A C T U D E
L ' A G R O A L I M E N T A I R E E N A L G E R I E .
Slim Othmani: une «Success Story» algérienne…
Sources: DZIRI
Depuis qu’il a repris l’affaire familiale en 1999, Slim Othmani a révolutionné «Rouiba», la célèbre marque de jus de fruits, connue et prisée par tous les Algériens.
Leader sur le marché algérien,Slim Othmani rêve de conquérir aujourd’hui le marché maghrébin. Pour Dziri, le patron de Rouïba revient sur ses ambitions, ses projets d’avenir et dresse sans concession
un état des lieux du monde entrepreneurial en Algérie.
Propos recueillis par Abderrahmane Semmar
Dziri : Vous êtes à la tête d’une entreprise qui est le leader des producteurs de boissons en Algérie. Peut-on savoir comment a commencé l’aventure de Rouïba ?
Pouvez-vous revenir sur les débuts de la «Success story» de NCA Rouiba ?
Mr Slim Othmani : Dans bien des cas, les gens pensent que Rouiba est une entreprise publique. Rouïba est une société privée et familiale, fondée en 1966 par mon
grand-père et mon père. En 1966, cette entreprise a débuté en faisant de la conserve de fruits et de légumes. Tranquillement, l’entreprise évoluait, mais elle ne grandissait pas beaucoup. Au milieu
des années 70, quand le processus de la nationalisation s’est déclenché, on faisait potentiellement partie des entreprises à nationaliser. Mais les autorités ont vite réalisé qu’il s’agissait d’une
petite entreprise familiale. Il n’y avait donc aucune raison à s’attaquer à ce type d’industries. L’État n’a pas donc nationalisé l’entreprise. Ceci dit, la totalité de la production de l’entreprise
était vendue au réseau de distribution de l’État. Les investissements étaient aussi contrôlés par l’État et soumis à des autorisations ainsi que des études. Il était alors impossible de réaliser de
la croissance, comme on voulait. Vers la fin des années 80, il y a eu quelques allègements et assouplissements en matière d’investissement. Au milieu de ces années, en plus des confitures et des
concentrés de tomate et d’harissa, Rouiba s’est mis à produire des jus de fruits, des boissons aux fruits et des nectars de fruits. À la fin des années 80, on réussit à installer une ligne
d’emballage, de packaging en carton, une ligne Tetra Pak, pour conditionner les jus de fruits et le succès était au rendez-vous. Malheureusement, il y avait des restrictions à l’importation du
packaging. On était extrêmement limité. Pour vous donner un ordre de grandeur, on était autorisé à importer annuellement trois jours de production de capacités. Au début des années 90, on a continué
à investir dans notre ligne Tetra Pak et on a mis un peu de pressions pour importer un peu plus d’emballages. À l’époque, les choses commençaient à se débloquer et on était autorisé à importer plus
librement de l’emballage. Le marché commençait aussi à se développer. Cependant, la croissance de Rouïba n’est intervenue de façon agressive que vers la fin des années 90. Début des années 2000,
Rouiba est en pleine révolution. J’ai commencé à prendre la gestion de Rouiba, le 1er janvier 1999. Nouvelle équipe managériale, nouveau management, des méthodes différente et, aussi un contexte
économique différent, avec beaucoup plus d’ouverture qui nous a permis d’exploiter pleinement le potentiel de la marque Rouiba qui, dans l’inconscient collectif, existe depuis 1966 et, elle a
accompagné la vie de nombreux Algériens. On a capitalisé là-dessus pour développer la marque. Au début des années 2000, on a décidé aussi d’abandonner complètement l’activité des conserves et de
concentrer tous nos efforts et nos sources sur le secteur des jus.
Comment l’enfant que vous étiez, a-t-il façonné sa fibre entrepreneuriale ?
Le commerce et l’industrie, c’est un peu dans l’ADN de la famille. Je ne vivais pas ici, mais je venais régulièrement. Mes parents étaient séparés et je vivais avec ma
mère. Je venais régulièrement voir mon père et je me rendais à l’usine. À l’âge de dix ans, cette usine m’a profondément marqué, puisque je suis tombé dans un tonneau avec un clou qui m’a défoncé le
pied. J’en garde toujours la cicatrice. D’une certaine manière, c’est un signe du destin car c’est comme si cette usine m’a demandé de rester là et de l’accompagner dans son développement. J’ai aussi
une très forte sensibilité à l’industrie et au commerce. Dans la famille, on a baigné dans ce milieu et, aujourd’hui encore, ça continue. Pour ma part, je suis le président du Conseil
d’administration et mon cousin, Sahbi Othmani, est le directeur général de l’entreprise.
Espérez-vous que votre enfant reprenne à son tour le flambeau ? Est-il préparé pour vivre cette étape ?
Je n’aime pas cette idée de «préparer à» parce qu’on supprime réellement toute initiative et toute liberté à celui qui veut construire sa vie. Mon fils, je lui ai
demandé de choisir les études qu’il a envie de faire. Il a fini ses études et il est allé travailler dans ce qu’il fait. Maintenant, il a lui-même une fibre et une sensibilité à ce que je fais. Il
s’intéresse et il regarde. Je lui ai dit qu’en marge de ton travail, si tu as envie de venir passer un peu de temps à l’usine pour regarder ce qu’on fait, tu es le bienvenu. Mais cela ne veut pas
dire qu’en arrivant, tu seras le directeur de cette entreprise. Tu vas commencer en adéquation avec ton diplôme et tes compétences. À Rouiba, il n’y a pas de privilèges pour les membres de la
famille. C’est une règle que nous essayons de respecter, d’autant plus qu’il n’y a pas beaucoup de membres de la famille qui travaillent dans cette entreprise.
Avec du recul, quelle est votre appréciation de tout le parcours accompli par NCA Rouiba ?
Avec du recul, je trouve qu’on s’en est bien sorti. Indépendamment du contexte, d’un point de vue industriel, nous avons de très grosses contraintes. On a fait le pari
d’un développement accéléré et d’une entreprise moderne qui utilise des techniques modernes de gestion. Nous avons fait aussi le pari d’un outil moderne de production. Le challenge pour nous, a été
donc important. On a aussi passé beaucoup d’années à baisser la tête parce qu’il ne fallait pas faire beaucoup de vagues. Le système envoyait à la société algérienne un message fort en disant :
attention, les entreprises privées sont des rapaces et des suceurs de sang. L’entreprise privée a toujours été diabolisée et cette image est toujours ancrée dans les esprits. Il n’y a qu’à voir pour
cela le vocabulaire très dur utilisé par les médias algériens pour parler de l’entreprise privée. Nous avons évolué donc dans un contexte très difficile, mais ça nous a donné une excellente
expérience. Pour ma part,je sais maintenant comment définir l’Algérie. L’Algérie nous a permis de mettre en oeuvre un concept qui s’appelle «les difficultés acceptables.» C’est un environnement où on
met en adéquation le niveau de difficulté avec le retour sur investissement qui tient la route. Dans le cas de notre entreprise, nous gagnons honnêtement notre vie. Nous sommes totalement
transparents du point de vue de la gestion. Et, ça aussi, c’était un challenge que nous avons eu à surmonter parce que l’environnement à fait en sorte que l’Algérie évolue vers un contexte
déstructuré où il y a de l’informel, de la corruption et de la fraude et, tout cela est lié au fait que les règles du jeu ne sont pas claires. Pour notre part, on a fait le pari de ne jamais payer
quoi que ce soit. Notre entreprise a toujours évolué de façon propre. Personne n’est venu taper à notre porte pour nous demander des pots-de-vin. On n’a jamais eu à vivre ce type de situation. On
pense que nous n’avons pas eu à vivre ce genre de situation, parce que dans notre comportement au quotidien, nous n’ouvrons jamais cette porte. Les gens le savent et, lorsqu’ils traitent avec notre
entreprise, ils sont conscients qu’il n’y a pas lieu de tricher.
