O L E A G I N E U X ET PROTEAGINEUX E N A L G E R I E
Etant donné l'importance stratégique des cultures oléagineuses pour l'Algérie, nous ouvrons une rubrique spéciale pour le colza, carthame, tournesol. Face à l'inertie
des pouvoirs publics, il nous semble que les agriculteurs Algériens ont intérêt à essayer de se procurer eux mêmes des semences de colza (non OGM) et à procéder à des semis de colza. Pour ce procurer
de telles semences, il faut en commander aux grandes maisons de semences en France.
Il serait même possible de réaliser de petits moulins privés ou coopératifs pour la trituration de ces graines, comme cela se fait avec les olives.
Le tourteau issu de cette trituration pourrait servir à la fabrication d'aliments du bétail (dont une incorporation à 15% en aviculture avec remplacement partiel du maïs par l'orge). Dans le
colza, tout est bon...
OLEAGINEUX EN ALGERIE, LES STRATEGIES DE CEVITAL ET DE
SIM
Djamel BELAID 17.01.2016 djamel.belaid@ac-amiens.fr
En Algérie, le secteur agro-alimentaire est
en constante évolution. Après le secteur de la transformation des céréales, c'est le marché des huiles de table qui pourrait faire l'actualité. L'approvisionnement local est entièrement assuré par
les importations d'huile brute. Avec la baisse des revenus pétroliers cette situation n'est plus tenable. CEVITAL et SIM pourraient profiter de la volonté des pouvoirs publics de développer la
trituration locale.
DEUX GROUPES AUX POTENTIALITES
OPPOSEES
Comme en Tunisie et au Maroc, le choix d'une stratégie
d’importation est devenue pénalisante pour le développement d’une filière territorialisée. Dans le cas de l'Algérie, comme le note des observateurs « la dépendance externe et le déficit de création de valeur locale sont aggravés du fait que les importations se situent non pas au stade de la matière première
(graines oléagineuses), mais du produit industriel intermédiaire (huiles brutes) ».
A l'avenir, le développement de la
trituration locale pourrait être favorisé à l'avenir par les dispositions de l’avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2015. Selon Chérif Benameur du Soir d'Algérie, « l’article 68
dudit projet prévoit que les importations des graines de soja, de colza et de tournesol sont exonérées de droits de douanes et soumises à taux réduit de 7% de TVA ». De leur côté, les
importations des huiles brutes ainsi que des tourteaux de soja, tournesol et colza devraient être soumises à un droit de douane de 15% et un taux réduit de 7% de la TVA.
Bien que le marché local des huiles soit
très disputé, deux groupes se distinguent du lot ; il s'agit de CEVITAL et SIM. Le premier possède l'antériorité des projets de développement d'une trituration locale des graines d'oléagineux.
Depuis des années Issad Rebrab le dynamique PDG de Cevital explique sur les plateaux de télévision et devant les micros ses projets de développement d'une filière oléagineuse locale. Selon
l'industriel, l'approvisionnement pourrait être assuré en partie par la culture locale de plantes telles le colza et le tournesol. Mais le projet serait en stand-by.
Encadré : l’industrie du raffinage d’huiles en
Algérie. IPEMED
• Cevital (Bejaia, marques Elio et Fleurial, entre 50 et
60% du marché algérien des huiles de table) ;
• Afia International Algeria (filiale du groupe saoudien
Savola, une raffinerie dans la wilaya d’Oran, marques Afia et Oléor, environ 20% de part de marché) ;
• Groupe La Belle (Alger, sociétés des corps gras de
Bejaia et Annaba, ex-établissements de l’entreprise nationale des corps gras ENCG, marques Goutte d’or et Huilor, 15%) ;
• Prolipos (société de production des corps gras, Aïn
M’lila, filiale du groupe Bareche, 6%) ;
• Safia (division agroalimentaire du
groupe Cogral, 4 unités de raffinerie d’huile, marque Safia).
Cevital possède l'énorme avantage de
maîtriser la production de différents produits gras (huiles, margarines), leur conditionnement et leur distribution. Il dispose à cet effet à Béjaïa d'installations modernes et d'un management
impeccable faisant appel notamment à des cadres de haut niveau d'origine algérienne ou française.
Si le projet d'I. Rebrab semble tenir la
route, il repose cependant sur le développement rapide de nouvelles cultures que connaissent pas les agriculteurs locaux. Cela suppose donc de fortes incitations financières ainsi qu'un solide réseau
d'appui technique aux agriculteurs. Or, à part dans le cas de la tomate industrielle, ce type d'approche initié par le groupe Benamor, est quasi inexistant en Algérie. La réussite d'un tel projet ne
peut reposer que sur une lente montée en cadence. Les références techniques concernant les itinéraires culturaux étant absent, cela suppose des partenariats avec des référents étrangers. Dans la
région seule les marocains à travers le partenariat Lesieur-Avril et de grands groupes agricoles français maîtrisent ce type de culture. Or, Cevital n'a jamais détaillé comment le groupe compte
développer de zéro la culture des oléagineux et sur quels partenariats il compte s'appuyer.
Faire tourner les presses d'une usine de
trituration nécessiterait donc de s'approvisionner sur le marché extérieur en graines d'oléagineux.
DES CONTACTS CEVITAL
AVRIL-LESIEUR
Des contacts entre Cevital et la filière
française des oléagineux ont eux lieu dès 2003. En témoigne ce compte rendu d'Agropol la division de la filière oléagineux française chargée du développement à l'international. Il est question d'une
rencontre avec « le principal huilier privé », c'est à dire Issad Rebrab.
« Une délégation algérienne a été reçue en avril 2003
pour une série de rencontre avec la filière française ayant pour thèmes : l’expérimentation agronomique et le développement des cultures ainsi que l’expérimentation technologique sur les graines dans
les différents sites du CETIOM, l’organisation de la collecte à la Coopérative de St Jean d’Angely, et le fonctionnement de l’interprofession par une présentation de PROLEA et de la
FOP.
Ces mises en relations ont d’ailleurs donné lieu à de
nouvelles visites en Algérie par quelques uns des organismes visités.
Par ailleurs, le Président de la FOP participant à la
visite officielle de Jacques CHIRAC en Algérie a pu rencontrer le Ministre de l’Agriculture et le principal huilier privé et a eu l’occasion de leur expliquer l’intérêt que la filière pouvait trouver
dans le soutien au développement des oléagineux en Algérie ».
Notons au pasage cet
aveu : « L’Algérie reste le meilleur client des huiles françaises (colza et tournesol) et il est de l’intérêt de notre
filière de fidéliser ce marché à nos produits en soutenant cette relance du colza et du tournesol en Algérie ».
A ce jour, et malgré des contacts qui remontent au début des
années 2000, il est étonnant qu'aucun projet de production locale d'oléagineux n'ait pas aboutit. Par ailleurs, on peut se demander si le groupe Avril, lassé de voir l'impossibilité de Cevital à
concrétiser des projets de terrain, n'a pas doublement changé de « fusil d'épaule » en s'associant à SIM et en donnant la primauté à l'écoulement de ses excédents de tourteaux de colza au
lieu d'aider au développement local de la filière oléagineux.
SIM UN REDOUTABLE
OUTSIDER
A côté de Cevital, le groupe SIM apparaît
être un redoutable outsider. Taïeb Ezzraïmi ne semble pas ouvertement décidé à investir dans la production d'oléagineux. Le métier de base de ce dynamique industriel est avant tout la transformation
des céréales. Le groupe se targue en effet de dominer le marché national en produits transformés et d'être le leader concernant les exportations de pâtes alimentaires.
Le groupe a acquis en concessions 5 000
hectares de terres agricoles dont 3 000 ha sont consacrés aux céréales et 1 000 ha à la production d'huile. Cependant, il s'agit d'oliviers et non pas de colza ou de tournesol. Comment dans ces
conditions penser que SIM puisse être bien placé pour démarrer une activité de trituration ?
SIM possède un atout considérable,
contrairement aux autres groupes agroalimentaires, il est l'un des premiers groupes à s'être orienté vers des alliances stratégiques avec des partenaires étrangers. C'est notamment le cas avec le
groupe français Avril dont la filiale Sanders participe à hauteur de 49% à un projet de construction de trois usines d'aliments du bétail. La première de ces usines a d'ailleurs été inaugurée en
présence de l'ambassadeur de France à Alger.
Outre les aliments du bétail, Avril possède
l'énorme avantage d'une réelle expertise des oléagineux. Ce groupe (ex-SofiProtéol) est d'ailleurs la cheville ouvrière de la filière oléagineuse française.
SIM TETE DE PONT D'AVRIL EN
ALGERIE
Sans se douter des possibilités de
développement en matière d'oléagineux, SIM a conclu une alliance stratégique de premier choix en travaillant avec Avril. « Bonne pêche » pourrait-on dire.
Pour le groupe français, la conjoncture
française est morose. La France est un marché mature et la concurrence entre grands groupes agricoles européens oblige à un rédéploiement à l'étranger. Or, Avril mise sur l'Afrique. L'implantation au
Maroc, sa première d'envergure sur le continent, a permis à Avril de mettre un pied sur ce « marché gigantesque », explique Jean-Philippe Puig, qui ambitionne de faire de l'Afrique subsaharienne le «
terrain de jeu » du groupe. Ce groupe s'est déjà associé au Maroc et en Tunisie avec des acteurs locaux afin de développer le secteur des oléagineux. Selon Jean-Philippe Puig, directeur général du
groupe Avril, "le développement de la consommation d’huile de tournesol et de colza au Maroc devrait signifier également des débouchés supplémentaires pour les agriculteurs français". Toujours selon la même source, l'installation au Maroc, la première de cette taille sur le continent, permet à Avril de
mettre un pied sur ce « marché gigantesque », explique Jean-Philippe Puig, qui ambitionne de faire de l'Afrique subsaharienne le « terrain de jeu » du groupe.
Outre la concurrence entre grands groupes
agricoles, le marché français est saturé par les huiles de soja et les tourteaux de colza. Les premières sont un sous produit des usines de production de tourteaux de soja entrant dans l'alimentation
azotée des animaux d'élevage et les seconds sont des co-produits provennant des usines de fabrication
d'agrocarburants (diester) à base de colza. Or, Avril est fortement engagé dans cette dernière activité. Il est donc essentiel pour ce groupe de les exporter sur des marchés tiers donc le Maghreb. A
ce titre, pour Avril, SIM constitue une tête de pont idéale en Algérie. Avec les 3 usines d'aliments de bétail SIM-SANDERS dont il détient 49% Avril pourra exporter vers l'Algérie les excédents
français de tourteaux de colza. Cette politique est également visible au Maroc. En effet, en signant un partenariat avec des opérateurs marocains, Avril a prévu la possibilité d'achat en commum de
matières premières sur les marchés extérieurs.
« Aujourd’hui, Lesieur Cristal achète
à l’international d’une «manière différente», selon ses dirigeants. Le Maroc achète en effet 98% de ses besoins en matières premières à l’étranger. Lesieur Cristal négocie désormais ses
achats sous la bannière Sofiprotéol, avec ses 25 sites de raffinag ». Si des achats groupés peuvent permettre
de meilleurs prix, on peut penser que ces achats profiteront avant tout aux paysans français.
Par ailleurs, la filière oléagineux
française produit essentiellement des huiles de colza et de tournesol ; or, les consommateurs algériens sont habitués à consommer ce type de produits.
AVRIL UN SAVOIR FAIRE INCONTESTABLE EN
MATIERE D'OLEAGINEUX
On peut se demander dans ces conditions
comment Avril pourrait être un partenaire intéressant pour le développement locale de la production d'oléagineux. En fait, le marché maghrébin des oléagineux est convoité par plusieurs
producteurs : français, Ukrainiens, Russes et Argentins. Ces pays développent une forte production de tournesol. Dans ces conditions, le groupe Avril a tout intérêt à des accords
gagnant-gagnant.
Depuis longtemps les experts français ont
analysé que le marché maghrébin sera toujours importateur de produits agricoles de base (céréales, huile, sucre). De ce fait, contribuer au développement partiel des productions locales n'empêchera
jamais ces pays de continuer à importer massivement des produits alimentaires. Il s'agit pour les paysans français représentés dans les grands groupes agricoles tel Avril de s'assurer de débouchés
permanents vers le Maghreb, l'Egypte et l'Afrique Sub-Saharienne. A ce titre, ils sont prêts à céder une partie de leur savoir. La situation marocaine est une « aubaine pour la ferme France », assure
Jean-Philippe Puig à l'AFP. Même si la production devrait nettement augmenter à l'horizon de 2020, « il n'y aura jamais assez de tournesol et de colza, donc on va le faire venir de notre réseau »
d'agriculteurs français.
Le gouvernement marocain a vite compris ce
nouveau contexte. Ainsi, en matière de céréales, ces dernières années, le royaume chérifien a été un des premiers pays du Maghreb à délaisser les céréales françaises pour un approvisionnement bien
moins cher en provenance de la Mer Noire. Les services agricoles marocains ont récidivé en demandant, lors de la signature du partenariat Avril-Lesieur d'un accord cadre prévoyant, pour la partie
française un appui technique aux producteurs marocains d'oléagineux. « Concernant la filière, d’ici à 2020, le but du plan est d’atteindre une production de 230 000 tonnes de graines
d’oléagineux dans le pays (deux tiers de tournesol et un tiers de colza) sur 127 000 hectares. En 2015, la filière devrait produire 25 000 tonnes, après 15 000 tonnes en 2014 ».
ALGERIE, SUIVRE L'EXEMPLE
MAROCAIN ?
