-Institut du végétal

 

 

Sources: Australie: Une agriculture compétitive et technologique. PERSPECTIVES AGRICOLES - N°364 - FÉVRIER 2010

 

 

 

TERROIR

LEMSELA FETE DE LA FIGUE

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

le 06.09.14 El Watan.

(Nous publions in extenso cet article d'El Watan, nous ne manquerons pas de revenir sur cet important évenement. Un grand bravo aux organisateurs).

 Une dizaine d&rsquo;esp&egrave;ces de figue fraiche ont &eacute;t&eacute; expos&eacute;es

 

 

Ce rendez-vous annuel dédié à la figue doit se départir du folklore et aller vers la concrétisation de véritables projets qui vont développer ce fruit, estiment des participants.

Le coup de starter de la 8e édition de la culture de la figue a été donné, jeudi dernier, au village de Lemsela, dans la commune d’Illoula Oumalou, à une soixantaine de km, à l’est de Tizi-ouzou et cela en présence du président de l’APW, des responsables de la direction de la culture, des autorités locales, des services agricoles de la wilaya, des participants et de plusieurs dizaines de citoyens venus des quatre coins de la Kabylie.

La grande place du village s’est révélée encore une fois trop exigüe pour contenir une affluence toute en couleurs et avouant-le, dominée par la gent féminine qui a arboré ses plus beaux atours.  A l’ombre du vieux frêne du village, le président de l’association «Tighilt» (La crête) de Lemsela a souhaité la bienvenue à tous les hôtes de cette fête qui rassemble, chaque année, les férus de ce fruit du terroir.

Les différents intervenants ont salué ce grand rendez-vous qui invite la population à goûter et à  apprécier les délices de ce fruit emblématique. L’intervention du P/APW est évidemment la plus attendue car c’est de lui que devraient venir tous les espoirs qui pourraient booster cette culture  en difficulté. Naturellement, après avoir dressé un tableau fort élogieux à l’endroit de l’association culturelle «Tighilt» et la culture de ce fruit, le responsable de l’APW annonce que la wilaya se tient à la disposition de toutes les associations qui activent dans les différents domaines.

Il déclare que la promesse d’octroi de la subvention de l’année dernière (100 millions de centimes), a été tenue, que cette année, elle ne sera pas augmentée mais l’APW honorera et restera sur la même dynamique avec une autre subvention de 100 millions de centimes pour la prochaine édition. Le ton étant donné, les nombreux invités ont entamé une longue visite des stands d’exposition allant de la figue et autres produits du terroir, gâteaux traditionnels, bijoux, poterie, robe kabyle, tapisserie, herbes médicinales…etc. sans oublier le stand de vulgarisation et de la sensibilisation des jeunes à la formation professionnelle. L’exposition sur la figue située au beau milieu du village, était la plus visitée.

Comparée à l’édition précédente, l’exposition sur la figue, qui est le point nodal de la fête, n’était pas très fournie. A l’exception d’un vieux producteur venu de Chellata (Bejaia), l’absence des producteurs de Beni Maouche a été très remarquée. Sur la quarantaine d’espèces qui existent en Kabylie, on en a dénombré qu’une dizaine d’espèces, entre autres : ajanjar, thaghanimt, thaghlit, thaverkant, thachevhant, thaâmrawith, avaqus, Avuanqiq, Tisgent, Aqorchi. On est vraiment très loin du compte quand on sait qu’en Kabylie on en dénombre une quarantaine d’espèces alors que la Turquie, premier producteur mondial de figues, dispose de quelques 600 espèces.

Le président de l’association culturelle Tighilt, en dépit des nombreuses difficultés qui entourent ce rendez-vous, se voulait optimiste. La fête doit se départir, en effet, du folklore et aller vers la concrétisation de véritables projets qui vont développer ce fruit. Il regrette que les deux projets, la pépinière de figuiers et l’unité de séchage et de conditionnement de la figue, que l’association a déposé au niveau de la wilaya avec un dossier bien fourni, bute à encore l’incompréhension des décideurs depuis trois ans. «Comment voulez-vous aller de l’avant», s’est-il interrogé.  Grâce à la mobilisation des villageois, la fête, avec ses relents appétissants, attire de nombreux artistes et draine encore une affluence nombreuse.

Kamel K.

 

ELEVAGE

L’appel d’un éleveur émigré à Abdelouahab Nouri

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

le 06.09.14 El Watan

  (Nous reprenons cet appel relayé par El Watan. Espérons que cet éleveur potentiel sera entendu. D BELAID 7.09.2014).

 

 

 

"Oucif Mustapha, 51 ans, est un

émigré algérien diplômé du prestigieux Centre de formation en élevage de Canappeville (France). Major de sa promo et unique Maghrébin à être diplômé de ce centre depuis sa création en 1946, il exerce actuellement le métier d’éleveur professionnel en Haute- Normandie.

Il est en déplacement, ces jours-ci, dans sa ville natale, Blida, pour prospecter les possibilités de bénéficier d’exploitations agricoles dans le cadre de la concession, et ce, afin d’investir dans l’élevage bovin et surtout la production des fourrages tels que l’ensilage maïs fourragé et l’enrubannage de foin. Cela permettrait, d’après lui, de  diminuer le coût des concentrés (aliments) qui ont atteint un prix tellement exorbitant que les éleveurs n’arrivent plus à supporter, ainsi que la facture d’importation de lait en poudre. Les nouvelles techniques, proposées par Oucif Mustapha «permettent d’avoir un rendement meilleur et à moindre coût. »

« Je veux contribuer à créer une nouvelle approche, en Algérie, dans l’alimentation des bovins pour la production laitière et l’engraissement. Je veux, aussi, aider les éleveurs à mieux produire leurs fourrages et leur transmettre mon savoir-faire dans ce domaine. Mais difficile de concrétiser ce projet vu le problème d’acquisition de terres cultivables (concession). C’est pour cette raison que je lance un appel à Abdelouahab Nouri, ministre de l’Agriculture pour que ses services m’aident à concrétiser mon projet. Mon E-mail est le suivant : oucif.mustapha@gmail.com», lance-t-il, avec beaucoup d’optimisme".

Mohamed Benzerga

 

 

 

CEREALES

YACINE GUEDIRI: UN DSA HEUREUX.

D.BELAID 21.08.2014

Mr Yacine GUEDIRI est un DSA heureux. En effet, selon El-Watan*: « Constantine vient de réaliser son meilleur résultat depuis cinq années en matière de production céréalière. Celle-ci a atteint 1 millions 435 milles quintaux ». Du beau travail de la filière céréales. Un beau résultat de la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) puisque 1,41 million de quintaux y ont été collectés par ses soins.

Certes, la pluviométrie printanière a été capricieuse. Les sols profonds de cette région et le travail des intervenants ont été déterminants. Il s'agirait d'ailleurs d'analyser les itinéraires techniques grâce à des « enquêtes cultures » ou « enregistrement de performances » afin de fournir aux techniciens des préconisations tirées des bonnes pratiques des agriculteurs leaders de cette wilaya. C'est une tâche que doit impulser la DSA et toute instance agricole. Toujours avec ce questionnement: sur une série d'une cinquantaine à une centaine de parcelles, comment expliquer les 10 meilleurs rendements?

El-Watan précise que « 17 wilayas du pays s’approvisionnent en semence à partir de Constantine ». On ne peut que féliciter les agriculteurs multiplicateurs, l'ITGC, la CCLS, les établissements Axium

(*) El-Watan du le 19.08.14

 

CEREALES

LES ADVENTICES AUSTRALIENNES FONT DE LA RESISTANCE.

 

(Nous nous proposons de commenter un extrait d'article consacré à l'agriculture australienne). D.BELAID 25.08.2014).

 

La dominance des céréales à pailles dans les rotations

 

Le contrôle des adventices n’en est pas pour autant facile. La dominance des céréales à pailles dans les rotations (proche de la monoculture parfois) a favorisé certaines adventices difficiles à détruire (ray-grass, ravenelle, brome…).

 

D.B: Notez le problème posé par la monoculture des céréales à paille. Cette situation existe en Algérie. La cause en revient au faible nombre de cultures pratiquées et aux marges rémunératrices du blé dur. (...)

 

 

 

AGRONOMIE

LIMITER LE TRAVAIL DU SOL AU LIT DE SEMENCES

Jérôme Labreuche ARVALIS-Institut du végétal. 1er Février 2012. Perspectives agricoles n°387.

 
   

(En Algérie, il nous faut sérieusement repenser le travail du sol pour répondre à deux objectifs: réduire les coûts et assurer la fertilité du sol. Un article pour alimenter la réflexion. D.B 21.08.2014).

 

Le strip till consiste à implanter certaines cultures dans un lit de semences conventionnel tout en limitant au maximum le volume de sol travaillé. Pour favoriser la levée et le développement des cultures, quelques bases agronomiques doivent être respectées, assez proches de celles connues pour les techniques plus traditionnelles. (...)

 

AGRONOMIE

DATE ET DENSITE DU BLE. POUR

BIEN DEMARRER LA CAMPAGNE.

Nicolas Bousquet*

(Nous vous proposons un article d'in ingénieur d'Arvalis. Il traite des doses et dates de semis. On adaptera ses conseils à sa situation locale. D.B. 17.08.14).

Le rendement final se décide dès la première étape de la culture. Entre variété, climat et sol, la liste des critères à prendre en compte est longue.

Pas trop tôt, ni trop tard et dans de bonnes conditions… Le semis du blé peut vite se transformer

en casse-tête pour certains. (...)

 

AGRONOMIE

DESHERBAGE MECANIQUE: UN APPUI AUX HERBICIDES POUR DES EFFICACITES ALEATOIRESSUR CEREALES D'HIVER.

Marion Pottier, Ludovic Bonin, Nathael Leclech

(D.B 21.08.214.Un article sur une technique nouvelle: le désherbage du blé par « binage » avec herse étrille ou houe rotative. Techniques d'avenir en Algérie d'autant plus que le temps sec à l'automne permet à ces engins de mieux travailler que dans les conditions françaises. Par ailleurs, c'est un moyen de réduire le coûts des herbicides, de réduire les cas de manque de sélectivité de ceux-ci, d'éventuels cas de résistance mais aussi de proposer une technique peu coûteuse aux petits agriculteurs. Des collaboration entre ITGC et Arvalis seraient à développer. Il faudrait penser à importer des herses étrilles mais aussi à en fabriquer localement).

Le désherbage mécanique des céréales d’hiver confirme son intérêt en complément d’actions préventives et d’applications herbicides. Il peut s’insérer dans des stratégies de désherbage sur des parcelles à faible pression adventices… Sous conditions. À l’automne, il faut répéter les passages pour limiter les risques d’échecs. En sortie d’hiver, le binage est plus efficace mais peut générer des pertes de rendement.

(...)

 

 

PILOTER L’ITINERAIRE DU BLE DUR AU PLUS JUSTE.

 

(Des extriats d'un article de Nicolas Bousquet ingénieur d'Arvalis à propos de comment mener une culture de blé dur et estimer son potentiel. La technique développée par Arvalis est intéressante et mériterait d'être connue en Algérie. Il est à espérer que des contacts soient développés avec l'ITGC d'Alger. Nous incluons dans les extraits les coordonnées des deux chercheurs pour d'éventuels contacts).

 

Agricultrice en Provence, Anne-Marie d’Arnaud-Bouffier n’irrigue pas ses parcelles de blé dur. Pour sécuriser son rendement malgré les aléas climatiques, elle a expérimenté en 2011 un outil basé sur l’évaluation régulière du potentiel productif d’une de ses parcelles. Il l’a rassuré dans ses choix et lui a permis d’améliorer sa façon d’observer.(...)

 

AGRONOMIE

LES ENJEUX DU TRAVAIL DU SOL - ARVALIS-infos.fr

 

"Le travail du sol est une problématique majeure, au coeur de deux enjeux distincts : la compétitivité des systèmes utilisés d'une part, et le virage à prendre vers l'agroécologie d'autre part.
A l'occasion du colloque "Faut-il travailler le sol ?", Jean ROGER-ESTRADE se penche sur les enjeux de cette étape"
.

 

Il s'agit d'aspects dont nous ne tenons pas assez compte en Algérie. ps: en visionnant la vidéo, sur la droite s'affichent pleins d'autres vidéos sur le même thème. Nous vous les recomandons vivement. D.BELAID 19.08.2014.

 

Les enjeux du travail du sol - ARVALIS-infos.fr - Vidéo pour "les enjeux travail sol arvalis tv"

www.youtube.com/watch?v=qAr4f7qjFBg
3 juin 2014 - Ajouté par ArvalisTV

 

 

GESTION

L'ASSOCIATION: UNE SOLUTION SOUPLE ET PERFORMANTE.

(Des extraits d'un article d'Arvalis sur la réduction des charges de mécanisation et de main d'oeuvre. Sujet à creuser. Il serait intéressant que l'ITGC aborde la question. D. BELAID 18.08.2014).

 

Catherine Rieu, Patrick Retaureau, Jean-Paul Nicoletti*. Arvalis.fr

Résumé

La mise en commun de matériel et/ou de main d'oeuvre constitue pour une exploitation une façon souple et performante de s'adapter à un contexte économique qui demande toujours plus de compétitivité. Travailler avec un ou plusieurs voisins implique comme condition sine qua non l'aptitude des hommes à s'entendre et la précaution de prendre des options de réversibilité des engagements pris. Moyennant cela et dans certaines conditions, l'association peut être la source de

revenus supplémentaires dont il serait dommage de se priver.

Cet article présente, de façon détaillée un cas concret d'association avec différents scénarios possibles d'évolution ainsi que la description par un agriculteur des règles de fonctionnement de deux Cuma d'Eure et Loir auxquelles il adhére. (...)

(*) Perspectives Agricoles - n°234 - Avril 1998.

 

CEREALES

FERTILISATION SUR ORGE DE PRINTEMPS. L’UREE, UN ENGRAIS A LOCALISER AVEC PRECAUTION.

 

Un extrait d'un article intéressant de deux ingénieurs d'Arvalis.fr sur la localisation des engrais. Sujet d'avenir pour les céréales en Algérie. nous aurons l'occasion d'y revenir. En effet, pour une meilleure efficacité il est intéressant de rapprocher les engrais des racines (cas des engrais phosphatés). Nous mettons les coordonnées des auteurs pour d'éventuels contacts. D.BELAID 17.08.2014.

PERSPECTIVES AGRICOLES - N°396 - JANVIER 2013

Damien Brun d.brun@arvalisinstitutduvegetal.fr

Jean-Pierre Cohan jp.cohan@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS-Institut du végétal

 

 

L’urée mal adaptée

à la localisation

Dans le détail, les levées se sont trouvées fortement pénalisées dans le cas d’une dose de 200 kg N/ha apportée sous forme d’urée: elles ont presque été divisées par deux par rapport à la même dose apportée en surface. Avec un apport d’urée à 50 kg N/ha, une tendance similaire a été observée mais avec des amplitudes moindres, confirmant que l’urée est un engrais à localiser avec précaution. Concernant l’ammonitrate et le DAP localisés à haute dose, si des pertes à la levée ont été observées par rapport à l’épandage de surface, elles ne sont pas statistiquement différentes. Ce résultat semble cohérent puisque 200 kg N/ha d’ammonitrate apportent la même quantité d’azote ammoniacal que 100 kgN/ha de DAP.

Enfin, des apports localisés de 50 kg N/ha sous forme d’ammonitrate et de DAP n’ont pas eu d’impact sur le taux de levée.

 

Des rendements très

proches

Si des différences sont apparues à la levée, les rendements finaux se sont révélés assez proches quels que soient le type d’engrais et sa dose (figures 2 et 3). Les stratégies avec apports localisés n’ont pas fourni de résultats statistiquement différents des apports en surface dans cet essai. Seul le rendement obtenu avec un apport localisé de 200 kg N/ha sous forme d’urée a décroché de 10 à 15 q/ha. Ces rendements assez proches mettent en évidence que des compensations importantes ont gommé en partie les écarts de nombre de plantes/m² à la levée. Toutes modalités confondues, le rendement moyen de l’essai s’est élevé à 85 q/ha, sachant que le témoin n’ayant reçu aucun apport d’engrais a atteint 62 q/ha. Cette productivité très satisfaisante s’explique par des conditions climatiques du printemps 2012 particulièrement favorables. Il en aurait été, sans aucun doute, autrement en cas de printemps plus sec. Il faut donc faire attention à l’extrapolation de ces chiffres. La prudence doit être de rigueur, selon le couple « placement et forme d’engrais » lors de l’emploi de fortes doses.

(1)Voir Perspectives Agricoles n° 385, janvier 2012

 

TTRAVAIL DU SOL

SUPPRESSION DU LABOUR, GARE AUX ERREURS.

D.BELAID 16.08.2014

Le semis direct représente la meilleure solution afin d'améliorer les rendements en situation de déficit hydrique. Le passage à cette nouvelle méthode nécessite quelques précautions. Abordant l'implantation des cultures Jean-Paul Bordes de l'Arvalis note que « la suppression du labour ou la simplification du travail du sol n’est pas sans conséquence sur la conduite des cultures ». Et il ajoute: « le tout est de ne pas se laisser surprendre ». Passons en revue les conseils donnés par ce spécialiste en se plaçant dans le contexte algérien.

 

Simplification du travail. Les points à surveiller.

La suppression du labour ou la simplification pas sans conséquence sur la conduite

Jean-Paul Bordes Arvalis.fr 1997

Des pertes à la levée plus importantes pour les semis sans labour

En l’absence de labour, la paille peut représenter une gêne pour le fonctionnement des outils de préparation du sol et de semis. De même, sa présence au sein du lit de semence est, souvent, une source importante de pertes à la levée. Elles peuvent être liées directement à la présence des pailles (provoquant notamment un mauvais contact entre le sol et la graine) ou causées par des limaces qui, elles-mêmes, sont favorisées par l’effet de mulch. Si l’exportation ou le brûlage ne sont pas possibles, seuls le mélange et l’enfouissement peuvent diminuer cette gêne. Ceux-ci seront d’autant plus faciles à obtenir que la paille aura été au préalable broyée et répartie de façon homogène à la surface du sol.

En règle générale, on considère que les pertes à la levée sont plus importantes en semis direct que dans le cas d’un travail superficiel (et a fortiori que dans le cas d’un labour). Notons que certains outils de semis direct, par un meilleur positionnement de la graine, permettent toutefois d’approcher les caractéristiques d’un semis sur labour. Le déchaumage en interculture est fortement conseillé pour améliorer la qualité d’implantation avec certains types d’outils de semis direct (semoirs à disques notamment).

Le déchaumage offre, en outre, la possibilité de réaliser un faux semis pour contrôler certaines adventices. En pratique, si les conditions sont favorables (sol friable, résidus peu encombrants), un ajustement des densités de semis des céréales n’est pas impératif. Dans le cas contraire on peut se référer au tableau ci-dessous.

 

Ravageurs : attention aux limaces!

L’absence de retournement et l’accumulation de matière organique à la surface du sol sont les deux principaux facteurs à l’origine d’une modification de la faune présente sur une parcelle travaillée non labourée. Certaines espèces sont particulièrement favorisées (voir tableau ci contre). Citons les lombrics (dont le rôle est notamment bénéfique pour le ressuyage des sols) et les limaces dont les populations doivent être étroitement surveillées et correctement maîtrisées à l’échelle de la rotation (voir encart au centre de la revue).

 

Peu d’impact sur les maladies!

Certains agents pathogènes trouvent, dans les techniques simplifiées, des conditions favorables à leur développement. C’est, en particulier, le cas des maladies (septorioses, helminthosporioses, fusarioses,…) dont l’inoculum peut-être favorisé par la présence de résidus en surface. A l’inverse, d’autres maladies peuvent être atténuées (piétin verse) ou indifférentes (piétin échaudage). En règle générale, on considère que les évolutions du contexte parasitaire sont bien trop faibles pour justifier une adaptation du programme fongicide à ce choix de préparation des terres.

 

Adapter sa stratégie de désherbage

L’adoption des techniques simplifiées de travail du sol aura nécessairement plusieurs conséquences sur les stratégies de désherbage qu’il convient de prévoir. Eviter autant que possible l’usage d’herbicide à forte rémanence et non sélectif de la culture suivante. En effet, l’abandon du labour au profit d’une technique simplifiée supprime du même coup la possibilité de diluer une matière active herbicide à forte rémanence. L’adoption des techniques simplifiées ou du semis direct doit être préparée suffisamment à l’avance afin de pouvoir choisir des matières actives peu rémanentes.

Anticiper une évolution de la flore. Les techniques de travail simplifiées associées à des rotations courtes et à un désherbage insuffisant, peuvent contribuer à augmenter les populations d’adventices annuelles (exemple : brôme, géraniums, vulpins, ... ) et de vivaces. Dans les cas extrêmes d’enherbement (qui ne se produisent que lorsque le désherbage a été mal maîtrisé, par manque d’anticipation en général), il peut être intéressant de réintroduire un labour, ou de modifier la rotation, pour faire chuter le développement des populations. Alterner les herbicides. L’emploi répété d’herbicides issus d’une même famille chimique (à l’échelle d’une rotation) associé à l’absence de labour peut avoir pour effet de favoriser l’apparition de certaines graminées résistantes (vulpins et ray-grass). Cela est plus fréquemment observé dans le cas de monoculture de céréales ou de rotation du type colza/blé/orge. Toutes les régions ne sont pas concernées mais il est important d’anticiper ce phénomène en veillant, préventivement, à alterner les familles chimiques d’herbicides employés. Préférer les herbicides à pénétration foliaire. La suppression du labour, augmentant la présence de matières organiques à la surface du sol, peut perturber l’activité des herbicides à pénétration racinaire. En effet, une partie de la pulvérisation peut se trouver retenue sur les résidus de culture et la concentration en matière active disponible dans le sol devient plus faible qu’espérée (sauf si l’hygrométrie du sol est suffisante pour permettre une bonne migration). Lorsque leur choix est techniquement et économiquement possible, on préférera les produits à pénétration foliaire qui affichent une efficacité plus régulière.

 

Bien régler le terrage du semoir. Si l’on n’y prend pas garde, le semis direct à grande vitesse peut ne pas assurer un bon recouvrement des graines. Dans ce cas, les herbicides à sélectivité de position (toluidines,…) peuvent augmenter le taux de pertes à la levée. Il faut donc soit bien régler le terrage des éléments semeurs, soit éviter l’usage de telles matières actives. ”Zéro adventice” le jour du semis! Dans tous les cas, il faut impérativement obtenir un sol propre (sans adventice vivante) le jour du semis. Pour ce faire, on aura recours à un désherbage total avant semis avec un produit non

rémanent (glyphosate, sulfosate,…) précédé d’un ou deux déchaumages légers en interculture pour favoriser la levée des adventices (technique du faux semis).

 

Nb: La technique d'implantation simplifiée favorise les levées de vulpins

 

A long terme, la simplification du travail du sol a tendance à ralentir le processus de minéralisation de la matière organique. Toutefois, les effets au champ de cette lente évolution restent modestes et ne justifient pas, dans la majorité des cas, un ajustement spécifique de la fumure azotée. Pour plus de sécurité, le pilotage de la fumure azotée avec la méthode Jubil® sera particulièrement utile.

 

L’éparpilleur est indispensable

En semis sans labour, les résidus de culture restent à la surface du sol ou sont mélangés dans les premiers centimètres de terre. Si l’on n’y prend pas garde, leur hétérogénéité de répartition peut entraîner des pertes à la levée de la culture suivante et créer parfois des effets dépressifs préjudiciables au rendement. C’est ce que l’on observe en particulier derrière les moissonneuses-batteuses de grande largeur qui concentrent sur l’andain les menues pailles sortant des grilles (particulièrement visible après blé, orge, colza,…). Pour y remédier, il faut impérativement procéder à leur éparpillement au moyen d’un dispositif spécial (qui s’avère efficace même si la répartition est rarement parfaite).

 

 

Perspectives Agricoles — n°227 — septembre 1997

 

 

AGONOMIE

SEMIS DIRECT: L'EXPERIENCE TUNISIENNE.

D.BELAID 24.07.2014

Au moment où il serait question d'une récolte de seulement 30 millions de quintaux contre le double attendu, on peut se demander que faire. Que faire pour augmenter la production? Irrigation d'appoint, semis direct, meilleure logistique... Les solutions sont variées. Nous souhaiterions mettre l'attention sur les études pratiques de terrain, tel le document tunisien que nous proposons ci-après.
C'est ce genre d'analyse technique de terrain qui fait avancer les choses. (...)
 

 

 

 

 

RECUPERATION DE L'EAU DE PLUIE.

D.BELAID 10.07.14

Nous souhaiterions remercier Mr Jean-Pierre LAROUDIE pour avoir pris une série de photos dont celle-ci (ci-dessus). On y voit une citerne d'eau de pluie. Cette citerne à demi enterrée est située à proximité de Marseille. Elle peut recevoir 500 000 L d'eau. L'eau de pluie est récupérée grâce à 3 tronçons de pistes cimentées (6 m x 200 m) qui convergent vers la citerne (on en voit 2 sur la droite). Quand il pleut, l'eau qui tombe sur le ciment des "pistes" s'écoule vers la citerne et y pénètre par un regard rectangulaire muni d'une grille qu'on aperçoit sur le côté de la photo. Notez au milieu de la citerne une ouverture circulaire qui  permet de vérifier le niveau de l'eau. Nous reviendrons sur ce sujet avec notamment plusieurs photos.

www.aquae.fr/l-eau-de-pluie-ressource-alternative.../Toutes-les-pages.ht...

 

Fièvre aphteuse : Les éleveurs crient à la faillite

 

le 01.08.14 El Watan

 

Six wilayas sont touchées par la fièvre aphteuse. Les éleveurs crient à la faillite, tandis que le ministère de l’Agriculture lance des mesures de protection et accuse les éleveurs de ne pas signaler à temps la maladie, favorisant sa propagation.

 

Après Sétif, c’est au tour de Batna, Constantine, Béjaïa, Bouira et Médéa de signaler des cas de bovins atteints de la fièvre aphteuse et qui ont été abattus immédiatement, selon le ministère de l’Agriculture. Les mesures de prévention et les campagnes de vaccination contre la fièvre aphteuse, lancées au lendemain de l’alerte par les autorités concernées, n’ont pas stoppé l’extension de la maladie dans les wilayas limitrophes.

 

A Bouira, les autorités ont décidé de fermer tous les marchés à bestiaux après la découverte d’un cas, mercredi dernier, dans la commune de Aïn Türk, au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya. Ce foyer a été déclaré suite à une introduction dans cette wilaya de bovins achetés dans les marchés à bestiaux de la wilaya de Sétif. «Toutes les mesures nécessaires ont été prises par nos services pour éviter la propagation de cette maladie virale», a souligné le DSA de Bouira, Rachid Morseli, qui a précisé au passage qu’une cellule de suivi a été immédiatement installée.

 

Urgence

 

A Médéa, le service des vétérinaires lance un appel pressant aux éleveurs pour prendre en urgence toutes les précautions nécessaires en vue de protéger leur cheptel du dangereux virus de la fièvre aphteuse qui s’est introduit dans la région via des bêtes atteintes venant de wilayas limitrophes. Huit cas ont été découverts dimanche dernier dans trois exploitations agricoles implantées dans la localité de Benchicao. Les 8 bovins sur 11 examinés ont été immédiatement abattus et les parties de viande atteintes incinérées. Mohamed Slama, vétérinaire et chef de service à la DSA, signale l’urgence d’appliquer les mesures.

 

«La cause principale de cette épidémie sont les propriétaires des 75 premières têtes bovines enregistrées qui ont caché que leurs bêtes étaient atteintes et ont jeté les cadavres», a expliqué Karim Boughanem, directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Cette épidémie animale, extrêmement contagieuse, concerne le bovin, l’ovin et le caprin. Mais le virus qui touche actuellement le cheptel algérien est plutôt dirigé vers le bovin. «La contamination du cheptel algérien dans ces régions revient à l’introduction frauduleuse de bovins malades venus directement de Tunisie vers la daïra de Bir El Arch», ajoute-t-il.

 

Prix

Vu que la contamination concerne, pour le moment, une région à forte concentration de bovins, cette situation d’alerte peut engendrer de sérieuses contraintes économiques et une remarquable baisse dans les prix des bêtes. «Les prix des têtes bovines ont baissé depuis la découverte du foyer. Les éleveurs vendent leurs bovins à n’importe quel prix par peur de beaucoup perdre économiquement, et donc le marché des viandes rouges connaît un recul de prix remarquable», a affirmé Mohamed Tahar Ramram, président de la section des viandes rouges affilée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

 

«Cet état d’alerte est un coup dur pour les éleveurs de la région Est, car tous les marchés à bestiaux sont, à titre préventif, fermés afin de limiter l’extension de la maladie. Elle peut engendrer la faillite de certains éleveurs», s’inquiète-t-il. «Malgré la mobilisation des services concernés, entre 110 et 115 éleveurs touchés par la crise ont été enregistrés», a souligné M. Ramram. A noter que, jusqu’à aujourd’hui, ces éleveurs n’ont reçu aucune aide financière de la part des autorités, regrette-t-il.

Amar Fedjkhi

 

 

RECOLTE DES BLES EN FRANCE: UNE GRANDE PARTIE DES BLES DECLASSES

D.BELAID 1.08.2014

 

En France, la récolte 2014 restera dans les annales. Les pluies de juillet ont entraîné des germinations de grains sur épis. Pour certains organismes de collecte c'est plus de 70% de collecte qui est déclassée en blé fourragers. Quelles conséquences pour le marché algérien traditionnellement acheteur de blés français?

 

Pour les organismes de stockage, tout a commencé après le 4 juillet avec les orages. Auparavant, les remorques de grains étaient d'une qualité irréprochables. Mais voilà que l'humidité permanente liée aux orages accompagnée de chaleur a provoqué la germination sur pied des blés et même parfois des colzas. Du jamais vu de mémoire d'agriculteurs. Pour avoir constaté fin juillet sur place dans l'Oise et dans l'Aisne, certaines parcelles présentent des épis noirs de moisissures. Quant à l'odeur près des parcelles, c'est une odeur de « moisi » qui s'en dégage raconte un promeneur.

 

Conséquences de ces germinations sur pieds, visibles ou pas à leur début: des temps de chute de Hagberg en dessous de 220 secondes. Sur certaines aires de collecte au Nord de la Loire, seulement 3% des bennes réceptionnées dans les silos se situent entre 150 et 220 secondes. D'ordinaire, c'est à peine 0,1% des cargaisons qui sont en dessous des normes.

 

Chose dramatique, le début de germination, visible ou non, entraîne la production d'amylases dans le grain. L'amidon commence à être transformé. Mais le plus à craindre pour les chefs de silos, ce sont ces amylases du grain. Car une fois écrasés, la farine obtenue reste contaminée par ces enzymes. Et là, les qualités boulangères de la farine disparaissent. Il devient quasiment impossible de faire du bon pain.

Il peut être tentant d'essayer comme pour un blé pauvre en protéines de procéder à des coupages avec d'autres blés. Mais concernant le temps de chute de Hagberg, cela reste impossible. Certainement l'effet des enzymes qui peuvent agir à très faible concentration. Le blé est alors déclassé en blé fourrager.

 

Conséquences, très tôt l'alerte a été donnée. Dès la constatation de ces temps de chute, c'est chaque remorque arrivant devant les silos qui est analysée. Jusqu'à 5 000 mesures pour cet organisme de collecte dans le centre de la France. Mais, souvent pour les agriculteurs, le verdict tombe: indice en dessous de 220. Et là, c'est la fin de tout accès au marché de la meunerie. Des organismes de collecte se retrouvent avec des cargaisons représentant plus de 70 de leurs silos en blé fourragers. Qu'en faire? Impossible à utiliser pour la meunerie c'est à dire les débouchés traditionnels. Comment les écouler lorsqu'on se situe loin d'une zone d'élevage. Et à quel prix puisqu'il s'agira d'assurer les transports sur de plus longues distances. Pour les adhérents des coopératives, le manque à gagner risque de ne pas être négligeable.

 

Pour des coûts de production estimés à 160 € la tonne, le prix agriculteur se situera à peine à 130 € par tonne. C'est dire combien la situation s'annonce difficile pour pour les exploitations disposant d'un fort assolement céréalier cette année.

 

Même son de cloche en Champagne-Ardennes pour la Vivescia qui rescence un tiers de blés germés parmi ceux récoltés au Sud de Troyes. « Il risque d'y avoir trop de céréales pour l'alimentation animale » diagnostique Hélène Morin analyste chez Agritel.

 

Pour les importateurs algériens, cette situation complique les achats. Ceux-ci sont bien au fait de la situation. Ils disposent des moyens adéquats pour mesurer le temps de chute de Hagberg dans les ports dès l'arrivée des bateaux les cargaisons avant qu'ils ne soient déchargés. Mais les exportateurs français savent depuis longtemps que toute cargaison ne présentant pas le 220 secondes en Hagberg leur sera retournée. Et des maisons telle Sénalia à Rouen exige depuis l'an passé aux organismes de collecte de son bassin d'approvisionnement une analyse du Hagberg au grand dam des responsables paysans des coopératives et du négoce. Mais ces derniers ont dû s'y faire et le pli est pris. Une bonne chose au vu des résultats de cette année. C'est pour notre survie à l'export s'évertue d'expliquer les dirigeants de Sénalia qui doivent affronter de plus en plus les blés issus de la Mer Noire. Les importateurs algériens devront certainement se tourner vers d'autres zones céréalières celles-ci. D'autant plus que les conditions climatiques à la moisson ont été plus favorables. Mais qu'en est-il des autres facteurs. Les autres années, certains de ces blé avaient été dit infectés par les punaises des céréales et de piètre qualité boulangère.

Affaire à suivre...

 

 

 

ALGERIE, LE SEMIS DIRECT UNE OPPORTUNITE POUR L'AGRICULTURE.

D.BELAID 30.07.2014

 

Une révolution technique technique se fait jour dans les campagnes. Elle reste encore discrète mais bouleverse les anciennes façons de faire. Il s'agit de la technique du non-labour avec semis en direct. Au delà de l'effet au niveau de la parcelle, le semis direct transforme radicalement les exploitations. Au niveau national l'effet peut être un incontestable effet sur l'augmentation des productions en conditions de déficit hydrique. De ce fait, le semis direct pourrait constituer une des priorité des décideurs au niveau du MADR, des DSA, des fermes pilote, agriculteurs leaders ou à l'OAIC comme par exemple cela l'a été avec les semences certifiées. (...)

 

 

 

 

 

TIMAC AGRO RENFORCE SON RESEAU.

Un article de Timac-Agro DZ.

17.03.2014

Partnership TAA-SAMAGRI - Boumerdes, 17-03-2014

 

Timac Agro Algérie affiche son partenariat avec ses distributeurs 

Ce partenariat est scellé par l’opération de communication « Shop Fitting », qui consiste en l’habillage externe, aux couleurs de Timac Agro Algérie, des points de ventes de 10 partenaires distributeurs.

Aujourd’hui, a eu lieu l’inauguration de ce projet chez notre partenaire distributeur pilote, SAMAGRI (Boumerdès).

Nous avons été honorés de la présence, à cette manifestation, du Directeur des Services Agricoles ainsi que du Président de la Chambre d’Agriculture de la Wilaya de Boumerdès.

Etaient présents également à cette inauguration, les principaux acteurs de la filière agricole de la région, les « Fellah ». Cet évènement a été couvert par la presse locale. 

D’un projet de communication à une opération marketing et commerciale, Timac Agro Algérie compte étendre le « Shop Fitting » sur tout le territoire national.

13.03.2014

DU SAFRAN CULTIVE A BENBADIS

Un très bel article d'El Watan sur la culture du safran dans la région de Constantine. L'expérience d'un couple qui se lance dans cette culture. Nous mettons en ligne l'article qui leur est consacré. Nous souhaiterions entrer en contact avec eux. Il serait peut être possible ainsi de vendre des bulbes à des investisseurs qui voudraient à leur tour se lancer... D.B 25.07.14

 

Bulbes de Safran

www.bulbesdesafran.com/

 

safranEl Watan 20.11.12  

L’expérience, qui a donné des résultats impressionnants, mérite d’être encouragée par l’octroi d’une parcelle plus importante.

Louiza et Mustapha Aknouche parlent avec une grande passion de la réussite d’une expérience originale en Algérie.

 

QUEL CHOIX DE VARIETES DE COLZA POUR SEPTEMBRE?

 

Peu connu en Algérie, le colza se sème en septembre. Le site Terre-net.fr y consacre un dossier et le Cetiom vous indique comment choisir sa variété et où se procurer des semences. D.B 25.07.14

 

Le Cetiom propose un nouvel outil choix des "variétés"

www.myvar.fr

 

Terre-Net: "Si le niveau de rendement reste le premier critère de choix d’une variété, les caractéristiques agronomiques méritent de s'y attarder. La tolérance des variétés au phoma, à l’élongation et à la verse a considérablement progressé. La génétique est aujourd'hui également capable de gérer hernie des crucifères et cylindrosporiose. La résistance à l’égrenage est le défi en cours. Retrouvez dans cette page, au fil de l'été, les caractéristiques des nouvelles variétés, les promesses des semenciers ainsi que les résultats d'essais officiels".

 

BLES FRANCAIS A L'EXPORT, UNE ANNE CATASTROPHIQUE A VENIR.

D.BELAID 22.07.14

Les premières données sur la récolte des blés français montrent une situation très particulière. Les pluies de juillet sur les épis en fin de maturation ont provoqué en différentes régions des germinations sur pied dans des proportions encore jamais égalées. La qualité des blés français risque d'être déplorable cette année. Quelle sera, dans ce contexte, l'attitude des importateurs algériens? (...)

 

 

ALGERIE, MISER SUR LE LAIT VEGETAL

D.BELAID 20.07.14

A l'étranger dans les rayons des supermarchés, on trouve des laits végétaux: lait de soja, lait d'avoine, lait de riz et même du lait d'amandes. En fait, il ne s'agit pas de lait au sens propre du terme tel qu'il est connu pour le lait de vache, mais il en a toute l'apparence.

Alors que les pouvoirs publics s'évertuent de copier le modèle français en essayant de développer à outrance la production de lait de vache, ce lait végétal offre de belles opportunités aux investisseurs. (...)

 

 

"Je compense mon carbone, j'achète des arbres".

 
Une démarche étonnante de la part de la société de commercialisation de dattes Bionoor. Nous reviendrons sur ce sujet. D.B 19.07.14
 
"Vous achetez des arbres via notre boutique et Bionoor se charge de les planter pour vous dans le désert.

Vous recevez un certificat nominatif, que vous pouvez d'ailleurs faire personnaliser pour une autre personne, en cadeau.

Vous avez la possibilité de choisir un programme précis, ou simplement d'acheter un ou plusieurs arbres, en nous laissant le choix du pays de plantation.


La reforestation est un geste écologique qui permet de compenser nos émissions de carbone.
Nos programmes, menés avec des associations locales, permettent de sensibiliser les enfants à la protection de l'environnement. Vous achetez des arbres, et Bionoor se charge de les planter pour vous.
A travers des partenaires locaux dans différents pays d’Afrique (Maroc, Algérie, Congo, Sénégal…) nous plantons des arbres dans les écoles. Essences rares en voie de disparition ou « simples » arbres fruitiers, notre action combine :
- Une compensation carbone
- Des bénéfices écologiques plus larges, dans une région où la lutte contre la désertification est essentielle
- Le redéveloppement d’une agriculture vivrière, permettant aux populations locales de vivre du produit de leurs terres
- La sensibilisation des enfants (et à travers eux des parents) aux bases de l’écologie. L’arbre est un être vivant, comme nous.
Vous recevez un certificat de plantation, et vous pouvez suivre sur notre blog (rubrique « Compensation Carbone ») nos différentes actions.

 

ALGERIE, PRESSE AGRICOLE DU NOUVEAU?

D.BELAID 19.07.14

 

Aussi étrange que cela puisse paraître, depuis l'indépendance, il n'existe pas de presse agricole1 en Algérie. Pourtant, le contexte actuel se prête à l'émergence de titres agricoles.

 

Cette situation n'est pas sans conséquences. L'information technique circule peu, de même que les innovations réalisées par les agriculteurs. De même, toute formation continue, par le biais de la lecture d'articles, est ainsi impossible. (...)

 

ALGERIE, SEMIS DIRECT COMPTER AVEC LES COMPENSATIONS CARBONE?

D.BELAID 15.07.14

 

L'Algérie devra tôt ou tard prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce cadre là il s'agira de réduire les émissions de carbone ou de procéder à des « compensations carbone ». Le secteur agricole pourrait y contribuer. Les agriculteurs ont là une carte. (...)

 

QUELS AVANTAGES L'AGRICULTURE ALGERIENNE A-T-ELLE A TIRER DE LA CONTRACTUALISATION?

 

D.BELAID 15.07.14

 

L'agriculture de contractualisation pourrait se développer en Algérie. Le contexte y est très favorable. Nous nous proposons de passer en revue quelques opportunités. (...)

 

 

ALGERIE, REBOISER GRACE AUX COMPENSATIONS CARBONE?

  1. BELAID 14.07.14

    En Algérie, les besoins de reboisements sont immenses. Ils concernent des zones de montagne, de steppe et agricoles. Les pouvoirs publics ont souvent été les pionniers en matière de reboisement avec notamment le « Barrage Vert ». Les moyens à consacrer sont énormes. Quelle pourrait être la part du secteur privé à la lumière des réglementations à venir en matière de réchauffement climatique et de compensation carbone?

(...)

 

Chambre d’agriculture de Mascara

Le ministre dissout le Conseil d’administration

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte

  El Watan 10.07.14

 

Le Conseil d’administration de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Mascara a été dissous, au cours de la 1ère semaine du mois de juillet 2014, par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri.

L’information nous a été confirmée, ce mercredi 9 juillet 2014, par le wali de Mascara, Ouled Salah Zitouni, en marge de la cérémonie de remise de prix aux lauréats des examens du primaire, moyen et secondaire qui a eu lieu au lycée Djamel Eddine El Afghani de Mascara. «Les membres élus du Conseil d’administration de la Chambre d’agriculture ont fait échouer toutes mes tentatives de résolution à l’amiable du conflit qui a trop duré», nous informera notre interlocuteur qui a tenu à préciser que «même M. le ministre de l’Agriculture a tenté de trouver un terrain d’entente entre les parties en conflit, en l’occurrence le président et ses membres qui réclamaient son départ. Il a proposé, en premier lieu, l’organisation de nouvelles élections sans que soient portés candidats les membres en conflit. Malheureusement, une proposition qui a été purement et simplement refusée par les concernés».

Face à ce constat d’échec, «M. le ministre a prix la décision unilatérale de dissoudre le Conseil d’administration de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Mascara et d’exclure les membres responsables du conflit qui a régné depuis plusieurs mois». C’est-à-dire, les huit membres élus n’auront pas droit de se porter candidats aux élections de renouvellement des membres du Conseil de la Chambre d’agriculture de Mascara. M. Ouled Salah Zitouni nous a annoncé, dans le même contexte, qu’une commission de wilaya est à pied d’œuvre pour préparer les élections de ladite Chambre d’agriculture de Mascara, qui auront lieu dans deux mois et seront supervisées par le président de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), Mohamed Bouhadjar. La décision de dissolution du Conseil d’administration de la Chambre d’agriculture intervient au moment où un millier d’adhérents attendent, depuis plusieurs mois, la délivrance de leurs cartes de fellahs.                  

Abdelouahab Souag

 

CARNET DE PLAINE

D. BELAID 12.07.14

Le carnet de plaine est un outil insipensable à l'agriculteur et au technicien. Ce carnet comporte sur différentes pages une place pour le nom des parcelles de l'agriculteur. pour chaque page sont notées, par rubrique, toutes les interventions de l'itinéraire technique. L'agriculture conserve ainsi en mémoire toutes les opérations réalisées.

Récupérées et mises sur un tableur de type Excel, il est possible de réaliser des "tris" afin de comprendre pour une centaine de parcelles, quel est l'itinéraire choisi par les 10% des parcelles qui ont obtenu les meilleurs rendements.

Il serait intéressant que les firmes d'agrofournitures financent et offrent de tels carnets tel que cela se fait ci et là.

 

 

ALGERIE LES PREMICES DUNE AGRICULTURE CONTRACTUELLE

D.BELAID 11.07.14

 

L'agriculture contractuelle (AC) correspond à un accord entre un industriel (agro-industrie) et un agriculteur. Le premier s'engage à acheter la production à un prix et à acheter la production à un prix et à une qualité définie. (...)

 

 

DIVERSIFICATION: CREER UN C.E.T-BIO SUR L'EXPLOITATION?

D.BELAID 9.07.2014

 

Selon sa situation une exploitation agricole peut avoir besoin de développer une nouvelle activité. Diversifier l'activité nécessite un savoir faire. Nous proposons, comme indiqué dans le titre, l'ouverture au sein d'une exploitation d'un C.E.T-bio. Il s'agit de développer le compostage de déchets verts et organiques afin de produire du terreau horticole.

Nous ferons le parallèle avec le cas d'une exploitation française qui s'est lancée dans cette expérience1. (...)

 

 

 

ARRETER LE BETON EN « PLANTANT DES 

PISTACHIERS »?

D.BELAID 8.07.2014

La presse nationale rapporte que dans l'Ouest du pays l'ONCV encourage la plantation de pistachiers. L'un des avantages de cet arbre serait de permettre de s'opposer à l'avancée du béton sur les terres agricoles. Le vœu est pieu. On ne peut que le respecter. Il n'en demeure cependant qu'un vœu. La préservation des terres agricoles nécessite d'autres mesures.

