Fabrication de blocs de son ou de paille broyée, y ajouter grignon d'olives, mélasse, urée...
تصنيع كتل الغذائية يدويا للحيوانات
Si vous ne disposez pas de melasse, nous vous proposons d'utiliser du "robb" provenant des dattes.إذا لم يكن لديك دبس السكر، فإننا نقترح استخدام "روب" من التمور.
تصنيع كتل الغذائية الصناعية للحيوانات
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PRESSE ARTISANALE POUR BLOCS MULTI-NUTRITIONNELS
Pour les bovins et ovins, des chercheurs tunisiens montrent qu'à partir de matière première locale, on peut fabriquer des aliments pour bétail remplaçant le concentré.
BrochureBMNTunisie.pdf
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Un éleveur français indique comment il fabrique ses propres pierres à lécher.
BrochurePierresLécher2.pdf
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Feed Blocks: a strategic alternative supplement for small ruminants - IFAD
www.ifad.org/lrkm/tans/4.htm
Broyeurs de végétaux pour blocs.
Intéressant, on pourrait ainsi broyer des palmes et pédicelles de pamliers dattiers avec de tels appareils.
http://4.bp.blogspot.com/-TTc4OeFpfuE/UW57Xnyn2VI/AAAAAAAAAgo/jbIG65tvB2U/s1600/IMG_0570.JPG
New developments in the manufacture and utilization of multinutrient ...
Voyage /fabrication de blocs densifiés
Publié le mercredi 16 octobre 2013
Voyage d’étude des membres des OP porteuses des microprojets sur la fabrication des blocs multi-nutritionnels densifiés pour bétail à l’aide du broyeur - Rapport de mission.
Chambre Régionale d’Agriculture de Zinder, Septembre 2013.
L’INRAN et la FAO ont conjointement mis au point une technologie simple de fabrication des Blocs Multi Nutritionnels Densifiés pour Bétail à base des fourrages locaux, des sous produits agroindustriels, des minéraux et des liants.
Cette nouvelle technologie utilise un équipement, le broyeur, qui permet de réduire en farine les éléments grossiers dont entre autres les gousses, les résidus de récoltes, etc.
Dans la région de Zinder et au niveau des communes d’intervention du PASR, 10 OP des éleveurs ou emboucheurs se sont dotées de 47 broyeurs et d’autres petits matériels dans le souci de valoriser les résidus de récolte à fin non seulement de nourrir leurs animaux mais aussi d’augmenter leur revenu. Cependant, ces OP ne disposent pas suffisamment d’expériences dans l’utilisation de ces équipements et dans la gestion entrepreneuriale de l’activité.
C’est pour faire découvrir des expériences avérées à ces porteurs de microprojets sur la thématique d’aliments bétail, que la CRA Zinder, en collaboration avec la CRA de Dosso, a organisé ce voyage d’étude sur la fabrication des blocs multi-nutritionnels densifiés pour bétail à l’aide du broyeur au niveau de la région de Dosso à fin de rencontrer des structures et des individus utilisant la même technologie.
Lire le rapport, 5 pages, 732 Ko.
Documents joints
Rapport_blocs_CRAZinder – 732.4 ko – Format : PDF |
Citation of this paper |
La complémentation des fourrages pauvres par les blocs multinutritionnels chez les ruminants (Revue)
1- Principes de base et aspects pratiques
N Moujahed, C Kayouli et Raach-Moujahed Aziza *
Institut National Agronomique de
Tunisie,
Département des Sciences de la Production Animale et de la Pêche.
43 Avenue Charles Nicolle, 1082 Tunis Mahragène, Tunisie.
nizar.moujahed@laposte.net
*Ecole Supérieure d’Agriculture de Mateur, 2030 Mateur, Tunisie
Supplementing low quality forages with multi-nutritional blocks for ruminants; a review of principles and practices
Abstract
In Africa, Asia and the Near East, the use of multi-nutritional blocks to supplement low-quality forages for ruminants is steadily increasing, both as a form of herd security and as a means of supporting levels of performance. In fact, multi-nutritional blocks have a strategic role as a means of providing nutritrional and catalytic elements which act to upgrade low quality feeds under arid and desert conditions. The technique makes use of low cost, locally available materials. Furthermore the methods of producing, storing and using the blocks are simple and convenient in the context of extensive livestock rearing systems.
This review deals with the characteristics and role of the commonly used ingredients, the ways of manufacturing the blocks, and the methods for using them under practical conditions.
Key words: Low-quality forages, multi-nutritional blocks, ruminants, supplementation
Résumé
Dans les pays d’Afrique, d’Asie et du Proche Orient, la complémentation des fourrages pauvres par les blocs multinutritionnels pour l’alimentation des ruminants trouve un intérêt sans cesse croissant aussi bien pour la sauvegarde du cheptel que pour des niveaux de performance modérés. En effet, les blocs multinutritionnels constituent une alternative stratégique par l’apport d’éléments à caractère nutritif et/ou catalytique permettant la valorisation des fourrages pauvres dans les conditions d’aridité et de disette. Cette technique fait appel à des ingrédients disponibles localement et peu coûteux. De plus le mode de fabrication, le stockage et l’utilisation des blocs sont simples et conviennent dans une large mesure aux élevages extensifs.
Dans la présente analyse bibliographique nous traitons des caractéristiques et des rôles respectifs des ingrédients couramment utilisés, du procédé de fabrication des blocs et de leur mode d’emploi.