En 2010, NCA Rouiba a vendu 140 millions de packs contre 70 millions en 2007. Comment avez-vous fait pour doubler votre production en si peu de temps ?
D’abord, on a travaillé énormément sur les attentes des consommateurs. Nous sommes allés vers le consommateur, pour identifier ses besoins et ses choix et, à partir de
là, nous avons construit une proposition de valeur. Nous avons fait tout ce travail-là et, ce travail a été payant. On n’est pas passif, on est actif sur le marché. Nous sommes actifs au niveau des
consommateurs et nous sommes actifs aussi dans la distribution. Mais le plus important, nous sommes aussi actifs en interne avec les hommes qui permettent de doubler les capacités. Doubler les
volumes de vente et de production, c’est aussi un engagement interne. Avoir des équipements correctement opérationnels et des gens bien formés. Je ne dis pas que c’est parfait, mais nous avons relevé
le défi avec réussite. Le bilan est bon mais la liste des points rouges à améliorer est encore plus longue que les points positifs du bilan.
Vos parts de marché ont-elles crû durant ces trois dernières années, grâce à cette stratégie ?
Il y a deux types de parts de marché. Le marché algérien est segmenté. Il y a l’emballage du carton, c’est-à-dire tout ce qui concerne l’univers du carton. Il y a aussi
l’univers du plastique et l’univers du verre. Sur l’univers du carton, nous avons un peu plus de 60% de parts de marché. Nous venons d’entrer dans l’univers du plastique et nous détenons, en ce
moment, entre 10 et 13% du marché. Sur le verre, nous sommes inexistants.
Vous avez annoncé récemment que vous envisagez d’investir dans les autres pays maghrébins, afin de devenir un leader sur l’ensemble du marché maghrébin. Comment
allez-vous procéder pour réaliser une telle extension ?
L’un des éléments moteurs de cette ambition est le marché. Le marché est là et nous avons la possibilité d’occuper une place de leader. Nous avons les bons produits et
la taille du marché le justifie. Nous savons comment faire pour devenir leader sur le marché maghrébin. Maintenant, doit-on le faire à travers l’exportation ou à travers l’implantation de sites
industriels ? On pense que l’implantation de sites industriels peut se justifier dans un pays comme le Maroc mais elle se justifie un peu moins en Tunisie. Troisième point, est-ce qu’il y a un moyen
financier pour une entreprise algérienne d’aller investir à l’international ? Dans les textes de loi, nous avons la possibilité d’aller investir à l’étranger. Mais la loi dit que nous sommes obligés
de passer par la Banque d’Algérie. Et là, tout s’arrête parce qu’il n’y a pas réellement une compréhension au niveau de la Banque d’Algérie de ce que sont les besoins d’une entreprise en matière de
croissance externe et interne. Normalement, ils sont obligés de nous autoriser à investir à l’étranger. Mais, on n’arrive pas à les convaincre. Il y a eu des discussions avec la Banque d’Algérie où
on nous a expliqué qu’il est absolument inutile de déposer le dossier pour une autorisation d’investissement à l’international. D’ailleurs, les plus grands acteurs économiques algériens sont
confrontés à ces mêmes soucis. Certains opérateurs contournent cet obstacle mais la façon de contourner nous met en infraction avec la législation algérienne. Je pense que la Banque d’Algérie reçoit
des instructions du gouvernement pour ne pas autoriser un acteur économique algérien à s’attaquer au marché international. C’est une décision politique parce qu’on ne croit pas à la sincérité de
l’acteur économique, lorsqu’il pense au développement à l’international. Et pourtant, c’est une nécessité et une ambition légitime pour nous. L’État doit nous encourager à attaquer les marchés
internationaux.
Où en est NCA Rouiba avec le processus d’introduction en bourse ?
Une introduction en bourse, ça se prépare. Elle se prépare au niveau organisationnel et au niveau administratif. On est dans la phase de préparation du dossier de mise
en bourse. On espérait pouvoir présenter notre dossier, avant la fin d’année, pour passer en bourse avant la fin de cette année. Mais nous avons revu nos plannings et on pense que ça sera fait aux
alentours du premier ou du deuxième semestre de l’année 2012. Nous sommes en phase de croissance. Et cette croissance agressive nécessite d’autres sources de financements. Au lieu d’ouvrir le capital
à de simples associés, nous avons décidé d’ouvrir le capital à la Bourse d’Alger. Cela va nous permettre de répondre à celui qui nous fait vivre, à savoir le consommateur algérien, en lui donnant la
chance de participer et de bénéficier des fruits de notre réussite qui est aussi l’expression de sa satisfaction. Cette mise en bourse va nous permettre aussi, de disposer de leviers pour retenir nos
collaborateurs les plus importants en leur donnant la possibilité de recevoir ou d’acheter eux-mêmes des actions dans l’entreprise pour laquelle ils donnent leur temps et leur existence. L’une des
raisons importantes qui justifie aussi ce passage en bourse, c’est que nous avons, dans notre entreprise, un actionnaire institutionnel qui est un fonds d’investissement international : Africa
Invest. Il détient 36% du capital et, c’est grâce à lui que nous avons soutenu, depuis 2005, la croissance de l’entreprise. Mais par définition, un fonds institutionnel n’a pas pour vocation de
rester longtemps dans le capital et, un jour il doit partir. Partir, cela veut dire qu’il devra céder ses actions à d’autres. Et nous avons jugé qu’il était bien que le fonds trouve sa sortie par la
bourse. La porte de la bourse est ouverte et, à tout moment, le fonds pourra prendre une partie de sa participation ou la totalité et la proposer en bourse. Nous sommes également un acteur très
engagé de la société algérienne. On veut faire évoluer l’environnement économique algérien. Et, le faire évoluer veut dire participer aux innovations de la sphère économique algérienne. La bourse
d’Alger est pour moi une innovation et je me dois, en tant que leader du marché, d’aller à la bourse. Rouiba fait partie de l’inconscient collectif algérien et doit aller à la bourse d’Alger. Ca va
nous permettre de financer une croissance plus dynamique.
Vous avez dénoncé, à maintes reprises, l’anarchie qui règne sur le marché des boissons en Algérie. Selon vous, que doivent faire les pouvoirs publics pour remédier à
cette situation ?
La paix sociale est la première raison invoquée, pour expliquer cette anarchie. C’est, au nom de la paix sociale que la gendarmerie n’intervient pas dans la région de
Tipasa pour débusquer une soixantaine de «producteurs de baignoires.» Mais le consommateur algérien est maintenant un consommateur averti. Il sait ce qu’il faut acheter et ce qu’il ne faut pas
acheter. Malheureusement, ces produits informels sont achetés par les consommateurs qui ont un très faible pouvoir d’achat. Par ailleurs, il faut reconnaître que l’État a fait énormément d’efforts
pour le secteur des boissons. Il nous manque juste une chose et, nous sommes en train de nous battre pour ça. C’est la législation qui définit la production, même de boissons, et les caractéristiques
des produits qui sont mis sur le marché. C’est cette législation qui nous permettra de faire le coup de balai final.
