Au Sud de Laghouat , cette image montre comment les éleveurs arrivent à survivre dans les conditions les plus difficiles : avec 200 mm de plus , l'éleveur a réussi à valoriser les eaux pluviales au niveau du fossés de la route et créer un paturages de luzerne perrenne Medicago sativa alors qu'a Ain Skhouna ( Saida ) avec une retenue d'eau de plus de 20 millions de m3 , on n'a pas réussi a produire un litre de lait avec potentiel de 7500l/ha/an de lait bovin
Le système blé-médicago n'a pas donné des résultats escomptés dans les années 70. Le contexte actuel pourrait permettre la réussite de cet excellent système particulièrement adapté aux zones semi-arides.
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زراعة الأعلاف في الجزائر - ركن اليد الخضراء الشروق ... - YouTube
Revue des Régions Arides - Numéro Spécial- n° 36 (1/2015)
Regardez la biomasse d'orge obtenue en apportant des doses croissantes de boues dans l'essai réalisé à Laghouat. Un grand bravo à cette équipe de chercheurs.
Biomasse (g/m2)
D0 85,00 155,00 318,18
D1 180.45 385,67 525,10
D2 230,17 380,00 784,65
D3 290,63 391,67 584,96
Étude des effets de l’application de boues d’épuration urbaines sur un sol érodé cultivé dans la région de Laghouat
Ahmed BOUTMEDJET1,2, Nacira BOUKAYA1, Zohra HOUYOU1,2, Mohamed Laid OUAKID3 et Charles BIELDERS4
(1) Département d’Agronomie,, Université Amar Telidji Laghouat, BP37G Laghouat 03000, Algérie
(2) Laboratoire de Mécanique, Université Amar Telidji Laghouat, BP37G Laghouat 03000, Algérie
(3) Département de Biologie, Université d’Annaba, Algérie
(4) Université de Louvain, Belgique
a.boutmedjet@mail.lagh-univ.dz; a.boutmedjet@mail.lagh-univ.dz; (+213) 660073 232
RÉSUMÉ : L’application de boues d’épuration urbaines sur un sol sableux et sur la culture d’une céréale (orge) a été testée lors cette étude afin de cerner l’effet de cette technique après trois années. Nous avons testé l’effet de quatre doses 6 à 30 tonnes de boues appliquées à l’hectare par rapport à un témoin sans application de boue.Les effets à court terme étudiés dans cette expérimentation indiquent que l’épandage de la boue a eu un effet bénéfique sur les qualités fertilisantes du sol et par conséquent sur le rendement de la culture. Les observations sur la culture, montrent que le meilleur rendement a été obtenu avec le traitement D3 (30 t/ha). Mais après 3 ans nous avons remarqué que les meilleurs rendements sont obtenus avec le traitement D2 (10 t/ha). Excepté le pH et le taux de calcaire qui sont liés aux changements des caractéristiques du site, il y a eu une amélioration de certaines qualités physiques et chimiques du sol. Les apports de boues ont modifié de façon plus marquée la qualité biologique du sol en D2. L’augmentation de la conductivité électrique (0,18 μs/cm) dans le sol n’est significative que pour la dose la plus élevée (30t/ha). La teneur en azote (N) augmente moins que celle du carbone organique, ce qui se traduit par une augmentation du rapport C/N dans le traitement D2, justifiant une activité biologique permettant la structuration du
sol, assurant sa protection contre le lessivage et stimulant la création des conditions favorables pour le développement des cultures.
Mots-clefs: Boue d’épuration, épandage, doses, sol, érosion, zones arides, Algérie
F O U R R A G E S E T A L I M E N T D U B E T A I L .
Cette rubrique est composée de deux parties: des articles et des vidéosltats obtenus avec l'ensilage de vesce-avoine militent en faveur de son développement. Dans la mesure où une grande partie de la production de fourrage de vesce-avoine est vendue hors de l'exploitation, l'enrubannage s'avère une solution intéressante. Cependant, celle-ci a un coût supérieur au fanage et pressage. La poursuite ou non de l'engouement constaté lors des quelques cas d'enrubannage d'ensilage de maïs dira si cette nouvelle méthode a des chances d'être adoptée par les producteurs.
FOURRAGES
"L'herbe en semis direct économise deux passages"
21.08.15 Un article très intéressant concernant l'utilisation du semoir Aitchison pour semer des fourrages en "sursemis". Nous pensons que ce type de semoir pourrait permettre de semer à l'automne sur sols réservés aux jachères pâturées des mélanges fourragers. L'idéal serait de choisir des espèces à implantation aisée.
Au moment où Mr Ferroukhi cherche des moyens pour développer la filière viande rouge, un tel outil peut permettre de produire plus de fourrages.
Il y a là un sujet à creuser pour les importateurs de matériel, la recherche agronomique et les étudiants souhaitant une idée de sujet de mémoire de fin d'études. D BELAID 20.8.2015.
Le 27 octobre 2006 - La France Agricole n°3156 - page 28
«Sur des terres aussi arides et caillouteuses, les prairies doivent être ressemées tous les ans » (on dirait des conditions algériennes . ndlr), explique André Gras, qui mène en extensif une troupe de 250 brebis viande et une quinzaine d'Aubrac en race pure à Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère). Sécheresses à répétition, gel jusqu'en mai sur des parcelles exposées au vent, trop faible nombre de DPU : son revenu agricole diminue chaque année. Ce qui l'a encouragé à démarrer une activité de fabrication de bûches à façon.
« J'ai moins de temps disponible pour la ferme, constate André. Je passe la journée sur la scie à bûches, je n'ai donc que trois heures par jour à consacrer à l'entretien des 114 hectares de prairies, le soir après 20 heures. Mais il est hors de question de bâcler le travail lorsque c'est la seule culture de l'exploitation. J'ai donc choisi de m'orienter vers le semis direct pour réduire le nombre de passages. »
Le semis direct de l'herbe avec un matériel spécifique est une pratique courante en Nouvelle-Zélande mais encore peu répandue dans l'Hexagone. « Je me suis dit que si ça marchait là-bas sur des milliers d'hectares, ça pouvait fonctionner chez moi, explique André Gras. C'était un pari risqué parce qu'il fallait remettre en question tout mon itinéraire cultural ». Jusqu'en 2004, André labourait systématiquement ses prairies puis semait à la volée après un tour de cover-crop, soit trois passages entre 4 et 8 km/h pour un résultat moyen avec des levées assez hétérogènes.
« Avec le semoir à herbe je travaille sans retourner la prairie, ce qui me permet de conserver les repousses de la campagne précédente et d'augmenter un peu mon volume de fourrage. Le Aitchison étant assez léger et peu tirant, je peux semer à 12 km/h sans trop solliciter mon tracteur de 90 chevaux », raconte André Gras.
Ce semoir à distribution mécanique dispose d'un système d'enterrage à socs. Un train de disques montés en avant du semoir assure un premier tranchage du sol en conditions très dures mais c'est bien le soc qui réalise l'essentiel du travail. Le semoir d'André Gras comporte 14 dents, toutes montées sur ressort. « Dès que la vitesse augmente, le ressort fait bouger le soc dans le sillon, explique André. Cette vibration éclate la croûte de terre et forme un lit de semence fin dans lequel on dépose la graine. Compte tenu des conditions anormalement sèches sur le plateau, cette terre fine est indispensable pour obtenir des levées homogènes. » Le semoir n'est pas équipé de herse de recouvrement ou d'efface-traces ce qui fait que les sillons sont bien visibles. Un aspect inesthétique qui ne plaît pas trop à l'agriculteur mais qui disparaît à la levée.
La nécessité de gagner du temps a orienté André Gras vers le semis direct, mais c'est la simplicité de l'engin qui lui a fait sauter le pas. « Tout est mécanique et très simple. Tellement simple qu'un bon bricoleur pourrait se le fabriquer », plaisante-t-il. Le semoir Aitchison de 2,10 m de large lui a coûté 8 000 ?, un investissement important pour une structure comme la sienne. « Mais je me rattrape avec des frais d'entretien très faibles », rassure André Gras. Un soc à pointe traitée au carbure coûte 30 ? et chaque éponge utilisée au niveau des sélecteurs de la distribution revient à 1 ?. Ces dernières s'usent peu au travail mais sont régulièrement grignotées par les rongeurs.
Le passage au semis direct a également apporté son lot de mauvaises surprises. « L'avantage du cover-crop, c'était que les disques ne faisaient pas trop ressortir les pierres. Les socs en revanche me remontent des blocs qui cassent les couteaux de la faucheuse à la récolte, raconte André Gras. Or je n'ai pas investi dans le semis direct pour perdre mon temps à ramasser les pierres ! » Dès la seconde campagne avec le semoir, il a investi dans un rouleau à fort report de charge qui, en plus de taller les cultures, enfonce les pierres dans le sol (voir encadré). « Ma charge de travail n'augmente pas puisque je roulais déjà à l'époque du cover-crop », constate André Gras. Sa préoccupation actuelle est l'apparition de pissenlits dans certaines parcelles. « Le labour me protégeait de cette invasion mais aujourd'hui, je suis obligé de traiter au glyphosate avec un petit pulvérisateur de 8 m », regrette André.
Loin de lui pourtant l'idée de revenir en arrière. Il a même convaincu un voisin de s'engager dans la voie du semis direct. « Je voulais lui vendre ma charrue et mon cover-crop et il a finalement racheté la moitié du semoir », se félicite André Gras. Aujourd'hui, les deux agriculteurs veulent profiter de la régularité de levée du semis en ligne pour tester des variétés rustiques plus résistantes à la sécheresse et au gel comme le seigle et le moa, seules garanties de maintenir leur rendement fourrager.
RECHERCHE-DEVELOPPEMENT EN ELEVAGE, MISER PLUS SUR L'INTERDISCIPLINARITE
Djamel BELAID 1er Nov 2015
Le manque d'autonomie fourragère met en difficulté l'élevage bovin laitier local et plus particulièrement les étables en hors-sol. Pour produire plus de fourrages des solutions techniques et économiques existent. Cependant, les différents services agricoles et universitaires concernés travaillent chacun de façon isolée. Pour résoudre la pénurie de fourrages, des efforts coordonnés devraient être fournis. Six axes nous semblent prioritaires.
1-MIEUX UTILISER LA JACHERE PATUREE GRACE AU SEMIS DIRECT
En Algérie, une partie des 7 000 000 d'hectares des zones semi-arides sont consacrés à la jachère pâturée. Les moutons broutent la végétation naturelle qui pousse sur le sol. Il s'agit d'un système de cueillette. C'est là une façon de faire identique à celle de l'époque de l'Emir Abdelkader. La population locale ne comptait alors que quelque millions de personnes. Or, il s'agit actuellement de nourrir 38 000 000 d'habitants1. L'idéal serait donc que les animaux broutent non pas une végétation naturelle clairsemée et parfois peu appétente mais des fourrages sélectionnés pour leur aptitude à pousser dans un milieu semi-aride et à la valeur alimentaire élevée.
On peut se demander pourquoi les terres en jachère ne sont pas semèes de ces fourrages plus productifs ? A cela trois explications :
-
les éleveurs ne sont pas forcément les propriétaires des pâtures,
-
les propriétaires n'ont pas les moyens de traction afin de travailler et de semer en automne leurs parcelles de blé au rendement aléatoire et celles en jachère. Ils ne connaissent pas l'usage du semis direct.
-
Les semences de graminées fourragères sont peu connues et nécessitent pour germer un lit de semnces impeccable (remarquons que les crucifères fourragères possèdent une meilleure faculté d'implantation, même en sol grosiérement préparé).
Mesure pratique à prendre : Adopter un mécanisme simple et peu onéreux de « sursemis2 » des jachères pâturées. Pour cela, il s'agit d'importer puis de construire localement des semoirs fourragers pour semis direct de type « GrassFarmer » de la marque Aitchison. Une autre solution est de proposer des sursemis à la volée3 en utilisant des appareils simples de préparation du sol, telle des herses.
2-INTRODUIRE DE NOUVELLES VARIETES FOURRAGERES
L'analyse des fourrages et des modes de récolte des fourrages montrent un manque criant de diversité. En matière de fourrages, les espèces les plus utilisées concernent principalement la vesce, l'avoine4, la luzerne, le bersim et le sorgho. Le marché des semences fourragères est tendu du fait de l'absence d'un réseau solide de multiplicateurs. C'est le cas en particulier des semences d'avoine.
Des espèces telles les graminées fourragères ou les crucifères sont pratiquement absentes des calendriers fouragers. Or, il s'agit pourtant d'espèces dont la production de semences est la plus aisée à mettre en œuvre. En effet, ces espèces possèdent un port dressé contrairement au port rampant de certaines légumineuses5.
Mesure pratique à prendre : Importer des semences de crucifères et développer la production locale de ce type de semences (dont le colza fourrager) et de graminées fourragères.
Les formes de récolte des fourrages concerne essentiellement le foin. L'ensilage, l'enrubannage et le pâturage d'espèces fourragères sont peu développés.
Mesure pratique à prendre : Importer et produire localement des ensileuses. Il s'agit d'outils au mécanisme relativement simple. Une ensileuse coupe l'herbe telle une tondeuse à gazon, mais possède en plus un mécanisme permettant d'envoyer le fourrage coupé dans une remorque.
3-DEVELOPPER LES GROUPEMENTS DE PRODUCTEURS
En Algérie, le mot « coopérative » est dévoyé. Il n'est pas utilisé dans son sens véritable. De ce fait, les agriculteurs se détournent de ce type d'organisation trop souvent marquées par le dirigisme administratif. Or, des coopératives d'approvisionnement ou de valorisation des productions avec un capital paysan et un directeur recruté par les sociétaires eux-même est un gage de progrès certain.
Actuellement les spéculateurs en fourrages, son et aliments du bétail rognent les marges des éleveurs laitiers. Face à cette situation, les ateliers laitiers les plus fragiles décapitalisent, ils vendent à l'abattoir leurs vaches laitières.
Afin de favoriser la création de groupements d'éleveurs, les pouvoirs publics pourraient agir par des gestes forts perçus immédiatement par le public concerné.
Mesure pratique à prendre :
-affecter un poste bugétaire pour recruter un technicien en production fourragère et un technicien vétérinaire à tout groupement d'éleveurs.
-attribuer un avantage fiscal ou économique (voire dotation de quota de lait en poudre) à toute laiterie émanant d'un groupement d'éleveurs.
4-DEVELOPPER LA CONTRACTUALISATION
Les pouvoirs publics font face à une demande croissante de produits agricoles. Or, les agriculteurs se font grignoter leur marge par l'amont et l'aval. La création de GIE, de groupements de coopérateurs et/ou de réelles coopératives permettraient de protéger ces marges. Etant donné le retard en la matière, une solution plus rapide6 serait de développer la contractualisation.
La contractualisation consiste en le passage d'un accord entre agriculteur et entreprise agro-alimentaire. Elle avance aux agriculteurs les moyens de produire (fonds, semences, engrais, …), assure un appui technique et en retour leur achète leur production à un prix convenu.
L'avantage est que ce n'est plus aux pouvoirs publics d'essayer d'organiser la production. Cette tâche est confiée aux filières. Au Maroc, le groupe français Avril a été chargé de produire de l'huile à partir de graines oléagineuses produites localement par contractualisation. « Pour emporter l'affaire, Avril s'est engagé à mettre sur pied une filière oléagineuse sur place, depuis la semence pour laquelle il apporte des conseils jusqu'à la fabrication de l'huile de table, de savon et de produits dérivés7 ». Les autorités marocaines ont même accordé un financement de plusieurs millions de Dirhams à ce groupe.
ENCADRE : Le Maroc veut réduire sa dépendance au soja importé
27 mai 2015 ANA Julie Chaudier.
Au Maroc, l’agrégation est un concept très utilisé dans le secteur de l’agriculture qui compte un nombre considérable de petits producteurs et donc de petites productions quasi-artisanales. Le plus gros industriel de transformation ou le plus gros producteur prend en charge le rôle d’agrégateur : moyennant un soutien financier de l’Etat, il coordonne les producteurs, les soutient, leur fournit assistance technique, annonce le prix fixe en début de campagne (…). La culture du tournesol présente un intérêt pour les agriculteurs, car elle permet d’alterner avec les céréales pour ne pas épuiser les sols. « D’autres cultures, comme le maïs peuvent faire de même, mais elles n’offrent pas un marché stable, contrairement au tournesol, car dans le cadre du contrat programme nous annonçons un prix unique en début de campagne, ainsi qu’une assistance technique et l’approvisionnement en semences, engrais … Bien sûr, ce sont les agriculteurs qui paient. On leur assure également l’achat des récoltes sur champs et ils sont payés dans les 48 heures », explique Abdelali Zaz. En contrepartie de son rôle d’agrégateur, Lesieur Cristal a reçu des subventions pour ses investissements. Sur 148 millions de dirhams investis, près de 20 millions ont été offerts par l’Etat.
La contractualisation existe déjà au niveau de certaines laiteries. Laiterie Soummam aide ses éleveurs à enrubanner leur fourrage, la mini-laiterie de Bassatine (Chélif) assure des soins vétérinaires gratuits aux éleveurs, la laiterie Djamous prend en charge les procédures administratives des éleveurs. Afin de garantir son approvisionnement la laiterie Wanis possède même deux fermes avec 100 vaches laitières. C'est dire le lien existant entre producteur et transformateur. Chacun ayant besoin de l'autre. En installant une unité de bétail la laiterie de Bassatine approvisionne prioritairement les éleveurs qui lui fournissent du lait, celle-ci les fidèlise et les rassure. Elle leur offre même des facilité de paiement.
Mesure pratique à prendre : Grâce à un mécanisme fiscal ou économique, généraliser à toute laiterie et fabrique d'aliments de bétail la mise en place d'un appui technique (phytotechniquen zootechnique et vétérinaire) aux éleveurs du bassin de collecte. Dans le cas des fabricants d'aliments de bétail, le service technique peut être également déployé vers les agriculteurs producteurs d'orge, féverole, pois et maïs approvisionnant l'usine.
5-PERMETTRE UNE RECHERCHE AGRONOMIQUE ADAPTEE AUX QUESTIONS DE TERRAIN
On s'apperçoit que pas mal d'innovations techniques ne proviennent pas des instituts techniques du MADR mais d'initiatives d'agriculteurs et de firmes agro-alimentaires.
Exemples :
-semis automatique en serre puis plantation mécanisée de la tomate industrielle,
-enrubannage des fourrages, développement des pierres à lécher, abreuvement automatique dans les étables,
-petits pivots d'irrigation (utilisés à El-Oued).
Certes, les services agricoles ont fait connaître ces dernières années un fourrage tel le sorgho et ses possibilités d'irrigation grâce à des kits d'aspersion. Mais, hors irrigation, c'est à dire sur les plus grandes surfaces, il n'y a pas d'avancée significative. De nombreux résultats de la recherche agronomique locale restent inexploités. C'est le cas de l'utilisation de l'urée mélangé à l'orge en grain ou des pailles traitées à l'urée. Idem, concernant la technique de fabrication de blocs multi-nutritionnels.
Mesure pratique à prendre : Le Ministre de l'agriculture pourrait ordonner la présence au sein des conseils d'administration dans tous les instituts techniques et stations agronomiques sous sa tutelle, de représentants des différentes filières agricoles. La même solution devraient être prise au niveau conseils scientifiques des universités en y faisant participer les élus des fillières économiques locales.
Une autre solution peut consister à la mise en place de subventions publiques au profit des sociétés privées réalisant de la recherche agronomique. Au lieu de financer des postes de chercheurs publics dont les résultats restent dans des tiroirs, les pouvoirs publics pourraient transférer au secteur privé une partie de ces crédits de recherche.
6-STATUT FONCIER
Plusieurs études montrent que des attributaires des EAI et EAC louent partiellement ou totalement leurs terres. Conséquences, les locataires n'ont pas de statut officiel et ne peuvent bénéficier des services agricoles et bancaires.
Mesure pratique à prendre : Autoriser, sous réserve de paiement d'un impôt, le droit à la location de terre par les attributaires. Il s'agit de définir un droit de fermage par région selon la qualité du sol et les possibilités locales d'irrigation.
CONCLUSION
Des solutions techniques existent. Mais pour cela, il faut que :
-nos ingénieurs agronomes se renseignent sur ce qui se fait à l'étranger8 ; il faudrait pour cela qu'ils aient plus accès à des revues agricoles pratiques de base et aux voyages d'études de terrain (exploitations, coopératives, sociétés de transformation, …).