Le programme impliquant
Avril dans le développement de la filière oléagineux au Maroc mérite d'être suivi attentivement en Algérie ; ce type de partenariat pourrait constituer une voie d'avenir. Ce sont en fait deux
entreprises qui en sont les chevilles ouvrières : le leader Lesieur Cristal et son concurent les Huileries du Souss Belhassan. Elles sont engagées dans ce contrat-programme sous la forme
d'un groupement d’intérêt économique : le groupement des industriels oléagineux du Maroc (GIOM).
Selon Abdelali Zaz, directeur adjoint responsable de l’amont
agricole, le groupe Lesieur exerce la fonction d’agrégateur. L'agrégation est une méthode très utilisée par les services agricoles marocains. Il s'agit pour un gros industriel de la transformation ou
un gros producteur de prendre en charge un rôle d’animateur ou « agrégateur ». Recevant un soutien financier de l’Etat, l'agrégateur coordonne les producteurs, les soutient, leur fournit
assistance technique, et annonce même le prix fixe en début de campagne.
La première campagne de tournesol et de colza a eu lieu en
2014. « Pour l’instant 25 000 à 28 000 ha sont plantés en tournesol, et en colza (seulement 1 200 à 1 300 ha). 42 agriculteurs font du colza et nous agrégeons un peu plus de 4 000 agriculteurs pour
le tournesol. En 3 ans, nous sommes passés de 3 000 à 25 000 hectares. L’an dernier, nous avons pu produire 10 600 tonnes de graines, soit 4 200 tonnes d’huiles », détaille Abdelali Zaz.
Agronomiquement, la culture du tournesol présente un intérêt
pour les agriculteurs. Elle permet d'éviter la mono-culture de céréales et les inconvénients qui en résulte (développement des ravageurs des cultures). « D’autres cultures, comme le maïs peuvent
faire de même, mais elles n’offrent pas un marché stable, contrairement au tournesol, car dans le cadre du contrat programme nous annonçons un prix unique en début de campagne, ainsi qu’une
assistance technique et l’approvisionnement en semences, engrais … Bien sûr, ce sont les agriculteurs qui paient. On leur assure également l’achat des récoltes sur champs et ils sont payés dans les
48 heures », explique Abdelali Zaz à la même source.
En contrepartie de son rôle d’agrégateur,
Lesieur Cristal a reçu des subventions pour ses investissements. Sur 148 millions de dirhams investis, près de 20 millions ont été offerts par l’Etat.
DECIDEURS DZ, JOUER
FINEMENT
L'Algérie constitue un marché intéressant
pour les paysans français aujourd'hui organisés dans de puissantes coopératives. Celle-ci sont de devenues de puissants groupes suite à des fusions et au rachat de sociétés devenues autant de
filiales spécialisées. L'Algérie n'ayant pas su créer de tels groupes paysans, le secteur agroalimentaire local se trouve aux mains de grands groupes privés. L'amélioration de la production locale
d'oléagineux pourrait être de favoriser les partenariats entre groupes locaux et étrangers.
Nul doute qu'en matière d'intégration de
filière le groupe SIM présente des atouts indéniables : possibilité de valorisation de sous-produits et de tourteaux vers ses usines d'aliments du bétail et partenariat avec un groupe étranger
possèdant un réel savoir-faire. De son côté, Cevital a toujours possédé la volonté d'investir en amont.
La position des décideurs pourrait être
d'autoriser les projets de ces investisseurs, voire de les encourager comme semble indiquer la Loi de Finances Complémentaire 2015. La trituration n'impliquant pas d'investissements industriels aussi
lourds que dans le cas de la filière betterave sucrière, le marché local pourrait comporter plusieurs opérateurs. Ainsi, dans le cas de Cevital surtout installé en zone littoral l'approvisionnement
pourrait se faire à partir de colza bien adapté à l'étage climatique sub-humide tandis que dans le cas de SIM, déjà plus tourné vers l'intérieur des terres, les approvisionnements pourraient provenir
de la culture du tournesol. La culture de ce dernier est plus adapté à l'étage semi-aride. Ainsi, à l'image du principe d'agrégation développé au Maroc pourrait se mettre en place une politique de
contractualisation entre groupes agroalimentaire et agriculteurs. Comme dans le cas de certaines laiteries souhaitant sécuriser leur approvisionnement en lait frais, ce sont les services d'appui
technique de ces grands groupes qui assureraient le suivi des agriculteurs. L'expérience ayant montré, par exemple dans le cas de la tomate industrielle, qu'un tel schéma est bien plus efficace que
l'action des services de vulgarisation agricole dépendant du MADR.
Quelle carte jouer pour les agri-managers
locaux souhaitant suivre l'exemple, à un niveau plus modeste, de la paysannerie française ? Celle-ci a su en effet se constituer en coopératives de collecte puis de transformation ;
structures qui sont inexistantes en Algérie. Les CCLS auraient pu être le creuset d'investissements paysan en amont. Dans le contexte actuel, l'apparition à terme de grands groupes tels Avril
encourageant le développement de la production locale d'oléagineux pourrait permettre à ces agri-managers d'acquerir un savoir faire technique. Sachant produire des oléagineux, ils pourraient alors
réaliser de meilleures marges en investissant en amont en s'équipant progressivement en ateliers coopératifs de trituration permettant de produire huile et tourteaux. Aussi, comme pour la
production de céréales, on peut se demander si pour le producteur d'oléagineux, l'émancipation ne passe pas par l'acquisition de moulins ?
« La LFC 2015 cherche à favoriser les projets de trituration ». Cherif Bennaceur. Le Soir
d'Algerie 2015/07/12.
LA FILIERE DES OLEOPROTEAGINEUX EN ALGERIE.
CARACTERISATION DE LA FILIERE. Jean-Louis Rastoin et El Hassan Benabderrazik. Mai 2014 IPEMED
Comment le groupe Avril
relance la filière oléagineux au Maroc avec Lesieur Cristal
Par Adrien Cahuzac - Publié le 27 mai
2015
L'importation de tourteaux de colza en provenance des unités biodiesel du groupe Avril ne devraient pas être impactées par
d'éventuelles hausses des droits de douane dans la mesure où leur valeur de départ est réduite. Le statut de co-produit des tourteaux fait que la majeur partie de la plus-value du colza est obtenue
par la vente en tant que biocarburant.
LESIEUR CRISTAL RESOLUMENT
TOURNEE VERS LE COLZA ET LE TOURNESOL. Youssef Boufous, LE MATIN 09 July 2014
OLEAGINEUX: AVRIL
(ex-SOFIPROTEOL) SE DEPLOIE EN AFRIQUE. 26 mai 2015 France-Agricole.
LE MAROC VEUX REDUIRE SA
DEPENDANCE AU SOJA (huile) IMPORTE. Par Julie Chaudier 2015 ANA
Julie Chaudier
2015 Op. Cit.
T O U R N E S O L .
DATE ET DOSE DE SEMIS
Des agriculteurs producteurs de références techniques? Regardez cette vidéo. Organisés en réseau, en compararant leur façon de faire, ces agricultyeurs ont trouvé les
meilleures dates et doses de semis.
www.youtube.com/watch?v=rLhXQdqryTc
SEMIS DIRECT DU TOURNESOL
Le semis direct peut être une opportunité afin de conserver plus d'humidité du sol. Nous pensons que cela est une conditions
essentielles en culture de printemps en régions semi-aride.
www.youtube.com/watch?v=7G919E0TViM
DESHERBAGE POST-LEVEE DU TOURNESOL
Technique très intéressante afin de rééussir le désherbage de post-levée.
www.youtube.com/watch?v=dc0btqSdkwg
DESHERBAGE MECANIQUE DU TOURNESOL
Superbe vidéo sur le désherbage mécanique du tournesol et maïs.
www.youtube.com/watch?v=QbNwxoSw73w
C O L Z A .
Raisonner la lutte chimique
(Un colza OGM qu'on peut désherber efficacement en post-levée. A suivre... D. BELAID 28.12.2014).
Les stratégies herbicides
Soigner l’application
Les herbicides de présemis, type COLZAMID, doivent être incorporés sans nuire à la qualité de la levée : c’est une façon culturale qui s’intègre à la préparation du sol sans passage
supplémentaire. L’incorporation doit être superficielle (2-3 cm) pour une efficacité optimale.
L'application des produits de prélevée doit se faire au plus près du semis afin de bénéficier de conditions souvent plus favorables. Le type de préparation (sol motteux) et la quantité de résidus en
surfaces peuvent nuire à l’efficacité de ces produits. Dans tous les cas, l’efficacité est améliorée si le sol est humide au moment de la pulvérisation et si une pluie de 15-20 mm intervient dans les
15-20 jours qui suivent l’application.
En sols argileux, l'absence de pluie durant tout l'été jusqu'à l'application du produit est néfaste à une bonne efficacité.
Desherbage de postlevée précoce : le bon stade d’application
L'objectif est d’obtenir une efficacité régulière avec les produits NOVALL ou ALABAMA sur des adventices qui présentent des levées plus échelonnées dans le temps. On s’affranchit alors des
conditions parfois sèches et limitantes du semis et on gagne en persistance d’action. Mais attention lorsque l’on choisit cette stratégie, les doses en prélevée étant plus faibles, il faut être
sûr de revenir à temps pour effectuer la deuxième application. Sinon, le risque est d’échouer dans son désherbage. A l’inverse miser uniquement sur un traitement de postlevée précoce peut s’avérer
dangereux. En effet, ce positionnement se montre trop tardif sur des adventices précoces telles que ray-grass, géraniums et crucifères.
Pour cette deuxième application viser alors le stade : 75% des colza au stade cotyledons.
La postlevée à large spectre, une innovation à bien positionner
Employez CLERANDA/CLERAVIS uniquement sur des variétés tolérantes à l’imazamox (technologie Clearfield®). CLERAND/CLERAVIS s’utilise à 2 l/ha avec un adjuvant (DASH
HC à 1 l/ha) au stade 2-3 feuilles du colza pour une efficacité optimale.
ll est recommandé de cibler l’utilisation de CLERANDA/CLERAVIS dans les situations difficiles, par exemple à forte pression de géraniums ou de crucifères
(photo).
• Situations conseillées : forte pression de géraniums et crucifères (sanve, ravenelle, barbarée, passerage, calépine). Le produit présente également une très
bonne efficacité sur repousses de céréales. Par sa simplicité et son spectre, CLERANDA/CLERAVIS peut aussi être une solution adaptée aux régions, comme le Sud-Ouest, où l’implantation est réalisée en
conditions sèches, peu favorables aux herbicides racinaires.
• Situations déconseillées : graminées dominantes (ray-grass, vulpin, brome) pour des raisons de gestion du risque de résistance. En présence de
graminées, l’emploi en complément d’un produit de postlevée racinaire, de type KERB FLO, est recommandé. En rotation très courte (colza/blé), il est déconseillé d’appliquer systématiquement
CLERANDA/CLERAVIS sur colza. Enfin, la solution Clearfield® n’est pas non plus conseillée dans les rotations avec betterave sucrière en raison de la problématique des repousses du colza dans
cette culture.
L'ensemble du spectre ne présente pas de réels défauts à l'exception peut-être sur bleuet, coquelicot et matricaire. Sur ces deux dernières, CLERANDA/CLERAVIS n'est efficace que sur des adventices
levées, ce qui n'est pas souvent le cas à 2-3 feuilles du colza. Sur jeune chardon-marie, ce produit n'a qu'une efficacité partielle mais un rattrapage est possible avec CALLISTO 0,15 l/ha.
Sur une majorité de flore, il est important de respecter le stade d'application, car au-delà, l'efficacité peut chuter, en particulier sur géraniums.
Gestion des repousses
En cas d’utilisation de ces nouvelles solutions, attention à la gestion des repousses de colza qui sera différente en raison de leur tolérance aux inhibiteurs de l’ALS : leur contrôle par une
sulfonylurée ne sera pas possible.
Ces repousses peuvent être maîtrisées en passant par des modes d'action de type contact associé à une hormone (ex : BRENNUS PLUS) mais les interventions de ce type ne sont pas courantes.
Pour gérer au mieux les repousses, veiller à en faire lever un maximum après la récolte du colza avant tout travail profond. Il est donc conseillé de ne rien faire avant le retour des pluies et de
limiter l'intervention à un faux semis.
Rattrapage de postlevée : intervenir au bon moment
Les solutions de postlevée sont peu nombreuses et le spectre réduit. Au-delà d'un stade jeune, les producteurs sont confrontés à des impasses. Ces rattrapages se raisonnent dès le mois d'octobre
en observant les parcelles.
En savoir plus : Les solutions de post-levée et leur efficacité sur la flore
Phytotoxicité, manque de sélectivité
Le colza peut présenter des symptômes suite à l'application de certains produits ou à un mauvais rinçage de cuve après un traitement sur céréales :
• Produits à base de clomazone
• Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
• Mauvais rinçage de la cuve
En savoir plus : Phytotoxicité / manque de sélectivité
Gérer la résitance aux herbicides
L’imazamox contenu dans CLERANDA présente le même mode d’action (groupe HRAC B) que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (Abak, Octogon, etc.). Son introduction sur colza n’est pas sans
risque quant au développement d’adventices résistantes en raison de l’augmentation de la pression de sélection.
Le CETIOM, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides
envisagées sur la parcelle.
Ouvrir R-sim
Mode d'emploi : voir rubrique "Outils".