Nous aimerions apporter sur la question le regard de l'agronome.

(...)

 

ALGERIE, DES MAISONS A EAU POSITIVE DANS LE FUTUR?

D. BELAID 8.07.2014

Peut-on imaginer dans le futur en Algérie, des maisons à eau positive? Un peu comme existe des maisons à énergie positive qui fournissent leur propre énergie. Ce serait des maisons qui produisent tout ou en partie l'eau consommée par les habitants.

 

Dans le cas de maison de plain pied ou à un seul étage, la surface de toit ou de terrasse peut permettre de récupérer des quantités appréciables d'eau de pluie permettant de couvrir les besoins des occopants. Pour une pluviométrie annuelle de 600 mm et une surface de 60 m2, on arrive ç des quantités de 36 000 litres d'eau. La répartition des pluies étant irrégulière durant l'année, la question du stockage est cruciale. Outre les citernes en béton, sont apparues depuis peu les réservoirs bâchés. De tels équipements peuvent être placés au niveau d'un vide sanitaire ou dans la cour d'une habitation. Les possibilités d'installation en terrasse sont plus limitées du fait de la masse que cela représente pour la structure de l'habitation.

L'irrégularité des pluies nécessite que de telles réserves doivent être installées avec des systèmes d'alimentation mixte permettant d'utiliser en priorité l'eau de pluie.

Il existe des systèmes de filtration qui permettent d'utiliser cette eau pour les WC et les machines à laver le linge. Une utilisation comme eau potable est possible, mais cela nécessite des systèmes de filtration plus élaborés.

Afin d'optimiser le stockage à grande échelle, des solutions de stockage existent. Ainsi, à Marseille, des bassins de plusieurs dizaines de milliers de litres sont construits même sous les stades.

Le développement d'installations de différentes tailles pourraient être envisagé en confiant la construction puis la régie à des investisseurs privés.

Les consommateurs utilisant de tels dispositifs pourraient se voir appliquer des tarifs préférentiels. Cela les mettant à l'abri des hausses que l'eau potable devrait nécessairement connaître à l'avenir.

Dans le cas d'immeubles d'habitation dont la surface de toiture n'assure pas le volume d'eau nécessaire aux occupants, on peut penser à leur utilisation comme surface de collecte. Ces terrasses alimenteraient alors des réservoirs collectifs pour des usages plus modestes (arrosages de jardins et espaces verts).

La généralisation de tels systèmes dans des quartiers construits sur des hauteurs présente l'avantage de contribuer à réduire le ruissellement en cas d'orages violents et d'éviter les tragiques glissements de terrain tels ceux qu'a connu la capitale.

Une telle politique de récupération de l'eau mérite d'être pensée dès la conception des habitations et nécessite la participation des architectes.

 

 

ALGERIE: AUGMENTER LE PRIX DES CARBURANTS ET DE L'ELECTRICITE, UNE BONNE CHOSE, A LONG TERME, POUR L'AGRICULTURE.

D.BELAID 6/7/2014

Les carburants et l'électricité sont deux sources d'énergie très utilisées. Les carburants sont principalement utilisés pour actionner les moteurs des engins agricoles: tracteurs, moissonneuses-batteuses, ramasseuse-presse... L'électricité est plus particulièrement utilisée pour actionner les pompes hydrauliques pour l'irrigation des cultures. Elle est si vitale que tout nouvel investisseur agricole réclame avant tout une ligne électrique.

Bien que non dérisoires, les prix de l'énergie est bas. (...)

 

POLYAGRIFRANCE, UNE REVOLUTION POUR LA FERTILITE DES SOLS?

D.BELAID 2.07.2014

 

La société PolyagriFrance a présenté récemment à Béjaïa devant des cadres du secteur agricole son produit visant à restaurer une partie de la fertilité du sol. Il s'agit de granulés à épandre au sol et qui permettraient de retenir l'eau et les engrais. Cela ouvre la voie à un vieux rêve: modifier les propriétés physico-chimiques d'un sol. (...)

 

 

OLIVIERS, C'EST MAINTENANT QUE SE DECIDE LA PROCHAINE RECOLTE

D. BELAID 1.07.2014

Les oliviers ont soif. L'an passé pour expliquer la faible récolte des olives, plusieurs experts ont noté le manque d'eau. Que faire pour les oliviers dans la montagne ou en plaine? Une solution peut consister à arroser les arbres à la citerne. Deux bons arrosoirs au pied de chaque arbre peuvent atténuer l'effet du manque d'eau. Afin de profiter des pluies d'orages, on pourra également entretenir

au pied des arbre les cuvettes de terre.

L'autre plaie des oliviers réside dans les attaques de la mouche de l'olive. Il existe des traitements chimiques, voire des techniques plus élaborées à l'aide de pièges avec phéromones. Sinon, la vieille méthodes des pièges confectionnés à l'aide de bouteilles en plastique (voir la rubrique « Oliviers »).

Apporter de l'eau et combattre la mouche de l'olive. C'est en ce moment que se joue votre prochaine récolte.

 

ALGERIE. EAUX GRISES DES HABITATIONS, LES RECYCLER SUR PLACE?

D.BELAID 29.06.2014

Dans Alger et de nombreuses villes d'Algérie, les ensembles d'immeubles sont nombreux. Ils représentent un gisement « d'eaux grises » appréciable. Ces eaux grises sont facilement réutilisables pour l'agriculture. Peut-on imaginer une utilisation locale de ces eaux au lieu de les acheminer vers des stations d'épuration? L'avantage serait de ne pas risquer de les contaminer par d'éventuels métaux lourds en provenance des zones industrielles. Ensuite, cela permettrait des utilisations décentralisées de ces eaux. (...)

 

 

 

QUE FAIRE AU BLED CET ETE?

D.BELAID 1.07.2014

Cet été c'est décidé vous allez plusieurs jours durant vos vacances au village paternel. Que faire pour se rendre utile au niveau du jardin familial? Nous proposons plusieurs suggestions principalement autour de la question de l'eau.

Une des grosses préoccupations concerne la disponibilité en eau pour irriguer.. Des solutions existent. En hiver, l'eau est même en excès. En été et à l'automne on peut même compter sur des orages. Mais comment stocker cette eau? (...)

 

 

QUELLE VARIETE DE BLE OU D'ORGE SEMER EN OCTOBRE

D.BELAID 30.06.2014

La récolte n'est même pas terminée qu'il faudra bientôt penser aux commandes de semences pour la prochaine campagne. Quelles variétés choisir?

Il existe un procédé efficace, c'est celui de « l'enquête culture ». Cela consiste à enregistrer l'essentiel de l'itinéraire technique sur une cinquantaine de parcelles en indiquant le rendement obtenu et les principales caractéristiques du sol. En réalisant un simple tri sur un tableur type Excel, on peut ainsi déterminer en première approche les facteurs déterminants du rendement. Concernant les variétés, on peut ainsi les classer selon la moyenne des rendements obtenus. Mieux que des références d'une station d'essais, les références ainsi obtenues sont directement représentatrices du terroir.
Le même raisonnement peut être pratiqué concernant les doses et dates de semis. L'enquête culture est un outils particulièrement puissant.

 

Sa réalisation nécessite donc la collecte des données sur plusieurs parcelles de l'exploitation et cela sur plusieurs exploitations d'une même zone.

 

Nb: Le choix variétal doit également tenir compte des variétés préférées par les industriels de la meunerie et semoulerie. On peut penser qu'à moyen terme les variétés de bonnes qualités boulangères ou semoulières seront mieux rémunérées.

 

CONSOMMATEURS, UNE RESPONSABILITE CITOYENNE VIS A VIS DES AGRICULTEURS

D.BELAID 1.07.2014

En Europe et aux USA des consommateurs de produits agricoles optent pour la seule consommations de produits locaux. Le but de ces « locavores » est de réduire la consommation frénétique de carburants. Il est vrai qu'il est devenu courant que les consommateurs européens trouvent en plein hiver des cerises venant du Chili.

En Algérie, les consommateurs peuvent-ils modifier les façons de faire du monde agricole et de la distribution? (...)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LE MARAICHAGE A TIPAZA MANQUE D'EAU

D.BELAID 28.06.2014

Dans son édition du 27.06.2014 le quotidien El-Watan évoque le manque d'eau dans le domaine agricole. Alors que l'office national de l’irrigation et du drainage (ONID) annonce pourvoir aux besoin de l'irrigation de 18600 ha, Mr Sidhoum Rabah, DSA de Tipaza conteste le chiffre: ce serait « Un mensonge ». Et d'ajouter que les fournitures en eau n'a « jamais dépassé 6000 ha. Il y a un détournement des quantités d’eau au profit de l’AEP ». Au delà des polémiques, ces chiffres ont le mérite d'éclairer sur la situation que vivent les agriculteurs. L'un d'eux affirme payer son allocation en eau ais ne pas recevoir la totalité du quota dûment réglé. La situation est d'autant plus inquiétante qu'il ne s'agit pas d'une région située à l'intérieur du pays et peu arrosée mais d'une zone littorale. (...)

 

DE L'OMBRE POUR NOTRE IMMEUBLE

D.BELAID 29.06.2014

 

Lutter contre le bétonnage des bonnes terres du littoral c'est notamment offrir des conditions de vie acceptables à l'intérieur du pays et dans le Sud. A cet égard, il nous semble que les particuliers doivent pouvoir bénéficier d'équipements tels des piscines et disposer d'immeubles adaptés à la chaleur.

En été, en Algérie, dans les immeubles modernes, la chaleur est insupportable. De l'ombre sur les murs pourrait permettre de réduire ces fortes températures. Planter des arbres? Oui, c'est une solution. Ils pourraient être arrosés par les eaux grises en provenance des salles de bain et cuisine. Il existe des procédés afin de débarrasser ces eaux de la lessive et de la graisse. Les arbres pousseraient ainsi plus vite. Un havre de fraicheur existerait ainsi au pieds des immeubles. Une autre solution consiste à installer des pares soleil en bois ou en aluminium sur les murs.

Il s'agit de lamelles disposées sur un montant dont une des extrémités est fixée perpendiculairement au mur. Ainsi, aux plus chaudes heures de la journée, les rayons du soleil sont réfléchis par les lamelles et ne peuvent donc atteindre le mur. Celui-ci se trouve alors enveloppé d'une ombre protectrice.

Une autre solution concerne les terrasses. Celles-ci sont en béton et absorbent toute la journée la chaleur. Il est possible de les végétaliser en installant une couverture végétale. Les végétaux installés doivent résister à des températures extrêmes accompagnées d'un manque d'eau en été. Il existe des plantes qui résistent à de telles situations. Il s'agit du sedum. C'est une plante grasse d'à peine 5 à 8 cm de haut aux feuilles charnues. Ses racines s’accommodent d'un minimum de terre. Le confort apporté par cette technique est tel qu'en Europe des entreprises se sont spécialisées dans la végétalisation des terrasses et parfois des murs. Selon les cas rencontrés, elles proposent des solutions adaptées. Une abondante documentation sur le Net; Nous vous la recommandons afin de végétaliser votre terrasse, le toit de votre étable, voire créer votre entreprise...

 

GRAISSE DE MOUTON: TROP RICHE EN CHOLESTEROL? PAS SI SUR...

D.BELAID 30.06.2014

Chacun connaît cette recette de cuisine de l'Est du pays qui consiste à faire cuire de fines feuilles pâte sur une grande tôle pour faire de la chakhchoukha. Il existe plusieurs variantes de la recette. L'une d'entre elle coniste à insérer entre les feuilles lors de la cuisson des morceaux de graisse de mouton. Le résultat est fameux du point de vue culinaire. Mais bonjour le cholestérol. Ce danger pourrait être remis en cause. En effet, il a été démontré que l'absorption intestinale du cholestérol est bloqué par les beta glucanes contenues dans l'avoine et l'orge.
A tel point que d'éminents détieticiens conseillent de consommer quotidiennement 3 grammes de beta glucane.
Ainsi associé à de l'avoine ou de l'orge la consommation de gras deviendrait sans danger pour nos artères. Cela ouvre des perspectives. En effet, la production locale de corps gras végétaux étant réduite, la valorisation des matières grasses pourrait s'avérer intéressante. L'agro-industrie pourrait ainsi mettre au point des préparations culinaires contenant de la graisse de mouton mais associée à de l'avoine ou de l'orge. On pourrait ainsi penser à des pizzas comportant une part d'orge dans la pâte en association avec un peu de graisse de mouton. Reste à préciser les produits et les doses des ingrédients. En tout cas, il y a là une opportunité d'investissement qui pourrait bénéficier d'une allégation officielle du genre « conseillé dans le cas des régimes anti-cholestérol ».

 

MOISSON: LES BARRES DE COUPES FLEXIBLES.

D.BELAID 24.06.2014

Une nouveauté à suivre de très près. Plusieurs constructeurs de moissonneuses-batteuses développent des barres de coupes flexibles. Avantage: optimiser la récolte des légumes secs. Intéressant quand on a pris la peine de passer un rouleau après le semis. Dossier à suivre.

"Pour récolter près du sol.

Les céréales à gousses, telles que le soja, les petits pois et les lentilles, poussent généralement au ras du sol. Pour une récolte sans pertes, il est donc nécessaire de faucher le plus bas possible. C'est le seul moyen de garantir que toutes les cosses sont ramassées par la machine. Les barres de coupe flexibles FLEX sont proposées dans des largeurs de 5,1 m à 9 m. Elles disposent d'une scie mobile (course de 100 mm) qui leur permet de moissonner sans pertes même les cultures poussant au ras du sol".

Sources: Site de Claas.

Barre de coupe flexible FLEX. - Claas

www.claas.fr/produits/moissonneuses-batteuses/outils-frontaux/.../flex

 

SOJA TEXTURE, UN NOUVEAU KLILA

D. BELAID Juillet 2013

Dernièrement un ami étranger me proposant de partager son repas m'a servi un ragout de pomme de terre et de morceaux de poulet. Du moins, c'est ce que je croyais en voyant le contenu de mon assiette.

Les « morceaux de poulet » avaient l'aspect de la viande et sa consistance c'est tout. J'ai pensé à un moment à du « klila ». (...)

 

SOJA: YES WE CAN

D.BELAID 24.06.2014

Plusieurs auteurs du Cetiom France signent un article sur le soja dans le dernier n° de Perspectives Agricoles. Il apparaît que la génétique permet l'apparition de nouvelles varités de soja.  Cela ouvre des perspectives pour l'Algérie en bordure littorale. Après un ensilage de vesce-avoine on peut penser à installer un soja en semis direct (afin de mieux préserver l'humidité du sol). Cela pourrait convenir à un investisseur qui valoriserait les grains en alimentation humaine: production de fromage de soja (tofu) ou lait de soja. A suivre...

Un extrait de l'article:

"La double culture : une opportunité pour la moitié Sud

Au sud d’une ligne Bordeaux – Chalon-sur-Saône, la gamme de variétés précoces permet de cultiver le soja en double culture après une culture d’hiver récoltée tôt comme l’orge. Cette stratégie, marginale en France mais courante en Italie du nord, est mise en œuvre depuis plusieurs années par certains agriculteurs avec des résultats économiques intéressants. Après une récolte précoce de l’orge, l’implantation rapide du soja, en non labour ou semis direct, est indispensable : un jour de gagné au semis, c’est quatre jours de gagnés à la récolte ! Celle-ci doit avoir lieu avant la mi-octobre.

Une première irrigation sécurise la levée qui est très rapide en début d’été. Avec une dose moyenne totale d’irrigation de l’ordre de 180 mm, dans une situation du sud-ouest de la France à contrainte hydrique estivale forte, le soja en double culture permet d’obtenir des rendements de 23 à 25 q/ha avec une possible valorisation en alimentation humaine compte tenu des teneurs en protéines potentiellement élevées".

Contacts CETIOM :

Vincent Lecomte:  lecomte@cetiom.fr

Pierre Jouffret :   jouffret@cetiom.fr

Elie Parachini :  parachini@cetiom.fr

Télécharger la brochure complète

 

Contact semences:

RAGT et EURALIS Semences

Sources: Juillet-août 2014 - N°413  PERSPECTIVES AGRICOLES

 

 

BADREDDINE BENYOUCEF: CONTRE LA MALADIE DE NEW CASTLE INVESTIR DANS LA PREVENTION.

 

Badreddine BENYOUCEF est un agro-économiste qui connait bien la filière avicole tant en France qu'en Algérie. Et pour cause, il a eu à diriger des élevages des 2 côtés de la Méditerrannée. Nous lui avons demandé son avis suite au cheptel avicole récemment décimé à Sétif par cette peste aviaire.

 

 

Mr Benyoucef, qu'est ce que la maladie de NC et comment se manifeste-t-elle?

La maladie de Newcastle, appelée communément peste aviaire » est due à  virus  qui peut être à l’origine d’épizooties redoutables qui peuvent décimer des troupeaux entiers en un temps très court.  La sournoiserie du virus fait qu’il est très difficile à détecter et on à longtemps fait croire à la communauté scientifique qu’il s’agissait d’une banale bactérie facile à éradiquer.

Le virus naturel est véhiculé par les oiseaux migrateurs qui peuvent le transmettre aux troupeaux de volailles, qui si les pratiques avicoles ne sont pas saines, peut provoquer des dégâts incommensurables. Dans les pays développés on rencontre de moins en moins de peste aviaire car les troupeaux sont très protégés et les pratiques avicoles sont menées selon les normes admises par l’académie. Par contre, dans les pays où ces normes ne sont pas respectées, le virus trouve un terrain favorable pour son installation et sa propagation fulgurante. (...)

 

 

 

BADREDDINE BENYOUCEF: L'ELEVAGE DE CAILLES, UNE ACTIVITE FACILE A MAITRISER.

 

Badreddine BENYOUCEF est un agro-économiste qui possède une solide expérience de terrain et cela des deux côtés de la Méditerranée. Son expertise est plus qu'intéressante pour tout investisseur potentiel.

D. BELAID 27.05.2014

 

QUESTION  : Vous avez une grande expérience de l'aviculture, que pensez-vous de l'élevage de cailles comme moyen de proposer des activités pour jeunes chômeurs ?

Il y a des éleveurs qui se sont déjà lancés dans l'élevage de cailles, principalement en Kabylie. Effectivement, c'est une activité très facile à maîtriser et qui ne nécessite pas de gros moyens. C'est une réelle alternative au chômage des jeunes. Mais, il y a quelques contraintes que je pourrais développer si vous le désirez. (...)

 

 

 

Cailles au Maroc.

www.youtube.com/watch?v=KSTH2t2EmQk

 

 

Conserves de cailles

Il est possible de réaliser des conserves de cailles en bocaux. Les bocaux doivent être mis à 116°C dans un autoclave pour stérilisation.

Les conserves sont un moyen pour valoriser son élevage de cailles, lapins, canards, ... Il est également possible de réaliser des conserves de légumes et des plats cuisinés.

 

www.youtube.com/watch?v=A-fFAlldDKM

 

LAIT D'AVOINE

D.BELAID 23.06.2014

Les beta-glucanes s'avèrent être intéressants pour réduire le taux de choléstérol du sang. Aussi, il serait intéressant de développer du lait d'avoine. Nous reviendrons sur cet important sujet.

Les bêta-glucanes très convoités .

Le lait d'avoine par sa haute teneur en fibres aide à éliminer le cholestérol en excès. Il est conseillé aux diabétiques pour son action hypoglycémiante. Ce lait végétal apporte des fibres et contient des vitamines du groupe B, mais aussi E, K, des sels minéraux (calcium, fer, magnésium, phosphore, sodium), des oligo-éléments (iode, manganèse).

 

Préparation:

    5 c. à s. de flocons d'avoine (Quaker oats) (environ 30 g.),

    (eau de trempage),

    1 litre d'eau.

 

Préparation :

 

Rincez les flocons d'avoine et faites tremper toute la nuit.

Mettez dans une passoire et rincez à nouveau.

Mettez les flocons et le litre d'eau dans une casserole.

Portez à ébullition. Surveillez car la préparation monte dans la casserole comme du lait.

Puis laissez mijoter de 15 à 20 minutes, en remuant de temps en temps.

Laissez reposer ¼ heure hors du feu.

Mixez puis filtrez au travers d'une passoire à mailles fines.

Avec de l'eau et une boîte de 500 g. de flocons d'avoine (prix approximatif 1,90 euro.), on fabrique environ 16 litres de lait d'avoine !

Sources:

Faire soi-même du lait d'avoine (lait végétal). - C fait maison

www.cfaitmaison.com/bio/avoine.html

 

 

CNED COURS D'ETE 2014

20.06.2014

Votre enfant a rencontré des difficultés au cours de l'année ou souhaite tout simplement évaluer ses connaissances ?

Pour maintenir son niveau et bien démarrer l'année scolaire, le CNED propose des cours d'été, accompagnés de services adaptés au rythme des vacances, du CM2 à la terminale.

www.cned.fr/inscription/7cetedix/

 

Inscription possible à partir du 12 mai 2014

Une méthode fiable et adaptée

 

Les Cours d'été du CNED sont clairs et synthétiques. Ils proposent une révision des notions fondamentales en prévision du passage en classe supérieure. Basés sur une pédagogie originale, ils proposent 4 devoirs à renvoyer pour une correction personnalisée, accompagnés d'un guide de travail qui oriente l'élève dans son parcours de révision :

    Exercices autocorrectifs

    Apprentissage et développement du travail en autonomie

    Révisions au rythme et aux besoins de chacun et sur le lieu de vacances

    DVD-rom pour les langues

 

DATES A RETENIR

Début des inscriptions : 12 mai 2014

Clôture des inscriptions : 25 août 2014

Envoi des cours : À partir du 16 juin 2014

Service de correction et de tutorat : À partir du 7 juillet 2014

Fin des corrections et du service de tutorat : 12 septembre 2014

TARIFS :  55 euros.

 

RAMASSEUSE DE BALLES

Les Ets Jouini de Tunisie proposent cette ramasseuse de balles de foin ou de paille. Intéressant dans les cas de manque de main d'oeuvre.

La société Green Naciral importe également le même type de matériel turc.

www.youtube.com/watch?v=U4ZKHQRC1MU

 

SALAT AL ISTISQAA

D. BELAID 21.05.2014

Résultats de la  prière Salat al Istisquaa? En tout cas il pleut sur Alger et la pluie est annoncée à l'intérieur du pays. La lutte contre le déficit hydrique passe par la mobilisation de toutes les sources d'eau renouvelable. (...)

 

SPECIAL RAMADHAN

Quand le balcon devient garde manger.

D.BELAID 24.05.2014

 

Le Ramadhan peut être l'occasion de produire sois même une partie de sa nourriture.

Même sur un balcon ou une terrasse il est possible de planter du persil, de la menthe. Mieux, il est possible de produire de la salade: de la feuille de chêne. Avantage: si vous coupez les feuilles au niveau du collet sans arracher la racine, elle continue de pousser et vous fournira d’autres feuilles. Si vous n’avez pas de graines faites vous envoyer un sachet de graines de France par de la famille ou des amis. (...)

 

BILLET

ELOGE DE LA SOUPE DE LEGUMES ET DU RADIS

 D.BELAID 18.05.2014

La soupe, un éloge de la soupe? Chacun connaît la chorba et hrira1 du mois de Ramadhan. Mais, notre propos ne concerne ni l'une ni l'autre. Pourquoi? Car celles-ci peuvent se consommer avec de belles tranches de galette ou de pain dont khobz ed-dar. Or, nous souhaiterions aborder les moyens de consommer moins de pain. Car, nous en consommons beaucoup trop. Bien que la production locale s'améliore, les importations de blé restent fortes. Il y a quelques années, l'Algérie achetait même la plus grande partie des quantités de blé dur mise sur le marché international.

 (...)

 

SETIF, LA SECHERESSE MENACE

16 mai 2014 | Boutebna N.   Sétif.Infos

  

 
 

Mr Badredine Benyoucef attire notre attention sur cette information.

"La région de Sétif, première productrice de céréales en Algérie, enregistre depuis début avril un important déficit en précipitations. (...)

Les agriculteurs du sud de la wilaya commencent déjà à montrer des signes d’inquiétude quant à la persistance du beau temps, équivalent pour eux à un début de déficit en eau, particulièrement pour les céréales conduites en sec. Malgré la pluviométrie consistante enregistrée pendant les mois de janvier et février, une partie du tapis vert des céréales des Dairas de Ain Oulmene, Salah Bey et Ain Azel est en train de virer prématurément à l’ocre. (...)".

Cette information est dramatique. Rappelons cependant que pour réduire l'effet du déficit hydrique les agriculteurs ont plusieurs parades: abandonner le labour pour le semis direct, enrichir le sol en matière organique qui agit sur l'eau comme une éponge. Enfin, pour ceux qui ont de forages ou de retenues collinaires, il y a la solution de l'irrigation d'appoint. Il n'y a pas de fatalité, seulement techniquement "el djahel"...

D. BELAID 17.05.2014

 

 

ALGERIE, LA DIFFICILE CONQUETE DU FAR-SOUTH

D. BELAID 16.04.2014

 

L'ENSA met actuellement en ligne sur son site les éléments d'une riche conférence donnée le 30 avril dernier par la directrice du CRSTA de Biskra Mme Fatoum Lakhdari. Que cette chercheuse soit remerciée pour la qualité de ses travaux. Un grand merci également au webmaster pour la mise en ligne de ce document de grande valeur. Document qui pousse à nous interroger sur l'actuelle ruée d'investisseurs nationaux ou étrangers1 vers le Sud Algérien. Telle à l'époque du far-West, certains vont vers le far-South...    (...)

 

 

LAIT: A BEJAIA, L'OR BLANC

D. BELAID 16.05.2014

A Bejaiai sous l'impulsion des pouvoirs publics, de conditions climatiques favorables, d'éleveurs passionnés et d'industriels véritables "capitaines d'industrie", la production laitière devient une véritable "succes story". En témoigne ce nouveau classement, selon le DSA Mr Bouaziz Noui, "cette filière vient en deuxième position après l'oléiculture.

Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet.

 

TOUGGOURT: BOUES RÉSIDUAIRES SUR SOL SABLEUX CULTIVÉ

IDDER Abdelhak, CHELOUFI Hamid, IDDER Tahar, MAHMA Sid-Ali Université KASDI Merbah -Ouargla.

Un très beau travail qui montre l'intérêt des boues résiduaires pour l'agriculture. Ces chercheurs ont réussi à faire passer le rendement des pastèques de 2 T/ha à 15T/ha. Résumé: "Dans le cadre de la valorisation des boues résiduaires Issues de la station d’épuration des eaux usées de Touggourt , nous avons appliqué des doses croissantes sur un sol sableux cultivé en pastèque. L es résultats obtenus attestent d’une corrélation hautement significative entre le niveau d’amendement organique et la productivité : le meilleur rendement étant obtenu avec un apport de 25 T boues/ha.

Par ailleurs, les boues appliquées ont amélioré le taux de matière organique et par conséquent le taux en humus, élément auquel s’attache la fertilité et la vie d’un sol qui s’est traduite essentiellement par l’augmentation de la capacité d’échange cationique qui est passée de 15,4 à 21,5 méq/100 g, et celle de la capacité de rétention de l’eau passant de 16,07 à 20, 49%. Enfin, les métaux lourds, au vu de leurs concentrations dans les boues utilisées et par la suite dans le végétal et le sol, se présentant sous forme de traces, ne pourraient constituer un danger pour l’activité agricole à court et moyen terme".

Algerian journal of arid environment vol. 2, n°1, Juin 2012:77-81 Contact: idder_haki@yahoo.fr

 

ALGERIE, APPRENDRE A CULTIVER AVEC MOINS DE PETROLE

En Algérie, nous avons (encore) du pétrole et... des idées.

D. Belaid 11.05.2014

 

L'aisance que permet la rente gazière et pétrolière ne durera pas éternellement. En date du 10 mai, le quotidien La Nation-DZ publie à cet égard un article alarmant : "La programmation de la lente agonie de la nation Algérie". Quelle que soient les échéances et les responsabilités, il est du devoir de chacun et en particulier des agronomes et membres des filières agricoles de se préparer à cette éventualité. Je me rappelle alors étudiant en agronomie être tombé sur un article sur le coût énergétique d'un quintal de blé produit alors par l'agriculture intensive française. Gros tracteurs gourmands en carburant, engrais azotés, produits phytosanitaires, … faisaient rapidement monter la note en énergie. Qu'en est-il chez nous et comment y remédier? Comment cultiver avec moins de subventions liées à la rente et en consommant moins de pétrole ? (...)

 

Veille technologique 1 : du nouveau pour

FABRICANTS ALIMENTS BETAIL.

 

D. Belaid 23.04.2014

Une information qui peut intéresser les investisseurs en aliment bétail et notamment aliments volailles. Sous le titre « Ekoranda, une nouvelle usine dédiée aux oléo-protéagineux » le 1er avril dernier Véronique Bargain (www.Revue Réussir-Lait.fr) note que « Terrena, Valorex et Sofiprotéol ont inauguré le 11 février dernier à Ingrandes-sur-Vienne un site dédié à la cuisson-extrusion de graines d’oléo-protéagineux ». Cette technique mérite toute l'attention des investisseurs Algériens. En effet, elle permet d'utiliser des produits locaux en remplacement des produits importés. Suite "Cuisson-Extrusion"

 

 

PRODUCTION DE SUCRE, L'ANOMALIE ALGERIENNE.

D.BELAID 3.05.2014

En Algérie, nous avons des façons originales de produire du sucre et des produits sucrants. Ainsi, groupe Metidji utilise du maïs importé pour produire par attaque à l'acide chlrorydrique du sirop de glucose. Quant à Cevital, il utilise du sucre brut importé qui est raffiné à Béjaïa. On le constate, notre sucre est entiérement produit à partir de matières premières importées. Est-il possible de faire autrement? (...)

 

 

ALGERIE, POUR DES ENTREPRISES PRIVEES CITOYENNES

 

D.BELAID 1.05.2014

Dans une récente conférence, l'économiste A Benachenhou évoquait le cas de ce patron qui stockait des billets de banque dans ses chambres froides. Certaines entreprises agro-alimentaires ont actuellement une activité qui consiste à simplement importer de la matière première, la transformer et à la vendre sous forme de produits finis empochant ainsi de juteuses marges bénéficiaires. Aussi, peut-on se demander si en Algérie l'entreprise agro-alimentaires possède un rôle citoyen ou seulement la fonction d'accumuler un maximum de ressources financières au profit d'un groupe réduit de personnes. Dans, ce cas, ne faudrait-il par envisager de reconsidérer le retour du monopole de l'Etat sur certaines denrées stratégiques telles le sucre ou l'huile? Ou du moins plus de contrôle? (...)

 

ADDITIFS ALIMENTAIRES

Nous ouvrons une recherche sur les additifs alimentaires.

A suivre ...

 Nous recommandons ce site qui présente différents additifs alimentaires. L'intérêt de connaître est de pouvoir les importer en tant que produits chimiques puis les revendre localement en tant qu'additifs (à condition que leur pureté soit adéquate); cela permet de réduire les importations. ( ... )

 www.les-additifs-alimentaires.com/E558.php

www.additifs-alimentaires.net/E558.php  

 

www.youtube.com/watch?v=ImoT6wJz_vU

 

 

Veille technologique 2 : du nouveau pour

FABRICANTS DE  PRODUITS ALIMENTAIRES.

 

D. BELAID 24.04.2014 actualisé le

 25.04.2014

 

L'extrusion consiste à « forcer un produit à s'écouler à travers un orifice de petite dimension, la filière, sous l'action de pressions élevées obtenues, dans un conduit cylindrique, grâce à une ou plusieurs vis de type vis sans fin ». Selon le procédé choisi il peut survenir un échauffement qui permet une cuisson du produit. On parle alors de cuisson-extrusion. Ce procédé a de larges utilisations agro-alimentaires. En Tunisie, la fabrication de céréales pour petit déjeuner est assurée par la société Gerpro'S. En Algérie, cette fabrication est assurée par la multinationale Nestlé selon laquelle « la demande du marché algérien en céréales n’est pas suffisamment importante » pour lancer une production locale. Un fabricant d'extrudeuse1 était présent au dernier salon de l'agro-alimentaire Djazagro 2014. A partir de ce type de machines et de matières premières locales n'est ce pas à des investisseurs locaux de produire de telles céréales mais également d'explorer le marché des produits protéiques sans viande? (...)

 

 

 

AGRICULTURE DE MONTAGNE, VERS QUEL TYPE DE DEVELOPPEMENT?

Djamel BELAID 27.04.2014

 

Sur le blog « Paysans d'Algérie » de Mohamed Naïli on peut lire cet appel lancé par un lecteur: « Je lance un débat aux économistes ruraux du BNDER et de l’INA, y a -t-il un modèle Économique pour faire vivre de sa terre un paysan kabyle (je vous rappelle, qu’il possède quelques champs en pente) et les autres champs qui l’entoure sont abandonnées par leur propriétaire puisqu’ils vivent en ville et se nourrissent des conteneurs des agro-importateurs ». Cette interrogation date du 4 juillet 2011 mais n'a rien perdu de son actualité. (...)

 

 

DJAZAGRO: PLUS DE 100 ENTREPRISES FRANCAISES

 

"Pour la 12ème édition de DJAZAGRO, la France sera la première délégation internationale. 114 entreprises françaises exposeront leur savoir-faire d'équipementiers industriels en vue de satisfaire les besoins d'investissement des acteurs de l'agro-alimentaire d'Afrique du Nord."

 

"Présente en Algérie depuis près de 30 ans, l'ADEPTA ne cesse d'identifier de grands projets industriels algériens et accompagne régulièrement de nombreuses entreprises françaises. Ainsi, la technologie française est aujourd'hui plébiscitée par les entrepreneurs locaux de l'agro-industrie.

L’ADEPTA, Association pour le Développement des Echanges internationaux de Produits et Techniques Agroalimentaires, accompagne le développement international des constructeurs d’équipements, des fournisseurs d’intrants, des experts et des bureaux d’étude pour l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire."

Contact : Véronique du PASSAGE - Tel : 01 44 18 08 92 - Email : veronique.dupassage@adepta.com

 

ETAT VEGETATIF DU BLE A TISSEMSILT

Un témoignage de terrain intéressant. Un grand bravo à ce cadre qui prend la peine de prendre la plume. Il mériterait une médaille.

 

"Au cours de nos tournée du 17 au 23 mars 2014 dans les wilayates de Tissemsilt, Tiaret et Saida , nous avons observé une grande variabilité de stades phénologiques entre parcelles de céréales (voir photo). L'écart entre les stades extrêmes est 35 jours entre début montaison et épiaison. Ceci n'est pas dû à une disparité en matière de pluie car parfois les parcelles sont voisines; de plus il y a des eaux stagnantes et et des sources qu'on croyait taries qui ont réapparu. La différence est due à l'itinéraire technique et en particulier l'apport phospho-azoté. Suite: "Céréales en Algérie"

 

ALGERIE: BLE DUR, ANTICIPER LA FIN DE L'AGE D'OR?

 

Djamel BELAID 20.04.2014.

 

Depuis 2008, le prix à la production du blé dur est de 4500 DA le quintal. Les produits phytosanitaires font l'objet d'exonération de TVA. Quant aux engrais, le soutien des prix par les pouvoirs publics représente 20% de leur montant1. Le crédit de campagne (R'fig) est sans intérêt. Enfin, pour les céréaliers qui souhaitent acquérir un système d'irrigation d'appoint, une aide financière est accordée par l'OAIC et il est même possible de la rembourser par des versements en céréales. Bref, la céréaliculture algérienne vit un âge d'or. En sera-t-il toujours ainsi? Si la réponse est négative comment les céréaliers peuvent-ils anticiper l'avenir?

Suite "Céréales Algérie".

 

NOUVELLES PERSPECTIVES DU DESHERBAGE MECANIQUE EN GRANDES CULTURES.

 

D. BELAID 22.04.2014

 

Traditionnellement, en Algérie, la lutte contre les adventices est envisagé sous l'angle chimique. Or, le désherbage mécanique fait une percée remarquable en Europe. Cela tient à l'apparition de nouveaux outils et aux préoccupations environnementalistes (réduction de l'emploi des produits phytosanitaires). Si ces préoccupations sont encore peu présentes localement, les outils développés à l'étranger peuvent s'avérer intéressants en grande culture. C'est notamment le cas de la herse étrille et de la houe rotative. Suite "Désherbage".

 

4 000 DA LE LITRE DE MIEL !

 Témoignage lu dans la presse. Des coopératives de vente s'avèrent indispensables. Nous y reviendrons.

 

"Salam alikoum,

Je suis apiculteur à Sidi Bel Abbes, mon prix de vente en gros a été de 1600 Da pour des quantités de 10 kg et plus. Je ne dépasse pas les 150kg de production totale. Ceci pour vous dire que tant qu'il n'y a pas de contrôle de la filière, il y aura des beznasa1 qui se permettent de vendre plus cher et faire des bénéfices comme celles de l'apiculteur qui lui a travaillé toute l'année pour la ruche. Suite: "Apiculture".

 

 

 

OAIC: POUR UN INSTITUT DE FORMATION DES CADRES PAYSANS

 D. BELAID 15.04.2014

Dans les années 70, étudiant en agronomie à l'INA d'El-Harrach, j'avais été frappé par l'attitude de nos professeurs lors des sorties sur le terrain. Alors que nous entourions les cadres de l'exploitation visitée, ces professeurs allaient également saluer les ouvriers agricoles. Qui étaient ces professeurs qui nous accompagnaient? Des universitaires  haut gradés venant des pays socialistes de l'Est. Et si le développement agricole passait, avant tout, par la promotion des premiers concernés: les agriculteurs? Nous proposons une réflexion sur la formation de cadres paysans et de la grande responsabilité de l'Oaic en la matière.

Suite: "Economie"

www.ifocap.fr/

01 55 50 45 45 - e-mail :ifocap@ifocap.fr

 

Film 50 ans Ifocap

 

www.youtube.com/watch?v=pG2HKuU3liM

 

 

Maisons familiales rurales, solution pour le développement rural?

 En France, le développement rural doit beaucoup aux maisons familiales rurales. Nous proposons une vidéo. Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet. 

 

www.youtube.com/watch?v=4avOryjsRLw

 

 

TRACABILITE DU BLE UN PARI DIFFICILE A TENIR.

La rude tâche de Mme F. Sadli.

 

D. BELAID 12.04.2014

A l’issu du récent regroupement des membres du réseau qualité blé, Mme F SADLI , responsable de ce réseau au sein du groupe Benamor, a rappelé l’importance de la traçabilité des lots de blés durs réceptionnés à la moisson par les CCLS. Pour les minotiers, il s’agit d’une question primordiale. On ne peut faire de la semoule et des pâtes alimentaires de qualité qu’avec des lots de blé respectant un cahier des charges précis. Or, cette qualité est variable selon les exploitations et même entre leurs propres parcelles. A la moisson, les CCLS ont-elles la volonté et les moyens d’analyser les remorques de blé arrivant aux silos et de stocker les grains dans des cellules différentes ? A notre avis, la réponse est actuellement non. Suite "Qualité blés durs".

 

AXIUM, UNE ENTREPRISE DYNAMIQUE.

D. BELAID 10.04.2014

Cette société d’agrofourniture basée à Aïn Smara (Constantine) se distingue par son dynamisme. Il est à remarquer qu’Axium développe une production de semences de vesce et de lentilles. On ne peut que féliciter un tel engagement. Cette société est novatrice quant aux méthodes utilisées. Exemple. Afin d’aider ses agriculteurs multiplicateurs sous contrat, elle leur conseille d’associer féverole et vesce afin de faciliter la récolte  ( http://youtu.be/7ToQ1cpqtHk ). Les entreprises agricoles privées locales avec cet état d’esprit ouvert se comptent sur les doigts (SIM collabore à une école de meunerie, GAB développe des réseaux qualité-blé). Quant à Cevital?  Heu... on n'a encore rien vu. Ce n'est que de l'import de matière première pour raffinage.

C’est pour cela que nous proposons quelques suggestions à Axium et à ces chefs d'entreprises qui ont la rage du développement national. Dans le cadre des services après vente de matériel agricole, mettre sur pied un atelier de construction de petit matériel agricole. Puis, essayer par exemple de produire des semoirs pour semis direct selon le brevet libre de l’ex-Cemagref ( http://youtu.be/DzVRj8azWx4 ). Afin de favoriser le désherbage des céréales et légumes secs, importer ou mieux encore, entamer la fabrication locale de herses étrille et houes rotatives. S’engager dans la production de semences de sorgho (passage obligé pour réussir l’augmentation de la production laitière). Commercialiser (ou fabriquer) de mini-ensileuses (un affouragement en vert est possible, sans forcément ensiler ou enrubanner).

Mettre au point et fabriquer en série des kits pour installer des fourches hydrauliques avant sur les tracteurs Cirta (manipulation des charges lourdes dont le fumier). Initier la fabrication de matériel de stockage des grains (silos metalliques, pompe à grains, vis sans fin, boisseaux de chargement...), des broyeurs de branchages pour produire du BRF (amendement organique) ou des broyeurs de paille ou de palmes de palmiers dattiers pour fabriquer des blocs multi-nutritionnels comme inventés par l'ex-INA d'El-Harrach. Il y a toute une série de matériels agricoles à fabriquer sur place pour l'agriculture (cornadis pour étable, abreuvoirs automatiques, remorques double essieux avec relevage hydraulique, ...). Un grand nombre d'entre-eux ne demandent pas beaucoup de technologie. Si les entreprises privées sont incapables de produire localement et de créer des emplois peuvent-elles être sûres de leur pérennité? Le chômage et la misère engendrent la rancoeur et le désespoir et avec elles les troubles et les destructions des biens publics et privés.

C'est maintenant qu'il faut saisir les opportunités de développement de petits matériels agricoles et imposer à Mr Benbada de geler d'éventuelles importations massives dans le cadre des accords de l'OMC.

Pour tous ces axes novateurs, ces entreprises privées ont une main d'oeuvre de recherche GRATUITE. Pour cela, il leur suffit de proposer des sujets de mémoire de fin d’études à des étudiants en agronomie, en biologie, en chimie, ou de l'Ecole Polytechnique. Puis recruter les meilleurs éléments dont les majors de promotion.

 

Groupe BENAMOR : Mme F. SADLI ANIME LE RESEAU QUALITE BLE.

D. BELAID 12.04.2014

Cette semaine, la presse nationale a consacré de larges extraits à la récente rencontre des membres du réseau qualité blé lié au Groupe Benamor. Les membres de ce réseau ont durant 2 jours visités les installations du groupe, dont la pépinière de plants de tomate industrielle, visité des parcelles de blé menées intensivement et travaillé sur la protection fongicide du blé.
Afin de produire de la semoule et des pâtes alimentaires de qualité, les minotiers algériens, dont Benamor, ont besoin d’un approvisionnement en quantité mais aussi en qualité. Rappelons, que les minotiers reprochent aux céréaliers de livrer des blés durs souvent impropres (grains avec des corps étrangers, mitadinage, …). La cause est à rechercher dans un choix variétal inadéquat ainsi qu’un manque de pilotage de la fertilisation azotée source de grains mitadinés. C’est ce qui a poussé à la création de ces fameux réseaux qualité blé animés par des minotiers.

Cette initiative est à encourager. Mais est-ce à eux de faire ce travail d’animation de terrain ? Suite "Qualité blés durs".

 

 

ALGERIE, LES MUTATIONS PROFONDES DE LA FILIERE CEREALES.

Djamel BELAID 30.03.2014

Un Conseil Régional Interprofessionnel des Céréales (CRIC) a été installé dès 2010 dans chacune 6 des grandes régions céréalières d’Algérie. Ces conseils sont le lieu d’une coordination entre membres de la filière céréales. Ils permettent l’action et la réflexion pour tout ce qui peut concourir à une amélioration de la production. Des évolutions déjà constatées en dehors des CRIC pourraient s’épanouir en leur sein. C’est le cas des moulins privés et de leurs réseaux qualité blé qui se développent en différents régions. Nous soumettons au débat quelques propositions dont la plus novatrice est celle d'arriver à des coopératives de céréales sur le modèle français. Suite "Qualité des blés durs".

 

BILLET. ALGERIE, PLAYDOYER POUR LE JARDINAGE.

D.BELAID 6.04.2014

Il y a quelques instants nous avons posté une vidéo sur l’agriculture à Laghouat. http://youtu.be/naPpJxE4L4o On y voit une nouvelle exploitation agricole. Le vent souffle et dessèche la terre. On comprend que plus qu’ailleurs, l’irrigation est la clé de la réussite. L’agriculteur a d’ailleurs planté une haie de casuarina afin de protéger les cultures du vent. Mais ce qui attire l'attention, c’est aussi la ville: ses cités avec des immeubles, ses quartiers avec les maisons avec jardinet et cours et surtout ses espaces libres de construction.

Il y a là un moyen pour produire des fruits et légumes. Les cours et le devant des maisons pourraient comporter une vigne grimpante. Dans les jardinets et ces cours, il est envisageable de planter au moins un arbre fruitier (avec son port grimpant, un plant de kiwi occupe peu de place). Sur les terrasses, dans les cours et jardinets, il est possible de planter quelques pieds de tomate cerise, de salade ou de courgette. 

Suite "JARDINAGE ET AGRICULTURE URBAINE"

 

BILLET. ALGERIE,  MEME LES LOMBRICS HARRAGAS* ?