Keywords: blocs multinutritionnels, complémentation, fourrages pauvres, ruminants
Introduction
Dans les pays en voie de développement où les ressources alimentaires pour l’alimentation humaine et animale sont déficientes, seuls les fourrages pauvres, les résidus de récolte et les sous-produits agro-industriels disponibles sont utilisés pour l’alimentation des ruminants. Dans ces conditions le recours à la complémentation est inévitable. Cette voie consiste à apporter aux micro-organismes du rumen les éléments nutritifs nécessaires à leur croissance en assurant ainsi les conditions favorables à la cellulolyse dans le rumen (Moujahed et al 2000). Ces compléments doivent être apportés dans des proportions permettant un équilibre entre les produits finaux de la fermentation et ceux de la digestion de la ration entière (Chenost and Kayouli 1997). La complémentation est préconisée sous plusieurs formes, comme l’apport d’orge ou d’urée et la formulation de mélanges à base d’urée, de mélasse et de minéraux. Dans le but d’optimiser l’utilisation de l’urée par les micro-organismes du rumen, plusieurs méthodes ont été préconisées. Parmi ces dernières, l’utilisation du mélange liquide mélasse-urée a été appliquée dans plusieurs pays. Cette méthode peut assurer une consommation lente de l’urée avec l’apport simultané d’une source d’énergie fermentescible en utilisant un système de distribution adéquat comme des tambours ou des boules à lècher (Kakkar and Sukhvir 1993). Cependant cette alternative présente certains inconvénients d’ordre pratique, notamment la difficulté de transport du mélange et les risques de toxicité par l’urée suite à une consommation excessive du liquide s’il n’y a pas un dispositif fonctionnel pour la distribution (Kunju 1986), surtout chez les animaux au pâturage (Kakkar and Sukhvir 1993).
C’est ainsi que s’est développé le procédé qui consiste à apporter le mélange mélasse-urée dans un support solide sous forme de blocs multinutritionnels. La méthode de fabrication de ces blocs a été mise au point en Australie pour les animaux en pâturage. Elle s’est développée ensuite dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie (Leng 1984; Sansoucy 1986).
Objectifs et interêt zootechnique
Il s’agit de fabriquer un mélange solide approprié contenant de l’urée et des ingrédients locaux pour améliorer l’utilisation des fourrages pauvres et des espèces pastorales afin de permettre l’entretien des ruminants en saison sèche (Kunju 1986). Après séchage, ces mélanges doivent maintenir une structure assez solide pour être transportés sans casse, et consommés lentement par les ruminants.
Les principaux avantages de cette technique d’alimentation résident dans l’amélioration des fermentations de la paroi végétale et de la croissance microbienne par un apport synchronisé et réparti sur la journée d’azote et d’énergie fermentescibles, de minéraux et de vitamines. De plus il est possible d’intégrer des sous-produits agro-industriels et des résidus de récolte disponibles localement et peu coûteux. Cette alternative présente des facilités de manipulation, de transport et de stockage, surtout dans le cas des animaux au pâturage. La consommation lente des blocs permet la prévention contre les risques de toxicité par l’urée.
Formulation et ingrédients couramment utilisés
Il n’existe pas de formule standard pour les blocs, puisque le choix des constituants est tributaire des disponibilités et des moyens locaux dont disposent les éleveurs. Néanmoins, certaines caractéristiques des ingrédients sont à respecter en raison du rôle particulier (physique et/ou nutritionnel) de chacun. Dans la plupart des cas, les blocs contiennent de l'urée, de la mélasse, un liant, un aliment fibreux et du sel. On note souvent l’addition de certains sous-produits agro-industriels et parfois d’oligo-éléments, d’additifs et même de produits à usage vétérinaire. Le tableau 1 illustre plusieurs formules utilisées au cours des dernières années.
Tableau 1. Exemples de formules utilisées, % de produit brut |
|||||||||
Ingrédients |
Formules |
||||||||
Auteurs |
(1) |
(1) |
(2) |
(3) |
(4) |
(4) |
(5) |
(5) |
(6) |
Urée |
10 |
10 |
10 |
4.4 |
10 |
10 |
10 |
10 |
5.9 |
Mélasse |
|
|
50 |
|
10 |
10 |
10 |
|
|
Son de blé |
65 |
60 |
25 |
26.7 |
35 |
30 |
43 |
48 |
23.5 |
Gruau de blé |
|
|
|
10.7 |
|
|
|
|
11.8 |
Grignons d’olives |
|
|
|
42.2 |
20 |
15 |
|
|
35.3 |
Ciment |
10 |
|
5 |
|
10 |
10 |
15 |
20 |
|
Chaux |
5 |
20 |
5 |
10.7 |
|
|
5 |
5 |
7.8 |
Sel |
|
|
5 |
4.4 |
5 |
5 |
10 |
10 |
3.9 |
Phosphate bicalcique |
10 |
10 |
|
|
5 |
5 |
5 |
5 |
|
CMV |
|
|
|
0.9 |
5 |
5 |
2 |
2 |
1 |
PEG 4000 |
|
|
|
|
|
10 |
|
|
10.7 |
(1) Hassoun et Ba (1990), (2) Chenost et Kayouli (1997), (3) Ben Salem et al (2002), (4) Moujahed et al (2000), (5) Kayouli et Budgen (2001),(6) Dorchies et al (1996) |
L’urée
C’est l’élément stratégique à caractère catalytique qu’on retrouve pratiquement dans toutes les formules. L’urée correspond au produit de fertilisation couramment utilisé (46% de N). Son rôle principal est la fourniture d’azote rapidement fermentescible dans le rumen générant des concentrations optimales en N-NH3 pour l’activité de la flore microbienne. Plusieurs auteurs ont testé différentes doses qui varient en général de 3 à 20% (Soetanto and Dixon 1987, Soetanto et al 1988a et b, El Khidir et al 1989a, Habib et al 1994, Huq et al 1996). En pratique, la dose généralement préconisée est de 10% (Chenost et Kayouli 1997).