Maïs et tournesol - Variétés et itinéraires techniques à la loupe
ARVALIS-CETIOM infos - Janvier 2014
|
Nord Bretagne Normandie Pays de la Loire
Mais (2 Mo)
Tournesol (740 Ko)
Centre Centre-Ouest Vendée Poitou-Charentes
Mais (4 Mo)
Tournesol (1.7 Mo)
Nord-Est Centre-Est Sud-Est
Mais (3 Mo)
Tournesol (1.6 Mo)
Sud-Ouest
Mais (3.3 Mo)
Tournesol (1.4 Mo)
|
GUIDE DU CETIOM POUR LA CULTURE COLZA (GRATUIT)
Toutes les publications
ALGERIE : PRODUIRE DE L'HUILE DE COLZA OU DE
TOURNESOL SUR L'EXPLOITATION
Djamel BELAID 12.10.2015
A plusieurs reprises nous avons exposé dans ces colonnes
l'idée pour des producteurs algériens de colza ou de tournesol la possibilité de presser leur récolte sur leur exploitation. Il suffit pour cela d'une presse mobile achetée à plusieurs qui se
déplacerait de ferme en ferme. Ce schéma est décrit dans l'article qui suit. Certes, il ne s'agit pas là d'obtenir de l'huile pour mettre dans les réservoirs des tracteurs mais de produire de l'huile
de table. Dans ce cas là, il faudrait que des groupements de producteurs réussissent à arracher aux pouvoirs publics les aides financières attribuées aux raffineries d'huile brute. Cette démarche
s'inscrit dans le cadre de la protection des marges des agriculteurs. Elle pourrait également avoir lieu concernant le blé tendre et le blé dur. Seule la constitution de groupements de producteurs
assurant l'approvisionnement ou la collecte et la vente ainsi que dans cette exemple la transformation peut garantir des marges rémunératrices aux exploitations. D'autant plus que se dessinent à
l'horizon la menace de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et donc la libre importation de blé par les minoteries et semouleries. Dans le cas de l'importation actuelle de la poudre de lait par les
laiteries privées, si la baisse du prix de cette poudre sur le marché international est une aubaine pour les laiteries, c'est une catastrophe pour les élevages.
La production d’huile carburant en CUMA : la
co-construction d’un outil et de son territoire
Communication colloque SFER des 28 et 29 février
2008
PIERRE Geneviève Maître de conférences Département de
géographie Université d’Angers UMR ESO 6590 –CARTA Angers genevieve.pierre@univ-angers.fr
Résumé :
Cette étude de cas portant sur la construction d’un objet de
développement agricole, la presse à huile mobile départementale du Maine-et-Loire, en CUMA, s’inscrit au croisement de thématiques liées aux agro-carburants, à l’autonomie agricole, aux circuits
courts. En quoi la structure coopérative CUMA, par son mode de fonctionnement, par les projets qu’elle met en œuvre, à forte dimension expérimentale et sans recherche de profit, permet-elle une
co-production et co-construction d’un outil et inscrit-elle ses projets dans une logique territoriale très différente de la filière longue ? Le rôle des acteurs territorialisés est fondamental pour
comprendre la coconstruction de l’outil, sa territorialité, voire sa territorialisation
Cette communication s’inscrit dans l’axe II (coopératives,
développement et territoire) du colloque, bien qu’elle relève d’un contrat de recherche « économie sociale et solidaire et territoire », dans une définition prise au sens large1 (non capitaliste, non
gérée par des fonds publics, dans des structures juridiques associatives ou coopératives ; Defourny & Monzon-Campos dir., 1992). Ce sujet se trouve à la confluence de plusieurs thématiques : le
rôle des structures coopératives « CUMA2 » ( Draperi J.-F. & Touzard J.-M., 2003) dans les projets de développement local et de territoire, en lien également avec une réflexion sur l’économie
sociale, les questions d’énergies nouvelles, des « agro-carburants », l’évolution des systèmes de production agricole et des pratiques culturales à travers la recherche d’autonomie alimentaire, de
circuits courts, de relocalisation économique. La dimension territoriale est au cœur de la réflexion. Cette étude de cas, centrée sur la presse à huile mobile départementale du Maine-et-Loire, est
une analyse de la construction territoriale d’un projet de développement agricole en CUMA et de ses temporalités. Dans ce projet, l’encadrement institutionnel agricole peut apparaître fort, du fait
de l’intervention du réseau pré-construit « Chambre », et des réseaux associatifs et coopératifs : le réseau CUMA, à partir de la FD CUMA (fédération départementale). Parallèlement, le fonctionnement
CUMA fait appel très fortement au réseau de ses acteurs locaux (les CUMA locales) et existe surtout par cette dynamique locale et les relations horizontales, d’acteurs à acteurs, de CUMA à CUMA, plus
que sur la logique descendante ou hiérarchique. Le rapport acteurs/institutions est donc intéressant à observer, dans une dynamique de co-construction. Par nature, les projets agricoles s’inscrivent
dans une assise – si ce n’est une réflexion – territoriale forte : le sol, la terre, ne sont pas délocalisables même si l’agriculture a eu tendance à se « dé-territorialiser ». Les systèmes de
production, les bassins de production définissent une emprise spatiale forte et sont des données à temporalités d’évolution assez lente, notamment lorsqu’il est question d’élevage herbager.
Cependant, ce projet local de production de biocarburant procède d’une dynamique de groupe visant à l’autonomie agricole, alimentaire et énergétique, par un
I) Contexte et méthodes : l’importance des CUMA dans
les projets agro-territoriaux innovants
A) Le contexte
L’étude de cas de la mise en place de la presse à huile
départementale en CUMA du Maineet-Loire doit être replacée dans le contexte géographique plus large de l’ouest de la France et de la France en général, à partir des outils de production d’huile
végétale pure en CUMA et de la production de la matière première : le colza. Certes, les CUMA n’ont pas le monopole de l’utilisation des presses à huile par les agriculteurs. Notre enquête s’est
limitée au réseau CUMA parce que c’est un exemple de filière courte organisée en réseau, récente, dont l’information est relativement accessible (sources FD CUMA, FR CUMA et FN CUMA) ; il n’existe
pas de recensement des presses à huile végétale pure « hors CUMA ». Parallèlement, cela montre l’importance des CUMA dans l’émergence de projets de développement agricole et de territoire
innovants.
L’outil permet la production d’huile végétale pure qui,
mélangée au diesel à 30 % maximum (et sur des moteurs relativement anciens), sert de carburant d’appoint pour les tracteurs et peut êtrre égalemetn utilisée dans des chaudières pour le chauffage. La
presse à huile départementale du Maine-et-Loire est un outil « semi mobile3 », sillonnant le département. Elle produit de l’huile et du tourteau pour l’alimentation du bétail : seuls les adhérents
(agriculteurs, collectivités locales) peuvent utiliser l’huile en carburant ou produire le tourteau pour la consommation animale. L’utilisation de l’outil concerne 73 adhérents (source FD CUMA ,
février 2007). La première saison, 2005/2006, a été essentiellement expérimentale. L’année 2006/2007 est la première année de pleine activité de la machine. La presse à huile départementale du
Maine-et-Loire est la première grosse presse mise en place en CUMA départementale dans l’ouest, devant répondre à une forte exigence de qualité et à une certaine dimension productive. Sa capacité
prévisionnelle de production est de 270 000 litres, pour une capacité technique de 350 000 litres par an. On peut produire 1000 à 1200 litres par jour, pour une année moyenne de 300 jours de
production par an. Sa mise en place, à partir de fin 2005, correspond à une volonté de substituer au fuel cher une énergie meilleur marché et occasionnant moins de dépendance, au moment où les prix
des matières premières agricoles (colza, tournesol), sont encore assez bas. Cette presse a été innovante par sa capacité de production et son débit à l’heure, par le plateau sur lequel elle est
installée, permettant sa semi-mobilité, et par son système de filtration. Le tourteau fermier produit est jugé de très bonne qualité, peu gras. Il existe une liste d’attente de 20 agriculteurs pour
utiliser la machine. Depuis, d’autres presses à huile ont été acquises dans l’ouest, mais peu ont une capacité supérieure à celle du Maine-et-Loire : la presse à huile semi-mobile du Calvados, plus
récente, a une capacité technique équivalente. Depuis février 2007, une presse fixe de forte capacité est installée dans les Côtes d’Armor, dans une CUMA « locale » ; son objectif est de produire 500
000 litres à terme. Dans la très grande majorité des cas, les presses à huile des CUMA de l’ouest sont de petites presses mobiles (de 50 à 100 kg/heures de capacité), transportables en remorque
tractée par une voiture ou une camionnette (Morbihan, Mayenne, Loire-Atlantique) voire, pour les plus anciennes, dans un coffre de voiture.
B) L’importance du réseau, des structures CUMA, dans
la co-construction de l’objet et de son territoire
Le réseau CUMA représente avant tout une structure coopérative
fédérative, engagée dans une dynamique de co-production d’un outil de développement (Guigou, 1998) entre structures et structures/acteurs, et une dynamique de co-construction, qui nécessite une
réciprocité entre acteurs (Di Méo, 1996). La CUMA inscrit ses réseaux dans des structures territoriales à différents niveaux d’échelle, dans un fonctionnement non hiérarchique : la CUMA (souvent
communale ou « péricommunale, parfois en « Intercuma »), la FD CUMA (structure de conseil et d’encadrement technique, administratif, juridique), elle-même organisée en FR CUMA (l’intercuma de l’ouest
fédère les CUMA départementales de trois régions, Bretagne, Basse-Normandie, Pays de Loire, sans relation hiérarchique, plutôt une mutualisation de conseil technique) et FN CUMA. Dans ce cas, le
territoire des CUMA répond à l’organisation d’un réseau d’acteurs et de CUMA issus d’un même système coopératif, ou s’y fédérant, et organisés à un échelon départemental (cadre juridique,
institutionnel, de fonctionnement). Ce projet en Maine-et-Loire associe des territoires et des structures, dont le périmètre d’action correspond à des échelles différentes : les CUMA locales, la FD
CUMA par l’intermédiaire de la CUMA « Innov-Expé », qui établit un réseau particulier d’adhérents utilisateurs inclus dans la FD CUMA mais ne s’y superposant pas exactement, le pays du Layon (pays «
Voynet » de la LOADDT de 19994) et la Chambre d’agriculture du Maine-etLoire, voire le conseil général, qui a proposé un financement au titre de l’environnement et des bioénergies. Cela permet
d’envisager comment le réseau de structures partenaires s’articule aux acteurs dans la co-production et co-construction d’un outil de développement agricole et son territoire d’action. Si la Chambre
a été très vite partenaire de cette expérimentation en Maine-etLoire, dans d’autres départements, la mobilisation des acteurs s’est plutôt faite par le réseau Civam, en lien avec les FD CUMA
(Mayenne, voire Loire Atlantique pour une CUMA fixe). Cela montre aussi la capacité des structures FD CUMA à fonctionner dans des réseaux agricoles et structures différents (le réseau des
agriculteurs bio, Morbihan, Mayenne, le réseau Civam (Mayenne, Loire Atlantique…) tout en maintenant des contacts plus ou moins étroits avec la Chambre d’agriculture. Des CUMA départementales
d’innovation ont été créées, souvent à partir des années 1990 dans l’ouest, pour abriter des outils d’expérimentation, correspondant à des pratiques agricoles ou agro territoriales nouvelles. Cela
met en avant la capacité des CUMA à porter des projets de valorisation agricole et énergétique. Dans l’ouest de la France (source FR CUMA), deux types de valorisations énergétiques ont été
privilégiées: il s’agit du bois-énergie et de la production d’huile végétale pure (Godin M., 2005). Sur les 12 départements qui constituent l’Intercuma de l’ouest, 11 ont intégré l’outil presse à
huile au sein de la CUMA départementale d’innovation et d’expérimentation en matériel. Peu de presses à huile ont été acquises en CUMA locales et, dans l’ouest, il s’agit d’acquisitions récentes, en
2006 et 2007 : deux CUMA locales dans l’Orne (2006), un exemple en Loire Atlantique (2007), un exemple en Côte d’Armor (2007). Dans le Maine-et-Loire, cet outil est accueilli dans la CUMA
départementale « innovexpé ». Cette CUMA, née en 1996, réunit au départ 4 adhérents pour un projet de compostage des fumiers avec mélange de déchets verts : la FD CUMA, la Chambre d’agriculture, la
ferme expérimentale départementale des Trinottières et l’association Gab’Anjou. Au début des années 2000, on connaît une forte demande de matériel pour l’implantation de haies bocagères : «
dérouleuse de plastique ». En 2002, la CUMA départementale de compostage s’intéresse à la déchiqueteuse à bois, en vue d’une valorisation en bois-chaudière, par un partenariat entre la FD CUMA, la
chambre départementale d’agriculture du Maine-et-Loire et l’association Mission bocage (Mauges). Puis, en 2005/2006, on passe au projet expérimental de presse à huile. Cet outil s’inscrit dans un
contexte d’inquiétude face à l’évolution des prix des carburants classiques. C’est un projet de développement agricole au sein du département, en circuit court, dans lequel on n’attend pas de
valorisation économique extérieure mais juste « gérer ses coûts de production autrement » ; la question de l’autonomie agricole a été évoquée dans la plupart des cas. Toutefois, ce n’est pas la FD
CUMA, ni la CUMA départementale « innov-expé » qui a été à l’origine du projet de presse à huile. Aux dires de tous les acteurs enquêtés, ce projet est vraiment né de la base, de quelques acteurs et
agriculteurs du Layon engagés dans une réflexion locale sur l’autonomie agricole. Cependant, sans démarche collective, le projet n’aurait sans doute pas abouti et la perspective de partager les
risques, les responsabilités et le travail sur un nouvel outil ont compté beaucoup dans la réalisation concrète du projet, selon les acteurs enquêtés. L’accueil en CUMA s’est imposé naturellement, à
la fois parce qu’elle est la structure compétente pour la réflexion sur le machinisme, la structure la plus à même, par sa nature coopérative, de prendre en charge un outil expérimental et donc « aux
résultats incertains « , et qu’elle a les moyens, par son réseau, de mobiliser rapidement les agriculteurs. Nous sommes bien dans le cas d’une mutualisation de moyens et de ressources, de bénéfice
collectif pour les adhérents, sans recherche de plus value à tout prix, caractéristique d’une démarche CUMA et relative également à l’« économie sociale ».