Vous avez estimé récemment que «le monde de l’entreprise en Algérie, encore accroupi, n’a pas encore entamé le dialogue avec les pouvoirs publics.» Croyez-vous alors
que les capitaines d’industrie et les entrepreneurs algériens ne jouent pas pleinement leur rôle, pour contribuer au développement de l’Algérie ?
Honnêtement, je pense que le patronat dans sa structure actuelle, ne joue pas son rôle parce qu’il est atomisé et, chacun prêche pour sa paroisse. C’est propre au
système algérien qui a ancré dans l’esprit de l’entrepreneur que la survie de son entreprise est un don du système. L’entrepreneur doit être donc redevable au système de l’acceptation de son
entreprise. L’entrepreneur pense, dès lors, que s’il critique les décisions du gouvernement, il va perdre son entreprise. La peur est permanente et, rares sont les chefs d’entreprise qui oseront
critiquer dans des interviews, le chef du gouvernement. Cela est lié à la nature du système et à la manière avec laquelle il a permis le développement de l’entreprise, avec une épée de Damoclès
au-dessus de la tête. Mais tout cela a disparu et, ce sont les chefs d’entreprise qui n’arrivent pas à accepter cette disparition parce qu’ils se sont habitués au piston. Les chefs d’entreprise
passent 70% de leur temps à interagir avec l’administration au lieu de s’occuper des problèmes de leurs entreprises. Malheureusement, ils se complaisent dans cette situation. Aujourd’hui, ils doivent
faire leur mea-culpa. C’est le rôle des chefs d’entreprise d’aller taper à la porte de l’État et de faire des propositions en permanence. Mais, ensembles et non pas en rangs dispersés. Si l’État a
produit des textes tout seul, c’est parce que les chefs d’entreprise n’ont rien produit pour lui.
Est-ce que vous ne pensez pas que c’est ce discours-là qui vous a empêché d’accéder à la présidence du Forum des chefs d’entreprises (FCE) ?
Les membres du FCE ont eu un peu peur de mon discours. Ils ont vendu la fausse idée que le Premier ministre avait une opinion négative sur moi. Mais moi je sais qu’il
ne me connaît pas et qu’il se fiche de moi. Slim Othmani est le cadet des soucis du Premier ministre. Mon élection à la tête du FCE aurait beaucoup plus gêné les chefs d’entreprises que le pouvoir.
Si j’avais été à la tête du FCE, l’économie algérienne aurait vécu un dynamisme différent de celui qu’elle a connu durant ces deux dernières années. Déjà, je voulais institutionnaliser les relations
des chefs d’entreprise avec les pouvoirs publics, en établissant un contact mensuel avec le Premier ministre, pour lui rendre compte de ce qui se passe et de ce que nous pouvons faire ensemble, lui
en tant que législateur et, moi en tant qu’acteur, pour que les choses changent.
Quels sont vos conseils aux jeunes entrepreneurs qui viennent à peine de se lancer ?
Je leur dirais rêvez, vivez vos rêves et ne baissez jamais les bras. Il faut toujours avancer car aucun obstacle n’est insurmontable. Et, tout obstacle doit être perçu
comme une réelle opportunité d’expérience. Chaque fois que vous franchissez un obstacle, vous aurez appris quelque chose. Il faut se dire que l’incompétence, la dureté, la complexité et la lourdeur
de l’administration algérienne, ne peuvent plus perdurer. Le changement est inéluctable. Mais le changement ne peut pas intervenir si le monde de l’entreprise est passif. Dans le monde de
l’entreprise, y compris les jeunes, nous ne devons pas continuer à rester dans cette passivité. Il faut tout le temps bousculer cette machine à produire des barrières, qu’est le pouvoir algérien.
- Mercredi, 08 Janvier 2014 Nouvelles Africa
La touche d'Hamitouche!
Lounis Hamitouche est le roi du yaourt et aujourd’hui, il veut continuer à développer son empire en s’attaquant au marché du fromage.
L’histoire de Lounis Hamitouche est étonnante. A 23 ans, ce fils de paysans kabyles décide de quitter son village perché au sommet du mont Djurdjura pour faire fortune en ville. Il n’a que 23 ans, et
50 dinars en poche ! Et surtout une grande rage de réussir. Cela suffira ! La chance lui sourira aussi, mais cela fait partie du jeu…
Il rejoint Alger en autostop ! Les premières années ne sont pas évidentes. Il livre toutes sortes de marchandises entre Alger et Tamanrasset. Il économise pour
s’acheter un premier camion, puis quatre autres, toujours avec la même soif de réussir.
Il se lance alors dans la confection mais ce n’est pas son truc. Qu’importe l’échec, il rebondit « par hasard » dans le yaourt. En 1993, Lounis Hamitouche
crée Soummam. Avec une vingtaine d’employés, il sort quelque 20.000 pots par jour. Son groupe compte aujourd’hui plus de 1 350 collaborateurs, et sa production quotidienne de yaourts
a été multipliée par… 250 !
Soummam est devenu le numéro 1 du yaourt, devançant la multinationale Danone en Algérie !
Sa société a réalisé un chiffre d’affaires de 33,5 milliards de dinars en 2012. D’ici à 2015, elle compte doubler sa production, à 10 millions de pots par
jour, pour répondre à une forte demande intérieure. Soummam est le producteur national de yaourt avec 42% des parts de marché. Son siège se trouve à Taharacht (Akbou, wilaya de Béjaia).
Sa laiterie collecte un volume journalier de 500.000 à 800.000 litres de lait frais, auprès des 4.400 éleveurs répartis sur le territoire national, avec lesquels la
laiterie est conventionnée. Elle dispose également de 32 centres de collecte répartis à travers le territoire national. «Nous utilisons de plus en plus de lait frais dans nos préparations, même
si cela n’est pas indiqué sur nos emballages, car nous disposons d’un stock important qui a été imprimé il y a longtemps».
Avec fierté, Lounis Hamitouche, ajoute : « Notre objectif principal est d’être complètement autonome en matière de production de lait à l’horizon 2016.
Le taux d’intégration de lait de vache frais est à hauteur de 40%, mais il ne cesse d’augmenter au fur et à mesure que le volume de lait collecté croît en importance. Ce volume annuel global,
qui était de 20 millions de litres en 2010, est passé à 120 millions de litres collectés en 2012. »
Soummam a aussi lancé et financé un programme d’accompagnement des éleveurs en matière de formation, d’hygiène, d’alimentation, de collecte de lait, d’équipements
spécialisés et de stockage de la matière première. Une véritable chaine.
Aujourd’hui Soummam possède 950 camions frigorifiques distribués à des jeunes. Dans un très proche avenir, la laiterie Soummam lancera une autre usine implantée sur
une superficie de 17 ha.
Il est loin le temps, où Lounis Hamitouche venait à pied se faire une place au soleil à Alger et où il se serrait la ceinture pour s’acheter son premier camion et
faire du business.
Avec le fromage, son nouveau défi, il n’a pas fini de faire prospérer son groupe !