D.BELAID 5.04.2014

Avez-vous remarqué ? On trouve peu de lombrics (vers de terre) en Algérie. Prenez une bêche, et faites un trou dans le sol. Il faut retourner plusieurs dizaines de centimètres de terre avant de trouver un lombric. Et quand on en trouve un, la plupart du temps, il est pelotonné dans une cavité. Comme s’ils avaient peur de remonter à la surface. On se demande où sont leurs congénères. Auraient-ils pris le chemin de l’exil ? En Algérie, même les lombrics harragas? Suite "Fertlité des sols".

 

ALGERIE, LES ENJEUX DE LA PRODUCTION DE SEMENCES CERTIFIEES

D. BELAID 1.04.2014

 La production de céréales et en particulier de blé dur répond à deux objectifs : assurer un revenu aux agriculteurs et permettre la production par les transformateurs du secteur agro-alimentaire de produits de qualités.

Dans le cadre des réseaux qualité-blé, les semouliers ont opté pour le choix variétal. Ils recommandent ainsi aux agriculteurs certaines variétés. Dans quelle mesure les objectifs des céréaliers et ceux des transformateurs coïncident ? Quels sont les enjeux agronomiques, économiques, technologiques et ceux de la filière derrière le choix variétal en Algérie?  Suite "Céréales Semences"

 

OAIC : BELABDI MET LE TURBO

 

D. BELAID Mars 2014

L’OAIC est un organisme stratégique pour l’assistance apportée aux 600 000 céréaliers algériens. Son ancienne direction puis la nouvelle se sont attelées à développer cet appui. Le directeur actuel Mr M.BELABDI a récemment fait le point sur les avancées en cours au niveau de l’Office. Suite "Céréales en Algérie"

 

CHAMBRES D’AGRICULTURE EN France, UN REGARD ALGERIEN.

D. BELAID 30.03.2014. 

Les Chambres d’Agriculture (CA) ont historiquement joué un rôle fondamental dans le progrès de l’agriculture française. Nous proposons un regard sur leur travail afin de nourrir la réflexion afin de ce que pourrait être les CA de wilaya en Algérie.

Suite "Conseil et Vulgarisation".

 

SEMENCES: Coopération algéro-française

Le Magrheb 11-04-2013.

Info datant d'une année mais stratégique. Nous y reviendrons.

"Le comité agricole mixte algéro-français tiendra, aujourd'hui,  une réunion au siège de la Chambre nationale d'Agriculture (CNA),  a indiqué, hier, un communiqué du ministère. (...) La réunion des professionnels de ce comité mixte prévoit aussi la signature d'un protocole d'accord portant création d'une société mixte pour les semences céréalières et légumineuses, une occasion qui verra aussi la tenue d'une table ronde dédiée aux entreprises activant dans le domaine de l'agriculture des deux pays".  Saïd I. Questions: qui fait quoi en matière de semences fourragères en Algérie? Pour quelles espèces et avec quelle stratégie? Pour l'élevage ovin est-il possible d'améliorer l'offre en pâturage ou en foin? Comment faire comme la pomme de terre; l'offre est parfois supérieure à la demande. Quelle technique développer? Quel type d'organisation de la filière?  D BELAID 30.3.2014

 

LAIT, DOLEANCES DES ELEVEURS DE TIMIZART. REGARD SUR LES ASSOCIATIONS AGRICOLES PROFESSIONNELLES.

 

D. BELAID 25.03.2014

 L’actualité agricole est intéressante à décrypter sous l’angle de l’émergence de nouvelles organisations agricoles et rurales. Ces organisations sont favorisées par le processus de réforme économique et de décentralisation inhérent à la volonté de développement économique et l’ apparition de nouvelles élites rurales éduquées , fruit des efforts de scolarisation de ces dernières décennies. A travers l’extraordinaire cas de la récente grève du lait des éleveurs de Timizart, nous proposons une première réflexion afin d’ouvrir un nécessaire débat sur les insuffisances du développement en milieu rural. Suite, "Conseil et vulgarisation". Réflexion parue dans le blog "Paysans d'Algérie" d'El Watan.

 

NOS VACHES ONT FAIM. MAIS ELLES ONT AUSSI SOIF !

 D BELAID 26.03.2014. D'après une étude de Ouarfli Lazoumi - Ghardaïa.

Il est connu que nos vaches laitières ont faim. La cause ? Des agriculteurs qui ont construit des étables sans avoir les capacités de produire des fourrages verts. Mais il n’y a pas que des agriculteurs qui ont été attirés par l’importation massive de génisses. Il y a également des investisseurs possédant des garages. La plupart du temps, les animaux ne sont pas nourris avec des fourrages produits par l’exploitant pour la simple raison que cette nouvelle catégorie d’éleveurs n’a pas ou peu de terres et n’a pas les moyens d’irriguer. C’est le règne de la débrouille. Chacun achète de la paille, du foin, du son et de couteux aliments concentrés ou encore récupère du pain sec. Mais cela a un prix. Souvent la vente du lait couvre à peine le poste alimentation. Conséquences : des vaches algériennes sont insuffisamment nourries. Elles ont continuellement faim. Mais de récentes études montrent que nos vaches ont aussi soif, cruellement soif. Surtout en été avec les fortes chaleurs. Suite "Bovin Laitier".

 

L’OAIC, PARTENAIRE MAJEUR DES CEREALIERS DANS L’AUGMENTATION DES RENDEMENTS.

D. BELAID.  22.03.2014 Ingénieur agronome. Enseignant chercheur. Ex conseiller appui cultures en Chambre d’Agriculture en France.

 

En Algérie, les intervenants de la filière céréales sont divers. Il y a les agriculteurs bien sûr mais aussi, l’ITGC, la recherche universitaire agronomique, les firmes d’agrofournitures, les exportateurs français, l’OAIC et les transformateurs locaux (SIM, Groupe Benamor, Metidji, ...). Ces intervenants peuvent être classés selon leur apport à l’intensification céréalière. Et aussi étrange que cela puisse être, l’OAIC, traditionnellement connu pour son rôle de collecte à travers les CCLS et d’importateur, développe des programmes qui pourraient faire de cet office un agent majeur de l’augmentation des rendements et de la promotion du monde rural. Suite, "Céréales Algérie".

 

3 RECOLTES/AN? YES, WE CAN!

Oui, c'est possible sur de petites surfaces fourragères à proximité d'étables. Mais à condition de les doter de kits d'aspersion. Début septembre semer du colza fourrager. Il donne rapidement une forte masse de feuilles. Le faire pâturer jusqu'à novembre. En novembre, avec un chisel ou par semis direct, installer de la vesce-avoine, pois-avoine ou sulla-avoine (comme en Tunisie). Fauche au printemps pour maximiser énergie et matière azotée. On obtient alors de belles bottes de foin à la couleur verte et non cet horrible "foin" couleur paille. Installation dans la foulée de sorgho fourrager multi-coupes qui permet de couvrir tout l'été. Le drame en Algérie, c'est que même l'ITGC ne travaille pas sur la succesion d'espèces fourragères. Quant aux mémoires d'étudiants en agronomie, pourtant très nombreux, ils ne concernent qu'une seule espèce à la fois. En tout cas, il serait bon de proposer à chaque acquéreur de génisses un kit d'aspersion Anabib.

Suite, "Fourrages et aliments bétail"   D. BELAID 28.03.2014.

 

LAIT: DANS MADR, NE PAS OUBLIER LE « D » ET LE « R ».

 

Contribution parue dans le blog "Paysans d'Algérie" d'El Watan. D. BELAID Ingénieur Agronome. 23.03.2014

 

Suite aux pénuries de lait ayant récemment concerné plusieurs villes en Algérie, le lait est plus que jamais un sujet d’actualité. La presse note régulièrement des dysfonctionnements dans la distribution du lait reconstitué à partir de poudre de lait importée. Les pouvoirs publics et en particulier le MADR sont amenés à des annonces. De quels leviers disposent-ils afin d’accroitre la production locale et d’assurer des revenus au million de familles paysannes que compte le pays?

Suite "Economie".

 

MATERIEL AGRICOLE, UNE ANOMALIE ALGERIENNE

En Espagne et en Italie grands pays producteurs d'olives, les artisans locaux fabriquent tout une gamme de matériel pour la taille et la récolte des olives. En Russie, pays grand producteur de pomme de terre, de géniaux bricoleurs ont mis au point divers outils pour planter et récolter les pommes de terre ou fendre le bois. En Pologne, des artisans remettent à neuf le matériel agricole issu des anciens domaines socialistes. Et nous? Certes PMAT fabrique un vaste ensemble de matériel agricole. Mais qu'en est-il de l'industrie privée? Où sont les planteuses et arracheuses de pommes de terres, les peignes mécaniques pour récolter les olives, les abrevoirs automatiques? Bref, tout ce petit matériel parfois simplement à atteler à un motoculteur. Rien, wallou, nada! Serait-ce une anomalie typiquement algérienne? Nous ne le pensons pas. Les artisans d'El Oued ont su ré-adapter d'immenses pivots à la taille plus réduites de leurs parcelles de pomme de terre. Dès le début des années 70, il nous a été donner de voir une machine à parpaing fabriquée par un artisan. Djoudi Métal met au point du matériel pour l'agro-alimentaire. Il nous semble que ces modestes constructeurs sont à encourager par les pouvoirs publics. 23.03.2014

 

 

UNIVERSITE, A. BENACHENHOU TRES CRITIQUE

Dans une récente conférence débat l'économiste A. BENACHENHOU a été très critique vis à vis de la part importante consacrée par le budget de l'Etat à l'Université par rapport à l'Ecole élémentaire. Cela pose la question de l'emploi des cadres et de la valorisation des résultats de la recherche agronomique. 4O d'observation de cette recherche nous montre le peu de valorisation de celle-ci. Ainsi, la culture in vitro développée  à l'ex-INA au milieu des années 70 par feu Mme CHENOUFI fait à peine ses débuts sur le terrain pour la production de semences de pomme de terre. Les techniques d'irrigation d'appoint sur céréales développées dès la fin des années 70 par A Meckliche ne sont reprises que depuis peu par l'OAIC. Où est la machine à récolter l'alfa un temps évoquée, où sont les variétés de médicago inscrites à un catalogue national, quid du traitement de la paille à l'urée? A qui la faute? Aux chercheurs? Au monde agricole? Vaste débat. La question n'est pas de jeter la pierre aux chercheurs. Ils ont fait oeuvre de pionners.  La question est de coment établir un lien entre université et filières agricoles.

Cela pourrait se faire par la présence de représentants du MADR et des filières dans les conseils scientifiques universitaires ou par une politique de financements communs de projets de recherche. Voire de détachement de chercheurs au sein des filières agricoles. Les choses évoluent. A Blida, l'université met un place un partenariat sur la transformation des céréales avec SIM, idem à Bejaïa avec Cevital dans le domaine de la gestion. En décembre dernier, l'Ensa a organisé une journée de réflexion sur l'employabilité des ingénieurs agronomes. La balle est aussi dans le camp des étudiantes et étudiants. A eux de demander des incubateurs d'entreprises sur les campus universitaires et des modules sur l'entrepreunariat. Car à l'avenir, pour une partie d'entre eux, il s'agira d'essayer de créer leur propre entreprise sous peine de rester au chômage ou d'occuper des postes sous-qualifiés. La balle est aussi dans le camp des universitaires. Certes, leur mission première est de former des ingénieurs. Mais, il nous semble qu'étant donné les défis de l'heure, ils doivent être aussi des "passeurs de savoir" vis à vis de la paysannerie. Aujourd'hui, internet permet aux agriculteurs et cadres techniques d'avoir un  accès direct aux travaux des chercheurs. A ces derniers de produire des fiches techniques accessibles et des vidéos permettant de valoriser les travaux de recherche permis par les confortables investissements consentis par les pouvoirs publics. D BELAID 19.03.2014

 

CONTREBANDE, UNE PLAIE POUR L'AGRICULTURE

Les troupeaux de moutons et le carburant qui s'évaporent près des frontières sont une plaie pour l'agriculture. Cette perte en cheptel ne permet pas de réduire le prix de la viande sur le marché local. Quant au carburant, lors de la précédente moisson, le carburant pour moissonneuses batteuses était souvent indisponible à l'Ouest du pays. Que faire?

Vérité des prix? Plus de contrôles? Meilleure politique de l'emploi et lutte contre les disparités en matière de développement économique local? Nous aurons l'occasion d'y revenir. D. BELAID 19.03.2014

 

FONGICIDES BLE: INSUFFISANCES DES SERVICES AGRICOLES

Il n'est pas dans nos habitudes de pratiquer la critique vaine. Notre approche se veut constructive. En matière de conseils fongicides sur céréales, on ne peut noter que l'absence de vidéos et de publications synthétiques des services agricoles publics, nulle part sur un site public on ne trouve une vidéo telle celle d'AgrichemDZ (voir ci dessous).Pourtant protéger le feuillage assure plus de grains mais aussi plus de paille pour les éleveurs.

 

En ce début printemps, quelle est la pression maladies sur céréales? Quels sont les stratégies de traitements en fonction de la pression maladies? Quelle est la sensibilité de variétés telles Waha, Vitron, GTA, Bousalem? Il n'existe pas de document synthètique et à large tirage de la part de l'ITGC ou de l'INPV. Quant aux sites internet, ils sont incomplets. Signalons l'excellent travail de l'INPV, mais ses bulletins d'alertes devraient être régionaux. (Remarque: c'est aux techniciens aussi de mettre des bottes et d'aller vérifier sur les parcelles la présence de foyers de rouilles et l'avancée de la septoriose). Heureusement aussi qu'il y a les documents (certes parfois incomplets) des firmes d'agro-fournitures. Les fiches produits de Profert avec PROSARO, FALCON en langue française et arabe (!!!) de BASF avec l'OPUS ou de Syngenta (TILT, ARTEA, AMISTAR XTRA, BRAVO) viennent combler ce vide (ce gouffre faudrait-il dire) de la vulgarisation agricole publique. Un grand bravo aux technico-commerciaux pour leurs conseils. Aux céréaliers et techniciens de s'en saisir et d'estimer le risque maladie dans leur région tout au long du cylce de culture des céréales. D. BELAID 16.03.2014

 

 

www.youtube.com/watch?v=UBMAOYocftg

 

FARINE FRANCAISE, UN GOUT AMER?

On peut lire dans "Réussir Grandes Cultures"

La filière blé dur serre les rangs

21 mars 2013 Gabriel Omnès

La création d’innovation utile est l’une des clés de la pérennité. » Ce décloisonnement entre recherche fondamentale et appliquée, en lien avec les producteurs et les transformateurs, aura aussi son utilité dans la mobilisation de financements. « Il faut absolument éviter de mettre en concurrence différents programmes de R & D, insiste Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture de l’Inra et l’une des têtes pensantes du projet. Nous devons aller vers les appels à projets de façon cohérente. » Le scientifique met aussi l’accent sur le volet formation d’une telle plateforme. « L’adoption des innovations ne peut se faire sans formation, affirme le scientifique. Il nous faut aussi tisser des liens pour former des cadres de l’autre côté de la Méditerranée. » La filière blé dur espère ainsi reproduire le modèle qui a longtemps prévalu pour le blé tendre, avec des chefs meuniers d’Afrique du Nord formés dans des écoles françaises enclins à privilégier des relations commerciales avec des opérateurs de l’Hexagone. La farine française aurait-elle le goût amer de la dépendance? D BELAID 18.04.2014

 

 

TIZI-OUZOU: GREVE DES PRODUCTEURS DE LAIT

Après une conférence de presse donnée au siège de l'UNPA à Tizi-Ouzou, les éleveurs laitiers de l'association ADACT de Timizart annoncent pour ce lundi une grève de 2 jours des livraisons de lait. Ils réclament des prix plus rémunérateurs.

Cette revendication est légitime. Mais, le niveau technique des éleveurs reste globalement faible (une vache peut donner 60 à 65L/j). Chose positive, ces éleveurs sont organisés en une association. Ils devraient demander aux pouvoirs publics des postes budgétaires pour embaucher et gérer un technicien agronome et un autre vétérinaire. Pourquoi pas une certaine forme de co-gestion du suivi technique? C'est le seul moyen pour que TOUS les techniciens soient sur le terrain et non dans des bureaux. Dépendant directement de la notation des éleveurs ces techniciens devraient fournir le maximum d'efforts. Les éleveurs pourraient apprendre à produire du fromage et des fourrages dont le sorgho. Reste les maquignons et autres spéculateurs? Pourquoi ne pas ouvrir un abattoir coopératif? Les cadres du MADR ont une lourde responsabilité: ouvrir le robinet à dinars ou faire preuve de plus d'intelligence dans l'organisation du suivi technique et du ciblage des subventions.   D. BELAID 10.03.2014

ps: La CNMA de Khenchela développe un projet de "sécurisation du revenu agricole", notamment chez les éleveurs. Nous reviendrons sur cette démarche prometteuse.

 

LAIT ET AGRICULTURE FAMILIALE.

La presse se fait l'écho de pourparlers entre le MADR et une société anglaise pour installer dans le grand sud des grandes exploitations laitières. Ne faudrait-il pas mieux d'encourager l'agriculture familiale et les petites exploitations laitières. Afin qu'elles produisent des fourrages (sorgho) pourquoi ne pas les munir de motoculteurs pour ensemencer des lopins en fourrages verts?  A suivre... D BELAID 14.03.2014.

 

En 2013 plus de 900 millions $ d'importation de sucre.

Ce chiffre montre que nous devons relancer la production de betterave à sucre en Algérie.

(Agence Ecofin) - Le Centre national des statistiques (Cnis) indique que l’Algérie a importé pour 154,69 millions de dollars de sucre au mois de janvier dernier contre 153,42 millions de dollars, un an plus tôt. Si cette légère hausse va à contre-courant de la tendance baissière qui avait été la norme entre 2012 et 2013, elle s’explique par la hausse généralisée des cours du sucre, conséquence des mauvaises prévisions relatives aux productions brésiliennes et indiennes.

 

En effet, le Brésil, premier producteur mondial est actuellement en proie à une sécheresse qui affectera sa production tandis que la production indienne, elle, enregistre une baisse de 10%. La FAO indique qu’en conséquence, les cours du sucre ont augmenté de 6,2% depuis janvier dernier.

 

L’Algérie qui a importé pour 903,89 millions de dollars de sucre en 2013 dans un contexte où les cours avait connu une baisse allant de 20 à 26%, devra donc prendre les mesures adaptées pour ne pas assister à une augmentation de sa facture sucrière.

 

PLADOYER POUR LA RE-INTRODUCTION DE LA BETTERAVE A SUCRE EN ALGERIE

 

En Algérie, l'augmentation de la population, l'amélioration du niveau de vie, mais aussi la contrebande sont à l'origine de besoins croissants en sucre. Une éducation nutritionnelle pourrait faire baisser les cas de surconsommation de sucre. Mais la tendance lourde reste à une hausse continue de la demande locale. Dans ce contexte, il s'agit d'envisager comment la production locale de sucre de betterave pourrait permettre de réduire la dépendance vis à vis de l'étranger et aussi intéresser des investisseurs privés. Suite, "Produire du sucre en Algérie". D BELAID 10 mars 2014

 

AGRICULTURE, ARRIVER A DEUX RECOLTES PAR AN?

Djamel BELAID Ingénieur Agronome. 8 mars 2014.

 

En Algérie, les résultats des études prospectives relatives à la couverture des besoins alimentaires sont alarmants. Certains chercheurs pronostiquent des produits agricoles de large consommation dont les prix pourraient être à terme multipliés par 4. Malgré quelques progrès, les besoins en céréales, en légumes secs mais aussi lait, sucre, huile sont loin d’être couverts. Les terres agricoles ne sont pas inextensibles. Plus grave, la surface agricole par tête d’habitant diminue même progressivement sous l’effet de l’augmentation de la population, l’érosion des sols et l’urbanisation. Les terres agricoles sont donc le bien le plus précieux. Mais pour répondre à des besoins quantitatifs (blé, légumes) mais aussi qualitatifs (viandes rouge, fromages) croissants, la solution ne serait-elle pas de procéder à deux récoltes par an? Suite  "Grandes Cultures".

 

GROUPE BENAMOR PRODUIRE DU SUCRE?

Le secteur agro-alimentaire voit l'apparition de puissantes sociétés: Cevital, SIM, Groupe Benamor... Certains d'entre eux ont la capacité d'assurer la production locale de sucre en s'inspirant de ce qui se fait au Maroc. 

Le Groupe Benamor a acquis la maîtrise dans l'organisation de la production, la récolte, le transport et la transformation de la tomate industrielle. Cette compétence pourrait le mettre s'il le souhaitait proposer à ses planteurs la production de betteraves à sucre (culture entièrement mécanisée). Avec un partenaire Marocain ou Français, le pari serait tenable. 3.03.2014

 

 

ALGERIE : LES LECONS DE L’AGRICULTURE MAROCAINE.

  2.03.2014

Relatant la rencontre à Paris entre les ministres Français et Algériens de l’Agriculture, dans le cadre du Salon International  de l’Agriculture, Sophia Aït Kaci note  dans El Watan de ce jour que Mr A. NOURI a été  interpelé par le délégué général d’IPEMED, Jean-Louis Guigou sur le manque de coopération entre les pays du Maghreb, rappelant que le coût du « non-Maghreb » est estimé entre 3 et 9 milliards de dollars par an par la Banque mondiale. Il est vrai que nous avons tout à gagner sur le plan alimentaire d’une intégration agricole maghrébine. En matière agricole, nous avons à apprendre du Maroc. Suite, "ECONOMIE".

 

SNTA, crise du tabac à priser

Excellent article de Feriel Kolli dans El Watan

du 21.02.2014 sur la mise en coupe par

l'informel de la filière tabac à priser en Algérie. Attirés par des prix élevés les agriculteurs vendent leur tabac à des fabricants clandestins qui disposent de réseaux de vente. La SNTA ne trouve plus de tabac à acheter. Face aux pertes fiscales engendrées par cet état de fait, un sursaut des cadres et ouvriers de la SNTA est urgent.

Sinon, il ne reste plus qu'à essayer de faire rentrer le secteur informel dans la légalité. Comment? Par une liberté de fabrication pour certains privés de la chemma mais à condition d'être contrôlés sur la qualité et de payer les taxes dues à l'Etat?

 

 

ATTENDRE JUSQU'A QUAND? 1

 

Ce site a pour objectif d'assurer une veille technologique afin de contribuer à un transfert de technologie vers les agriculteurs en Algérie. Cependant,  lorsque les services agricoles ne vulgarisent pas certaines techniques ou cultures, devons nous rester les bras croisés alors que nos réserves de gaz et de pétrole diminuent? Il nous semble que le patriotisme économique est de conseiller aux agriculteurs de prendre des initiatives.

Le succès de la culture du colza et de la betterave à sucre au Maroc montre que ces cultures sont possibles en Algérie. Il devient indispensable d'assurer des importations privées de  semences. Seul moyen de lancer des expérimentations locales. On veillera à respecter la législation sanitaire en vigeur (ne pas importer d'OGM). Adresse semenciers disponibles sur le Net. On peut essayer de se procurer qlq kilos de graines de colza dans un port ou dans un moulin.  9.02.2014 Modifié le 19.02.2014

 

ATTENDRE, JUSQU'A QUAND? 2.

Comme Cévital, devenez producteur d'huile de colza.

Pour cela semez ou encouragez des agriculteurs à semer des graines de colza (Rendement, jusqu'à 30Qx/ha) et pressez ces graines pour en faire de l'huile dans votre moulin.  En plus de l'huile, on obtient du tourteau de colza qui est un bon aliment du bétail. De tels circuits courts peuvent inciter les agriculteurs à faire des oléagineux. Rappel: le colza convient aussi comme fourrage en pâturage dès fin août (si irrigation d'appoint). Autre solution: semer du tournesol en dérobé dès juin après un fourrage avec irrigation d'appoint (attention matériel de récolte spécifique). Infos: www.cetiom.fr

 

FABRICANTS D'ALIMENTS DU BETAIL

PREVENIR L'ACIDOSE

2.12.2015

Toutes les études, notamment celles de l'ENSA d'El-Harrach, montrent que les ateliers bovins font face à de graves risques d'acidose. La solution? Bien sûr distribuer plus d'aliments grossier et fractionner l'apport de concentrés. Mais également incorporer dans le concentré des produits pouvant tamponner le pH de la panse (carbonate de soude, ...). A noter que l'urée a le double avantage d'apporter de l'azote non protéique aux ruminants et d'alcaliniser le pH. Chiche, quelques dizaine de grammes d'urée dans chaque sac d'aliments? C'est couramment pratiqué en France. ps: l'urée 46% est présent dans les exploitations agricoles sous forme d'engrais azotés.

 

COMMERCIALISATION

1 ère AMAP en DZ. COLLECTIF TORBA.

 

 

Cet article a pour objectif de présenter ce qu'est le fonctionnement d'une AMAP à la lumière d'une première expérience réussie d'un groupe de consommateurs à Alger. Collectif TORBA joignable sur sa page Facebook.

 

Qu’est-ce qu’une AMAP ? c’est littéralement une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne, par le développement d’une formule de vente directe entre producteur (de légumes, fruits, fromage, œufs ou viande) et un groupe de consommateurs. Ces consommateurs intéressés préfèrent généralement des produits sains, exempts de produits chimiques cancérigènes. ils s’organisent pour acheter la production et la distribuent en un point de vente, situé chez nous à Ouled fayet.

L’expérience de l’AMAP d’Alger a commencé par la rencontre avec un agriculteur paysan situé dans la région de Bouinane, à 800 mètres d’altitude au sein du Parc National de Chréa. Il s’agit de Rachid et sa famille, un paysan jovial très sympathique et accueillant, et qui a vite compris notre besoin de produits naturels, nos préoccupations des gens des villes qui souhaiteraient à tout prix fuir le monde urbain et ses pollutions, son stress…

Nous nous sommes donc rapidement entendus de lui acheter sa production de fruits et de légumes, à condition qu’elle ne soit pas traitée chimiquement. Nous gagnons par rapport à l’innocuité des légumes achetés, mais aussi pour le goût et la saveur de ces aliments cultivés à partir de graines locales, qui ont grandi naturellement, sans être boostées par des engrais chimiques, comme c’est le cas actuellement un peu partout.

Le prix convenu est équitable, proche de celui du marché, sachant que les deux parties se trouveraient gagnantes, à partir du moment où Ammi Rachid n’aura pas à revendre sa production chez un intermédiaire qui va lui acheter 30% moins cher, ou qu’il n’aura pas à passer la journée à vendre sur la route la quantité qu’on lui achète au même prix.

Une petite différence avec un maraicher intensif, c’est que notre paysan en doit pas faire de la mono-culture, mais plutôt diversifier et étaler ses cultures dans le temps, afin de nous livrer régulièrement dans la saison. Pour lui, diversifier au maximum lui permet de limiter ses pertes si jamais il avait un aléa climatique ou un problème de maladie.

Evidemment, nous en tant que consommateurs Bio n’allons pas rechigner si les produits ne sont pas de taille standard comme dans les marchés, s’ils sont tâchés ou présentent des piqures d’insectes ou sont difformes. Ça veut dire que le maraicher nous vend tout ce qu’il produit, sans avoir à mettre de côté ce qui n’est pas standard. Nous avons donc fait signer une charte mentionnant bien que l’adhérent accepte un produit qui serait non standard, et avec un prix qui ne saurait excéder 20% le prix du marché.

Le producteur nous livre donc chaque samedi sa production au point de rencontre à Ouled fayet, et deux adhérents s’occupent de la pesée et de la distribution des légumes et fruits dans chacun des paniers. Chaque adhérent est tenu de s’occuper de la distribution au moins une fois par saison.

L’AMAP comme son nom l’indique n’est pas seulement un moyen de se procurer des aliments bio auprès du producteur, mais également une occasion de soutenir ce genre d’activité en voie de disparition. En effet, devant le raz de marée de la production maraichère utilisant les produits chimiques en quantité (au dépend de la qualité), tout producteur qui cherche à vivre de sa production serait tenté, pour ne pas dire obligé, d’utiliser des produits chimiques. Donc pour maintenir tant que possible ce type d’activité qui devient atypique chez nous, il est de notre devoir non seulement de lui acheter sa production à un prix qui lui permet de garder cette activité, mais aussi de le soutenir dans des projets qu’il peut avoir dans sa ferme.

C’est ainsi que nous avons d’ores et déjà investi avec Ammi Rachid dans l’extension de ses vergers, en lui achetant près de 500 arbres fruitiers (pommiers, figuiers, pruniers, oliviers, cognassiers, vigne). L’objectif de ce projet était de diversifier ses sources de revenus, mais aussi de lutter contre l’érosion qui menace cette ferme de montagne. Enfin, nous souhaitions développer l’agroforesterie,  qui est une forme d’agriculture qui fait ses preuves dans le monde, et qui montre que l’agriculture avec des arbres forestiers est plus rentable que seulement maraichère. Pour financer ce projet, nous avons fait appel à la solidarité de personnes qui étaient d’accord de souscrire à un contrat solidaire, en finançant un certain nombre d’arbres fruitiers, à raison de 100 DA / arbre. Ce pré-financement permet de bénéficier prioritairement des fruits produits, au bout de 2 ou 3 ans. Cette opération a été une réussite et appelle à être étendue à d’autres localités. En effet, il est reconnu que pour lutter contre l’érosion, la désertification et le réchauffement climatique, rien ne vaut la plantation de millions d’arbres. Nous avons suffisamment de marge de progrès !

Une autre action d’investissement solidaire a été la construction d’un poulailler fermier avec des matériaux écologiques (bois, paille, plante locale appelée Diss). De la même façon, les souscripteurs ont avancé une somme d’argent (de 2000 à 9000 DA) pour acheter les matériaux et le retour sur investissement se fera par la vente promotionnelle de poulet fermier.

 

Notons que tous les 15 jours une visite est programmée par les membres de l’AMAP à la ferme de Ammi Rachid, où ils auront à loisir de discuter avec le producteur, visiter les champs de cultures maraichères, les vergers d’arbres fruitiers, les étables d’animaux (vaches, brebis, chèvres, poules…) et consommer dans la convivialité un déjeuner sur place, fait à base de produits locaux entièrement cuisinés par la famille de Rachid. Un super-moment convivial, qui permet de mieux se rendre compte des conditions dans lesquelles les aliments sont cultivés, et transformés. C’est aussi une occasion unique de ressourcement dans un cadre

 

 

AVICULTURE

VERS UNE REDYNAMISATION DU SECTEUR

djam.bel@voila.fr 6.08.2015

Rencontrant en ce début de mois d'août des producteurs puis le Conseil Interprofessionnel de l'Aviculture, le Ministre de l'Agriculture a souhaité une meilleure efficacité de la filière. Il a ainsi exprimé le souhait d'un « développement durable » de cette filière stratégique pour la fourniture de protéines animales aux ménages.

 

RATIONALISER L'ORGANISATION DES ELEVAGES AVICOLES

Par « développement durable », le Ministre entend notamment aller vers l'officialisation de l'activité de nombreux éleveurs. Souvent ceux-ci utilisent des serres comme poulailler et nombreux sont ceux qui agiraient dans le secteur informel.

Rendant compte de l'activité ministérielle, Amokrane H donne différentes informations dans le quotidien Horizon du 6 août. Il apparaît qu'une des contraintes rencontrées par les éleveurs concerne le prix de l'aliment pour volailles. Selon des éleveurs la suppression de la TVA sur le maïs et les tourteaux de soja importés profitent plus aux importateurs et fabricants d'aliments pour volailles qu'aux producteurs et consommateurs.

 

A ce propos les niveaux de prix sont un indicatif du rapport de force exercé par les intermédiaires. Les éleveurs cèdent actuellement leurs produits à 170 DA/kilo contre 360 DA/kilo concernant les bouchers.

 

Les producteurs réclament l'intervention des pouvoirs publics afin de les protéger des risques de baisse des prix.

 

REVENU DES AVICULTEURS, CERNER LES VRAIS PROBLEMES

 

Il est quelque peu étonnant que les aviculteurs réclament l'intervention des pouvoirs publics afin de protéger leur revenu sans même essayer de s'organiser. La puissance publique intervient déjà avec la suppression de la TVA sur l'aliment volailles. Par ailleurs, est-ce à l'Etat de s'occuper de ce dont se nourrissent les poules ? N'est ce pas le rôle de l'inter-profession ?

 

Comme noté plus haut, ce ne sont ni les éleveurs ni les conommateurs qui profitent de la baisse de la TVA sur les importations de maïs et tourteau de soja. On atteint là les limites de l'action de la puissance publique.

 

Aussi, il nous semble que c'est aux producteurs à s'organiser et accessoirement aux consommateurs de développer des AMAP. Aux producteurs à s'organiser en groupements de producteurs afin de produire leur propre aliment volaille. S'il y a une chose à demander aux pouvoirs publics, les représentants des éleveurs ont à demander au MADR de pouvoir bénéficier des mêmes avantages que les importateurs. Enoncée ainsi, cette proposition semble irréelle et bien ambitieuse vu les rapports de force actuels entre importateurs et éleveurs.

Mais n'est ce pas là la question centrale ? Si des groupements d'éleveurs organisés librement sur la base d'une adhésion volontaire à un tel programme de production d'aliments pour volailles, les marges des éleveurs seraient meilleures. Ainsi, la suppression de la TVA bénéficierait au plus grand nombre.

Il faut signaler qu'à l'étranger de tels groupements existent. Ils achètent une partie de la matière première aux céréaliers et assemblent dans leurs ateliers les différentes formules selon les besoins des élevages de poulets de chair ou de ponte. Lorsque de telles structures ont la taille suffisante, elles recrutent même des vétérinaires et techniciens qui assurent un appui technique au niveau des élevages des sociétaires.

Si M le Ministre souhaite réellement solutionner de façon « durable » la protection du revenu des aviculteurs, il doit encourager ce type de démarche. De tels groupements ont toute leur place à côté des fabricants privés d'aliments, des Cassap et des grossistes. Ainsi organisés, les producteurs permettraient de faire jouer une saine concurrence. L'ONAB pourrait apporter au départ une aide technique à de tels groupements.

 

De tels groupements pourraient également enrichir leur activité par des achats groupés de médicaments vétérinaires mais également par le développement de moyens pour la conservation des produits avicoles voire même la vente directe aux consommateurs et collectivités locales.

 

ALIMENT VOLAILLE, 100% IMPORTE

 

Arriver à un développement « durable » de la filière passe également par une réduction du poste des importations de maïs et de tourteaux de soja nécessaires à la confection de l'aliment pour volailles.

La production locale de maïs est insignifiante malgré les efforts de l'OAIC et l'ITGC. Cette culture réclame beaucoup d'eau. Outre la maîtrise de son itinéraire technique peu familier pour les agriculteurs, cette culture nécessite une irrigation de type goutte à goutte. Quant au soja, il est pratiquement inexistant localement.

 

Maïs et tourteaux de soja sont produits par des agriculteurs européens et américains au niveau d'exploitations agricoles à la forte productivité.

Produire ces matières premières localement nécessite une politique de subventions publiques qui risque d'être remise en cause dès 2020 par l'application intégrale de l'accord d'association DZ-UE et par une éventuelle signature de l'Algérie à l'OMC. Par ailleurs, les producteurs américains développent de fortes pressions afin de placer leur tourteau dans les pays du Maghreb. Un accord avec le Maroc existe déjà depuis plusieurs années . Cet accord a ruiné la jeune industrie locale de trituration de graines oléagineuses produites localement et a entraîné la baisse des superficies de tournesol et colza.

 

En effet, le tourteau de tournesol ou de colza peut être remplacé dans la fabrication d'aliments pour bétail par le tourteau de soja. Celui-ci, même importé, étant moins cher que le produit local, les importateurs marocains se sont détournés de la production locale. Celle-ci ne pouvait plus être subventionnée selon les termes de l'adhésion à l'OMC. La seule loi applicable devant être celle des forces du marché. Seule l'application d'une TVA est acceptée.

 

FILIERE AVICOLE, DES QUESTIONS CONJONCTURELLES ET STRUCTURELLE

 

Assurer un développement « durable » de la filière avicole nécessite donc des actions dans différentes directions1. La volonté du MADR d'arriver à ré-intégrer dans le giron de la filière les aviculteurs agissant dans l'informel est à saluer. De même que la volonté de développement les moyens de conservation des produits avicoles.

 

Comme dans de multiples filières agricoles, il s'agit de protéger les marges des aviculteurs. Cela en encourageant la mise en place de groupements de producteurs.

Par ailleurs, il s'agit de renforcer les capacités de production locale de substituts au maïs et au soja. L'orge, les triticales, la féverole, le tournesol et le colza peuvent permettre partiellement cette substitution. Des itinéraires adaptés2 peuvent permettre la réussite de ces cultures. L'utilisation d'enzymes agissant sur les facteurs anty-nutritionnels peut également permettre d'utiliser plus d'orge à la place de maïs.

Sur le plan du mode de consommation alimentaire, on ne peut laisser l'omelette frite prendre une place prépondérante aux dépends de la diète méditerranéenne (couscous aux légumes et pois-chiche, garantita, …) bien plus équilibrée du point de vue diététique.

 

L'amélioration de l'efficacité de la filière avicole passe donc par des mesures conjoncturelles mais également structurelles. Seule la combinaison des deux assurera la durabilité de la filière.

1 Nous n'avons nous pas abordé la question des souches de poulets actuellement utilisées localement.

2Voir nos précédents articles sur cette question.

LAIT
GROGNE DES ELEVEURS LAITIERS, 1ER TEST POUR FERROUKHI
djam.bel@voila.fr 4.08.2015

Le mouvement revendicatif des éleveurs laitiers se poursuit et se structure. Ces éleveurs demandent une revalorisation des subventions publiques et ont l’intention de rencontrer le Ministre de l’agriculture. Ils ont prévu un sit-in le 20 aout devant le Ministère à Alger. Fait nouveau, la coordination inter-wilayas des éleveurs qui vient juste d’être créée dénonce dans un communiqué « l’exploitation des paysans par l’industrie de la transformation et le commerce de fourrages et des intrants de l’alimentation du bétail ». On peut se demander quelles solutions apporter et comment va réagir le nouveau Ministre de l’Agriculture, Sid-Ahmed Ferroukhi..

PROTEGER LES MARGES DES ELEVEURS

Lors de leur dernière réunion, les représentants de différentes wilayas se sont constitués en collectif. La dénonciation de «l’exploitation des paysans par l’industrie de la transformation » est signe d’une maturité dans l’analyse qu’ils font de la situation de la filière lait. Auparavant, les éleveurs réclamaient principalement un relèvement des subventions versées par les pouvoirs publics.
La situation des éleveurs est particulière. Dans un pays affecté une bonne partie de l’année par la sécheresse, élever des vaches laitières, grandes consommatrices d’herbe verte, reste une gageure. Pourtant, ils tentent de relever le défi. Le problème se complique car qu’un bon nombre d’éleveurs sont en hors-sol1 et sont pénalisés par l’augmentation des prix des fourrages et de l’aliment du bétail.

Augmenter les subventions publiques aux éleveurs risquerait de se traduire par un relèvement des prix du poste alimentation souvent aux mains de nombreux intermédiaires. Par ailleurs, avec la baisse de la rente gazière, les disponibilités allouées au secteur agricole seront tôt ou tard en baiss.

Pour le MADR, la solution ne peut donc pas consister à ouvrir plus grand le robinet des subventions. Reste la solution de protéger les marges des éleveurs. Marges mises à mal autant par l’amont que l’aval. En amont, les éleveurs doivent tenir compte des prix imposés par les vendeurs d’aliments. En aval, les transformateurs prospèrent notamment en transformant le lait en yaourt et fromage.

PROTECTION DES MARGES, MODE D’EMPLOI

Protéger les marges des éleveurs passe avant tout par la constitution de groupements d’éleveurs. Seuls de tels groupements peuvent permettre de faire reculer les appétits démesurés des intervenants en amont et aval de la filière.

C’est aux éleveurs à s’organiser. La balle est dans leur camp. Par contre, ils peuvent demander au MADR, des mesures juridiques, fiscales et financières – postes budgétaires, par exemple – afin de créer un environnement propice au développement de tels groupements. Déjà certaines dispositions juridiques existent localement. Il devient urgent de les compléter et de les faire conaître aux éleveurs.
Avec l’adhésion à venir de l’Algérie à l’OMC, seule la loi du marché devra s’appliquer. Toute forme de subvention aux producteurs sera interdite. En Algérie, les groupements de producteurs sont quasi inexistant alors qu’en France ou en Nouvelle-Zélande ceux-ci possèdent plus de cinquante ans d’expérience. Après une phase de fusion ces groupements ont donné naissance à des géants qui dorénavant s’internationalisent. Il est consternant que les décideurs algériens du MADR restent muets sur cet aspect du développement agricole. Il existe pourtant localement la tradition de l’entraide, la touiza. Il est urgent de remettre au goût du jour ce concept.

A cet égard il est significatif que les éleveurs en colère se soient réunis à la « Coopérative » Agricole de Services de Draa Ben Khedda. En fait de coopérative, cette structure n’en porte que le nom comme beaucoup d’autres structures homologues2. Une authentique coopérative3 ou groupement de producteurs pourrait développer par exemple des activités de transformation du lait en produits fromagers. Ou encore développer la vente direct de viande rouge. Ces activités permettraient de s’affranchir en partie des intermédiaires qui en profitent au passage et ainsi récupèrent à leur compte les subventions étatiques. Sans un réel changement, une partie de la filière risque d’être condamnée. Or, l’activité laitière réduit le chômage et fait vivre de nombreuses familles.

Le problème est qu’en Algérie la notion de coopérative a été dévoyée. Une vraie coopérative n’est pas une antenne administrative d’un quelconque office. Il faut réconcilier les éleveurs avec la notion de groupement de producteurs et leur montrer que c’est à eux à investir dans l’aval. Pas facile quand on voit l’avance prise par des groupes privés tels Laiterie Soummam ou Danone Djurdjura.

Il s’agit donc là d’un levier à moyen terme sur lequel peut agir le Ministre en favorisant de tels groupements. Sinon, que lui reste-t-il comme moyen d’action?

Il pourrait affecter quelques postes budgétaires aux associations d’éleveurs afin que ceux-ci mettent sur pied leur propre structure d’appui technique, quitte à faire prélever une somme symbolique sur l’activité des laiteries pour financer ces créations de postes. L’appui technique est essentiel. Nombre d’éleveurs laitiers sont des chômeurs sans aucune connaissances technique sur l’élevage laitier d’animaux importés. Pourtant certaines mesures simples concernant l’alimentation en concentrés, en minéraux ou en eau, l’hygiène des étables permettraient de nettes augmentations de la production laitière.

Concernant le prix des fourrages et des aliments du bétail, là aussi les mesures permettant immédiatement de protéger les marges des éleveurs sont rares. La suppression de la TVA sur l’importation de maïs et de tourteau de soja a surtout profité aux intermédiaires fabricants d’aliments du bétail et peu aux éleveurs.

Reste la solution d’accorder des délais supplémentaires pour le remboursement des emprunts des éleveurs auprès de la banque agricole. Ou encore de créer un fonds spécial sécheresse alimenté par une taxe sur l’activité des transformateurs de lait. Ces derniers réalisent en effet de confortables marges sur le dos des éleveurs. A défaut de taxe supplémentaire, la solution pourrait être d’exiger des laiteries la généralisation de groupes d’appui technique aux éleveurs situés dans leur bassin d’approvisionnement. Celles-ci ont en effet tout intérêt à sécuriser et à augmenter leur approvisionnement local en lait. La Laiterie Soummam et le groupe Danone Djurdjura ont développé des actions dans ce sens là. Pour inciter les autres laiteries à suivre cette voie et à développer l’aide technique aux éleveurs, aux pouvoirs publics de réduire progressivement l’accès au lait en poudre importé et à favoriser l’utilisation de laits végétaux. Le lait de soja, de riz, d’avoine ou d’amandes peut remplacer totalement ou partiellement le lait consommé mais également s’y substituer totalement ou partiellement dans la fabrication de certains yaourts ou de desserts de type « Danette ».

FERROUKHI, DES MARGES DE MANOEUVRE ETROITES
Face à la crise du secteur laitier, les marges de manœuvre du nouveau ministre de l’agriculture sont très étroites.
Le secteur laitier est marqué par un déficit structurel en fourrages que seules des mesures telles que la technique du semis direct4, l’attribution aux éleveurs de kit d’irrigation et l’acquisition par les agriculteurs de plus de moyens mécanique de récolte des fourrages peut permettre de combler. Par ailleurs, les éleveurs de montagne en hors-sol devraient pouvoir bénéficier prioritairement de concessions spécifiques en terre agricole.

Enfin, les mesures pour protéger en aval ou en amont les marges des éleveurs ne peuvent aboutir que sur le moyen terme. Raison de plus pour dès maintenant aider les éleveurs à se ré-approprier une partie de leurs marges en les aidant à se constituer en groupements d’éleveurs pour par exemple acquérir les moyens de transport pour s’approvisionner en foin directement dans les zones de production, produire une partie de leurs aliments du bétail mais également mettre sur pied de petites unités de fabrication de fromages voir de petites chaînes de production de yaourts et de desserts (type « danette »).

Jusque là les éleveurs ont fait montre d’une grande maturité. Il y a quelques semaines, afin d’alerter les pouvoirs publics, ils ont distribué gratuitement du lait dans les rues de Tizi-Ouzou. Jusqu’à quand pourront-ils faire preuve d’une telle maturité ? Lors de regroupements publics, comme celui projeté le 20 devant le siège du MADR à Alger, il suffirait d’une provocation de gens mal-intentionnés pour que la situation dégénère. De leur côté, les services de sécurité avec le professionnalisme qui est le leur, notamment avec la notion de « gestion démocratique des foules » chère au général-major Hamel, ont de tout temps su gérer avec respect les manifestations de rue.