(…) Voir la suite en ligne sur le site de
la SFER.
Notes
1 Le projet ESSTER s’inscrit dans l’appel à propositions pour
l’innovation sociale et le développement en économie sociale de la DIIESES Pays de Loire, axe 3, 2007 : « mieux comprendre les dynamiques territoriales de l’ESS », Bertille Thareau, Valérie
Billaudeau, Emmanuel Bioteau, Sébastien Fleuret, Isabelle Leroux, Geneviève Pierre, Laurent Pujol.
2 CUMA : coopérative d’utilisation du matériel agricole
fonctionnement en circuit local. La CUMA permet cette démarche expérimentale, hors de la filière classique de valorisation du colza en grande culture et des circuits industriels de biocarburants. Cet
outil est, dans l’ouest de la France, porté par des éleveurs qui cherchent à rendre leurs exploitations plus autonomes, à moindre coût énergétique. En quoi n’est-il pas indifférent, pour comprendre
les formes de construction de l’outil et de son territoire, qu’il procède d’une démarche de groupe, expérimentale, en CUMA ? Le mode de construction du projet, son territoire d’action, le réseau des
utilisateurs, permettent de mettre en évidence la logique de co-construction, à travers le rôle des acteurs territorialisés.
3 Mobilité réduite à 6 lieux principaux de stationnement de la
machine.
PLAYDOYER POUR L’INTRODUCTION DE LA CULTURE DU COLZA EN ALGERIE.
Djamel BELAID Ingénieur Agronome. 1.02.2014 (texte publié sur le blog Paysans d'Algérie d'EL WATAN).
La culture du colza est inconnue en Algérie. Il s’agit là d’une situation ubuesque. En effet, le colza est une plante qui peut pousser correctement sous notre climat. En témoignent son succès au
Maroc ou les essais agronomiques réalisés Khémis Milliana ou encore la présence au bord des routes d’une plante cousine du colza : la moutarde sauvage. Malgré cette absence de culture du colza
dans nos champs, le consommateur Algérien a chaque jour de l’huile de colza dans son assiette. Comment développer cette culture en Algérie et ainsi réduire les importations ?
LE COLZA : EN PLUS DE L’HUILE, DU FOURRAGE.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le colza pourrait rapidement se développer en Algérie autant du fait de sa capacité à produire de l’huile que comme source d’aliment du bétail. Une fois
pressées, ses graines donnent un sous produit : le tourteau de colza fortement apprécié par les animaux d’élevage.
Par ailleurs, les plants de colza peuvent être pâturés par les animaux dès l’automne et cela jusqu’aux gelées hivernales. On peut penser que disposant de semences de colza, les agriculteurs
pourraient consacrer une partie de leurs parcelles pour la production de graines et une autre pour le pâturage.
Les graines de colza sont de petites tailles et ont la faculté de germer rapidement dès la mi-août à la moindre humidité du sol. Pour une utilisation pour le pâturage, on peut penser à des
irrigations estivales d’appoint avant que les pluies automnales ne prennent ensuite le relais.
Pourquoi mettre en avant cet aspect comme fourrage et aliment du bétail du colza ? Il faut savoir que le revenu des agriculteurs provient en grande partie de leurs élevages.
Le colza présente cette particularité d’être utilisable par les ovins, bovins et même volailles. Dans le cas des ruminants, on peut même penser à l’utiliser en mélange avec l’orge cultivée en
hydroponie.
Toujours concernant les ruminants, le colza permet de produire rapidement une grande masse de fourrages verts dès la fin de l’été. Un autre avantage est de pouvoir être utilisé afin d’augmenter le
taux de matières grasses dans les rations des volailles. Cette augmentation du taux de matière grasse est primordiale. Il permet d’augmenter le taux d’incorporation d’orge locale en remplacement du
maïs importé. Mélangé à du pois protéagineux, le tourteau de colza se rapproche du colza pour l’apport protéique.
On le voit autant en élevage de ruminants que de volailles, le colza permet une plus grande liberté de choix des éleveurs dans l’élaboration des rations alimentaires. Or, actuellement, les
éleveurs ne possèdent pas d’accès à des tourteaux. Le choix en matière d’aliments concentrés pour l’élaboration des rations se limite à l’orge et au son.
COLZA, PRIVILEGIER LES CIRCUITS COURTS DE TRANSFORMATION
Les graines de colza peuvent être très facilement pressées pour donner de l’huile et un sous produit : les tourteaux. Il suffit pour cela de disposer d’une presse et de moyens pour décanter
quelques jours l’huile produite avant de la mettre en bouteille.
Cette simplicité milite en faveur d’unités de pressage à froid et de circuits de commercialisation courts. Elle peut permettre des prix plus rémunérateurs. Rien n’empêche également la mise en
place de circuits plus longs tels qu’ils existent pour les céréales avec la vente de la récolte aux organismes de collecte traditionnels.
La culture du colza nécessite le même matériel que celui utilisé pour le blé. Autre avantage, c’est une culture d’hiver ; le semis se fait en automne. Le cycle de la plante se déroule donc en
période humide. Il n’est pas besoin d’irriguer comme dans le cas du tournesol qui se sème au printemps. Enfin, la culture du colza bénéficie de nombreuses références techniques du fait de sa culture
en France et au Maroc.
Un autre avantage non négligeable du colza est qu’il permet d’élargir le choix en matière de rotations culturales. Car souvent après un blé c’est de l’orge ou du fourrage de vesce-avoine qui est
planté. Il y a donc chaque année une céréale sur la parcelle ce qui favorise le parasitisme tel les vers blancs. Enfin, le colza peut être moissonné dès le mois de mai ce qui permet d’installer une
culture intermédiaire surtout lorsqu’on dispose d’irrigation d’appoint.
En conclusion, il apparait que le cas du colza révèle un bel exemple d’échec de vision à long terme de l’agriculture algérienne. Certes, beaucoup a été fait ces dernières années afin d’augmenter
les productions, cependant le cas du colza illustre les lourdeurs d’une gestion bureaucratique. Il est nécessaire pour les cadres du Ministère de l’Agriculture et les agronomes Algériens de voyager
et de voir ce qui se fait à l’étranger. Face à l’immobilisme ambiant faut-il continuer à attendre la permission de cultiver du colza? Il nous semble que c’est aux céréaliers et aux éleveurs de
s’emparer du sujet en organisant l’importation de semences de colza non OGM et selon la législation en vigueur. En produisant localement du colza les agriculteurs feront preuve de patriotisme
économique et assureront la pérennité de leurs élevages.
Liens :
1-Huile de colza : pressage à froid chez un agriculteur français. http://youtu.be/YvOFOnJKyK8
2-Informations PROLEA (filière française des protéagineux-oléagineux)
- Le tourteau de colza entre dans la composition des aliments pour animaux d' élevage jusqu'à 15 % pour les poulets de chair.
- En production bovine (lait et viande), le tourteau de colza remplace facilement le tourteau de soja importé et peut être distribué jusqu'à 4 à 5 kg/j. Il contribue également à
l'amélioration de la qualité des produits laitiers.
3-www.cetiom.fr/fileadmin/cetiom/kiosque/PDF...TK/co_tourteaux.pdf
L'emploi du tourteau de colza en France.
VEILLE TECHNOLOGIQUE: LE SOJA UNE CULTURE QUI DEVIENT INTERESSANTE.
D.BELAID 27.07.14
Nouveaux herbicides de post-levée, nouvelles variétés précoces, nouveau matériel de récolte: le soja redeviens tendance en Europe et particulièrement en France. Les spécialistes
1ne
tarissent pas d'éloges à propos du soja et le recommande aux agriculteurs disposant d'irrigation. Cerise sur le gâteau, son cycle très court permet de l'installer après une céréale fourragère en tant
que « double culture » et ainsi de doubler le revenu par hectare. Radiographie des progrès réalisés à l'étranger et perspectives en Algérie.
En Europe, la nouveauté est sans contexte l'arrivée sur le marché de nouvelles variétés précoces2. Pour Pierre Jouffret du CETIOM France
« Dans cette optique, des essais de semis très précoces visant à éviter en partie la contrainte hydrique estivale ont été réalisés depuis deux ans dans le cadre du GIE des sélectionneurs de
soja. Ils laissent entrevoir des possibilités très intéressantes pour améliorer la marge économique du soja ». Le choix de la variété est primordial. Outre la précocité, la teneur en
protéines est un critère essentiel pour la valorisation ultérieure du produit.
Ces particularités permettent d'installer le soja juste après une céréale. On maximise ainsi la marge brute à l'hectare puisque ce sont 2 cultures qui
sont implantées durant l'année. Pour cela l'idéal est de disposer de moyen pour récolter tôt la céréale en tant que fourrage. Cela peut se faire par ensilage avec ou sans enrubannage puis aussitôt
suivi du semis du soja par semis direct. Ainsi, l'humidité du sol est préservée.
SOIGNER L'IMPLANTATION
Selon le Cetiom, il s'agit « d'ntervenir le plus rapidement possible après la moisson ; retirer les pailles ou les broyer en les répartissant
sur la largeur de travail. Le soja en double culture ne se cultive qu'après une culture récoltée tôt (avant fin juin), orge, pois, ail ». Le lit de semences doit être très régulier.
« En effet, les premières gousses en dérobé sont plus basses qu'en culture principale : un sol irrégulier peut provoquer des pertes conséquentes à la récolte ».
Le succès de la culture repose sur un semis précoce qui permet une meilleure alimentation hydrique. Il s'agit donc de semer le plus tôt possible:
« les semis les plus précoces sont les plus productifs et permettent une récolte plus précoce dans de bonnes conditions ». Outre la précocité de la date de semis, une densité de
semis suffisante assure un rendement correct.
Selon le Cetiom, on ne peut envisager de soja en double culture sans irrigation et cet organisme propose « d'irriguer immédiatement après le
semis (15 mm à 20 mm) pour assurer un démarrage rapide de la culture. Cet apport est à renouveler si besoin. Après la levée, réaliser un tour d’eau de 30 à 40 mm tous les 8 à 10
jours ».
Mais la variété n'est pas tout. Il faut disposer de l'irrigation3. Cependant le soja est moins exigeant en eau que le maïs. Alors que
celui-ci ne supporte aucune carence en eau, le soja fait preuve de souplesse. Pour P. Jouffret « pour l’intrant « eau », le soja a des besoins inférieurs à ceux du maïs, ce qui permet de
limiter la quantité d’eau totale prélevée. En pratique, les producteurs apportent au soja des quantités inférieures de 400 m3/ha en moyenne à celles fournies au maïs dans les mêmes exploitations
(enquêtes pluri-annuelles CETIOM Sud-Ouest). En outre, le soja est moins sensible que le maïs à une réduction momentanée de son alimentation hydrique. Lors d’années sèches, il est donc possible de
diminuer les quantités d’eau prévues voire de réaliser une impasse sur un tour d’eau : ceci est très intéressant durant la période où les besoins du maïs sont très forts (début juillet au 15 août) et
où la ressource en eau est parfois limitante ».
A titre indicatif, le Cetiom note que « dans le cas du sud de la France, le soja en double culture est compétitif dans les situations où il
peut recevoir 150 à 250 mm d’eau d’irrigation ». Cependant, pour des doses totales d’irrigation inférieures à 100 mm, la double culture de tournesol serait plus appropriée. Ces
préconisations sont à vérifiées dans les conditions locales. Elle sdonnent cependant un ordre de grandeur.
SOJA, PEU DE CHARGES DE CULTURE
Le désherbage a fait de gros progrès avec les désherbants de post-levée. Un produit tel le Pulsar 40, permet de nets progrès pour maitriser des
adventices difficiles à détruire tels le xanthium ou le datura. Le désherbage chimique peut être utilement complémenté par un désherbage mécanique. Un binage permet d'éliminer la flore adventice dans
l'inter-rang. Des passages de herses étrilles permettent même le désherbage dans le rang.
Le Cetiom note que « moins haut et moins ramifié qu'en culture principale, le soja dérobé est moins concurrentiel vis à vis des mauvaises
herbes. Préférer le désherbage de post-levée (PULSAR 40, BASAGRAN SG, CORUM, divers antigraminées à action foliaire). La croissance rapide du soja et des adventices sur le mois de juillet implique
très souvent un 1er passage de postlevée dès trois semaines après le semis. Eviter les heures chaudes et les temps très secs. Intervenir sur des adventices jeunes (dicoltylédones de 2 à 6 feuilles ;
antigraminées d'une feuille à un talle maximum) ».
Question maladie, le soja ne nécessite pas de fongicides. Les charges en intrans sont faibles. Concernant la fertilisation, l'azote n'est pas
nécessaire. Avec ses nodosités le soja présente la capacité de fixer l'azote de l'air. On veillera cependant à assurer une inoculation des semences. Cela est indispensable lors de la culture pour la
première fois sur une parcelle. La culture suivante bénéficiera d'un apport de 30 à 50 unités d'azote. Les besoins en phosphore et potasse peuvent être assurés sur la rotation.