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Société Arômes d’Algérie
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mercredi 28 avril 2010 |
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La Société Arômes d’Algérie, occupe un espace de 5000 m² situé dans une zone stratégique propice au développement commercial située à l’entrée des grands axes routiers. La première
activité commerciale de la famille ZIANI est née en 1890. Le groupe, a été crée en 1940 et certaines activités ont bénéficiés de leur autonomie. Le groupe s’est implanté à El Harrach dans le commerce
en gros en 1959. 1966 verra la création de La société « Blé d’Or », qui deviendra en 1970 « Les Aliments d’Or » et en 1978 sera suivi de la création de la Société AROMES
D’ALGERIE, innovant ainsi une nouvelle activité jusque là inconnue « la fabrication d’essence aromatique pour les diverses industries agro-alimentaires ».
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En investissant dans le créneau du marché de l’agroalimentaire, le fondateur de cette Société a pu élargir les horizons des nombreux investisseurs algériens dans le domaine des
boissons gazeuses et de la confiserie, grâce à ses contacts avec les grandes firmes étrangères et à la recherche interne. En 2001 « AROMES D’ALGERIE » concrétise un partenariat dans le
domaine des produits aromatiques avec un leader mondial « FIRMENICH », avec un changement de statut pour devenir une Eurl en 2002.
Arômes d’Algérie dispose d’une gamme très variée de produits adaptés aux besoins de sa Clientèle à savoir :
- Les émulsions, utilisées dans la fabrication des boissons plates et gazeuses, à base de gomme arabique, ces dernières permettent de donner
outre l’arôme, un trouble et une texture aux boissons.
- Les essences aromatiques utilisées en boissons, ce type d’arôme présente une meilleure solubilité dans le produit fini, de part sa formulation basée sur de l’alcool éthylique, elles permettent
d’obtenir des boissons claires
- Les arômes, utilisés dans de nombreux domaines agro-alimentaires (Biscuiterie, yaourterie, glaces, boissons).
Actuellement « Arômes d’Algérie » couvre tout le territoire national grâce à son réseau de dépositaires.
La société n’a pas encore crée son service export, cette activité et prise en charge par le gérant et en prévision de son développement international.
Soucieuse du devenir d’une filière minée par les pratiques de certains nouveaux producteurs, qui ne se soucient ni de la qualité du produit ni de la santé des consommateurs, l’ APAB -
Association des Producteurs Algériens de Boissons, lance cette année, de nombreuses actions de sensibilisation et d’information afférentes à la qualité de ses produits. A cet effet, des séminaires
ont été organisés à Alger, Oran et Sétif. (Cf. La Lettre d’Algex n°32 P.4).
Arômes d’Algérie a eu par le passé à participer à plusieurs manifestations commerciales où elle s’est distinguée par l’obtention de plusieurs trophées ayant trait soit à la qualité de
ses produits, soit à la qualité de sa participation.
Source : La Lettre d’Algex
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- vendredi 15 novembre 2013 Ryadh Benlahrech
Slim Othmani, le président du conseil d'administration de NCA Rouiba. Le groupe est coté à la Bourse d'Alger depuis le 3 juin. © Sidali Djenidi/JA
Le numéro un algérien dans la fabrication de boissons à base de fruits, NCA Rouiba, a plusieurs projets de développement pour assurer sa croissance. Parmi eux, l'installation d'une nouvelle usine et
l'internationalisation.
À quelques jours de la communication de ses résultats du troisième trimestre, NCA Rouiba juge que son activité a fortement repris avec la rentrée sociale. "Nous avons rattrapé le retard enregistré
au premier semestre", affirme Slim Othmani, le président du conseil d'administration, qui a reçu Jeune Afrique dans son siège situé dans la zone industrielle de Rouiba (22 kilomètres à l'est
d'Alger). Sur les six premiers mois de l'année, la société - cotée à la Bourse d'Alger depuis le 3 juin - a réalisé un chiffre d'affaires de 2,706 milliards de dinars (24,9 millions de d'euros), une
hausse de 2 % en un an.
Pour accroître ses résultats, NCA Rouiba, qui dispose d'une seule usine, souhaite augmenter ses capacités de production. Mais la disponibilité de foncier industriel est un frein à l'expansion des
entrepreneurs privés : "Les terrains à Rouiba sont trop chers. L'hectare atteint 10 millions d'euros, car l'offre est inférieure à la demande", déplore Slim Othmani. Et d'ajouter : "Le gouvernement a
décidé de se pencher sur cette question et nous attendons les mesures en notre faveur". Dans l'obligation de rechercher des sites loin de son siège, Slim Othmani a trouvé des terrains dans la zone de
Sétif (300 kilomètres à l'est d'Alger) et de Médéa (100 kilomètres au sud d'Alger). "Nous sommes en train de planifier des investissements dans le but de les optimiser au cours des 36 prochains mois.
Nous n'avons pas encore pris de décision définitive", souligne le dirigeant.
Algérie : la bataille des "soft
drinks" fait rage
Par ailleurs, NCA Rouiba, qui réalise moins de 1 % de ses ventes à l'étranger, espère atteindre les 10 % d'ici à quelques années. "Notre priorité reste de satisfaire la demande nationale, mais
exporter de manière récurrente est également dans notre plan de développement", souligne Slim Othmani. Pour l'heure, la société exporte quelques conteneurs en Afrique subsaharienne : en Côte
d'Ivoire, au Mali, au Niger et prochainement au Bénin. En Europe, la France, qui compte une forte diaspora algérienne, est également un marché de niche. Chez ses voisins maghrébins, l'entreprise
aimerait se positionner au Maroc en prenant une participation dans une société locale ou en implantant une usine afin de contourner la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays. En
Tunisie, les exportations vont reprendre dans les prochains jours, après plusieurs années d'arrêt. "Nos produits seront disponibles dans les circuits de grande distribution comme Carrefour, Géant,
Magasin Général ou Monoprix. Nous verrons comment réagissent les consommateurs", explique Slim Othmani.
Quant à la Libye, les conditions sécuritaires ne sont pas réunies pour attaquer ce marché. En attendant plus d'internationalisation, NCA Rouiba vise un chiffre d'affaires prévisionnel de 72
millions d'euros en 2014. Avec 60 % de parts de marché sur le segment des boissons à base de jus de fruit dont le packaging est en carton et 25 % dans les boissons non gazéifiées sans alcool hors eau
minérale, l'entreprise est le numéro un algérien.
Nestlé confirme son leadership nutritionnel dans les céréales petit-déjeuner en Algérie : "Nous allons organiser une campagne de sensibilisation au
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Mise à jour : 20-04-2013 Le Maghreb |
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Le marché des céréales petit-déjeuner en Algérie est encore très jeune et modeste du fait d'une pénétration et d'une fréquence de consommation encore très faibles.
Toutefois, le marché connaît une forte progression. Aujourd'hui Nestlé se positionne comme le leader dans la catégorie sur le marché algérien et s'engage à la développer, selon Mme Bouchenak Djamila,
professeur à l'université d'Oran et nutritionniste qui a présenté hier une communication dans ce sens au cours d'une conférence de presse organisée par la société Nestlé Algérie. Selon elle, les
céréales Nestlé sont dotées de nombreux atouts nutritionnels, ils contiennent tous les éléments nutritifs pour un petit-déjeuner complet avec des protéines, des glucides complexes, des vitamines, du
fer, du calcium et de la vitamine D. Elles sont aussi les seules sur le marché à présenter l'avantage d'être fabriquées à base de céréales complètes, garantissant une source de fibres
significative. " Les vitamines et les minéraux sont des nutriments essentiels à l'organisme. Les carences nutritionnelles les plus fréquentes chez les enfants concernent le fer, la vitamine A,
la vitamine D. " a-t-elle ajouté . C'est pourquoi, les céréales de petit-déjeuner Nestlé accordent une place majeure, dit-elle, à la fortification des céréales et permettent une
contribution significative aux apports journaliers en vitamines et minéraux.