La mélasse
Afin d’optimiser l’utilisation de l’ammoniac produit par l’urée, la mélasse est un excellent générateur d’énergie fermentescible rapidement disponible dans le rumen sous forme d’ATP. De plus, elle constitue une source d’oligo-éléments. La valeur nutritive de la mélasse représente 60 à 90% de celle des grains de céréales selon les conditions d’utilisation (Hamada 1989). La dose utilisée ne devrait pas dépasser 40 à 50% du bloc pour ne pas affecter sa dureté et sa structure (Chenost et Kayouli 1997). Des doses de mélasse qui varient de 25 à 75% ont été testées parallèlement à des doses croissantes d’urée afin d’évaluer la croissance de buffles (Kakkar et Makkar 1995). Les auteurs ont conclu que des doses élevées de mélasse ne sont pas économiques. D’autre part, il a été montré qu’il est possible de concevoir des blocs sans mélasse, dans tous les pays où les quantités disponibles de ce sous-produit sont faibles ou inexistantes (Hassoun et Ba 1990).
Les aliments fibreux
Le rôle principal de ces ingrédients consiste à absorber l’humidité dans le bloc et à lui conférer une structure suffisamment solide. L'ingrédient le plus fréquemment employé est le son de céréales (blé, riz, sorgho, mil, maïs), qui en plus de son rôle structurel, peut constituer une source d'azote, d'énergie (amidon) et de phosphore assimilable par le ruminant (Chenost et Kayouli 1997). Notons que plusieurs autres produits fibreux ont été utilisés dans la fabrication des blocs. Il s’agit notamment des grignons d’olives (Nyarko-Badohu et al 1993, Moujahed et al 2000), des pailles (Verma et al 1996) et des téguments d’arachides finement broyés (El Khidir et al 1989a) de la farine de luzerne (Hamada 1989), des pulpes de betterave et de tomate (Hassoun et Ba 1990). Chenost et Kayouli (1997) citent aussi le cas des feuilles d’arbustes légumineuses finement broyées.
Les liants
Le ciment de construction est couramment utilisé comme liant pour la fabrication des blocs multinutritionnels afin de leur confèrer une structure solide. En général, les doses utilisées varient de 5 à 15%. Chenost et Kayouli (1997) recommandent une dose courante de 10% avec la possibilité d’utiliser une dose de 5% en cas où le ciment est trop coûteux.
La chaux vive a aussi été utilisée comme liant pour la fabrication des blocs. Introduite à raison de 10% comme seul agent liant, la chaux vive a donné des résultats satisfaisants, avec une structure légèrement moins solide que celle engendrée par le ciment (Chenost et Kayouli 1997). Le remplacement de la chaux vive par la chaux éteinte a aussi été effectué (Kunju 1986). Toutefois, cette dernière s'est souvent révélée moins efficace en ce qui concerne la solidité de la structure des blocs (Chenost et Kayouli 1997). Par ailleurs, Das et al (1995) rapportent que dans les pays tropicaux pendant les saisons humides, l’utilisation de la chaux rend les blocs assez tendres. Les mêmes auteurs ont trouvé que le remplacement de 40% de la chaux par des cendres de téguments de riz permet une dureté suffisante des blocs sans aucun effet néfaste sur les performances animales chez les moutons.
L’argile utilisée dans la fabrication de briques ou en poterie artisanale peut être utilisée comme liant et donner des résultats satisfaisants. Chenost et Kayouli (1997) rapportent que la combinaison d’argile (20%) et de ciment ou de chaux (5 à 10%) améliore considérablement la dureté des blocs et réduit leur durée de séchage. Cette alternative est très économique quand l’argile est localement disponible.
D’autres produits sont moins couramment utilisés comme liants. En effet, Kunju (1986) a rapporté que l’oxyde de magnésium MgO a le même pouvoir liant que la chaux vive CaO et que le phosphate monosodique peut être utilisé à un taux de 1 à 10% selon la dureté et la texture demandées, mais vu son prix élevé, on peut limiter son utilisation à 3%. Zhu et al (1991) ont constaté que les blocs contenants 4% de MgO et 3% de sulfate de fer FeSO4 sont secs et résistants à l’eau avec un degré de dureté qui permet une vitesse d’ingestion optimale.
Ben Salem et al (2000) ont utilisé le gruau de blé à raison de 10% comme liant et comme source d’énergie dans des blocs multinutritionnels destinés à l’alimentation d’ovins.
Les minéraux et les vitamines
Les sels minéraux favorisent et régulent l’ingestion; de plus, ils contribuent à la solidification des blocs et participent à la couverture des besoins des micro-organismes. Le sel de cuisine est le plus couramment utilisé avec un taux d’incorporation qui varie de 5 à 10%. D’autres sels sont parfois incorporés pour enrichir les blocs en phosphore P, tels que le phosphate bicalcique ou monocalcique. Dans le cas où ces substances sont trop coûteuses ou peu disponibles, elles peuvent être remplacées par du super-phosphate.
D’autre part, il est important de souligner la nécessité d’apporter des oligo-éléments et des vitamines, nécessaires à l’optimisation de l’activité microbienne dans le rumen (Tableau 2).