SOIGNER L'INOCULATION
Le Cetiom conseille de particulièrement soigner l’inoculation: « Les bactéries de Bradyrhizobium japonicum sont des organismes vivants qui
craignent les conditions excessives de température et de lumière. Quelques précautions sont nécessaires pour conserver à l'inoculum sa vitalité et son efficience. Avant l'emploi, ne pas stocker à
plus de 25 ° C.
A l'emploi, mélanger graines + inoculum ou microgranulés + inoculum à l'abri du soleil et semer le jour même, dans un délai de 4 heures (Biodoz) à 6
heures (RhizoFlo) après l'ouverture du sachet d'inoculum. Avec la formulation Force 48, les semences peuvent être inoculées 48 heures à l'avance, sans perte de viabilité. Viser un bon contact
terre-graines au semis pour favoriser la nodulation ».
Sans être problématique, la récolte nécessite quelques précautions surtout lorsque la plante présente un premier étage de gousses trop près du sol. Au
niveau des moissonneuses-batteuses, la nouveauté à l'étranger provient des barres de coupes flexibles qui permettent de récolter au plus près du sol. On veillera cependant à passer un rouleau après
le semis.
Le soja est une plante trop précieuse pour la réserver uniquement à l'alimentation animale. Disposer d'une presse permet de produire de l'huile de soja
et du soja texturé. Ce dernier très riche en protéines constitue une véritable viande végétale. A partir de la graine entière il est possible de produire du lait de soja. Ce lait peut être consommé
tel quel ou être mélangé avec du chocolat en poudre ou avec du lait de vache pour faire passer son goût. Le lait de de soja avec de l'agar-agar et du chocolat en poudre ou de la vanille permet aussi
de fabriquer des crèmes dessert du genre « Danette ».
C'est dire combien la culture du soja peut permettre à des investisseurs avisés de s'assurer d'une matière première de qualité. Ce genre d'assolement
nécessite donc irrigation d'appoint, moyens de récolte rapide et surtout semis direct.
SOFIPROTEOL VEUT DOPER LES FILIERES AGRICOLES EN AFRIQUE.
Un article de l'Usine nouvelle sur Sofiprotéol ce holding agroalimentaire français détenu par des agriculteurs. Dans l'article on apprend que cette société va aider le
maroc à produire de l'huile sur son sol. On aurait bien aimé la même chose pour l'Algérie. Rappelons que Cevital importe 100% des graines oléagineuses triturées dans ses moulins. Un partenariat est
en cours avec SIM pour l'aliment bétail. Question: d'où viendront les matières premières pour les 3 usines en cours de construction.
ps: que deviennent les sous-produits des usines Cevital: tourteaux de colza et mélasse? (Qui pourrait nous fournir une réponse).
14.01.2014 L'Usine Nouvelle.
Ryadh Benlahrech et Frédéric Maury
Le 3 décembre, à Paris, la société a fêté ses 30 ans en présence du chef de l'Etat, François Hollande.
Spécialisé dans la valorisation des oléagineux, le groupe français Sofiprotéol souhaite développer les productions des pays maghrébins et ouest-africains. Objectif :
réduire leur dépendance aux importations.
Le 3 décembre dernier, à Paris, dans le prestigieux écrin du Musée du quai Branly et en présence du président François Hollande, Sofiprotéol avait décidé d'honorer,
pour son 30e anniversaire, le Maroc, devenu le symbole de son implantation et de sa stratégie en Afrique. Depuis le rachat de 41 % du capital de l'huilier Lesieur-Cristal en février 2012, le groupe
français est devenu le numéro un local, avec 60 % de part de marché.
Sur l'écran de son téléphone, Michel Boucly, le directeur général adjoint, affiche des photos des champs d'oliviers qu'il vient de visiter près de Marrakech, rappelant
qu'une marque d'huile d'olive est en cours de lancement dans le pays. Mais plus que le produit, c'est l'arbre qu'il veut montrer. Car avant de s'installer dans les beaux quartiers de Paris,
Sofiprotéol est, d'une certaine manière, né dans les champs : en 1983, ce sont les agriculteurs, producteurs de colza et de tournesol, qui lui ont donné naissance pour réduire l'immense dépendance de
la France au soja américain.
Expansion
C'est dans le même esprit que le groupe aux 8 000 collaborateurs souhaite se développer au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, deux des trois zones qu'il a ciblées pour
son expansion internationale (la troisième se situant autour de la mer Noire, dans l'est de l'Europe). "Quand nous venons dans un pays, c'est pour y développer la filière tout entière", affirme
Michel Boucly. Au Maroc, Sofiprotéol entend ainsi réduire la dépendance du pays aux importations de soja (principalement en provenance d'Argentine). "L'objectif du plan Maroc vert est que le pays
atteigne une production de 140 000 tonnes de colza et de tournesol d'ici à 2020, soit environ 20 % des besoins du pays", indique Stéphane Yrles, le secrétaire du comité exécutif de Sofiprotéol.
"Quand nous venons dans un pays, c'est pour y développer la filière tout entière", affirme Michel Boucly.
En avril 2013, le groupe a signé avec Rabat un contrat-programme visant à développer l'agriculture à travers une augmentation des surfaces cultivées et une hausse des
rendements. À la clé, la création d'une interprofession regroupant les acteurs économiques de la filière, une garantie des prix de la production des agriculteurs et un appui technique (fourniture
d'intrants, optimisation de l'irrigation, etc.).
"Face à la concurrence de pays déjà bien installés dans leurs productions, on ne peut pas développer une filière sans protection et sans soutien de l'État, qu'il soit
réglementaire ou financier", estime Michel Boucly, pointant du doigt la domination mondiale de l'Asie dans l'huile de palme et celle de l'Argentine dans le soja.
Leader incontesté en France
En France, grâce à Lesieur acquis en 2003, Sofiprotéol est le numéro un incontesté de l'huile alimentaire, avec près de 70 % de part de marché. Et avec Glon Sanders,
repris en 2007, il caracole aussi en tête de la nutrition animale. Pour être présent sur toute la filière de la valorisation des oléagineux, il s'est même lancé dans les énergies et la chimie
renouvelables.
De Tunis à Dakar en passant par Alger, Casablanca, Bamako et Ouagadougou, le groupe entend déployer l'ensemble de cette panoplie, dans la mesure où le marché le permet.
"Idéalement, nous préférons nous positionner dans quelques pays pour y faire tous nos métiers, mais sans dogmatisme : dans notre palette de compétences, nous avons ainsi choisi en premier lieu
l'huile au Maroc et la nutrition animale en Algérie", assure le directeur général adjoint.
En Tunisie, le groupe est actif dans les huiles et l'alimentation animale. Au Sénégal, la toile est également tissée : allié à Castel (comme au Maroc) à travers le
holding Copéol (également présent en Guinée), Sofiprotéol oeuvre dans la distribution d'huile alimentaire et, depuis la reprise des actifs de Novasen, dans la trituration et le raffinage ; dans le
sud du pays, dans le bassin de l'Anambé, le groupe travaille discrètement sur des semences de riz, d'arachide et de tournesol, pour lesquelles des développements agricoles sont en cours ; enfin, dans
la nutrition animale, il est associé à l'homme d'affaires sénégalais Ahmet Amar.
Protéines
Pour le groupe, l'Afrique est une affaire de croissance mais aussi d'image sociétale. "Nous avons clairement le savoir-faire pour répondre aux besoins du continent",
assure Michel Boucly, qui souligne l'évolution naturelle des consommations alimentaires : l'huile d'abord, puis les protéines (lesquelles impliquent un boom de la nutrition animale).
Avec une consommation annuelle moyenne de 4 kg d'huile par habitant, l'Afrique est très loin des États-Unis, de la France ou encore de la Chine, dont les habitants
consomment respectivement 28, 25 et 20 kg d'huile chaque année !
Partenariats
Prudent, Sofiprotéol opte souvent pour des partenariats. C'est ce qu'il a fait au Maroc en conservant les équipes de Lesieur-Cristal ; au sud du Sahara, en s'alliant
avec Castel ; et en Algérie, où il a créé en avril 2013 avec le groupe SIM une coentreprise visant à produire 70 000 t par an de nutrition animale dès cette année, avant de monter progressivement en
puissance pour atteindre les 200 000 t. Des alliances qui ont tout leur sens : Castel a par exemple une profonde connaissance du tissu africain et des réseaux de distribution.
Le modèle est bien pensé mais, chez Sofiprotéol, on réfute les objectifs financiers immédiats, affirmant privilégier une présence en Afrique sur le long terme. Mine de
rien, le groupe français compte déjà 1 500 collaborateurs sur le continent, pour environ 400 millions d'euros de revenus. Et ce n'est qu'un début.
Comment devenir un petit Cévital? Vous vous procurez des semences de colza (non OGM). Vous produisez du colza (ou du tournesol, certes c'est un peu plus difficile) sur votre exploitation, puis
vous les pressez comme sur cette vidéo. Vous obtenez de l'huile et du tourteau qui est un excellent aliment du bétail. Installez un moulin et pressez les graines de vos voisins et développez des
circuits de vente d'huile alimentaire.
Les sociétés de semences de colza sont nombreuses en France. Exemple:
Caussade Semences: ZI de Meaux - BP 109 82 303 Caussade cedex
Tél. +33(0)5 63 93 82 82
L'avantage des graines de colza est leur petite taille. On peut semer à des doses de 1,2 kg/ha. Donc avec un sac de dix kilo de graines, vous pouvez ensemencer une dizaine
d'ha.
www.youtube.com/watch?v=Cub6DwKpY-g
ALGERIE: PRODUIRE DE L'HUILE DE COLZA SUR L'EXPLOITATION.
D.BELAID 8.07.2014
Nous proposons à la lecture un article sur la production d'huile de colza au niveau de l'exploitation. Il
s'agit de l'expérience d'un jeune agriculteur français qui procède à une vente en direct auprès des consommateurs.
Bien sûr les contextes sont différents. Cet article permet cependant de fouiller la question. Il peut
intéresser une exploitation qui produirait du colza et disposerait d'une presse. Précisons que la culture du colza demande le même matériel que celui pour le blé.
Produire du colza et le presser produit des tourteaux encore riches en huile et donc qui permettent de
mettre plus d'orge dans un aliment volaille en remplacement du maïs. Donc, pour un fabricant d'aliments du bétail, il peut être intéressant de faire produire du par des agriculteurs et leur acheter
le tourteau. La solution peut être aussi qu'une exploitation agricole qui a un poulailler fabrique une partie de son aliment volailles avec de l'orge et des tourteaux de colza.
Reste à faire un calcul économique pour voir la rentabilité de la production d'huile et de la vendre
directement. Des rendements de 22 quintaux/ha de colza et plus ont été obtenus en Algérie. Un tel calcul peut montrer une faible marge, mais celle-ci peut devenir intéressante en cas de paramètres
économiques qui changent (non poursuite de l'exonération de la TVA sur le maïs et le soja pour aliments du bétail).
Voici ci-dessous le texte de l'article.
De l’huile alimentaire pour valoriser le colza et le tournesol.
Adrien Rivière (Loiret)
« Les gens veulent retrouver des produits artisanaux, qui ont du goût, il faut leur offrir cela ». Adrien n’a pour l’instant fait aucune publicité
particulière pour l’« Huilerie des Fouets », mais quand c’est possible, il emmène la presse en démonstration sur son stand et ne tarit pas d’explications sur le fonctionnement et la fabrication. Il a
également été vigilant sur l’image du pro-
duit : il utilise des bouteilles en verre carrées, et a conçu des étiquettes sobres, mais qui rappellent bien le côté artisanal.
Une surveillance minimale
L’idée de presser de l’huile à la ferme lui trottait dans la tête depuis quelques mois. Il avait vu fonctionner des presses sur des salons agricoles,
mais surtout pour l’utilisation de l’huile comme carburant. La vente d’huile alimentaire n’était pas du tout développée. « Pourtant, c’est bien plus rentable qu’en remplacement du fioul », assure le
jeune homme. Il s’est décidé à l’été 2005, en revenant sur l’exploitation familiale pour sa deuxième année de bac professionnel par apprentissage. Il a aménagé un local propre dans un hangar, investi
dans une presse et une pompe à vide, restauré des vieux tanks à lait pour le stockage et la décantation. Au total, 13 000 euros d’investissement. Il a ensuite acheté des bouteilles, des capsules, et
conçu ses étiquettes.
Et le tour était joué. Alors que de nombreux agriculteurs veulent investir dans une presse pour utiliser l’huile végétale brute comme carburant, Adrien
Rivière a fait le pari de vendre de l’huile alimentaire artisanale de colza et de tournesol. Malgré le prix, le goût prononcé de ces produits semble plaire aux consommateurs locaux.