" Dans le cadre de notre engagement mondial, nous nous assurons que lors de l'ajout d'une vitamine ou d'un minéral à l'un de nos produits, une portion de céréales de petit-déjeuner fournisse au moins
15% des AJR (apports journaliers recommandés) pour ce nutriment, ce qui est le taux requis pour être source de vitamines et minéraux " a souligné le Dr. Linda Belabed, nutritionniste Nestlé
Maghreb. " La nutrition est au cœur des activités de Nestlé. Nos marques doivent offrir aux consommateurs non seulement le meilleur goût et la meilleure saveur, mais également lui apporter, dans le
cadre d'une alimentation saine, le meilleur profil nutritionnel de leur catégorie ", explique quant à lui M. Bertrand Sigwalt, directeur général Nestlé Algérie. " Dans le cadre d'un processus
de progrès nutritionnel constant de nos recettes, nous avons atteint aujourd'hui une diminution de 20% en moyenne de sucres sur toutes les céréales de petit-déjeuner enfants et adolescents, une
diminution de 7% en moyenne de sel " a-t-elle ajouté le professeur Bouchenak qui insiste aussi sur l'apport significatif de blé complet qui est l'ingrédient n°1 de nos céréales petit-déjeuner ainsi
que l'enrichissement en vitamine D qui est nécessaire pour la croissance et la solidité des os chez les enfants. La vitamine D permet aussi une meilleure absorption du calcium dans les os.
Engagée depuis plus de 10 ans dans un programme d'optimisation nutritionnelle de ses recettes, Nestlé Céréales annonce aujourd'hui la rénovation la plus spectaculaire jamais réalisée sur ses céréales
pour enfants et adolescents, et notamment celles au chocolat. " Proposer des céréales dont le bon goût séduit les enfants mais aussi bonnes sur le plan nutritionnel est pour nous une priorité "
rappelle BELABED. "Nestlé Céréales a entamé il y a 10 ans un vaste travail d'optimisation de nos recettes, avec des diminutions successives du sucre, du sel mais aussi l'intégration, dès 2005,
de blé complet et de calcium dans toutes nos céréales. C'est donc très logiquement que nous sommes en mesure d'annoncer aujourd'hui une nouvelle rénovation de nos recettes de céréales pour enfants et
adolescents, qui comprend une baisse de 20% en moyenne de sucres ". Concrètement, dès janvier 2013, les céréales petit-déjeuner pour enfants et adolescents, Nesquik, Lion…afficheront des progrès
nutritionnels sans précédent de 20% de sucres en moins en moyenne, soit -22% pour les céréales Lion® et - 17% pour les céréales Nesquik, 7% de sel en moins en moyenne et une part significative de blé
complet (en alignement avec les recommandations des Nutritionnistes à consommer plus de fibres). " A partir du moment où les niveaux de graisses et de sucres sont raisonnables, il n'y a pas de raison
de se méfier des céréales au chocolat. " commente le professeur. Malika Bouchenak.
" Au contraire ! Voici un moyen de réhabiliter le petit-déjeuner équilibré chez les jeunes, tout en renforçant l'attractivité du lait, des céréales complètes et des fruits qui sont indispensables à
une bonne croissance. " a-t-elle ajouté.
Cet engagement prolonge les progrès finalisés en 2010 qui avaient été strictement définis dans le cadre de la charte d'engagement de progrès nutritionnel signé par Nestlé Céréales. Mme
Bouchenak annonce l'organisation d'une campagne sensibilisation des enfants au niveau des écoles sur l'importance de se nourrir d'une façon équilibrée avec des vitamines précises pour
permettre à l'organisme une croissance normale et des performances intellectuelles et psychologiques. " Nous sommes actuellement en discussion avec les ministères de l'éducation
nationale et de la santé pour trouver les voies et moyens adéquats afin de permettre une bonne nutrition aux enfants d'Algérie " a-t-elle ajouté.
Meziane Atmani.
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Lundi 5 aout 2013 Le Soir
Actualités : FILIÈRE DES JUS DE FRUITS
Une progression et des risques
La filière algérienne des jus de fruits continue de progresser et est appelée à croître malgré les risques de nonconformité, les dysfonctionnements du système de
distribution...
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)
Jus de fruits périmés. Contrefaits. Incolores. Des breuvages qualifiés de jus, sans indications sur leur origine. Les cherbetes (citronnades traditionnelles),
fabriquées en l’absence d’hygiène mais dont raffolent plusieurs jeûneurs algériens. Des liquides, des substances dont les consommateurs algériens sont très friands, peu soucieux au demeurant de
préserver leur santé. Pourtant, des dispositions réglementaires sont édictées, des normes sont élaborées, des contrôles de qualité et de conformité sont institués et des actions de sensibilisation,
prévention et vigilance accrue sont régulièrement lancées en ce sens notamment par les associations de protection des consommateurs, les fabricants de boissons et divers services gouvernementaux.
Ainsi, une démarche d’amélioration et intensification du contrôle de la qualité a été impulsée sous l’égide notable des services du ministère du Commerce et l’Association des producteurs algériens de
boissons (APAB). Cette association a dans ce cadre initié un processus de maturation d’une marque collective, d’un Label Qualité qui n’est pas toutefois encore opérationnel. Une problématique
qu’agravent les insuffisances et dysfonctionnements avérés du système de distribution, la prégnance de l’informel... Pour autant, le secteur des jus enregistre un boom, en raison de l’engouement des
Algériens à consommer les liquides non fermentés mais fermentescibles, qu’ils soient tirés de la partie comestible de fruits sains, parvenus au degré de maturation approprié et frais ou de fruits
conservés dans de saines conditions par des moyens adaptés et/ou par des traitements de surface post-récolte. Dans la catégorie des jus de fruits, l’on retrouve cinq familles commercialisées en
Algérie. Il s’agit des purs jus obtenus à partir de fruits, des purs jus de concentrés, obtenus à base de jus de fruits concentrés et les jus de fruits déshydratés (importés), ainsi que les jus de
fruits concentrés et les nectars de fruits. Selon les statistiques présentées récemment par l’APAB, la consommation de jus de fruits progresse fortement, avec une croissance de 9% comme estimée
naguère. Cette consommation est assez diversifiée malgré la confusion entre eaux fruitées, boissons plates et jus, car privilégiant davantage les liquides fabriqués industriellement, de manière
innovante et bénéficiant des préoccupations de la santé des consommateurs et notamment chez les citadins et les femmes. Ce que l’on explique par le pouvoir d’achat assez élevé, d’autant que
l’augmentation des prix observée n’a pas eu d’incidence élevée sur les ventes en volume. Ainsi, la demande par habitant, 6 litres par tête par an en 2011 (elle était de 5,1 l/tête/an en 2005) et de
6,3 l/tête/an en 2012, devrait progresser à 6,7 l/tête/an en 2013, à 7,4 l/tête/ an en 2014 et 8,3 litres par tête. Soit des ventes en volume jus et boissons fruitées de 2,331 millions d’hectolitres
et en valeur de 7,918 milliards de dinars en 2011, pour un prix moyen de 33,97 dinars par litre. Pour 2015, l’on escompte une demande globale de 319,55 millions de litres de jus. Certes,
l’importation notamment des intrants (extraits et concentrés) en provenance d’une vingtaine de pays est assez importante, évaluée selon l’APAB à 1,047 milliard de dinars en 2009 dont 29,37%
proviennent du Brésil et à 1,403 milliard de dinars en 2010 dont 42, 17% proviennent également du Brésil. Toutefois, l’exportation de jus fabriqués en Algérie se développe, évaluée à 29,5 millions de
dinars en 2010 vers 6 pays, la France restant le plus grand importateur. Notons que parmi les principaux producteurs de jus, peu nombreux au demeurant, figure l’entreprise privée NCA Rouiba qui
assure un peu plus de 18% de la valeur, qui est réputée pour sa politique marketing et d’innovation et a été introduite récemment en bourse, ainsi que deux entreprises traditionnelles qui opèrent
avec succès grâce à la reprise des unités de production de Ngaous et Tchina (El Ksar) respectivement par les entreprises privées Trèfle et Cevital. En somme, et à l’instar de la filière eaux
embouteillées, la filière des jus de fruits est appelée à progresser, à croître malgré les risques de non conformité. A charge cependant pour les acteurs du marché de développer l’innovation, l’offre
de produits de qualité, utiles à la santé et à faible teneur en calories et de booster la fabrication industrielle, outre l’impératif de remédier aux lacunes du système de distribution.