-nos ingénieurs agronomes spécialisés en élevage ruminant, volaille, en culture des céréales, en culture fourragères, en machnisme, en sociologie rurale DIALOGUENT ENTRE EUX. Actuellement, chacun semble isolé dans une tour d'ivoire et aborde les questions par « le petit bout de sa lorgnette ». Le spécialiste en fourrage connait bien les espèces fourragères de légumineuses mais pratiquement pas les crucifères. Le spécialiste en machinisme ne sait pas que pour le phytotechnicien, le semoir direct fourrager est un outil primordial. Le phytotechnicien ne connaît pas toujours les impératifs socio-économiques analysés par l'agro-économiste et qui poussent l'éleveur à continuer à perpétuer un système de cueillette (jachère pâturée) totalement dépassé et d'un autre âge.
Il y a là certainement un problème de communication et de formation continue. Sur le terrain, des clusters peuvent permettre de réunir autour d'une table tout ce petit monde.
Des solutions socio-économiques existent : dynamisation d'une réelle coopération agricole, développement de la contractualisation, réforme du statut foncier avec légalisation du droit au fermage, intégration des industriels de la filière dans la recherche agronomique. Parmi toutes ces voies, la contractualisation est particulièrement intéressante dans la mesure où des résultats rapides peuvent être obtenus. Dans le cas des laiteries du Chéliff, on assiste même à un début d'intégration verticale. Par ailleurs, la contractualisation peut permettre l'utilisation d'une expertise étrangère comme dans le cas du contrat entre SIM et Sanders.
C'est au Ministre-Agronome9 chargé du MADR à prendre les décisions nécessaires. Pour cela, il doit s'appuyer sur un staff technique compétent assurant une veille technologique permanente.
Enfin, de leurs côtés, agriculteurs et dirigeants des sociétés en amont et aval du secteur doivent s'entendre sur le moyen de se partager équitablement la rente liée aux produits de l'élevage. Faute de quoi, la pérenité de la filière lait ne sera pas assurée. Ne restera plus que l'importation de lait en poudre ou faire comme nos aînés dans leur jeunesse : le matin, tremper des figues sèches et du pain dans de l'huile d'olives...
1A la population locale, il s'agit de tenir compte de la contrebande aux frontières qui amplifie la demande locale. A cela rajoutons une immigration sud-saharienne qui ne fera que s'amplifier les années à venir.
2Le sursemis consiste à semer des espèces fourragères sans labourer une parcelle de terre.
3Un semis à la volée peut être réalisé par un épandeur de gfranulé anti-limaces disposé sur une herse ou un quad.
4L'avoine est une espèce particulièrement prisée du fait de sa facilité de germination même lorsque le lit de semnces est grossier.
5A noter l'expérience de la société constantinoise Axium qui produit des semences de vesce en utilisant comme tuteur de la féverole.
6La coopération agricole doit être bâti grâce à des élites paysannes et rurales. Les incessantes réformes agricoles depuis l'indépendance ont gêné l'émergence et la consolidation de ces élites. Mais, elles se développent malgré tout.
7 « Avril crée une filière huile au Maroc avec Lesieur Cristal » Marie-Josée Cougard - Les Echos | Le 27/05/2015
8A notre connaissance, l'enrubannage des fourrages n'est pas une méthode qui a été fait connaître par la recherche agronomique locale, mais par un groupe d'investisseurs.
9Pour la première fois de son histoire l'Algérie a un ministre de l'Agriculture issu du corps des agronomes et qui est issu des cadres du Ministère.
AMRANE R. (1), GOUAS Y. (2) 2001 (1)Composition chimique et dégradabilité de l’azote dans le rumen des foins d’avoine récoltés en Algérie. Faculté des Sciences Biologiques et Agronomiques, Université M. Mammeri Tizi-Ouzou Algérie 15000. (2) Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire El-Harrach (Alger) Renc. Rech. Ruminants, 18.
FRAJ M., FTIRICH A., ARRAK K., 1996 Rentabilité de l'ensilage de maïs par rapport à l'ensilage et au foin de vesce-avoine en Tunisie. Fourrages.146, 181-188.
Ouknider M., Jacquard P., 1989 Variabilité des phénomènes d'interférence entre Vicia sativa L. et Avena sativa L.. I. Dynamique de croissance de la vesce dans un peuplement associé de vesce-avoine. Agronomie Vol. 9 No. 4. 391-400.
Sansoucy R., Ben Dhia M. and Soltane C. (1984). Supplementation of diets based on cereal forage silage for fattening of local Tunisian bulls. Fourrages. 1984, No. 97, 85-104.
Presse avec enrubanneuse
www.youtube.com/watch?v=YUaGh-woTvA
METHODE SIMPLE DE FABRICATION DE BLOCS AMELIORANT LA RATION DES BOVINS ET OVINS
D.BELAID 28.06.2014
Ce site comme annoncé par l'auteur a pour vocation la vulgarisation de techniques applicables sur le terrain. Avec le document que nous vous proposons, c'est tout a fait de le cas. Il s'agit en effet d'un document de grande valeur. On le doit à Mr Pierre-Alexandre Perrin Il concerne l'amélioration des fourrages pauvres par de l'urée à l'aide de Blocs Multi-Nutrionnels (BMN)..
Pour avoir essayé l'utilisation de l'urée en élevage ovin et bovin, je peux affirmer en connaissance de cause que cela donne de bons résultats.
Sur conseils d'enseignants du département de zootechnie de l'ENSA (ex-INA) nous avons vulgarisé en 1981 et 1982 à Kaïs, avec le Dr Vétérinaire BELAID Baya, l'utilisation de l'urée sous forme de granulés en association avec de l'orge concassé appelée « tchicha ». Nous avons commercialisé plus de 250 kg d'urée sans qu'aucun cas d'intoxication ne nous soit signalé.
La consigne donnée aux éleveurs était d'utiliser 20 grammes d'urée avec 500 grammes d'orge. Comme mesure, il était proposé aux agriculteurs de remplir le contenu d'une boite d'allumettes de l'époque (nous avions remarqué que le contenu faisait 20 gr). Le succès a été total. Quelques témoignages:
-
des éleveurs rencontrés dans la rue me demandait dans la rue « ed-dgig labiod » pour leurs animaux,
-
le chef d'étable du domaine agricole socialiste (DAS) situé à Kaïs, tout fier me montrait les boeufs à l'engraissement me disant: « ils sont biens portants, ils prennent du poids. Regardez comme leur poils est beau et luisant ». Vous remarquerez que dans le texte qui suit P-A Perrin fait la même description des animaux ayant consommés depuis quelques semaines des BMN. Il note la « transformation du poil, qui devient homogène et brillant ».
Mais ce document est remarquable par les solutions de remplacement qu'il propose dans le mélange servant à fabriquer les blocs. On notera au passage l'intérêt nutritionnel de la mélasse issue de la transformation du sucre brut de canne. On peut se demander que devient ce produit dans les usines de Cevital et des autres transformateurs. On ne le voit pas dans les exploitations. Or, il serait bien utile en élevage.
Exemple de changement de produit: vous n'avez pas de phosphate bi-calcique? L'auteur vous propose alors d'utiliser du super phosphate.
Urée et super-phosphate sont des produits facilement disponibles dans les exploitations.
Ensuite, il y a les conseils pratiques:
-
ne pas distribuer aux jeunes animaux,
-
assurer une distribution progressive,
-
assurer une alimentation en eau (cela limite les effets d'éventuels surconsommation),
-
les proportions du mélange, les liants proposés et leurs remplacements éventuels,
-
les temps de séchage, … etc.
Bref, un document d'une extraordinaire qualité. Nous vous conseillons de sauvegarder ce document, mais aussi de le faire connaître au maximum autour de vous (nous proposerons plus tard une version plus compacte).
Ce document a été écrit pour une utilisation au Sahel. Certains produits indiqués sont à remplacer par des produits locaux. C'est par exemple le cas du son de riz qu'on remplacera par du son de blé. Lorsqu'il est question de zébu, vous penserez vache.
Nb: Nous avons laissés les tableaux même s'ils sont destructurés. Vous les trouverez sous leur forme originelle dans l'article en ligne.
Il est à noter qu'existe une expérience de production de BMN à l'INA d'Alger. L'article relatant les résultats obtenus et les photos des blocs et des animaux est en ligne.
Ces blocs sont à fabriquer pour son propre élevage mais peuvent être également fabriqués pour être vendus. On peut imaginer leur production semi-industrielle en utilisant pour démarrer une bétonnière et une presse à parpaing (choisir un moule permettant des blocs pleins).
Technique d’amélioration des fourrages pauvres par complémentation de l’alimentation des bovins en saison sèche avec des blocs multi-nutritionnels.
Par Pierre-Alexandre Perrin
Avant propos :
Rappel de vulgarisation sur la physiologie digestive des bovins adultes.
Les bovins (zébus, vaches) adultes sont des ruminants au même titre que les ovins (moutons) et caprins (chèvres). Ils sont caractérisés par une physiologie digestive particulière qui leur permet de digérer des éléments végétaux non digestibles par d’autres espèces comme les chevaux ou les ânes.
Les ruminants ont quatre estomacs : dans l’ordre de passage des aliments, le rumen (ou panse), le réseau, le feuillet et la caillette. Lorsqu’ils mangent, les aliments sont longuement mâchés et mélangés à la salive puis avalés. Ils arrivent dans le rumen d’un volume d’une centaine de litres chez les zébus. Le rumen est le siège de nombreuses contractions musculaires qui permettent de brasser son contenu.
- La partie contenant le plus de longues fibres est alors repoussée en avant vers le cardia (zone où débouche l’oesophage dans le rumen) afin d’être régurgitée vers la bouche puis remâchée et mélangée à la salive.
- La partie la plus fine est envoyée vers le feuillet via le réseau et enfin vers la caillette. La caillette est l’estomac de la digestion chimique correspondant à l’estomac humain.
Mais toute la particularité des ruminants réside dans la digestion microbienne au niveau du rumen. En effet le rumen fonctionne comme une grosse cuve à fermentation grâce aux microorganismes qui y vivent. Ce sont ces bactéries et protozoaires qui assimilent les éléments non directement digestibles et les transforment en acides gras volatils (AGV) directement absorbés par la paroi du rumen et en protéines qui entrent dans la composition des bactéries. Ces protéines sont alors digestibles dans la caillette, puis absorbées dans l’intestin.
On comprend alors que plus le bovin aura une faune et flore (protozoaires et bactéries) importante et mieux il digèrera des aliments pauvres en protéines ou en énergie directement assimilable.
Caractéristiques des fourrages pauvres. (d’après A. Thewis et al.)
Les graminées annuelles et pérennes des pâturages naturels, pâturées en saison sèche à un stade souvent tardif, ainsi que les pailles et les tiges de céréales sont des fourrages pauvres, caractérisés par des teneurs élevées en parois lignifiées et des teneurs très faibles en azote, en minéraux et en sucres facilement assimilables. Ces fourrages pauvres présentent trois inconvénients majeurs sur le plan nutritionnel:
- Une teneur élevée en fibres. La cellulose est le constituant structural le plus abondant qui, avec la lignine, affecte négativement la digestibilité.
- Une faible valeur azotée. Les résidus de culture sont pauvres en matières azotées totales. Il en est de même des graminées natives pérennes (pailles de brousse, foin) dont la teneur en matières azotées totales diminue fortement avec l’âge.
- Une valeur minérale et vitaminique très faible. En effet tous ces fourrages présentent une carence aiguë en minéraux, aussi bien en macro-éléments (Ca, P, Na) qu’en oligo-éléments et en vitamines.
La paille de riz par exemple a les caractéristiques suivantes :
- 90% de matière sèche
- cellulose brute : 35-40% de la matière sèche
- matière azotée totale : seulement 3 à 7 % de la matière sèche
- digestibilité : 30-35% de la matière sèche
A cause de leur richesse en fibres végétales et de leur carence azotée, les fourrages tropicaux ont une faible digestibilité et particulièrement leurs tiges (donc les pailles). De plus les parois lignifiées résistent longtemps à la dégradation microbienne et à la mastication; digérées lentement, elles vont ainsi encombrer le rumen et ne sont donc ingérées qu’en faibles quantités. Distribués seuls à l’animal, les fourrages pauvres ne permettent généralement pas de couvrir ses besoins d’entretien.
Intérêt de la complémentation catalytique.
Pour que les micro-organismes puissent se multiplier et jouer pleinement leur rôle il est nécessaire de leur fournir les éléments manquants dans les fourrages. C’est ce qu’on appelle la complémentation catalytique.
Celle-ci a des conséquences sur les quantités ingérées et sur la digestibilité, donc sur la valeur alimentaire ; ainsi, le respect des conditions permettant de favoriser la cellulolyse (apport régulier d’azote, de minéraux et de vitamines) va faciliter la prolifération des micro-organismes et accélérer leur travail de dégradation des parois du fourrage. La libération des éléments digestibles et leur mise à la disposition des microbes vont également être plus rapides et plus intenses. Il va en résulter :
- une optimisation des processus de fermentation et, par là, une expression de la digestibilité réelle ou potentielle du fourrage ;
- une augmentation des quantités de fourrage que l’animal va pouvoir volontairement ingérer. En effet, la fermentation plus rapide des fourrages favorise leur réduction en fines particules, entraînant un transit accru et un encombrement du rumen moins important.
L’urée est la source de choix lorsqu’on ne dispose pas de ressources azotées locales ; c’est elle qui génère l’ammoniac nécessaire à la synthèse microbienne. En effet l’apport direct d’ammoniac n’est pas possible, car l’ammoniac est dangereux à utiliser et est toxique. Il convient donc d’apporter de l’urée sous une forme qui limite son ingestion trop rapide. Ceci peut prendre la forme de blocs muti-nutritionnels.
La complémentation avec des blocs multi-nutritionnels.
Objectif : Le but de la fabrication et de l’utilisation des blocs multi-nutritionnels est de constituer un mélange approprié contenant de l’urée et des sous-produits locaux, pour mieux entretenir les ruminants durant la saison sèche en améliorant la valeur alimentaire des fourrages grossiers et des pâturages pauvres. Les principaux avantages de ces blocs multi-nutritionnels sont :
o Une supplémentation catalytique pour les microbes du rumen qui favorise les fermentations
ruminales et, par là, améliore la digestibilité et l’ingestibilité du fourrage, ainsi que la nutrition azotée de l’animal grâce à une synthèse accrue des microbes du rumen ;
o Une supplémentation minérale qui fait souvent défaut chez les paysans
o Une facilité de manipulation et de transport, très appréciable pour les éleveurs transhumants ou
éloignés du site de fabrication.
o Une diminution du risque d’intoxication par l’urée (grâce à une consommation étalée) ;
o La possibilité de fabrication artisanale et de commercialisation à l’échelle villageoise ; o Une
diminution du coût de la supplémentation.
Il existe plusieurs formules qui peuvent être adaptées à notre situation à Antsirabe en fonction de la
disponibilité, des prix et des caractéristiques nutritionnelles des différentes matières premières et des sousproduits existant localement. Cependant les éléments indispensables sont: l’urée, un aliment fibreux, des minéraux et un liant.
- L’urée
Il s’agit de l’urée engrais (46N). Son incorporation est limitée à 10% afin d’éviter tout risque d’intoxication
- L’aliment fibreux
Il a pour principale fonction d’absorber l’humidité du bloc et de lui conférer une bonne structure. L’ingrédient le plus fréquemment utilisé est le son de céréales, son de riz ou de blé en ce qui nous concerne. En plus de son rôle d’absorbant, le son (surtout de blé) apporte de l’azote, de l’énergie (amidon) et du phosphore sous une forme assimilable par le ruminant.
D’autres produits tels que les coques d’arachide ou la paille très finement broyée, les fanes de légumineuses (arachide, haricots…) peuvent remplacer partiellement ou totalement le son de céréales.
- Les minéraux
Le sel apporte le chlorure de sodium (NaCl) ; il favorise également la prise des blocs et régularise leur ingestion. Le sel ordinaire de cuisine est souvent utilisé ; le gros sel et les blocs de sel, peuvent être également incorporés dans le mélange. Le taux d’incorporation du sel est généralement compris entre 5 et 10%.
Le carbonate de calcium (craie), le phosphate bicalcique et la farine d’os enrichissent les blocs en Phosphore et en Calcium. Lorsqu’ils ne sont pas disponibles localement et/ou que leur coût est prohibitif, ils peuvent être remplacés par de la chaux et des superphosphates.
- Les liants
o La mélasse serait un excellent liant car elle constitue une excellente source d’énergie fermentescible optimisant l’utilisation de l’urée et favorisant l’appétibilité en raison de sa teneur en sucre. Toutefois, n’étant pas très accessible dans la région des Hauts Plateaux, elle n’est pas obligatoire et peut être remplacée par les liants suivants.
o Le ciment : Il s’agit du ciment utilisé en maçonnerie. Lorsqu’il est utilisé seul, son taux
d’incorporation dans le mélange doit être de 15%. Lorsque son prix est élevé, ce taux peut être ramené à 5% et utilisé en association avec l’argile. Le ciment étant inorganique il ne présente aucun danger pour l’animal.
o La chaux vive : celle qui se présente en pierre et dégage de la chaleur en présence d’eau, nécessite
d’être broyée avant utilisation. La chaux éteinte, sous forme de poudre est plus facile à manipuler. La chaux vive utilisée comme seul liant donne des résultats comparables au ciment lorsqu’elle est incorporée à raison de 15%, mais les blocs sont légèrement moins durs. La chaux présente l’avantage d’apporter du calcium et de diminuer le temps de séchage des blocs.
o L’argile : celle qui entre dans la fabrication des briques ou des poteries artisanales est d’un emploi
plus récent mais a donné des résultats très satisfaisants. La combinaison d’argile (20%) et de ciment ou de chaux vive (5 à 10%) améliore considérablement la dureté des blocs et réduit la durée de séchage par rapport au ciment ou à la chaux utilisés seuls. L’argile étant disponible localement, elle constitue une alternative intéressante permettant de diminuer le coût de production des blocs.
- Les Complexes minéraux-vitaminiques (CMV) peuvent être avantageusement incorporés dans les
blocs. Ils permettent de combler les carences des fourrages pauvres en vitamines et en oligo-éléments. Le sel de cuisine est le minimum à incorporer.
Proposition de formulation :
(en % du poids total)
Son de riz 50
Urée 10
Sel 5
Chaux 5
Ciment 10
Argile 20
Eau 25-30 L
Tableau 1.
Exemples de formules utilisées, % de produit brut
Ingrédients Formules
Auteurs (1) (1) (2) (3) (4) (4) (5) (5) (6)
Urée 10 10 10 4.4 10 10 10 10 5.9
Mélasse 50 10 10 10
Son de blé /riz 65 60 25 26.7 35 30 43 48 23.5
Gruau de blé 10,7 11.8
Grignons d’olives 42.2 20 15 35.3
Ciment 10 5 10 10 15 20
Chaux. 5 20 5 10,7 5 5 7.8
Sel 5 4.4 5 5 10 10 3.9
Phosphate bicalcique 10 10 5 5 5 5
CMV 0.9 5 5 2 2 1
PEG 4000 10 10.7
(1) Hassoun et Ba (1990), (2) Chenost et Kayouli (1997), (3) Ben Salem et al (2002), (4) Moujahed et al (2000),
(5) Kayouli et Budgen (2001), (6) Dorchies et al (1996)
Technique de fabrication.
La technique de fabrication est très simple et peut être exécutée avec un minimum de matériel accessible au paysan. Les dosages se font avec les récipients disponibles localement et préalablement étalonnés : récipients en plastique, boîtes de conserve, boîtes en carton de sucre en morceaux…
Les étapes de la fabrication sont les suivantes : la pesée des composants, le mélange, le moulage, le démoulage et le séchage. Les mélanges préparés sont en général de 10kg dans le cadre d’une fabrication manuelle.
- Pesée et mélange.
L’aliment fibreux (son ou autres) est soigneusement mélangé avec le ciment ou l’argile pilée dans un grand récipient ou sur un sol cimenté.
Dans un autre récipient le sel puis l’urée sont mis en solution dans suffisamment d’eau pour que tous les morceaux d’urée et de sel soient complètement dissous.
Le mélange son-ciment ou son-argile-ciment est ensuite aspergé avec cette solution, à la main, puis
soigneusement malaxé à la main jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène et cohérente.
- Moulage.
Après avoir pétri soigneusement le mélange, on le place par petites quantités dans les moules (bols en plastique…) Dans le cas de production plus importante, des moules peuvent être confectionnés au moyen de quatre planches en bois, dans lesquelles on aura pratiqué des entailles permettant de les assembler pour le moulage, puis de les désolidariser pour le démoulage.
Le mélange pâteux est fortement tassé dans le moule, manuellement ou à l’aide de manches en bois et de dames assez lourdes. Si les moules sont des récipients non désolidarisables, le démoulage est facilité si l’on a recouvert l’intérieur de ces moules avec des feuilles de plastique (sacs déchirés etc…)
- Démoulage et séchage.