À 19 ans, Adrien Rivière a hâte de passer son bac pro pour s’occuper à plein temps de sa nouvelle activité. Près d’une centaine de bouteilles en un
week-end, Adrien Rivière, 19 ans, n’avait pas prévu un tel succès. Son huile artisanale de colza et de tournesol a plu aux chalands du marché de Saint Hilaire les Andésis. Le jeune homme, fils d’un
agriculteur de Courtenay (Loiret) a flairé la bonne idée. Depuis novembre 2005, il presse à la ferme le colza et le tournesol produits sur l’exploitation familiale et commercialise l’huile sur les
foires et marchés des environs. Les bouteilles de 25 cl et 50 cl sont vendues respectivement 3,5 et 5 euros, contre 0,80 euro le litre en supermarché. « Nous commençons à avoir des clients réguliers
Même si le prix est un peu élevé, ils apprécient la qualité. Et puis, elle a tellement de goût qu’ils en utilisent bien moins que l’huile industrielle ! » Il est vrai que rien que la couleur laisse
deviner un autre goût, et l’odeur donne l’impression d’être au milieu d’un champ de colza ! « Les gens veulent retrouver des produits artisanaux, qui ont du goût, il faut leur offrir cela ». Adrien
n’a pour l’instant fait aucune publicité particulière pour l’« Huilerie des Fouets », mais quand c’est possible, il emmène la presse en démonstration sur son stand et ne tarit pas d’explications sur
le fonctionnement et la fabrication. Il a également été vigilant sur l’image du produit : il utilise des bouteilles en verre carrées, et a conçu des étiquettes sobres, mais qui rappellent bien le
côté artisanal.
Une surveillance minimale
L’idée de presser de l’huile à la ferme lui trottait dans la tête depuis quelques mois. Il avait vu fonctionner des presses sur des salons agricoles,
mais surtout pour l’utilisation de l’huile comme carburant. La vente d’huile alimentaire n’était pas du tout développée. « Pourtant, c’est bien plus rentable qu’en remplacement du fioul », assure le
jeune homme. Il s’est décidé à l’été 2005, en revenant sur l’exploitation familiale pour sa deuxième année de bac professionnel par apprentissage. Il a aménagé un local propre dans un hangar, investi
dans une presse et une pompe à vide, restauré des vieux tanks à lait pour le stockage et la décantation. Au total, 13 000 euros d’investissement. Il a ensuite acheté des bouteilles, des capsules, et
conçu ses étiquettes. Et le tour était joué.
Depuis, la presse tourne 24 h sur 24. Elle est alimentée en matière première par un bac qui peut contenir deux jours de stock de graines. Un bac
récupère le tourteau à la sortie, et l’huile rejoint les bacs de stockage via un tuyau en plastique. « Je passe régulièrement dans la journée, pour vérifier que tout va bien, et vider le bac de
tourteaux de temps en temps. En tournesol plus qu’en colza, des impuretés, des morceaux de tiges ou de feuilles peuvent venir coincer la presse. Il faut veiller à alimenter la machine avec un grain
bien trié, et surveiller un peu plus. »
Valoriser les coproduits
L’engin, une presse à vis allemande, fonctionne à une vitesse de production de 1 litre d’huile à l’heure avec du colza, et de 1,5 l avec le tournesol.
Il faut 3,5 kg de colza pour produire un litre d’huile et 2,5 kg de tourteau. Adrien Rivière la règle au minimum. « Je ne suis pas pressé. Je préfère privilégier la qualité. » Avec des trous de 1 mm,
la presse laisse passer des impuretés, ce qui nécessite une décantation d’un mois, mais pas de filtration. Le tourteau sort avec 16 % d’huile. Il est cédé à l’exploitation voisine qui a un troupeau
laitier. « 16 %, c’est déjà beaucoup pour des ruminants, l’éleveur n’en incorpore que 400 à 500 g dans la ration. Les calculs ont été faits avec le contrôleur laitier. Mais on pourrait aussi s’en
servir pour chauffer la maison. Les nouvelles chaudières brûlent tout aujourd’hui ! » Quant à l’huile de tournesol, un bidon est prêt pour alimenter le tracteur. « Quand on voit le prix du fioul, les
réserves qui s’amenuisent, et la pollution que cela génère, je ne comprends pas qu’on n’utilise pas plus les biocarburants. C’est dommage de ne pas utiliser les produits naturels que nous avons à
disposition. »
La commercialisation prend du temps
Côté hygiène, aucune norme ou règle n’est pour l’instant obligatoire. Mais Adrien a conçu l’installation de façon à ce que l’huile ne soit jamais en
contact direct avec l’air. À la sortie de la presse, un tuyau emmène l’huile dans des bacs en inox (tanks à lait reconvertis), d’où elle est ensuite pompée par une pompe à vide pour l’embouteillage.
L’embouteillage, l’encapsulation et l’étiquetage sont pour l’instant manuels. « À deux, nous préparons près de 200 bouteilles à l’heure. » « Pour l’instant, je fais 5 marchés par semaine, plus des
foires. En hiver, la fréquentation n’est pas très forte. Ce n’est pas rentable proportionnellement au temps passé. J’espère que cet été nous verrons plus de monde. Mais c’est un bon moyen de se faire
connaître. Je compte sur le bouche à oreille. »
Le jeune homme ne compte pas développer davantage ce mode de commercialisation. Il envisage d’aménager un local de vente à la ferme, ce qui sera moins
coûteux en temps, et permettra de faire visiter les installations. Il prévoit également, pour élargir la gamme, de presser d’autres graines, qu’il achèterait ou produirait à la ferme. Le
développement de cette nouvelle activité va lui permettre de revenir s’installer sur l’exploitation. « Mon père n’a que 43 ans. La surface de 145 ha ne nous permettrait pas de dégager deux
revenus.
La vente d’huile artisanale fera un complément intéressant, toujours en lien avec l’exploitation, et qui offrira une ouverture à l’extérieur. »
■ Une réglementation souple
• Un agriculteur qui vent sa propre production au consommateur final, que ce soit sur un marché où à la ferme, n’est pas considéré comme un commerçant
et n’a pas besoin d’être inscrit au registre du commerce. Bien entendu, les produits doivent provenir et être transformés exclusivement dans l’exploitation.
• Aucune multiplication microbienne n’étant possible, les huiles végétales ne posent aucun problème de stabilité microbiologique. La date limite de
consommation doit être comprise entre 12 et 18 mois après la fabrication.
• Une huile vierge est une huile obtenue uniquement par des procédés mécaniques, clarifiée seulement par des moyens physiques ou mécaniques, et qui n’a
subi aucun traitement chimique, ni aucune opération de raffinage.
L’étiquetage doit comprendre obligatoirement la dénomination de vente (huile de... ou huile vierge de...), la quantité nette, la date limite
d’utilisation optimale (DLUO) et l’indication des conditions particulières de conservation et d’utilisation, le nom ou la raison sociale, et l’adresse du fabricant ou du conditionneur,
l’identification de l’emplisseur (code emballeur ou adresse en clair de l’emballeur). L’indication du lot de fabrication n’est pas obligatoire si la date limite d’utilisation optimale est énoncée
avec jour, mois et année. Le tourteau peut servir à l’alimentation de vaches ou au chauffage d’une maison. Le remplissage des bouteilles de 25 et 50 cl se fait grâce à une pompe à vide. L’étiquetage
et l’encapsulation sont manuels
Sources: PERSPECTIVES AGRICOLES • N° 322 • AVRIL 2006
agrimaroc.net/01-44.htm
Fiche technique: La culture du tournesol. Introduction. Le secteur des oléagineux est stratégique pour le Maroc. Avec la libéralisation de la filière des
oléagineux ...
Le colza peut pousser en Algérie. Pourquoi ne le cultivons nous pas?
C'est une aberration économique qui nous coûte des millions de $.
www.youtube.com/watch?v=YvOFOnJKyK8
La filière France Oléagineux publie sur son site cette analyse.
Après une longue interruption, les contacts avec l’Algérie pour les oléagineux ont été renoués à l’initiative d’AGROPOL avec l’Institut Technique des Grandes Cultures
(ITGC)
L’Algérie totalement dépendante des importations pour son approvisionnement en huile a inscrit le développement des oléagineux dans son Plan National de Développement
Agricole et Rural
A l’occasion de la visite de deux responsables de l’ITGC à Paris en septembre 2002 un accord-cadre de coopération scientifique et technique dans le domaine des
oléagineux a été signé entre cet Institut et AGROPOL.
Consécutivement à cet accord-cadre, AGROPOL a été invité à un séminaire sur le développement des oléagineux organisé par l’ITGC à Guelma, dans le nord-est algérien,
avec la participation de la plupart des parties prenantes à cette relance.
Une délégation algérienne a été reçue en avril 2003 pour une série de rencontre avec la filière française ayant pour thèmes : l’expérimentation agronomique et le
développement des cultures ainsi que l’expérimentation technologique sur les graines dans les différents sites du CETIOM, l’organisation de la collecte à la Coopérative de St Jean d’Angely, et le
fonctionnement de l’interprofession par une présentation de PROLEA et de la FOP.
Ces mises en relations ont d’ailleurs donné lieu à de nouvelles visites en Algérie par quelques uns des organismes visités.
Par ailleurs, le Président de la FOP participant à la visite officielle de Jacques CHIRAC en Algérie a pu rencontrer le Ministre de l’Agriculture et le principal
huilier privé et a eu l’occasion de leur expliquer l’intérêt que la filière pouvait trouver dans le soutien au développement des oléagineux en Algérie.
L’Algérie reste le meilleur client des huiles françaises (colza et tournesol) et il est de l’intérêt de notre filière de fidéliser ce marché à nos produits en soutenant
cette relance du colza et du tournesol en Algérie
PRODUIRE DU COLZA EN ALGERIE.
ALGERIE, L’ETRANGE IMPASSE DE L’AGRICULTURE SUR LES OLEAGINEUX
Djamel BELAID 2.01.2014
Au printemps, en Europe, il est coutumier d’observer des champs tout jaunes: des champs de colza. La même chose est possible au Maroc, étrangement, cela n'est pas le
cas en Algérie. En fait l’agriculture algérienne fait actuellement l’impasse sur le colza. Cela est grave à plus d’un titre. Des graines de colza, on tire de l’huile. Avec le colza fourrager on peut
nourrir le bétail. Enfin, du point de vue agronomique, cet oléagineux possède plusieurs avantages. Retour sur un loupé monumental.
COLZA ET PRODUCTION D’HUILE
L’économie nationale présente un déficit considérable en huile. La production d’huile d’olives est loin de combler ce déficit, même avec l’accélération des plantations
de ces dernières années. Or, un quintal de colza produit trois fois plus d'huile que des olives. Un tant critiqué pour son taux en acide érucique, les nouvelles variétés répondent aux exigences
nutritionnelles. Par ailleurs, des essais ont montré que c’est une plante parfaitement bien adaptée au climat local. Il existe même partout en Algérie, de la moutarde sauvage qui est un
« cousin » du colza. Autre avantage, il s’agit d’une culture à cycle hivernal. La pluviométrie locale peut permettre d’obtenir 22 quintaux de graines à l’hectare. Des essais réalisés à
Khemis-Milliana ont permis d'atteindre 30 quintaux/ha. Enfin, chose appréciable, la culture du colza nécessite les mêmes machines agricoles que pour le blé.
L'expérience marocaine est particulièrement intéressante. La production locale a fait l'objet d'un soutien des pouvoirs publics. Les chercheurs de l'INRA de Meknès ont
ainsi réussi à sélectionner deux variétés adaptées aux conditions locales. Au Maroc, le développement des oléagineux dont le colza est renforcé par des partenariats stratégiques tel que ceux
développés par le Groupe SOFIPROTEOL. Ce groupe développe des accords avec des filières agricoles et agro-industrielles locales. Début 2012, SOFIPROTEOL a racheté 41% de Lesieur-Cristal, numéro un
marocain de l’huile alimentaire et a signé un accord avec le ministère de l’Agriculture afin d'accroître la production locale d’huile, en substitution à l’huile de soja importée.
COLZA ET AFFOURAGEMENT DU BETAIL
Le déficit en matière d’alimentation du bétail est estimé à 4 milliards d’unités fourragères. Des avancées notables ont été faites ces dernières années avec le
développement de fourrages irrigués tel le sorgho ou le maïs fourrager (bien que celui-ci soit gourmand en eau).
Le colza fourrager présente un avantage particulier. Il pousse rapidement à un moment clé : le mois d’août. Or, il s’agit là d’une période charnière, en effet, les
fortes températures estivales réduisent les disponibilités en fourrage tels sorgho, maïs ou luzerne. Or, le colza fourrager démarrant son cycle végétatif, et bénéficiant d'une forte croissance, il
est capable à ce moment là de produire, avec une irrigation d’appoint, une forte biomasse. Les pluies automnales permettent ensuite de se passer de toute irrigation. La masse végétale produite est
utilisable aussi bien par les troupeaux bovins qu’ovins. Cette utilisation peut se faire par la pâture ou la récolte et distribution en étable.
COLZA ET ROTATION DES CULTURES
En Algérie, les rotations agricoles sont trop courtes. Les céréales reviennent trop souvent dans les champs. Or, cela est susceptible de développer des parasites :
nématodes, insectes, champignons saprophytes. Insérer entre une culture d’orge et de blé, du colza est un moyen de casser le cycle de développement de ces parasites.
Par ailleurs, comme un colza fourrager termine son cycle en décembre, il est possible d’installer immédiatement après une culture de pois-chiche. Ce sont ainsi deux
récoltes qui peuvent être produites sur une même parcelle.
Contrairement aux céréales, le colza possède un enracinement pivotant. Ce type de racines permet d’explorer les horizons profonds du sol et l’enrichir en matière
organique. Par ailleurs de récentes recherches montrent la capacité du colza à mobiliser le phosphore peu assimilable du sol. Chose que les céréales ne savent pas faire. Après la récolte, une partie
de ce phosphore reste à la disposition de la culture suivante à travers les résidus de culture.