Tableau 2. Composition de certains prémélanges minéraux et vitaminés utilisés dans la fabrication des blocs, en % du bloc. |
||
Oligo-éléments, 0,5% |
Vitamines, 0,5% |
Pré-mélange, 5% |
- CuSO4.5H2O: 9,8% - MnSO4.H2O: 24,6 - ZnSO4.7H2O: 35,1% - Amidon: 30,5% |
- 70% de Vit A et D3 - 6% de Vit E - 12% de nicotinamide - 12% de pantothenate de Calcium |
- CaPO4: 140 g/kg - MgSO4: 98 g/kg - PbSO4: 550 mg - ISO4: 1040 mg - CaCl2: 10 mg - MnSO4: 1380 - KI: 330 mg - ZnSO4: 950 mg - NaCl: 2700 mg |
Hamada (1989) |
Hamada (1989) |
El Khidir et al (1989b) |
Autres produits
Plusieurs autres produits comme les tourteaux (coton, arachide et sésame), la farine de luzerne, les algues marines, les déchets de brasseries, peuvent selon le cas et la disponibilité, être incorporés dans les blocs.
Si certains produits sont importants par leur valeur de structure (grignons d’olives), d’autres le sont encore plus par leurs apports nutritifs. Dans ce cas, certaines formules contiennent, en plus de l’urée, une source protéique qui sert à apporter des peptides et des acides aminés aux micro-organismes et/ou des protéines peu dégradables dans le rumen. Ces substances sont ajoutées en petites quantités et permettent souvent d’augmenter la productivité de l’animal par rapport à des formules classiques de blocs. C’est le cas des tourteaux de sésame et d’arachide (El Khidir et al 1989b). Ces types de substances sont d’une telle importance qu’ils peuvent parfois masquer les effets des blocs ou les surpasser. Dans cet ordre d’idées, Huq et al (1996) ont comparé la complémentation de l’herbe chez des caprins par des blocs multinutritionnels associés à des quantités croissantes de farine de poissons et celle par les mêmes quantités de farine de poissons apportée seule. Ils ont trouvé que les gains de poids réalisés par les animaux recevant les deux types de complémentation n’étaient pas très différents. Ils ont conclu que les effets bénéfiques des blocs mélasse-urée au niveau de l’ingestion et de la digestibilité ne peuvent pas obligatoirement se manifester en terme de gains de poids vifs, si les besoins en protéines sont déjà satisfaits par d’autres sources d’aliments riches en protéine.
Certains produits vétérinaires ou chimiques pour le traitement contre les parasites ou les manipulations de la fermentation dans le rumen peuvent être ajoutés dans les blocs. C’est le cas de certains produits anti-nématodes tels que le Fenbendazole (Zhu et al 1991) et l’Albendazole (Dorchies et al 1996), dont l’incorporation dans les blocs a permis l’élimination des parasites et l’amélioration des performances de l’animal. Hamada (1989) a utilisé le propylène glycol comme additif dans les blocs. Ce produit a amélioré significativement l'utilisation digestive d'une ration à base de paille.
L’utilisation des blocs mutinutritionnels a trouvé un récent regain d’intérêt dans la valorisation des espèces arbustives, notamment les espèces riches en tannins. En effet, cette technique permet la valorisation de ces espèces par la complémentation catalytique ainsi que par la possibilité d’intégrer dans la formule, des substances complexant les molécules de tannins tel que le polyéthylène glycol PEG 4000 (Ben Salem et al 2000, Moujahed et al 2000, Ben Salem et al 2002). Les blocs engendrent une consommation lente de cette substance chimique, permettant ainsi l’inhibition des effets adverses des tannins, notamment au niveau de l’ingestion et de la digestion ruminale. De plus cette alternative permettrait à l’animal d’ajuster sa consommation de PEG en fonction de ses besoins. Moujahed et al (2000) ont incorporé le PEG 4000 à raison de 10% dans les blocs (Tableau 1) pour la complémentation de l’Acacia cyanophylla (4,1% de tannins condensés). Ils ont noté que la consommation de ces blocs était comparable à celle des blocs sans PEG.
Fabrication des blocs
Matériel
Quelle que soit la formule choisie, la fabrication des blocs multinutritionnels fait appel à un matériel simple et accessible même dans les conditions de précarité. Le matériel généralement utilisé est le suivant:
a- Une bascule plate d’une capacité liée à la quantité de bloc à fabriquer,
b- Un fût ou un demi-fût métallique (obtenu en coupant un fut entier dans le sens de la longueur) pour la dissolution et le mélange des ingrédients (une capacité de 200 litres convient pour des séries de 50 kg de blocs),
c- Des moules qui peuvent être de différents types selon les disponibilités. En général on utilise des bassines en plastique ou métalliques de forme ronde d’environ 20 cm de diamètre et 10 cm de profondeur. Lorsque des grandes quantités de blocs sont à fabriquer il est possible d’utiliser des moules en bois, sous forme parallèlipédique.
Préparation du mélange
Dans le fût, l’urée et la mélasse sont soigneusement solubilisés dans l’eau puis les sels sont ajoutés (NaCl , phosphate bi-calcique, ....) tout en continuant à mélanger à l’aide d’une pelle. En général, la dissolution de l’urée ne pose pas de problèmes particuliers si la quantité d’eau est suffisante. En revanche, dans le cas des basses températures il est difficile de solubiliser la mélasse et de la mélanger aux autres ingrédients. Il convient au préalable de la diluer légèrement avec de l’eau. Le sel de cuisine est généralement difficile à dissoudre, mais ce n’est pas un problème car contrairement à l’urée il ne présente pas de risques graves vu qu’il est non toxique.