Le mélange ainsi tassé est démoulé immédiatement, puis mis à sécher à l’air libre pendant 7 à 10 jours, à l’ombre (le soleil rend les blocs cassants), jusqu’à ce que les blocs présentent une dureté suffisante à la fois pour le transport et pour la résistance au léchage ; il faut éviter qu’ils soient encore friables car ils pourraient être croqués par les animaux (risque de toxicité).
Les blocs se conservent à l’abri de l’humidité pendant plusieurs mois, voire deux à trois ans.
Règles d’utilisation.
Les blocs constituent une complémentation de saison sèche, qui peut même se prolonger jusqu’en début d’hivernage. Par contre, la distribution de blocs en complément d’une ration de base riche en fourrages verts serait un gaspillage, surtout d’azote.
Le mode de présentation des blocs dépend du système d’alimentation. Si les animaux pâturent dans la journée, les blocs doivent être donnés le soir après leur retour. Dans le cas où les animaux ne sortent pas et restent entravés (cas de l’embouche, des animaux de trait…) et alimentés à l’auge, on peut laisser les blocs à leur disposition pendant toute la journée. Les animaux bien nourris et habitués aux blocs les lèchent en général, ce qui permet une absorption très progressive de l’urée et donc de meilleurs résultats sur l’ingestion et la digestibilité des fourrages grossiers. Les quantités ingérées chez l
Enfin rappelons que les blocs contiennent de l’urée et peuvent être toxique à forte dose, il convient donc de respecter les règles suivantes :
- Réserver la distribution des blocs aux bovins ADULTES. Seuls les adultes sont en effet capables d’utiliser l’urée dans les blocs, grâce aux microbes de leur rumen. Les blocs ne seront par conséquent pas distribués aux veaux, cochons…
- N’utiliser les blocs que comme complément et non comme aliment de base. Les blocs multi-nutritionnels, répétons-le, sont des compléments catalytiques permettant de mieux valoriser les fourrages pauvres ingérés par les ruminants, mais pas de les remplacer. Un minimum de fourrages grossiers dans le rumen est indispensable.
Il est, par conséquent, exclu de donner des blocs à un animal affamé dont le rumen est vide, car il risquerait de s’intoxiquer par suite d’une consommation excessive d’urée.
- Ménager une période de transition et ne présenter les blocs aux animaux que progressivement, sur une à deux semaines, pour permettre aux microbes du rumen de s’adapter à ce nouveau complément contenant de l’urée.
On ne mettra donc les blocs à disposition des animaux que quelques heures (2 à 4h) par jour pendant cette période. Une fois adaptés, les animaux limiteront d’eux-mêmes leur consommation, et les blocs pourront alors être laissés en libre service.
- Effet des blocs sur les animaux.
Lorsque les animaux reçoivent les blocs multi-nutritionnels de façon régulière pendant une période
suffisamment longue (plusieurs semaines), les effets suivants sont observés :
- accroissement de la consommation de fourrages grossiers et de l’abreuvement ;
- amélioration de l’état de santé des animaux, se traduisant rapidement par l’augmentation de l’embonpoint et la transformation du poil, qui devient homogène et brillant ;
- augmentation de la production laitière ; ou augmentation de l’endurance et de la force pour les animaux de trait.
Plusieurs études montrent que la consommation des blocs a significativement amélioré les performances des animaux. Avec des rations constituées uniquement de paille ou de chaumes, les blocs ont fortement limité les pertes de poids et ont permis d’entretenir les animaux durant la saison sèche.
Etude de la station de recherche de zootechnie du Sahel-Niono, Mali (1993)
Ingestion paille de riz (kg MS) Gain de poids (g/j)
Animaux
Sans bloc Avec bloc Sans bloc Avec bloc
Zébu (n=5) 4,5 6,0 26 165
Budget et quantité de blocs à fabriquer
Quantité de mélange sec (x) = 500
%
d'incorporation
kg/x kg de mélange
Conditionnement
Prix au
Kilo (Ar)
Prix pour
x kg
Nombre
d'unités
nécessaire
Urée 10 50 sac de 50kg 1150 57500 1
Son de riz 48 240 sac de 40kg 400 96000 6
Argile 20 100 inconnu Inconnu
Ciment 10 50 sac de 50kg 400 20000 1
Chaux 5 25 sac de 4kg 725 18125 6,25
Sel 5 25 sac de 50 kg 280 7000 0,5
Minéraux/vitamines 2 10 blocs de 2 kg 4000 40000 5
Eau (en L) 25-30L
Total (sans eau) 100 500 238625
Nombre de blocs de 2kg réalisés 250 Consommation moyenne d'un bovin par jour (kg) : 0,3
Coût d'un bloc (Ar): 954,5 Nombre de blocs consommés en 4 mois : 36,6
Coût pour un zébu en 4 mois (Ar): 34934,7
Nombre de zébus à la ferme (Y) = 7 Quantité nécessaire pour l'entretien de Y zébus : 512,4 Kg
Soit : 256,2 blocs
Coût pour l'entretien à la ferme de Y zébus : 244542,9 Ar
Dans l'hypothèse où il n'y a pas de vente de blocs, et pas de perte (blocs cassés, disparus…), afin d'optimiser l'utilisation d'unités complètes de matières premières (un sac de ciment entier par exemple), et ainsi éviter que les fins de sac ne soient pas utilisées et perdues, il faudrait produire 500 kg de mélange, soit 250 blocs au moins (même secs les blocs sont plus lourds que calculés à cause du résidu d'eau.) Ce nombre permet théoriquement d'entretenir 7 bovins pendant 4 mois de saison sèche où seule la paille de riz et paille de brousse est disponible (actuellement seulement 5 bovins).
Il est bien entendu envisageable d'en fabriquer à plus grande échelle, et de les vendre à l'échelle villageoise voire supérieure. Cela permettrait de produire les blocs en autofinancement grâce au bénéfice réalisé. Il est préconisé cependant d'attendre l'observation de résultats satisfaisants à la ferme avant de commencer l'éventuelle commercialisation.
Méthode de préparation pour 50 kg de mélange :
1. Dans le fût, mélanger
5 kg de ciment
10 kg d’argile sèche pilée
2,5 kg de chaux
24 kg de son de riz
1 kg de Vitamines/Minéraux pilés
2. Dissoudre complètement 5 kg d’urée dans 15 à 20 litres d’eau dans un autre récipient
3. Addition de 2,5 kg de sel dans l’eau+urée
4. Asperger le mélange dans le fût avec l’eau+urée+sel
5. Bien mélanger à la main ou à la pelle afin d’obtenir un mélange parfaitement homogène. Rajouter un peu d’eau si le mélange est trop épais et difficile à mélanger.
6. Remplir les moules et tasser fortement le mélange avec un couvercle ou à la main.
7. Laisser prendre le bloc pendant 2h puis démouler et placer dans un endroit aéré, sec et à l’ombre.
-
Laisser sécher 3 semaines avant utilisation.
Méthode de distribution des blocs
En début de saison sèche – lorsque les zébus n’ont plus accès à du fourrage vert – il est nécessaire d’apporter les blocs nutritionnels complémentaires progressivement afin de laisser le temps aux micro-organismes du rumen de s’adapter à ce nouvel apport et éviter ainsi les risques d’intoxication. Il convient alors de ne laisser les blocs accessibles aux animaux qu’un temps limité par jour :
- lorsque les zébus sont rentrés le soir à l’étable après avoir pâturé de la paille de brousse, il faut leur distribuer une ration de paille de riz et placer en même temps dans l’auge les blocs nutritionnels (un par zébu ou un pour deux zébus voisins).
- Le premier jour le bloc sera laissé 1h
- Le deuxième jour, 1h30
- Les jours suivants les blocs ne seront laissés que 2 à 4h par jour.
- La transition sera faite sur une à deux semaines. Ensuite les blocs peuvent être laissés à volonté, même si les zébus restent à l’étable toute la journée.
- Il est important de laisser un accès permanent à de l’eau propre aux zébus.
Lorsque les animaux seront habitués à ce régime, les blocs pourront rester à demeure dans l’auge. Les zébus une fois habitués vont lécher les blocs régulièrement.
Important :
- Attention ! il est indispensable que les blocs restent entiers et ne soient pas cassés, ceci afin d’éviter l’ingestion de morceaux entiers qui auraient pu être cassés. Lorsque des morceaux du blocs sont cassés, il faut les retirer pour éviter tout risque d’apport trop rapide et donc de toute toxicité.
- L’endroit où sont mis les blocs doit être sec afin d’éviter que l’humidité ne désagrège ceux-ci
- Rappel : les blocs ne doivent être distribués qu’aux bovins adultes. Ils sont interdits aux veaux jusqu’à l’age de 6 mois, ceux-ci n’étant pas capable d’utiliser l’urée présente dans les blocs.
- Les blocs ne doivent pas être distribués à des bovins qui n’ont pas mangé de paille auparavant ou en même temps.
ALGERIE: POUR PRODUIRE PLUS DE LAIT, METTRE DE L'HERBE EN CONSERVE.
D.BELAID 26.06.2014
Régulièrement les pénuries de lait en sachet reviennent1. Malgré des progrès, la production laitière reste insuffisante. Les causes sont multiples. L'une des solution pour parer à cette insuffisance consiste à produire plus de fourrages mais aussi des fourrages de meilleure qualité. Pour cela, les experts sont formels, la meilleure solution serait de « mettre l'herbe en conserve ».
CONSERVE D'HERBE, MODE D'EMPLOI.
En fait de mise en conserve, il s'agit en fait d'ensilage. Cette pratique est connue depuis fort longtemps à l'étranger. Elle consiste à hacher les fourrages encore verts2 et à les transporter dans des remorques vers des silos adaptés. Ceux-ci vont du plus simple au plus élaboré. Un silo peut être constitué d'un tas de fourrages hachés disposés sur une bâche plastique à même le sol. Le tas est tassé de façon spectaculaire par les passages répétés d'un tracteur afin d'éviter la constitution éventuelles de poches d'air. Le silo est ensuite fermé hermétiquement par des bâches plastiques sur lesquelles sont souvent rajoutés de vieux pneus. A l'abri de l'air se développe ainsi des fermentations acides. Celles-ci empêchent tout processus de putréfaction du fourrage récolté et conservé humide au contraire de ce qui se fait traditionnellement. En Algérie, la quasi majorité des fourrages est récoltée à la fin du printemps en sec3 sous forme de bottes de foin. Au bout de quelques semaines le fourrage ensilé est prêt à l'emploi. Chaque jour, la bâche est partiellement relevée à une des extrémités du silo le temps de prélever la quantité journalière à donner aux animaux.
Les silos peuvent donc de simples tas de fourrages disposés à même le sol sur une bâche. D'autres solutions consistent à creuser une fosse dans le sol ou à bâtir deux murs parallèles afin d'obtenir un couloir.
LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DE L'ENSILAGE
Les animaux consomment facilement l'ensilage: vaches, boeufs et moutons adorent. Certes, il s'agit de les y habituer progressivement. Mais en une semaine le pli est pris et les animaux en redemandent. Il s'agit cependant d'un produit nouveau pour les agriculteurs et certains rechignent à manipuler un produit humide.
Mais la difficulté essentielle a longtemps était liée au manque d'ensileuses. Aujourd'hui, ces engins sont disponibles sur le marché local. Plusieurs importateurs dont les établissements Green Naciral en proposent.
Enfin, une des causes du faible développement de cette technique vient du fait que la plupart des ingénieurs agronomes n'ont jamais vu ce procédé au cours de leur formation.
Le point décisif afin que l'ensilage se développe pourrait venir de l'enrubannage. Cette technique a fait une entrée remarquée chez les éleveurs laitiers du Sud du pays. La société Agroplus propose en effet l'organisation de chantiers afin d'ensiler du maïs-fourrage sous forme de balles rondes4. Avec l'enrubannage nul besoin de silos. Le fourrage est haché et immédiatement « mis en conserve » sous forme de balles rondes enveloppées de plusieurs couches de film plastique. Les balles peuvent même être entreposées en bout de champs.
L'enrubannage est apparu il y a une douzaine d'années à l'étranger. Il pointe actuellement en Algérie. Il nécessite un matériel sophistiqué. Cependant, la tendance actuelle est à l'apparition de machines plus petites et aux prix plus abordables. Par ailleurs, comme il est aujourd'hui possible d'importer du matériel d'occasion, il est tout a fait possible de s'équiper pour des tarifs raisonnables.
L'ENSILAGE BIEN MEILLEUR QUE LE FOIN
Du point de vue nutritif, l'ensilage est bien meilleur que les traditionnelles bottes de foin. La production des vaches laitière se trouve améliorée tandis que chez les brebis, la traditionnelle chute de poids hivernale est enrayée. Les animaux consomment plus facilement l'ensilage et leurs performances s'en ressentent. Le même fourrage de vesce-avoine récolté à temps sous forme d'ensilage donne de meilleurs résultats que récolté sous forme de foin. La plupart des fourrages peuvent être ensilés: maïs fourrage, sorgho, céréales immatures, légumineuses. Si le fourrage présente un trop fort pourcentage de feuilles vertes, afin d'obtenir une meilleure conservation, il est alors préférable de le semer en mélange avec des graminées.
La cause de la mauvaise qualité du foin est liée à des dates de récolte tardives. Ces foins sont souvent constitués de mélange de vesce-avoine. Or, toute récolte tardive se traduit par des tiges d'avoines lignifiées, plus dures et donc moins digestibles par les animaux. Quant à la vesce, manipulée trop sèche, elle perd ses feuilles. Or, ce sont justement ces feuilles qui sont les plus riches en azote. Et des manipulations pour un foin, il y en a. Le fourrage est d'abord fauché. Après quelques jours de séchage, il est rassemblé en andains par un râteau faneur pour ensuite être pressé par une botteleuse. Les bottes doivent présenter une faible humidité sous peine de développer des fermentations qui dégradent sa valeur alimentaire. A la perte de feuilles en conditions sèches s'ajoute donc les risques de dégradation en cas de pluies survenant lors des opérations de fanage ou de ramassage tardif des bottes de foin.
Avec l'ensilage ces contraintes disparaissent. L'ensileuse récupère toutes les feuilles, même les plus récalcitrantes et l'humidité liée à une averse n'est pas forcément un problème. Le fourrage ne doit cependant pas être souillé par de la terre. Cela pourrait provoquer des pourritures localisées. L'enrubannage présente à ce niveau une supériorité. En cas de pluies, le chantier peut être facilement arrêté. Chose plus difficile lorsqu'il s'agit de remplir tout un silo d'ensilage et de le mettre rapidement en conditions anaérobie.
Ensilage et enrubannage sont des opérations totalement mécanisées. Elles présentent d'autres avantages. La récolte précoce qu'ils permettent empêche les mauvaises herbes qui ont poussé dans la culture de produire des graines et de salir la culture suivante. Mais, ils permettent surtout de libérer plus tôt les parcelles. Or, au printemps, la réserve d'eau du sol n'est pas épuisée et on peut encore compter sur des pluies. Il est donc possible d'implanter une seconde culture5. Des semoirs tels ceux pour semis direct permettent justement d'installer une culture rapidement. En plus, le fait de ne pas travailler le sol qu'à l'endroit où est déposé la semence évite d'assécher le sol tel que le ferait le labour.
Il apparaît que « mettre de l'herbe en conserve » est utile à plus d'un titre. Les animaux disposent des fourrages de meilleure qualité et il peut être possible d'installer une deuxième culture. Par ailleurs, la pointe de travail liée à la période des foins disparaît.
Ensilage et enrubannage nécessitent cependant un matériel spécifique. Ce matériel peut-être disponible par des achats à plusieurs exploitations, sa location ou l'appel à des entreprises de travaux agricoles. De telles solutions représentent une voie vers la diversification fourragère des exploitations et l'autonomie alimentaire des troupeaux et donc ... vers moins de pénuries de sachets de lait.
1Il est étonnant que ne soit pas proposé aux consommateurs locaux des laits végétaux tel le lait de soja. Outre leur consommation directe, ceux-ci permettent la production de crème désert chocolatée à des coûts minimes.
2http://youtu.be/PAT_P6arcpA
3Ce qui n'est pas sans causer des goulots d'étranglement liée à l'indisponibilité en matériel dans les exploitations.
4Agroplus met en ligne sur you tube des vidéos de quelque uns des chantiers réalisés.
5On peut penser à du sorgho fourrager. Une irrigation d'appoint peut être nécessaire.
ALGERIE: REMPLACER LE FOIN DE VESCE-AVOINE PAR DE L'ENSILAGE.
D. BELAID 15.06.2014
Alors que l'élevage bovin laitier connait un développement jamais égalé, la production de fourrages reste encore à la traîne. C'est le cas du foin de vesce-avoine très utilisé mais pourtant de mauvaise qualité. Ces foins représentent les deux tiers des surfaces en fourrages. Leur amélioration est donc capitale. Comment proposer aux producteurs de fourrages des améliorations adaptées au contexte de leurs exploitations?
LES RAISONS DE LA MAUVAISE QUALITE DU FOIN DE VESCE-AVOINE.
Les causes sont multiples:
-
la récolte est trop souvent tardive. La cause en revient au manque de moyens matériel et en la mise en avant de la quantité au dépends de la qualité des fourrages récoltés.
-
La proportion du mélange vesce-avoine n'est pas toujours respectée. De ce fait l'avoine a tendance à étouffer la vesce. Selon Ouknider et Jacquard (1989), à partir de la montaison la compétition pour la lumière se fait au détriment de la vesce qui a tendance à disparaître, l'avoine se montrant plus compétitive.
-
Les espèces constituant l'association sont à reconsidérer. Si l'avoine a des qualités reconnues dont une assez bonne tolérance à la sécheresse, la vesce pourrait être remplacée par d'autres légumineuses plus productives. Des essais avec le sulla ont donné de bons résultats en Tunisie.
-
Les opérations de fauche, fanage et presse occasionne des pertes de folioles de la vesce d'où une moindre richesse en azote.
La situation est telle que notent AMRANE et GOUAS (2001) « depuis quelques années beaucoup de paysans préfèrent cultiver le foin d’avoine seul sans la vesce, surtout dans l’ouest algérien (plus de 50% des fourrages secs), car les rendements en vesce obtenus sont faibles ». Ces auteurs notent que «la faible dégradabilité de l’azote des foins est due à la fraction d’azote non dégradée dans le rumen qui est très élevée et aussi à leur forte teneur en parois due au stade tardif de coupe et aussi à la conservation ».
LES AMELIORATIONS POSSIBLES
Si des améliorations ponctuelles sont possibles pour améliorer la valeur nutritive du foin de vesce-avoine, il en est une déterminante, c'est la diversification des modes de récolte.
La pratique de l'ensilage permettrait aux exploitations d'élevage d'écrêter leur pointe de travail liée à la récolte sous forme de foin. En effet, l'ensilage est à pratiquer plus tôt. Cet ensilage peut se réaliser grâce à une fosse adaptée.
Pour les exploitations désirant vendre leur production fourragère, la solution peut être l'ensilage par enrubannage.
L'ensilage a l'incomparable avantage d'éviter la perte des folioles de vesce. Cette perte se produit lors des opération de fanage et de pressage.
DES RESULTATS PROBANTS
Ces résultats viennent d'essais dans le cadre d'un projet de la FAO. L'agronome tunisien Chedly Kayouli note un net avantage de l'ensilage d'avoine par rapport au foin. Il indique qu'au niveau « des périmètres d’embouche semi-intensifs dans le nord de la Tunisie (450 - 650 mm), fondés sur l’ensilage des céréales (avoine et avoine-vesce pour l’essentiel). Le plus grand succès de ce projet a consisté à introduire des techniques d’ensilage qui sont toujours bien implantées sur les lieux. Comparé au foin, le fourrage ensilé est récolté plus tôt, ce qui libère la terre et facilite ainsi le semis de cultures d’été. Par ailleurs, le fourrage ensilé étant moins mûr, sa valeur nutritionnelle est plus élevée et la performance animale meilleure avec besoin de moins de concentrés ».
FRAJ et al., (1996) notent l'avantage de l'ensilage de vesce-avoine sur le foin de vesce-avoine. De même SANSOUCY et al., (1984) travaillant sur l’engraissement de bovins locaux au moyen d’avoine ensilée ou de foin ad libitum avec 3 kg de concentrés par jour, notent une prise de poids quotidienne et un taux de transformation des aliments de 20 à 35 pour cent plus élevé avec une ration d’ensilage qu’avec une ration de foin.