C. B.
TAYEB EZZRAIMI, EXPORTER DES PATES ALIMENTAIRES ?
Djamel BELAID 4.04.2014
Dans le but de contrer les dégâts de la contrebande, Mr T. EZZRAIMI a évoqué en 2011 la possibilité d’exporter des pâtes alimentaires vers la Tunisie et la Lybie*. Cette idée peut paraître
séduisante. Quid du développement agricole des pays destinataires de telles exportations ?
LA CONTREBANTE, UN INFORMEL CRIMINEL
Dans un récent rapport sur l’informel en Algérie, à propos de contrebande, le CNES parle carrément « d’informel criminel ». La contrebande constitue une plaie pour l’économie nationale
et la société algérienne. Cela, à plus d’un titre. Elle permet un enrichissement facile qui se fait aux dépends des ressources du plus grand nombre. Ce gain facile entraîne une perte de valeur pour
les jeunes entrants sur le marché du travail. Enfin, quand il s’agit de produits agricoles locaux, il s’agit d’une véritable agression contre le milieu naturel. Les sols algériens peuvent
difficilement nourrir la population locale et celles environnantes.
FAIRE COMME CEVITAL ?
Aussi, la solution serait de procéder comme Cevital se propose de faire avec le raffinage du sucre brut. Acheter du sucre brut, le raffiner puis l’exporter. Dans le cas présent, il s’agirait
d’acheter sur le marché international du blé dur, de le transformer localement pour le ré-expédier sous forme de produits transformés vers des pays limitrophes. Des sociétés telles Sim, Groupe
Benamor ou Metidji possèdent les équipements adéquats et maîtrisent de plus en plus les procédés technologiques. Pour ces groupes agro-alimentaires, la pleine utilisation des capacités de
transformations installées permettrait de meilleures marges. Quant à l’emploi local, il s’agirait de quantifier le nombre de postes créés.
BLE, SATISFAIRE D’ABORD LA DEMANDE LOCALE
Il est connu que la production nationale de blé dur ne couvre pas les besoins de la consommation locale. Il est donc illusoire de penser à l’exportation de produits locaux. Même si la production
venait à dépasser les besoins, comme cela a été le cas en 2012 avec l’orge, l’exportation resterait globalement peu rentable. En effet, il faut tenir compte des facteurs de production :
irrigation d’appoint, subventions aux engrais, produits phytosanitaires, matériel agricole, prêts de campagne sans intérêt. Si on tient compte de son réel prix de revient, le blé dur algérien n’est
pas compétitif sur le marché international, sauf à consentir un gros effort financier de la part des pouvoirs publics. Mais la puissance publique en a-t-elle les moyens et cela resterait-il possible
en cas d’accession à l’OMC?
Par ailleurs les sols algériens constituent un milieu fragile. Ils sont sujets à l’érosion, la salinisation et la désertification. Penser bâtir une politique d’exportations constitue une pensée à
courte vue.
FAIRE DU MAGHREB UN HUB VERS LE SAHEL
Certains grands groupes agro-alimentaires européens, souhaiteraient faire du Maghreb un hub pour l’exportation de produits agricoles vers le Sahel. Dans le cas des céréales, la nouvelle PAC va se
traduire par moins de subventions européennes aux grands céréaliers du bassin parisien et de la Beauce. Leur réponse va être de maintenir leur part à l’export et de l’étendre. Les céréaliers de
France Export Céréales font face à une concurrence de plus en plus vive. L’an passé, avant de se tourner vers les blés français, le Maroc a d’abord acheté du blé ukrainien.
EXPORTATIONS VERS MALI ET NIGER, UNE FAUSSE BONNE IDEE
Avant d’envisager une exportation de pâtes alimentaires à partir de blé dur importé il s’agit de tenir compte de l’économie des pays destinataires. En effet, exporter des produits agricoles a des
effets néfastes à long terme. En concurrençant les productions locales, ces exportations anéantissent les efforts des producteurs locaux. Résultat, un exode rural et émigration. Plusieurs études
montrent que l’Afrique peut s’auto suffire en céréales à condition de favoriser les échanges entre pays africains producteurs.
Dans le cas de la Libye, il s’agit d’un pays qui dispose de réserves pétrolières et qui peut donc adopter une politique de création d’emplois. L’exportation de tels produits est envisageable. En
Tunisie, il existe un secteur agricole. L’idéal serait qu’il se développe et crée des emplois.
C’est dans le cas des pays du Sahel que la situation est la plus grave. Exporter massivement des produits céréaliers constituerait une réelle menace pour les possibilités locales de développement
agricole. Or, différentes études démographiques montrent que dans le cas du Mali, un pic d’augmentation de la population est à venir. Dans les années qui viennent un grand nombre de jeunes arriveront
sur le marché du travail. Or, le secteur agricole et de la transformation des produits agricoles peut constituer un vivier pour l’emploi. Surtout à condition de favoriser une agriculture familiale.
Un exode rural et une émigration de jeunes des pays du Sahel ne pourraient se faire que vers l’Algérie maintenant que les portes de l’Europe se ferment. Déjà, dans le Sud algérien, au niveau des
régions frontalières, la presse rapporte que les cartes d’identité d’Algériens décédés se monnayent fort cher.
En définitive, l’idée d’exporter des pâtes alimentaires fabriquées à partir de blé dur importé peut s’avérer, selon les pays considérés, comme une fausse bonne idée. Si cela peut permettre à court
de lutter contre l’informel criminel, à long terme cela peut avoir des effets dévastateurs sur les tentatives de développement agricole des pays voisins de l’Algérie.
(*)El Watan du 29/07/2011 Abdelkader Taïeb Ezzraïmi. Président-directeur général du groupe SIM
« Acheter la paix sociale ne doit pas s’ériger en culture de gestion ».
www.youtube.com/watch?v=M1FemYAR-pg
Voir le site de Bionoor
www.youtube.com/watch?v=kRmRV50UeTc
17 décembre 2013 TSA
Entretien avec Laid Benamor PDG du groupe Benamor « Le marché local est notre priorité ! »
Propos recueillis par Massissilia Chafai et Hadjer Guenanfa
Laid Benamor, président directeur général du groupe Amor Benamor, revient dans cet entretien sur le lancement de l’usine de production de pain industriel à Corso en février prochain et ses
projets. Il s’exprime aussi sur l’appel du Premier ministre français aux entreprises algériennes d’aller investir en France.