Les liants (ciment, chaux, ...) sont mélangés à l’eau puis ajoutés dans le fût en continuant à mélanger minutieusement afin d’en assurer une parfaite répartition et une bonne cohésion des blocs.
Les aliments fibreux et/ou de structure (son, grignons d’olives, gluten de mais, pulpes....) sont ajoutés lentement au mélange. Il est recommandé d’introduire le son en dernier lieu vu son caractère hydrophile jouant le rôle d’éponge. Lorsqu’ils sont secs, les grignons d’olives doivent être légèrement humidifiés afin d’assurer leur désagrégation et faciliter leur incorporation dans le mélange.
Le moulage
Une fois que le mélange est prêt, les moules sont remplis tout en assurant un fort tassement à l’aide d’un outil plat. Il est conseillé de couvrir l’intérieur du moule d’un film de plastique (pouvant être réutilisé plusieurs fois) afin de faciliter le démoulage. Pour assurer une bonne prise du bloc, le démoulage doit se faire quelques heures (4 à 5) après le remplissage des moules. Les blocs ainsi obtenus ne doivent être transportés vers les locaux de séchage que 24 heures après.
Le séchage
Les blocs sont séchés pendant quelques semaines (en moyenne 3) dans des abris bien ventilés. Le séchage au
soleil n’est pas recommandé à cause des risques de formation de croûtes et l’apparition de fissures sur la surface du bloc altérant sa structure.
Utilisation des blocs par les animaux
Il est indispensable de rappeler que les blocs mutinutritionnels sont utilisés comme complément à la ration de
base et en aucun cas comme aliment unique. L’introduction des blocs dans un régime alimentaire nécessite une adaptation minutieuse. Celle-ci consiste à prolonger progressivement la durée de
présentation des blocs aux animaux durant une période qui peut aller jusqu’à 3 semaines. Cette période constitue une phase d’initiation à la consommation des blocs et surtout une adaptation de la
flore microbienne du rumen. Selon les observations de Hassoun est Ba (1990) et de Moujahed et al (2000), les animaux commencent par renifler les blocs, puis à les lécher ensuite à en prélever
quelques petits morceaux. On note cependant d’importantes variations individuelles au niveau du comportement des animaux. L’acceptabilité des blocs ainsi que les quantités consommées dépendent de la
composition et des caractéristiques physiques des blocs, tel que le degré de dureté, la finesse de la texture et la forme. D’où la difficulté de prévision des quantités
ingérées.
Conclusions
La technique de complémentation avec des blocs multinutritionnels est facile à appliquer et accessible dans les conditions d’aridité et de déficit et déséquilibre alimentaire. Elle offre d’importantes possibilités de diversification des ressources alimentaires susceptibles d’être intégrées dans la formulation. Ceci concerne non seulement les ingrédients alimentaires mais aussi certaines substances à usages spécifiques Il conviendrait d’en assurer la diffusion et la vulgarisation, notamment en ce qui concerne les procédés de fabrication et les précautions d’emploi. Le choix des ingrédients et l’intégration des blocs dans les systèmes d’alimentation nécessitent des investigations d’ordre économique appropriées à chaque région et aux espèces animales cibles.
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Livestock Research for Rural Development Volume 2, Number 2, July 1990
Mise au point d'une technique de fabrication de blocs multinutritionnels sans melasse
P Hassoun * et A A Bâ **
* FAO/AGA via delle Terme di Caracalla 00100 ROME, ITALIE
** INAT 43 av. Charles Nicolle 1002 TUNIS, TUNISIE
Resume
L'étude réalisée en Tunisie, consistait à démontrer qu'il était possible de fabriquer des blocs sans mélasse ou avec de très faibles quantités. Plus de trente formules différentes ont été testées, comprenant les ingrédients classiques utilisés dans les blocs mélasse-urée (urée, mélasse, sel, ciment, chaux, son de céréale) ainsi que des sous-produits disponibles localement (litière de volailles, grignons d'olives, feuilles d'olivier, pulpes de tomates et de betteraves). Le principe de fabrication est sensiblement le même que celui utilisé pour les blocs mélasse-urée. Dix formules différentes ont été retenues sur la base de la dureté et de la solidité des blocs mesurées après séchage. De courts tests effectués sur des brebis ont montré que les blocs des formules retenues étaient acceptés par les animaux. Cette première étude ayant donné d'excellents résultats, il importe que d'autres essais soient réalisés pour affiner la méthode et mesurer sur de plus longues périodes les effets des blocs sur les animaux.
Introduction
Dans de nombreux pays en voie de développement, l'alimentation des ruminants est principalement basée sur l'utilisation des pâturages secs et des résidus de culture (pailles de céréales, cannes de maïs, de sorgho...). Le principal problème de l'utilisation de ces fourrages réside dans leur déséquilibre nutritionnel: faible teneur en proteines et en azote en général, ainsi qu'en minéraux et vitamines, digestibilité faible. Ces caractéristiques limitent les quantités ingérées de ces fourrages et ne permettent qu'un faible niveau de production, voire à peine l'entretien.
Il convient dès lors d'améliorer l'utilisation de ces fourrages en satisfaisant d'une part les besoins des microorganismes du rumen et d'autre part en apportant des nutriments pour équilibrer les produits de la fermentation ruminale notamment des protéines non fermentescibles (tourteaux, farines de poissons...).
Cependant dans certain pays, tels ceux des zones arides et semi-arides et en zone Sahélienne, l'accès aux compléments proteiques est difficile voire impossible. Dans ces conditions, la priorité consiste à apporter un minimum d'azote fermentescible (urée) et des minéraux.