EN CONCLUSION
Les résultats obtenus avec l'ensilage de vesce-avoine militent en faveur de son développement. Dans la mesure où une grande partie de la production de fourrage de vesce-avoine est vendue hors de l'exploitation, l'enrubannage s'avère une solution intéressante. Cependant, celle-ci a un coût supérieur au fanage et pressage. La poursuite ou non de l'engouement constaté lors des quelques cas d'enrubannage d'ensilage de maïs dira si cette nouvelle méthode a des chances d'être adoptée par les producteurs.
Références bibliographiques:
AMRANE R. (1), GOUAS Y. (2) 2001 (1)Composition chimique et dégradabilité de l’azote dans le rumen des foins d’avoine récoltés en Algérie. Faculté des Sciences Biologiques et Agronomiques, Université M. Mammeri Tizi-Ouzou Algérie 15000. (2) Ecole Nationale Supérieure Vétérinaire El-Harrach (Alger) Renc. Rech. Ruminants, 18.
FRAJ M., FTIRICH A., ARRAK K., 1996 Rentabilité de l'ensilage de maïs par rapport à l'ensilage et au foin de vesce-avoine en Tunisie. Fourrages.146, 181-188.
OUKNIDER M., JACQUARD P., 1989 Variabilité des phénomènes d'interférence entre Vicia sativa L. et Avena sativa L.. I. Dynamique de croissance de la vesce dans un peuplement associé de vesce-avoine. Agronomie Vol. 9 No. 4. 391-400.
SANSOUCY R., BEN DHIA M., SOLTANE C. (1984). Supplementation of diets based on cereal forage silage for fattening of local Tunisian bulls. Fourrages. 1984, No. 97, 85-104.
Presse avec enrubanneuse
www.youtube.com/watch?v=YUaGh-woTvA
ALGERIE: L'INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION FOURRAGERE PASSE PAR LE SEMIS DIRECT.
D. BELAID 15.06.2014
Lorsqu'on parle semis direct, il est souvent question de céréales. Or, différentes expérimentations montrent que les semoirs directs sont des outils incomparables pour leur rapidité d'implantation de fourrages sur sol nu ou en culture associée.
AVEC LE SEMIS DIRECT, TROIS RECOLTES PAR AN.
Une des applications les plus spectaculaires du semis direct est de pouvoir implanter rapidement une culture. Ainsi, selon Lucien SEGUY1 « si des pluies supérieures à 30-40 mm surviennent dès fin aoûtseptembre, il faut être prêt à semer, en semis direct, des espèces telles que : la vesce velue, le ray grass, le radis fourrager, en culture pure ou en mélange ». Selon cet auteur, le mélange est « toujours plus efficace pour garantir un couvert en pluviométrie aléatoire ».
Début novembre, est implantée en semis direct de l'avoine. Elle sera récoltée en tant que « céréale immature » par ensilage. Ce qui permet de libérer assez tôt la parcelle pour un semis de sorgho.
AVEC LE SEMIS DIRECT, DEUX CULTURES ASSOCIEES SUR UNE MEME PARCELLE
L'exemple le plus remarquable est celui décrit en 2002 par Lucien Séguy. Sur une luzernière en repos végétatif a été semé en octobre 2001 avec un semoir de semis direct de l'avoine. En décembre 2001, la céréale était bien installée (stade début tallage). Au mois de mars de l'année suivante, l'avoine a été récoltée en tant que « céréale immature » par ensilage permettant un rendement de 16 T de MS/hectare.
Cette pratique est permise par le fait que:
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l'avoine a bénéficié de températures permettant une croissance rapide,
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la luzerne possède une période de croissance décalée par rapport à celle de la céréale; il lui faut en effet des températures de l'ordre de 30°C afin d'arriver à son maximum de croissance.
La récolte de l'avoine par ensilage permet d'obtenir des fourrages de meilleure qualité par rapport à un foin.
Chedly Kayouli: avantage de l'ensilage d'avoine par rapport au foin:
"Le projet FAO/GCP/TUN-10/SWE a développé des périmètres d’embouche semi-intensifs dans le nord de la Tunisie (450 - 650 mm), fondés sur l’ensilage des céréales (avoine et avoine-vesce pour l’essentiel). Le plus grand succès de ce projet a consisté à introduire des techniques d’ensilage qui sont toujours bien implantées sur les lieux. Comparé au foin, le fourrage ensilé est récolté plus tôt, ce qui libère la terre et facilite ainsi le semis de cultures d’été. Par ailleurs, le fourrage ensilé étant moins mûr, sa valeur nutritionnelle est plus élevée et la performance animale meilleure avec besoin de moins de concentrés. Au cours d’une expérience menée sur l’engraissement de bovins locaux au moyen d’avoine ensilée ou de foin ad libitum avec 3 kg de concentrés par jour, Sansoucy et al. (1984) ont constaté une prise de poids quotidienne et un taux de transformation des aliments de 20 à 35 pour cent plus élevé avec une ration d’ensilage qu’avec une ration de foin".
AVEC LE SEMIS DIRECT, OPTIMISER LA RESORPTION DE LA JACHERE
L'implantation de fourrages de vesce-avoine sur les terres anciennement en jachère entre souvent en concurrence avec le semis des céréales. L'adoption du semis direct permettrait une implantation plus rapide de ce type de fourrage, d'autant plus que la question du désherbage parfois délicate en semis direct ne se pose pas dans le cas de ce type de fourrage. Il est donc possible d'écrêter les pointes de travail lors des chantiers de semis.
Une autre application possible est l'ensemencement des jachères en légumineuses pour le pâturage2.
En Tunisie, l’ICARDA (1986), « a mené des expériences sur site trois ans durant, dans les zones les plus sèches du pays, pour remplacer les jachères par une culture productive autre que l’orge; d’après les résultats, les producteurs tireraient grand profit à semer des légumineuses fourragères, notamment la vesce commune, Vicia sativa, et la vesce de type Lathyrus sativus, dans l’année séparant deux cultures d’orge ». Là encore, l'implantation de ces légumineuses pourraient se satisfaire d'un simple semis direct.
1 RAPPORT DE MISSION EN TUNISIE du 29 septembre au 4 octobre 2002. Lucien Séguy
Cirad-caDocument obtenu sur le site Cirad du réseau http://agroecologie.cirad.fr
2 Profil fourrager TUNISIE Chedly Kayouli Institut National Agronomique de Tunisie
43. Av. Charles Nicole, 1082 Tunis – Tunisie E-mail: chedly.kayouli@gnet.tn
Déficit fourrager.
Des intercultures qui ont de bonnes valeurs alimentaires.
Contatct: Pierre-Vincent Protin, Gildas Cabon Arvalisinstitutduvegetal.
Compte tenu de la sécheresse du printemps 2011, le fourrage risque de manquer dans plus d’un élevage. Pour remédier aux défi cits, une solution consiste à exploiter les cultures intermédiaires. Les résultats des essais menés par ARVALIS-Institut du végétal montrent notamment que le radis, l’avoine et le colza fourrager fournissent une bonne valeur énergétique.
La sécheresse du printemps 2011 a largement pénalisé la production des prairies. Dans les zones d’élevage dont le système fourrager repose sur l’herbe, le manque de fourrage a conduit les éleveurs à semer des cultures dérobées en fin de printemps comme le moha, le sorgho fourrager (…) ou en fin d’été comme l’association raygrass d’Italie (RGI) + trèfle incarnat. Ces couverts vont permettre de reconstituer partiellement les stocks. Pour les élevages proches des zones céréalières, d’autres solutions existent comme la valorisation des cultures intermédiaires par les bovins. L’utilisation de ces couverts au pâturage ou en affouragement en vert nécessite toutefois une étude préalable de leur valeur énergétique et une évaluation de leur risque acidogène. Des mesures dans le rumen des vaches Dans cette perspective, quelques cultures intermédiaires ont fait l’objet d’une première série d’analyses menée par ARVALIS-Institut du végétal en 2011 : la moutarde blanche, le radis, l’avoine strigosa
(1), le colza fourrager et le RGI.
Pour constituer un « bon » fourrage, le couvert doit être facilement ingestible, riche en énergie ainsi qu’en azote. Dans un premier temps, les essais se sont intéressés à la valeur énergétique des couverts. Pour la déterminer, un échantillon de chaque espèce a été placé dans un sachet de nylon à mailles très fines puis suspendu dans le contenu du rumen (2) des vaches par l’intermédiaire d’une canule. Après plusieurs heures, chaque sachet a été pesé afin de déterminer la proportion « digérée » du couvert. L’opération a été répétée jusqu’à obtenir un couvert totalement digéré. Cette méthode dite « des sachets » fournit la vitesse de dégradation de la matière sèche (MS) (figure 1) et la part d’énergie « libérée » par le couvert. Le fourrage idéal « libère » la totalité de son énergie mais avec une dégradation lente au départ pour limiter les risques d’acidose du rumen (voir encadré).
Encadré: Eviter l’acidose.
Le phénomène d’acidose du rumen est fréquent lorsque le régime est riche en énergie. Il se traduit par une chute du pH du rumen (< à 6,2), liée à une proportion élevée d’aliments concentrés. La sécrétion salivaire qui recycle les substances tampons devient insuffisante par rapport à la production d’acides issus de la digestion. A l’extrême, ce phénomène peut conduire à une baisse du pH sanguin, mortel pour les vaches. L’acidification du rumen dépend d’abord des teneurs en amidons dégradables du fourrage. La quantité d’amidon digéré dans le rumen peut être prédite grâce à la méthode des sachets.
Des couverts très digestibles
A l’exception de la moutarde, les couverts étudiés se sont avérés très digestibles (figure 1) : après 72 heures d’incubation dans le rumen, plus de 90 % de la MS de l’avoine strigosa, du radis, du RGI et du colza fourrager était dégradée contre seulement 64 % pour la moutarde blanche. Pour les quatre premiers couverts, les valeurs énergétiques sont apparues très bonnes, respectivement de 0,84, 0,82, 0,99 et 0,92 UFL (3) (figure 2).
Elles sont de l’ordre de celles du maïs fourrage (0,91 UFL). Cependant, le RGI, le colza fourrager et le radis libèrent très rapidement leur énergie. Avec plus de 60 % de dégradation en 4 h, ces couverts présentent un risque acidogène assez élevé. A titre de comparaison, l’orge fourragère, qui pose également ce problème, est dégradée à 80 % en 4 h. Au regard des trois critères étudiés, c’est donc l’avoine strigosa qui semble le mieux sortir son épingle du jeu. Ce couvert est dégradé à 90 % après 72 h d’incubation. Avec 0,85 UFL, il offre une bonne valeur énergétique. Il présente de plus un risque acidogène relativement faible, seule la moitié de sa MS étant dégradée en quatre heures d’incubation.
Un équilibre à trouver entre énergie et azote
Pour compléter cette première étude, la valeur azotée des couverts a également été mesurée (figure 3) grâce à la méthode des sachets. Comme attendu, l’essentiel de la valeur alimentaire de la moutarde blanche réside dans l’azote qu’elle apporte à l’animal. Ce couvert présente une teneur en MAT (4) très élevée, proche de 300 g/kg MS. Le radis, l’avoine strigosa et le colza fourrager sont plus équilibrés avec une teneur en MAT située entre 150 et 180 g/kg MS, et une valeur énergétique comprise entre 0,8 et 1.
Un risque acidogène qui peut être élevé
La moutarde blanche apporte essentiellement de l’azote A l’exception de la moutarde, les couverts
étudiés se sont avérés très digestibles.
Figure 1 : cinétique de dégradation de 5 couverts : moutarde blanche, radis, avoine strigosa, colza fourrager et le ray-grass d’Italie. Résultats issus de la méthode des sachets.
Figure 2 : valeurs énergétiques et risque acidogène des couverts étudiés.
Ces 2 critères sont estimés par la méthode des sachets. Pour la valeur énergétique, la quantité d’énergie libérée (UFL) est mesurée près 48 h d’incubation dans le rumen. Pour le risque acidogène, la part de MS dégradée est mesurée après 4 h d’incubation.
Figure 3 : valeurs énergétiques et matières azotées totales des couverts étudiés.
Ces 2 critères sont estimés par la méthode des sachets. Pour la valeur énergétique, la quantité d’énergie libérée (UFL) est mesurée près 48 h d’incubation dans le rumen. La teneur en MAT est mesurée au laboratoire.
UFL. Le ray-grass apporte quant à lui surtout de l’énergie.
Un « plus » pour l’avoine strigosa
Bilan, l’avoine strigosa ressort comme un couvert très avantageux sur le plan alimentaire. Elle offre une bonne valeur énergétique, une MAT moyenne et un faible risque acidogène. Si le colza fourrager et le radis apparaissent excellents sur les deux premiers critères (énergie et MAT), ils présentent en revanche un risque acidogène très élevé, surtout le colza. La moutarde blanche se révèle pour sa part très déséquilibrée, avec une MAT très élevée et une valeur énergétique très faible.
Ces travaux montrent en tout cas qu’il est possible de valoriser en fourrage des couverts habituellement enfouis en interculture.
Mélanges graminées/légumineuses : qualité et rendement
Les couverts implantés à l’automne permettent de produire des fourrages de qualité disponibles dès la fi n de l’hiver. Des essais conduits par ARVALIS-Institut du végétal au cours de l’automne hiver 2010-11 à La Jaillère (44) montrent des niveaux de production et de qualité largement en faveur des associations graminées/légumineuses. Alors qu’un blé ou un colza seuls ne produisent respectivement que 0,6 et 0,9 t de matière sèche (MS) à l’hectare, les rendements montent à 1,5 t de MS/ha pour une association blé/trèfle incarnat. Ce mélange est l’un de ceux ayant fourni les meilleurs résultats, avec l’association raygrass d’Italie/trèfle incarnat qui a produit 1,85 t MS/ha (fi gure 4). Pour ces deux associations, la contribution des légumineuses est très importante, y compris sur la quantité d’azote exportée (figure 5). Si le mélange blé + trèfle incarnat fournit environ 57 kg d’azote à l’hectare, c’est en grande partie grâce au trèfle, qui contribue à hauteur de 44 kg/ha. Même chose pour l’association ray-grass d’Italie et trèfle incarnat : les 54 kg d’azote/ha proviennent pour 30 kg du trèfle.
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L’avoine Avena strigosa est aussi très connue sous le nom d’avoine brésilienne, avoine diploïde, avoine rude, maigre. (2) Premier compartiment de l’estomac (panse) des ruminants. (3) UFL = Unité fourragère lait. Quantité d’énergie nette pour la production laitière contenue dans un kg d’orge. 1 UFL = 7,12 MJ d’énergie nette pour la production laitière. (4) MAT = Matières Azotée Totales = teneur en azote total du couvert mesuré au laboratoire multiplié par 6,25.
PERSPECTIVES AGRICOLES - N°382 - OCTOBRE 2011
Contatct: Pierre-Vincent Protin, pv.protin@arvalisinstitutduvegetal.fr
Gildas Cabon g.cabon@arvalisinstitutduvegetal.fr
Chapître 10. LES CULTURES FOURRAGERES.
D.BELAID 1986[1]
Les cultures fourragères prennent de plus en plus d’importance ces dernières années. Cela est dû à la résorption progressive de la jachère. Par ailleurs, cette tendance est encouragée par la forte rentabilité des productions animales.
Ces cultures sont passées de 187 000 ha en 1972 à 350 000 ha en 1979. Elles représentent cependant moins de 10% des cultures au niveau national. Les besoins en protéines animales et donc en fourrages font que les cultures fourragères sont nettement insuffisantes pour assurer un bon approvisionnement du cheptel.
Les fourrages sont surtout composés de vesce-avoine (70%), d’orge, d’avoine et de seigle (8 à 10%). Les fourrages tels le bersim, la luzerne, le sorgho et le maïs fourrager sont des cultures marginales. Quant à la betterave fourragère, elle est à peine connue. Cette primauté de la vesce-avoine, qui est souvent de mauvaise valeur alimentaire n’est pas sans conséquence sur le niveau des productions animales. La vesce-avoine est surtout récoltée sous forme de foin. Une tendance se dessine quant à l’utilisation du mélange pois-fourrager-avoine.
Citons également les fourrages naturels constitués par les prairies et les jachères pâturées qui représentent 85% de la surface fourragère totale. Un essai d’introduction du médicago sur les jachères pâturées a été tenté au milieu des années 70, mais sans suite.
Il apparaît donc que l’idée de cultiver de l’herbe ne semble pas encore admise par la majorité des agriculteurs. C’est ainsi qu’il existe rarement des calendriers fourragers au niveau des D.A.S. La production fourragère de ce type d’exploitation est proportionnelle à la surface agricole utile alors que les besoins de leur cheptel devraient être les principaux indicateurs pour élaborer le calendrier fourrager.
S/Ch I. Le fourrage de vesce-avoine.
Ce texte est issu des travaux parus dans la revue « CEREALICULTURE » de l’ITGC.
Sur les hauts plateaux céréaliers, les fourrages annuels (essentiellement la vesce-avoine) récoltée en sec occupent une place prépondérante dans la sole fourragère, et par conséquent dans l’alimentation des animaux. Pour cette raison, les plantes fourragères cultivées actuellement doivent produire un fourrage à la fois abondant et de qualité. Divers travaux menées en Tunisie et en Algérie ainsi que les observations réalisées sur la daïra de Tissemsilt ont montré le rôle important de la mise en place des cultures fourragères et de la fertilisation sur les rendements obtenus. Cependant, on s’intéressera ici, aux opérations de récolte et leur effet sur la qualité des fourrages, c'est-à-dire à leur valeur alimentaire. Celle-ci s’apprécie objectivement en station de recherche par la détermination de l’acceptabilité (quantité sèche ingérée par l’animal) et de la valeur nutritive.
Dans la Daïra de Tissemsilt, l’on s’efforcera d’apprécier cette quantité à partir de facteurs simples :
- Stades végétatifs au moment de la récolte,
- Durée de séchage,
- Composition du mélange fourrager.
Le principal facteur de réussite de l’exploitation des fourrages en foins est constitué par l’absence de pluies durant la période de récolte. Les observations faites en 1974 et 1976 ont montré que le moment le plus propice aux opérations de récolte des fourrages se situait entre le 5 et le 15 mai (pour la région de Tissemsilt). La pluviométrie observée au cours des trois dernières années montre que seule l’année 1974 a présenté des conditions climatiques favorables pour la fenaison. Cependant, une étude fréquentielle réalisée sur 10 années montre que ces conditions favorables se reproduisent au moins 6 années sur 10. On peut donc considérer que la récolte peut se faire dans d’excellentes conditions climatiques près de deux années sur 3. Notons que pour plus de précisions ces observations sont, en général, réalisées sur des périodes de 20 à 25 ans.
Stades de développement au moment de la récolte :
Le stade de coupe optimum où le foin présente une meilleure combinaison possible entre le rendement en unités fourragères et le rendement en azote digestible n’est pas toujours respecté. Les observations réalisées en 1975 sur la Daïra, confirment l’importance du stade de développeemnt au moment de la coupe sur la valeur nutritive : la matière azotée digestible (MAD) des fourrages récoltés diminue considérablement entre le début et la fin de la récolte. Pour les fourrages actuellement cultivés dans la région, les stades otimum sont les suivants :
- Pour l’avoine seule : il faut faucher avant l’épiaison,
- Pour le mélange vesce-avoine : habituellement mis en place dans la région (vesce précoce et avoine tardive) la coupe doit être faite lorsque la vesce est au stade fin floraison ou début de formation des gousses et l’avoine en début d’épiaison.
- Pour le mélange vesce-orge, la coupe doit s’effectuer lorsque l’orge est au stade fin montaison début épiaison. La présence de barbes diminue fortement l’acceptabilité du fourrage. C’est l’orge seule qui doit déterminer la date de coupe.
Pour récolter le maximum de fourrage de bonne qualité, il convient donc au niveau de la production de raisonner la date du début des opérations de récolte en fonction du stade optimum des différentes cultures fourragères pratiquées. L’évolution rapide de la végétation après ce stade, limite la période favorable à la récolte à environ 3 semaines. Passé ce délai, on risque d’obtenir un fourrage de qualité médiocre et de faible acceptabilité et de favoriser le salissement des terres par la dissémination des adventices arrivées à maturité. Dans la mesure où l’assurance de pouvoir réaliser la récolte de la totalité de la superficie fourragère au moment du stade optimum est peu probable, il faut mieux débuter la récolte plus tôt.