En résumé, le colza présente un triple avantage. Il peut servir aussi bien dans l’alimentation humaine qu’animale et peut s’intégrer parfaitement dans
les rotations culturales. Produire localement de l'huile de colza a pour but de réduire la dépendance vis à vis de l'étranger. Un tel développement nécessite de constituer une filière
agro-alimentaire moderne au service des besoins locaux. Des partenariats internationaux, avec transfert de technologie, sont souhaitables. A ce propos, Abdelkader Taïeb EZZRAÏMI, PDG du groupe SIM,
note que « les solutions aux problèmes que rencontre l’Algérie pour consolider son décollement économique ne doivent pas être recherchées dans l’autarcie algéro-algérienne ».
REFERENCES SUR LE COLZA EN ALGERIE.
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www.memoireonline.com/.../Etude-du-comportement-de-trois-varietes-d...
La culture du colza est possible en Algérie. En témoigne les résultats de cette étude.
Etude du comportement de trois variétés de colza (Brassica napus) dans les conditions du Haut-Chéliff.
Présenté par: M GUETTAA Ismail et ABDELHAK Khaled. Université de Khemiss-Miliana
A l'issu de ce travail où nous avons étudié le comportement, l'évaluation des potentialités de production, et la possibilité d'adaptation de trois variétés de colza d'origine
étrangère (France), dans les conditions pédoclimatiques déterminées propres à la zone de khemis-miliana nous avons dégagés les conclusions suivantes :
Concernant les stades phénologiques, les variétés testées ont montré une très faible différence, vu que l'écart entre les variétés pour un stade ne dépasse pas une semaine. Ce qui
justifie le faible écart entre la durée de cycle de ces trois variétés.
La durée de cycle végétative des variétés testées était très proche malgré qu'elles n'ont pas la même durée de cycle (V1 variété tardive tant que la V2 et V3 sont des variétés
semi-précoces) dans leurs propres climats (humide) et cela est du à la forte influence de l'environnement (aridité de la zone d'étude).
Dans les conditions de cette compagne, les maladies sont très peu remarquées, par contre les insectes ravageurs sont largement observés et ont provoqué des dégâts très
considérables surtout les pucerons cendrés qui touchent les fleurs et les siliques.
D'un point de vu rendement la V2 (Fantasio) donne le rendement le plus élevé 31 Qx/ha tant que les deux autres variétés n'ont pas dépassé les 20Qx/ha donc elle a plus d'intérêt de
s'introduire.
De coté agronomique et en vu des résultats obtenus par cette étude il serai très intéressant de faire introduire ces trois variétés testées du colza et cela pour:
v' Ses bonnes résistances surtout aux maladies. (Peu de maladies avec des degrés de manifestation très faible et n'exigeant pas d'interventions)
v' ses rendements jugés acceptables en vue des conditions de la compagne et du manque de certaines traitements (mauvaises herbes) et fertilisations essentiels (potassique et
sulfurique).
v' La faible durée de cycle de ces variétés donc elles libèrent le sol tôt pour la mise en place d'autres cultures.
Cette expérience nous amène à pensé qu'il convient de poursuivre le colza à en essai agronomique et technologique afin de confirmer les résultats obtenus pour déterminer
définitivement les meilleures variétés dans les meilleurs conditions. Pour cela nous proposons les recommandations suivantes :
1' Faire introduire d'autres variétés notamment qui ont un cycle végétatif court (variétés de printemps).
1' Compléter le chois variétale par d'autres facteurs agronomiques (fertilisation, irrigation, travail du sol, maladies et ravageurs...).
1' Compléter les travaux agronomiques par des travaux technologiques quantitatifs et qualitatifs tels que la teneur, la qualité d'huile et de tourteau.
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VIDEO MONTRANT DE LA MOUTARDE SAUVAGE EN ALGERIE NOTAMENT EN KABYLIE LE COLZA PEUT POUSSER.
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- http://youtu.be/oQlVQSlj48M Ce qu'en dit WIKIPEDIA;
LA FILIERE OLEAGINEUSE AU MAROC.
Sofiprotéol structure la filière huile au Maroc
Par Julie Le Bolzer, journaliste | 15/05/2013 Les Echos
En reposant son modèle économique sur une organisation en filière, le groupe Sofiprotéol (Lesieur, Puget) contribue au développement du colza et du tournesol au Maroc.
Michel Boucly, directeur général adjoint de Sofiprotéol
Peu connu du grand public, le groupe Sofiprotéol, qui a réalisé, en 2012, 7,3 milliards de chiffre d’affaires, possède des marques à forte notoriété, comme Lesieur et Puget, dans les huiles
ou Diester dans le biodiesel. Créé en 1983 à l'initiative des producteurs français d'oléagineux et de protéagineux, qui sont restés ses actionnaires, le groupe a développé un modèle
économique original reposant sur une organisation en filière et visant notamment à développer les débouchés du colza et du tournesol. Cela pas uniquement dans l'Hexagone. « Nous
développons hors des frontières la même stratégie qu’en France : nous cherchons à construire des filières agro-industrielles et agro-alimentaires qui valorisent les productions agricoles
locales. Cette démarche est également bénéfique à nos activités françaises, car, selon les cas, elle peut ouvrir de nouveaux marchés ou sécuriser l’approvisionnement en matières premières des usines
en France. Nous avons identifié des zones géographiques bien précises, essentiellement l’Europe au sens large et le bassin méditerranéen, notamment le Maghreb », explique Michel Boucly,
directeur général adjoint de Sofiprotéol, en charge de l'engagement durable, de l'innovation et de la stratégie.
Sofiprotéol a ainsi investi au Maroc en prenant, début de 2012, 41% de Lesieur-Cristal, numéro un marocain de l’huile alimentaire. Le groupe vient par ailleurs de signer un accord avec
le ministère de l’agriculture marocain pour soutenir, dans le cadre du Plan Maroc Vert, le développement des cultures de colza et de tournesol et accroître la production locale d’huile en
substitution à l’huile de soja importée. Pourquoi le choix du Maroc ? « Le Maroc connaît un développement soutenu, tant démographique qu'économique, et il a un niveau de
consommation d'huile par habitant relativement élevé, à 18 litres par personne et par an, explique Michel Boucly. Or il importe 98% de son huile alimentaire, principalement de
l’huile de soja, provenant essentiellement des États-Unis. »
Conquérir d'autres marchés en créant des synergies
L'ambition de Sofiprotéol, via sa filiale Lesieur Cristal, est claire : aider le Maroc à améliorer son approvisionnement local en huile de tournesol, de colza, et même en huile d'olive, mais
également en protéines végétales, grâce aux tourteaux, co-produits issus de la trituration des graines et consommés par les animaux d’élevage. « Cela suppose une structuration de la
filière », indique Michel Boucly. Le groupe s’est donc engagé à soutenir le développement des cultures de tournesol et de colza. Le ministère de l’agriculture marocain prévoyant pour sa
part de porter ces cultures de 44 000 hectares actuellement à 130 000 hectares en 2020.
En outre, Sofiprotéol entend miser sur son business model de développement en filière pour conquérir d'autres marchés. Et créer des synergies. « Nous allons vendre certains
produits des filiales de Sofiprotéol dans les pays où Lesieur Cristal est présent, et les produits Lesieur Cristal dans les pays où Sofiprotéol est présent, explique Michel Boucly. Cela va
nous permettre un développement conjoint, et plus rapide, dans un certain nombre de pays du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. »
La Castille a un climat continental. L'été il peut faire 40°C. Comme quoi, le colza peut aussi pousser en Algérie.
www.youtube.com/watch?v=83kn4ieHwgY
Des agriculteurs français qui utilisent le tourteau de colza pour réduire le soja. Et nous en Algérie? Pourquoi on ne produit pas du colza?
www.youtube.com/watch?v=FzI1OKfak6U
PRODUCTION DE COLZA FOURRAGER.
Crucifères fourragèresLe colza fourrager donne très vite du fourrage à l´automne
16 avril 2004 Sophie Bourgeois
Semé en été, le colza fourrager fournit en deux à trois mois un fourrage très semblable au chou fourrager.
Tout comme le chou fourrager, le colza fourrager s´utilise en affourragement en vert ou en pâturage rationné, avec les mêmes précautions. Mais sa croissance est plus rapide que celle de son
cousin.
« Implanté en été après une céréale, il peut être très utile pour pallier un manque de stock fourrager », selon le GNIS. Ce qui a pu être vérifié pas plus tard que la saison dernière :
« En deux à trois mois, le rendement atteint quatre à cinq kilos de matière sèche ».
Le colza fourrager n´exige qu´un travail du sol sommaire, et peut aussi se semer en direct. La dose à semer est de huit à dix kilos par hectare. Son développement rapide, quand il est semé l´été,
permet le plus souvent d´étouffer les adventices. Il est peu exigeant en fumure.
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©F. d´Alteroche |
Le colza fourrager est un aliment riche
Au stade feuillu, le colza fourrager est riche, à raison de 12-13 % de matière sèche, de 0,91 UFl, 0,89 UFV, 124 g de PDIN et 97 g de PDIE par kilo de matière sèche (source Inra). La
teneur en matières azotées peut varier selon l´importance de la fumure apportée.
Si l´exploitation du colza n´est pas terminée en fin d´hiver, quand les bovins ressortent à l´herbe, il est possible de l´enfouir. Il améliore la structure du sol, et peut restituer soixante à
quatre-vingts unités d´azote par hectare.
Non seulement ils vendent leur huile de colza mais le tourteau riche en protéines sert à l'élevage. Une partie de l'huile leur servent à lier les matières
premières en aliments du bétail. Idée à suivre en Algérie pour des agriculteurs.
www.youtube.com/watch?v=yT4Pcf9an84
PULVERISATION insecticide SUR COLZA.
www.youtube.com/watch?v=6JTBs8R9rE8
Remarquez à l'arrière de la machine le broyeur et éparpilleur intégré de paille.
www.youtube.com/watch?v=Uypdub4mS18
DECHAUMAGE DU COLZA.
Regardez la vigueur des repousses de colza. Il y avait sur ce champs du colza, on appreçoit d'ailleurs encore les tiges blanchâtres. Ce colza a été récolté en juillet. Des graines
sont tombées au sol et ont fini par lever. Cette vidéo prise en septembre, montre un champs tapissé de repousses de colza. Nous pensons que cela montre la facilité de germination de cette plante.
Toute personne semant du colza fourrager fin août doit s'attendre à des levées dès les premières pluies. L'idéal étant d'irriguer en appoint pour permettre le démarrage de la culture. Le colza
fourrager est un excellent fourrage d'automne qui peut produire jusqu'aux premières gelées.
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www.youtube.com/watch?v=w6s-YTBQC38
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agriculture-de-conservation.com/Colza-et-cereale-associes-aux.html
TOURNESOL
Soil properties and crop yields after 21 years of direct drilling trials in southern Spain
(Un article intéressant dans la mesure où il aborde (de façon secondaire) la culture du tournesol en conditions semi-aride en Espagne.
Etonnant. A suivre D. BELAID 15.10.2014)
R. Ordóñez Fernándeza, , ,
P. González Fernándeza,
J.V. Giráldez Cerverab,
F. Perea Torresc, d
DOI: 10.1016/j.still.2006.07.003
Abstract
A long-term experiment to study the influence of management systems on fertility-related soil properties has been carried out in southern Spain since
1982. The experiment introduced conservation tillage systems in dry-farming agriculture in the clay soils region. Two tillage systems were compared: conventional tillage (CT), and direct drilling
(DD), in a wheat–sunflower–legume rotation.
Conservation tillage systems appreciably improved the fertility level of the soil in the organic matter as compared to conventional tillage, increasing
the organic matter of the profile 18 Mg ha−1 down to 0.52 m in the profile, in the DD treatment. Nitrogen, and available phosphorus and potassium contents, are greater in conservation tillage too,
from 7 to 24 ppm and from 400 to 760 ppm, respectively. In the two different samplings the increasing trend of the direct drilling treatments was maintained.
A stratification of the nutrient contents in the soil profile under direct drilling has been observed, possibly due to the natural compaction of the
soil and to the absence of mixing mechanisms other than the swelling-shrinkage due to changes in moisture content between dry and rainy seasons. Organic matter and nutrient concentrations tend to
accumulate in the surface horizons of the soil under DD and they are uniformly distributed under CT.
The mean yields obtained with the different treatments are not significantly different to each other. It has been detected that DD have greater
sunflower yields than CT in dry years where the annual rainfall is below 490 mm. There are no appreciable differences in years in which the annual rainfall is higher than that amount.
Corresponding author. Tel.: +34 957016128; fax: +34 957016043.
Investissements dans la culture du colza
Plante essentiellement oléagineuse, le colza fait l'objet d'une tractation entre Issad Rabrab, industriel et une douzaine d'agriculteurs à Bouira, en vue de sa production en quantité
industrielle.
L'homme d'affaires algérien serait prêt à fournir, selon nos sources, la semence, l'engrais et les produits phytosanitaires aux agriculteurs qu'un tel projet intéresserait. Pour la semence, il met
gracieusement un semoir réglé pour les grains de petit calibre et pour la récolte, à équiper les moissonneuses-batteuses de barres de coupe qui les rend aptes à cette tâche. Dès que l'intention du
patron du groupe Cevital a été portée à la connaissance de certains d'entre-eux, une douzaine a répondu favorablement, en dressant une liste nominative ainsi que les surfaces qui pourraient être
mobilisées pour la culture de cette plante. Le colza est cultivé pour son rendement qui fait de lui un produit de choix par rapport aux autres. Un hectare qui reçoit pendant les semis 20 kilos de
cette semence donne à la récolte 20 quintaux. Au pressage, un quintal de colza produit 60 litres d'huile de table. Une performance productive que l'olive est loin d'égaler, dont le quintal ne donne
que 20 litres d'huile d'olive.