La mélasse constitue un excellent support pour apporter l'urée utilisée comme source d'azote. En Australie et en Afrique du Sud, les mélanges liquides mélasse-urée ont été utilisé depuis de nombreuses années pour apporter un complément azoté (urée), minéral et énergétique (mélasse). La contrainte majeure de ce système réside cependant dans le transport et la manipulation de la mélasse surtout pour les petits éleveurs, sur de longues distances ou vers des zones d'accès difficiles.
Une autre solution a donc été envisagée et consistait à apporter le mélange mélasse-urée sous forme solide. Cette méthode de fabrication de blocs mélasse-urée, a été mise au point en Australie (Beames 1963). Par la suite elle s'est développée dans plusieurs autres pays (Egypte, Inde, Pakistan,...) grâce aux travaux du Professeur R.A. Leng à l'Université d'Armidale (Leng 1984). De son côté la Division de la Production et de la Santé Animales de la FAO, a également développé cette méthode (Sansoucy 1986) à travers des projets dans divers autres pays (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Cameroun, Soudan, Somalie, Bhutan...), ce qui a permis la survie des animaux, en période de sècheresse, voire un faible niveau de production dans certains cas.
Malheureusement de nombreux pays (Tunisie, Algérie, Niger, Tchad,...) ne disposent pas de mélasse ou en trop faibles quantités pour être utilisée pour la fabrication des blocs. Il était donc indispensable de trouver une solution pour ces pays en mettant au point une méthode de fabrication de blocs tenant compte de cette contrainte. C'est dans ce but que la Division de la Production et de la Santé Animales de la FAO a effectué une étude en Tunisie avec la coopération de l'Office de l'Elevage et des Pâturages (OEP), de la Coopérative Centrale des Grandes Cultures (CCGC) et de l'Institut National Agronomique de Tunisie (INAT).
Materiel et methode
Nous disposions des ingrédients de base utilisés pour la fabrication des blocs mélasse-urée (urée, sel, phosphate bicalcique, ciment, chaux vive et éteinte, mélasse 79 °Brix, son de blé) ainsi que des sous-produits locaux (grignons d'olives bruts, feuilles et rameaux d'oliviers, litières de volailles, pulpes de tomates et de betteraves).
Le matériel utilisé pour la fabrication des blocs comprenait: des bassines en plastique d'environ 10 cm de profondeur et 20 cm de diamètre servant de moule, un fût métallique de 200 l coupé en deux dans le sens de la longueur pour effectuer les mélanges (réalisés à la main). Les moules étaient tous tapissés d'une feuille de plastique pour faciliter l'opération de démoulage des blocs. Au total 37 formules différentes ont été testées en faisant varier les proportions des ingrédients comme suit:
Urée (10 %), Mélasse (de 7 à 20 %), Sel (NaCl) (de 5 à 10 %), Phosphate bi Calcique (de 3 à 10 %), Ciment (de 0 à 15 %), Chaux vive (de 0 à 20 %), Chaux éteinte (de 0 à 25 %), Litière de volailles (de 15 à 30 %), Grignons d'olives (de 15 à 45 %), Feuilles d'olivier (de 10 à 20 %), Pulpes de tomates (de 15 à 30 %) Pulpes de betteraves (de 5 à 30 %), Son de blé (de 10 à 65 %).
Les quantités d'eau utilisées ont varié de 0,75 à 6,0 litres pour des mélanges de 10 kg brut (eau non comprise). Le mode opératoire fut le même pour toutes les formules et se déroulait dans l'ordre suivant:
dissolution de l'urée dans l'eau et/ou la mélasse
addition du sel et/ou du phosphate bicalcique, et dissolution si possible
addition du ciment et/ou de la chaux
addition des litières de volailles
addition des pulpes de tomate et/ou de betteraves
addition des grignons d'olives
addition du son de blé
moulage/prise
démoulage/séchage
Le mélange étant réalisé, il était versé dans le moule tapissé d'un film plastique et pressé à la main le plus possible pour assurer une bonne cohésion du bloc. Le mélange était laissé en place dans le moule pendant plusieurs heures (de 2 à 6 heures) pour permettre une bonne prise du liant.
Après le démoulage, les blocs sont laissés à l'air libre sous abri bien ventilé pour assurer un bon séchage pendant au moins 4 jours.
Après séchage, la qualité des blocs (dureté et cohésion) était testée manuellement.
La dureté était estimée en exerçant une pression avec le pouce sur le milieu du bloc. La notation appliquée était la suivante :
mou (m) : le pouce s'enfonce facilement
Moyenne (M) : le pouce s'enfonce très peu
Bonne (B) : le pouce ne s'enfonce pas ou avec une forte pression
La cohésion du bloc était estimée en essayant de rompre le bloc à la main. La notation appliquée était la suivante :
nulle (n) : le bloc se rompt facilement ou est très friable
Moyenne (M) : le bloc se rompt mais difficilement
Bonne (B) : le bloc ne se rompt pas ou avec un effort beaucoup plus grand
Quelques brefs tests d'appétibilité ont été réalisés avec les formules retenues, sur quatre brebis ne recevant que de la paille. La durée de ces tests n'a malheureusement pas été possible plus de quelques heures dans le temps qui nous était imparti.
Resultats et discussion
La fabrication:
La phase de dilution de l'urée n'a pas présenté de problèmes particuliers. La seule contrainte étant d'obtenir un mélange homogène et donc de bien désagréger les blocs d'urée afin d'éviter tout risque de toxicité ultérieur. La dissolution de l'urée est lente lorsque la quantité d'eau est faible (2 l et moins par kilo d'urée) car la réaction est très endothermique.