Composition du mélange fourrager :
La teneur en azote digestible dépend principalement de la proportion de vesce contenue dans le mélange vesce-avoine. Son rôle est déterminant dans la croissance de l’animal et la production laitière. Plusieurs facteurs interfèrent dans la croissance de l’animal et notamment la quantité de MAD disponible dans la ration. Par ailleurs, plusieurs facteurs interfèrent sur la composition du mélange semé (proportion des graines de chaque espèce), la fumure pratiquée et les caractéristiques de la zone de production. L’examen des échantillons prélevés sur différentes parcelles montre qu’un foin récolté tôt contient très souvent une vesce avec toutes ses folioles. Les prélèvements effectués
Quinze jours plus tard montrent que la valeur nutritive du mélange fourrager diminue considérablement. Cette baisse est en grande partie responsable de la chute du taux de matière azotée digestive enregistrée. Le stade de coupe apparaît comme le principal facteur qui détermine la proportion respective des éléments composant le mélange fourrager.
Durée de séchage au sol :
Indépendamment du système de conservation, la fenaison entraîne une déperdition de la valeur alimentaire du fourrage. Les légumineuses sont particulièrement sensibles aux pertes à cause de la fragilité de leurs feuilles et de leur dessèchement rapide. Dans la daïra, on observe que la durée de séjour au sol, lorsqu’elle est trop élevée, entraîne une chute de la teneur en matière azotée digestible pouvant aller jusqu’à 58% pour un stade de végétation donné. Sans doute les conditions climatiques n’ont-elles pas toujours été favorables à un séchage rapide. Cependant, les temps de séchage au sol enregistrés ont été variables (2 à 12 jours pour des parcelles soumises aux mêmes conditions climatiques). C’est surtout au fanage (qui permet un séchage rapide) et à une meilleure organisation des chantiers de récolte que l’on peut espérer réduire le temps de séjour au sol des fourrages.
Pertes au cours de la conservation :
Normalement un foin est stabilisé à 15% d’humidité. Mais pour avoir moins de pertes en feuilles, on bottelle à 20% d’humidité environ et parfois plus. Surtout si le foin contient une forte proportion de légumineuses. Le fourrage pressé à 20% d’eau doit encore sécher pour se stabiliser à 15% d’humidité. Entre temps, il peut subir de nombreuses pertes de qualité et même en quantité à cause des fermentations. En 1976, les mesures effectuées sur une vingtaine d’échantillons recueillis, soit derrière la botteleuse, soit sur les lieux de stockage, ont fait apparaître un taux moyen d’humidité de 32%. Il semble évident que des foins stockés à de tels taux d’humidité ont subi des fermentations et perdus de leur qualité comme le montrent les observations réalisées. Pour limter au maximum les pertes au cours de la conservation ; il convient donc :
- D’assurer un temps de séchage suffisant,
- De limiter la densité des bottes,
- De mettre rapidement les bottes à l’abri.
Le système fourrager dans la daïra de Tissemsilt :
L’étude du système fourrager pratiqué dans les 21 unités de production du secteur socialiste de la daïra, repose d’abord sur la connaissance des surfaces fourragères. Sur près de 665 000 ha de surface agricole utile, les cultures fourragères occupent 4 500 ha (soit environ 6%). Cela représente une moyenne d’environ 200 ha par unité de production. La production fourragère de la daïra est essentiellement constituée de vesce-avoine ou d’avoine cultivée en sec (93%). Les surfaces pâturées n’occupent quant à elles que 5% de la SAU. De novembre à mai se pratique, en général, le pâturage de jachère, avec comme seul complément, du foin. Les charges sur jachère varient d’une unité à l’autre (0,15 à 3 brebis/ha). La pratique d’un système très peu diversifié ne permet pas une répartition des risques de production sur plusieurs types de fourrages, comme les conditions climatiques l’imposeraient. Avec la réduction progressive de la jachère et l’intensification des cultures autres que les céréales primaires, le développement de l’élevage ovin sur les hautes plaines se pose en termes nouveaux. La lutte contre les adventices et la conservation d’une bonne humidité dans le sol nécessitent d’effectuer les préparés de printemps précosement : ceci entraîne une situation difficile pour les troupeaux qui se voient privés de passage naturels de février à mai.
I)LE SYSTEME FOURRAGER ACTUEL.
A-Son inadaptation aux besoins des animaux.
L’objectif d’un système fourrager dans une unité de production pratiquant l’élevage est d’assurer une alimentation équilibrée et répondant aux besoins des animaux. Or, le système fourrager observé est inadapté aux troupeaux ovins dans les unités de production :
- Les foins de vesce-avoine ou d’avoine, de qualité souvent médiocre, sont distribués sans tenir compte des besoins totaux des troupeaux et ne complètent pas les disponibilités aléatoires de la jachère. Ils constituent 75 à 100% de l’énergie apportée aux troupeaux au cours de l’automne et l’hiver sous forme d’aliments grossiers (foins d’avoine ou de vesce-avoine, paille de lentille, paille de céréales).
- D’autre part le cycle de production des troupeaux (reproduction, sevrage, alimentation, vente) n’est pas synchronisé avec les disponibilités alimentaires de la jachère, qui conditionnent l’ensemble des performances des troupeaux.
a) Les agnelages s’effectuent principalement en hiver, période où les disponibilités sur jachère sont très faibles. Les quantités d’aliments grossiers distribués aux troupeaux d’ovins en complément du pâturage sur jachère, ne permettent qu’un gain de croît des agneaux nés au cours de l’iver de 40 à 180 gr/j entre le 10 ème et le 110ème jour. Ce gain varie de façon importante selon les années et selon les zones agro-climatiques :
- les années où les pluies d’automne sont précoces (début octobre) et abondantes, la jachère est riche et le croît des animaux élevé. Par contre, lorsque les premières pluies sont tardives (fin décembre), la jachère est pauvre et le croît des animaux faible (de 3,8 kg à 9,3 de 10 à 90 jours). Lorsque les pluies (20 mm) sont réparties tout au long de l’automne, on peut espérer un croît moyen acceptable (de 4 kg du 10ème au 110ème jour),
-au cours de l’année 1974/75, le croît moyen observé sur les agneaux entre 10 et 90 jours était sensiblement différent selon les zones agro-climatiques.
b)Les quantités de fourrage distribuées par troupeaux restent stables et se situent aux alentours de 2 à 2,5 qx par brebis et par an. Ces fourrages de qualité médiocre sont distribués dans la plupart des troupeaux à même le sol, ce qui provoque de fortes pertes et facilite la contamination des animaux par des parasites divers. On constate que les brebis soumises à ce système fourrager perdent de 5 à 10 kg d’octobre à avril. Fait plus grave, cette perte de poids ne sera généralement rattrapée qu’après la mi-juillet, grâce aux chaumes de céréales. Ce n’est qu’à cette période que les brebis ayant retrouvé un état satisfaisant peuvent être saillies. Cela explique pourquoi la majorité des agnelages (30 à 60%) a lieu à la période la plus dure de l’hiver. Finalement, en année moyenne, les résultats de croissance sur les agneaux d’hiver, obtenus en zone pauvre (Sersou Est) ne sont pas meilleurs que sur la steppe où les quantités de fourrages distribuées sont inférieures. En zone steppique, les autres résultats concernant les troupeaux (mortalité, fécondité, …) seraient semblables à ceux observés dans la Daïra. Ceci tendrait à prouver que les capacités de développement du mouton en zones céréalières ne sont pas valorisées. L’élevage est conduit dans un mode de production de type « cueillette », le mouton se contentant de ramasser les « miettes ». Il apparaît aussi que le système fourrager semble plus déterminé par le niveau technologique des exploitations que par le système d’élevage pratiqué et l’importance du troupeau.
B-Les répercussions et inconvénients pour l’exploitation céréalière.
Outre son inadaptation aux besoins du troupeau de la région, ce système de monoculture fourragère a d’autres conséquences importantes pour l’unité de production. Les travaux de récolte concernant les fourrages annuels doivent se faire en trois semaines, compte tenu du même degré de précocité des variétés fourragères utilisées et de la rapidité d’évolution de la végétation. Cela entraîne une pointe de travail au niveau de l’utilisation de la main d’œuvre et du matériel. D’autre part, il y a concurrence entre la récolte des fourrages et le binage des lentilles. Les observations effectuées montrent que depuis plusieurs années, le goulot d’étranglement de la récolte des fourrages se situe au niveau des disponibilités en tracteurs pneumatiques. Si bien qu’actuellement, aucune des unités de production n’est capable à elle seule de constituer une chaîne élémentaire de récolte, c'est-à-dire qu’elle dispose à peine de 3 ou 4 tracteurs pour effectuer la récolte des fourrages. Cela s’est aggravé avec l’arrivée sur certaines unités de tracteurs de forte puissance, inadaptés pour la récolte des fourrages. Aussi, actuellement la plupart des unités ne sont pas en mesure de récolter plus de 100 à 150 ha de fourrages en sec dans de bonnes conditions. Si la récolte doit s’effectuer sur une courte période, il en est de même pour les semis qui doivent se faire en moins d’un mois, avant le 15 octobre. Cela, si on cherche de bons rendements en matière sèche.
Dans la daïra de Tissemsilt, les rendements en fourrage sont moins aléatoires que ceux des céréales. Cependant, les risques de coup de sec d’automne peuvent limiter l’ensemble de la production fourragère qui n’est constituée que par un seul type de fourrage semé à cette période et quelque soient les zones agro-climatiques et agro-économiques. L’utilisation des fourrages annuels sous une seule forme et le manque de variétés fourragères entraînent une grande rigidité du système fourrager actuel.
II-PERSPECTIVES D’AMELIORATION
Bien qu’importantes, les actions susceptibles d’améliorer la récolte en sec ne peuvent avoir que des effets limités. Les possibilités de diversification des cultures fourragères devront être étudiées à la station expérimentale la plus proche. L’utilisation en grande culture de variétés nouvelles ne peut s’envisager que pour le moyen terme. Dans l’immédiat, on peut réaliser une intensification fourragère par la diversification des modes d’exploitation des fourrages actuellement pratiqués : à la conservation par voie sèche (foin), il faut ajouter la conservation par voie humide (ensilage) et l’utilisation du fourrage directement en vert principalement par pâturage sur champ.
A-Mode de conservation complémentaire à la fenaison : l’ensilage.
Ce mode de conservation par voie humide est pratiquement indépendant des conditions climatiques puisque cette conservation se fait à l’abri de l’air au moment de la récolte. L’ensilage peut s’effectuer à partir du début épiaison jusqu’au stade pâteux e la céréale fourragère. Ce qui correspond à des taux de matière sèche allant de 20% à 30% environ. Les délais de récolte sont donc plus étendus que pour la fenaison, mais en plus l’ensilage pourra s’effectuer avant la date de fenaison. Cela devrait permettre en outre une lutte plus efficace contre les mauvaises herbes. Cette possibilité sera encore plus valorisée si les parcelles les plus infestées sont ensemencées en orge, laquelle est plus précoce que les variétés d’avoine disponibles actuellement. La pratique de l’ensilage et les mesures régulières de ses effets ont pu être testées durant deux années consécutives sur un même troupeau. Les résultats enregistrés sur ce troupeau sont encourageants :
- Gain de croît sur agneau légèrement supérieurs à ceux recueillis sur les autres troupeaux de la même zone.
- Disparition de la chute de poids sur les brebis, durant toute la période d’hiver.
- Economies de surfaces fourragères utilisées : deux fois moindre qu’un système fourrager habituellement pratiqué.
Actuellement, ce mode d’utilisation intéresse plusieurs unités. Les techniques d’ensilage s’effectuent dans de bonnes conditions quand le suivi continu du chantier est assuré. Le désilage est volontairement exécuté au profit de bovins mais plus difficilement pour les ovins.
Dans le premier cas (bovins), l’effet est immédiatement perceptible et mesurable, par le biais de la production laitière quotidienne (augmentation supérieure à 5% constatée par les éleveurs eux-mêmes par rapport à l’affouragement en sec).
Dans le cas des ovins au contraire, l’effet n’est mesurable qu’’à long terme. De plus, on constate des réticences à la manipulation d’un aliment humide, en vrac et dont le transport est pénible par rapport à celui des bottes de foin. Ce type de conservation maîtrisé en kabylie et sur le haut-Chélif a donné de bons résultats. Aussi, nous pouvons nous appuyer sur les expériences qui y sont déjà ancienne et développées à plus grande échelle que sur le Sersou. Parmi les résultats acquis : avec de la vesce-avoine, les animaux ingèrent en foin 70% des UF et en ensilage 90% de ces UF. D’autre part, le coût de l’UF ingérée en foin de vesce-avoine s’est avéré 2,8 fois plus élevée que l’UF ingérée en foin de vesce-avoine avec ensileuse (pertes en quantités moins importantes). D’après les mesures effectuées, on peut estimer la valeur de l’ensilage de vesce-avoine à environ 0,55 UF/KG et 80 à 100 g MAD/KG de MS, et celle de l’orge à 0,50 UF/KG et 80 g de MAD/KG de MAD. Pour cette dernière, on remarque un niveau d’ingestion supérieur à celle de la vesce-avoine. Par rapport au fourrage vert, la baisse de la valeur énergétique de l’ensilage est plus faible que celle due à la fenaison de 0 à 0,20 UF/KG de MS pour l’ensilage, contre 0 à 0,30 pour les foins.
B-Le pâturage des céréales fourragères en vert.
Le pacage apparaît comme le système d’utilisation le plus rationnel. Curieusement dans le Sersou, c’est une pratique exceptionnelle utilisée seulement pour tirer partie des céréales endommagées (parcelles infestées en adventices, grêlées, par une sécheresse de fin d’hiver, …). Cette pratique présente des avantages pour l’exploitation. Il y a une souplesse dans la réalisation des objectifs du plan de culture. Le pâturage direct sur les céréales fourragères élimine les difficultés matérielles de la récolte traditionnelle. Le pacage peut débuter de décembre à février selon les conditions climatiques de l’année et les catégories d’animaux mis sur les pacages. Selon la charge des animaux, l’exploitation définitive sur une parcelle donnée peut se terminer d’avril à juin par la technique de rotation des troupeaux.
Par ailleurs, si la résorption de la pointe de travail à la récolte peut se faire par la diversification des modes d’utilisation des fourrages annuels, il semble malgré tout difficile d’augmenter considérablement la surface fourragère totale par unité de production. En effet, un des facteurs limitant pour l’augmentation de cette surface fourragère dans les unités de la région semble être la surcharge de travail existant déjà au moment des semis. Or, parler d’augmentation de la sole fourragère, c’est accentuer le caractère concurrentiel du fourrage par rapport. Si précisément l’on préconise une notable augmentation des surfaces à pâturer , c’est que la première incidence de cette technique est la suppression de la pointe de travail en période de semis.. Effectivement la pratique du pâturage en vert nécessite un étalement de la végétation au stade fin tallage qui doit se répartir de décembre à mai sur les différentes parcelles de la même exploitation. Il s’ensuit que les semis doivent s’étaler du début septembre à janvier. Rappelons que cette solution est aussi applicable pour les fourrages à récolter en sec. Ainsi, disparaît la concentration des semis sur une courte période. Ceci peut être accru par l’utilisation de fourrages comportant des degrès de précocité différents (orge, avoine seigle). D’autre part, selon le système de rotation retenu sur certaines parcelles (exemple : lentille, blé, fourrage-blé), les fourrages à pâturer, semés précocement pourront être implantés derrière une préparation superficielle et rapide. Dans ces conditions, en complément des surfaces en fourrages récoltées en foin semées habituellement, il semble possible d’envisager des surfaces à pâturer de l’ordre de 200 à 250 ha pour la majorité des unités de production céréalière de la région. Enfin, augmenter les surfaces à pâturer en vert, c’est réduire du même coup les besoins en surface fourragères à récolter en sec, ce qui atténue le caractère concurrentiel actuel des fourrages avec les céréales et permet plus de souplesse pour l’exécution des travaux d’automne et d’hiver.
Sur un autre plan, cette technique permet une réduction de la jachère. Jusqu’à présent, sauf pour ceux qui disposaient de surfaces de parcours, les unités de production réservaient des parcelles en jachère non travaillées jusqu’en mai, de manière à faire la soudure avec les chaumes de fourrages. C’est ainsi que le système fourrager actuel va à l’encontre de l’intensification : en effet, il favorise le développement des adventices et crée des pointes de travaux en particulier à la fenaison alors qu’il devrait assurer une meilleure utilisation de la main d’oeuvre et du matériel. Le système fourrager ne doit pas concurrencer le secteur céréalier mais au contraire le compléter. Ainsi, les fourrages à pâturer doivent permettre une grande souplesse tant au niveau du sol : semis des fourrages er emblavements. D’autre part, les surfaces à pâturer se révèlent deux fois mieux valorisées par les animaux que les surfaces récoltées en foin. En effet, il s’avère que le pâturage permet de produire 1 600 à 2 000 UF par ha contre 700 à 1 100 UF pour les surfaces récoltées en foin. Quant aux augmentations de croît des agneaux, il a été observé les résultats suivants en Sersou centre :
- Quelle que soit la période d’agnelage, on constate une augmentation du croît moyen journalier des agneaux bénéficiant de fourrages à pâturer (avec ou sans leur mère) par rapport au système traditionnel.
- Qu’un gain supplémentaire maximum est obtenu pour les agneaux en décembre-janvier avec pâturage des agneaux seuls.
- Qu’un gain supplémentaire minimum s’observe pour les naissances de printemps avec pâturage des coupes mères-agneaux. Cette dernière augmentation est suffisante pour amener la plupart des agneaux ou agnelles de printemps à des poids de 25 à 30 kg en juin et leur permettre de mieux résister aux chaleurs de l’été.
Sources : Revue CEREALICULTURE de l’ITGC.
[1] BELAID D., 1986. Aspects de la céréaliculture algérienne. Office des Publications Universitaires. Alger. 207p.
ALGERIE: Plusieurs raisons pour utiliser le colza fourrager
Nous proposons une fiche technique sur le colza fourrager. Cette fiche reprend intégralement le texte de Amédée HARDY.1A notre connaissance, actuellement il n'existe pas de semences de colza fourrager. Aussi nous conseillons aux éleveurs de s'en procurer par l’intermédiaire de connaissances à l'étranger. Les doses de semis hectare étant faibles, quelques kilo de semences suffiront à démarrer2. Le recours à l'importation privée est plus que nécessaire au vu de l'immobilisme des services agricoles actuellement en charge de ce dossier.
Actuellement, cette culture est mise en place pour plusieurs raisons.
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Suite à une période de sécheresse pour palier au manque de fourrage.
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Le colza fourrager contribue à réduire la chute hivernale de la production laitière provoquée par les rations peu pourvues en azote dégradable. Cet aliment consommable pendant l’automne et l’hiver permet de disposer de fourrage vert à une période où les prairies ou les autres plantes fourragères ont du mal à produire.
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Suite au développement de l'irrigation d'appoint. En effet le semis du colza dès le mois d'août oblige à des irrigations.
Intérêts agronomiques
Place dans la rotation:
Le colza fourrager s'intercale très bien entre deux cultures principales. Son cycle végétatif est très court. Pour les variétés les plus précoces, 60 à 80 jours suffisent après le semis pour récolter 4 à 5 tonnes de matière sèche à l'hectare (120 jours pour les plus tardives). Pour profiter au mieux des réserves en eau du sol, il est conseillé de semer tout de suite après la récolte de la culture précédente.
Travail du sol:
Le colza fourrager est une culture facile à réussir et peu coûteuse car sa mise en place n’est pas exigeante. Pour le semis, il est préférable d’avoir enlevé les pailles ou de les avoir dispersées lors du broyage. Dans les terres à bonne structure, le semis direct donne de bons résultats.
Dans les autres cas, le passage préalable en profondeur d’un outil à dents est préférable avant de semer avec un travail superficiel.
Semis:
En général, le colza se sème à 2 cm de profondeur à raison de 8 à 10 kg /ha. Il est peu exigeant en fumure et valorise bien les reliquats azotés. Selon la richesse du sol et les apports de matières organiques (fumier, lisier, compost), il est conseillé d’apporter au total environ 80 unités d’azote/ha.
Les limaces peuvent attaquer le colza. De plus, le colza étant sensible aux attaques d'altises, il est parfois utile d’effectuer un insecticide. Ce traitement ne doit pas avoir lieu dans les 15 à 20 jours qui précèdent son utilisation par les animaux. Si le colza se développe rapidement, sa végétation étouffe les adventices. Un rattrapage en post levée avec un désherbant anti-graminée reste cependant envisageable.
Des variétés adaptées à sa période de valorisation
Afin de profiter des meilleures valeurs alimentaires et de bons rendements, le colza fourrager doit être pâturé ou ensilé avant floraison et avant l'hiver, car à la floraison ses qualités sont fortement dégradées et en-dessous de 5°C le colza ne pousse plus.
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Pour les variétés précoces, le délai de développement jusqu'au stade bourgeonnement début floraison est d'environ 8 semaines à partir du semis. Leurs croissances rapides et leurs faibles résistances au froid obligent les éleveurs à les faire pâturer ou ensiler avant floraison et avant l'hiver. Ces variétés fleurissent à l'automne.