La solution reste dans le dialogue. Les échos de la récente réunion entre le Ministre et l’UNPA montrent la capacité d’écoute de Mr Ferroukhi. Au Ministre de mettre cartes sur table avec les représentants des éleveurs, de parler le langage de la vérité et de définir ensemble les mesures urgentes et celles de moyen terme en fonction des capacités financières actuelles du pays.
Il s’agit de mettre sur la table des questions trop peu souvent abordées telles l’utilisation plus efficace des cadres agricoles qui peuplent les bureaux, la réflexion sur le développement de véritables groupements de producteurs pouvant par exemple être abrités dans un premier temps au sein de structures telles les « coopératives » de services ou les CCLS. A ce propos, le Ministre et ses conseillers doivent aller voir comment fonctionnent à l’étranger et, notamment en France, les groupements d’éleveurs5 et de céréaliers.

Immédiatement après sa prise de fonction, le Ministre a eu à s’intéresser au dossier de la labellisation des produits agricoles. La solution de la crise du secteur laitier passe, comme dans le cas de la labellisation, dans l’organisation des producteurs au sein de leur filière. A eux, en amont de créer des circuits courts permettant de mieux protéger leur marge.
Que ce soit dans le secteur de l’élevage, de la pomme de terre ou des céréales la fin de l’aisance financière liée à la rente gazière montre la nécessité du passage d’une politique de larges subventions publiques à une politique d’organisation des filières.
Aux pouvoirs publics d’exercer leur droit régalien pour une meilleure équité dans la répartition des marges au sein de ces différentes filières agricoles. Aux producteurs également d’imposer à la puissance publique la prise en compte des intérêts du plus grand nombre (producteurs et consommateurs). Faute de quoi, la situation risquerait vite de devenir ingérable.

LAIT

VERS UN SECOND SOUFFLE DU MODELE DZ?

Djam.bel@voila.fr 12.06.15

Nous ne sommes pas des déclinistes à la Nicolas Baverez. Mais force est de constater que dans sa version actuelle, le modèle laitier DZ s'essouffle. C'est vrai que c'est un pari osé que d'essayer de copier les pays à climat tempérés. C'est à dire vouloir offrir aux consommateurs d'un pays semi-désertique telle l'Algérie, les mêmes produits laitiers qu'en Europe.

Sur le site d'El-Watan, suite à un article consacré à la production de lait, un lecteur laisse ce commentaire désabusé: « Impensable qu'en 2015, l'Algérie qui veut produire du lait localement à partir des vaches à lait, utilise encore de la PAILLE! Ce sous-produit de la céréaliculture, utilisé en l'état, sans aucun préalable traitement, n'a presque aucune valeur nutritive. Pour produire du lait Messieurs, faut développer la production fourragère de bonne qualité (pâturages et ensilages) en passant nécessairement par la mobilisation de quantités importantes d'eau ».

 

 

MODELE LAITIER DZ, A BOUT DE SOUFFLE?

Dans plusieurs régions d'Algérie, la colère gronde parmi les éleveurs laitiers. A Tizi-Ouzou des éleveurs ont même organisé une manifestation publique font la grève des livraisons de lait. Ils ont même distribué gratuitement du lait cru aux passants.

 

Un éleveur témoigne: « Oh que si, monsieur, ce sont les obstacles que je rencontre et que rencontre de milliers d’éleveurs en Algerie. Ce sont vraiment les obstacles limitant la productivité. Avant on payait l'aliment à 2900 Da/q et la botte de foin d'avoine à 350 DA la botte. On s'en sortait très bien. Et à cette période on a démarré par une seule vache. Et au bout de 3ans on s'est retrouvé à 10 vaches et aujourd'hui avec 30 têtes dont 16 vaches laitières. On y arrive difficilement avec le prix du concentré à 3700Da et la botte de foin à 900 Da en pleine saison ».

 

Dans des laiteries, l'optimisme est à la baisse. Là, où la collecte était toujours croissante, on note une stagnation des livraisons de lait par les éleveurs. C'est le cas chez le groupe Soummam comme le note Samir Amar Khodja dans les colonnes d'El-Watan ce jour: Le lait cru constitue désormais 37% de sa production totale. Une croissance remarquable, générale à toutes les laiteries mais qui est vouée à disparaître, selon Seddik Saâdi, le dynamique responsable de la collecte : «Nous sommes en phase de stagnation, nous sommes arrivés au stade limite.» Aujourd’hui, Soummam possède une capacité de stockage de 1 200 000 litres par jour mais n’en utilise que la moitié.

 

Certains collecteurs de lait sont désabusés et arrêtent leur activité. Elle n'est plus rentable au vu de la faiblesse actuelle du nombre de litres collectés. En fait la filière est soutenue par les subventions publiques. Or, l'augmentation récente des prix des fourrages renchérit les coûts des éleveurs dont beaucoup sont en « hors-sol ». Des éleveurs déclarent remarquer une hausse inhabituelle des bottes de paille et de fourrage de vesce-avoine alors que nous sommes en pleine saison. « Qu'en sera-t-il des prix en hiver » se demandent certains. Même l'aliment concentré subit ces augmentations. Face à cette situation, des éleveurs vendent des vaches laitières ou arrêtent leur élevage.

 

LAIT DE SOJA ET DE RIZ A LA RESCOUSSE?

 

Les statistiques fiables manquent, mais nombre de laiteries fonctionnent jusqu'à 70% au lait en poudre. Poudre de lait importée et de plus en plus chère pour les finances publiques en ces temps de baisse de la rente gazière. La solution serait d'incorporer à cette poudre de lait une certaine proportion de poudre de soja. Pour leur production de yaourts ou autres déserts à base de lait ce serait autant de poudre de lait qui pourrait être économisée. Idem concernant le lait. Les laits végétaux à base de soja, avoine ou riz devraient être incorporés au lait en poudre. Une réflexion en ce sens est indispensable. Toutes les variantes de mélanges sont possibles. Bien sûr, les étiquettes devraient mentionner la composition de ces nouveaux produits.

 

Récemment la presse a rapporté qu'une usine destinée à la production de lait de soja devrait être implanté à Bechloul (Bouira) par le groupe industriel, Soja Prod International. De tels projets pourraient permettre de soulager la demande en lait et les finances de l'Etat.

 

LES FOURRAGES A LA RESCOUSSE

Le problème principal de nombreux élevages est de ne pas disposer de fourrages produit sur l'exploitation. Et pour cause, de nombreux éleveurs sont des ruraux sans terre qui ont installé des ateliers dans de simples garages. Ils sont pris à la gorge par la hausse des prix.

 

Or, le marché des fourrages fait l'objet d'une forte spéculation. Chacun tentant de récupérer la manne injectée par les pouvoirs publics au niveau des éleveurs. La solution à cette crise passe par l'augmentation de la production de fourrages. Les services agricoles misent sur le développement de l'irrigation. De nombreux élevages y ont recours et arrivent à améliorer leur autonomie fourragère. Ainsi, la culture de la luzerne connait un bel engouement. Que ce soit pour leurs bêtes ou pour vendre quand les prix sont au plus haut, nombre d'agriculteurs produisent ce fourrage si recherché.

 

Mais les augmentations de fourrages ne suffisent pas tant est encore forte la demande. La solution passe par l'amélioration de la production au niveau des superficies en sec. Or, à part demander aux agriculteurs de mettre des engrais, améliorer la disponibilité en semences fourragère et moyens de récolte, les services agricoles ne savent pas faire. Les semences restent chères comme en témoigne un agriculteur de la région de Tizi-Ouzou: « avoine à 12000 da/q, luzerne à 1000 da/kg ou trèfle à 600 da/kg ».

 

LA LUZERNE, UN FOURRAGE PROMETTEUR

Mais pour travailler ces terres, il s'agit de disposer du matériels nécessaire. Pour un petit fellah, éloigner d'une CCLS, trouver le propriétaire qui voudra bien venir faucher sa parcelle de luzerne et la récolter, c'est pratiquement mission impossible. La luzerne est un fourrage riche en azote et très apprécié des vaches laitières.

Un petit agriculteur de Laghouat témoigne sur les réseaux sociaux: « qui va convaincre le gars du tracteur pour venir me couper ma luzerne ? Il refuse de travailler fi chahr ramdhan , je le comprends d'ailleurs . A 150 DA la botte, je doit presque le supplier, fermer les yeux sur les dégâts et attendre 7 à 10 jours après un RDV. La galère... Mais bon, on fait avec ». Et d'ajouter: « Je dépend du gars du tracteur, de son humeur et son carnet de RDV. Pour les amendements je me suis lassé à chercher du super phosphate soluble alors je me suis tourné vers le fumier. Mais bon comme les livraisons sont lentes et la luzerne repousse vite j'ai fait qu'une petite partie c'est tout ».

 

La production de luzerne est particulièrement intéressante lorsque l'agriculteur dispose des moyens pour irriguer. Il peut réaliser plusieurs coupes en pleine saison. L'opération est très rentable. Le même agriculteur témoigne: « le premier (acheteur) m'avais offert 300 DA je lui ai dit je préfère t'attendre au tournant de l'hiver ». Un interlocuteur lui conseille surtout de ne pas vendre ses premières récoltes en juin: « vue la cote du foin de luzerne en hiver surtout qui frôlera cette année encore les 2000 DA/ botte ». Et d'argumenter: « rendu au nord (vers les bassins laitier) même la paille a été cédé à 800 DA/BOTTE, attention aux profiteurs, ils proposent dans ta région 4OO DA/BOTTE, tu les vendra mieux ». Et d'encourager ce producteur de luzerne: «  je sais, c'est dur. Je connais quelqu'un qui a vendu sa maison pour acquérir le machinisme nécessaire et une machine pour la fabrication de bouchons de luzerne qui vaut 650 Millions. Maintenant il est travail normalement et il a des commandes fermes sur sa production il a bien réussi ».

 

GRACE AU SEMIS-DIRECT, VALORISER LES SURFACES EN JACHERE

Pourtant les potentialités existent. Dans la région de Constantine, grâce à la technique de l'enrubannage, la laiterie Soummam a aidé des éleveurs partenaires à récolter 500 ha de fourrages. Les potentialités résident dans les surfaces encore en jachère. Sur ces surfaces non irriguées, il s'agit de trouver un moyen adapté à l'arido-culture de fourrages. Ce moyen existe sous la forme du non-labour avec semis direct. Mais cette nouvelle technique reste encore méconnue par les services agricoles. Pourtant, elle réduit les coûts et permet aux plantes de résister en cas de sécheresse printanière. La rapidité de cette technique pourrait permettre de cultiver des protéagineux tels la féverole ou le pois fourrager dans les terres les moins séchantes.

 

Les réserves de productivité pourraient venir de l'introduction dans les calendriers fourragers de plantes telles le colza fourrager ou la betterave fourragère pratiquement inconnues.

 

Enfin, les résultats de la recherche agronomique locale sont à valoriser. C'est le cas avec les productions de l'ex-Institut Agronomique d'El-Harrach (ENSA). Des travaux prometteurs sur l'utilisation de l'urée avec les fourrages grossiers ou la confection de blocs-multi-nutritionnels restent inexploités.

 

En Algérie, la démarche a consisté à importer les vaches laitières puis seulement après se préoccuper de produire des fourrages. Actuellement, l'essentiel des aliments concentrés repose sur la production locale d'orge ainsi que l'importation de soja et de maïs. Mais concernant les fourrages grossiers, les agriculteurs locaux sont dans un processus d'apprentissage afin d'en produire en quantité et en qualité. En auront-ils le temps?

LAIT CRU

BEJAIA : GREVE ILLIMITEE

djam.bel@voila.fr 12.06.15

Sous le titre : «Béjaïa : Emboitant le pas à leurs confrères de Tizi-Ouzou. Les éleveurs bovins et producteurs de lait cru en grève illimitée »  Boualem Slimani de la Dépêche de Kabylie note ce 11 Juin le malaise des éleveurs laitiers. Essayons d'analyser la situation et faire quelques propositions.

 

CRISE DU FOURRAGE

 

Citons le journaliste : Ces agriculteurs ont soulevé, notamment, la cherté des aliments du bétail et le fourrage. «Les prix du fourrage sont excessifs. Une botte d’avoine se négocie à 1 200 DA, celle de la paille est cédée à 650 DA, alors que la semence d’avoine est vendue à 10 000 DA le quintal, et ce, en pleine saison de moisson. Alors, que dire en hiver !», s’insurge A. Zahir, président de cette association, regroupant quelques 150 éleveurs.

 

Il faut signaler la responsabilité du mouvement revendicatif de ces éleveurs. Après une assemblée générale, ils ont décidé de sensibiliser les consommateurs par des distributions gratuite de lait. Cela est nouveau comme type de manifestation et relève d'un haut degré de responsabilité. Ces éleveurs sont à féliciter.

Les Eleveurs Bovins Distribuent Du Lait ... - YouTube

www.youtube.com/watch?v=ozQP5Tg1AQI

Concernant les fourrages, les pouvoirs publics développent d'importants efforts (crédits, subventions, matériel, irrigation). Il nous semble que des efforts doivent être poursuivis dans différentes directions de façon à résoudre définitivement la question.

 

-Augmenter en plaine la disponibilité en paille et fourrage de vesce-avoine en favorisant le semis direct. Ce mode de semis permet une meilleure production à l'hectare. Il permet également la résorption de la jachère et l'extension des cultures de féverole ou de pois fourragers. Les efforts concernent également les moyens pour la récolte des fourrages et leur transport. Des coopératives d'éleveurs pourraient être dotées de crédits afin d'acheter des camions.

 

-Augmenter en zone de montagne l'offre en fourrages. Cela passe par des aménagements du relief par la formation de banquettes et d'aplanissement de toute zone propice aux cultures fourragères. Les pouvoirs publics pourraient subventionner de tels travaux. Sur de telles superficies de petite taille, il est possible d'intensifier la culture fourragère. Cela, en utilisant le fumier des étables comme fertilisant et en développant l'irrigation d'appoint. Des fourrages tels le colza fourrager, la betterave fourragère, la luzerne et le sorgho sont à développer.

 

-Valoriser la recherche agronomique locale. Il est possible de traiter la paille à l'urée ou de rajouter de l'urée à l'orge en grain distribuée aux animaux voire à le rajouter sur l'orge cultivée en hydroponie. Mais alors que l'urée est présent en grande quantité, personne n'explique cela aux éleveurs. Idem concernant la fabrication de B.M.N (Blocs Multi-Nutritionnels) à partir de divers sous-produits végétaux et de l'industrie agro-alimentaire. Mais qui se préoccupe de vulgariser la recherche de l'université algérienne ? Personne! Cela nous amène à conseiller aux éleveurs déjà réunis en association de demander aux pouvoirs publics quelques postes budgétaires. Cela, afin de recruter des ingénieurs et techniciens pour un appui technique destiné à leurs propres adhérents.

 

PROTEGER LES MARGES DES ELEVEURS

Alors que les groupes laitiers prolifèrent et captent la valeur ajoutée de la transformation du lait, les éleveurs doivent protéger leur marge en créant leur propre coopérative.

Citons à ce propos Boualem Slimani : En outre, il [A . Zahir] a incombé une partie de la responsabilité des problèmes que vit cette filière aux laiteries. «Les éleveurs travaillent à perte. Les laiteries ont sucé les efforts des éleveurs», a-t-il déploré. Dans ce sillage, A. Zahir, qui réclame «la stabilité des prix du fourrage», a appelé les éleveurs laitiers de la wilaya à distribuer gratuitement le lait de vache aux pauvres en guise de mécontentement.

 

APPRENDRE A CULTIVER DE L'HERBE

Malgré les efforts des pouvoirs publics, l'offre fourragère ne suit pas. Les éleveurs doivent trouver les surfaces pour cultiver des fourrages et/ou apprendre à cultiver ces fourrages de façon intensive (kit pour irrigation d'appoint, nouvelles espèces, techniques de pâturage avec clôture électrique, conservation telle l'ensilage).

Les pouvoirs publics peuvent agir par l'actuelle politique de concession de terres agricoles et cela même en montagne et en zone forestière (création de banquettes). Exploitons scientifiquement nos forêts et maquis. Par, également une aide en matériel d'implantation (semoirs pour semis direct) et de récolte des fourrages (faucheuse, botteleuse, ensileuse, enrubanneuses).

 

Les pouvoirs publics doivent sommer les laiteries de développer un appui technique aux éleveurs. La laiterie Soummam a mis sur pied à Constantine une société de travaux agricoles de récolte du fourrage sous forme d'enrubannage. Ce type d'initiative est à encourager.

 

Des subventions sous forme de postes budgétaires aux associations d'éleveurs doivent leur permettre d'embaucher leur propres techniciens de terrain. Que les éleveurs réclament toujours plus de subventions n'est pas une solution. Cela ne fera qu'encourager les grossistes en fourrages à relever leurs prix. A ce propos, nous sommes étonnés de la responsabilité de leur mouvement et la pauvreté de leurs suggestions. Ils réclament un poisson au lieu de réclamer une canne à pêche.

 

Le défi est d'apprendre à cultiver de l'herbe. Nous avons les potentialités pour réussir. Au lieu de méga-projets dans le Sud qui risquent d'assécher et de polluer les nappes phréatiques, il est temps de développer l'agriculture de montagne. Elle présente l'avantage de créer beaucoup d'emplois. A ce titre, l'expérience des Chambres d'Agriculture des pays européens possédant des zones de montagnes peut nous être utile. C'est avec ce type d'organismes qu'il s'agit de développer une coopération. Trouvons un moyen afin de faire venir des techniciens étrangers compétents dans nos exploitations agricoles. Plus que jamais nous devons apprendre à cultiver de l'herbe. Et vite. Il y a urgence et péril dans la demeure.

 

INDUSTRIE LAITIERE

PHENOMENE DE CONCENTRATION DES GROUPES LAITIERS

djam.bel@voila.fr 9.06.15

Sous le titre « Industrie laitière : Danone rachète des actifs de la laiterie Trèfle » El Watan relève ce 06.06.15 que « le groupe Danone a annoncé l’acquisition d’une ligne de production de produits laitiers frais appartenant à la Laiterie Trèfle, installée à Blida ».

 

La transaction entre les deux parties a été annoncée lors de « la conférence de presse animée jeudi par Riad Brik Chaouch, PDG de la SPA Laiterie Trèfle, et Jean-Yves Broussy, directeur général de Danone Djurdjura Algérie (DDA). Ce dernier a souligné que son groupe prévoit un investissement de 2 milliards de dinars sur trois ans en vue de renforcer l’outil de fabrication et d’augmenter les capacités de production de l’usine de Blida, qui s’ajoutera ainsi à l’usine principale de Danone, implantée à Akbou».

 

DIVIDENDE DANONE PLUS DE 311.103.565 euros

Récemment, pour l'année 2014, le site spécialisé CercleFinance.com notait que le « dividende global en numéraire à verser aux actionnaires (…) s'élève à 311.103.565,50 euros et sera versé à compter du 3 juin ».

Cela nous amène aux interrogations suivantes. Si les laiteries étrangères et algériennes contribuent au développement de l'élevage laitier local, on ne peut oublier que ces entreprises sont là pour faire des bénéfices et rémunérer leurs actionnaires.

 

Ces bénéfices sont réalisés grâce à une meilleure productivité. Elle profite à l'éleveur et au consommateur. Mais pourquoi ne pas trouver un système qui fait que ces bénéfices aillent avant tout à ces consommateurs et éleveurs.

Eleveurs qui sont parfois dans la rue afin de réclamer plus de subventions des pouvoirs publics.

 

 

POUR UN MOUVEMENT COOPERATIF DZ FORT

La solution passe par la constitution de coopératives laitières qui s'engagent dans la transformation du lait. Il n'y a pas d'autres solutions pour que les marges dégagées sur le dos des éleveurs, des consommateurs et des finances de l'Etat soient raisonnables.

 

C'est aux éleveurs de se prendre en charge. Ils n'ont pas à attendre de qui que ce soit. A eux de s'engager dans la mise en commun de moyens de service. Sans cela, la constitution de laiteries privés de plus en plus fortes ne leur offrira que peu d'espace.

 

Seules des laiteries coopératives pourront réunir des moyens afin de soulager le prix des fourrages par exemple : constitution d'une flotte de transport, de moyens de stockage et de transformation pour les adhérents. Les possibilités sont énormes : valorisation du lait, développement de services d'appui technique.

 

C'est aux leaders paysans algériens d'initier un tel mouvement. Le plus tôt sera le mieux.

 

HYDROPONIE

PARENT PAUVRE DE LA RECHERCHE DZ

djam.bel@voila.fr 9.06.15

A notre connaissance, il n'existe pas de travaux universitaires locaux permettant de quantifier l'intérêt de la production de fourrage vert par hydroponie. Ce procédé consiste à faire germer durant une semaine des grains d'orge dans un milieu protégé. Pourtant de nombreux éleveurs algériens s'y intéressent depuis les années 80.

 

PISTES DE RECHERCHE

 

Il nous semble qu'il faudrait approfondir certains points de cette technique. Tout d'abord l'optimiser tout en respectant les grandes lignes de ce qui se fait actuellement.

Il faudrait quantifier son intérêt technico-économique en comparant des animaux recevant ce type de rations.

Parmi les voies de recherche:

-préciser l'intérêt de l'hydroponie dans l'assimilation du phosphore des grains d'orge (phytates).

-envisager de la fertigation concernant les macro-éléments et les oligo-éléments) afin, par exemple améliorer le taux d'azote des plantules.

-étudier l'effet du pH de l'eau sur l'assimilation des éléments minéraux et des oligo-éléments. Trop souvent les carences minérales d'un sol pauvre se répercute sur la santé des animaux par l'intermédiaire des carences des fourrages.

-tester la possibilité d'apporter dans la mangeoire de l'urée lors de la distribution d'orge en hydroponie (rappel: il est conseillé de donner 20 grammes d'urée pour tout apport de 500 grammes d'orge aux ruminants). Qu'en est-il dans le cas de ce type de fourrage?

 

LAIT

Fethi MESSAR, D-G ONIL: MISSION IMPOSSIBLE?

djam.bel@voila.fr 1.06.15

Dans El-Watan de ce 24 mai, Lyes Mechti interroge Fethi Messar. Directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) sur la situation de la production laitière nationale. A ce propos, Lyes Mechti est à remercier. Il se spécialise sur le secteur agricole et apporte ainsi des éléments prècis aux lecteurs. Cela nous change du style empesé de nombreux journalistes. De son côté Fethi Messar apporte également la vision des pouvoirs publics concernant la production laitière.

 

 

Cet échange est instructif. Décryptage et propositions au débat.

 

 

METTRE EN AVANT CERTAINES TECHNIQUES

 

L'effort à la filière lait semble poursuivit à court terme: « En 2015, nous prévoyons de dépasser largement le 1 milliard de litres ». Pour développer la production de fourrages, la solution passe par l'irrigation et la dotation des agriculteurs en kit irrigation. Il s'agit de faire connaître différentes espèces fourragères. Il est regrettable que rien ne soit fait pour faire connaître le colza fourrager ou la betterave fourragère.

 

On ne peut que se féliciter de la décision de produire du maïs de manière durable. Ainsi « les pouvoirs publics ont décidé de lancer dans le Sud du pays des programmes visant la création de plusieurs milliers d’hectares de culture fourragère irrigués à partir des eaux usées traitées ». Ajoutons que les stations d'épuration produisent des boues intéressantes pour redonner la fertilité au sols. Les parcelles fourragères pourraient bénéficier d'une priorité.

 

 

Concernant la production de fourrage en zone de montagne, l'idéal serait d'arriver à des aménagements afin de développer l'agriculture en banquettes. En plaine, les innovations passent par le semis direct, la disponibilité en ensileuses, presse pour balles rondes et enrubannage. L'accent est également à mettre sur les moyens mécaniques afin de fertiliser les surfaces consacrées aux fourrages en fumier produit par les étables.

 

Les fabricants d'aliments du bétail devraient avoir obligation de s'approvisionner pour un certain pourcentage à déterminer en matière première locale. C'est aux fabricants d'aliments du bétail de stimuler la production de matières premières locales: maïs, orge, luzerne déshydratée, …

 

Mr Messar note: « il est vrai que les éleveurs se plaignent de la cherté du concentré d’aliments produit par l’ONAB ou le privé. Mais il faut savoir que ce concentré est fait à base d’intrants, notamment le maïs et le soja importés presque à 100% ». Il s'agit d'inciter les fabricants d'aliments de bétail et les éleveurs à incorporer de l'urée dans leur aliments pour ruminants. Cette technique apporte une part de l'azote de la ration. C'est ainsi valoriser un produit de notre industrie et c'est utiliser les fruits de la recherche agronomique locale.

 

 

ERADJEL AL MOUNASSAB, FIL MAKANE AL MOUNASSAB

 

Les moyens techniques ne suffisent pas. Les hommes et les femmes constituent l'atout essentiel de toute politique de développement. Ainsi, les associations d'éleveurs sont les partenaires des pouvoirs publics. Mais il s'agit de considérer ces associations comme des partenaires à part entière et non pas comme des courroies de transmission. Cela, en appliquant le principe de subsidiarité. C'est à dire en recherchant des solutions avec ces associations et en ne les considérant pas comme de simples moyens d'application d'une politique définie en haut lieu.

 

Renforcer ces associations, c'est aussi leur accorder des moyens financiers afin qu'elles recrutent des conseillers techniques de terrain. En la matière, les pouvoirs publics ne savent pas faire aussi bien que des associations dont les conseillers seraient recrutés par les éleveurs eux-mêmes.

 

 

Les pouvoirs publics doivent appliquer des règles de conditionnalité aux laiteries. « Ya khouya, vous avez un quota de lait en poudre, cela implique que vous devez avoir tant de techniciens dans votre service « appui technique lait » auprès des éleveurs ». Il faut rappeler que Laiterie Soummam a créé une entreprise d'enrubannage des fourrages pour ses éleveurs.

 

 

Pourquoi essayer chaque jour de ré-inventer l'eau tiède seul dans son coin? Nous croyons à la coopération technique internationale. Mais au lieu de privilégier les accords d'état à état, pourquoi ne pas trouver un mécanisme afin de favoriser de mini-projets permettant l'intervention locale de chefs d'élevage et chef de cultures étrangers dans les exploitations privées. Comment? En finançant leur séjour comme dans le cadre du projet Alban ou en imaginant leur installation dans le cadre de partenariats selon la règle de 51% - 49%.

 

 

REDUIRE LE ROLE NEFASTE DES INTERMEDIAIRES

 

Différentes sources le confirment, les éleveurs se font « manger la laine sur le dos » par des intermédiaires rapaces. La réussite des efforts de l'ONIL passe par la constitution de coopératives laitières paysannes capables de lancer de mini-projets de valorisation d'une partie de leur lait et de leur viande et par le développement de circuits courts excluant les intermédiaires.

 

De telles coopératives disposant de leur propres moyens de transport pourraient permettre d'aller acheter le fourrage dans les zones excédentaires.

 

 

DEVELOPPER LES LAITS VEGETAUX

 

Enfin l'ONIL se doit de contribuer à développer les laits végétaux. Il est possible de fabriquer des laits de soja, de riz, d'avoine ou d'amandes. Il suffit de voir le succès de firmes telles Bjorg.fr. Ces laits pourraient êtres vendus tels quel ou en mélange avec du lait de vache. C'est un grand progrès que l'annonce par le groupe industriel, Soja Prod International de l'implantation d'une usine de lait de soja à Bechloul (Bouira).

 

La production de lait de soja peut permettre de fabriquer des desserts chocolatés ou vanillés de type « Danette » et ainsi soulager la demande en lait frais et en poudre de lait. La société SojaSun.fr est un des leaders français de ce type de produits.

 

Le DG de l'ONIL affirme « les laiteries peuvent maintenant produire 3 sortes de lait en sachet à partir du lait cru ». Il serait intéressant d'avoir plus de précisions.

 

 

En conclusion, le travail de l'ONIL mérite d'être appuyé par une série de mesures diverses à définir en concertation avec la filière lait. Ces mesures ne peuvent être uniquement financières mais aussi techniques et organisationnelles. Sinon la tâche de son DG, Fethi Messar, restera « mission impossible ».

 

 

 

BOVINS VIANDES

SOBHI HABES, MEDECIN, IMPORTATEUR ET AGRICULTEUR
Dr Sobhi Habès est assez emblématique d'une certaine agriculture algérienne, à savoir l'exercice de plusieurs métiers parmi lesquels l'agriculture et occasionnellement l'engraissement de broutard. 

Médecin pédiatre réputé dans sa petite ville, S Habès est également l'un des trois associés de la société franco-algérienne Agrimatos (avec Hadj Messaoud Demmene Debbih et Michel de Denon). Ils importent du matériel agricole – un domaine où il y a beaucoup à faire en Algérie – des bovins à engraisser et d'autres biens agricoles au gré des opportunités. Mais il est aussi agriculteur, sur un bien qui avait appartenu à son grand-père, grand propriétaire foncier. Confisqué lors de la réforme agraire des années 1970 pour être redistribué, il a été restitué à la famille en 1993, après que les résultats de cette réforme se soient avérés catastrophiques, mais au prix d'une situation foncière inextricable. Après des débuts difficiles, faute d'un accompagnement technique, il se vit aujourd'hui pleinement agriculteur avec des résultats plutôt honorables. Il exploite une superficie de 300 ha, dont 90% sont consacrés à la production de céréales, dans l'Est de l'Algérie (La Meskiana). Quatre vingts ha sont irrigués et toutes les cultures sont implantées en semis-direct. Les rendements en céréales cultivées en sec étant aléatoires dans cette zone semi-aride (10 à 30 qx/ha), le pilier de l'exploitation est en fait le mouton. Un cheptel de 300 brebis Ouled Djellal, la race algérienne la plus répandue et très prisée pour sa capacité à valoriser les zones arides et pour la qualité de sa viande. Elles sont nourries avec du foin de prairie (très rare en Algérie), de l'orge pâturée en vert, de la luzerne et des céréales. Les cultures fourragères sont en partie irriguées. Le foin de luzerne, très recherché, est principalement destiné à la vente.

LA RENTABILITE DE L'ENGRAISSEMENT PAS TOUJOURS AU RENDEZ-VOUS.
Et les bovins dans tout cela ? « Nous achetons des broutards charolais de 450 à 480 kg, de préférence quand ils sont détaxés » explique deux de ses associés. Ils sont généralement revendus au souk des engraisseurs. Sauf que cette année, les cent broutards importés lors de l'ouverture du contingent n'ont pas pu être détaxés et ont été payés au prix fort. Arrivés au port d'Alger au prix de 1600 euros, une fois réglé les taxes, la location du lazaret et le transport (55O km), ils valaient plus de 2300 euros, alors que l'offre pour cause de contingent était pléthorique. Décision fut prise d'en finir 33 sur la ferme de S. Habès. Engraissés pendant 5 mois, ils ont été revendus à la pièce (650 à 700 kg de PV) au prix de 2650 euros. « Nous ne sommes pas rentrés dans nos frais. Nous avons perdus de 100 à 150 euros par bête en moyenne sur les 100 taurillons achetés. Et, nous nous estimons heureux. Si nous avions tout vendu à l'arrivée, nous aurions perdu 400 euros par tête », affirment les deux associés. L'année précédente, avec des broutards détaxés, ils avaient fait une marge de 300 euros par tête. Pour réduire les coûts intermédiaires, ils envisagent d'exploiter leur propre lazaret et importer des animaux par le port de Annaba, à l'extrême Est de l'Algérie. 
Photos :
-S. Habès et Michel de Denon deux des trois associés d'Agrimatos. Ce dernier, ancien agriculteur et spécialiste du semis direct, fait du conseil technique auprès d'agriculteurs algériens.
- Les broutards sont démarrés avec du foin d'avoine et d'orge (3,5 kg par bête et par jour), de la paille et 2 kg d'orge, pour les habituer à la ration sèche. Ils passent ensuite à un régime foin (5,5 kg), blé et son, puis à une ration avec paille à volonté et aliment d'engraissement (jusqu'à 12 kg).
Bernard Griffoul. « Réussir Bovins  Viandes» n°218. Septembre 2014 pages 65-66.

BOVINS VIANDES
UN ATELIER DE 500 PLACES AVEC DES MALES DE RACES FRANCAISES ET LOCALES
Salim Djouablia : engraisseur de longue date, conscient qu'il peut progresser sur la conduite alimentaire, souhaite tripler son atelier de 500 places, tant la demande est forte.

Juchés sur un promontoire et cernés de champs de céréales à perte de vue, les bâtiments d'élevage blanchis à la chaux forment comme une forteresse carrée où on n'entre qu'après avoir montré patte blanche. Salim Djouablia engraisse des bovins depuis une trentaine d'années et, depuis quinze ans, sur sa ferme actuelle située près de Constantine, dans le Nord-Est de l'Algérie. Une exploitation de 300 ha à bon potentiel entièrement vouée aux céréales. Ce qui ne l'empêche pas d'être passionné d'élevage. Petit à petit, il a construit un ensemble de bâtiments qui lui permettent de disposer denviron 500 places d'engraissement, une partie à l'attache, une autre en stabulation libre. Environ 60% de mâles engraissés sont issus de l'importation et 40% d'origine locale (races laitières ou améliorées). Dans les broutards importés, dont le prix d'achat se situe entre 1900 et 2300 euros, toutes les races allaitantes françaises disponibles en Algérie sont représentées dans ses étables : Charolais, Aubrac, Limousin, Salers. L'Aubrac est sa préférée : la couleur foncée de la viande, comparable à celle des races locales, est très appréciée dans cette région où l'on reproche en revanche aux carcasses charolaises, leur viande claire et sa moins bonne tenue dans les vitrines non réfrigérées des boucheries. Au souk d'ailleurs, les mâles charolais coûtent moins cher à l'achat que les Aubrac, affirme l'éleveur. Les mâles charolais, « après avoir fait un grand boum », seraient « en recul » aujourd'hui dans la région de Constantine, affirme Nourredine Achouri, ancien président de la Chambre Régionale d'Agriculture.

« DES INTERMEDIARES QUI NE CONNAISSENT RIEN AUX BETES » 
Salim Djouablia apprécie néanmoins les Charolais pour leur potentiel de croissance et les poids de carcasse. La Limousine lui plaît beaucoup également pour la couleur de la viande. Mais peu satisfait du travail de certains importateurs et intermédiaires, « qui ne connaissent rien aux bêtes » et ne prennent pas suffisamment soin des animaux, il souhaite importer lui-même des bovins. De plus, les animaux sont ramenés des ports d'Alger (400 km) ou d'Oran (800 km). Ils n'arrivent pas frais et dispos. Il affirme pouvoir trippler sa production, tant la demande est aujourd'hui importante.
Les animaux sont alourdis le plus possible (de l'ordre de 400 kg de carcasse pour les Charolais) pendant environ 6 mois avec une ration sèche à base de paille et d'un aliment fabriqué sur l'exploitation avec des matières premières. Un concentré composé dans les proportions suivantes : 15% d'orge, 45% de maïs, 15% de son de blé, 20% de tourteau de soja, 4% de CMV et 1% de sel. Les animaux peuvent en consommer jusqu'à 12 kg par jour. Une partie des matières premières étant prélevée sur l'exploitation, l'aliment revient moins cher (345 euros/tonne) que s'il était acheté prêt à l'emploi.
Bien qu'une période de transition d'un mois soit observée, cette ration pose de sérieux problèmes métaboliques, comme en attestent les bouses. La consommation de paille est insuffisante (3 kg par jour), le broyage des céréales trop fin et l'équilibre céréales-correcteur azoté inadéquat. Le GMQ semble tout de même s'établir autour de 1,4 kg par jour.

DES PERTES D'ANIMAUX IMPORTANTES DE L'ORDRE DE 10%

Mais les pertes d'animaux, surtout au démarrage, sont importantes, de l'ordre e 10%. Salim Djouablia est conscient que la conduite alimentaire n'est pas optimale et est demandeur de conseils techniques pour progresser. Pouvant les trouver difficilement sur place, il souhaite établir des contacts en France. L'engraisseur se plaint également de la faible efficacité des médicaments vétérinaires disponibles. S'agit-il d'un problème de médicaments ou d'une carence de suivi vétérinaire ? A l'arrivée, les animaux sont déparasités (Ivomec) et reçoivent un complément multivitaminé. Salim Djouablia vend ses taurillons en vif, sur le marché ou l'exploitation, et au crochet. Il est aussi revendeur pour d'autres éleveurs. Les prix de vente carcasse se situaient en juin autour de 7,6 euros pour les animaux de races françaises et entre 6,7 euros et 6,9 euros pour les races loacales. Dans les bovins, contrairement aux moutons, les prix fluctuent assez modérement. Ils peuvent augmenter de 20 à 60 centimes d'euro au kg pendant les fêtes religieuses et durant l 'été (du ramadan jusqu'à l'Aïd-el-kébir). C'est le souk qui décide selon la classique loi de l'offre et de la demande, sans aucune autre forme de régulation. 
Photos :
-S Djouablia, engraisseur dans la région de Constantine. Son projet est de trippler la production et d'importer directement les mâles et de se perfectionner auprès d'engraisseurs français.
-Les animaux en stabulation libre sont conduits en lots de taille importante (jusqu'à une cinquantaine). La litière est assurée avec de la paille ou de la sciure. Après curage, tous les dix jours, une couche de 15 cm est répandue sur le sol.
-Les jeunes bovins à l'attache sont abreuvés deux fois par jour en période chaude, une fois en hiver, avec un chariot rempli à partir d'une cuve disposée dans le bâtiment.
-les animaux en stabulation libre sont parqués une fois par jour dans une aire extérieure d'abreuvement et de distribution de la paille. Chaque lot y séjourne pendant une heure ou deux. Pendant ce temps, les ouvriers nettoient les cases et mettent l'aliment dans les auges.
-L'atelier d'engraissement emploie dix à douze ouvriers, dont trois gardes de nuit, pour surveiller les animlaux. Leur salaire est de l'ordre de 120 euros par mois.

B Griffoul. « Réussir Bovins Viandes» n° 218 Septembre 2014. Pages 65-66.

 

BOVINS VIANDES
AVIS D'EXPERT
Michel de Denon, co-gérant de la société Agrimatos : « Il y a le feu au lac avec les Espagnols »
« Des fabricants d'aliments espagnols sont prêts à apporter de l'appui technique et du conseil en nutrition aux engraisseurs algériens afin de conquérir le marché de l'aliment pour bétail. Ils sont capables de fournir de l'aliment floconné à 18% de MAT, fabriqué à partir de protéines pas chère et riches en fibres, au prix de 360 euros la tonne. Et, des éleveurs espagnols pourraient les suivre en fournissant des animaux. Ils achètent des veaux croisés de huit jours dans les pays de l'Est (Roumanie, Autriche, Pologne, Tchéquie) ou en Irlande et en Ecosse, qui arrivent en Espagne à 100 euros pièce. Ils les élèvent jusqu'à 480 kg, puis les expédient vers l'Algérie. Ils arrivent 30 centimes moins cher que les animaux français. Ces veaux correspondent idéalement au marché algérien. Les Espagnols sont en train d'appliquer à l'élevage, les techniques de production qu'ils ont développées pour la tomate avec de la main d'oeuvre pas chère. Il y a le feu au lac. » Revue Réussir Bovins Viande n°218 Septembre 2014. page 54.

UN MARCHE EN VIF COMPLEXE ET EXIGEANT
Complexe à saisir, lourd sur le plan administratif et logistique, exigeant quant au sanitaire, le marché algérien des broutards reste néanmoins sûr au niveau commercial et semble durable.
(…)

NOS RACES SONT TROP SOPHISTIQUEES POUR ATTAQUER CES MARCHES

« Compte tenu de la façon dont les Algériens consomment la viande, ont-ils vraiment besoins d'animaux haut de gamme ? » s'interroge encore Michel Fénéon. « Nos races sont trop sophistiquées et ne sont pas assez précoces. A 600 kg, les taurillons charolais sont encore maigres », affirme Pierre Richard, directeur commercial de Deltagro Union. Il s'inquiète aussi de la concurrence ibérique : « Les veaux espagnols sont plus précoces et mieux adaptés à la ration sèche. Le transport est plus rapide et ils arrivent à des prix plus compétitifs. Ils sont importés avec des certificats d'engraissement et sont tués au bout au bout d'un à deux mois bien finis, à un poids vif compris entre 620 et 630 kg ». En 2013, l'Espagne a exporté 8 000 à 10 000 bovins (hors reproducteurs) vers l'Algérie. « Le jour où l'Algérie aura intérêt politique à ouvrir ses frontières à des veaux plonais, hongrois ou autres, il y a des chances qu'ils s'implantent, comme ils l'ont fait en Turquie », estime Fabien Champion, de l'Institut de l'élevage. Aujourd'hui, les certificats sanitaires sont limités à la France, l'Espagne, l'Irlande et la République Tchèque. « Je pense qu'à terme, on mettra plus en avant les animaux du cheptel laitier, avec lesquels nous intéresserons davantage ces marchés et nous serons plus concurrentiels » pressent Pierre Richard. Bernard Griffoul.
 

 

ALIMENT BETAIL

PROBLEMES DE QUOTA D'ORGE

djam.bel@voila.fr 24.03.15

El Watan titre « Les fabricants d'aliments de bétail demandent leur quota d’orge » le 24.03.15. Mehdi B. note : « Désaccord entre l’Office algérien inter professionnel des céréales (OAIC) et des opérateurs spécialisés dans la fabrication d’aliments de bétail (ovin, caprin, bovin). Une trentaine de transformateurs se sont rassemblés hier à Alger, devant la direction générale de l’office. Ils représentent principalement les régions des Hauts Plateaux. Ils ont demandé une audience auprès des responsables de l’OAIC. Ces derniers refusent ».

 

UNE RENTE DE SITUATION

Les fabricants d'aliments de bétail bénéficient en Algérie d'une rente de situation. Ils profitent de l'importation de graines de céréales et protéagineux qu'ils revendent aux éleveurs avec des marges confortables. Il suffit de lire la presse pour voir les revendications des éleveurs laitiers. Ces derniers se plaignent de l'augmentation des prix des fourrages et aliments de bétail dont le son.

Ces fabricants se prévalent de la liberté du marché et d'une vision libérale de l'économie. Il est anormal qu'ils demandent à bénéficier dès le moindre problème du soutien de l'Etat dans l'attribution de quotas d'orge.

 

L'ALIMENT A QUI PRODUIT LA MATIERE PREMIERE

Si on considère l'organisation de la production d'aliments du bétail en Algérie, force est de constater une certaine incohérence.

Des privés réclament aux pouvoirs publics de la matière première. Matière première que l'OAIC achètent aux agriculteurs ou importe. Aliment du bétail que les fabricants revendent ensuite aux agriculteurs. La logique voudraient que ce soient les agriculteurs qui fabriquent l'aliment du bétail et le revendent à leurs confrères.

On est dans un système qui multiplie les intermédiaires. Comme les pouvoirs publics ne pourront éternellement compter sur la rente gazière pour importer, il serait plus judicieux de tenir le langage de la vérité aux actuels fabricants d'aliments de bétail. Ce message pourrait être de leur dire qu'à moyen terme les livraisons étatiques de matière devraient progressivement se réduire pour se tarir à long terme. Mais aux pouvoirs publics d'aider ses fabricants à produire localement cette matière première. Le même langage a été tenu aux concessionnaires automobiles. Il leur a été demandé de s'investir dans la sous-traitance. Aux pouvoirs publics d'aider les fabricants en leur accordant des concessions de terres agricoles ou des aides financières afin d'innover.

 

RESPONSABILISER LA PROFESSION

Innover peut se faire selon plusieurs voies. Lier le quota d'orge alloué à la mise sur pied par les fabricants d'aliments d'équipes d'appui technique aux producteurs locaux d'orge. Des techniques nouvelles telles le semis direct ou le traitement de semences peuvent permettre des avancées notables. Idem pour le désherbage. Chez les petits agriculteurs, ce désherbage pourrait être fait mécaniquement grâce à des herses étrilles qui restent à produire localement. Le désherbage mécanique est plus aisé que le désherbage chimique.

Cela pourrait être également par le biais d'équipes d'appui, non plus tournées vers l'amont, mais vers l'aval. Des équipes qui iraient d'étables en étables suivre techniquement les éleveurs.

Il y a également l'innovation technique propre à la profession. Concernant les ruminants, la valeur alimentaire de l'orge peut être nettement améliorée en y ajoutant l'urée fabriquée par Fertial. Mais ce procédé est totalement inconnu sur le terrain alors qu'il est le fruit de la recherche agronomique nationale. Cette urée pourrait être incorporée à l'orge par ces fabricants. Des essais devraient être menés également pou enrichir en urée le son très utilisés par les éleveurs. Qu'en est-il de la mélasse produite par les raffineurs locaux de sucre roux. Il s'agit là d'un sous-produit très intéressant en aliment du bétail. Cette mélasse mélangée à différents sels minéraux peut servir à renforcer l'alimentation minérale si défaillante dans les élevages. Idem avec les tourteaux de colza issus des graines pressées afin d'en extraire de l'huile. Ces tourteaux doivent bénéficier aux fabricants locaux de bétail et surtout ne pas être re-exportés.