En outre, la culture de cette graminacée ne demande pas de soins particuliers, en dehors d'un sol profond et d'une pluviométrie ordinaire, estimée à 500 mm par nos sources. Ces sources selon
lesquelles, la culture du colza est de la même famille que la moutarde des champs, peut être envisagée pour d'autres avantages, comme l'amendement du sol. Le colza possède, aux dires de nos
interlocuteurs, des propriétés lui permettant de fixer l'azote dans le sol et ainsi à l'amender en vue de recevoir d'autres cultures. Le colza dont les semis commencent en octobre, comme toute
herbacée, et se récolte entre juin et juillet permet d'éliminer une herbe très vivace et très tenace : le brome qui pousse dans les prés. Ce partenariat, s'il aboutit, montre l'intérêt que cet
homme d'affaires algérien porte à une wilaya dont la vocation agricole présente des potentialités inépuisables dans le secteur agricole.
A 16'36" il est question d'arachides. Un passage intéressant. A voir absolument...
www.youtube.com/watch?v=lisoXRXxccM
Posté Le : 26/05/2009
Source : www.elwatan.com
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Perspectives pour les oléagineux dans les pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie 2000‐2015
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Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 11, Numéro 2, 92-6, MARS/AVRIL 2004,
Économie |
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Auteur(s) : Jean‐Louis BENASSI, Michel LABONNE , AGROPOL (Agence pour le développement international des protéagineux et des oléagineux) Directeur de recherche (e.r.), INRA,
Montpellier . |
Résumé : Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie connaissent un important déficit en huiles alimentaires et tourteaux. Par projection, on peut prévoir que, pour suivre une demande
croissante, les importations vont continuer d’augmenter, et ce malgré l’accroissement potentiel de la production locale. La principale huile produite est l’huile d’olive, dont la Tunisie est un
exportateur significatif, tandis que la production couvre à peine les besoins en Algérie et au Maroc. Celui‐ci produit également un peu de tournesol. Mais les trois pays restent fortement dépendants
des importations pour alimenter leur marché. La consommation et les importations diffèrent selon le pays (l’huile de soja domine au Maroc et en Tunisie alors que les huiles de tournesol et de colza
sont plus importantes en Algérie), de même que les types de produits importés (seul le Maroc dispose d’une trituration développée et importe de la graine). Le degré de libéralisation et
d’intervention directe de l’Etat sur le marché varie également et chaque pays possède son propre cadre de politiques d’échanges et de protection. Ces politiques sont cohérentes par rapport aux
productions et industries développées localement et, combinées aux habitudes alimentaires et aux niveaux de prix sur le marché mondial, influent sur les types de produits préférentiellement importés.
Dans les trois pays existent des projets de développement de la production d’oléagineux. Pour l’olive, le modèle tunisien, orienté vers l’exportation, fait référence et un certain nombre de facteurs
socio‐économiques devraient favoriser le développement des oliveraies. Pour les graines oléagineuses, seul le Maroc a jusqu’à présent effectivement mis en place une politique ayant permis de
développer la production domestique. Les politiques de prix constituent certainement le moyen le plus simple de soutenir le développement des oléagineux, mais elles doivent être mises en œuvre dans
un souci d’efficacité économique. En particulier, tout en assurant une certaine stabilité de la production intérieure, elles devraient permettre d’ajuster les soutiens entre oléagineux et céréales en
fonction des prix relatifs sur le marché international, pour en tirer le meilleur parti. |
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RECOLTE DE TOURNESOL.
www.youtube.com/watch?v=FIJBdXvgbw8
Sélection variétale du colza au Maroc Dr Abdelghani Nabloussi (Chercheur, Coordinateur de l’UR. APCRG)
Dr Abdelghani Nabloussi (Chercheur, Coordinateur de l’UR. Amélioration des plantes et conservation des ressources phytogénétiques, INRA Meknès)
Introduction
Le Maroc accuse un grand déficit en matière d’huiles et de protéines végétales issues des graines oléagineuses. Actuellement, le tournesol est l’unique culture oléagineuse pratiquée dans des zones
limitées, avec une superficie moyenne inférieure à 50.000 ha. En effet, depuis l’année 2000, date de mise en œuvre de la réforme de la filière oléagineuse, le colza et le carthame n’ont plus
bénéficié du soutien de l’Etat alloué jusqu’à nos jours au tournesol. Durant les dix dernières années, la production nationale moyenne d’huile issue des graines locales de tournesol couvre à peine
1,5 à 3% des besoins globaux du pays en huiles alimentaires estimés à plus de 410.000 t. La production locale annuelle de l’huile d’olive avoisinant les 80.000 tonnes assure moins de 20% des besoins
du pays. Le Maroc se trouve donc contraint d’importer le reste de ces besoins de l’étranger. En revanche, de par le passé, le colza et le carthame se cultivaient aussi à côté du tournesol et leurs
graines ont produit 14% et 6% des besoins en huiles alimentaires en 1990 et 1997, respectivement. Les importations massives sous forme de graines oléagineuses ou d’huile brute en vue de combler le
déficit en huiles alimentaires coûtent très cher à l’Etat, avec des dépenses en devise dont la valeur peut dépasser quatre milliards de dirhams annuellement. Au vu de cette forte dépendance vis à vis
de l’extérieur, ayant des inconvénients aussi bien d’ordre économique que politique, la promotion et le développement des cultures oléagineuses annuelles s’avèrent incontestablement une voie
stratégique et ne peuvent être qu’une des filières prioritaires de la politique agricole marocaine (plan Maroc vert) à même de pallier à cette situation. C’est ainsi que le gouvernement et les
professionnels de la filière oléagineuse (Fédération interprofessionnelle des cultures oléagineuses) ont convenu, tout dernièrement, d’entreprendre un vaste programme de développement de cette
filière à l’horizon 2020. Ce programme comporte des actions et mesures globales et cohérentes touchant toute la chaîne de valeur de la filière oléagineuse. L’objectif est de définir un cadre de
référence pour la relance et le développement de la filière oléagineuse impliquant l’ensemble des partenaires intervenant dans cette filière.
Côté recherche, l’INRA est partie prenante dans le processus de la promotion et de développement du secteur des oléagineux à travers la diversification des cultures oléagineuses mises en
recherche-expérimentation, la mise au point de variétés améliorées et de techniques culturales appropriées, répondant aux principes de développement durable et de protection de l’environnement.Parmi
ces espèces oléagineuses, le colza est une culture en mesure d’offrir une bonne alternative pour diversifier et intensifier les cultures oléagineuses annuelles puisqu’elle peut s’insérer facilement
dans l’assolement. De par le monde, c’est une culture rentable et évolutive grâce au dynamisme et à la pertinence des recherches scientifiques et agronomiques, particulièrement en matière
d’amélioration génétique et de biotechnologie végétale.
Amélioration génétique du colza au Maroc
Objectif
L’objectif final du programme d’amélioration génétique du colza est le développement de variétés marocaines très productives, riches en huile et de qualité ‘00’. Qualité ‘00’ ou canola, selon les
normes internationales, veut dire que la teneur en acide érucique doit être inférieure à 2% du total d’acides gras et la teneur en glucosinolates doit être inférieure à 30 mmol/g de tourteau. Ces
variétés sont destinées à des zones de bour favorable, notamment le Saïs, le Gharb et le Loukkos.
Stratégie de recherche
Le colza est une espèce partiellement allogame, avec un taux d’autogamie qui dépasse 60%. Chaque fleur du colza est autofertile, mais dans des conditions environnementales particulières (présence
d’abeilles), il peut y avoir une pollinisation par du pollen extérieur. Cependant, cette pollinisation croisée n’excède pas 30%. Dans notre programme d’amélioration, entamé depuis le début des années
90, le colza a été traité comme étant une plante autogame, et la lignée pure est le type variétal recherché. La pollinisation croisée n’est pas essentielle en cas de développement de lignées pures et
les autofécondations successives nécessaires pour l’aboutissement à une telle structure génétique ne montrent pas d’effet dépressif de consanguinité. Néanmoins, dans une étude récente, le
développement et l’utilisation des variétés synthétiques au Maroc ont été proposés comme une alternative pour exploiter au moins une partie de l’hétérosis existant chez le colza et pour une
adaptation plus large aux conditions environnementales.
Développement de lignées pures
Le germoplasme de départ est constitué de variétés étrangères introduites de différents pays d’Europe et d’Amérique. Deux méthodes de sélection ont été adoptées, sélection directe et sélection
après hybridation. La sélection directe est effectuée à partir d’une population hétérogène dérivée des recombinaisons et brassages entre les différentes introductions, à travers des pollinisations
libres en présence massive d’abeilles. La sélection après hybridation commence par des croisements dirigés entre parents choisis à partir du matériel végétal introduit et évalué dans différents
environnements. En moyenne, une vingtaine de croisements sont réalisés annuellement. Après obtention des hybrides F1, l’avancement des générations se fait par des autofécondations
successives selon la méthode de sélection pedigree. Les plantes sélectionnées sont ensachées pour forcer l’autofécondation (Photo 1). Les principaux critères de sélection sont le rendement grain,
la
Photo3. La variété ‘Moufida’
teneur en huile, la composition en acides gras de l’huile et la teneur en glucosinolates du tourteau. En 2000/01, dix lignées de la génération F9 ont été retenues pour les essais de
rendement. Le rendement grain moyen de ces lignées varie de 11,57 à 28,23 q/ha, alors que la teneur en huile moyenne se trouve entre 44,74 et 48,74%. Deux variétés de colza, codées INRA-CZ409
(dérivée de la sélection directe) et INRA-CZ289 (dérivée de la sélection après hybridation), ont pu être sélectionnées de ces lignées et par la suite proposées pour inscription au Catalogue Officiel.
Dans six environnements différents, ces deux variétés ont produit, respectivement, un rendement grain de 25 et 19 q/ha et une teneur en huile de 52 et 51%. Elles ont été enregistrées au Catalogue
Officiel, en 2008 et 2009, respectivement. Elles ont été nommées ‘Narjisse’ et ‘Moufida’ et constituent les premières variétés ‘00’ de colza d’origine marocaine (Photos 2 et 3).
Photo2. La variété ‘Narjisse’
Actuellement deux nouvelles lignées sélectionnées (INRA-CZH2 et INRA-CZH3) sont en cours de multiplication avant soumission au Catalogue Officiel dès la campagne 2013-2014.
Développement de variétés synthétiques
En parallèle à la mise au point de lignées pures, un plan de développement de variétés synthétiques a été également conçu. Dans les conditions marocaines, le développement et l’utilisation de
variétés
Photo3. La variété ‘Moufida’
synthétiques ont été proposés comme moyen d’exploiter au moins une partie de l’hétérosis existant chez le colza. Cela constituerait un compromis entre le développement des lignées pures et des
variétés hybrides. Les hybrides ne peuvent être envisagés dans lesdites conditions, sachant la difficulté, la disponibilité et le coût élevé des systèmes effectifs de contrôle de pollinisation en ce
qui concerne la production des semences hybrides commerciales. De même, ces variétés synthétiques sont plus adaptées et plus productives que les lignées dans des conditions environnementales
aléatoires.
La sélection récurrente ou cyclique appliquée aux populations est indiquée pour l’amélioration de ces populations. Elle a été suggérée en vue d’augmenter la fréquence des gènes favorables pour des
caractères quantitatifs. Pour les espèces partiellement allogames, comme le colza, la sélection récurrente alternant des générations d’autofécondation et autres de pollinisation libre, est
recommandée.
Dans notre programme, les lignées qui constitueraient les composantes ou les parents de ces variétés synthétiques seront obtenues dans le schéma de sélection récurrente appliqué à long terme ou
dans le schéma de sélection généalogique adopté pour la mise au point de lignées élites. Ces lignées sont sélectionnées sur la base de leur aptitude générale à la combinaison (AGC). La génération
F1 est la syn1. La semence commercialisée est constituée de la génération syn2 ou syn3. Dans notre cas, quatre à six lignées parentales seraient retenues,
ce qui permettra de réaliser 6 à 15 différents croisements simples F1. Un nombre similaire de semences de chaque croisement sera pris et un mélange de l’ensemble de semence servira pour
former la syn1. Une autre stratégie alternative consiste à castrer et polliniser chacune des lignées retenues par le mélange de pollen de toutes les autres lignées. L’ensemble des semences
ainsi obtenues forme la population syn1. C’est dans cette voie, que six et quatre inter-croisements différents ont été réalisés en 2002 et 2007, respectivement. La semence de la génération
(syn2) est produite à partir des pollinisations libres entre les plantes établies de la semence syn1. Ces pollinisations sont assurées notamment grâce aux abeilles.
Affiche de présentation de Narjisse et Moufida, deux variétés INRA de colza
Parmi les différentes populations synthétiques développées, les variétés INRA-CZSyn1 et INRA-CZSyn3 se sont montrées très intéressantes dans différents environnements, aussi bien pour le rendement
en grain (23,34 et 26,28 q/ha, respectivement) que pour la teneur en huile (47,34 et 45,50%, respectivement). Les valeurs moyennes respectives du rendement en huile, soit 11,05 et 11,96 q/ha, sont
supérieures à celles du témoin, la variété ‘Narjisse’, (10,46 q/ha). Elles sont des variétés synthétiques à base génétique plus large que celle de la variété témoin (lignée), et donc pourraient
manifester une adaptation plus élevée aux différentes contraintes biotiques et abiotiques du milieu où elles sont cultivées. En outre, elles sont de type canola ou ‘00’. Par conséquent, ces deux
nouvelles obtentions ont d’ores et déjà fait l’objet d’une demande d’inscription au Catalogue Officiel en 2012-2013.