Vous avez annoncé que la boulangerie industrielle sera opérationnelle en février. Quels sont vos objectifs et vos attentes ?
Le projet de cette usine tend à satisfaire les besoin du marché algérien en matière de pain tout en offrant une bonne qualité. D’ici la fin de l’année, nous arriverons, peut-être, à livrer du pain
surgelé aux boulangers qui n’auront qu’à le faire passer au chaud et le servir aux clients selon la demande. Ils éviteront tout le processus de préparation, ce qui leur permettra de répondre à la
demande des clients qui sont actuellement contraints, dans certains endroits, à se lever très tôt pour acheter leur pain ou à attendre pendant des heures. Cela offrira la possibilité d’organiser
cette filière tout en permettant aux boulangers d’avoir des baguettes de pain dans leurs chambres froides qu’ils pourront revendre à tout moment. Et c’est là également, une manière de limiter le
gaspillage de pain.
Votre pain sera-t-il au même prix que celui vendu actuellement dans les boulangeries ?
Il est évident que nous aurons un surplus de dépenses en production et distribution, mais ce qui est sûr c’est que nous allons laisser une marge aux boulangers pour qu’ils puissent vendre le
pain au même prix auquel ils l’écoulent actuellement.
L’usine sera-t-elle exclusivement dédiée à la production du pain ?
Le projet de Corso est partagé en deux parties. La première partie qui concerne la production de pain sera prête en février. Pour la seconde partie qui se rapporte à la semoulerie et aux pâtes
alimentaires, nous commencerons à acheter les équipements dès que nous aurons l’accord du Conseil national de l’industrie (CNI) et des fournisseurs.
Hormis le pain industriel, quels sont les nouveaux produits que vous comptez lancer en 2014 ?
Nous avons un projet de production de fruits et légumes à M’sila et Boussaâda. Nous allons triturer des carottes, de l’ail, des piments, des abricots et des tomates. Les produits de ces deux
régions sont d’une excellente qualité et les équipements que nous avons acquis sont de dernière technologie et nous permettront d’obtenir des produits de qualité supérieure.
Envisagez-vous d’exporter les nouveaux produits ?
Notre produit sera exportable vue sa qualité. Nous avons choisi la région de Boussaâda qui nous offrira un produit frais, qui sera transformé sur place avec la haute technologie dont nous
disposons. Cela garantira un produit frais et d’une excellente qualité. Nous avons des contrats qui sont en cours pour la distribution en France. Nous ne pouvons pas en parler pour le moment.
Actuellement notrepriorité est le marché national car nous avons une demande assez importante. Ce que nous faisons à l’international actuellement, c’est pour prouver qu’on est capable d’exporter. On
ne peut pas laisser la demande nationale et exporter nos produits. Pour le marché international ,nous aurons le temps de le faire.
Le groupe Benamor prévoit de lancer une biscuiterie et une chocolaterie. Pouvez-vous nous en dire d’avantage ?
Effectivement, nous avons un projet d’une biscuiterie et d’une chocolaterie. Pour la biscuiterie nous sommes actuellement au stade de l’étude du projet. Nous allons peut-être faire une partie à
Corso et une autre biscuiterie qui sera beaucoup plus consistante à Annaba. Pour la chocolaterie, nous vous donnerons plus de détails ultérieurement.
A Alger, le Premier ministre français, Jean Marc Ayrault a appelé les entreprises algériennes à investir en France. Etes-vous intéressés ?
Je pense que, pour le moment, la réglementation ne nous permet pas d’investir à l’étranger. Nous attendrons nos pouvoirs publics qui nous diront ce que nous allons faire. Nous avons un besoin ici
qui est plus consistant. Et avec ses grandes surfaces, l'Algérie pourra être une plateforme pour produire et exporter vers l'Europe et l'Afrique subsaharienne. Mais si je reviens à l'agroalimentaire,
je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire en Algérie où nous avons un potentiel important. Les Français ont un savoir-faire et une avancée technologique. Les Algériens ont des hommes, des
superficies, du potentiel et surtout un marché. Donc, je pense qu'en unissant nos forces, on pourra créer une croissance des deux côtés.
Avez-vous eu des contacts avec des opérateurs français lors du sommet franco-algérien de ce lundi ?
Justement, nous sommes un peu déçus parce qu'il n'y a pas assez d'opérateurs (de l'agroalimentaire, ndlr). Dans la liste (des chefs d'entreprises faisant partie de la délégation française, ndlr),
on ne trouve même pas trois opérateurs activant dans ce secteur. Je pense que l'Algérie est un pays à vocation agroalimentaire et nous avons un besoin important dans cette filière.
Morbihan. Une laiterie en kit bientôt livrée en Algérie
La société Bretim, installée à Bréhan (Morbihan), conçoit des usines. Dernière en date : une laiterie préfabriquée. Elle sera expédiée en train puis en bateau jusqu'en
Algérie.
Une usine livrée en kit dans six conteneurs ? C'est le pari un peu fou réalisé par l'entreprise Bretim. Cette société, installée à Bréhan, près de Pontivy (Morbihan), est spécialisée dans les
process de tuyauterie, essentiellement pour l'industrie agroalimentaire. Elle fabrique et monte des laiteries, abattoirs, brasseries, machines d'emballage et de conditionnement. Ses clients ? Bigard,
Entremont, Fleury Michon, Lactalis, Yves Rocher...
« La grande majorité de nos clients se trouvent à quelques heures de route de nos ateliers », explique Jacques Jegourel, 45 ans, directeur administratif et financier de Bretim.
Bref, simple de monter des projets. Mais que faire quand le client est en Algérie, « où, faute de fournisseurs, il est impossible de fabriquer sur place » ?
6000 litres par heure
Pas un souci pour Bretim. L'entreprise vient de préfabriquer une laiterie, plusieurs tonnes de tuyauteries, moteurs, cuves... « Elle a été dessinée sur ordinateur, puis
conçue en kit de A à Z, sourit Georges Poirier, coordinateur du projet. Nous sommes en train de la charger dans six conteneurs. Puis nous allons l'expédier à Tizi-Ouzou, au nord de
l'Algérie. Là-bas, elle sera assemblée... comme un jeu de lego. »
Coût de cette usine à monter soi-même ? Un million d'euros, transport compris. Et Bretim envoie un chef d'équipe chargé de superviser le montage des pompes, vannes, tuyaux...
À terme, la laiterie de Bretim permettra de conditionner 6 000 litres de lait en bouteille par heure. Quatre autres entreprises bretonnes ont participé à la création du projet, notamment pour
concevoir les machines de conditionnement, les cuves et le réseau électrique. « En 2009, nous avions déjà conçu une margarinerie au Sénégal sur le même principe, précise Georges
Poirier. Depuis, cette usine produit près de 6 000 tonnes de margarine par an. »
L'homme, 77 ans, ancien bras droit d'Émile Bridel, croit dur comme fer à l'avenir des process industriels livrés en kit : « Il y a un marché important en Afrique du Nord. »
Jacques Jegourel opine : « Nous avons d'ailleurs d'autres projets en cours en Algérie. »
Créée en 1991, avec dix salariés, Bretim emploie aujourd'hui 45 personnes et prévoit de doubler la surface de ses bureaux et ateliers à Bréhan. « Notre chiffre d'affaire a bondi de
40 % cette année, en passant de 3,7 millions à 5,5 millions d'euros. »
À Tizi-Ouzou, les murs sont prêts pour accueillir la bête. « Nous l'expédions vendredi. D'abord par train à Rennes, puis Marseille. Puis trois jours de bateau jusqu'en Algérie.