En élevage avicole, des essais de l'ITELV et de la recherche agronomique marocaine montrent qu'on peut partiellement remplacer le maïs importé par de l'orge produite localement. Mais à conditions d'y adjoindre certaines enzymes réduisant l'effet des facteurs nutritionnels contenus dans l'orge. Selon les variétés d'orge ces facteurs sont plus ou moins présents. L'ajout à l'orge de quantité de matières grasses peut permettre d'augmenter la part de l'orge utilisé. C'est toute cette recherche et sa vulgarisation que la profession des fabricants doit à l'avenir financer. Il devient nécessaire que les pouvoirs publics poursuivre la politique d'incitation à la formation de clusters afin de créer une synergie et de valoriser la riche recherche académique locale. Recherche qui ne demande qu'à être utilisée au profit du pays.

Tôt ou tard, une concentration s'opérera. Ceux des fabricants qui n'auront pas pris le train de l'innovation et de l'excellence disparaitront. A eux, avec les marges juteuses obtenues depuis des années, d'embaucher les agronomes que forment les pouvoirs publics. A eux de former des clusters ou à rejoindre les structures de concertation parfois existantes. Il faut rappeler que déjà la société Algérienne SIM s'est alliée au géant français de l'aliment du Bétail Sanders, pour construire 3 usines aux normes internationales en des points stratégiques du territoire national.

 

LES OBLIGATIONS DE L'ETAT

Nous ne pensons pas que ce soit aux pouvoirs publics de conforter les rentes de situation qui ont pu se créer au niveau de la profession des fabricants d'AB. S'il y a un diktat auquel il faut se soumettre, c'est celui de répondre aux besoins en lait de la population. A ce propos, une réflexion doit être menée sur le modèle de consommation à privilégier au vu des potentialités de nos sols.

Outre, une politique visant à un meilleur taux d' intégration nationale comme nous venons de l'expliquer, il nous semble que les pouvoirs publics ont l'obligation d'agir sur un autre levier.

Actuellement, les éleveurs laitiers sont sous la coupe de certains producteurs d'AB et de fourrages. Cette situation est particulièrement exacerbée en zone de montagne et de chômage. De nombreux élevages hors sol s'y sont constitués. Actuellement, différentes études de terrain brillamment documentées par des chercheurs de l'ENSA d'El-Harrach montrent que ces éleveurs sont pris à la gorge par la flambée des aliments du bétail. Certains pensent à revendre leurs vaches quand d'autres l'ont déjà fait. Or, la profession laitière emploi une main d'oeuvre abondante.

 

La solution pourrait être d'aider les céréaliers et éleveurs à reconquérir la production d'aliments du bétail. Un peu comme un éleveur laitier ou une coopérative laitière essayerait de valoriser le lait en produisant des yaourts et du fromage. Le fait d'avoir déconnecté fabricants et producteurs de matières premières ne poussent pas les premiers à investir dans l'amélioration de la production locale. Non. Ils viennent pleurer au pied des ministères afin que plus de bateaux chargés de grains accostent sur les quais.

La solution serait qu'ils soient amenés à encourager la production d'orge et de protéagineux, d'oléagineux. Il reste à trouver le mécanisme. Certaines maisons de Champagne autour de Reims en France, achètent tout ou partie de leur raisin auprès de petits producteurs.

La solution qui nous semble la plus logique serait que les CCLS qui collectent l'orge soient habilitées à fabriquer de l'aliment du bétail. Ainsi, elles seraient amenées à encourager les céréaliers à produire plus. Mais, les CCLS sont-elles les structures les plus dynamique pour accomplir cette tâche? Sont-elles de vraies coopératives comme les coopératives céréalières en France? Ou bien, ne sont-elles que des antennes de l'OAIC? Organisme, certes méritant pour l'effort actuellement consenti pour stimuler la production céréalière. Mais peut-il avoir la vitalité d'une vraie coopérative? La solution serait que des coopératives céréalières, réellement gérées par des agriculteurs et donc avec des parts sociales paysannes, puissent se monter et que les coopérateurs puissent pouvoir fabriquer de l'aliment du bétail. Ainsi, ce serait eux même qui rechercheraient comment produire plus de matière première locale.

Le mérite de la fabrication d'aliments de bétail par les producteurs de grains présente l'énorme avantage de réduire les intermédiaires et ainsi de pouvoir offrir aux éleveurs des prix de vente honnêtes. Si nous commençons à produire de grande quantité de céréales d'hiver nous ne savons pas produire de grandes quantités de protéagineux et d'oléagineux. Or, toute relance de ce type de produits nécessitera que les producteurs consentent un effort d'investissement, par l'irrigation d'appoint par exemple. Effort qui ne pourra être récompensé que par la certitude de conserver les marges liées à la transformation de ces graines.

 

MANDATER UNE MISSION PARLEMENTAIRE

Il s'agit là de quelques idées apportées au débat. Il serait bon qu'une mission parlementaire se saisissent du sujet et mène des audits. Ces audits pourraient se faire auprès des fabricants, des céréaliers, des éleveurs, des CCLS, de la recherche agronomique locale. Une telle mission pourrait se déplacer auprès de fabricants étrangers sous statut privé ou coopératif afin d'étudier leur organisation. Des équipes d'experts mandatés par le MADR devraient être associées à de telles réflexions.

En Algérie, si la filière des fabricants doit s'appuyer sur le secteur privé, elle doit également faire une place au secteur coopératif. C'est un moyen dont disposent les pouvoirs publics afin de faire régner une saine concurrence et satisfaire le consommateur en matière d'accessibilité à des produits nobles. Ce n'est également que logique. Ce sont en effet les agriculteurs qui ont intérêt à ce que la matière première soit produite localement et non pas débarquée des cargos amarrés au port d'Oran ou Béjaïa. L'économiste Omar Bessaoud ne rappelle-il pas que l'agriculture algérienne fait vivre un million de familles.

Le monde paysan recèle d'énormes réserves de productivité. Celle-ci s'appellent coopératives, irrigation d'appoint en zone semi-aride ou agriculture conservatrice avec non-labour et semis direct. Par ailleurs, la baisse des rentrées liées à la rente gazière doit signer la fin du tout « import-import ». C'est aux pouvoirs publics de fixer le cap et les échéances. Aux fabricants d'aliment de bétail, il s'agit de tenir un langage clair: ils ne pourront bénéficier éternellement de matière importée. A eux de s'adapter et d'innover ou de s'effacer au profit de ceux qui vivent du travail de la terre.

POUDRE DE LAIT

PROPOSITIONS ICONOCLASTES

djam.bel@voila.fr 21.03.2015

L'Algerie continue d'importer de la poudre de lait malgré les progrès de la production locale de lait frais. Nous souhaiterions apporter notre voix au débat qui anime la presse à chaque annonce de nouvelles importations. (...)

 

 

VACHES LAITIERES

TRAITEMENT DE LA PAILLE A L'UREE 5/50/100/15

djam.bel@voila.fr 18.03.15

Régulièrement la presse nationale évoque le prix élevé de la paille. Ce « fourrage » est indispensable aux vaches laitières. Il existe une technique simple afin d'augmenter sa valeur alimentaire grâce à de l'urée. En Algérie, elle a été mises au point par les Pr Yakhlef H et Ghozlane F. La technique est simple. Il s'agit du 5/50/100/15. Il suffit de dissoudre 5 kg d'urée dans 50 litres d'eau. L'urée est disponible sur le marché comme engrais azoté. Le mélange eau-urée est ensuite utilisé pour mouiller 100 kg de paille. La paille est disposée sur une bâche au sol. Et on recouvre la paille d'une autre bâche. Il faut que le tas soit hermétique afin que l'ammoniac qui va se former ne puisse s'échapper. On maintien ainsi la paille 15 jours. Puis on la donne aux vaches où aux moutons. Il faut les habituer progressivement. La paille est ainsi plus riche. Elle contient de l'ammoniac que peuvent utiliser les ruminants.

Il serait intéressant d'essayer également avec le son selon les mêmes proportions. Djam.bel@voila.fr 18.03.15

Sources:

[WEBREVIEW] : Urée

www.webreview.dz/?+-Uree-+

Le traitement des fourrages grossiers à l'urée: Une ...

www.fao.org/docrep/v4440t/v4440t04.htm

 

ELEVAGE SAHARIEN

TECHNIQUE ALIMENTATION TROUPEAU

djam.bel@voila.fr 18.03.15

En cas de manque de fourrages, les éleveurs peuvent donner aux vaches laitières, ovins, caprins ou dromadaires des blocs multi nutritionnels (BMN). Mlle TABAI Samira propose le procédé de fabrication suivant: 50% de rebuts de dattes broyées, 35% de pédicelles broyées, 35% de paille broyée, 5% de ciment, 5% de sel, 7,5% d'urée. Mélanger le tout, puis ajouter de l'eau afin que le ciment ait un rôle de liant. Mettre dans des moules de la taille d'un seau. Démouler après 24h puis laisser sécher. Habituer progressivement les animaux.

Le Pr M. Chehma de l'université de Ouargla a testé différents types de BMN. Il note une bonne consommation des BMN par les caprins. Mme la Pr Longo note une bonne utilisation sur dromadaire. La composition des BMN varie selon les animaux. Les moutons valorisent bien les rebuts de dattes contrairement aux dromadaires.

Contatct: achehma@gmail.com

Sources:

Essai de fabrication de blocs multi nutritionnels a base de

bu.univ-ouargla.dz/ingenieur/pdf/ing_TABAI_Samira.pdf?idmemoire...

 

Production of multi-nutrient blocks (MNB) based on date ...

www.lrrd.org/lrrd22/4/cheh22073.htm

 

ELEVAGE SAHARIEN

DANS LE PALMIER TOUT EST BON...

djam.bel@voila.fr 18.03.15

Divers travaux d'universitaires algériens montrent que les produits et sous produits du palmier dattier peuvent être des fourrages pour les animaux.

Les dattes sèches ou non fécondées peuvent servir d'aliments concentrés pour les vaches, ovins et caprins.
Les palmes et les pédicelles peuvent servir d'aliments grossiers. La valeur alimentaire des pédicelles peut être améliorée par l'emploi de l'urée. Les chercheurs F Arbouche et H S Arbouche de l'université d'El Tarf (arbouchefodil@yahoo.fr) notent:

« Les pédicelles de dattes au même titre que les pailles représentent un apport en aliment grossier non négligeable.

L’amélioration de la composition chimique notamment en matières azotées totales et l’augmentation de la digestibilité prouvent qu’ils ont un rôle à jouer dans le développement des productions animales notamment des ruminants dans le Sud.

Le mode de conservation le plus adéquat reste la façon traditionnelle à base d’argile et de paille hachée qui constitue le matériel le plus efficace qui a tendance à se perdre face aux nouvelles techniques non adaptées au milieu saharien ». Sources:

http://www.lrrd.org/lrrd20/6/arbo20097.htm

 

DOCUMENTATION GRATUITE * * * *

UTILISATION DES FOURRAGES GROSSIERS

Un ouvrage d'une trés grande valeur pour les éleveurs Algériens.

http://www.fao.org/docrep/W4988F/W4988F00.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VACHES LAITIERES

UTILISATION DE LA MELASSE

Afin de complémenter l'alimentation des vaches laitières, on peut leur donner des Blocs Multi Nutritionnels (BMN) à base de mélasse. La mélasse est un sous produit de la transformation de la canne à sucre. Il nous semble que de grande quantités de mélasse existent au niveau des sucreries algériennes. Que devient-elle? Elle peut servir à fabriquer de l'alcool chirurgical. Il nous semble que cette mélasse ne doit pas être exportée. Elle peut avoir un rôle en élevage laitier. djam.bel@voila.fr 18.03.15

Processus de fabrication de blocs nutritionnels à base de mélasse-urée (Fiche Technique) (PDF, 692.9 ko)

 

ELEVAGE OVIN

PLANTATION D'ATRIPLEX

Belle idée de planter de l'atriplex en zone céréalière (Station ITGC Sétif. Voir le site sur Facebook). Félicitations à l'ITGC. Cela apporte un fourrage aux moutons. Bravo aux initiateurs de ce projet.

 

filaha - YouTube

Vidéo plantations au Maroc.

Vidéo pour "http://youtu.be/BOvimGoOtjs"

 

www.youtube.com/watch?v=BOvimGoOtjs

 

Très bon article tunisien très pratique et bien adapté à nos conditions. A téléchargez au plus vite!!

 

COLLECTE LAIT

CONTROLE QUALITE - MAROC

 

Un excellent document que nous recommandons aux éleveurs et chargés de collecte dans les laiteries. Il traite du Lactoscan pour combattre l'écrémage.

La qualité du lait entre logiques des coopératives et des éleveurs...

publications.cirad.fr/une_notice.php?dk=575215

Contact achat Lactoscan:

Milk analyzer Lactoscan. Milk analyser for milk laboratories ...

www.milkotronic.com/

ENRUBANNAGE

CEREALES IMMATURES

L'enrubannage n'est pas à réserver seulement au maïs et sorgho. Il est valable pour les "céréales immatures" comme on le voit avec cette Göweil. Avantages: fourrages ensilés et donc de qualité, moindre concurrence avec le bottelage, élimination des mauvaises herbes. La machine est chère? La solution: l'achat à plusieurs. djam.bel@voila.fr 10.03.15

 

Ensilage pressage et enrubannage céréale ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/WeC1FL3EuJg"

www.youtube.com/watch?v=WeC1FL3EuJg

 

 

Un chantier d'ensilage (société Agroplus Oran mai 2013). Remarquez l'aspect bien vert du fourrage. Les tiges ne sont pas lignifiées et la légumineuse ne perd pas ses folioles. Remerciement à Mr Kerroumi Jamal pour la mise en ligne de cette belle vidéo.

 

ensilage de vesce et pois fourrage avec ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/YYoAotMv17Q"
www.youtube.com/watch?v=YYoAotMv17Q

 

PORTRAIT LOUNIS HAMITOUCHE

Collecte lait et transformation.

Beau parcours. Un privé qui crée des emplois. Une petite critique: il y a une marge bénéficiaire prise aux éleveurs et aux consommateurs. Il faudrait qu'il y ait aussi des coopératives afin de créer une saine concurence.

Parcours : Rencontre Avec Lounis Hamitouche ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/u-WEwr0RSus"
www.youtube.com/watch?v=u-WEwr0RSus

 

 

LAIT

LE TEMPS DES VACHES MAIGRES?

Djam.bel@voila.fr 8.03.15

Sous le titre « Wilaya de Tizi Ouzou : Malaise dans la filière lait » le 7 mars 2015 Salah Yermèche dans El Watan

relate les doléances des éleveurs bovins suite à la réunion de leur fédération et des collecteurs de lait. Il écrit: Les mêmes producteurs ont dénoncé dans ce contexte la «main basse» de barons de l’aliment du bétail, malgré que ces derniers n’aient aucune relation avec une telle activité, tout en interpellant les hautes autorités du pays à «mettre un terme aux importations effrénées» des produits dont ils estiment pouvoir toujours réaliser des excédents. Ils pensent qu’il est inadmissible qu’une botte de paille de 10 kg leur soit vendue 1080 DA, tandis que le lait cru leur est acheté à 34 DA le litre, avec tout son contenu bénéfique (matières grasses et autres vertus) pour être revendu épuré de ces matières (beurre) à plus 70 DA le litre. Pour dire que la botte de paille coûte 30 fois plus que le prix d’un litre de lait cru de vache…

 

Face à cette situation les participants souhaitent une augmentation « des subventions de l’Etat, actuellement de 12 DA/L ».

 

« VACHES MAIGRES », PAS UNE FATALITE

Les problèmes que rencontre la profession sont réels, mais la baisse des revenus pétroliers fait que les éleveurs doivent chercher d'autres solutions. A notre avis, voici quelques pistes.

Se constituer en coopérative de collecte de lait et de transformation de ce produit. Sinon, ce sera le secteur agro-alimentaire qui réalisera des marges sur leur dos.

Se constituer localement en groupements d'éleveurs et exiger la mise à disposition par le MADR des cadres actuellement dans les bureaux. A cette fin, des postes budgétaires devraient être transférés au niveau de tels groupement. Les groupements contribuant également par des cotisations, ce qui devrait leur donner une liberté de recrutement et donc de licenciement.

Les références techniques existent afin d'améliorer l'alimentation des animaux. Par exemple, l'orge peut être complétée par de l'urée. La paille peut être enrichie en ammoniac qu'on obtient en l'arrosant par de l'eau dans laquelle on dissout de l'urée. Mais actuellement qui explique cela aux éleveurs. Qui? Sans parler de l'alimentation minérale, de la nécessité d'un abreuvement en eau à volonté et des mesures prophylactiques à vulgariser.

Par ailleurs, comme beaucoup d'éleveurs sont en hors sol, il s'agit de se grouper en collectif d'achat afin d'acquérir des moyens de transport et de s'affranchir des grossistes. Sur les parcelles en plaine, l'ensilage avec enrubannage peut permettre d'accroître l'offre en fourrage de qualité. On peut penser à des échanges fourrages contre fumier. En montagne, sur de petites surfaces amendées de fumier, il est possible de produire en irrigué des fourrages verts comme du sorgho. Mais pour cela, il s'agit d'améliorer l'infiltration des eaux de pluies ou leur rétention et d'assurer un équipement en kit d'aspersion.

 

DES INGENIEURS ET TECHNICIENS AUX PORTES DES ETABLES

S'il y a des élus professionnels responsables, et nous ne doutons pas que ces cadres paysans existent, ils doivent se tourner vers l'action commune. A eux, d'avancer des fonds, de poser les bases de groupements d'éleveurs puis de demander alors aux pouvoirs publics l'affectation de cadres de terrain et l'attribution de prêts. A eux d'apporter des parts sociales pour construire ateliers de fabrication de fromage et de vente de la viande au détail. Ils pourront alors, par exemple, assurer eux même leur production et leur approvisionnement en aliments du bétail, en fourrages et bénéficier d'un encadrement technique à la porte de leur étable.

Assurer une disponibilité en cadres techniques au sein de groupements d'éleveurs peut permettre également l'enregistrement de performances et la comparaison entre ateliers laitiers et d'engraissement. La comparaison des façons de faire entre éleveurs est la voie royale pour progresser.

Ce principe vaut également pour les fruits et légumes et pourquoi pas aussi pour les céréales.

Demander encore et encore aux pouvoirs publics de signer des chèques en pétro-dinars est une erreur. Il faut préférer la voie de groupements seule façon pour les éleveurs de protéger leur marge. Il n'y a pas d'autres solutions.

 

FOURRAGES

Enrichissement des pailles avec de l'ammoniac.

Une technique à développer en Algérie. Voir la vidéo. Elle est en anglais mais l'animation est claire.

Une autre vidéo en Inde (il suffit d'eau, d'urée et d'une bâche plastique).

djam.bel@voila.fr  2.03.2015

 

Using urea in straw part-2 Dr.Ashraf Sahibzada - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/V6Z8C8AUQJ8"
www.youtube.com/watch?v=V6Z8C8AUQJ8

 

Ammoniating Wheat Straw - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/kwvWrd058Q0"

www.youtube.com/watch?v=kwvWrd058Q0

 

Ammoniating Low Quality Forages - YouTube

www.youtube.com/watch?v=-JtjJb-umpk

 

 

LAIT

LAITERIES PRIVES OU COOPERATIVES?

 

Djam.bel@voila.fr 26.02.2015

J'écoutais ce soir un membre de la confédération paysanne française parler sur une radio. Il expliquait que Lactalis et son PDG, Emmanuel Besnier 44 ans, est devenu un homme extrêmement riche.

Le magazine Challenges classe la famille Besnier au 11e rang des plus grandes fortunes de France, avec 6,5 milliards d'euros. Lactalis a été fondé en 1931 par André Besnier qui avait eu l'idée d'inventer les premiers camemberts moulés. Son fils Michel a ensuite pris la relève et a réussi à vendre ses fromages sur la France entière. Ce groupe, situé à Laval, est en effet propriétaire des marques Président, Galbani, Lactel et Société.

 

En 2000 à la mort d'Alain Besnier, Emmanuel Besnier, prend le pouvoir il a à peine 30 ans. En une dizaine d'années il rachète des usines en Pologne, Egypte, Inde ou en Italie. Lactalis est aujourd'hui le n°1 mondial du secteur.

 

Le groupe Lactalis est prospère. Depuis quelques années, son PDG vit dans le très chic Paris VIIe. Il ne possède pas de jet privé et préfère le TGV mais dispose d'un château à Entrammes. Château acheté par son père possède une maison à l'île de Ré et fréquente la station de ski à Courchevel. Ajoutons à ce patrimoine une holding en Belgique.

 

En Mai 2011 afin de racheter le groupe italien Parmalat, Lactalis a dû se plier aux injonctions l'autorité italienne des marchés financiers. Le groupe lavallois a dû présenter ses résultats financiers.

Jusque là Lactalis ne communiquait que son chiffre d'affaires, c'est à dire 9,4 milliards d'euros en 2010. Le groupe est en effet caractérisé par une discrétion portée au plus faut point.

 

Il apparaît ainsi qu'en 2010 Lactalis a dégagé un résultat brut d'exploitation de 994 millions d'euros. Cela représente une marge supérieure à 10,5%. Or un tel niveau de rentabilité est exceptionnel. Il faut savoir que celle de Bongrain (Caprice des Dieux) est inférieure à 4%, et celle de Bel (La Vache qui Rit, Babybel) est de seulement 8%.

 

L'explication vient du fait que Lactalis est leader, il maîtrise les coûts et a un son savoir-faire industriel reconnu. Le groupe fait par exemple tourner ses usines H24 en fabriquant des produits à marque de distributeur. Aujourd'hui la valeur de Lactalis est estimée à 7 milliards d'euros.

 

Mais notre propos n'est pas là. Arrêtons cette avalanche de chiffres. Tous ces groupes sont des groupes privés. Ils captent une partie de la marge des éleveurs de lait, il réalisent des bénéfices sur le dos des consommateurs. L'alternative serait des coopératives laitières. Elles existent et reversent une partie de leurs bénéfices aux éleveurs.

 

Un tel modèle est-il viable en Algérie? Faut dire qu'il est en train de s'imposer. Mais avec une dominante de sociétés privées algérienne ou étrangère comme Danone. Certes, ces sociétés possèdent parfois un savoir faire. Mais, le secteur laitier est nait du néant. Il n'existait pas il y a quelques années. Ou du moins on ne comptait que quelques entreprises publiques. Or, voilà que c'est le secteur privé qui s'approprie des parts juteuses de ce marché.

 

Peut-on se permettre des bénéfices sur le dos des éleveurs laitiers et des consommateurs? Les éleveurs auraient tout intérêt à créer des coopératives laitières et à transformer eux même une partie de leur lait. Sous peine de voir se perdre une partie de leur marge. Les éleveurs laitiers l'ont appris à leurs dépends, eux qui produisent cet or blanc.

 

Pour les éleveurs Algériens, la route sera longue. A eux de se constituer en associations professionnelles d'éleveurs, de dynamiser les sections locales de l'UNPA, voire de créer des syndicats indépendants. Le consommateur algérien y a tout intérêt...

 

MISSION D'ETUDES

UN EXEMPLE A SUIVRE...

Actualités : Rencontres Algérie Bretagne de la filière lait - Brest, 2 et 3 décembre 2013

1 octobre 2013

Vous êtes un acteur incontournable de la filière lait en Algérie.Participez aux rencontres Algérie-Bretagne de la filière lait organisées par Bretagne Commerce International les 2 et 3 décembre prochains à Brest.

Rencontrez les acteurs clés du secteur laitier breton !

Visites d’usines, visites d’exploitations laitières, rendez-vous B2B vous donneront l’occasion unique de construire des relations privilégiées au service de nouvelles opportunités pour votre entreprise et pour la filière laitière algérienne.

Profitez de ce cadre exceptionnel pour faire avancer vos projets avec vos partenaires bretons et algériens.

 

Programme prévisionnel

LUNDI 2 DÉCEMBRE

    6H00 : vol direct Alger - Brest affrété spécialement pour l’opération

    Visite des usines d’EVEN LAITA, 1ère coopérative laitière française, (Chiffre d’affaires : 1,1 md €, 2 370 personnes)

    Découverte des technologies fromagères et laitières les plus récentes

    Déjeuner

    Visite du groupe SILL, laiterie ayant diversifié ses activités agroalimentaires (baby-food, potages, plats cuisinés…) (CA : 320 M €, 750 personnes)

    Regard spécifique sur l’organisation de l’accompagnement des éleveurs par la cellule agro-élevage de Sill

    Cocktail

    Hébergement à Brest

MARDI 3 DÉCEMBRE

    Visite d’élevage

    Découverte d’une exploitation à haut potentiel génétique et laitier

    Table ronde : Ensemble, renforçons la filière laitière algérienne – partages d’expériences, d’idées et de projets

    Cocktail-déjeuner networking

    Rendez-vous B2B entreprises algériennes et bretonnes

    18H00 : vol retour Brest - Alger

 

TARIF DE LA MISSION

1 700 €/personne

Tarif comprenant :

Vol aller-retour Alger – Brest spécialement affrété par Bretagne Commerce International ; hébergement en hôtel 4* ;

restauration ; organisation des visites, des rendez-vous et du transport sur place.

Plus d'informations auprès de :

En Algérie

Amina AMIROUCHE

Partenaire Alban’ en Algérie

cemra_alg@hotmail.fr

Tél. : +213 21 94 86 49

En France :

Xavier DEQUIPPE

Chargé de Missions

x.dequippe@BretagneCommerceInternational.com

Tél. : +33(0) 2 99 25 04 09

 

COOPERATIVE LAIT

LA COOPERATION OUTIL EFFICACE DE DEVELOPPEMENT

(djam.bel@voila.fr 17.02.2015).

Un bel exemple de développement laitier: la Coopsel de Sétif. Un grand bravo aux éleveurs sétifiens. Lisez l'article et voyez le développement de ce bel outil au service des éleveurs. Messieurs les ministres de l'Agriculture qui passaient quleques années Avenue du Cl Amirouche, allez voir cet exemple. Voilà ce qu'il faut développer. Ce n'est plus ces CAPCS des années 70. Cette coopérative, est une structure où les coopérateurs ont des parts sociales. Ce sont eux les véritables gestionnaires. Ils ont su faire appel à un directeur dynamique. En l'occurence Mr El Haouès KHARCHI ("technicien de l'agriculture, blanchi sous le harnais"). Il s'agit là d'un exemple que chaque élève d'école d'agriculture devrait étudier.

Voilà ce qui nous faut sur tout le territoire national.

Cet exemple est à décortiquer afin qu'il soit reproduit pour le lait, les fruits - légumes, les céréales, ...

nb: si des membres de cette coopérative veulent bien nous parler de leur activités nous nous ferons un plaisir de publier leur contribution.

 

Algérie - La COOPSEL de Sétif, une coopérative agricole ...

economiesocialequebec.ca/?module=document&uid=1897

 

 

 

BOVIN VIANDE

Présentation du bâtiment expérimental d ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/Cn8wGLE5u_w"
www.youtube.com/watch?v=Cn8wGLE5u_w

 

Cette vidéo est intéressante pour certaines innovations du bâtiment. Certes toutes ne sont pas adaptables à l'Algérie. Mais, il est bon de se tenir au courant...

 

LAIT

LES FAUSSES BONNES IDEES DE Mr BENCHEKOUR

D. BELAID 9.02.2015 djam.bel@voila.fr

Dans El Watan du 5 février dernier Mr ahmoud Benchekour, Président du Comité interprofessionnel du lait (CIL) n’y va pas par quatre chemins pour redresser la filière.  Dans une interview «Une réflexion est nécessaire pour un meilleur soutien à la filière» il propose carémment de développer la production fourragère dans l’étage aride du pays. En effet, il affirme : « Il nous faut donc des terres irriguées pour produire des fourrages et la meilleure région indiquée pour cela est le sud du pays (Ghardaïa, Adrar, El Oued, Biskra et le sud de Khenchela ». Ce patriotisme économique est à encourager. Le président du Cil rappelle « que l’introduction de la culture du maïs fourrager à Naâma a été une réussite avec un rendement de 35 à 45 tonnes à l’hectare ». Ces propositions appellent des remarques.

Le grand Sud, ou étage climatique aride a une évapotranspiration de 2 000 mm d’eau/an. C'est-à-dire qu’il faut apporter sur chaque m2 carré de sol 2 000 litres d’eau pour faire pousser des cultures.

Comme chacun le sait, le Sud est riche en eau. La solution est donc de pomper dans les nappes phréatiques. Mais il y a deux très gros problèmes :

-cette eau est fossile et ces nappes ne se renouvelles pas ou très peu,

-cette eau est salée et à chaque arrosage on salinise de plus en plus le sol jusqu’à le rendre stérile.

Ces solutions sont donc à court terme.

Mr Bouchekour a le mérite de reconnaître certains problèmes : « Il faudra cependant faire un effort pour améliorer les bâtiments pour bétails en raison du climat spécifique du Sud, et régler le problème du transport du Sud vers le Nord où la consommation est plus importante ». En effet, dès qu’il fait chaud, les vaches perdent l’apétit et la production de lait chute.

Il faut donc faire attention aux fausses bonnes solutions. Un élevage en zone aride nécessite d’être durable (eau renopuvelable et non salée), par ailleurs, il s’agit de trouver un moyen afin de baisser la température dans les étables.

 

Les Artiplex.pdf - Office de l'elevage de des Paturages

www.oep.nat.tn/uploads/documentations/fr/les_artiplex.pdf

 

 

"Atriplex halimus subsp. schweinfurthii (Chenopodiaceae) : Description, écologie et utilisations pastorales et thérapeutiques" in Fourrages n°216 (p333-8) Nedjimi B., Akam A., Beladel B., Daoud Y., Guit B., Toumi M.

 

Atriplex halimus subsp. schweinfurthii est un arbuste halophyte, présent dans les zones steppiques algériennes. Son feuillage persistant, riche en matière azotée, est apprécié par le bétail durant la saison où les espèces herbacées ont disparu. A. halimus peut produire jusqu'à 3 t MS/ha par an sur des sols dégradés ou salins inutilisables pour d'autres cultures. C'est une des espèces les mieux adaptées, en climats aride et semi-aride, pour lutter contre la désertification et améliorer les ressources fourragères lorsque la végétation naturelle est dégradée ou le sol riche en sels. Les utilisations d'A. halimus en phytothérapie par les populations locales algériennes (notamment pour abaisser l'hyperglycémie) sont également présentées.

 

AGROFORESTERIE

QUEL AVENIR EN ALGERIE?

 

Quand on clique sur « agroforesterie » sur google image, on voit des arbres plantés au milieu de champs de blé. La technique semble bien étrange. Il manque des références pour développer de tels systèmes qui existent cependant en climat méditerranéen en Espagne sous forme de « dehesa ». L'agroforesterie ou « alley-cropping » est testée par la station ITGC de Sétif et au Maroc. Il s'agit de planter des rangées d'arbustes d'atriplex en plein milieu de champs d'orge. Mr Mohamed BEN HAFOUNE présente dans l'article qui suit l'expérience marocaine de plantation d'atriplex en milieu steppique avec semis d'orge. Les rendements de l'orge sont ainsi améliorés de 3 qx/ha. Une expérience à découvrir... D. BELAID 29.12.2014.

 

«Lutte contre la sécheresse et la désertification: les réponses probantes de l'Oriental marocain »

Mohamed Ben Hafoune

 

Terrain de pâturage amenagé (zone du PDRTT). Photo: Mohamed Ben Hafoune

 

Lutte contre la sécheresse et la désertification: les réponses ...

www.agriculturesnetwork.org › ... › Désertification et réponses paysannes

D'une superficie de 53 millions d'hectares, les terres de parcours du Maroc assurent, environ, le tiers des besoins alimentaires du cheptel national. De plus, elles contribuent pour environ 25% dans la formation du Produit Intérieur Brut agricole du pays. Avec une pluviométrie soumise à d'importantes variabilités intra et inter annuelles, la sécheresse constitue une menace constante dans ces zones. Pour faire face à ce fléau, l'Etat marocain, a déployé des moyens importants à travers le Projet de Développement des Parcours et de l'Elevage dans l'Oriental (PDPEO) et le Projet de Développement Rural de Taourirt Tafouralt (PDRTT). Ces deux projets de développement rural, ont eu des impacts socio-économiques et environnementaux remarquables dans la lutte contre la sécheresse et la désertification dans l'Oriental marocain. AGRIDAPE Dec 2012 vol. 28 n°3

 

Atriplex en alley croping à Irzaine CRT Tancherfi (Zone du PDRTT). Photo: Mohamed Ben Hafoune

E-mail: benhafoune@yahoo.fr

 

STEPPE FOURRAGES

L'ECOLE TUNISIENNE, DES REFERENCES TECHNIQUES DE QUALITE

L'article ci dessous parle de possibilités d'utilisation de sources variées d'aliments en élevage steppique. Nous conseillons la lecture des articles des auteurs cités. Ils publient beaucoup. Leurs résultats sont directement applicables sur le terrain.

(Opuntia ficus-indica f. inermis) based diets with urea ...

journals.cambridge.org/article_S0021859601001770

 

ELEVAGE CHEVRES

CONTACT ACHATS ANIMAUX

Plusieurs lecteurs nous ont contatcté pour déclarer qu'ils étaient vendeurs ou acheteurs d'animaux. Nous ne manquerons pas d'afficher les propositions dès accords de ces personnes. Par ailleurs, nous signalons l'existence de cette revue française. Si vous connaissez des fiches techniques adaptées à l'Algérie ou des noms de spécialistes algériens merci de nous les communiquer. D. BELAID djam.bel@voila.fr. 26.12.2014

 

Très intéressante fiche technique. Maroc.

referentiel technique de l'elevage des caprins - Fellah Trade

www.fellah-trade.com/ressources/pdf/Referentiel_technique_caprin.pdf

 

La chèvre - La revue des éleveurs de chèvres et ... - Réussir

chevre.reussir.fr/

 

BUSINESS

FAIRE DU SEL ASSAISONNE

(Un article sur l'assaisonnement du sel. Il est possible de fabriquer du sel fumé. Il y a là des possibilités d'investissement pour de jeunes investisseurs. D. BELAID 25.12.2014).

 

1 Faire du sel au citron.

Le sel s’accorde très bien avec une variété de saveurs différentes et le citron en est une des meilleures. Le sel et le citron combinés donnent un assaisonnement que vous pouvez utiliser dans vos plats quotidiens. Ce sel clair et rafraîchissant va très bien avec des légumes frais, de la salade et du poisson :

Mélangez ½ tasse de sel marin, ½ tasse de citron et des zestes de citron dans un bol.

Disposez le mélange sur une feuille de cuisson.

Placez-la au four, programmé à son plus bas degré, jusqu’à ce que l’humidité soit évaporée – plusieurs heures voire toute la nuit.

Mettez-le ensuite dans un récipient.

 

2 Faire du sel au Bourbon.

Quand des saveurs salées et sucrées sont combinées, le goût en est vraiment irrésistible.[2] Dans ce cas-ci, le sel est mélangé à un sirop de Bourbon et de sucre pour créer un sel riche et goûteux que vous pouvez mettre sur tout ce qui est cuit au four, pour un plaisir intense.

Faites mijoter une tasse de Bourbon dans un poêlon à feu moyen jusqu’à ce que ça soit réduit de ¾.

Mélangez le Bourbon réduit, ½ tasse de sel marin et ½ tasse de sucre dans un récipient jusqu’à ce que ça prenne une texture sablée.

Disposez la mixture sur une feuille de cuisson.

Placez-la au four, programmé à son plus bas degré, jusqu’à ce que l’humidité soit évaporée – plusieurs heures voire toute la nuit.

 

3 Faire du sel fumé.

La prochaine fois que vous utiliserez votre fumoir pour fumer de la viande, profitez-en aussi pour y mettre un récipient de sel marin. Mettez-y ½ tasse, voire plus ou une feuille de papier d’aluminium de sel marin. Laissez le sel fumer pendant plusieurs heures puis placez-le dans un récipient. Vous pouvez maintenant jouir d’un sel marin fumé riche et parfumé sur des pommes de terre, une pizza ou d’autres plats savoureux.

 

Eléments nécessaires

Sel marin

 

de l’eau salée

de l’étamine

un plat allant au four

un récipient

 

Sel marin assaisonné

 

du sel marin

des citrons

du Bourbon

du sucre

un fumoir

 

Sources et citations

Comment faire du sel marin: 8 étapes (avec des photos)

fr.wikihow.com › ... › Gastronomie et art de la table

 

↑ http://www.nydailynews.com/life-style/show-salty-side-article-1,1393923

↑ http://www.nytimes.com/recipes/12732/grilled-pork-loin-with-wine-salt-rub.html

 

ELEVAGE CAPRIN

ACHAT CHEVRES POUR ELEVAGE

Nons recevons une demande d'un lecteur qui cherche à acheter une trentaine de chèvres afin de démarrer un élevage. Si vous êtes vendeur, merci de nous contacter à l'adresse djam.bel@voila.fr. D.B. 26.12.2014.

 

 

AGROALIMENTAIRE

BEURRE PERSILLE PICARD MADE DZ

D.BELAID 25.12.2014

La société française de surgelés Picard.fr met en vente une large gamme de produits cuisinés. Il en est un qui convient bien pour de jeunes investisseurs. Il s'agit du beurre persillé (voir la photo sur internet). Le beurre persillé se présente en un bâton genre « Cashir ». Le beurre mélangé à l'ail et au persil est emballé dans un tube en plastique transparent. Les extrémités sont fermés par de petits anneaux métalliques.

Après remplissage, le produit est congelé. Il dose 76% de beurre, 15% de persil et 6% d'ail. Du sel et du poivre sont ajoutés à la préparation. Le procédé de fabrication est donc relativement simple.

Il change des habituelles conserves alimentaires. Avec le développement de la chaîne du froid (supermarchés et réfrigérateurs) ce type de produits peut être développé. Certes, le beurre persillé n'est peut-être pas le produit le plus intéressant pour les ménages algériens. En effet, il s'agit d'un beurre qui accompagne les escargots. Mais il serait possible d'imaginer d'autres utilisations. Et pourquoi pas également envisager d'utiliser ce procédé pour d'autres préparations. On peut imaginer du beurre mélangé à de la graisse de mouton et des épices. Ainsi, les ménagères pourraient ainsi disposer d'une sauce utilisable directement sur des pâtes ou d'une base de sauce servant à préparer des ragouts sans viande.

Le sujet est à creuser. Il nous semble qu'il y a là un créneau à prendre...

Tenez nous au courant si vous avez des remarques (djam.bel@voila.fr).

 

BUSINESS ALIMENTS BETAIL

FABRICATION BLOCS MULTINUTRIONNELS

Making Urea Molasses Multinutrient Block (UMMB) - YouTube

Seul problème: où trouver de la mélasse?

Vidéo pour "http://youtu.be/e98P_bklinM"
www.youtube.com/watch?v=e98P_bklinM

 

BUSINESS ALIMENTS BETAIL

La complémentation des fourrages pauvres par les blocs multinutritionnels chez les ruminants.

La technologie des blocs multi-nutritionnels ... - YouTube

Technique artisanale au Niger.

Vidéo pour "http://youtu.be/MH7qfQnFuYE"
www.youtube.com/watch?v=MH7qfQnFuYE

 

 

Complete Feed Block English - YouTube

Technique semi-industrielle en Inde.

Vidéo pour "http://youtu.be/G5_YiP6gCnE"

www.youtube.com/watch?v=G5_YiP6gCnE

 

Shanklin F-7 running Animal Feed Blocks - YouTube

Technique industrielle aux USA.

Vidéo pour "http://youtu.be/kySngT6sbTY"
www.youtube.com/watch?v=kySngT6sbTY

 

(D. BELAID 22.11.2014. Nous sommes étonnés, et le terme est faible, de la non diffusion de la technique des blocs en Algérie. C'est une technique simple pour complémenter l'élevage ovin et bovin. Il peut faire l'objet d'une industrialisation. Lisez les articles à la rubrique "Aliments du bétail" sous rubrique "Blocs multinutritionnels". Il ya moyen pour de jeunes investisseurs de faire fortune et d'aider l'agriculteur du pays).

N Moujahed, C Kayouli et Raach-Moujahed Aziza *

Institut National Agronomique de Tunisie,

Département des Sciences de la Production Animale et de la Pêche.

43 Avenue Charles Nicolle, 1082 Tunis Mahragène, Tunisie.

nizar.moujahed@laposte.net

*Ecole Supérieure d’Agriculture de Mateur, 2030 Mateur, Tunisie

 

Dans les pays d’Afrique, d’Asie et du Proche Orient, la complémentation des fourrages pauvres par les blocs multinutritionnels pour l’alimentation des ruminants trouve un intérêt sans cesse croissant aussi bien pour la sauvegarde du cheptel que pour des niveaux de performance modérés. En effet, les blocs multinutritionnels constituent une alternative stratégique par l’apport d’éléments à caractère nutritif et/ou catalytique permettant la valorisation des fourrages pauvres dans les conditions d’aridité et de disette. Cette technique fait appel à des ingrédients disponibles localement et peu coûteux. De plus le mode de fabrication, le stockage et l’utilisation des blocs sont simples et conviennent dans une large mesure aux élevages extensifs.

 

(...) nous traitons des caractéristiques et des rôles respectifs des ingrédients couramment utilisés, du procédé de fabrication des blocs et de leur mode d’emploi.

 

ELEVAGE LAITIER

CONSTANTINE INNOVE

D.BELAID 22.11.2014

Chacun connait la demande nationale en lait. Malgré une augmentation de l'offre, la demande reste couverte en grande partie par l'importation. Or, produire du lait c'est avant tout alimenter une vache en fourrages. Même si l'eau est un facteur limitant, il faut l'avouer nous ne savons pas optimiser la culture des fourrages en Algérie. A Constantine, des pionniers innovent.

 

FOURRAGES, UN MANQUE DE DIVERSIFICATION

En Algérie les fourrages sont essentiellement constitués de foin de vesce avoine récoltés sous forme de bottes de petites tailles. Cette façon de faire entraîne plusieurs conséquences.

La première est de provoquer des pointes de travail au niveau des chantiers de fenaison. Souvent, les fourrages sont coupés tardivement et la qualité nutritive du fourrage s'en ressent (perte de feuilles de la vesce, durcissement des tiges de l'avoine). La seconde est d'exiger au printemps de la main d’œuvre afin de récolter les ballots de foin dans les champs.

 

DES SOLUTIONS NOUVELLES

Afin d'éviter ces inconvénients, la solution est donc de diversifier les espèces fourragères et les modes de récolte. Cela se fait progressivement avec le développement de fourrages tel le trèfle d'Alexandrie, la luzerne ou le sorgho. Ces fourrages peuvent être soit pâturés, récoltés en vert, en ensilage ou en foin.

La grande nouveauté est l'apparition sur le terrain de matériel de récolte des fourrages en balle ronde et de l'enrubannage. Des entreprises telles Soumise Agro-Enrubannage à Constantine ou AgroPlus à Oran et Ghardaïa ont importé le matériel nécessaire et se proposent leurs services. On peut d'ailleurs voir leurs engins évoluer dans des champs de maïs ou de luzerne sur you tube.

 

AgroPlus a réalisé des ensilages de maïs avec enrubannage en balle ronde. Cette entreprise dispose d'ensileuses. Ce matériel assez peu courant mérite d'être vulgarisé. En effet, l'ensilage permet de récolté différents types de fourrages. Dans le cas de la vesce-avoine, la récolte peut se faire au moment opportun et elle est donc totalement mécanisée. Si on ne dispose pas d'enrubanneuse, on peut réaliser un silo d'ensilage à plat.

 

Soummam Agro-Enrubannage dispose de matériel pour balles rondes enrubannées. Actuellement utilisé dans le cas des fourrages de luzerne, ce matériel peut être utilisé dans le cas de la récolte des « céréales immatures ». Souvent ce type de céréales dites immatures sont associées à une légumineuse; exemples: vesce en Algérie, sulla en Tunisie, pois en France. Dans le cas de la récolte de la dernière coupe de luzerne en octobre, ce mode de récolte présente un avantage particulier. Il s'agit de la possibilité de semer au sein même de la luzernière une avoine. Afin de ne pas perturber les plants de luzerne, on ne peut labourer ni réaliser le moindre travail du sol. La solution passe par le semis direct. Lucien Seguy du CIRAD – France a préconisé cette technique avec succès en Tunisie1. Semée au sein de la luzernière en octobre, l'avoine est récoltée en ensilage dès mars au stade épiaison (16 T MS/ha).

 

En Tunisie, les établissements Jouini ont mis au point un ramasseur de balles de foin directement attelé au tracteur (la vidéo est en ligne sur internet).

 

UTILISER LE MATERIEL A PLUSIEURS

Cette utilisation de matériel nouveau permet de varier les modes de récolte. C'est là un avantage considérable pour l'élevage laitier. Mais ce matériel est cher et assez sophistiqué. Son achat et son entretien revient cher. Afin de favoriser son usage l'idéal serait de mieux faire connaître les différentes formes d'utilisation à plusieurs agriculteurs. En effet, les formes sont variables.

Dans le cas d'AgroPlus, il s'agit d'une entreprise privée de travail agricole. Il s'agit là d'une forme d'investissement qui peut rentrer dans le cadre des dispositifs Ansej et Angem proposés par les pouvoirs publics. Dans le cas de Soummam Agro-Enrubannage, c'est une laiterie qui contribue à la mise à disposition du matériel de récolte.

D'autres formes d'utilisation à plusieurs de ce matériel est possible: location auprès d'une unité motoculture de CCLS, Coopérative d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) ou cercle d'échange de matériel.

 

Le fait qu'une laiterie s'investisse dans la production de fourrage sur son bassin de collecte est exemplaire. Déjà certaines laiteries telle Danone disposent de groupe appui-lait dispensant des conseils zootechniques aux éleveurs. Dans le cas présent, l'action de la laiterie se fait plus en amont puisqu'il s'agit d'aide à la production de fourrages.