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En patientant un peu (10 à 12 semaines après le semis), les variétés demies précoces qui ne fleurissent pas à l'automne ont une bonne valorisation lorsque les tiges s'allongent. Leur exploitation peut être plus longue que les variétés précoces.
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Enfin, les variétés tardives et plus productives s’exploitent après un délai minimum de 12 semaines après semis. Il est préférable de les semer tôt (au début de l'été) pour tirer profit des feuilles à leur développement maximum. Ces variétés tardives ne fleurissent pas à l'automne et résistent bien au froid. Elles peuvent être gardées sur pied pour les exploiter au printemps suivant au stade montaison.
Un fourrage de qualité.
Colza Fourrager (valeurs + ou – 10 %)
% MS UFL /kg MS UFV /kg MS M.A.T. /kg MS PDIN /kg MS PDIE /kg MS
Stade en feuilles 12,7 0,91 0,89 198 124 97
Stade au bourgeonnement 12,3 0,85 0,81 194 122 95
Stade à la floraison 13,5 0,76 0,70 150 94 82
Avec des ensilages bien conservés, les valeurs alimentaires sont semblables.
De part sa richesse en matières azotées totales (15 à 20 % de la matière sèche), et notamment en protéines digestibles (de 120 à 160 g de M.A.D. par kg de matière sèche), le colza fourrager permet d'économiser une partie des concentrés achetés et de renforcer l’autonomie alimentaire de l’exploitation.
Une bonne valorisation par les animaux
Le colza peut être récolté en pâturage, en affouragement en vert ou même en ensilage.
Quelle que soit l’espèce animale, il faut limiter la part du colza à 20 % de la matière sèche totale de la ration. En fait, le colza-fourrage est un remarquable complément en azote dégradable.
Le pâturage et l’affourragement en vert
Riche en feuilles, le colza fourrager est bien consommé par les animaux. Pour donner un ordre d’idées, il faut prévoir 4 à 5 ares /vache avec un colza fourrager exploitable une quarantaine de jours.
Au pâturage, le colza fourrager s’exploite au fil électrique afin de le rationner. Il faut disposer d'un front d'attaque suffisant (au moins 5 mètres de pâturage/vache) et d'un sol portant. Cette technique permet de limiter le gaspillage ainsi que la surconsommation
Une transition alimentaire de 8 à 15 jours est nécessaire pour habituer progressivement les animaux au colza et leur rumen. 2 à 3 heures de pâturage au fil l'après-midi suffisent. Il faut prévoir d’arrêter la consommation une heure avant la traite pour que le lait n'ait pas le goût de colza.
L'affourragement en vert pour une distribution à l'auge est possible. Il apporte aux animaux un aliment frais et de bonne qualité, notamment quand la parcelle est trop éloignée pour y amener le troupeau ou lorsque le sol n’est pas assez portant pour le pâturage des animaux.
Lors du pâturage, il faut être attentif aux risques de météorisation. C’est pourquoi, pour les limiter, il faut sortir les vaches après leur avoir donné un peu de fourrage déficitaire en azote et qui les encombre (maïs, foin ou paille).
La ration totale doit comporter un apport de matière sèche important (du foin, de l’ensilage de maïs, de la pulpe de betterave déshydratée...). Si une complémentation azotée reste nécessaire, il faudra privilégier des sources azotées peu dégradables dans le rumen (tourteau de soja ou de colza de préférence protégé).
Exemples :
Pour une ration pour 20 kg de lait/ jour
11 kg MS ensilage de maïs à 32-33 % de M.S.
3 kg MS de colza fourrager pâturé au stade début bourgeonnement
1,3 kg de tourteau de soja 48 (en partie protégé)
Pour une ration pour 18 à 20 kg de lait/ jour
3 à 4 kg MS de colza fourrager
6 kg MS d’ensilage d’herbe
4 kg de foin
2 à 3 kg de mélange céréalier (triticale et pois)
0,5 kg de tourteau de soja (selon la qualité du foin et de l’ensilage d’herbe)
L’ensilage
Pour l’ensilage, la teneur élevée en eau du colza constitue un handicap pour réussir une bonne conservation. Il est préférable de laisser le fourrage se ressuyer au champ et de le hacher finement avant de le tasser modérément. La mise en place d’un lit de 50 cm de paille sous l’ensilage de colza permet de récupérer une partie des jus. Il est aussi possible d’utiliser 150 kg de pulpes sèches/ tonne d’ensilage.
Avec la paille, le produit obtenu a évidemment une valeur alimentaire moindre que celle du colza pur. La pulpe renforce au contraire sa valeur énergétique.
Un mode d’emploi selon les utilisations que l’on veut en faire
Quel que soit le mode de production, le colza fourrager s’utilise avec méthode.
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Il peut aussi bien convenir pour ceux qui veulent assurer leur bilan fourrager que pour ceux qui recherchent une plus grande autonomie alimentaire.
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En tant que fourrage, il limitera la consommation de stocks.
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En tant que plante bien fournie en azote, elle réduira l’utilisation de tourteaux parfois très coûteux.
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Avec les animaux, il faudra prendre quelques précautions en proposant d’autres fourrages qui limiteront son ingestion.
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Au niveau agronomique, son intérêt devra prendre en compte la présence d’une inter-culture peu exigeante mais qui, dans certaines conditions, peut dégrader le sol.
Tous ces éléments peuvent aider la décision d’utiliser ou non le colza fourrager, voire aussi du chou fourrager qui ont tous les deux de forts points communs.
Sources: L’ABREUVOIR n°218 – 2010 – n°2 – Centre de Formation Elevage 27400 CANAPPEVILLE 25 Amédée HARDY
1Nous avons enlevé quelques courts passages (peu intéressant dans le contexte actuel algérien) et rajouté quelques éléments de base. Pour toute citation, on se reportera au texte initial.
2En cas d'importation de semences, on veillera à respecter la législation en vigueur en Algérie.
TEMOIGNAGE COLZA OVINS:
Frédéric PRELADE (éleveurs d’ovins en Haute-Vienne) a implanté du colza en dérobées et constate les effets pour le flushing des brebis.
« Je sème 10 kg/ha de colza entre deux céréales depuis mon installation, il y a 5 ans. Le pâturage de cette dérobée me permet de réaliser du flushing sur les brebis. 120 brebis pâturent à partir de mi-septembre sur une parcelle de 2 à 3 ha, durant 3 semaines maximum. Sur les repousses, je mets des brebis de réforme ou d’autres animaux aux besoins moins importants. C’est une technique par chère qui répond totalement à mes besoins ».
www.herbe-fourrages-limousin.fr/menu-horizontal/vos-contacts.html
Des solutions pour pallier le manque de fourrage
Le froid et les faibles pluies du printemps ont entraîné une diminution rapide des stocks fourragers. Zoom sur les pistes d’action pour faire face au déficit fourrager en attendant la récolte du maïs.
LE COLZA FOURRAGER s’implante en été après une céréale. Il s’utilise en fourrage d’appoint, sans dépasser 4 à 5 kg de matière sèche par vache. - © S.Leitenberger
BETTERAVE COLZA ET LUZERNE DANS LA B’HIRA
Parmi les plantes à mettre dans notre b’hira, il en est une pratiquement inconnue. Elle possède des vertus intéressantes. Il s’agit de la betterave fourragère[6]. Qu’on ne nous dise pas que cette plante n’est pas adaptée à nos conditions. Dans les années 70, en Algérie, nous avons déjà cultivé avec succès de la betterave sucrière. Et le Maroc qui continue à le faire a obtenu cette année, des résultats plus qu’honorables. On pourrait imaginer des semis semi-mécaniques avec des semoirs de jardinier ou des semoirs conventionnels pour de plus grandes surfaces. L’irrigation serait assurée par des kits d’aspersion voire par du goutte à goutte.
On peut se demander ce qui pousse les pouvoirs publics à concentrer les agronomes dans des bureaux dans des emplois fonctionnarisés. Une partie devrait pouvoir être recrutés et donc éventuellement licenciés par des Chambres d’Agriculture représentatives et par des associations d’éleveurs représentatives bénéficiant de subventions pour des postes budgétaires. Les laiteries devraient avoir obligation de collecter du lait frais au prorata du quota de la poudre de lait obtenu. De même qu’elles devraient avoir obligation de constituer des groupes techniques d’appui-lait.
En attendant, les vétérinaires et agronomes des universités[10], des CCLS, de l’ONAB et des DSA pourraient être mobilisés pour des sessions de formation en direction des éleveurs[11]. Une étude menée dans la région de Sétif montre que seulement 4% des éleveurs ont bénéficié d’une formation agricole. Il pourrait être envisagé de courts modules destinés à tout éleveur désirant bénéficier des subventions. Seul ce sésame devrait permettre d’accéder aux subsides publics.
A l’heure de la diminution progressive des revenus de la rente pétrolière, nul ne sait combien de temps les pouvoirs publics pourront subventionner la filière lait. Il est temps que celle-ci gagne en maturité. Il est du devoir de tous de favoriser la diversification fourragère et une animation technique non pas de type « top-down » mais prise en charge par les premiers concernés, du moins par les éleveurs leaders.
[1] Un jardin potager pour les vaches ?
[2] En fait, il est possible de désherber mécaniquement du blé avec une herse étrille. Voir les vidéos sur Arvalis.fr
[3] On consultera notamment les articles très documentés de la revue en ligne « Fourrages ». www.afpf-asso.org/download.php?type=1&id=1819&statut=0
[4] Pour la plupart, elles ont aussi dramatiquement soif du fait de l’absence d’abreuvoirs automatiques dans les étables. Il faut savoir que les vaches consomment un maximum d’eau 3 heures après la traite du soir alors qu’elles sont enfermées dans des étables sans eau.
[5] Cas d'un élevage laitier intensif en zone pluviale au Maroc www.afpf-asso.fr/download.php?type=1&id=1790&statut=0
[6] Luzerne, sorgho et betterave : trois cultures fourragères sécurisantes en conditions froides ou sèches. www.afpf-asso.org/download.php?type=1&id=1436&statut=0
[7] Bien sûr en respectant la législation nationale dont celle sur les OGM.
[8] Il s’agit de clôtures le plus souvent électrifiées et déplacées chaque jour. Cela permet de faire exploiter correctement la parcelle par les animaux en évitant tout piétinement.
[9] GNIS. « Sécheresse : comment répondre au déficit de fourrage ».
[10] Le Pr Slimane BEDRANI note dans un de ses articles la prédominance des budgets destinés aux écoles d’agronomie au détriment de la formation des agriculteurs.
[11] Bon nombre d’éleveurs ne connaissent pas les besoins en sel (NaCl) et en Ca et P de leurs bêtes. Les vaches souvent taries tardivement ont du mal à reconstituer leurs réserves de Ca pour la gestation. Combien de fois ais-je vu des vaches mâchonnant des cailloux calcaires glanés autour de leur étable. Combien de ais-je vu à Kaïs Mme BELAID Baya, docteur vétérinaire, appelée en urgence par des éleveurs pour traiter des vaches victimes de fièvres vitulaires par injection intra-veineuse de solutés calciques.
SYSTEMES FOURRAGERS EN ALGERIE, PRODUIRE MALGRE LE DEFICIT HYDRIQUE
D.BELAID 7.06.2014 actualisé le 9.06.2014
Le contexte local est marqué par une forte demande en produits laitiers. La production fourragère locale est nettement insuffisante. Le déficit est estimé à 4 milliards d’unités fourragères. Depuis quelques années, on note une réelle volonté d’intensification des productions fourragères. Nous nous proposons d’analyser les systèmes fourragers et les perspectives d’amélioration.
UN ETAT DES LIEUX DES ELEVAGES
Les variétés précoces de colza de printemps permettent de disposer en octobre-novembre, en semant dans la deuxième quinzaine d’août, d’une production de 3 à 4 tonnes de matière sèche/ha. Le colza fourrager pourra être affouragé en vert ou pâturé au fil de façon rationnée. Etrangement, il n’existe pas de tradition de culture des crucifères[3] en Algérie.
La betterave fourragère est pratiquement inconnue en Algérie. Elle possède des qualités intéressantes. Dans les années 70, a déjà été cultivée avec succès la betterave sucrière. Et le Maroc qui continue à le faire a obtenu cette année, des résultats plus qu’honorables. C’est dire que la betterave fourragère peut s’adapter localement. On pourrait imaginer des semis semi-mécaniques avec des semoirs de jardinier ou des semoirs conventionnels pour de plus grandes surfaces. L’irrigation serait assurée par des kits d’aspersion voire par du goutte à goutte.
La betterave fourragère, cousine de la betterave à sucre, possède plusieurs avantages. Le premier est sa richesse en énergie. Pauvre en cellulose, elle est le complément idéal des rations actuelles de paille et de foin. Un autre avantage est sa conservation. Il suffit d’aller déterrer chaque jour ou chaque semaine la quantité de racines à utiliser et la laisser en tas dans un endroit frais. Les références techniques locales manquent cependant.
STRATEGIES EN MILIEU ARIDE
Dans les oasis existent des systèmes traditionnels durables où sont présents sorgho et luzerne. Le développement du goutte à goutte et l’utilisation de l’eau recyclée à partir de station d’épuration ou provenant de foggaras permet d’imaginer des systèmes fourragers de taille moyenne. Les sols sableux exigent des amendements organiques réguliers afin de mieux valoriser l’irrigation.
EN CONCLUSION.
Des cas d’intensification fourragère ont été observés avec l’emploi du maïs ensilage en complément de la paille et du foin. Cependant, étant données les périodes de sécheresse et le recours obligé à l’irrigation un tel système n’est pas viable économiquement et du point de vue de sa durabilité. Une alternative peut être d’utiliser du sorgho grain ensilé.
Le sorgho possède une meilleure efficience de l'eau que le maïs en situation de déficit hydrique.
Il permet des niveaux de production bien plus supérieurs et plus réguliers qu’avec le maïs ensilé.
Hors zone aride, le déficit hydrique fait que la meilleure stratégie consiste à valoriser l’eau de pluie et les réserves du sol.
Dans cette optique sont à favoriser :
-l’enrubannage de céréales immatures seules ou associées à des légumineuses,
-la constitution de réserves de foin de bonne qualité en misant sur des associations nouvelles de céréales-légumineuses et l’amélioration des conditions d’implantation (semis-direct),
-le développement de luzernière avec de la luzerne seule ou en mélange avec des graminées,
-l’utilisation de pâturages d’herbes automnales telles les crucifères fourragères ou le ray-grass d’Italie, en effet le développement de l’irrigation d’appoint (kit d’aspersion, enrouleurs) permet aujourd’hui d’envisager dans certains cas des semis dès le début du mois d’août.
Afin d’améliorer l’autonomie des exploitations il semblerait être plus judicieux de passer par « le choix d’espèces et de variétés adaptées au milieu, la maîtrise et le respect des itinéraires techniques de production, la maîtrise et la diversification des techniques de conservation des fourrages et l’entretien de la prairie et de la jachère » au lieu de privilégier les aliments concentrés (BOUZIDA et al., 2010)..
Reste une question. A qui revient la tâche de vulgariser ces nouvelles techniques ? L’ITGC a pour rôle l’acquisition de références. Il lui revient d’assurer une expérimentation fourragère dans ses stations régionales. La vulgarisation passe par les associations d’éleveurs, les Chambres d’Agriculture, les groupes techniques d’appui lait des laiteries[4], voire l’agrofourniture[5]. A ce titre, il s’agit également d’encourager la constitution d’un réseau d’entreprises de production de semences fourragères.
Références bibliographiques.
BOUZIDA S., GHOZLANE F., ALLANE M ., YAKHLEF H., ABDELGUERFI A., 2010 Impact du chargement et de la diversification fourragère sur la production des VL dans la région de Tizi-Ouzou (Algérie). Fourrages. 204, 269-275.
EMILE J.C., AL RIFAI M., CHARRIER X., LE ROY P., BARRIERE Y. 2006. Grain sorghum silages as an alternative to irrigated maize silages. Proc. XXI Europ. Grassl. Fd., Badajoz (Spain), 80-82.
LAVOINNE M., PERES M. 1993 Intérêt des associations fourragères graminées-luzerne pour économiser la fumure azotée. Fourrages. 134, 259-267.
LE GALL A., CORROT G., CAMPAGNAUD M., GARRIGUE G. 1993 L’enrubannage, une technique pour optimiser la récolte de la luzerne. Fourrages. 134, 234-250.
LE GALL A., DELATTRE J-C., CABON G., 1998 Les céréales immatures et la paille : une assurance pour les systèmes fourragers. Fourrages, 156,557-572.
LEGARTO J., 2000 L’utilisation en ensilage plante entière des sorghos grains et suc99riers : intérêts et limites pour les régions sèches. Fourrages. 163,323-338.
SRAIRI M.T., ER-ROUSSE E.H. 2010 Cas d’un élevage laitier intensif en zone pluviale au Maroc : des cultures au cheptel bovin, quelles voies d’amélioration ? Fourrages, 201, 61-65.
[1] Le semis direct est une option pour ensemencer plus vite les parcelles sans tout en réduisant les frais d’implantation.
[2] GNIS « Sécheresse : comment répondre au déficit de fourrages ».
[3] Cela est d’autant plus regrettable que les crucifères tel le colza, outre l’huile permet la production de tourteaux.
[4] La filière lait et notamment les laiteries, en l’absence de relais technique, se doivent de prendre en charge la diversification fourragère. A ce titre, ils pourraient ré-éditer le travail du Groupe Benamor vis-à-vis des producteurs afin d’améliorer la qualité du blé dur.
[5] Il est à noter l’excellent travail réalisé par la société Axium de Constantine pour la production de semences fourragères.
SIM, 3 USINES D'ALIMENTS DU BETAIL.
"Selon le P-DG du groupe SIM Algérie, Abdelkader Taïeb Ezzraimi, il s'agit de trois modules analogues localisés respectivement dans les wilayas d'Ain-Defla (Centre), d'Oran (Ouest) et de Sétif (Est) avec une capacité de production de 100.000 tonnes/an pour chacune d'elles". APS El Watan 27.02.2014.
Partenariat est intéressant s'il permet un transfert de technologie une utilisation de matières premières locales: orge, pois protéagineux, tourteaux de colza, rebus de dattes ... à la place du maïs et soja importés. L'ajout à ces aliments de minéraux et vitamines devrait permettre un approvisionnement plus large des éleveurs. En matière avicole, des chercheurs* de l'ENSA Alger proposent une meilleure valorisation des produits locaux. Espérons que SIM en tiendra compte. Voir travaux rubrique Aviculture.
(*) F.Z.MEZIANE, F.H. LONGO-HAMMOUDA; D. BOUDOUMA et A.KACI.
Contatc: f.meziane @ensa.dz
3 RECOLTES/AN? YES, WE CAN !
D. BELAID 28.03.2014
Arriver à 3 récoltes fourragères par an sur une même parcelle? Oui, cela est possible sur de petites surfaces fourragères à proximité d'étables. Mais à condition de les doter de kits d'aspersion afin de procéder à une irrigation d'appoint.
Le choix de la parcelle consacrée à l'intensification fourragère est primordial. L'idéal est de disposer d'un sol profond, voire en dépression afin de bénéficier du maximum d'humidité.
La méthode? Début septembre semer du colza fourrager. La petite taille des graines nécessite un roulage. Une irrigation d'appoint permet une levée rapide. Les pluies automnales viendront progressivement prendre le relais de l'irrigation d'appoint. Ce fourrage donne rapidement une forte masse de feuilles durant l'automne. Il est possible de le faire pâturer jusqu'aux premières gelées. Gare cependant à l'effet « tassement du sol » en conditions humides. Etant donnée sa richesse en eau, le colza fourrager ne peut être conservé. Son exploitation passe uniquement par le pâturage. En novembre, avec un chisel ou par semis direct, implanter de la vesce-avoine, pois-avoine ou sulla-avoine (comme en Tunisie). La fauche est à réaliser de façon précoce au printemps. Cela présente deux avantages. Le premier est de permettre de maximiser l'énergie et la matière azotée du foin récolté. On obtient alors de belles bottes de foin à la couleur verte et non cet horrible "foin" couleur paille. En effet, trop souvent le foin est récolté trop tardivement et alors il a plus la composition de la paille que d'un véritable foin. Une partie du foin peut être récoltée en vert au début du printemps. Le second avantage est de libérer assez tôt en saison la parcelle.
Aussitôt le foin récolté, installer dans la foulée le sorgho fourrager. Choisir une variété multi-coupes qui permet de couvrir tout l'été.