»
Yann-Armel HUET.
www.youtube.com/watch?v=-ti4rZA728k
www.youtube.com/watch?v=6khTsRhch7g
www.youtube.com/watch?v=VW8mqgFfLNE
www.youtube.com/watch?v=MzACAITJ5LY
Intéressant ces pâtes au blé dur complet.
www.youtube.com/watch?v=5kJOGwDkao0
www.youtube.com/watch?v=XDpfwLW9_n4
www.youtube.com/watch?v=jFVkNfaymks
1 - SAFILAIT: UNE BELLE REUSSITE.
La seule solution afin de s'assurer un approvisionnement en lait est que les laiteries s'investissent dans le soutien technique aux éleveurs. Culture du sorgho, du colza fourrager, de la luzerne,
technique de rationnement, alimentation en eau et minéraux, améliorations des bâtiments, hygiène, santé et reproduction.
www.youtube.com/watch?v=v_Q8WECPzyA
Suggestion aux dirigeants de telles laiteries et aux responsables agricoles:
- produire du lait de soja (il y a des gens allergiques au lait de vaches),
- rallonger le lait reconstitué à partir de poudre importée par du lait de soja (certes les graines de soja sont importées, mais elles sont moins chères),
- produire du lait de soja chocolaté ou du lait de soja à la fraise en brique de petite taille (voir sur le site de Naturalia.fr),
- produire des crèmes désert chocolatée à partir de lait de soja et d'agar-agar.
CEVITAL.
Vidéo montrant les activités de transformation des graines oléagineuses étrangères importées et du sucre brut étranger importé.
Cevital ne travaille qu'avec de la matière première importée.
Du matière très moderne, mais une matière première importée à 100%. On peut se demander pourquoi les pouvoirs publics imposent, de façon justifiée, aux producteurs de semoule d'incorporer dans
leurs produits du blé dur local alors que les ce n'est pas le cas pour les producteurs d'uile de colza. Il semblerait logique de leur demander d'incorporer au moins 10 de graines de colza produites
en Algérie. Est cela aller vers l'autonomie Alimentaire?
www.youtube.com/watch?v=aO3f4HW0oqs
Les algériens ont découvert les bienfaits de la concurrence avec la téléphonie mobile. Ils la goûtent désormais avec les yaourts. Les laiteries se livrent à une bataille féroce pour conquérir les cœurs et les palais.
Un grand industriel, propriétaire d'une laiterie bien connue, voyage dans le pays profond. Il s'arrête dans une ville où il n'avait jamais mis les pieds auparavant et se dirige tout droit vers une superette. Il se plante devant le présentoir de produits frais et examine attentivement tous les produits exposés à la vente. Hochant la tête avec désapprobation, il demande alors à voir le patron qu'il apostrophe en ces termes : «Monsieur, vous avez quelque chose à reprocher aux produits de la marque X ?», «Non, absolument rien, monsieur !», réponds celui-ci, interloqué. «Cependant, je constate que vous ne les avez pas dans votre catalogue...», fait encore l'industriel. «Excusez-moi, j'ai oublié de me présenter : M. Y, propriétaire de la marque X, pour vous servir», dit-il. Depuis ce jour-là, les camions de distribution de la marque X approvisionnent régulièrement et la superette citée plus haut et toutes les épiceries situées sur la même ligne.
Voilà un patron dont les usines tournent en continu pour produire des millions de boîtes de yaourts et qui n'hésite pas à vérifier de lui-même, chaque fois que l'occasion se présente, si ses produits sont distribués dans les villes où il passe. Pour l'industriel qui nous raconte cette anecdote dont il est le personnage principal, c'est au prix de cet acharnement à se placer partout, coûte que coûte, que se force la réussite.
Un marché à plusieurs milliards de DA
L'Algérien est un grand amateur de produits laitiers frais dont il consomme un peu plus de 300 000 tonnes par an. Une habitude alimentaire assez récente mais qui fait le bonheur de ceux qui ont investi dans ce créneau à l'image de Danone-Djudjura, Soummam, Hodna, Yoplait ou Trefle qui se partagent un marché de plusieurs milliards de dinars.
Le marché est dominé par Soummam qui détient désormais un peu plus de 45 % de parts de marché, selon une étude très récente, contre 23 % pour Danone, son poursuivant immédiat. Ces deux géants se sont accaparés les trois quarts du marché ne laissant que des miettes à leurs concurrents. Seulement, avec une production journalière de plus de 4 000 000 de produits, Soummam fait figure de mastodonte qui écrase tout sur son passage. Derrière ces chiffres anodins se cache une guerre de positions implacable. Ainsi, la collecte de lait frais est l'un des secteurs névralgiques du créneau pour des laiteries qui tiennent à s'émanciper d'un marché de la poudre de lait où les prix jouent au yoyo.
La bataille du lait cru
C'est Danone qui, le premier, s'est lancé dans la collecte de lait frais en organisant ses propres réseaux. La filière débute de l'éleveur, que l'on courtise avec des aides matérielles ou une assistance technique, au collecteur qui possède un carnet d'adresses bien rempli.
En lançant son premier yaourt nature 100 % lait de vache, Danone base le gros de sa communication sur la bonne bouille de grand-père de Alaouchiche Laala, le plus grand éleveur du pays et l'un des plus charismatiques également.
Quelques mois plus tard Soummam contre-attaque en lançant ses propres filières de collecte de lait frais. El Hadj Hamitouche, le sémillant patron de Soummam, va plus loin. Il importe des centaines de génisses pleines qu'il distribue quasi gratuitement aux éleveurs en échange de leur lait. Encore mieux : il débauche Alaouchiche laala, la mascotte de Danone qu'il engage comme consultant. El Hadj Hamitouche qui n'a pas sa langue dans sa poche a récemment qualifié Danone d'enfant de «la pub et de la tchatche».
Du foot dans le lait
Il n'empêche que ces deux dernières années les campagnes publicitaires de Soummam se font au quotidien. On est allé jusqu'à s'attacher les services de deux joueurs de l'équipe nationale, Mourad Meghni et Rafik Saïfi, pour une année, pour booster les ventes. A coups de millions de dinars, bien entendu. Chaque firme suit de près les produits de la concurrence. Courriers vindicatifs, menaces de procès, coups de téléphone, tous les moyens sont bons pour faire reculer un concurrent sur un produit estimé trop proche du sien ou une publicité jugée un trop mensongère. Les coulisses de cette guerre qui se mène à fleurets mouchetés fourmillent de clashs étouffés dans les bureaux capitonnés des grands responsables. Cependant, il y a tout juste un mois, Soummam est allé jusqu'à engager une procédure judiciaire contre Hodna accusé d'avoir plagié le design de plusieurs de ses produits stars afin de leurrer les consommateurs. Une plainte a été déposée à Msila où se trouve le siège social de la laiterie incriminée. Un nouvel épisode dans la guerre des laiteries.