Une autre méthode existe, il s'agit du cercle d'échange de matériel agricole. Cette méthode est assez développée en France. Au niveau d'une région agricole, un animateur de groupe centralise au téléphone toutes les demandes de travaux des agriculteurs. Il dispose également de la liste, actualisé au jour le jour, de tous les agriculteurs proposant de louer leur matériel. Sur la base d'un barème accepté par tous, l'animateur met en relation les demandeurs et les offreurs de services. Souvent ce type de cercle d'échange est hébergé au sein d'une Chambre d'Agriculture.

 

LA CHARRUE AVANT LES BOEUFS

En Algérie, l'importation de vaches laitières à haut potentiel a été réalisée sans le développement parallèle des cultures fourragères. Nous le payons par des importations massives de lait en poudre. Cependant, avec le développement des kits d'aspersion pour l'irrigation d'appoint, la mise à la disposition de semences de sorgho puis de ces nouvelles formes de récolte une meilleure exploitation des potentialités locales se fait jour.

 

Une autre chose à ne pas oublier. L'élevage laitier est une source de restitutions organiques sans commune mesure pour la fertilité des sols. Si la demande en fumier est importante en maraichage, les éleveurs et particulièrement les producteurs de fourrages ne doivent pas oublier d'amender en priorité les parcelles dédiées aux fourrages. C'est là un facteur important d'amélioration des rendements fourragers. Il est à noter que contrairement aux céréales, le pic de minéralisation de la matière organique et l'excès de nitrates qui peut suivre est plus facilement gérable pour une céréale récoltée en ensilage qu'en grain.

 

Dans le domaine du matériel, avec une production locale, une société comme Anabib permet une meilleure disponibilité du matériel d'irrigation.
C'est aux pouvoirs publics de trouver les formes afin d'assurer le processus de production des fourrages. Cela ne passe pas seulement par des appuis financiers directs à la filière mais par des orientations diverses. Cela peut être par exemple l'invitation faite aux laiteries recevant des quotas de lait en poudre de s'investir dans la production fourragère.

 

1Vers une agriculture durable, le semis-direct sous ...

scvagrologie.com/.../Vers%20une%20agriculture%20durable,%20le%20...

Séguy,L. 2010. Tunisie. Coupe d'avoine pour ensilage de 16 t/ha de MS.

 

 

FOURRAGES

ENSILAGE MAïS

Vidéo intéressante car après la récolte du maïs par l'ensileuse, on voit la constitution du silo d'ensilage. Le tracteur tasse pour chasser l'air. Remarquez la bâche prête pour fermer le silo.

 

Ensilage 2012 Maroc ouled zian - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/M7mWph2ArEs"
www.youtube.com/watch?v=M7mWph2ArEs
 

 

HYDROPONIE

UNE INSTALLATION MODERNE

Belle installation. Une expérience intéressante. Il serait bon que zootechniciens et vétérinaires fassent des essais. Personnellement, je pense que l'arrosage des graines une fois germées devrait se faire avec de l'eau enrichie en azote (fertigation).

 

Fraichex Environnement production de fourrage ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/Nbnd3Is3aHM"

www.youtube.com/watch?v=Nbnd3Is3aHM

 

FOURRAGES

DZ-Enrubannage

Une très belle vidéo de ce qui se faire en matière de récolte des fourrages: l'enrubannage des balles rondes. Avantages: meilleure conservation des fourrages et gain de main d'oeuvre. Remarques: 1) le rateau faneur doit être utilisé de telle façon à éviter la perte des feuilles très riches en azote. 2) comme le propose Lucien Seguy du Cirad, et comme cela se pratique en Tunisie, on peut semer en octobre de l'avoine dans la luzernière qui entre en repos. L'avoine sera ensilée tôt avant la reprise de croissance de la luzerne. Voir le lien:

Vers une agriculture durable, le semis-direct sous ...

scvagrologie.com/.../Vers%20une%20agriculture%20durable,%20le%20...

Séguy,L. 2010. Brésil. Riz en Semis Direct sur couverture vivante d'Arachis P. Séguy,L. 2010 ... 2. Avoine dans luzerne vivante au repos hivernal. Décembre 2001. Séguy,L. 2010. Tunisie ... Remerciement spécial à Monsieur Lucien Séguy.

Enrubannage Soummam à Constantine -

Vidéo pour "http://youtu.be/OPMTbk9vTIQ"
www.youtube.com/watch?v=OPMTbk9vTIQ

 

 

Vidéo pour "http://youtu.be/vtskbbHHPG0"
 
16 oct. 2014 Luzerne enrubannée par Soummam Agro-enrubannage Cirta.

Réussir ses récoltes de luzerne - Arvalis

Des conseils d'Arvalis sur comment réussir
sa récolte. On adaptera le document
aux conditions de séchage en Algérie.
www.arvalisinstitutduvegetal.fr/_plugins/.../getElementStream.jspz?...
28 nov. 2013 - Réussir ses récoltes de luzerne. Gilles CROCQ g.crocq@arvalisinstitutduvegetal.fr.

 

BOVINS

Tapis en caoutchouc

Une solution intéressante pour le confort des VL et pour éviter le problème des boiteries.

 

Distribution en ALGERIE de Tapis et revêtements ... - YouTube

Vidéo pour "http://youtu.be/fHrLyufuxCI"
www.youtube.com/watch?v=fHrLyufuxCI
13 avr. 2014 - Ajouté par Algerian Bovines

 

AGRO-ALIMENTAIRE

GROUP BENAMOR AU SIAL DE PARIS: DIVERSIFICATION ET INTERNATIONALISATION

D.BELAID 23.10.2014

Samir Ghezlaoui, correspondant d'El Watan à Paris rend compte ce 22 octobre dans les colonnes du journal de la présence du Groupe Benamor au dernier Salon International de l'Agro-Alimentaire de Paris. Le stand a reçu la visite de différents ministres algériens et français dont Mr VALLS.

 

Nous retiendrons pour notre part quelques points. (...)

 

ALIMENTATION/SANTE

29 OCTOBRE : JOURNÉE MONDIALE DE L’AVC

(Le Dr Karim BELAID s'implique au niveau de l'association www.adiammo.org pour la prévention de certaines maladies métaboliques. Un apperçu des activités D . BELAID 29.10.2014).

L’accident vasculaire cérébral (AVC) correspond à l’obstruction ou à la rupture d’un vaisseau qui transporte le sang dans le cerveau. Il s’agit d’une urgence médicale absolue qui nécessite d’appeler le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen) pour une prise en charge immédiate.

Cette pathologie est une des complications graves du diabète, elle peut être la conséquence de l’association de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire chez la personne atteinte de diabète : existence d’un excès de cholestérol, d’une hypertension artérielle voire d’un tabagisme associé. Il est important de la connaître pour savoir réagir rapidement lorsqu’elle survient mais aussi pour éviter sa survenue en connaissant les causes et les principes de prévention.

- Quels sont les signes de l’AVC ?

L’accident vasculaire cérébral se manifeste soudainement par : une déformation de la bouche ou une faiblesse d’un côté du corps, bras ou jambe ou des troubles de la parole. Si vous êtes témoin d’un de ces 3 signes, réagissez. Appelez immédiatement le SAMU, faites le 15.

Ces 3 signes d’alerte peuvent être accompagnés, tout aussi soudainement, de troubles de l’équilibre, de maux de tête intenses ou d’une baisse de vision.

 

SORGHO ENSILAGE

Introduire du sorgho Bmr dans les rations des vaches laitières

 

(D. BELAID6.11.2014. Un article intéressant de Robin Vergonjeanne paru sur Terre-net Média ce 31/10/2014. Il apparaît qu'en Algérie ce fourrage peut être d'une grande utilité en élevage lait. La société ACI commercialise des variétés de sorgho hybride. L'offre de semence s'étoffe. Il est intéressant de se tenir au courant des variétés nouvelles apparaissant sur le marché français. Certaines de ces variétés pourraient être testées en Algérie. Des opportunités existent pour des importateurs de semences, des multiplicateurs et tout simplement pour des éleveurs. Par ailleurs des entreprises de récolte de fourrages se développent en Algérie. Celles-ci disposent d'enrubanneuses. Il s'agit là d'une situation nouvelle qui offre de réelles possibilités de gagner en autonomie fourragères. Disposer d'une ensileuse est très intéressant. Ce matériel est indispensable à tout éleveur possédant assez de surface et d'irrigation. Attention, dans l'article il est question de grandes laitières produisant 30L/J. Dans le cas du niveau de production moyen 12-15L/J en Algérie, le sorgho est donc encore plus intéressant).

 

Certaines variétés de sorgho présentent des valeurs énergétiques supérieures à 1 Ufl. Introduire une part d'ensilage de sorgho Bmr dans les rations des vaches laitières apporte de la cellulose digestible avec peu d'amidon.

 

Sorgho sucrier Bmr mâle stérile

 

Les variétés de sorgho de type "sucrier Bmr mâle stérile" n'ont pas de grains sur l'épi et sont moins sensibles à la verse en cas de pluie et de vent. Productives, elles présentent une bonne vigueur au départ et une excellente valeur alimentaire.

 

Le sorgho s’avère un bon complément des rations les plus acidogènes à base de maïs très riche en amidon ( > 36-37 % d'amidon). En effet, le sorgho contient peu d’amidon, surtout les variétés n’ayant pas de grains (mâle stérile) ou les sorghos de type Pps (sensibles à la photopériode).

 

Depuis 2013, Arvalis-Institut du végétal et le Geves ont mis au point une équation de prédiction des valeurs énergétiques UF spécifiques aux sorghos, établie à partir de mesures de dégradabilité ruminale. Auparavant, les valeurs Ufl du sorgho étaient estimées avec l’équation du maïs fourrage qui se base principalement sur la valeur en amidon (contenu dans les grains), or le sorgho est riche en sucre, mais pauvre en amidon. Qu’elles soient Bmr (brown mid rib, comprenez à nervure brune centrale), Pps (sensibles à la photopériode), avec grains ou mâle stérile, les variétés de sorgho ensilage mono-coupe sont désormais classées et inscrites au catalogue français (Ctps) selon leur valeur énergétique. On distingue alors les :

 

-Sorghos ensilage pour l’alimentation animale : > 0,85 UF où l’on retrouve essentiellement des Bmr, souvent supérieurs à 1 Ufl.

-Sorghos ensilage à usage industriel : variétés très hautes (5 mètres) à fort rendements en biomasse (20 tMS/ha) mais à faible valeur UF

-Sorghos ensilage à double usage (fourrage/biomasse) : < 0,85 UF

 

Positionnement des variétés des types variétaux de sorghos selon leur valeur énergétique (UF) et leur taux d'amidon.Positionnement des types variétaux de sorghos selon leur valeur énergétique (UF) et leur taux d'amidon. (©Arvalis-Institut du végétal)

 

Diluer l’amidon du maïs

 

L’objectif d’introduire de l’ensilage de sorgho dans la ration des bovins à base d’ensilage maïs plante entière est d’apporter une cellulose digestible en diluant le taux d’amidon de la ration. En effet, le sorgho trouve sa richesse dans les sucres solubles de la partie tiges-feuilles (autour de 25 % de sucres solubles, tandis que le maïs est plutôt à 6 %).

 

L'ensilage de sorghos "plat unique" peut convenir pour les animaux à plus faibles besoins (génisses, vaches taries, VL en fin de lactation) mais plus difficilement aux vaches hautes productrices en pleine lactation.

Les ensilage de sorgho grain et de sorgho BmrSynthèse d'essais Arvalis. Les ensilage de sorgho grain et de sorgho Bmr augmentent plus ou moins l'ingestion et améliorent la production laitière et le TB. (©Arvalis-Institut du végétal/ A.Ferard)

 

Du Bmr pour les laitières

 

« Pour nourrir des laitières, il faut privilégier les sorghos sucriers Bmr, ce sont les plus digestibles car ils contiennent peu de lignine », conseille Alexis Ferard de la ferme expérimentale Arvalis de la Jaillière (44). Associé à 50 % avec de l'ensilage de maïs, le sorgho Bmr permet de maintenir les performances laitières malgré une baisse de l’ingestion par rapport à une ration 100 % maïs. Il permet d’atteindre un niveau de production de lait comparable au maïs fourrage avec, par ailleurs, une augmentation du taux butyreux du lait de l’ordre de 5 à 10 %.

 

Ce fourrage améliore donc l’efficacité laitière de la ration (lait/MS ingérée). On pourrait comparer le sorgho Bmr à un bon ensilage d’herbe jeune, tous deux ont des effets similaires sur la production laitière.

 

Jusqu’à 50 % de sorgho

 

La synthèse de huit essais en stations expérimentales (Trinottières, Jaillière, Legta d’Albi,…) montre un maintien des performances laitières en lait à 4 % de matières grasses jusqu’à 50 % d’ensilage de sorgho bmr dans la ration. L’efficacité laitière est alors comparable voire légèrement supérieure à un témoin maïs fourrage. Au-delà, la baisse importante de lait brut n’est pas compensée par le taux butyreux élevé des rations à base de sorgho. Mais attention, toutes les variétés de sorgho Bmr ne se valent pas, certaines sont moins digestibles que d’autres.

 

Incidence sur la marge brute aux 1.000 l de lait de l’introduction de 50 % de sorgho sucrier Bmr en remplacement du maïs ensilage dans des rations pour vaches laitières en fonction du rendement en maïs fourrages :

 

 

« Le sorgho est économiquement et zootechniquement intéressant, mais il faut le cultiver en priorité dans les terres où l’on ne mettrait pas un maïs, en cas de restriction d’eau ou derrière une céréale immature par exemple », estime Jean-Pierre Chevalier de la Chambre d’agriculture de la Drôme.

Sorgho grain ensilé

 

Utilisé comme fourrage, l’ensilage de sorgho grain doit être récolté précocement, au stade laiteux pâteux et avoir une teneur en grain élevée (teneur en amidon >25 %). « La très bonne ingestibilité de ce fourrage permettra d’obtenir des productions laitières au moins équivalentes à celles d’un maïs fourrage même si une baisse d’efficacité laitière (kg lait produit/kg de matière sèche ingérée) est à prévoir », avertit Alexis Ferard d’Arvalis-Institut du végétal.

 

En revanche, des baisses de production laitière de l’ordre de 10 à 15 % ont été observées lorsque le sorgho est récolté au stade plus tardif (stade pâteux à vitreux du grain) ou en cas de faible teneur en amidon du fourrage récolté. « Il devient économiquement intéressant d’introduire de l’ensilage de sorgho grain dès lors que le coût de production rapporté à la tonne de matière produite est inférieur à celui du maïs. »

 

LAIT

IMPORTATION LAIT:1,4 Md $

« Entre janvier et août 2014, l'Algérie a importé pour 1,45 milliard de dollars de poudre de lait, contre 704,25 millions de dollars sur la même période de 2013, soit une augmentation de 106%, a appris l'APS auprès des Douanes algériennes ».

QUE FAIRE?

Il y a bien entendu augmenter la production fourragère. Mais il y a également une voie à encourager: celle de la production des laits végétaux. Lait de soja, de riz, d'avoine, d'amande... Pourquoi pas demain des lait végétaux à partir de produits abondants en Algérie: orge, lentille, pois chiche...

Une très nombreuse documentation existe sur you tube concernant leur mode de fabrication. Il y a là des opportunités à saisir. Il faut savoir que par exemple en Allemagne sont très répandus chez les végétariens. Il serait possible de lier des partenariats avec des firmes spécialisées: Bjorg.fr, Sojasun.fr, Naturalia.fr, ...

Concernant l'augmentation de la production fourragère, à signaler le genre d'initiatives suivantes. L' APS annonce le 23 octobre 2014 la tenue à Maghnia d'une journée de vulgarisation sur la culture du sorgho.

 

« Mise sur pied conjointement par la chambre agricole et la direction des services agricoles de la wilaya de Tlemcen et avec l’assistance technique d’une entreprise de consulting agricole , la rencontre a permis aux spécialistes d’expliquer les caractéristiques techniques de la culture du sorgho comme aliment de bétail ayant un impact positif sur la production laitière.

Les experts ont également expliqué aux éleveurs, agriculteurs et cadres du secteur de la wilaya de Tlemcen, les valeurs agronomiques de cette plante fourragère ainsi que les différents modes de semis, d’exploitation et de récolte.

En Algérie, les superficies cultivées en sorgho sont très réduites alors que dans d’autres pays, cette culture couvre de grandes surfaces, comme c’est le cas en Inde et dans d’autres pays.

Selon les spécialistes présents à cette rencontre, l’intensification de la culture du sorgho permettra, non seulement, d’assurer une alimentation équilibrée pour les vaches laitières mais aussi une longévité aux animaux, contrairement à d’autres aliments qui réduisent sensiblement l’âge des vaches.

L’augmentation de la production laitière repose sur le fourrage vert ont affirmé les spécialistes qui ont répondu, à la fin des présentations, à toutes les interrogations des fellahs et des éleveurs.

Ceux-ci ont semblé intéressés par cette culture, qui vient d’être introduite dans la wilaya de Tlemcen, ont souligné des responsables de la DSA. En effet, quelques hectares seulement sont cultivés en sorgho dans les dairas de Nedroma et Maghnia , ont-ils indiqué (...).

AGROALIMENTAIRE

GROUPE MAZOUZ 280 MILLIONS $ DANS UNE USINE DE TRITURATION D'OLEAGINEUX.are

(Agence Ecofin) - Le groupe privé algérien Mazouz va construire une usine de trituration de graines oléagineuses d’une capacité de 1,5 million de tonnes par an, pour un investissement de  280 millions de dollars, rapporte le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA) le 9 octobre.  

 «L’usine sera réalisée dans la nouvelle zone industrielle de Khemis El Khechna dans la wilaya de Boumerdès (Nord) pour un investissement de 280 millions de dollars», a indiqué un haut responsable du groupe à TSA.

«La réalisation de cette usine, première du genre en Algérie, a été confiée à un groupe belge, et le délai de construction est fixé à 18 mois », a ajouté ce même responsable.

La future usine produira 1,2 million de tonnes d’aliments de bétail et 300 000 tonnes des huiles brutes de soja et de tournesol.

Le groupe Mazouz est présent dans l’agroalimentaire en Algérie via sa marque Ngaous (jus de fruits, eau minérale, confiture) et dans les matériaux de construction et de distribution automobile avec les marques Mazda, Iveco, Cherry et Gonow.

 

(D. BELAID 13.10.2014. Il est à espérer que le staff technique du groupe va inciter les agriculteurs locaux à produire en partie ces oléagineux sur place).

 

ALIMENT BETAIL

MAÏS GRAIN HUMIDE : UNE DIGESTIBILITE DU PHOSPHORE AMELIOREE PAR RAPPORT AU MAÏS GRAIN SEC

(Nous attirons l'attention sur l'article ci-dessous. Il concerne la digestibilité du P dans les grains. En Algérie, le problème se pose avec l'orge donné aux ovins, bovins et volailles. Dans le cas des ruminants, la pratique de la mise à germer des grains d'orge peut-elle améliorer l'utilisation du P des grains? Il y a là des enjeux importants: réduire les cas de lithiase urinaire chez les ovins à l'engraissement et améliorer l'alimentation en P des animaux. Il nous semble que ddes recherches devraient être menées dans ce sens. D. BELAID 11.10.2014).

 

La bibliographie rapporte des valeurs de digestibilité du P assez variables pour le maïs sec alors que les références pour le maïs grain humide sont plus rares. Or, il semble que ce mode de conservation améliore la digestibilité du P (Skiba et al., 2000).

(...)

 

SORGHO

Ensilage de sorgho mono-coupe: Un fourrage bien valorisable dans la ration des bovins.

(Un article de Jean Luc VERDIER d'ARVALIS - Institut du végétal. On y apprend qu'il est possible de réaliser de l'ensilage de sorgho mono-coupe avec succès. Plus que jamais le sorgho montre ses possibilités d'utilisation dans les conditions algériennes D. BELAID 3.10.2014).

 

La culture de sorgho, plante particulièrement adaptée aux conditions séchantes, contribue à la constitution de stocks fourragers ensilés de bonne qualité. Les différents types de sorghos offrent de nombreuses possibilités de valorisation par les bovins.

 

ELEVAGE

 

Bolus et Lance bolus pour l'élevage des bovins

Plusieurs sociétés étrangères proposent des "bolus". Il s'agit de gros comprimés envoyés directement dans la panse des bovins. Ces comprimés sont riche en éléments minéraux. Ils diffusent durant plusieurs mois. Il s'agit là d'une technique intéressante dans la mesure où les sols et fourrages en Algérie sont caracencés du fait d'un trop fort taux de calcaire. D BELAID 21.09.2014.

www.vital-concept-agriculture.com › NutritionNutrition Bovin

 

Le bolus c'est du plus, 100 jours de tranquilité - Sanders

Vidéo pour "elevage bolus"

www.sanders.fr/vache.../vl-le-bolus-c-est-du-plus.ht...

 

 

FOURRAGES

PRODUIRE POUR L'AUTOMNE

D. BELAID 20.09.2014

Les premières pluies éparses sont annoncées dans l'Ouest du pays. Septembre est propice à de telles pluies. Cela encourage à semer du colza fourrager. La moindre pluie le fait germer, surtout si un roulage après semis assure un bon contact sol-graine. Nous vous recommandons vivement de vous procurer ce fourrage. La dose de semis est de 20 kg/hectares. Il donne une grande masse verte seulement en quelques semaines. Il est possible de le faucher. L'idéal est de le pâturer. Il peut pousser jusqu'aux premières gelées. Un tel fourrage contribue à l'autosuffisance alimentaire des exploitations.

 

ALIMENT BETAIL

LA FEVEROLE BLANCHE CONFIRME SON INTERET

(La féverole blanche confirme son intérêt en alimentation volaille. Nous proposons un article de Katell Crepon de l'UNIP et de Fabien Skiba d'Arvalis. La févrole est une culture d'hiver parfaitement adaptée au climat local à condition d'utiliser les variétés les mieux adaptées. D.BELAID 23.09.2014).

 

Jusqu’à 30 % en porc charcutier et 20 % en porcelets et en volaille : les féveroles à fleurs blanches présentent un intérêt net pour les fabricants d’aliments. Les récents travaux ont permis de mieux connaître leur impact nutritionnel. Ainsi, la vicine-convicine est gênante en volaille alors qu’elle laisse le porc indifférent. (...)

 

ELEVAGE

 

PROTEGER ELEVEUR ET CONSOMMATEUR

D. BELAID 17.09.2014

La revue « Réussir Bovins Viande » consacre ce lois de septembre un dossier spécial Algérie. Dans l'introduction en ligne, on peut y lire: « L’engraissement ne semble pas avoir la capacité de se développer très rapidement pour de nombreuses raisons : manque de ressources fourragères, accès difficile aux financements, filière peu organisée dont la valeur ajoutée est captée par de nombreux intermédiaires, manque de savoir-faire en matière d’engraissement… » . Passons que la filière soit peu organisée. Mais que « la valeur ajoutée soit captée par de nombreux intermédiaires » est regrettable. Très regrettable.

 

La revue ne dit pas dans son introduction qui capte cette valeur ajoutée, mais on peut penser qu'il s'agit des intermédiaires: maquignons et bouchers notamment. Peut-être également marchands de fourrages (foin de vesce-avoine et paille).

 

Comment faire pour préserver le revenu des producteur et des consommateurs?

 

PRESERVER LE REVENU DES PRODUCTEURS

Une des solutions est la création de coopératives de services. Les éleveurs ont tout intérêt à se regrouper afin de valoriser la commercialisation de leurs animaux. On pourrait penser à des marchés où viendrait s'approvisionner des bouchers. Mais pour cela il faudrait qu'ils aient des moyens de transport afin de se rapprocher des centres de consommation. Une autre voie peut être d'abattre les animaux et de commercialiser de la viande au détail ou en semi-gros sous forme de caissettes comme cela se fit dans certaines grandes surfaces à l'étranger.

 

L'apparition de grandes surfaces en Algérie peut être un moyen de trouver des débouchers. Mais encore faudrait-il que les producteurs aient la force de s'équiper. Des investissements lourds sont nécessaires: chambres froides, camions...

 

PRESERVER LE REVENU DES CONSOMMATEURS

De leur côté, que peuvent faire les consommateurs? Une chose importante à noter: ils ont des intérêts convergents avec les producteurs. Leur pouvoir d'achat est actuellement laminé par les intermédiaires.

Attendre n'est pas la solution. Ils ne peuvent attendre des actions des pouvoirs publics. Ils ne peuvent attendre une progressive reconquête du marché par les producteurs. Aussi la solution est de s'organiser en groupe de consommateurs. Ces groupes pourraient être constitués au niveau du lieu de travail ou d'un immeuble, d'un quartier... Le groupe aurait des représentants qui iraient au devant des producteurs pour leur acheter un animal. L'idéal serait l'existence d'accords contractuels. Le producteur abattant une bête à l'abattoir et après l'avoir découpée et conditionné en lots il la livre aux représentants des consommateurs qui se chargent de la distribution.

 

On peut objecter que le consommateur n'a pas à s'occuper de l'organisation du marché de la viande. C'est une erreur. En France, par exemple, se développe le système des AMAP. Des consommateurs passent un abonnement à un agriculteur. Ils reçoivent ainsi chaque semaine un couffin de légumes à prix modéré. Chacun y trouve son intérêt. L'agriculteur sécurise ses débouchés et trouve un financement. L'urbain dispose de légumes frais à prix modéré.

 

SEMIS DIRECTsemoir_afdi_vaudour_cemagref

 


Semer en direct à coût réduit
(Une opportunité exceptionnelle de produire des semoirs en Algérie. Cela peut intéresser des investisseur privés ou PMAT. D. BELAID 16.09.2014).

Philippe Vaudour construit des appareils de semis direct destinés à l'Afrique. Ils pourraient toutefois intéresser aussi des agriculteurs français. Ce marchand réparateur du Loir et Cher travaille avec l'association Afdi, à partir d'un brevet du Cemagref. En Touraine, une opération de coopération s'est engagée il y a plusieurs années avec le Mali. Elle a mobilisé différents partenaires : Afdi Touraine, Anicet Marionneau (Cemagref), le CFA-MFR de Sorigny, le Centre Jean Bosco de Sikasso, etc). Ils ont développé un semoir artisanal pour le semis direct (voir le reportage paru dans le mensuel Entraid' de septembre 2009). La Sarl Vaudour, marchand réparateur à St Amand Longpré (Loir et Cher), a pris le relai pour fabriquer plusieurs appareils (photo ci contre). Les premiers seront livrés en 2010 sur le continent africain.

Le principe est original par rapport à ce qui existe sur le marché. Il s'agit de trancher le sol (et le couvert végétal) avec un disque, qui est poussé. La pénétration n'est pas due au poids de l'appareil mais à l'angle qui est donné au disque et à l'inclinaison du bras qui le pousse. « On arrive à quelque chose de très léger, explique Philippe Vaudour : 500 kg pour un quatre rangs. Un petit tracteur suffit. Il faut d'ailleurs ne pas dépasser 4-5 km/h ». L'élément de mise en terre est doté sur un côté d'un tronc de cône qui limite la profondeur, et de l'autre d'un peigne horizontal qui referme le sol. La distribution est mécanique et fait appel à des composants Sepeba. « J'avais présenté une version avec semoir pneumatique en septembre 2009 au Festival Non Labour Semis Direct. Mais il vaut mieux un système plus simple pour être sûr qu'un tracteur très dépouillé pourra le traîner ». Le semoir a été testé dans la région, mais pas encore adopté par des clients. Une version pour céréales est aussi envisagée, avec des éléments sur deux rangées, et un inter rangs d'environ 20 cm. « Nous avons beaucoup d'idées, mais je le chantier avance lentement car je ne m'y consacre qu'en dehors des heures de travail normal ». Contact : 02 54 80 33 17. Pascal Bordeau
Photo ci dessous : Le disque vu de face, avec son cône limiteur de profondeur.
disque_semoir_afdi_vaudour_cemagref

 

ELEVAGE

NUMERO SPECIAL

ALGERIE: UN MARCHE COMPLEXE MAIS PROMETTEUR

Revue Réussir Bovins.

 

Le scénario de l’eldorado turc qui a viré au feu de paille peut-il se reproduire en Algérie ? Rien de semblable estiment les connaisseurs de ce marché qui devrait rester modeste mais s’avérer durable et de nature à dynamiser l’exportation des broutards français. (...)

 

MACHINISME

Maroc : Un semoir innovant pour lutter contre l’érosion et la perte de fertilité des sols

 

Fert met en œuvre depuis 2010, en partenariat avec Afdi Touraine, un projet d’introduction de l’Agriculture de Conservation auprès de groupes de paysans marocains et maliens.

 

« Regardez ! Ca marche ! Il sème le blé directement sans qu’on ait travaillé le sol ! »

 

Telles étaient les réactions des paysans de la région de Had Bouhsoussen, dans le Moyen Atlas au Maroc, lors des premiers essais du prototype testé cet automne par l’équipe du projet mobilisée par Fert. Le principe du semoir SD/SCV est basé sur un concept très original et innovant du Cemagref (devenu Irstea), tombé dans l’oubli puis repris il y a quelques années par Afdi Touraine au Mali. Le modèle testé au Maroc, spécifique pour les céréales, a été fabriqué en France à partir d’une réflexion menée par Fert et Afdi avec des ingénieurs de l’IAV de Rabat et de l’ENA de Meknes, en relation étroite avec les paysans et techniciens marocains concernés.

 

Ce prototype (12 rangs), basé sur le principe de disques inclinés et poussés, a l’avantage considérable par rapport aux autres semoirs «semis direct » classiques de pouvoir être tiré par des tracteurs d’assez faible puissance (70-90cv), le rendant ainsi accessible aux petits et moyens paysans, regroupés le cas échéant en coopératives comme c’est le cas ici à Had Bousoussen.

 

D’autres semoirs basés sur le même concept sont en cours d’essais au Maroc et au Mali dans le cadre de ce projet intitulé « Conservation des sols et sécurité alimentaire : une préoccupation commune pour les agricultures paysannes du Maroc et du Mali ».

 

Outre l’introduction de nouvelles cultures dans les rotations (légumineuses, fourrages) et le maintien d’une couverture végétale sur le sol, l’objectif du projet est de tester et valider ces prototypes de semoirs avant de les diffuser et de favoriser leur reproduction locale afin que leur coût de fabrication soit à la portée des producteurs des pays du Maghreb et du Sahel.

 

 

Dfi-Elec: Automatisme agricole

www.dfi-elec.fr

 

Une société pas mal impliquée dans le pilotage de l'irrigation agriicole.

Automatisme agricole: gestion des pompes à moteur électrique ou thermique, automatisation de l'irrigation par enrouleur et électrovanne et de l'arrosage.

Rue de Courtisols, 51460 Tilloy-et-Bellay

 

LIENS

AGROECOLOGIE ALGERIE

 

Nous signalons l'existence de ce nouveau site. Nous le recommandons vivement à tous les passionnés d'agriculture durable.

agroecologie-algerie.org. Longue vie à ce site.

 

 

SUCRE.

Egypte:  550 millions $ dans un projet intégré de production de sucre.

(Que fait l'Algérie pendant ce temps? Nous continuons à importer. Si l'Egypte, pays plus sec que l'Algérie arrive à produire de la betterave à sucre, pourquoi pas l'Algérie? Cela réduit les importations et crée de l'emploi. D. BELAID 9.9.2014).

 

(Agence Ecofin 08 Spet. 2014) - Le ministre égyptien de l’Industrie, du commerce et des petits et moyens projets, Fakhri Abdennour (photo), a annoncé que la société émiratie Al-Qanat a obtenu le feu vert de l’Autorité générale du développement industriel pour investir 550 millions de dollars dans un projet intégré de production de sucre d’une capacité de 400 000 tonnes.

 

Al-Qanat devrait dans ce cadre cultiver du betterave à sucre sur une superficie de 150 mille feddans (environ 63 000 hectares), a-t-on ajouté de même source.

 

L’investissement qui sera réalisé par la société émiratie constitue l’un des plus importants projets agro-industriels visant à réduire le déficit alimentaire et revaloriser l’agriculture en Egypte.

 

Ce projet, qui sera réalisé dans la province d’al-Minya (sud du Caire), génèrera 40 000 emplois, selon le président de l’autorité générale du développement industriel, Ismaïl Jaber.

 

CHOIX VARIETAL

GAGNER EN EFFICACITE EN ADAPTANT LA VARIETE A L’ENVIRONNEMENT DE PRODUCTION.

Irène Félix, Bernard Rolland, Chantal Loyce, Bertrand Omon, Sébastien Piaud. 2012

(D. BELAID 10.09.2014. Nous proposons un article sur le choix variétal en céréales. Il apparaît que les variétés valorisent différemment les conduites. Des stratégies différentes peuvent être adoptées selon les variétés. Ce raisonnement est intéressant dans le cas algérien. Une typologie des variétés rustiques et des conduites les plus appropriées seraient à établir. La méthodologie utilisée par les auteurs permet d'envisager de telles approches.

 

Sur la variété Caphorn « la différenciation des rendements s’effectue principalement en première partie de cycle, en réaction aux écarts de peuplement et de fertilisation azotée précoce ». Cette variété « s’adapte plus efficacement à un déficit de peuplement et à une situation d’alimentation azotée limitante ». Les travaux montrent que d’autres variétés, dont Apache, sont « susceptibles de réduire fortement leurs capacités de tallage-épi puis de compenser dans les phases ultérieures du cycle existent. Leur capacité de compensation est probablement permise par le maintien d’un indice foliaire non limitant en situation contraignante. En cas de déficit hydrique, la restriction précoce de biomasse peut aussi se transformer en opportunité pour conserver les réserves en eau nécessaires à une alimentation correcte des dernières phases du cycle » ).

 

Faut-il adapter le choix variétal à l’itinéraire technique ? Contre quelles maladies se prémunir quand on réduit les intrants ? Comment définir une variété « rustique » ? Ce sont les problématiques auxquelles s’est intéressé le projet de recherche Picoblé.

 

92 000 CONNEXIONS SUR LE SITE

Le chiffre des 92 000 connexions vient d'être dépassé cette semaine. Nous remercions  les lecteurs de leur confiance. Cela nous pousse à nous améliorer sans cesse. Mr Dominique SOLTNER qui a eu la gentillesse de consulter le site nous a prodigué des conseils de mise en page.

Nous rappelons que ce site est ouvert à toute contribution: texte, photos, vidéo.

Encore une fois, merci de votre confiance. D. BELAID 17.08.2014.

Les 100 000 connexiosn ont été dépassées fin août. Le compteur repart à zéro. Un grand merci aux lecteurs.

 

APPORTS ORGANIQUES.

ETM : CERNER LES TRANSFERTS DU SOL AUX PLANTES

(Un article sur les apports organiques et les ETM. Comme quoi, il y a des remèdes contre ce mal. D.B. 21.08.2014).

Sylvie Dauguet, CETIOM, Laurence Denaix, INRA Christophe Nguyen, INRA, Régis Coudure Arvalis, Bruno Barrier-Guillot Arvalis.

Les ETM « Eléments Traces Métalliques » sont présents dans les sols agricoles naturellement,

mais aussi en raison des apports humains. Ils sont plus ou moins prélevés par les

plantes cultivées et peuvent potentiellement poser des problèmes de sûreté des produits

agricoles destinés à l’alimentation humaine comme animale. (...)

 

AUSTRALIE.

UNE AGRICULTURE COMPETITIVE ET TECHNOLOGIQUE*.

Un extrait d'article sur l'agriculture australienne. Des enseignements pour l'agriculture algérienne. A étudier de près et à prendre ce qui est bon... D.BELAID 17.08.2014

 

L’agriculture de

conservation a

supplanté le dry farming

 

En 20 ans, les systèmes de culture ont considérablement évolué. Auparavant, le dry farming, forme d’agriculture adaptée aux régions sèches, dominait, avec une rotation blé/luzerne annuelle/jachère travaillée. Le but de cette dernière était de stocker l’eau et l’azote dans le sol pour en faire bénéficier la culture suivante. La jachère était travaillée en profondeur avec une charrue à disques. Puis des façons superficielles détruisaient toute végétation susceptible de transpirer de l’eau. Ce système avait quelques inconvénients : charges de mécanisation élevées, surface de l’exploitation partiellement non productive, terre travaillée très propice à l’érosion éolienne. Le dry farming a été progressivement remplacé par le semis direct. (...)

 

(*) Jérôme Labreuche

j.labreuche@arvalisinstitutduvegetal.fr

Ludovic Bonin

l.bonin@arvalisinstitutduvegetal.fr

ARVALIS-Institut du végétal

 

PERSPECTIVES AGRICOLES - N°364 - FÉVRIER 2010

 

REUSSIR LA CAMPAGNE SEMIS 2014

D.BELAID 14.08.14

Quelles variétés de céréales semer cet automne? Avec quel traitement de semences et quel mode de semis? Voilà quelques questions qui se posent. Mais comment oublier la maigre récolte céréalière de cette années.
Encore faut-il faire la part des choses. Certaines parcelles ont données de bons résultats:. Bien sûr parcelles irriguées mais aussi parcelles correctement menées dont celles en semis direct. Il s'agit donc de procéder à des « bilans culture ». A ce titre, « l'enquête culture » est un outil indispensable. Mais il est peu connu.

 

Ne pas faire ainsi la part des choses, c'est risquer le découragement. Car, même en situation de déficit hydrique, il existe des techniques permettant de mieux gérer l'humidité du sol. Nous croyons beaucoup au semis technique. Certes, son utilisation soulève certaines questions: gestion des résidus de récolte, lutte contre les mauvaises herbes. Mais il reste une réponse fondamentale à la culture des céréales en milieu semi-aride.

 

De tels bilans de campagnes peuvent permettre également de dégager de nouvelles préconisations.

Il est à espérer que dans chaque secteur des techniciens mais aussi agri-managers prendront l'initiative d'une telle démarche.

 

 

QUALITE BLE FRANCAIS

16/08/2014

Suite à nos récents articles, Mr François DUMOULIN, conseiller agricole de la Chambre d'Agriculture de l'Oise a l'amabilité d'apporter quelques précisions. Nous l'en remerçions vivement.

"Les épis noirs ne sont pas attaqués par la fusariose mais des fumagines à priori innofensives (rendement et mycotoxines). Peu de problèmes fusariose cette année, donc coté DON il ne devrait pas y avoir de soucis si le stockage est bien conduit (refroidissement)".

 

ROTATIONS CEREALIERES, INTRODUIRE DES OLEAGINEUX AFIN DE REDUIRE LA MONOCULTURE DU BLE DUR.

D.BELAID 29.07.2014

Il n'est par rare de constater en Algérie des cas de monoculture de blé dur. La faiblesse du nombre d'espèces cultivées mais aussi les difficultés de récolte des fourrages ou des légumes secs peuvent l'expliquer. La prime des 1000 DA renforce cela. Cette situation n'est pas sans conséquences négatives sur les rendements obtenus. Cette situation existe également en France et plus particulièrement dans le Sud-Est. La solution retenue a été l'introduction dans l'assolement d'oléagineux. Dans quelle mesure une telle pratique peut-elle être utilisée en Algérie? (...)

 

DES RESERVES D'EAU DE SUBSTITUTION POUR ALLEGER LES PRELEVEMENTS ESTIVAUX

Un article intéressant qui montre comment des agriculteurs créent des réserves d'eau. D.B 31.07.2014.

 

La région Poitou-Charentes est confrontée depuis plusieurs années au manque d’eau en période estivale. Les irrigants de la Charente, et tous les acteurs de l’eau, n’ont pas attendu la situation de crise de 2005 pour trouver des solutions. Les réserves de substitution sont une alternative intéressante.

 

Dans certains bassins du département de la Charente, la situation des rivières en été est toujours relativement sensible. Ces dernières années particulièrement, les prélèvements d’eau pour l’irrigation ont été soumis à des restrictions en raison d’une pression trop forte sur les milieux aquatiques. « Dans notre région, nous avons essentiellement des réserves d’eau superficielles, et notamment des nappes d’alimentation. Celles-ci influencent directement et très rapidement le niveau des rivières des environs. Si le niveau de la nappe baisse d’un ou deux mètres, la rivière est à sec », explique Bruno Sylvestre, vice-président du groupement des irrigants de la Charente. « Quand il pleut beaucoup l’hiver, l’eau n’est pas stockée. Elle est rapidement évacuée vers la mer. Pour ne pas être confronté aux restrictions d’irrigation en été en raison du faible niveau, voire de l’assèchement des cours d’eau, la problématique était de conserver le plus longtemps possible ces volumes d’eau issus des pluies hivernales, et de les stocker pour pouvoir les utiliser l’été. » (...)

 

PORTRAIT: ABDELATTIF BENHAMADI, UN AGRI-MANAGER.

D.BELAID 25.07.14

Mr Abellatif Benhamadi est un agriculteur de Constantine. Du fait de ses initiatives, il fait honneur à la profession. Certes, A. Benhamadi n'est pas un petit paysan. Il déclare exploiter plusieurs centaines d'hectares. Il a le mérite de faire bouger techniquement un milieu réputé conservateur. Radiographie d'un agri-manager algérien. (...)

 

 

BUSINESS INVESTIR DANS LA PRODUCTION DE PLANTS DE PALMIERS

D.B 28.07.14

Le reportage ci dessous réalisé au Maroc montre tout l'intérêt d'investir dans la profuction de plants de palmier in vitro. Cela nécessite un minimu de connaissances, mais pas de matériel hyper sophistiqué. Cette activité peut correspondre à un ingénieur qui a suivi cette spécialité. Sinon, pour un investisseur, il est toujours possible de recruter un ingénieur spécialisé en culture in vitro.  (...)

 

 

 

SOFIPROTEOL VEUT DOPER LES FILIERES AGRICOLES EN AFRIQUE.

Un article de l'Usine nouvelle sur Sofiprotéol ce holding agroalimentaire français détenu par des agriculteurs. Dans l'article on apprend que cette société va aider le maroc à produire de l'huile sur son sol. On aurait bien aimé la même chose pour l'Algérie. Rappelons que Cevital importe 100% des graines oléagineuses triturées dans ses moulins. Un partenariat est en cours avec SIM pour l'aliment bétail. Question: d'où viendront les matières premières pour les 3 usines en cours de construction.

ps: que deviennent les sous-produits des usines Cevital: tourteaux de colza et mélasse? (Qui pourrait nous fournir une réponse).

(...)

 

 

ALGERIE, CEREALES 2014, UNE RECOLTE EN BAISSE.

D.BELAID 26.07.14

 

Selon l'APS, Mr Abdelouahab Nouri a confirmé les décevants résultats de la campagne céréalière en cours. La production céréalière a chuté à environ 30 millions de quintaux contre près de 50 l'an passé. Selon le Ministre, la cause serait « la sécheresse qui a persisté durant le printemps ». Cette situation est dramatique. Elle l'est pour le Ministre qui ne fait pas mieux que son prédécesseur. Elle l'est également pour les producteurs et pour le pays qui devra importer. Radiographie d'une campagne céréalière difficile où la sécheresse aurait été détrminante. (...)

 

ALGERIE LE CASSE TETE DU STOCKAGE DES CEREALES

D.BELAID 27.07.14

 

En Algérie, à la moisson, il est courant de voir de longues files de remorques attendant devant les silos des organismes de stockage. Cette situation occasionne une désorganisation des chantiers de récolte. Elle est liée à une politique de stockage des céréales uniquement dans les silos des CCLS. Il existe pourtant des alternatives.

(...)

 

VEILLE TECHNOLOGIQUE: LE SOJA UNE CULTURE QUI DEVIENT INTERESSANTE.

D.BELAID 27.07.14

 

Nouveaux herbicides de post-levée, nouvelles variétés précoces, nouveau matériel de récolte: le soja redeviens tendance en Europe et particulièrement en France. Les spécialistes1 ne tarissent pas d'éloges à propos du soja et le recommande aux agriculteurs disposant d'irrigation. Cerise sur le gâteau, son cycle très court permet de l'installer après une céréale fourragère en tant que « double culture » et ainsi de doubler le revenu par hectare. Radiographie des progrès réalisés à l'étranger et perspectives en Algérie. (...)

 

 

BILLET: ENFIN L'ENVASEMENT DES BARRAGES DEVIENT UNE PREOCCUPATION NATIONALE.

D.BELAID 25.07.14

Une bonne nouvelle. Sous le titre: « Désenvasement: le coût de réalisation des barrages inclura désormais le reboisement des bassins versants (ministre) », en date du 23 juin, l'APS nous apprend que « le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a déclaré, lundi à M’sila, que le coût de construction des barrages inclura désormais le reboisement des bassins versants afin de limiter le risque d’envasement des ouvrages de retenue ». Ceci est une bonne nouvelle. Il faut savoir que ces dernières années, les pouvoir publics se sont engagés dans une politique de construction de barrages. Mais rien n'avait été prévu pour lutter contre l'envasement de ces barrages: mal insidieux en climat semi-aride.

Ainsi « le ministre a indiqué, à l’ouverture d’une journée technique sur la lutte contre l’envasement des barrages, que les actions devant être entreprises durant le prochain quinquennat (2015-2019) pour venir à bout de ce phénomène permettront de récupérer un volume d’eau de l’ordre de 45 millions de m3 ». Chaque patriote soucieux du développement économique du pays ne pourra que se féliciter de cette prise de conscience certes tardive1.

 

Il faut savoir qu'actuellement selon le Ministre « le dragage constitue actuellement la seule solution pour mener cette lutte ».