Quel que soit l'ordre d'introduction de l'urée et du sel, ce dernier se dissout difficilement, surtout si la quantité d'eau utilisée est faible, l'urée étant plus soluble. Cependant, cela ne constitue pas un problème puisque le sel n'est pas toxique aux doses utilisées.
Le ciment, ajouté après les éléments minéraux, doit être parfaitement mouillé (environ 4 l d'eau pour 10 kg de ciment) pour assurer une bonne prise et sa répartition uniforme dans le bloc.
Les litières de volailles utilisées étaient sèches et provenaient d'élevages sur terre battue et paille. Elles ont dû être humidifiées et désagrégées pour obtenir leur répartition uniforme dans le bloc.
Les grignons d'olives frais sont faciles à incorporer. Par contre ceux qui sont très secs doivent être réhumidifiés pour pouvoir être désagrégés et incorporés uniformément dans le bloc.
Le son doit toujours être ajouté à la fin car il est très hydrophile et joue le rôle d' Aéponge@.
Les quantités d'eau ajoutées étaient nécessaires pour plusieurs raisons. Tout d'abord pour diluer si possible l'urée et le sel, pour humidifier le ciment et les autres éléments secs. A l'inverse des blocs mélasse-urée traditionnels, nos formules ne comportaient que des éléments secs ou peu humides. Hors pour obtenir une bonne prise du liant l'eau est essentielle. Il fallait donc en rajouter, mais dans des proportions limitées pour ne pas augmenter le temps de séchage. Enfin le son étant un élément assez absorbant, la quantité d'eau doit suffire à l'humidifier. L'eau est certainement un des facteurs clé de cette méthode.
Dans le cas présent, les mélanges étaient faits à la main. Cela était possible du fait des petites quantités à mélanger (10 kg). Par ailleurs nous avons fait l'essai d'un mélangeur constitué d'un bidon d'une capacité de 100 l traversé par un axe passant par sa plus grande diagonale, et muni d'une petite trappe fermant hermétiquement. Cet appareil s'est avéré inefficace pour obtenir un mélange correct. De plus le mélange était très difficile à extraire. Pour de plus grandes quantités il sera donc indispensable d'utiliser des mélangeurs type Abétonnière@ ou mélangeur horizontal à palettes, comme pour les blocs mélasse-urée.
La phase de moulage ne présente aucune difficulté. Il convient seulement de placer un film plastique avant de verser le mélange dans le moule. Lorsque le plastique n'est pas disponible, d'autres types de protections peuvent être utilisés (tissus, feuilles de végétaux ou de papier,...etc).
Le type de moule que nous avons utilisé, n'était adapté que pour de petites quantités. Pour des blocs de taille plus importante, il faudra étudier un type de moule plus adéquate tels ceux utilisés au Burkina Faso pour les blocs mélasse-urée (moules en bois de forme parallélipipèdique).
Au cours du moulage, il est important de bien presser le mélange dans le moule pour éliminer le plus d'air possible pour ne pas gêner la prise du liant. Quand cela est faisable, et en fonction du type de moule utilisé, on pourra utiliser une presse à parpaings, pour ce type de blocs sans mélasse.
La durée de stockage dans le moule semble importante pour permettre au liant de prendre. Une durée trop courte peu gêner la prise et nuire à la qualité du bloc. Dans la mesure où cela est possible il est préférable de laisser le mélange dans le moule au moins 4 à 5 h voire une journée, avant de procéder au démoulage pour le séchage.
La phase de séchage est aussi longue dans notre méthode (environ une semaine) que dans celle des blocs mélasse-urée. Elle doit se faire à l'abri dans un local bien ventilé pour accélérer le processus. Nous avons fait l'essai du séchage du bloc au soleil. Il se forme rapidement une croûte superficielle dure qui se craquelle et provoque des fissures dans le bloc et détruit sa structure. Il est donc déconseillé de placer les blocs au soleil pour le séchage.
La qualité des blocs :
Deux formules ont été réalisées sans liant, mais elles n'ont pas permis d'obtenir des blocs solides. Ceux-ci ne présentaient aucune cohésion et étaient restés très mous. Il ne semble pas possible d'obtenir des blocs sans liant dans les conditions présentes. Par contre d'autres sources de liant peuvent être envisagées en remplacement du ciment et/ou de la chaux. On peut envisager de remplacer le ciment et la chaux par de la cendre de balles de riz (Allen 1987).
Les blocs contenant de la chaux éteinte comme seul liant, quelle que soit le taux d'incorporation utilisé, sont restés très mous et sans cohésion. Par contre lorsqu'elle est combinée avec du ciment, il faut que le taux de ciment soit supérieur à 5 % et surtout incorporer du son pour assurer une bonne cohésion du bloc.
L'utilisation de la chaux vive a donné de bons résultats même lorsqu'elle était la seule source de liant. Dans ce cas, il semblerait nécessaire de l'utiliser à un taux égal ou supérieur à 15 % du mélange total.
Le ciment donne de très bons résultats, mais son taux d'incorporation doit être égal ou supérieur à 12 % lorsqu'il n'est pas associé à la chaux.
Tous les blocs contenant des pulpes fraîches de tomates (22 % M.S.) et/ou de betteraves (11 % M.S.) à un taux global supérieur à 5 % sont restés très mous et sans cohésion. Il n'est pas intéressant d'utiliser ces pulpes, et de plus elles sont mieux valorisées sous forme d'ensilage.