Le maïs fourrager constitue également un aliment de choix pour les vaches laitières. Cependant, il est gourmand en eau et ne permet qu'une seule coupe. Sa culture peut être envisagée par goutte à goutte comme cela se pratique déjà dans le grand Sud ou au Maroc.
De l'eau, mais aussi des amendements.
Une telle intensification fourragère nécessite une certaine technicité et une disponibilité en semences. Il s'agit également de disposer du matériel adéquat afin pour une implantation rapide des fourrages sans labour. Enfin, le sol doit être copieusement amendé avec le fumier en provenance de l'atelier lait. Avec le fumier de leur étable, les éleveurs laitiers ont en main un atout stratégique. Trop souvent le fumier part vers le maraichage ou l'arboriculture. Etant donné la difficulté de produire des fourrages verts, la priorité doit être donnée aux surfaces fourragères. Les éleveurs en hors-sol peuvent procéder à des échanges fumier contre foin ou paille. Il est même indispensable de rechercher d'autres sources d'amendements: boues de station d'épuration, composts urbains, composts de déchets verts, … Seul un sol fertile est à même de retenir un maximum d'eau et d'assurer une alimentation minérale correcte aux plantes. Il est même envisageable d'améliorer un sol pauvre en installant une prairie de légumineuses pérennes. Des expérience réalisées en Tunisie montrent un spectaculaire enrichissement en matière organique du sol.
Afin de pouvoir récolter une partie du mélange céréale-légumineuse et du sorgho, la disponibilité en ensileuses et faucheuses de faibles capacité est intéressante. Des faucheuses adaptables à des motoculteurs peuvent permettre à de petites exploitations de gagner en autonomie fourragère. Ce petit matériel peut permettre un affouragement en vert sans passer par l'ensilage ou l'enrubannage.
Il existe des variantes à ce calendrier fourrager. Les rotation peuvent être imaginées sur deux ou trois années et comprendre de la luzerne ou des graminées pérennes. Des éleveurs marocains utilisent de la betterave fourragère. Pourquoi ne pas la tester?
Le drame en Algérie, c'est que personne ne travaille pas sur la succession d'espèces fourragères; même pas l'ITGC. Quant aux mémoires des étudiants en agronomie consacrés aux cultures fourragères, ils sont nombreux. Cependant, en général, ils ne concernent qu'une seule espèce à la fois. Par ailleurs des espèces fourragères aussi stratégiques telle le sorgho fourrager, le maïs ou le colza fourrager ne font pas l'objet d'essais variétaux locaux.
En attendant, il serait bon de proposer à chaque acquéreur de génisses un kit d'aspersion Anabib. En absence de références techniques locales, l'analyse des pratiques des éleveurs les plus performants peut permettre à l'avenir de trouver les voies d'une intensification fourragère.
D. BELAID 28.03.2014.
V I D E O S
MicroFeeder
Alimentation minérale. Intéressant pour bovins mais surtout ovins qui en sont pâture.
«L’autonomie passe d’abord par l’agronomie»
Un article intéressant de "Réussir LAIT". On voit combien enrichir le sol en matière organique est important. Cela est pas assez pris en compte par les éleveurs Algériens.
20 février 2014 E.Bignon
Chez Anton Sidler dans l’Orne, les 85 Prim’Holstein produisent près de 11000 kg de lait avec 1,5 kg de tourteau de colza par vache et par jour. Sur cet élevage, la fertilité des sols est la clé du système.
ANTON SIDLER. « Notre réflexion sur l’autonomie alimentaire rompt fondamentalement avec les stratégies classiques. Il n’y a rien de compliqué, c’est avant tout du bon sens. »
«Chaque jour, mon objectif est de nourrir mes 85 vaches laitières mais aussi les 3,5 tonnes de vers de terre par hectare présents dans le sol », expose, volontairement provocateur, Anton Sidler, installé sur une exploitation de polyculture- élevage avec son épouse à La Chapelle d’Andaine dans l’Orne.
« Si le sol n’est pas nourri, c’est l’impasse assurée. Inutile d’espérer atteindre une vraie autonomie si on ne remet pas l’agronomie et la vie biologique du sol au coeur du système d’exploitation. » Une philosophie qui trouve ses fondements dans l’agriculture de conservation.
Pour l’éleveur, adhérant du réseau Base(1) et de l’Association pour une agriculture durable (Apad), l’autonomie alimentaire s’appréhende de manière transversale et se construit autour d’un projet global d’exploitation. « Je ne raisonne pas en mettant les vaches d’un côté, et les cultures de l’autre. L’un ne marche pas sans l’autre. » (suite voir "Réussir LAIT".
ENRUBANNAGE MAÏS
Technique couteuse mais intéressante intéressante pour la conservation des fourrages verts. Il est à remarquer que cette innovation ne vient pas de la recherche agronomique mais d'une innitiative privée.
-il est intéressant de récolter le fourrage vert. Il est possible de le faire tous les jours,
-l'autre solution est l'enrubannage.
www.youtube.com/watch?v=Kn7AT00w6Bs
RECOLTE VESCE-FEVEROLE A AIN SMARA AXIUM
Vidéo d'une situation rare. Source: société AXIUM, Constantine.
- récolte de semences fourragères,
- association de féverole et de vesce pour faciliter la verse (absence de verse).
Témoignage relatif à l'association VESCE/FEVEROLE * * * *
L'agriculteur explique l'intérêt d'associer les deux
plantes pour faciliter la récolte. Il indique aussi l'effet du précédent cultural sur le blé.
Ensilage de vesce et pois fourrage avec ensileuse
L'ensilage est intéressant à plus d'un titre. Il permet: 1) une récolte précoce 2) d'éviter que les graines de mauvaises herbes ne tombent au sol 3) L'installation d'une deuxièmle récolte. En effet, un semoir pour semis direct permet d'installer rapidement une deuxième culture en profitant de l'humidité du sol et des dernières pluies printanières (l'irrigation d'appoint s'avère cependant nécessaire).
www.youtube.com/watch?v=YYoAotMv17Q
ALIMENT LIQUIDE POUR BOVINS
Un tel aliment liquide n'existe pas en Algérie. Le resencement de toutes les sources d'aliments liquides potentiels n'a pas été fait. Il doit certainement exister des potentialités. Sujet à creuser...
www.youtube.com/watch?v=9EEyD82P5wY
Ensilage de maïs à Rommani (Maroc)
Le partenariat Algérie-Bretagne international sur le lait,opérationnel depuis Février,Le projet «Alban» touche trois wilayas pilotes
Pour sa part Soukhal, expert et membre de la Fondation «Filaha Innove», «le maïs fourrager et la luzerne sont les deux cultures principales qu’il faut développer et accompagner.
Nous devons mettre le paquet sur ces cultures et trouver des mécanismes d’aide de l’Etat qui permettent de créer un système économique de production et de conservation des fourrages», a-t-il recommandé. Les experts intervenant lors de ce symposium ont beaucoup insisté sur l’alimentation, l’hygiène de l’élevage et la conduite du troupeau. Mais, l’alimentation reste le facteur principal, a indiqué le directeur général de BI, Marc Gillaux.
Enfin, selon ces experts, l’état actuel des étables en Algérie «est loin de réunir les conditions pour des rendements dignes d’exploitations compétitives».
مشاكل و حلول الأعلاف و مشاكل الأسواق التي مازالت بدائية - MARCHE A FOURRAGES
Forte demande en fourrages. Pas mal d'éleveurs sont en hors-sol ou bien n'ont pas assez de surfaces fourragères. La paille peut être enrichie avec de l'ammoniac (l'asperger d'un melange d'eau et d'urée et la laisser 15 jours sous une bâche plastique).
Laurent Farcy, éleveur laitier innovant
Préparation du sol pour l'implantation des fourrages
Stocks fourragers. Du sorgho fourrager pour le pâturage
Les sorghos fourragers sont des espèces à fort tallage. La première exploitation est possible dès 70 jours après le semis.
Les sorghos fourragers appartiennent à une espèce de sorgho bien adaptée au pâturage d´été. « Ils résistent mieux aux conditions sèches que le maïs », explique Philippe Gratadou, responsable
fourragères à Jouffray-Drillaud.
Semé au mois de mai, le sorgho fourrager peut être exploité trois fois avant l´hiver. Sa croissance est rapide. La première exploitation peut avoir lieu 70 jours après le semis. Le sorgho perd
rapidement de la valeur alimentaire après le stade épiaison. Selon les tables Inra, au stade début épiaison, les valeurs alimentaires moyennes sont de 0,81 UFL/kg de MS (0,72 UFL pour les repousses),
119 g de PDIN (puis 77 g/kg de MS) et 93 g de PDIE (76 g ensuite). Mais ces valeurs varient beaucoup en fonction de stade de végétation.
Le sorgho perd rapidement de la valeur alimentaire après le stade épiaison. |
Ne pas faire pâturer avant 60 à 70 cm de haut
Les hybrides de type Sudan x Sudan sont « particulièrement bien adaptés à la pâture parce que leur capacité de tallage est plus forte que celle des autres types de sorgho ». Et leur valeur
alimentaire est « meilleure que celle des autres hybrides ».
Attention, il ne faut pas faire pâturer le sorgho avant une hauteur de 60 à 70 cm. Avant ce stade, la plante contient en effet une substance (glucoside cyanogène) toxique pour les bovins.
« La teneur en substance toxique varie en fonction du type variétal, de l´âge de la plante et des conditions de végétation. Mais il n´y a plus de risque à partir de 60 cm de haut », tempère Philippe
Gratadou. Pour éviter que les animaux pâturent des jeunes repousses, il est vivement recommandé de placer un fil avant et arrière.
Si le pâturage est le mode d´exploitation à privilégier, le sorgho fourrager « peut également être utilisé en affouragement, enrubannage voire en ensilage ». En cas de fauche, la teneur en substance
toxique est éliminée en quelques heures.
La zone de culture du sorgho est assez étendue. « Le sorgho est plus exigeant en chaleur que le maïs. Il faut donc éviter de le cultiver dans les zones avec des printemps froids et des hivers
précoces parce que cela diminue le cycle de végétation du sorgho. »
8/1998
Hybrides sorgho-soudan utilisés comme fourrage
Rédacteur: Beth Wheeler - spécialiste de la nutrition des bovins laitiers/MAAO; Joan McKinlay -
spécialiste des sols et des cultures/MAAO
Table des matières
1. Généralités
2. Mise en garde
3. Semis
et sucrées. Ce type est moins productif que les hybrides d’herbe du Soudan et offre une repousse très lente. La sélection de ces sorghos se fait en fonction d’une seule récolte par année. Pour une
production fourragère optimale avec un hybride de sorgho-grain, la récolte doit se faire au stade pâteux mou;
2. les sorghos herbacés ou herbe du Soudan – un type plus feuillé à tige fine qui présente une repousse très rapide. Ce type convient surtout au pâturage ou à un régime à coupes multiples. Si on
l’utilise dans un régime à une seule coupe, on doit s’attendre à des rendements inférieurs à ceux des sorghos fourragers. Si les coupes sont fréquentes, on obtient une bonne qualité fourragère en
raison de la faible teneur en fibres; et
3. les hybrides sorgho-Soudan – les plus utilisés en Ontario. Ces hybrides ont des tiges plus grosses et sont moins feuillés que l’herbe du Soudan, mais donnent de meilleurs résultats sous notre
climat.
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Mise en garde
Les espèces du genre Sorghum renferment de la dhurrine (ou durrine), un glucoside qui, en se dégradant, libère de l’acide cyanhydrique, aussi connu sous le nom d’acide prussique. Un arrêt de
croissance brusque causé par une gelée, une sécheresse ou une coupe accélère la libération d’acide cyanhydrique à l’intérieur
de la plante. Or, de fortes concentrations d’acide cyanhydrique peuvent être fatales au bétail. Par contre, comme l’acide cyanhydrique se dégrade en une ou deux semaines, le foin ou l’ensilage peut
être utilisé sans danger. Voir la rubrique Préoccupations nutritionnelles et risques pour la santé des animaux cidessous.
Semis
Ces graminées de saison chaude doivent être semées dans un sol chaud, ce qui oblige normalement à retarder les semis jusqu’à la fin mai ou au 1er juin. Semer à raison de 15 kg/ha (13,5 lb/acre), à
une profondeur de 2-3,5 cm (1-1,5 po), en lignes écartées de 18-36 cm (7-14 po). Il faut parfois tasser le sol si
celui-ci est sec.
Fertilité
Les recommandations de fertilisation sont les mêmes pour les sorghos que pour le maïs, y compris l’épandage de 100-125 kg d’azote/ha (90-110 lb/acre) au moment des semis. Après chaque coupe, un
épandage supplémentaire de 50 kg d’azote/ha (45 lb/acre) stimule la croissance. Les hybrides sorgho-Soudan s’adaptent à une fourchette étendue de pH, le pH idéal se situant entre 5,5 et 7,5.
Lutte contre les mauvaises herbes
Sous de bonnes conditions de croissance, la concurrence exercée par la culture tient les mauvaises herbes en échec. Aucun herbicide n’est homologué à l’heure actuelle pour une utilisation sur ces
hybrides.
Récolte
La première coupe est prête à être réalisée environ 60 jours après les semis. Elle se fait une fois que les
plants ont atteint plus de 65 cm (26 po) de hauteur, juste avant l’apparition des panicules (habituellement
vers le début août). Pour une repousse plus rapide après la fauche, laisser au moins 10-18 cm (4-7 po) de
chaume à la récolte. Pour une croissance optimale, ces plantes ont besoin de conditions chaudes et
humides. La culture est normalement prête pour une deuxième coupe 30-35 jours plus tard.
On peut aussi effectuer une seule coupe au stade pâteux mou pour obtenir le volume maximal dans un
régime à une seule coupe. On sacrifie alors le rendement qu’aurait procuré un régime à deux coupes.
Dans un régime à une seule coupe, il vaut peut-être mieux opter pour du maïs d’ensilage qui procure alors
un meilleur rendement.
Au moment de la coupe, la culture renferme environ 70-75 % d’humidité et a besoin d’être fanée avant
d’être ensilée. Elle sèche plus lentement que la luzerne. On dispose de peu de données sur les
rendements, mais selon les recherches et les expériences à la ferme réalisées, on pourrait s’attendre à 5-
7,5 tonnes/hectare (2-3 tonnes/acre). Les rendements varient selon la saison, l’humidité et la chaleur. Ils
sont plus élevés les étés chauds que les étés frais.
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Pâturage
Les hybrides sorgho-Soudan font de bons pâturages, pour peu qu’on ne laisse pas les animaux y accéder
avant que les plants n’aient atteint 45 cm de hauteur. Les dommages dus au piétinement peuvent être très
importants si l’on n’adopte pas un système de pâturage rationné ou de rotation. Une fois que la culture a
atteint cette hauteur, vers le milieu de l’été, et qu’elle devient résistante à la sécheresse, elle offre une
source d’aliment pendant la rareté estivale de pâturages.
Qualité du fourrage et valeur nutritive
Les hybrides sorgho-Soudan conviennent surtout aux programmes d’alimentation estivaux. Ils ont une tige
épaisse et sont difficiles à sécher pour le foin, mais peuvent procurer de bons rendements en ensilage, en
affouragement en vert et en pâturage lorsque les graminées vivaces commencent à ralentir leur croissance
ou entrent en dormance. Une fois que leurs panicules commencent à apparaître, la qualité et la valeur
nutritive des hybrides sorgho-Soudan baissent considérablement. Il est difficile de répondre aux besoins
élevés en éléments nutritifs des vaches laitières qui produisent beaucoup ou qui sont en début de lactation
lorsque le gros du fourrage est constitué d’un hybride sorgho-Soudan. Ces hybrides conviennent
davantage aux rations destinées aux vaches taries, aux génisses de remplacement de plus de douze mois
et aux vaches ainsi qu’aux veaux de boucherie.
Au fur et à mesure que la culture parvient à maturité, sa teneur en protéines s’abaisse rapidement, tandis
que sa teneur en fibres augmente, ce qui entraîne une diminution de la valeur énergétique de l’aliment et
de sa digestibilité dans le rumen. Des teneurs élevées en fibres au détergent neutre (NDF)1 augmentent la
voluminosité de l’aliment et réduisent considérablement le potentiel d’apport en matière sèche. Le
tableau 1 fournit une comparaison de la valeur nutritive de l’hybride sorgho-Soudan par rapport aux
fourrages les plus courants. L’hybride sorgho-Soudan peut renfermer autant de protéines que la luzerne à
maturité, mais uniquement s’il est récolté au stade végétatif. Les teneurs en énergie du matériel végétatif
sont semblables à celles du maïs et supérieures à celles de la luzerne. On doit toujours prélever des
échantillons d’un hybride sorgho-Soudan et en faire évaluer la valeur nutritive étant donné que celle-ci peut
être très variable.
Tableau 1. Comparaison
des qualités fourragères
d’ensilages d’hybride
sorgho-Soudan, de
luzerne et de maïs.
Fourrage % de
PB1
% de
ADF1
% de
NDF1
ÉNl
1Mcal/kg ÉNe
1Mcal/kg ÉNg
1Mcal/kg %
d’UNT1
Luzerne
bouton 20 29 40 1,42 1,41 0,83 63
pleine floraison 15 37 50 1,23 1,14 0,58 55
Hybride sorgho-soudan
végétatif 17 29 55 1,6 1,63 1,03 70
épiaison 8 42 68 1,3 1,18 0,62 56
Ensilage de maïs
quelques épis 8,5 30 53 1,4 1,38 0,8 62
plusieurs épis 8 28 51 1,6 1,63 1,03 70
1PB = protéines brutes; ADF = fibres au détergent acide; NDF = fibres au détergent neutre; ÉNl = énergie
nette de lactation; ÉNe= énergie nette d’entretien; ÉNg = énergie nette de gain; UNT = unités nutritives
totales. Analyse faite en fonction de la matière sèche. Source : Nutrient Requirements of Dairy Cattle,
1989.
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Préoccupations nutritionnelles et risques pour la santé des animaux
L’intoxication à l’acide cyanhydrique est une préoccupation quand on sert du sorgho fourrager, de l’herbe
du Soudan ou un hybride sorgho-Soudan aux animaux. Ces espèces renferment des doses variables de
glucosides cyanogénétiques. Dans le rumen, ces composés sont convertis en acide cyanhydrique, lequel
est facilement absorbé par le sang. Or, de fortes concentrations d’acide cyanhydrique dans le sang
interfèrent avec la respiration, de telle sorte que les bovins risquent de succomber en peu de temps à une
paralysie respiratoire. On ne doit pas laisser les chevaux brouter ces plantes, car ils risqueraient de
développer le syndrome de la cystite. Cette affection s’apparente à une colique, mais est accompagnée de
sang dans les urines et peut être fatale aux chevaux. Les animaux atteints peuvent avoir une démarche
chancelante et souffrir d’une miction goutte à goutte. Les juments gestantes risquent d’avorter. Il n’y a
aucun traitement contre cette intoxication et les chances de s’en remettre sont faibles.
Certaines espèces et certains cultivars renferment de faibles concentrations seulement de glucosides
cyanogénétiques (c’est le cas du sorgho herbacé Piper). Voici des pratiques de gestion qui peuvent
réduire les risques d’intoxication à l’acide cyanhydrique:
• Ne laisser pâturer les animaux ou ne leur servir de l’affouragement en vert que lorsque le fourrage
a plus de 45 cm (18 po) de haut dans le cas de l’herbe du Soudan, ou plus de 55-65 cm (22-
26 po) dans le cas du sorgho fourrager et des hybrides sorgho-Soudan.
• Ne pas laisser pâturer les animaux:
• durant ou immédiatement après une période de sécheresse ou sous des conditions où la
croissance a été ralentie;
• les nuits où une gelée est imminente. De fortes concentrations de composés toxiques
sont produits dans les heures qui suivent une gelée;
• après une gelée meurtrière tant que la plante n’a pas séché et bruni. Les glucosides
cyanogénétiques se dissipent habituellement en moins de sept jours;
• après une gelée non meurtrière tant que la repousse n’a pas au moins 45 cm (18 po) de
haut.
• Ne pas utiliser la culture comme affouragement en vert et ne pas l’ensiler avant trois à
cinq jours après une gelée meurtrière.
• Laisser le fourrage ensilé pendant au moins trois semaines avant de le servir aux
animaux.
L’intoxication au nitrate et la formation de gaz d’ensilage sont aussi une menace avec les hybrides sorgho-
Soudan. De fortes concentrations de nitrates ne sont à craindre que sous des conditions de croissance
anormales, notamment :
• une très forte teneur du sol en azote, par suite d’apports excessifs d’engrais azotés ou de fumier,
ou par suite de l’enfouissement d’une légumineuse;
• une sécheresse prolongée suivie de pluie;
• toute circonstance entraînant la destruction des feuilles tandis que les racines et les tiges restent
actives et accumulent les nitrates (gelée, grêle, broutage et piétinement, ou parfois sécheresse et
ciel couvert).