 

Cherchant des solutions Mr le Ministre a « insisté sur une "bonne coordination" entre les différents secteurs (Ressources en eau, forêts) pour conférer le maximum d’efficacité à la lutte contre l’envasement ».

 

Les conseillers de Mr Necib, pourraient demander d'inclure parmi les secteurs à intervenir celui de l'agriculture. En effet, par leurs pratiques agricoles, les agriculteurs sont les premiers en cause. Parmi ces pratiques le pâturage et le labour sont les plus négatives. Le labour est la cause de l'érosion de plusieurs tonnes/hectares de terre arrachée chaque année. Pour remplacer le labour, existe la solution du semis direct. A ce titre, il s'agit d'arriver à construire localement ce type de semoirs afin d'équiper nos agriculteurs. Il y a là une urgence absolue.

 

 

Dans sa publication, l'APS indique encore que « M. Necib, évoquant les journées techniques internationales sur la lutte contre l’envasement des barrages, a souligné qu’il est attendu que cette rencontre puisse favoriser des échanges utiles d’expériences entre les techniciens algériens et leurs homologues étrangers, venus notamment d’Italie, de Suisse et de Corée du Sud, dans l’optique de permettre de mieux exploiter nos barrages et de garantir la durabilité de leur exploitation». On ne peut que souscrire à cet échange d'expériences.

 

Les basins versants devraient être déclarés « zones sensibles » et être gérés par des agences spécifiques. Sur ces zones des « Rangers » sillonnant quotidiennement le terrain devraient apporter aide technique aux populations et veiller au respect de pratiques conjointement définies avec les populations locales.

 

Quand on est un bon Décideur, gérer, ce n'est pas demander toujours plus de moyens pour son département ministériel. Déjà, Staline disait à ses généraux lors de de la Seconde Guerre Mondiale: ne me demandez pas toujours plus d'hommes, d'armes et de munitions pour atteindre les objectifs assignés; dites moi comment comptez-vous faire avec les moyens dont vous disposez.

 

 

1On peut se demander pourquoi les conseillers techniques de Mr le Ministre n'ont pas tiré plus tôt la sonnette d'alarme. Si un ministre a avant tout un rôle politique, ses conseillers ont un rôle technique. Et la noblesse de leur mission à ce niveau de responsabilité n'est pas de se comporter en courtisan. Abdellatif Benachenhou aime à rappeler dans ses conférences* ce secrétaire d'Etat au plan à l'époque de Houari Boumédiène: Mr Kemal Abdallah Khodja. Il osait dire « Mr le Président je ne suis pas d'accord ». *http://youtu.be/3R_nWu8A2eE

 

 

TIMAC-AGRO DZ: DES PIERRES A LECHER POUR RUMINANTS.

En Algérie, les animaux sont carencés en sels minéraux. Aussi, la mise sur le marché de pierres à lécher est une bonne initiative.

D.B. 25.07.14

EUROBLOC est une gamme complète de blocs minéraux à base de sodium, de minéraux majeurs (phosphore, calcium, magnésium, soufre) et d'oligo-éléments, qui assure la croissance et la productivité laitière.

Brevet(s) : HACCP, GMP et QS
Elevage : Bovins, Caprins, Ovins et Equins
Produit(s) : 
  • CalseaPHOS
  • CalseaOLIGO
  • CalseaDIGEST SP
  • CalseaMOUTON (SHEEP)
  • EQUIPHOS
Conditionnement : 12 kg, 15 kg et 24 kg
Pour plus d'informations, contactez nous.

 

RECHAUFEMENT CLIMATIQUE : L'ALGERIE EN PREMIERE LIGNE.

D.BELAID 25.07.14

Selon Kamel Mostefa-Kara et Hakim Arif auteurs de « État des lieux, bilan et perspectives du défi du changement climatique en Algérie », paru aux Éditions Dahlab en 2013, le Maghreb et notamment l'Algérie sont en première ligne face au réchauffement climatique.

 

Selon les auteurs le désert devrait avancer de 100 km vers le Nord. Les auteurs estiment à

2 milliards de m3 d’eau la baisse des eaux de pluie. Mais plus grave, ces auteurs ont déjà mis en évidence une dramatique baisse des précipitations.

 

ORAN: 500 MM EN 1930, 300 EN 2000.

Ainsi, selon Farouk Djouadi qui analyse cet ouvrage sur le site TSA: « le niveau des précipitations enregistrées à la station de Constantine est passé de plus de 770 mm en 1923 à 550 millimètres en 2007. À Alger, la pluviométrie est passée, sur la même période, de 1 000 mm à moins de 800 mm par an. Dans la région ouest, la station d’Oran, où les précipitations avoisinaient 500 mm dans les années 1920 et 1930, a enregistré entre 300 et 400 millimètres durant les années 2000. La pluviométrie dans la région de Saida (ouest) est passée de 300 mm en1964 à 100 mm seulement en 2004 ».

Ce n'est pas seulement l'agriculture qui serait touchée, mais également l'eau à destination des villes: « la baisse des précipitations a été accompagnée naturellement par une baisse des débits des fleuves et un « assèchement important » des retenues d’eau. Le volume régularisable des barrages en Algérie a diminué de 15 à 20 % dans la région est, de 22% à 65% dans la région ouest tandis qu’une baisse de 20 à 25 % a été observée dans la région centre».

 

QUE FAIRE?

Disons tout de suite que les pays les plus développés ont une grand part de responsabilité. En effet, pour notre analyste: L’Afrique est le continent « le plus sévèrement affecté » par le réchauffement climatique mondial, un comble pour le seul continent qui n’émet pratiquement pas de Gaz à Effet de Serre, déplorent Kamel Motefa-Kara et Hakim Arif. Ils préconisent, entre autres démarches, la constitution d’une task force africaine pour défendre les intérêts du continent, dans le cadre du débat mondial sur le changement climatique. « Le groupe de négociateurs africains doit mettre en exergue la position de victime de l’Afrique […] dans une exigence de justice, en lien avec les préjudices passés et futurs dus aux émissions effrénées de GES des pays pollueurs », lit-on dans l’ouvrage.

Ceci dit, si on se réfère au principe du colibri cher à l'Algérien Pierre RABHI, chacun peut apporter sa pierre contre ce fléau qui nous menace.

 

Il s'agit avant tout de réduire les émissions de GES et de favoriser la séquestration du carbone dans différents réservoirs naturels (sol, sous-sol, océans).

 

Au niveau individuel, il s'agit de développer le recyclage, d'utiliser les transports en commun utiliser des énergies renouvelables ou isoler son logement contre les écarts de températures. Il est possible également de planter des arbres dans son environnement proche: cité, terrains non agricoles...

 

C'est bien sûr également aux pouvoirs publics d'adopter les mesures adéquates pour fédérer les initiatives citoyennes.

 

Pour notre part, il nous semble que l'agriculture peut apporter une contribution notable. D'abord par la plantation de haies d'arbres et d'arbustes qui stockent du carbone. Enfin en favorisant le non-labour qui permet de séquestrer du carbone dans le sol sous forme de matière organique. Celle-ci a l'avantage de retenir l'eau et de favoriser l'alimentation minérale des plantes. Pour cela, les agriculteurs les plus conscients peuvent s'emparer de ces technologies. Par ailleurs, c'est à la société civile et aux pouvoirs publics de favoriser leur généralisation.

 

ENVASEMENT DES BARRAGES.

D.BELAID 24.07.14

Selon El Watan, le Ministre des Ressources en Eau, Hocine Necib , lors de sa visite de travail au niveau du barrage de Kef-Eddir (Damous) , Hocine Necib a évoqué la problématique de l’envasement des barrages. « Nous avons trouvé une solution intermédiaire à ce jour, en achetant une machine auprès de Sider (...) et nous comptons acheter 2 autres révèle le membre du gouvernement , l’envasement des barrages n’est pas une fatalité »(...).

 

Il a insisté auprès du responsable de l’entreprise publique ALIECO (...) pour les barrages et dont le siège se trouve à Cote Rouge (Alger) . « Ce sera un défi à relever dit-il à son interlocuteur , fabriquez un prototype des dragues , nous sommes prêts à accompagner les opérateurs nationaux pour l’acquisition des moyens de production afin de pouvoir fabriquer des dragues de barrages pour la 1ère fois en Algérie et sommes prêts à acheter les premiers prototypes , (...) , nous devons assurer le dragage de nos barrages grâce à ces machines que nous devons fabriquer en Algérie ».

 

L'intention du Ministre est louable. Mais afin de lutter contre l'envasement des barrages il faut également chercher les causes et procéder à des aménagements qui permettent de freiner le ruissellement des eaux de pluies. Des techniciens de basssins versants devraient encadrer les agriculteurs dans ces zones sensibles. Il faut surtout développer le semis direct avec non labour. En effet, cette technique réduit de plusieurs tonnes/hectare les quantités de terre érodées. Aussi, Mr le Ministre devrait demander qu'il y ait une  production de semoirs pour semis directs en Algérie. Mr les conseillers du Ministre à vous de jouer...

D.BELAID 23.06.2014

 

PROFERT, UN NOUVEL ENGRAIS

"Le 11/05/2014, Profert a organisé à Constantine, dans la ferme pilote Rahal Ben Boudali, une rencontre avec ses clients agriculteurs pour présenter les résultats remarquables obtenus par cette ferme grace, entre autres,  à l’application d’un bon engrais azoté, la nouvelle formule, Azosul,  produite par Profert dans sa nouvelle usine de Mostaganem.

 

Ce regroupement a concerné les céréaliers de Constantine et Setif ainsi que les responsables des  différentes structures étatiques  de la wilaya de Constantine (DSA, CAW et CCLS).

Le technicien de la ferme pilote a développé les avantages de l’Azosul  et les différentes observations par rapport à l’utilisation de l’Urée; il a remarqué que sur les parcelles fertilisées avec de l’urée ont développé une carence en azote alors que celle fertilisée avec l’Azosul présente une très bonne végétation.

Le directeur régional de la société Profert M. Brahim BENABES a donné des explications par rapport aux résultats obtenus. Il a expliqué  que l’Azosul était composé de deux formes d’azotes: Azote uréique et azote ammoniacal.

La forme ammoniacale offre une disponibilité rapide de l’azote grâce à l’utilisation directe sous forme de NH4 et une nitrification rapide et la forme uréique qui doit d’abord passer par un stade minéralisation permet de prendre le relais de l’azote ammoniacal. La forme uréique se libère progressivement pour assurer une disponibilité soutenue dans le temps ce qui permet de couvrir les périodes de forts  besoins de la culture en azote".

Profert - Azosul N34 * * * * *

www.youtube.com/watch?v=or-Rdsr43dk

 

 

Belle initiative que cette journée sur le terrain. Bravo aux technico-commerciaux de Profert.

 

Une remarque générale à propos de la détermination du moment où il faut apporter l'azote. Sur un endroit de votre parcelle semez le blé à double dose. Dès la reprise de végétation en sortie hiver cet endroit deviendra rapidement jaune. Vous pourrez alors savoir qu'il est temps de mettre l'azote sur le reste de la parcelle.

 

Sources: Site profert.

ps: Sociétés d'agrofournitures n'hésitez pas à nous contacter lors du lancement de vos nouveaux produits.

 

COLZAS ET BLES GERMES TROIS AGRICULTEURS TEMOIGNENT.

 

Une situation de germination de grains sur pied exige des importateurs Algériens des contrôles stricts. Rappel, les blés germés développent une activité enzymatique qui empêche le pain d'avoir une belle qualité. Nous y reviendrons. La situation est grave.
D.B 19.07.14.
 | par  | Terre-net Média

Arnaud, Thierry et Hubert n'ont jamais vu ça de toute leur carrière d'agriculteur ! La moisson 2014 restera dans les mémoires. Au 17 juillet, après les vagues successives de pluies et de coups de chaleur, les colzas et les blés de certaines parcelles germent sur pied.RECEVOIR  :

 

Blés, colzas germés, « du jamais vu en France ! ». Voilà l'un des échos qui résonne dans la campagne française cette semaine. Les faits sont bien réels, mais encore difficilement mesurables à l'échelle du pays. Trois agriculteurs Arnaud, Hubert et Thierry, concernés par le phénomène, témoignent.

ARNAUD RONDEAU, CÉRÉALIER DANS L’YONNE : « 5 À 10 % DES COLZAS »

« Nous avons fini les colzas mardi soir. Depuis 15 ans que je suis agriculteur, je n’avais encore jamais vu ça ! Du colza germé ! » s’étonne Arnaud Rondeau dans l’Yonne. « Sur les 30 ha que nous avons battus mardi, c’était bien germé. Même si c'est difficile à estimer, je pense qu'entre 5 et 10 % des grains sont concernés. C’est impressionnant à voir dans la benne. Toutes les variétés sont touchées et tous les types de sol aussi. Après les 90 mm d’eau que nous avons pris entre le 4 et 13 juillet, il n’y a rien d’étonnant. Les colzas étaient mûrs, il a fait chaud le jour et humide la nuit. Côté rendements, cela reste supérieur à ma moyenne. En fonction des terres et des précédents, ils se situent entre 37 et 38 q/ha, quand d’habitude nous tournons entre 32 et 35. »

« En blé, ajoute Arnaud Rondeau, j’ai pu apercevoir quelques grains germés par ci par là. Je viens de terminer la première parcelle : variété Hysun, humidité : 13,30 %, PS 79.3, protéines 10 et 2 % de graines germées. Je pense que le problème de germination se présente sur les parcelles dont les semis ont été réalisés avant le 15 octobre. Car dans notre secteur, ces blés sont mûrs depuis une dizaine de jours. Mais je n'ai pas pu les récolter avant la pluie. Je commence seulement. »

HUBERT DAVEAU, CÉRÉALIER DANS LE LOIRET : « 20 % DES BLÉS SONT GERMÉS »

Hubert Daveau, agriculteur dans le Loiret a semé ses blés au 10 octobre 2013. (©Terre-net Média)Colza germéDu colza germé 
(©Van Boxsom)

« A l’œil nu, dans certaines parcelles, je dirai que 20 % des blés sont germés. C’est difficile à dire mais c’est l’impression que cela donne » explique Hubert Daveau. « Il y a des grains qui ont des germes mesurant moins d’un centimètre. Certains blés étaient limite mûrs et la pluie est passée. Alors avec l’humidité, voilà le résultat. Certaines variétés semblent être plus touchées. »

« En colza, c’est la même chose. C’est aussi la première fois que je vois ça ! Mais à l’œil nu, il est vraiment difficile de chiffrer le pourcentage de graines touchées. Dommage car les rendements sont vraiment bons cette année à 45 q/ha, contre 38 q/ha en moyenne quinquennale ».

THIERRY RONDEAU, CÉRÉALIER À GRISELLES (45) : « 5 À 6 GRAINS PAR ÉPI DE BLÉ »

Terres de type sable à silex, séchantes pour Thierry Rondeau. (©Terre-net Média)

Céréalier dans le Loiret, Thierry Rondeau a hâte de commencer à battre les blés ce week-end. Après son tour de plaines de mardi, il craint qu'entre 5 et 10 % des grains soient germés. « Mercredi, on finit les colzas et j’espère que l’on attaquera les blés dans la foulée. Surtout que ce week-end, 50 à 60 mm d’eau sont prévus » s’inquiète cet agriculteur. « Dans les parcelles où j’ai implanté du Garcia et de l’Arlequin, il y a déjà cinq à six grains germés par épi. J’espère que la semaine prochaine la moissonsera terminée ».

La moisson n’avait pourtant pas mal commencé pour Thierry Rondeau : « J’ai fait facilement 7 ou 8 quintaux de plus en colza, soit une moyenne de 35 quintaux contre 28 q/ha habituellement. La récolte est propre. En orge, les rendements sont plus hétérogènes avec 70 quintaux en moyenne (PS : 64 %, protéines : 9.5 % et 92 en calibrage). Mais j’ai une parcelle à 46 q/ha par exemple à cause d’un problème de pucerons à l’automne ».

 

Les dérobées, à pâturer sans modération

Lu dans la Revue "Patre" un article sur les cultures dérobées qui s'installent dès août en irrigation d'appoint. C'est maintenant qu'il faut y penser pour vos moutons. D.B 12.07.14

 

"Les dérobées présentent un coût d'implantation modeste, une aubaine pour le pâturage d'automne. Du choix des espèces au mode de pâturage, un point sur les dernières références du sujet.

 
 

La sécheresse 2011 et le manque de fourrages stockés qui a suivi a relancé la culture des dérobées en zone herbagère. Semée entre deux cultures, la dérobée s'insère dans l'assolement sans modifier la cohérence de la rotation. Dans un objectif de pâturage comme de stocks, le choix des espèces à implanter est primordial. Pour être utilisées en pâturage, les plantes doivent être appétentes et non acidogènes afin de permettre un pâturage libre.

Les brassicacées, anciennement appelées crucifères, sont particulièrement bien adaptées. Colza fourrager, navet, navette et radis fourrager présentent en effet l'avantage d'être pâturés deux mois après le semis sous réserve de choisir les bonnes variétés et de bénéficier de pluie après le semis. Leur degré de tolérance au gel est plus élevé que les dérobées gélives qui doivent impérativement être utilisées avant les premières gelées. Tant que les températures ne sont pas trop basses (-5°C), plusieurs cycles de végétation peuvent se succeder grâce aux repousses régulières. Par contre, compte tenu de leur faible taux de matière sèche (12 % pour le colza et 10 % pour le navet), la fauche pour la réalisation de stocks n'est pas possible".

 

La suite dans Pâtre 604

 

 

STRATEGIE D'ENTREPRISE
La revue "Réussir lait"
du 17.12.2012 consacre un article sur la stratégie en matière de mécanisation d'une jeune éleveur. Cet article peut faire réfléchir. Cela montre qu'il peut se monter dans le monde agricole des entrepreneurs de travaux agricoles. Et le sérieux peut payer quand l'agriculteur est en confiance. D. B 12.07.12

À l’EARL de la Durlière, en Mayenne - «Depuis deux ans, je délègue toute la mécanisation»

Pourtant passionné par la mécanique, Christophe Chamaret a décidé de vendre son parc matériel et de déléguer toute la mécanisation. Une opération qu’il juge rentable. (...)

 

 

ALGERIE: AVEC INTERNET, UN NOUVEAU MOYEN POUR CONTACTER LES AGRICULTEURS

  1. BELAID 12.07.2014

    La nécessité de l'intensification des productions agricoles en Algérie, pose la question de la vulgarisation des techniques les plus performantes. Cette démarche de vulgarisation implique d'assurer un courant d'informations techniques entre d'une part les cadres agricoles vers les agriculteurs et d'autres part des agriculteurs vers l'encadrement technique. Et si internet s'avèrerait être le moyen d'assurer cette vulgarisation? Nous examinerons successivement les arguments en défaveur et en faveur de cette hypothèse.

 

ALGERIE: PRODUIRE DE L'HUILE DE COLZA SUR L'EXPLOITATION.

D.BELAID 8.07.2014

Nous proposons à la lecture un article sur la production d'huile de colza au niveau de l'exploitation. Il s'agit de l'expérience d'un jeune agriculteur français qui procède à une vente en direct auprès des consommateurs.

Bien sûr les contextes sont différents. Cet article permet cependant de fouiller la question.

 

ALIMENT BETAIL: DU SUPERPHOSPHATE POUR RUMINANTS?

D.BELAID 8.07.2014

A une époque, j'ai longtemps cherché des sources de phosphore pour des CMV ruminants. Regardez ce que propose ce document de la FAO. Il propose d'utiliser un peu d'engrais (SuperPhosphate) pour les ruminants. Etonnant. Attention, cet usage de SP n'est réalisable que  dans le cadre de fabrication de blocs multi-nutritionnels que vous pouvez assez facilement fabriquer pour vos animaux ou pour vendre à des éleveurs.

 

VI. La complémentation

www.fao.org/docrep/w4988f/w4988f08.htm

"Le sel apporte le chlorure de sodium (NaCl); il favorise également la prise des blocs et régularise leur ingestion. Le sel ordinaire de cuisine est souvent utilisé. Le gros sel et les blocs de sel ou de natron, traditionnels dans certains pays, peuvent être également incorporés dans le mélange. Le taux d'incorporation est généralement compris entre 5 et 10%. Dans certains pays où le degré hygrométrique est supérieur à 60 p.100 et pendant la saison des pluies, il est recommandé de limiter son incorporation à 5 p.100.

Le carbonate de calcium, le phosphate bicalcique et la farine d'os enrichissent les blocs en P et Ca. Lorsqu'ils ne sont pas disponibles localement et/ou que leur coût est prohibitif ils peuvent être remplacés par de la chaux et des superphosphates".

 

BUSINESS: FABRIQUER DES REMORQUES REFRIGEREES :

fICHE TECHNIQUE/

Largeur 1,30m
Hauteur de la vitrine 1,40m
PTC 750 Kg
Carrosserie en panneau sandwich

Equipement de série :

1 essieu non freiné
2 coffres isolés réfrigérés
1 vitrine glaces fixes dessus coulissant
4 stabilisateurs
1 groupe de froid sur flèche
1 lavabo démontable
1 parasol 3m x 2m

Equipement optionnel :

Vitrine coulissante bombée
Froid 12 + 220 V

 

Frima Concept - Etals de marché, remorque de marché ...

www.frimaconcept.com/.../Etals-Vitrines-et-Remorques-refrigeres-de-ma...

 

 

ALGERIE: POUR PRODUIRE PLUS DE LAIT, METTRE L'HERBE EN CONSERVE.

 

D.BELAID 26.06.2014

Régulièrement les pénuries de lait en sachet reviennent1. Malgré des progrès, la production laitière reste insuffisante. Les causes sont multiples. L'une des solution pour parer à cette insuffisance consiste à produire plus de fourrages mais aussi des fourrages de meilleure qualité. Pour cela, les experts l'affirment: la meilleure solution serait de « mettre l'herbe en conserve ». (...)

 

QUE FAIT CEVITAL DE SA MELASSE?

D.BELAID 28.06.2014

Question: que fait Cevital et les autres transformateurs de la mélasse issue du processus de transformations du sucre brut en sucre raffiné? Est-elle ré-exportée? Si c'est le cas, peut-on souhaiter que ce produit reste en Algérie. Car il est intéressant en alimentation du bétail. Qui aurait des informations sur ce sujet capital?

 

CULTURE DU MAIS EN ALGERIE, DES POSSIBILITES DE DEVELOPPEMENT MAIS SOUS CONDITIONS.

D.BELAID 27.06.2014

 

Cultiver ou non du maïs en Algérie? La question semble incongrue. Surtout lorsqu'on sait que les importations annuelles se comptent en dizaines de millions de dollars. Cependant cette culture qui sert de fourrage vert pour les vaches laitières ou d'aliment volaille sous forme de grains est très exigeante ne eau. Or, l'eau en Algérie est une ressource limitée qui devrait se raréfier à l'avenir. (...)

 

METHODE SIMPLE DE FABRICATION DE BLOCS AMELIORANT LA RATION DES BOVINS ET OVINS

 

D.BELAID 28.06.2014

Ce site comme annoncé par l'auteur a pour vocation la vulgarisation de techniques applicables sur le terrain. Avec le document que nous vous proposons, c'est tout a fait de le cas. Il s'agit en effet d'un document de grande valeur. On le doit à Mr Pierre-Alexandre Perrin Il concerne l'amélioration des fourrages pauvres par de l'urée à l'aide de Blocs Multi-Nutrionnels (BMN).

Pour avoir essayé l'utilisation de l'urée en élevage ovin et bovin avec le Dr vétérinaire BELAID Baya, je peux affirmer en connaissance de cause que cela donne de bons résultats. (...)

Bloc paille urée pour zébus Document de Pierre-Alexandre P–

www.acles.fr/.../Bloc-paille-urée-pour-zébus-Document-de-P-A-Perrin.p...

AGRICULTURE SOUS PIVOT EN ZONE ARIDE ET FERTILITE DES SOLS

  1. BELAID 28.06.2014

La culture du blé dur se développe dans le Sud grâce à la possibilité de l'irrigation continue avec pivot et grâce aux prix rémunérateurs consentis par les CCLS. Ce type de production présente cependant l'inconvénient de ne pas être durable: il consomme trop d'eau (ETP de 2 000 mm) et il provoque la salinisation du sol. Existe-t-il réellement des moyens pour pratiquer à une agriculture durable sous pivot? Nous en doutons. Cependant, nous nous proposons d'examiner en l'état actuel des connaissances agronomiques, quelques pistes de réflexion pour le court et le moyen terme. (...)

 

 

ALGERIE: "PLUSIEURS RAISONS POUR UTILISER LE COLZA FOURRAGER".

D. BELAID 14.06.2014

 

Nous proposons une fiche technique sur le colza fourrager. Cette fiche reprend prsque intégralement le texte de Amédée HARDY.1A notre connaissance, actuellement il n'existe pas de semences de colza fourrager. Aussi nous conseillons aux éleveurs de s'en procurer par l’intermédiaire de connaissances à l'étranger. Les doses de semis hectare étant faibles, quelques kilo de semences suffiront à démarrer2. Le recours à l'importation privée est plus que nécessaire au vu de l'immobilisme des services agricoles actuellement en charge de ce dossier.

 

Actuellement, cette culture est mise en place pour plusieurs raisons.

  • Suite à une période de sécheresse pour palier au manque de fourrage.

  • Le colza fourrager contribue à réduire la chute hivernale de la production laitière provoquée par les rations peu pourvues en azote dégradable. Cet aliment consommable pendant l’automne et l’hiver permet de disposer de fourrage vert à une période où les prairies ou les autres plantes fourragères ont du mal à produire.

  •  (...)

PIETIN ECHAUDAGE SUR BLE.

D.BELAID 23.06.2014

En déplacement en France, visite hier de parcelles de blé dans le département de l'Aisne. Un beau champs de blé tendre en bordure de route. En entrant dans la parcelle, on observe que le feuillage est sain. La protection fongicide a été bonne. Pas de trace de fusariose ou de rouille. Mais, des épis blancs au milieu d'autres bien verts. La tige est également blanche. Les feuilles sont blanches et enroulées comme un maïs qui manque d'eau. Observation de la base de la tige: noire. Diagnostic: piétin-échaudage.

Causes: trop de blé sur céréales, traitement de semence inéfficace.

Plus d'infos:

Piétin échaudage - Les Fiches ARVALIS

www.fiches.arvalis-infos.fr/fiche.../fiches_accidents.php?...fa...

 

TRAITEMENT SEMENCES BLES

 

En matière de traitement de semences, les CCLS font un gros travail pour mettre à disposition de la semences triée et traitée.

 

Nous pensons que une semence saine est un critère de base pour un bon rendement.

Afin d'y voir plus claire, nous ne manquerons pas d'apporter des informations.

Dans la mesure où le spécialiste algérien du traitement de semence n'est pas identifié, nous vous communiquons l'adresse mail de la spécialiste de ces question chez Arvalis (Nathalie ROBIN).

 

LES TENDANCES 2014 EN FRANCE:

Carie commune du blé 

Contre une contamination des semences ou du sol : Celest Gold, Premis 25 FS, Rancona 15 ME, Redigo, Vibrance Gold.

Charbon nu de l’orge 

 La contamination des semences n’est pas visible car c’est l’embryon qui est infecté. Utiliser Celest Orge Net, Rancona 15 ME. La nouvelle spécialité fongicide pour orge de Bayer à base de prothioconazole, tébuconazole et fluopyram, non encore homologuée est très efficace dans les essais Arvalis.

Fusarioses

En conditions de levées difficiles, voire très difficiles, notamment sur blé dur suite à une contamination par Microdochium , Vibrance Gold (associant fludioxonil, difénoconazole et sedaxane)  permet un gain accru de peuplement.

Rancona 15 ME (Certis), efficacité inférieure si forte contamination et levée lente, contrôle satisfaisant dans des conditions plus classiques.

En attente d’homologation : substances actives de Premis 25 FS et de Prelude 20 FS. Très bonne efficacité. Idem pour Vitavax 200 FF. Contrôle également sur germination sclérotes d’ergot.

Vecteurs de viroses

Gaucho 350 ou Ferial (imidaclopride), efficace contre les pucerons vecteurs de la JNO et les cicadelles vectrices de la maladie des pieds chétifs. Le risque accru en semis les plus précoces, notamment sur orge, culture fortement sensible au virus BYDV. Les infestations tardives (automne doux) nécessitent une surveillance pour une éventuelle intervention en fin de persistance du Gaucho 350 (4-5 feuilles). Des traitements insecticides en végétation permettent également une lutte efficace contre ces vecteurs de viroses, mais leur positionnement reste délicat.

Piétin échaudage

Lutte : différentes techniques agronomiques et traitement de semences.  Latitude assure un contrôle partiel, avec une efficacité de l’ordre de 50 %, qui conduit à un gain de rendement proche de 10 q/ha dans les essais en blé sur blé.

Ravageurs du sol

-Taupins : Gaucho 350, Attack (téfluthrine) et Langis (cyperméthrine). Les pyréthrinoïdes offrent une meilleure protection contre les attaques de sortie de l’hiver, avec une efficacité proche de 50 %. Gaucho 350 présente une efficacité satisfaisante face à des attaques précoces d’automne mais plus limitée en sortie d’hiver.

-Mouche grise, Langis et Attack ont une efficacité comparable et partielle (50 %).

-Zabre des céréales, Gaucho 350 et Attack conseillés. La première, qui agit par contact et ingestion, présente une efficacité supérieure face aux dégâts d’automne.

 

En attente : spécialités associant fongicide et insecticide (fludioxonil et téfluthrine chez Syngenta, prothioconazole et imidaclopride chez Bayer). Pour le moment associer traitements insecticides restent et traitement fongicide.

 

Contatct:

 

n.robin@arvalisinstitutduvegetal.fr

ARVALIS – Institut du végétal

 

NOS MOUTONS CARENCES EN ELEMENTS MINERAUX.

D.BELAID 23.06.2014

Des chercheurs de l’université de Batna ont analysé les éléments minéraux du sang de 20 brebis de race Ouled Djellal de la ferme ITELV à Aïn-M’lila, cela avant et après une mise bas.

Différents éléments minéraux ont été dosés : « calcium, phosphore, magnésium et fer par méthode colorimétrique enzymatique ; sodium, potassium et chlore par ionogramme ».

Ces chercheurs notent que :

- La calcémie des brebis est très faible durant toute la période de l’expérimentation.

- La phosphorémie était plus élevée chez les brebis en fin de gestation mais faible après le part.

- Les plus hauts niveaux de magnésium ont été trouvés en début de gestation, pour ensuite diminuer graduellement au cours de la gestation.

- Une diminution significative de la teneur en fer a été observée à J7 après l'agnelage.

Pour ces chercheurs la calcémie est très faible. Cette hypocalcémie est probablement d’origine alimentaire, comme elle pourrait être due à l’augmentation des besoins liés à la gestation et à la lactation. Les teneurs en phosphore et en magnésium les plus faibles sont enregistrées durant le post partum. Ceci pourrait être le résultat d’un transfert de la matière minérale vers la glande mammaire pour assurer la production laitière.

Ils concluent que l’étude a prouvé que les niveaux plasmatiques de quelques minéraux ont diminué considérablement durant le péripartum. Selon eux, le calcium, le phosphore et le magnésium devraient en particulier être ajoutés aux rations des brebis.

 

HAFFAF S. (1), CHACHOUA I. (1), DJAALAB I. (1), ALLAOUI A. (1), MAMACHE B. (1) Profil minéral péripartum et intérêt dans la gestion de l’élevage des brebis reproductrices. Renc. Rech. Ruminants, 2013, 20. (1) Laboratoire Environnement Santé et Productions Animales. Université El Hadj Lakhdar. Batna, Algérie.

 

NUTRITION

www.cansheep.ca/user/docs/vtbox/fr/sec5.nutrition.pdf

 

 

LES GROSEILLES, UN ARBUSTE POUR LES FAMILLES ALGERIENNES

D. BELAID. 22.06.2014

Les consommateurs se sont habitués aux fraises. Dans les années 80 ce fruit était pratiquement inconnu sur les marchés. J'ai passé l'après midi à récolter des groseilles dans un jardin en Picardie. Les branches croulaient sous les fruits. Le coulis de groseille accompagne bien les glaces et fromage blanc. Un arbuste à faire connaître (il se bouture très facilement) dans les jardins et cours des familles en Algérie. Idem pour les framboisiers. Les variétés remontantes donnent 2 récoltes par an. Un conseil: demandez à des amis ou de la famille de vous ramener un plant de France.

Comment planter un groseillier ?

www.youtube.com/watch?v=eYLUqtZq-WE

 

POUR UN AUTRE ROLE DES FORESTIERS.

D BELAID 22.06.2014

Plusieurs instituts universitaires forment des ingénieurs et techniciens forestiers. Ceux-ci interviennent en général sur les milieux forestiers. Une autre mission est a leur confier: développer les haies et bosquets en zones céréalières.

Ces haies peuvent procurer de l'ombre aux moutons en été, abriter des insectes auxiliaires mais surtout permettre de produire du bois raméal fragmenté (BRF) dont le compost peut servir à apporter des amendemnts organiques aux sols céréaliers. En effet, ceux-ci sont pauvres en matière organique. Comme les chaumes sont majoritairement utilisés par les moutons et non enfouis, le BRF est une solution. dans le sud, on peut même en produire avec les palmes de palmiers dattiers.

Comme pour les subventions liée à la PAC en Europe, nos agriculteurs ne devraient pouvoir bénéficier des aides des pouvoirs publics que s'ils mettent en place des aménagements simples favorisant une agriculture de conservation. A ce titre, les haies pourraient être un de ces aménagements.
Les cadres forestiers auraient ainsi du pain sur la planche pour notamment aider à choisir les espèces et aider à l'entretien des plantations: ailanthus, jujubier, tamaris, ...

 

CEREALES: SECHERESSE A L'OUEST OUI MAIS...

D. BELAID 21.06.2014

 

Ces jours ci la presse nationale égrène les surfaces affectées par la sécheresse à l'Ouest du pays.

Certes, il y a un manque de pluie. Mais ne nous voilons pas la face. Avons-nous fait tout ce qu'il faut ? La réponse est NON. (...)

 

REVUE TCS, DES ARTICLES EN LIGNE (ET GRATUITEMENT).

D. BELAID 22.06.2014

Lire régulièrement des articles d'agronomie est une façon d'assurer son auto-formation grâce à une veille technologique. Sauf qu'en Algérie se pose la question des abonnements aux revues étrangères (65 euros pour Perspectives Agricoles d'Arvalis). La solution reste les articles en ligne. C'est le cas avec la revue "Rèussir Grandes Cultures", mais aussi TCS que nous vous recommandons vivement (voir l'article sur la CUMA de Castet-Arrouy).

Bonne lecture.

CUMA de Castet-Arrouy, le groupe est toujours plus fort que le plus fort du groupe

 

CEREALES: GRACE AU SEMIS DIRECT, MIEUX VALORISER LES MOIS DE SEPTEMBRE ET OCTOBRE

D. BELAID 15.06.2014

 

Traditionnellement, en Algérie, la dernière quinzaine du mois de septembre et le mois d'octobre sont des mois de jachère. Le sol est nu, aucune culture n'est implantée. Le sol est en attente des semis automnaux de céréales ou fourrages. Selon les années, cela constitue un manque à gagner considérable. L'agronome Lucien Seguy1 propose de revoir cet état de chose en proposant d'implanter dès la mi-septembre des mélanges de céréales. La végétation étant ensuite détruite2 mais laissée sur place pour servir de couverture à la culture suivante implantée par semis direct début novembre. Cette façon de faire est-elle possible en début automne alors que les pluies sont rares? (...)

 

TRAVAIL DU SOL, TRAVAILLER AU CHISEL

D.BELAID  1986[1].

Avec la réduction progressive de la jachère, une plus grande superficie de terre est à labourer. Le matériel existant dans les exploitations ne peut suffire. Aussi, un type de matériel plus performant serait d’un grand intérêt. Le chisel présente certaines caractéristiques que nous allons passer en revue. (...)

 

ACI: Journée Technique Nationale Sorgho Fourrager hybride le 18 Juin 2014 à l'exploitation de Zeralda.

Un grand bravo aux initiateurs de cette journée. Nous devons développer le sorgho. Il demande moins d'eau que le maïs.

Sorgho Fourrager hybride

 

 

ALGERIE: L'INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION FOURRAGERE PASSE PAR LE SEMIS DIRECT.

D. BELAID 15.06.2014

 

Lorsqu'on parle semis direct, il est souvent question de céréales. Or, différentes expérimentations montrent que les semoirs directs sont des outils incomparables pour leur rapidité d'implantation de fourrages sur sol nu ou en culture associée.

 

AVEC LE SEMIS DIRECT, 3  RECOLTES PAR AN.

Une des applications les plus spectaculaires du semis direct est de pouvoir implanter rapidement une culture. Ainsi, selon Lucien SEGUY1 « si des pluies supérieures à 30-40 mm surviennent dès fin aoûtseptembre, il faut être prêt à semer, en semis direct, des espèces telles que : la vesce velue, le ray grass, le radis fourrager, en culture pure ou en mélange ». Selon cet auteur, le mélange est « toujours plus efficace pour garantir un couvert en pluviométrie aléatoire ».

Début novembre, est implantée en semis direct de l'avoine. Elle sera récoltée en tant que « céréale immature » par ensilage. Ce qui permet de libérer assez tôt la parcelle pour un semis de sorgho.

(...)

 

ALGERIE: REMPLACER LE FOIN DE VESCE-AVOINE PAR DE L'ENSILAGE.

D. BELAID 15.06.2014

 

Alors que l'élevage bovin laitier connait un développement jamais égalé, la production de fourrages reste encore à la traîne. C'est le cas du foin de vesce-avoine très utilisé mais pourtant de mauvaise qualité. Ces foins représentent les deux tiers des surfaces en fourrages. Leur amélioration est donc capitale. Comment proposer aux producteurs de fourrages des améliorations adaptées au contexte de leurs exploitations? (...)

 

 

Presse avec enrubanneuse

www.youtube.com/watch?v=YUaGh-woTvA

 

 

Ch 10. LES CULTURES FOURRAGERES.

D.BELAID 1986[1]

Les cultures fourragères prennent de plus en plus d’importance ces dernières années. Cela est dû à la résorption progressive de la jachère. Par ailleurs, cette tendance est encouragée par la forte rentabilité des productions animales.

Ces cultures sont passées de 187 000 ha en 1972 à 350 000 ha en 1979. Elles représentent cependant moins de 10% des cultures au niveau national. Les besoins en protéines animales et donc en fourrages font que les cultures fourragères sont nettement insuffisantes pour assurer un bon approvisionnement du cheptel. (...)

 

 

 

[1] BELAID D., 1986. Aspects de la céréaliculture algérienne. Office des Publications Universitaires. Alger. 207p.

 

PILOTAGE IRRIGATION BLE* * *

Document de grande valeur sur le site d'Arvalis.fr: dernier Bulletin Cultivances du 10 juin

On y voit les mesures d'humidité de sondes tensiométriques à différentes profondeurs et les conseils d'irrigation.

 

ALGERIE, ET SI ON PENSAIT VIANDE VEGETALE?

 

D. BELAID 2.06.2014

Le mot d'ordre de ce site est "une idée nouvelle par jour". Voici celle de ce jour. Il s'agit d'une pépite. Jugez-en!

Les végétariens utilisent beaucoup le touffu ou le seitan comme substitut végétal à la viande. En Algérie, nous n'avons pas de soja, mais nous avons du blé (et du pétrole jusqu'à 2030, voir les récentes déclarations de Mr Sellal). Or, avec du blé, il est possible de fabriquer du "seitan". Nous vous proposons une vidéo sur le procédé de fabrication du "seitan" ou viande de blé. En fait, il s'agit de récupérer le gluten du blé en le débarassant de son amidon par lavage.

Cette viande végétale pourrait être utilisée pour les plats cuisinés, les boureks, les conserves genre sauce tomate bolognaise, ... Il y a là tout un secteur agro-alimentaire à développer en Algérie. Nous y reviendrons.

ps: Industriels, proposez ce sujet de recherche à une étudiante et technologie alimentaire puis recrutez là.

Le procédé sous la forme d'une vidéo.

 

www.youtube.com/watch?v=s9vHa66Bm5E

 

 

 

ENGINS AGRICOLES IMPORTES, GARE A L'OVERDOSE.

D.BELAID 12.06.2014

 

La presse nous apprend que « sous la houlette des services de la DSA, de la chambre d'agriculture, de la CRMA, des CCLS et des cadres de la ferme pilote Richi, la société Green Naciral, spécialisée dans la vente de matériel agricole, a organisé, mardi, une journée technique d'information et de démonstration à Belkheir1 »

 

La démonstration a porté sur la mécanisation du ramassage des balles de paille et le ramassage mécanique des pierres. Des techniciens turcs ont manié les engins présentés.

 

On ne peut qu'applaudir à une telle initiative qui a concerné les responsables agricoles et les agriculteurs de plusieurs wilayas. Enfin, le progrès technique diffuse au plus profond des campagnes.

 

Cependant, en consultant le site de la société, on s'aperçoit que ladite société ne commercialise que des produits importés. Cela est même la « marque de fabrique » de cette firme qui l'annonce fièrement sur son site: « GREEN Naciral est une Sarl spécialisée dans l’importation des produits agricoles ». Mieux, la société se targue d'importer du matériel « défiants toutes concurrences ». C'est à dire, défiant notamment le matériel agricole produit localement. Comme si cela ne suffisait pas, cela est proclamé pour «toutes filières confondues ». (...)

 

 

 

CEREALES: SECHERESSE A CHLEF QUE FAIRE?

D. BELAID 12.06.2014

Selon la presse, sur le million de quintaux de céréales prévu à Chef, seulement le tiers devraient être produit à cause de la sécheresse.

Fatalité? Certes, il faut un minimum de pluie. Mais souvent nous ne valorisons pas assez l'humidité du sol. Les causes? D'abord, la pratique du labour qui assèche le sol. Seul le semis direct ou les outils à dents arrivent à économiser l'eau stockée dans le sol. Ensuite, le fait de ne pas épandre d'amemendements organiques. Pour s'en convaincre, il suffit de voir que l'apport de boues résiduaires permet de doubler le rendement d'un blé (voir le mémoire magister en ligne de ATI Sabrina de Batna sur les boues résiduaires). Enfin, il y a l'irrigation d'appoint.

Il y a donc une multitude de solutions. Aux agriculteurs et cadres de terrain à mettre en application celles qui leur conviennent.

Le chemin sera long...

 

INFO INVESTISSEURS.

SIROP DE MENTHE, DU NOUVEAU.

 

Une idée d'investissement en Algérie pour de jeunes investisseurs désirant occuper une niche laissée vacante dans le juteux marché des boissons.

 

Article de LSA:

"Solinest se jette à l’eau ! Le distributeur de confiseries de poche s’apprête à lancer une nouvelle marque, Ouiz, soit un flacon de 50 ml qui, sur simple pression, aromatise un verre d’eau. Un format nomade à glisser dans un sac à main, à ranger dans un tiroir de bureau ou encore à emmener en voyage. Et une recette innovante imaginée dans le laboratoire du fabricant de sirop Routin, partenaire pour ce lancement de Solinest : des arômes naturels, un mélange sucre/édulcorants et une pointe de jus de fruits, sauf pour le parfum menthe glaciale. Le tout pour sept calories par verre (contre environ 70 calories pour un soda ). Pour le moment, Routin a mis au point quatre parfums : citron/citron vert, pamplemousse rose, menthe et pomme verte, « soit les références les plus populaires des eaux aromatisées », précise Olivier Lecoeur, PDG de Routin".

 

Autre article du Figaro 11/06/2014

Solinest souhaite populariser dans l'Hexagone les «aromatiseurs d'eau».

L'entreprise familiale, spécialisée dans les en-cas, lance en juillet de petites bouteilles de sirop.

C'est une petite fiole de 50 ml censée révolutionner les boissons sans alcool. Avec Ouiz, qui sera lancé en grande distribution en juillet, son distributeur Solinest souhaite populariser dans l'Hexagone les «aromatiseurs d'eau», une catégorie en pleine expansion aux États-Unis. Il s'agit en fait d'un sirop, mais qui contient cinq fois moins de sucre (7 calories pour un verre de 20 cl) et qui est dix fois plus concentré.

 

Le créneau de cette nouvelle boisson: faciliter l'hydratation des Français en se positionnant comme une alternative aux jus et sodas. Car, si l'eau est la priorité nutritionnelle de deux tiers d'entre eux, ils ont tendance à la trouver fade. Ouiz, qui cible en particulier les jeunes femmes, s'écoule, après simple pression du flacon, dans un verre ou une bouteille d'eau. «C'est un nouvel usage que nous introduisons en France, explique Bertrand Jacoberger, PDG de Solinest, qui espère vendre 10 millions de flacons cette année et atteindre 30 millions de chiffre d'affaires en 2015. Ouiz, qui se glisse dans la poche, parie sur le désir de santé, de bien-être et de nomadisme des consommateurs. Il présente aussi l'avantage d'être économique (2,95 euros pour 4 litres de boisson).»

 

Des sociétés proposent également des gazéificateurs d'eau pour préparer chez soi eau gazeuse et sodas. Nous reviendrons sur ces sujets.

 

 

L’OAIC GONFLE-T-IL SES STATISTIQUES ?    

D.BELAID 10.06.2014

 

Dans un article du mardi 10 juin Abed Charef  de Maghreb Emergent s’interroge dans l’article «Les chiffres approximatifs de l’OAIC brouillent la lisibilité de l’agriculture algérienne » sur l’authenticité des statistiques de l’OAIC. La question porte notamment sur la réalité des 600 000 hectares de céréales irrigués par des arrosages d’appoint.