Les formules ne comportant pas de son n'ont pas donné de bons résultats sauf dans le cas où des feuilles et des brindilles d'olivier broyées étaient inclues. Cependant cette formule nécessite un tri des brindilles, qui ne doivent pas dépasser 2 à 3 mm de section pour ne pas gêner la cohésion du bloc. De plus un broyage préalable est nécessaire pour obtenir des particules inférieures à 1 cm de long. Ces opérations rendent la fabrication plus longue et plus coûteuse en main d'oeuvre et en énergie.
Les formules incluant de la mélasse en faibles proportions (10 et 20 %) ont donné d'excellents résultats. La mélasse améliore nettement la cohésion du bloc. Son utilisation, même à de faibles taux, est conseillée chaque fois que cela est possible.
Les formules incluant des litières de volaille n'ont présenté aucun problème particulier. Il est cependant préférable d'utiliser des fientes plutôt que des litières (trop riches en paille et en terre, dans notre cas). Ce sous-produit de bonne qualité, du fait de sa teneur en azote et en minéraux, doit cependant être utilisé avec précaution. Des contrôles bactériens réguliers doivent être effectués dans les élevages où il est prélevé afin de s'assurer de l'absence de bactéries pathogènes (surtout les salmonelles).
Compte tenu des résultats obtenus à partir des mesures effectuées, nous avons retenu 10 formules dont les caractéristiques sont décrites dans le tableau 1.
D'autres formules dont les caractéristiques sont données dans le tableau 2, sont à réévaluer en faisant varier certains paramètres tels que la durée du moulage, la quantité d'eau, de son et/ou de ciment.
Les blocs encore humides à l'intérieur et proposés aux brebis, ont été grignotés. Les animaux ont commencé par renifler le bloc puis le lécher et essayer d'en prélever de petits morceaux. Deux brebis ont montré un vif intérêt pour les blocs et il a fallu les leur retirer pour éviter une ingestion trop grande et trop rapide du bloc. Ce court test laisse présager d'une bonne appétibilité des blocs, mais des essais plus longs et contrôlés sont nécessaires.
Tableau 1: Composition (en % de poids frais) des formules retenues
No. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Urée 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Sel/P.Ca 10 5 10 5 10 10 10 10 10 10
Ciment 15 15 12 15 15 15 10 10 5
Chaux é5 é10 v10 v20
Mélasse 20 10
Litières 15 20 15 20
Grignons s35 s33 f40
Betterave 5
Feuilles 10
Son 65 30 20 30 35 65 60 65 60
Eau (l) * 60 47,5 40 7,5 10 15 40 30 40 40
é= chaux éteinte; v= chaux vive
s= grignons secs (95 % MS); f= grignons frais (46 % MS)
*= quantité d'eau utilisée pour 100 kg bruts d'ingrédients
P. Ca= Phosphate bicalcique
Tableau 2: Composition (en % de poids frais) des formules à retester
No. 1 2 3 4
Urée 10 10 10 10
Sel/P.Ca 10 5 10 10
Ciment 4 12 20 10
Chaux é8 v10
Litières 15 30 20
Grignons s33
Son 20 43 40 60
Eau (l) * 30 35 40 33
é= chaux éteinte; v= chaux vive
s= grignons secs (95 % MS); f= grignons frais (46 % MS)
*= quantité d'eau utilisée pour 100 kg bruts d'ingrédients
P.Ca= Phosphate bicalcique
Conclusions et recommandations
Cette étude a montré qu'il était techniquement possible de réaliser des blocs sans mélasse (ou avec de faibles taux) pour apporter l'urée aux ruminants.
Plusieurs formules ont été retenues mais devraient être améliorées avant d'entreprendre leur vulgarisation auprès des éleveurs.
D'autres formules peuvent être obtenues en faisant varier la qualité des intrants et les conditions de fabrication en fonction de ce qui est disponible et faisable dans chaque pays.
Le principe de fabrication est sensiblement le même que pour les blocs mélasse-urée. Cependant certains points sont plus importants tels que la quantité d'eau et le moulage.
Comme les blocs à base de mélasse-urée, ces blocs sans mélasse ont la même caractéristique nutritionnelle (apporter de l'azote fermentescible ainsi que des minéraux et de l'énergie) et donc sont à utiliser dans les mêmes conditions. Ils ne doivent être distribués qu'aux seuls ruminants adultes, et toujours avec une ration pauvre en azote fermentescible (pailles non traitées, foins de mauvaise qualité, pâturages agés, pulpes de betterave). Leur distribution doit être précédée d'une phase d'introduction progressive et la distribution doit être continue.
References
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Sansoucy R 1986 Fabrication de blocs de mélasse-urée. Revue Mondiale de Zootechnie 57:40-48
Remerciements
Les auteurs tiennent à exprimer leurs profonds remerciements à Mr. Bel Hadj, Président Directeur Général de l'OEP, pour les facilités en matériel et en personnel qu'il a mises à leurs disposition pour la bonne exécution de cette étude; Mr. Ben Hassine, Président Directeur Général de la CCGC, qui leur a permis d'utiliser les locaux et le matériel de la ferme du Krib-Gare; Mr. Kayouli, Professeur à l'INAT, pour sa collaboration et les conseils qu'il a apportés; Mr. Hawas, Gérant de la ferme de Krib-Gare, pour son aide et l'assistance logistique qu'il a bien voulu leur fournir. Enfin les auteurs tiennent à remercier toutes les personnes, qu'il serait trop long de citer ici, pour leur participation de près ou de loin à cette étude.
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L'auteur de ce site est un ingénieur agronome ayant travaillé sur le terrain en Algérie (Batna) et en France (Oise). Passionné d'agronomie et d'une curiosité insatiable, il se propose d'être un "passeur de savoir".
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