Nous souhaiterions apporter un commentaire à ce débat. Il nous semble tout d’abord qu’il s’agit de distinguer entre les objectifs et les réalisations. Mais surtout, il s’agit de distinguer les surfaces équipées et potentiellement irrigables de celles qui le sont effectivement. En effet, un céréalier peut acheter un enrouleur mais ne pas l’utiliser immédiatement. Les causes peuvent être diverses : forage non fonctionnel, prise en main du matériel difficile la première année, …

(...)

 

 

QUALITE BLE FRANCAIS RECOLTE 2014

D.BELAID 10.06.2014

 

Actuellement, le Nord et le Centre de la France sont soumis à des orages réguliers. Cette situation risque de réduire la qualité des blés français. L'humidité au niveau de l'épi favorise la fusariose et le développement de toxines (DON) s'il n'y a pas de traitement fongicides. Par ailleurs des pluies sur des grains à récolter peut provoquer des germinations sur pied et réduire la qualité boulangère. La germination est mesurée par l'indice de chute d'Hagberg. Enfin, cette humidité favorise l'accumulation de l'amidon dans le grain et  réduit le taux de protéines. Nous suivons ces questions et ne manquerons pas de donner des informations dès les premières analyses réalisées à l'entrée des silos.

 

BILLET.  ALGERIE, «B’HIRA LAL BAGRATT[1]»

 

D. BELAID 8.06.2014

Récemment, au cours d’une discussion entre deux ingénieurs agronomes est venu ce questionnement. A priori saugrenu, il a déclenché l’hilarité générale: « El gamh it’hamar ? » (peut-on biner du blé[2]?). Nous aimerions poser une question du même genre. Ne faudrait-il pas des jardins potagers pour nos vaches ? Question étonnante direz-vous. Mais quand on a passé une partie du week-end à lire l’état des lieux[3] de l’élevage bovin laitier en Algérie tel qu’il est décrit par nos agronomes ou Marocains concernant le Maroc, on ne peut qu’être convaincu de la nécessité d’une diversification fourragère dans nos exploitations laitières. (...)

 

ALGERIE : L’ENRUBANNAGE, UNE TECHNIQUE D’AVENIR EN ELEVAGE LAITIER.

D.BELAID 9.06.2014

Traditionnellement la récolte des fourrages se fait par fauchage, fanage, andainage puis pressage. On obtient ainsi des bottes de foin. C’est le cas du foin de vesce-avoine. Depuis peu sont apparues en Algérie des enrubanneuses[1]. L’enrubannage est une méthode qui pourrait révolutionner la récolte des fourrages tant du point de vue de la réalisation des chantiers que de la qualité des produits récoltés. En l’absence de références techniques locales, nous nous pencherons sur des expériences étrangères dont celle de l’Institut de l’Elevage en France. L’engouement y est fort et les chercheurs n’hésitent pas à affirmer que « l’enrubannage permet d’obtenir une bonne conservation de la luzerne par la voie de l’ensilage ».

 

PRINCIPE DE L’ENRUBANNAGE

Il existe deux méthodes qui se distinguent par la taille des brins de fourrages récoltés. Le fourrage est haché à l’aide d’une ensileuse, chargé dans une remorque et acheminé vers un chantier d’enrubannage. La technique peut être assimilée à un ensilage traditionnel avec coupe fine.

L’autre façon de procéder consiste à faucher le foin, le pré-faner puis à le presser sous forme de balles rondes qui sont ensuite enrubannées.

Dans le premier cas, la fermentation lactique démarre immédiatement tandis que dans le deuxième, celle-ci est retardée. En effet, en absence de hachage, « les bactéries lactiques n’ont pas immédiatement accès aux sucres solubles ». Résultat, l’acidification est lente (LE GALL et al., 1993). Dans les balles rondes enrubannées, l’acidification est lente et faible. La stabilité du produit ne peut être obtenue que par un pré-fanage assez poussé. Celui-ci diminue l’activité bactérienne, notamment butyrique, compense la faible baisse du pH et réduit l’activité enzymatique responsable de la protéolyse (GORROT, 1993).

 

AVANTAGE DE L’ENRUBANNAGE

Dans le cas de la luzerne, l’intérêt de l’enrubannage est multiple.

-il y a une réelle souplesse des chantiers. Les opérations d’enrubannage peuvent être arrêtées à n’importe quel moment. Ce qui n’est pas le cas d’un chantier d’ensilage lors du remplissage d’une fosse.

-il y a une amélioration de la valeur alimentaire et notamment du taux de matières azotées  (+ 15%) du produit du fait de la réduction de la perte des feuilles aux cours du processus de récolte. Cette amélioration est réalisée s’il est obtenu 40-50% de MS.

-son intérêt est notable pour la seconde et troisième coupe

-le coût de récolte est à peine supérieur à celle du foin,

-le rendement est augmenté du fait des repousses plus abondantes consécutives à une date de coupe plus précoce.

-il permet une économie de concentrés,

-il est mieux ingéré qu’un foin de luzerne et il laisse peu de refus.

 

EN CONCLUSION.

En Algérie, nous manquons de références techniques pour des chantiers de récolte réalisés dans les conditions locales. Les quelques éléments présentés ici et tirés d’observations françaises montre que l’enrubannage constitue une technique de récolte complémentaire au foin. Son grand avantage est que « cette technique lève ainsi l’un des principaux handicaps qui avaient toujours pénalisés le développement des légumineuses dans les exploitations d’élevage intensifiés ».

 

Références bibliographiques :

GALL A., CORROT G., CAMPAGNAUD M., GARRIGUE G. 1993 L’enrubannage, une technique pour optimiser la récolte de la luzerne. Fourrages. 134, 234-250.

GORROT. G., Entre foin et ensilage, l’enrubannage. Brochure Institut de l’Elevage, Cemagref, INRA. 42 p.

 

 

[1] On peut voir des chantiers d’enrubannage de la société Agroplus sur you tube. Il est à noter que cette initiative est privée et n’a pas été impulsée par la recherche agronomique locale.

 

SYSTEMES FOURRAGERS EN ALGERIE, PRODUIRE MALGRE LE DEFICIT HYDRIQUE

D.BELAID 7.6.2014

Le contexte local est marqué par une forte demande en produits animaux, notamment laitiers. La production fourragère locale est nettement insuffisante. Le déficit est estimé à 4 milliards d’unités fourragères. Depuis quelques années, on note une réelle intensification des productions fourragères. Nous nous proposons d’analyser les systèmes fourragers et les perspectives d’amélioration.

(...)

 

 

FETE DU LAIT A IMALOUSSEN.

D. BELAID 7.6.2014

Le 31 mai, s'est ouverte la 2e édition de la Fête du lait à Imaloussen, village agricole de Timizart (30 km au nord de Tizi Ouzou). On ne peut que féliciter les citoyens a l'initiative de cette fête. Les responsables associatifs agricoles et ruraux montrent ainsi une forte conscience citoyenne.

Le président du comité du village, Ouamar Iamrache, a ainsi déclaré que cette manifestation agricole est "l’occasion d’offrir aux producteurs et aux transformateurs de lait, un espace de rencontre, de partage d’expérience et de valorisation de projets".

Cela devrait inciter les responsables de la DSA et de l'APW à transférer au moins 2 postes budgétaires au niveau de cette association d'éleveurs. Ainsi, ils pourraient recruter un technicien vétérinaire et un technicien élevage afin d'améliorer la production. A notre avis, comme à l'étranger, il faut déléguer aux associations professionnelles sérieuses des cadres. Ainsi, au lieu de rester dans des bureaux, ces cadres travailleront sous la direction des éleveurs avec "obligation de résultats"...

La dynamique association des éleveurs de Timizart ne doit pas se tromper de combat. Il ne faut pas seulement demander le relèvement des prix du lait, mais surtout demander l'affectation de postes bugétaire et de réduire le "centralisme administratif" (voir Omar Bessaoud). Le président de l’APW, Hocine Haroune, qui a affirmé à l'occasion: «L’APW fera de son mieux pour aider les éleveurs et transmettre leurs doléances aux ministère de l’agriculture» serait bien inspirée de donner au moins 2 jours par semaine une secrétaire à cette association afin de l'aider dans son organisation administrative. Il en a les pouvoirs pour décider de cela.

L'agriculture se développera grâce à des cadres au plus près des éleveurs et non pas en les cantonant dans des bureaux de wilaya ou de daïra.

 

2ème édition fête du lait

www.youtube.com/watch?v=93StqVgdgVY

 

 

SOLAR PIVOT IRRIGATION SYSTEME

Irrifrance développe une gamme de pivot solaire avec la firme Phaesun.  Contact: www.irrifrance. com 24.05.2014

"Irrifance, a leading company specialized in irrigation, has developed a new generation of rotating pivot irrigation systems in partnership with Phaesun. The system is fully stand-alone thanks to a Phaesun solar PV generator. Two pilot sites were installed successfully in south of France more than one year ago. Commercial versions are now being deployed widely.

 Rotating pivot irrigation systems are mainly applied for the cultivation of agricultural areas. The solar pivot, covering up to 40 hectares with a few kWp of PV array, extends the potential to dry areas and without connection to the grid. The first proposed range is dedicated to France and a larger one, covering south of Europe and Mediterranean countries, will be available soon.

 

 

ALGERIE, PREPARER L’APRES-MOISSON

C’est en juillet-août que se gagne la prochaine campagne !

D.BELAID 1.06.2014

 

La moisson de céréales a déjà commencé. Pour les zones les plus tardives, les dernières interventions concernent l’irrigation d’appoint. Mais, pour les techniciens, déjà la prochaine campagne céréalière est à préparer. Comment ? Par la pratique de l’enregistrement des performances ou « l’enquête culture » trop peu utilisée en Algérie. (...)

 

 

APPEL A CONTRIBUTIONS

D.BELAID 30.05.2014

Nous lançons un appel pour des contributions écrites sur ce site concernant des sujets agricoles. merci de contacter le webmaster par l'intermédiaire de la rubrique "commentaire" en bas de ces pages.

Cet appel concerne également

les investisseurs commercialisant des solutions techniques qu'ils désirent mieux faire connaître.

 

ALGERIE, LES PROFONDES MUTATIONS DU DESHERBAGE EN GRANDES CULTURES.

 

D.BELAID 31.05.2014

Le désherbage des céréales et des légumes secs est devenu une pratique courante dans bon nombre d’exploitations agricoles[1]. Cette pratique permet des augmentations significatives de rendement. Sur orge, on peut passer de 26 quintaux/hectares à 35 qx/ha avec la simple application d’un herbicide.  Nous nous proposons d’expliquer cette progression et les moyens de faire mieux. (...)

 

 

Photo Bayer-Crops Algérie

 

 

COOPSSEL, UN EXEMPLE DE COOPERATIVE PERFORMANTE.

D. BELAID 29.05.2014

La Coopssel est une structure qui a survécu au "réajustement structurel" des années 90. Cette coopérative s'est maintenue grâce à l'apport financier de ses membres. Cela a permis de maintenir une activité "alimentation de bétail" puis de lancer une laiterie. La collecte est passé de 800 litres en 2002 à 19 millions de litres en 2012. La coopérative a lancé un programme d'appui technique auprès des éleveurs adhérants. Cela montre qu'il n'y a pas que le seul modèle du tout privé qui peut fonctionner. Une vraie coopérative, avec une impulsion venant de la base est seule à même de réussir. Cette réussite permet de reverser les bénéfices aux adhérents au lieu de bénéficier aux seuls membres de la famille du PDG...

La COOPSEL de Sétif, une coopérative agricole pas comme ...

 

Une vidéo sur la coopérative.

 

www.youtube.com/watch?v=Pvh2nlLya4I

 

 

Voyez vers la fin les perspectives de développement exposées par le directeur et remarquez la profondeur de son point de vue: il propose de créer une unikon des coopératives de services. Il note que ces coopératives doivent devenir les interlocuteurs des pouvoirs publics.

 

DREAM TEAM CEREALES, DU NOUVEAU.

Ou comment apprendre à jouer collectif.

D .BELAID 22.05.2014

Texte paru in "Paysans d'Algérie".

 

Au risque de désespérer certains, quelques échos de notre dream team céréales. Pourquoi dire « désespérer » ?  Car, si « globalement » il y a de relatifs progrès, combien de dysfonctionnements sont visibles sur le terrain. Notre propos n’est pas d’essayer de les cacher. Mais nous n’oublions pas les efforts quotidiens de cadres pour qui le « patriotisme économique » n’est pas un vain mot. Ces cadres se battent pour trouver des solutions spécifiques dans un environnement administratif parfois lourd. A ce titre ils méritent toute notre considération. Rendons hommage à leurs efforts, à leur persévérance. Malgré l’adversité, ils ne renoncent pas. A ce titre, ils sont notre « Dream Team ». (...)

 

 

 

SUGGESTIONS AUX DECIDEURS AGRICOLES

D.BELAID 18.05.2014

Suggestions aux décideurs agricoles. Vous n'êtes pas sans savoir le rôle de la vulgarisation agricole. Nous nous étonnons de la quasi existence de sites internet au niveau des Chambres d'Agriculture en Algérie. En France, chaque Chambre d'Agriculture a son site. Ce serait un moyen pour faire passer de l'information technique mais également administrative. Les associations professionnelles agricoles de wilaya pourraient également mieux remplir leur rôle. Il serait également possible de poster des vidéos agronomiques. A l'ère de la 4G, c'est un outil à ne pas négliger.

 

 

OAIC, VERS 600 000 ha IRRIGUES

D. BELAID 15.05.2014

 

Selon Radionet du 11 mai. "L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OIAC) a réalisé, jusqu'en avril dernier, 600.000 hectares de périmètres irrigués, pour atteindre un objectif d'un million d'hectares à long terme, a indiqué à l'APS le directeur de l'OAIC, M. Belabdi Mohamed".

 Il s'agit là sans aucun doute d'un grand succès reposant sur de seules compétences algériennes. Mais est-il possible de faire mieux? (...)

 

 

 

RABAH ALLAM de ACI, PDG DE L’EXPORT-EXPORT

D. BELAID 10.05.2014

La photo ci dessus le montre en compagnie de l'ambassadrice de Suède.

Certains investisseurs privés algériens se sont taillés la « part du lion » dans le marché local. Non pas en produisant mais en se spécialisant dans ce que la rue nomme à Alger « l’import-import ». Ainsi, ils importent du sucre roux, des oléagineux, du concentré de jus, de la poudre de lait… etc qu’ils transforment et revendent en réalisant de juteuses marges. D’autres entreprises privées ont choisit une autre démarche : produire localement, à l’image de ce producteur de tomate concentrée ou mixer importations et production locale. C’est le cas de l’entreprise ACI. Celle-ci approvisionne le marché local en agrofournitures importées mais développe également une production agricole nationale et arrive à exporter 20 T d'oranges vers la Suède. Alors que certains sont dans l’import-import, ACI pourrait être rangé dans "l’export-export". Car au lieu de se contenter de vendre de les produits phytosanitaires étrangers importés, ACI se lance dans des actions de vulgarisation tout azimut auprès des fellahs. Nous ne manquerons pas de revenir sur ce sujet et sur cet investisseur atypique.

 

PMAT: TRES BIEN, MAIS PEUT MIEUX FAIRE...

D. BELAID 14.05.2014

 

La construction de matériel par le secteur public constitue un sérieux atout pour l'agriculture.

Chacun a pu voir dans les champs les nouvelles moissonneuses-batteuses de marque Sampo produites par CMA avec un taux d'intégration qui devrait être porté à 62% dès 2014. Ces machines permettent de renouveler un parc vieillissant et de développer le chargement en vrac des remorques de céréales en remplacement de la technique en sac. Il y a cependant d'autres réalisations moins mises en avant par la presse nationale mais d'une aussi grande importance. (...)

 

 

AURES ET KABYLIE, UN LUBERON QUI S'IGNORE.

 D. BELAID 28.04.2014

Depuis les années 80, le Lubéron français est très tendance. C'est à qui aura sa résidence secondaire dans cette région située près d'Aix en Provence. Albert Camus ne s'y était pas trompé après son départ d'Algérie. C'est dans cette région qu'il avait investi la somme gagnée avec son prix Nobel de littérature. C'est dire combien cette région rappelle l'Algérie. Bien de petits villages des Aurès ou de Kabylie pourraient devenir de nouveaux Lubéron et … créer de l'emploi. (...)

 

Un site extraordinaire:

Balcons de Ghoufi

 

 

 

Village de Tizit

Très beau village perché sur une crête. Une association locale pourrait aider à le mettre en valeur et à y amener les touristes comme à

 

SAINT-PAUL-DE-VENCE

 
Quand la mer se profile à l'horizon, cela donne une vue superbe comme pour le

Village d'Eze

 

 

IRRIGATION ET STOCKAGE EAU

Alors qu'il y a des risque de maladies sur blé à l'Est. A Mostaganem, début de sécheresse. Dans cette vidéo un agriculteur français parle de faire des bassins baché pour stocker l'eau en hiver et arroser en été sans

trop puiser dans les rivières. Intéressant. Il y a aussi la technique de faire une retenue collinaire et de créer de petits ouvrages permettant le freiner le ruissellement et alimenter les nappes.

 
www.youtube.com/watch?v=MJoK13Y2cCA

 

 

Stockage eau en réserve bachée

Le président d'une petite coopérative d'agriculteurs français parle de la technique de la réserve d'eau bachée. Le Groupe Kherbouche fabrique ce type de géomembranes www.groupekherbouche.com/agroindustrie/geomembrane/

 
www.youtube.com/watch?v=F1AUhitGf3A

 

Sur cette autre vidéo un agriculteur français parle de l'intérêt du goutte à goutte sur maïs. "Au lieu d'irriguer 10 hectares, je peux en irriguer 20 maintenant" explique-t-il. Cette méthode est déjà utilisée au Maroc. le Groupe Kherbouche (Tlemcen) propose du matériel pour ce type d'irrigation.

Intérêt du goutte à goute sur maïs

 
www.youtube.com/watch?v=lOqUQUTos4w

 

PILOTAGE IRRIGATION * * * *

D. BELAID 7.05.2014

Superbe document sur le pilotage avec des sondes tensiométriques des irrigations sur blé dur en France. Cliquez sur les points figurants sur "Cartes des mesures". Y sont notées les tensions et l'effet des pluies et des irrigations. La méthode est séduisante...

 

 
Accueil > Profession Agricole > Conduite des irrigations > Suivi de la campagne d'irrigation > Cartes des mesures

 

 On peut lire sur le graphique du "Suivi tensiométrique sur BLE DUR: Ginasservis (83) 2014":

Sur cette parcelle, l'irrigation était en cours lors des relevés; les tensions de surface et celles à 45 cm de profondeur montaient sérieusement. Plus en profondeur à 60 cm la courbe commençait aussi à s'infléchir vers le haut. La culture va amorcer l'épiaison dans de bonnes conditions.

Ces documents sont de grande valeur pour comprendre la méthode. Nous vous conseillons d'aller sur le site d'Arvalis, rubrique "En Régions" (carte en bas à droite), cliquer sur "PACA" puis aller sur:
Retrouvez le dernier bulletin d’avertissement à l’irrigation du blé dur, Cultivances.

 

FILIERE CEREALES, LA DREAM TEAM ALGERIENNE

D. BELAID 8.05.2014

 

Il peut être étonnant de parler de « dream team » hors du secteur sportif. Portant, ce qui se passe actuellement au niveau de la filière céréales est positif. Jamais du point de vue d’augmentation de la production nous n’avons jamais connu de telles évolutions positives. Il faut le dire au moment où certains éditorialistes se complaisent dans le « Algeria bashing ». A qui en revient le mérite ? Nous nous proposons de mieux faire connaître les membres de cette « équipe Algérie » qui gagne : cadres dirigeants d’institutions, d’entreprises publiques ou privées ou enfin simples citoyens. (...)

 

 

 

Bovins: fabriquer des seaux à lécher

 
28/04/2014 Web-Agri
Des minéraux, du sel, du calcium, de l’oxyde de magnésie et un peu d’eau… Les nutritionnistes indépendants du cabinet Bdm donnent la recette pour réaliser soi-même des seaux à lécher spécifiques à la mise à l’herbe à un prix défiant toute concurrence.

 www.web-agri.fr/.../fabriquer-des-seaux-a-lecher-1172-100071.html‎

 

DJAZAGRO, QUEL % MADE IN DZ?

N'est pas capitaine d'industrie qui veut.

D. BELAID 28.04.2014

 

Dressant un pré bilan du dernier salon Djazagro, El Watan de ce jour cite de grands groupes algériens "Cevital, Rouiba, Benamor, Soummam, Ifri, Hodna, Tchilait, Sim et bien d’autres noms, à l’image de N’gaoues. Héritée du secteur public, précisément du groupe Enajuc en 2007 par Simagrof, avant d’être rachetée par le groupe Mazouz à l’ère des privatisations, cette entreprise a fini par franchir de grands pas".

 

On peut se demander quel est leur % d'intégration en produits nationaux? Cevital: 0%, Rouiba 0% à 5%, Benamor Tomate 100%, Soumamm 40%, Hodna 0 à 10%. Un bilan exhaustif reste à établir. Nos économistes pourraient s'en charger en dépouillant les documents comptables de ces entreprises et des douanes. Reste une question fondamentale: comment arriver à plus d'intégration en matière première (MP) nationale? Et question corollaire comment les pouvoirs publics peuvent-ils pousser ces acteurs à intégrer plus de MP locale? (...)

 

OLIVIER DE MONTAGNE, UNE CULTURE ENFIN RENTABLE?

 D. BELAID 30.04.2014 Acrualisé le 1.05.2014

Les prix du litre d'olives flambent actuellement en Algérie. La culture de l'olivier deviendrait-elle enfin très rentable? Et si reprendre l'oliveraie familiale devenait tendance? En Tunisie, à 47 ans Slim Fendri exporte 100 tonnes d'huile par an. En Algérie, les huileries de Ouzellaguène (groupe Ifri) se lancent dans l'huile d'olives haut de gamme et l'exportation. A Tl'Ouest le Groupe Kherbouche lance la production d'huile d'olives avec un packaging de haute tenue. Un aperçu des possibilités de vivre de l'olivier au village loin du tracas de la ville.  (...)

 

Cuves inox stockage huile olives

 

www.youtube.com/watch?v=ITJzPd-Q5bA

 

BAISSE DE LA QUALITE DES BLES FRANÇAIS. FAUT-IL CONTINUER A EN IMPORTER ?

D. BELAID 15.04.2014

Les agriculteurs français sont les premiers à reconnaître que la qualité du blé produit en France est en baisse. Aussi, en Algérie, doit-on continuer d’acheter du blé français et d'essayer à tout prix de proposer de la baguette parisienne aux consommateurs?

 

UNE QUALITE OU DES QUALITES ?

Il s’agit tout d’abord de s’entendre sur ce qu’on entend par qualité.

Si on considère le taux de protéines du blé tendre, celui-ci est effectivement en baisse constante depuis 4-5 ans (seulement 11,2% en 2013). En 2003, soit une seule fois en 18 ans la teneur moyenne en protéines a atteint 12,5%. Les causes sont multiples :

-         - Utilisation de variétés à haut rendement produisant plus d’amidon que de protéines. Sur 20 ans, le progrès génétique  a permis une hausse annuelle moyenne des rendements de 0,6 à 0,9 qx/ha. Sauf, que côté protéines, la hausse n'a pas suivi. Avec les baisses de subventions agricoles liées à la PAC, on peut s’attendre à ce que les agriculteurs privilégient encore plus le rendement aux dépends de la qualité en protéines.

-         - Mesures environnementales entraînant une moindre utilisation de l’azote. Notons à ce propos que les engrais azotés ne sont pas en eux-mêmes la cause du problème, c’est plutôt leur utilisation en absence d’analyse de sol qui est problématique pour ce type d’engrais très soluble.

 

 

Suite "Céréales en Algérie".

 

Traction animale : notes de voyage d'un paysan du Tarn dans le Massif des Bibans (Algérie)

Par Rémi Serres

A la demande de BEDE, je me suis rendu en Algérie du 09 au 19 décembre 2008 en qualité de membre de l'association PROMMATA (promotion du matériel moderne à traction animale) pour accompagner Nordine (chargé de mission BEDE) et Jo ballade (formateur de Prommata) et les assister dans un programme de démonstration et de formation sur un ensemble d'outils que nous avions embarqués avec nous. Cette action inscrite dans le programme de développement concerté du village de Tazla était attendue des villageois. BEDE avait prévu de déborder du cadre villageois et faire connaitre ce matériel alentour, car dans ces massif montagneux la traction animale reste l'unique moyens de mécanisation des travaux aux champs.

crefrance.ning.com/profiles/blogs/un-ch-ssis-baptis-kassine
Notes de voyages en Algérie, Rémi Serres

 

Traction animale, la Kassine

 

Ches les petits agriculteurs de montagne, l'âne ou le mulet peut s'avérer utile en traction animale. A condition d'avoir un porte outil moderne. Celui-ci peut être fabriqué par les soudeurs du village.

 
www.youtube.com/watch?v=lDVpEhyF19M

 

 ENSA EL HARRACH UN VENT NOUVEAU?

 

 

 

Un vent nouveau souffe-t-il à l'ex INA d'El Harrach? Après un séminaire sur les relations entreprises et formation, l'ENSA a reçu une délégation de la fromagerie BEL.

 

"Dans le cadre de sa dynamique d’ouverture sur le monde socio-économique, l’ENSA d’Alger a reçu la délégation de l’entreprise Bel Algérie SPA Fromagerie, notamment :

 Mme Messaouda BELKAHLA, Directrice des ressources humaines de l’entreprise ;
 Mr Abderrahmane LOUAIFI, Ingénieur développement applicatif, ancien diplômé de l’ENSA.

Une réunion de travail tenue avec la direction de l’école a permis de cibler les actions de partenariat et de collaboration.

Une conférence débat animée par la délégation Bel Algérie , au profit des étudiants de l’ ENSA, a permis la présentation de l’entreprise et les possibilités d’accueillir des stagiaires de l’ENSA et de recrutement."

 

MELANGE FARINE-SEMOULE, L'ERIAD SETIF INNOVE

D. BELAID 23.04.2014

 

L'APS a annoncé début avril qu'une « nouvelle farine mixée composée de semoule et de farine, a été proposée aux boulangers lors d'une séance de dégustation ».

 

Il s'agit là d'une innovation intéressante. Elle est d'autant plus remarquable que les établissements publics nous avaient rarement habituées à des prises d'initiatives. En Algérie, l'agriculture produit plus de blé dur que de blé tendre. La production locale de blé dur ne couvre pas la totalité des besoins et des importations régulières sont nécessaires. Une fois moulu, le blé dur donne de la semoule tandis que le blé tendre donne de la farine. En réalisant ce mélange, le but est de réduire les importations de farine. De l'autre côté de la Méditerranée, la filière compte énormément sur les exportations vers le marché algérien. Et la dépêche de l'APS annonçant cette initiative a immédiatement été reprise par les médias français spécialisés en agro-alimentaire.

 

Le mélange de semoule et de farine est couramment employé dans la fabrication de pain maison « khobz ed-dar » et cela pour la plus grande satisfaction des connaisseurs de ce type de produit.

De point de vue technologique d'autres mélanges sont possibles. C'est le cas de l'incorporation d'orge à la farine de blé. L'orge apporte des fibres et a été reconnu comme ayant des vertus anti cholestérol par la FDA.

 

LA BAGUETTE DE PAIN FRANCAISE, UNE MALEDICTION?

On peut se demander si la baguette de type français est le seul moyen de consommer des céréales sous forme de pain? En effet, traditionnellement c'est de la galette qui était fabriquée. Par ailleurs, par exemple en Syrie, la baguette de pain française n'existe pratiquement pas. Les boulangeries élaborent des pains sous forme de galettes.

On peut se demander si cette forme de produit n'est pas plus adaptée à l'incorporation de semoule, de farine d'orge, ou de farine complète. Qu'en est-il en matière de conservation? Le pain sous forme de baguette est caractérisé par son rapide dessèchement. De nouveaux produits basés sur des céréales produites localement sont à créer. Le son est entièrement destiné à l'alimentation animale.

Le choix de consommer des céréales sous forme de baguette n'est pas neutre. En effet, elle implique l'importation de farine avec des caractéristiques précises dont la farine française. A tel point que la revue agricole Réussir Grandes Cultures a rapporté que des membres de la filière française se sont récemment frottés publiquement les mains de cet état de fait. La baguette de pain française a opéré la même habitude de consommation de farine qu'au Nigéria où la consommation de pain de mie anglais s'est développé parmi la population locale.

 

FORTES DISPONIBILITES EN BLE DUR

Depuis quelques années, le secteur céréalier algérien produit des quantités de blé dur en régulière augmentation. La cause revient à la politique mise en oeuvre par les pouvoirs publics: augmentation des prix à la production (4500 DA/quintal), subventions sur les intrants et le matériel, aide à l'irrigation d'appoint. L'engouement est réel. Des céréaliers ont même revu à la baisse leur surface en blé tendre pour consacrer plus de terres au blé dur. Est ce dire qu'une autosuffisance est possible? Localement, les progressions en matière de rendement sont énormes par rapport à ce qui se fait encore actuellement. Mais, afin de réduire les importations, c'est également un mode de consommation alimentaire qui doit prévaloire. Ainsi, il faudrait plus de fruits et de légumes dans les rations alimentaires. Mais cela suppose une plus grande mécanisation des cultures maraichères. Il faut également compter avec les surfaces réservées à l'orge. Cette céréale est destinées à l'alimentation animale. Or, avec l'augmentation du niveau de vie, les besoins en protéines animales sont décuplés.

Il faut le redire, cette initiative de l'Eriad est intéressante. Elle permet de poser la question de l'adéquation, au moins partielle, de la consommation d'aliments vis à vis de la production agricole locale.

 

 

Nestlé Algérie: moins 20% de sucre dans les céréales pour petit déjeuner.

D. BELAID 25.04.2014

 

L'an passé à pareille époque  le quotidien Maghreb DZ (20.04.2013) indiquait que selon le Dr. Linda Belabed, nutritionniste Nestlé Maghreb les produits de cette marque allaient connaître une diminution de 20% en moyenne de sucres sur toutes les céréales de petit-déjeuner enfants et adolescents, une diminution de 7% en moyenne de sel ".

Ainsi, le journaliste Meziane Atmani notait « Concrètement, dès janvier 2013, les céréales petit-déjeuner pour enfants et adolescents, Nesquik, Lion…afficheront des progrès nutritionnels sans précédent de 20% de sucres en moins en moyenne, soit -22% pour les céréales Lion® et - 17% pour les céréales Nesquik, 7% de sel en moins en moyenne et une part significative de blé complet ».

1-On ne peut que se réjouir de cette mesure. Trop souvent sucre et sel sont utilisés comme rehausseurs de goûts. On ne peut que féliciter cette multinationale. On aurait aimé que cette mesure intervienne plus tôt.

2-Cette mesure serait à prendre au niveau des autres produits alimentaires fabriqués en Algérie. Les pouvoirs publics pourraient édicter des seuils à ne pas dépasser par exemple pour les sodas et les biscuits. Mais c'est aussi aux associations de défense des consommateurs et à la société civile de se mobiliser contre les quantités de graisses, sucre et sel que fait ingurgiter le secteur de l'agro-alimentaire en dépit de tout bon sens.

Il s'agit d'une question de vie ou de mort pour les diabétiques et les personnes souffrant d'hypertension. Personnes malades sous traitement ou malades qui ignorent leur maladie...

 

Produits de terroir : L’indication géographique , un sésame pour l’export

Au Maroc, les produits du terroir ont le vent en poupe. Un type d'homologation à développer en Algérie pour aider les producteurs agricoles vers la reconnaissance de leur travail.  D. BELAID 27.04.2014

"Dans  le dernier Bulletin officiel, daté du 2 janvier, plusieurs arrêtés concernant la reconnaissance d’indication géographique des produits agricoles et de terroir ont été publiés. En effet, le département de l’Agriculture a attribué l’indication géographique « Pomme de Midelt » à l’Association des producteurs de la pomme de Midelt. La coopérative agricole de Taskala a également obtenu la reconnaissance «dattes bouittob de Tata». En outre, les services de l’Agriculture ont attribué l’indication géographique «keskes moukhamess» à l’association cluster des oasis du Sahara. Pour sa part, le groupement d’intérêt économique Femme du Rif a obtenu, l’indication Huile d’Olive vierge extra Ouezzane.
Sur le plan commercialisation, le développement de l’offre exportable marocaine en produits du terroir est hissé au niveau de priorité chez l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Ainsi, en plus de la coordination et du contrôle des exportations, l’établissement est aujourd’hui appelé à assurer le contrôle technique, particulièrement des produits agroalimentaires destinés à l'exportation et la promotion des exportations dans le secteur de l’agroalimentaire." MAPM (28/01/2014)

 

FJach-reNewsSD.pdf
Document Adobe Acrobat [141.8 KB]

L'ACTUALITE AGRICOLE EN ALGERIE.

Rédiger un commentaire

Commentaires

  • Bouhentala Safi (vendredi, 09. mai 2014 00:07)

    Félicitations pour cet extraordinaire site web. Nous sommes l'Association Algerienne des Sciences Avicoles qui se trouve à l'Université de Batna

  • hamid (lundi, 09. juin 2014 00:04)

    tout d'abord , merci pour votre site qui nous tient au courant de ce qui se passe à travers le monde dans ce vaste domaine de l'agriculture , je cherche une plante qui combat efficacement l'érosion
    des sols mais que j'arrive pas à trouver , elle s'appelle ; vitever , est-ce que quelqu'un sait ou en trouver ?!

  • Belaid (lundi, 09. juin 2014 11:53)

    Le Réseau Vétiver - The Vetiver Network International
    www.vetiver.com/TVN_FRENCHPAGE.htm
    Le petit livre "Le Suite à une demande à propos de la plante Vetiver contre l'érosion, voilà un lien.
    Espérons qu'il répond à votre attente.
    merci de nous tenir au courant de vos réalisations.
    Vetiver, Une Haie Contre l'Erosion" est disponible en francais. Pour commande, passez un message a: info@dynaentreprises.com . Ce livre de ...

  • Sofiane Barris (mercredi, 25. juin 2014 23:07)

    Site très riche en information M.BLAID, bravo pour ce grand boulot, j'aimerai bien avoir votre adresse mail pour pour pouvoir vous contacter ,merci.
    ps:je vous remercie au nom de PROFERT d'avoir publier l'article sur AZOSUL.
    Sofiane.

  • karim (vendredi, 04. juillet 2014 01:57)

    Comment faire pour se procurer des semences locales de produits maraichers ? afin de les cultiver et les reproduire selon le mode Bio en algérie

  • karim (vendredi, 04. juillet 2014 02:07)

    Comment se procurer des semences locales algériennes de produits maraichers?
    en vue de les reproduire et les utiliser pour une consommation locale? et consommer autre chose que des produits de semences hybrides importées?

  • karim (vendredi, 04. juillet 2014 02:09)

    bravo pour ce site très complet. Comment peut-on vous contacter pour developper l'agro-écologie en algerie ?

  • BELAID (dimanche, 06. juillet 2014 13:42)

    @Sofiane Barris
    Merci pour vos encouragements à propos du site. Nous essayons d'apporter notre aide, même modeste au développement agricole du pays. Je vous adresse par mail mes coordonnées.
    Il est tout a fait normal de parler de Fert et des autres sociétés d'Agro Fournitures. Je pense que c'est grâce à leur travail vers les agriculteurs et à celui des instituts techniques et des cadres
    de terrain que le progrès
    diffusera dans les campagnes.

  • kamel benmohammed (samedi, 12. juillet 2014 15:31)

    Bonjour M. Belaid
    Le hasard parfois fait bien les choses. En effet, je viens d’accéder par pur hasard à votre site web. Il se trouve que ces derniers mois j'ai essayé vainement d'entrer en contact avec vous. J'espère
    que cette fois-ci sera la bonne. En fait,très brièvement je vous informe que nous sommes un noyau de professionnels des médias et du monde agricole qui lançons bientôt(debut septembre in challah) une
    revue dédiée à agriculture. Notre souhait est de prendre contact avec vous, en espérant que votre précieux expertise pourra trouver à s'exercer dans les colonnes de notre publication, grâce à une
    bonne compréhension de nos choix éditoriaux qui vous serons exposés. Est-ce possible de nous envoyer votre adresse électronique où nous pourrons vous adresser un courriel plus explicite.
    Je vous remercie d’avance pour votre disponibilité à rendre possible l’excellence souhaitée du contenu éditorial du magazine « L’Algérie Agricole ».
    Veuillez croire, monsieur, à l’expression de mes salutations distinguées
    Kamel Benmohammed
    le directeur de la publication

  • ahmed (samedi, 02. août 2014 21:06)

    tres bien

  • Bioterroir (mardi, 12. août 2014 13:25)

    Je découvre ce blog et je vous félicite pour le travail que vous avez apporté. J'aimerais entrer en contact avec vous pour échanger et peut etre collaborer si vous souhaitez, autour de l'agriculture
    biologique en Algerie et la creation de la banque de semences du terroir. Merci pour votre attention. Toutes les informations vous seront données par messagerie.
    Cordialement

  • Djamel (samedi, 16. août 2014 14:37)

    @Karim.
    Merci pour votre intérêt.
    Il est possible de contacter le site par l'intermédiaire de l'adresse mail suivante suivante: djam.bel@voila.fr.
    Nous recherchons des collaborateurs pour des contributions: étudiants, agriculteurs, cadres...
    Toute contribution qui vise à faire progresser l'agriculture algérienne à sa place dans ces colonnes.

  • achir mohamed (lundi, 15. septembre 2014 17:30)

    Bonjour Blaid
    L'APW de tizi-ouzou organisera un colloque international sur l'économie de montagne le 16 etb 17 novembre 2014. et à cette occasion vous étés invités.
    si c'est possible d'avoir vos coordonnées
    Merci
    ACHIR Mohamed
    APW
    Enseignant d'économie

  • Mohammed (mercredi, 17. septembre 2014 21:14)

    Enfin un site sérieux et très instructif sur l'agriculture Algérienne. Chapeau Monsieur Belaid ! Pourais-je avoir votre email ? Merci pour vos efforts.

  • Kalarasse Abderaouf (Raouf Rafty \'\'réseau Blé Dur) (dimanche, 08. février 2015 23:38)

    Merci beaucoup M Belai d\'avoir lire mon compte rendu sur facebook, et merci pour vos efforts

  • kalarasse Abderaouf (dimanche, 08. février 2015 23:45)

    Bonsoir M Belaid;
    Merci bcp d\'avoir lire mon compte rendu sur facebook et merci pour vos efforts
    Raouf Rafty (Réseau de blé dur Groupe Benamor)

  • RABASTE (vendredi, 10. avril 2015 12:22)

    Bonjour,
    Je souhaite recevoir votre adresse email pour vous faire parvenir des propositions d'articles techniques dans le domaine de l'aviculture (élevage de dindons)
    merci
    Aviagen Turkeys
    Adeline

  • Bienfait ALUMA (mercredi, 15. avril 2015 13:59)

    je suis de la République Démocratique du Congo, félictation pour de telles publications, pour moi l'agricultue algérinne reste un modèle pour le continent.

  • ELMEDDAH Youcef (mardi, 15. septembre 2015 15:25)

    Bravo pour cette très belle page.

  • IMAN (jeudi, 10. décembre 2015 18:57)

    salam monsieur Belaid djamel je suis entraine de faire ma these de master es tu peux m'aider svp
    et merci infiniment pour touts vs efforts

  • Rouabah (samedi, 19. novembre 2016 19:47)

    bonjour les fournisseurs ( John Deere a été racheté par Rubitus , Netafim , Jain , Naandanjain ... )de goutte à goutte enterré dont vous parlez et montrez leur vidéo dans votre rubrique irrigation sont tous originaire d'Israël ce sont eux qui ont breveté cette invention , comme vous le savez nous ne pouvons commercer avec ce pays ni acheter leur produit pourriez vous me dire si vous connaissez un fabricant autre qu' israélien qui a cette technologie vous remerciant et vous encourageant pour votre très agréable site cordialement H.R

  • Anis (lundi, 23. novembre 2020 01:54)

    Bonjour Mr, j'ai parcouru votre site internet et je l'ai trouvé très intéressent, je suis étudiant et je m'intéresse au secteur de l'agroalimentaire en Algérie, j'aimerais vous poser des questions si c'est possible,
    merci pour votre attention
    salutations.

Veuillez entrer le code.
* Champs obligatoires
Veuillez noter que le contenu de ce formulaire n'est pas crypté

TECHNIQUE/BUSINESS

 

 

CONTACT

Voir la page Facebook Djamel BELAID

 

SITE HEBERGE

PAR www.1and1.fr

(coût de notre abonnement mensuel 12€). Une moyenne de 400 vues chaque jour.

 

PUBLICATIONS

Agriculture de conservation

ITGC 2015 211 pages.

 

LIENS CONSEILLES

GRDC Australie

Céréales, transfert de technologie

 

FICHES TECHNIQUES DU MAROC

 

GUIDES TECHNIQUES

Super guides de cultures.

 

Le semis direct en Syrie.

Une expérience pour l'Algérie****.

 

للز ا رعة الحافظة

Construction de semoir

(aller en bas de la page)

 

Alternatives Rurales  Pratiques agricoles au Maghreb

 

New Medit

Revue agronomique

 

Entraid

Matériel agricole

 

Permaculture DZ

Site Amis de P. RAbhi

   

TUNISIE

Témoignages sur le semis direct.

 

 

E L E V A G E

Conseil en élevage en Algérie

Leader Sheep

 

Elevage de cailles

Cailles dans un garage

 

OPPORTUNITES D'INVESTISSEMENT

Ghriss Mascara - Algérie | Un fellah fabrique une ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/r32AypUxdPg"
https://www.youtube.com/watch?v=r32AypUxdPg
o ...

Fabrication savon d'Alep

Technique artisanale.

 

 

Huile de menthe.

Principe: par distilation. Usage: bloquer la germination des pommes de terre

 

www.google.com/patents/WO2009068803A2?cl=fr

 

Semoir semis-direct:

Essai d'un prototype.

www.youtube.com/watch?v=SJcHIT7HY3c

 

 

Démarche cluster Unido * * * *

Comment développer son activité au sein d'un cluster

dans sa région. Cas de l'olive à Bouira.

www.unido.org/fileadmin/user...we.../interno_web_DEF.pdf
 
 

 

Utiliser le fumier

des élevages.

 

Production de biogaz

 

 

 

Solaire Agricole

Des entreprises DZ proposent des pompes agricoles solaires.

 

 

Traitement de semences

Semences de ferme.

 
www.youtube.com/watch?v=N-oqfVDvAnQ

 

 

Espaces verts machine élagage taille

Elagage des arbres en ville ou en verger.

www.youtube.com/watch?v=uX3dgBNigRU

 

 

 

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Irrigation nano

au Maroc.

 

Semoir Semis direct Irakien****

Ras Ar-Rumuh - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/pS1yuxCH844"
www.youtube.com/watch?v=pS1yuxCH844
 

 

Grass Farmer 1414 - YouTube

Pour semer la jachère pâturée

Vidéo pour "https://youtu.be/plIp8DTJFKM"
https://www.youtube.com/watch?v=plIp8DTJFKM
 

 

Aquatrad Subsurface Drip System

www.youtube.com/watch?v=-DBdZ1XvRAo

 

 

ACTU ENTREPRISES

 

Vidéo pour "http://youtu.be/OPMTbk9vTIQ"
www.youtube.com/watch?v=OPMTbk9vTIQ

 

Tapis et revêtements (Algerian Bovines)

www.youtube.com/watch?v=fHrLyufuxCI

 

 

C O U P  DE C O E U R

قناة الشروق - تقنية البذر المباشر ITGC - semis ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/xI254EcfDzs"
 
 
 
https://www.youtube.com/watch?v=xI254EcfDzs

 

Crème au chocolat - chef iatto tv - YouTube

"Danettes" au lait de soja et agar-agar

Vidéo pour "https://youtu.be/Vdch6K-mP9M"
www.youtube.com/watch?v=Vdch6K-mP9M

 

 

 

Engrais céréales

Solution Profert Azosul

 

 

 

 

Agrumes intensifs

Conseils de Mohamed MAYOUF

 

 

 

Désherbage bio - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/q7Wyv0uTfp8"

www.youtube.com/watch?v=q7Wyv0uTfp8

 

 

Betterave sucre au Maroc

Barak Allah oufik Si Abdeslam.

 

www.youtube.com/watch?v=Cecv09YiipI

 

 

SITES .FR

Arvalis

 

Oléagineux

 

SITES .DZ

www.crstra.dz

www.inpv.dz

 www.itgc.dz

 

LE SITE.

Ce site vise à réaliser une veille technologique concernant l'agriculture en milieu semi-aride. Nous proposons ainsi de réaliser un transfert de technologie. Beaucoup d'agriculteurs et agronomes sont à l'origine de techniques innovantes, nous essayerons de mieux les faire connaître.

 

L'auteur de ce site est un ingénieur agronome ayant travaillé sur le terrain en Algérie (Batna) et en France (Oise). Passionné d'agronomie et d'une curiosité insatiable, il se propose d'être un "passeur de savoir".

ps: les contributions externes sont les bienvenues.


Mot d'ordre du site

"Une idée nouvelle par jour".

 

 

Merci pour votre intérêt, la moyenne des consultations du site est de 200 par jour.