Sous de telles conditions, les plantes accumulent de grandes quantités de nitrates. Lorsque les animaux
consomment ces plantes, les nitrates sont rapidement convertis en nitrites, lesquels sont absorbés par le
sang. Or, la présence de nitrites dans le sang modifie le mode de transport de l’oxygène dans le sang, ce
qui entraîne une respiration haletante, un rythme cardiaque rapide et faible, des spasmes musculaires, une
démarche chancelante et la mort si des mesures correctrices ne sont pas prises. Les mêmes précautions
servant à prévenir les intoxications à l’acide cyanhydrique peuvent prévenir les intoxications au nitrate.
De fortes concentrations de nitrates persistent dans les fourrages destinés à la fenaison, mais l’ensilage
pendant 30 à 60 jours abaisse de moitié les teneurs en nitrates du fourrage. Lorsqu’on ensile du fourrage à
forte teneur en nitrates, il peut se former en l’espace de quelques heures et pendant au moins
trois semaines, du dioxyde d’azote, un gaz d’ensilage mortel. Ce gaz peut atteindre des concentrations
mortelles peu de temps après l’ensilage. Il est plus lourd que l’air, de telle sorte qu’il s’accumule dans les
parties basses des paquets d’ensilage et dans les salles de préparation des aliments situées à la base du
silo. Ce gaz est parfois visible, car il forme un halo rougeâtre à brun jaunâtre autour de la base du silo. Il
dégage une odeur de chlore. S’il faut entrer dans le silo pour niveler ou recouvrir l’ensilage, le faire
immédiatement après l’ensilage en prenant soin de laisser le ventilateur fonctionner pendant que
quelqu’un se trouve dans le silo.
Si l’on craint que le fourrage renferme de fortes concentrations de nitrates, il faut le faire analyser par un
laboratoire (en prélevant l’échantillon après la mise en silo) et s’abstenir de pénétrer dans le silo pendant
au moins les trois semaines qui suivent l’ensilage.
Malgré les risques que peut présenter un hybride sorgho-Soudan, il s’agit d’un bon fourrage de dépannage
pendant les mois d’été. Sa qualité est variable, ce qui en fait un fourrage qui convient davantage aux
laitières moins productrices, aux vaches taries et aux génisses de remplacement. Il procure un aliment de
rechange pendant les mois d’été, lorsque les pâturages existants produisent moins. Il peut servir de
supplément valable jusqu’à ce que d’autres fourrages soient prêts. Comme pour toutes les cultures
fourragères annuelles, il faut comptabiliser en entier la première année les coûts d’établissement, de travail
du sol, des semis et de la fertilisation. Comparativement à une culture fourragère vivace qui permet
d’étaler les coûts sur la durée de vie de la culture, ce type de fourrage constitue donc une source d’aliment
plus coûteuse. Pour cette raison, on ne l’utilise que dans le but de pallier à une pénurie d’aliments à servir
au bétail quand le froid a tué les cultures fourragères, et afin de répondre à des besoins précis.
Le millet fourrager a des atouts
SES FEUILLES sont plus étroites que celles du sorgho fourrager mais beaucoup plus nombreuses. - © S. Bourgeois
Pennisetum glaucum est une graminée annuelle estivale. Elle est productive, pouvant fournir au total 10 à 12 tonnes de matière sèche par hectare selon un essai de la Chambre d’agriculture de la Creuse l’an dernier. Le millet perlé fourrager est aussi plus souple d’utilisation que le sorgho fourrager. « Il ne contient pas d'acide cyanhydrique et il est donc pâturable à tout stade » explique Caussade semences.
Il est conseillé de le faire pâturer avant 60 cm de hauteur pour favoriser le tallage. En interculture, il peut se cultiver pur ou en mélange. « Pas trop agressif, il s’associe bien avec le trèfle d’Alexandrie », selon le Gnis. Le millet perlé fourrager est par contre à réserver aux zones plutôt chaudes. « Originaire de pays chauds, le millet fourrager est adapté à l’interculture en zone sud Loire. Il ne pousse qu’à partir de 12 °C » explique Jouffray-Drillaud.
Le méteil tire son épingle du jeu
Les mélanges de céréales et de protéagineux, semés à l´automne et ensilés en juin, ont la cote auprès des éleveurs. Mais ce n´est pas toujours simple de choisir la bonne association.
Les mélanges de céréales et de protéagineux, d´ordinaire confinés à l´agriculture biologique, séduisent désormais de plus en plus d´éleveurs. Semées à l´automne et récoltées en ensilage au mois de juin, ces associations - également appelées méteil - ne manquent en effet pas d´atouts. Dans de nombreuses régions, récolter plus tôt permet de s´affranchir du risque de sécheresse estivale. « Cette année aussi, le méteil constitue un bon moyen de sécuriser ses stocks fourragers face à la météo capricieuse qui a pénalisé la récolte des foins », indiquent les techniciens. Le méteil a aussi l´avantage d´un coût de revient faible (entre 6 et 21 ?/tMS selon les mélanges) et de ramener de la fibrosité et de l´azote dans les rations à base de maïs ensilage. « Même sur les petites terres qui sèchent vite, on peut produire en moyenne 9 à 11 tonnes de matière sèche par hectare, indique Antoine Herman de la chambre d´agriculture du Calvados.
Cela dit, malgré l´intérêt croissant pour ce type de culture, les références techniques restent encore limitées. Notamment quant au choix des espèces à associer. Depuis deux ans, un réseau national d´expérimentation, financé par l´Adar et piloté par l´Unip(1) et l´Inra, s´est mis en place. Les sites d´essais pour une valorisation en ensilage se localisent dans le Calvados, la Vienne, les Vosges, et les Deux-Sèvres.
Le triticale sert de tuteur
Dans la pratique, l´association comporte deux à six espèces, dont au moins une céréale et un protéagineux. Mais il n´y a pas vraiment de mélange type. « Toute la difficulté porte sur la composition finale du mélange réalisé. Une année ne fait pas l´autre, souligne Thierry Métivier, de la chambre d´agriculture du Calvados. En fonction de la météo, du choix de l´association et des doses de semis, certaines espèces peuvent étouffer les autres. » La maîtrise la verse n´apparaît pas non plus toujours évidente. L´objectif est de trouver le meilleur compromis possible pour viser un maximum de protéagineux à la récolte qui assure la teneur en azote du fourrage, tout en limitant la verse.
Les mélanges simples associant deux à quatre espèces sont à privilégier. Pour le choix de la céréale, on recherche avant tout une céréale dont le cycle de développement se rapproche de celui du protéagineux associé. « La résistance à la verse est aussi primordiale car la céréale sert de tuteur aux légumineuses.» Plus rustique que le blé ou l´orge, le triticale constitue généralement la céréale de base du mélange. « Nous préconisons de viser les 220 pieds par m2 pour la céréale dans les associations binaires. Avec la variété utilisée dans l´essai normand (Kortego), la densité de semis s´élevait à 110 kg par hectare, avance Thierry Métivier. Mais attention, pour une même espèce, selon les variétés utilisées, le poids de 1 000 grains peut fortement varier. D´où l´intérêt de faire son propre calcul en fonction des variétés choisies(2). »
Pois fourrager et vesce
De son côté, l´avoine se montre moins résistante à la verse, mais son fort pouvoir couvrant est intéressant pour limiter le salissement au démarrage de la culture. « En 2006, nous avions observé un impact négatif de l´avoine sur le développement des protéagineux, mais celui-ci ne se retrouve pas cette année. » Par contre, les mélanges binaires comportant de l´avoine ont vu leurs rendements légèrement pénalisés sur l´ensemble du réseau national. « Cela dit, si l´avoine est à éviter comme céréale unique dans le mélange, il semble quand même bon d´en apporter un peu à hauteur de 20 à 30 kg/ha par exemple. »
Pour limiter le risque de verse, il ne faut pas non plus dépasser une certaine proportion de protéagineux. « Mieux vaut se limiter à 30 kg de pois fourrager. » Ce dernier a l´avantage de ne pas s´égrainer à la récolte(courant juin) ; il s´avère plus foisonnant que le pois protéagineux mais a tendance à se coucher un peu. La vesce aussi se montre bien adaptée dans les mélanges et permet de diversifier les cultures. C´est une plante grimpante qui reste verte et apporte une certaine souplesse au niveau du stade de récolte.
Récolte d´une parcelle d´essai triticale-avoine-pois fourrager-vesce fin juin dans le Calvados. ©E. Bignon |
Pas de désherbage
Le désherbage se révèle inutile du fait du caractère étouffant du mélange. La fertilisation azotée n´est pas non plus indispensable. Dans le Calvados, par exemple, l´apport de 55 unités d´azote minéral a généré 15 % de rendement supplémentaire. « Cette année, nous avons souhaité tester un mélange triticale-pois-vesce, particulièrement riche en protéagineux (110 kg/ha, 35 kg/ha, et 15 kg/ha). Cette association ressort dans nos essais, avec un rendement de 7,4 à 9,3 tMS (sans fertilisation) et une valeur MAT de 14,5 à 17,3 %, relève le technicien. La proportion de protéagineux dépassait 60 % à la récolte. Par contre, nous avons observé une forte verse suite aux intempéries de mai et juin. » Bons résultats aussi pour le mélange triticale-pois, qui affiche un rendement de 9 à 10 t MS/ha sur l´ensemble des sites nationaux conduits sans apport d´azote, en bio comme en conventionnel.
Enfin, le stade de récolte reste le point sensible de ces mélanges. La plage de récolte s´étale sur une dizaine de jours seulement. La maturité des céréales se trouve plus avancée que celle des légumineuses (avec généralement près de 10 points de matière sèche d´écart). Il faut donc se fier au stade de la céréale pour fixer la date de récolte, et plutôt viser le stade pâteux de la céréale pour obtenir un ensilage à 30 % de matière sèche. « Ce point n´apparaît pas encore complètement maîtrisé ; les mélanges récoltés se situent plutôt entre 20 et 35 %. » Un essai a par ailleurs été mené par Arvalis à la station de la Jaillière en 2007 pour déterminer le stade optimal de récolte. Les résultats sont attendus.
(1) Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines
(2) Densité de semis (kg/ha) = (nb grains/m2 X poids de 1000 grains)/100
DESHERBAGE MECANIQUE DU MAIS * * * *
Superbe vidéo où on voit différents outils de désherbage mécanique en action.
Quelques outils de désherbage alternatif sur ... - YouTube
www.youtube.com/watch?v=QbNwxoSw73w
Mag désherbage mécanique maïs - YouTube
Technique d'ensilage du sorgho.
Remarquez comment le tracteur monte sur le silo pour compacter le tout. Attention, il faut laver les pneus du tracteur. Il ne faut pas qu'il y ait de terre. L'ensilage est ensuite fermé par une bâche plastique étanche.
AVOINE STRIGOSA.
Une avoine dont raffolent les moutons...
Famille : Graminée
Enracinement
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Fasiculé
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Coût indicatif moyen de la semence pur (€HT/ha, été 2012, semence certifiée)
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64
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Type de semis
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Semis sous la coupe à la moisson
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Assez adapté
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Semis avec un semoir
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Adapté
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Semis à la volée sur déchaumeur avec un bon recouvrement des semences
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Adapté
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Semis à la volée peu recouvert (suivi d’un roulage ou au niveau du rouleau du déchaumeur)
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Peu adapté
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Facilité de destruction pendant l’interculture (le développement du couvert a aussi un fort impact sur sa facilité de destruction)
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Gel
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Assez bonne (selon le stade)
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Broyage
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Moyenne
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Roulage sur gel
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Assez bonne (selon le stade)
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Outil de déchaumage
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Moyenne à bonne selon le stade
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Labour
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Bonne
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Destruction chimique
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Très bonne
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Cette avoine est originaire d'Europe et a été sélectionnée en Amérique du sud pour sa production de biomasse et de fourrage. Elle est nommée de différentes manières : avoine diploïde, avoine
brésilienne, avoine fourragère, Avena strigosa... Elle s’avère souvent plus précoce à la montaison que nos avoines de printemps. Etant régulièrement en cours de montaison en hiver, ses tiges gèlent
facilement. Si elle n'est pas assez avancée, des talles peuvent repartir du pied au printemps... Elle est beaucoup moins sensible que l'avoine cultivée aux viroses et à la rouille couronnée. En
moyenne dans nos essais, elle produit plus de biomasse que les avoines d'hiver ou de printemps (+ 30% de biomasse et + 22% d'azote absorbé). Elle a un plus petit PMG que les autres avoines, d'où des
densités de semis inférieures.
LUZERNIERE A SETIF.
fauchage de la luzerne près de sétif algerie part 1
Il s’agit d’une espèce de fourrage pour l’alimentation des troupeaux et l’amélioration des rendements. Cette initiative est inscrite dans le cadre de la convention signée entre l’Institut technique des élevages d’Alger et le groupe Bretagne internationale et encadrée par deux techniciens venus de France. Cette opération a donné lieu notamment à la projection d’une vidéo sur ce thème à la ferme pilote Yousfi-Tayeb de la commune de Tifech situé à 35 km à l’ouest de Souk Ahras et ce en présence de 23 éleveurs de vaches laitières.
Les producteurs présents se sont intéressés à l’itinéraire technique de cette culture et la manière de l’utiliser comme aliment du bétail susceptible de remplacer les aliments concentrés.
Le cours s’est poursuivi sur la parcelle de six hectares consacrée par la ferme Yousfi-Tayeb à la culture des fourrages verts dont la teneur forte en «composants azotés» permet d’augmenter les rendements des vaches laitières, ont assuré Benoît Portier et Romain Carpentier. Ils ont souligné que la production de cette parcelle est analogue à celle obtenue en France.
Deux fermes laitières des localités de Safel El-Ouidane (80 km à l’ouest de Souk Ahras) et d’Ouilène (20 km au nord de Souk Ahras) ont été inspectées par des vulgarisateurs du Groupement d’appui technique aux éleveurs laitiers de la wilaya. Un plan d’alimentation destiné à élever les niveaux de rendements a été proposé aux propriétaires des deux élevages. Les deux techniciens ont relevé la progression du niveau de prise en charge des éleveurs par le Groupement d’appui qui accompagne actuellement 85 éleveurs laitiers adhérents.
La wilaya de Souk Ahras qui, en 2011, a produit 92 millions litres de lait, a été choisie avec Blida et Relizane pour bénéficier du suivi technique prévu par la convention signée entre l’Institut technique des élevages d’Alger et Bretagne internationale (France).
S’étalant sur trois ans, cet accord a pour objectif d’augmenter la production de lait de 50 % et les troupeaux de 30 % par le développement des rendements et l’encouragement des éleveurs à se regrouper en association ainsi que le diagnostic des besoins de la filière. 300 éleveurs bénéficieront du suivi technique dans le cadre de ce programme qui, en cas de résultats concluants, sera élargi à 22 wilayas, ont indiqué les responsables de ce projet.
R. L. / APS
Agriculture Algérie: des éleveurs qui s'investissent sous les conditions les plus difficiles
Remarque:
La technique de profiter du ruissellement des eaux de pluie est très intéressante. J'ai eu l'occasion d'observer cette technique dans le Var. En pleine garrigue une piste en terre. Mais 100 à 200 m étaient goudronnés. Il y avait même un rebord de trottoire. But: récupérer l'eau de pluie qui allait dans une citerne de la protection civile. D BELAID
Liberté Mardi, 28 Décembre 2010 10:48
Lancement de la production de luzerne en steppe
Une solution à la crise du lait ?
Étant une culture très réduite à travers les régions steppiques, la production de la luzerne est en phase de connaître un essor considérable dans ces vastes territoires où l’élevage bovin a fait une entrée fulgurante ces dernières années.En effet, cette espèce de plant constitue un aliment privilégié pour l’accroissement de la production laitière et un substitut au déficit fourrager généré par des années de sécheresse.Aussi, ce programme d’introduction de luzerne répond à des impératifs liés à la valorisation des potentialités que recèle cette région aussi bien en sol qu’en eau superficielle et souterraine, chose qui rend adaptable cette culture, pour peu qu’un soutien technique et matériel soit de mise, à l’instar de l’utilisation des ouvrages d’épandage de crues.
C’est à ce titre d’ailleurs que la première expérience a été débattue, la semaine passée, à l’ITMA de Djelfa concernant l’exploitation à grande échelle de la zone Oued Djedi, qui regroupe des centaines d’agriculteurs répartis à travers 8 communes des wilayas de Laghouat et Djelfa, avant qu’elle ne s’étendent probablement à Oued Namous, que partagent les wilayas de Béchar, Naâma et El Bayadh, ainsi que l’oued Touil du côté de Tiaret.
Le fédérateur de ce projet, le Haut commissariat au développement de la steppe, compte mettre toute son expérience et ses moyens afin que la pratique soit étendue à travers toutes les wilayas steppiques, et ce même si l’intention reste l’exploitation de très grandes étendues se trouvant dans des territoires mixtes, à savoir les zones inondables des oueds Djedi, Namous et Touil.
Par ailleurs, même si l’expérience n’est pas nouvelle en son genre, puisqu’elle a été déjà introduite dans les années 1940 dans la région de Tadjmount à Laghouat avant qu’elle ne disparaisse après l’indépendance, elle sera, à coup sûr, d’un grand apport aux milliers d’éleveurs qui ne cessent de monter au créneau, à chaque fois que l’aliment de bétail se trouve détenu par différents spéculateurs. Ainsi, pour les responsables du HCDS, cet objectif doit être la cheville ouvrière de tous les acteurs du secteur de l’agriculture qui sont appelés, désormais à multiplier leurs efforts afin d’assurer une meilleure rentabilité économique et agricole en vue d’obtenir des rendements pouvant dépasser de loin ceux de la céréaliculture notamment.
Par ailleurs, les responsables de l’Onab ont mis leur grain de sel en se disant disposés à l’achat de la totalité de la production des agriculteurs moyennant un contrat entre les parties sur la base d’un prix référentiel.
Pour les agriculteurs présents au regroupement, la nécessité d’être accompagnés par les instituts spécialisés, le soutien de l’État pour l’acquisition du matériel spécifique et la régularisation du foncier agricole sont autant de contraintes à élaguer, ce à quoi un rendez-vous est pris pour le mois de février prochain pour le lancement effectif de l’opération, avec 47 agriculteurs déjà enregistrés par les services du HCDS, pour une superficie estimée à 300 hectares, à côté des 33 hectares déjà productifs.
FICHE TECHNIQUE.
Culture Luzerne, tout sur la culture de luzerne
www.culture-luzerne.org/[PDF] CONTRIBUTION A L'ETUDE DE L'OPUNTIA ET PERSPECTIVES D'AMELIORATION, DANS LE MILIEU STEPPIQUE
semi-arides. ... En ce qui concerne les cladodes, l'intérêt est porté pour les variétés
inermes est surtout de faciliter l'utilisation pour le bétail. ...
Technique du Alley-cropping à l'aide d'Atriplex (Australie)
Saltbush Alley Spirals on Willydah - YouTube
Il s'agit d'installer de l'attriplex le long des coubes de niveau
et de semer entre elles des céréales.
TECHNIQUE DE TRAITEMENT DES PAILLES A L'UREE* * * *
devenet.free.fr/elevage/paille1.htm
SOMMAIRE
Objectifs et principes de la technique
Quelques conseils pour les paysans
L'alimentation du troupeau
La gestion de la fosse et les quantités de paille nécessaires
Le respect du protocole de travail
Les intérêts techniques
Les pailles de céréales ( mil, sorgho, riz) sont actuellement bien stockées par les producteurs pour l'alimentation des troupeaux ( bœufs, petite ruminants) en fin de saison sèche. Mais ces résidus de récolte constituent un aliment déséquilibré et très pauvre en azote. Cette fiche présente un proc "d " de traitement pour les enrichir, qui a été mis au point et vulgarisé par l " projet " petits ruminants " de Ouahigouya.
OBJECTIFS ET PRINCIPES DE LA TECHNIQUE Le traitement de la paille à l'urée agricole a pour objectif d'enrichir les pailles en azote. Le produit obtenu renferme donc des UF et des MAD. Il est toutefois moins riche en azote que la fane d'arachide ou le tourteau de coton. La technique est facile à entreprendre ; mais pour être efficace et sans danger pour les animaux ruminants, elle nécessite de suivre avec rigueur quelques recommandations.
QUELQUES CONSEILS POUR LES PAYSANS
- Le matériel
Il est conseillé d'utiliser la paille de mil de préférence aux autre pailles. Le traitement des pailles se fait dans une fosse en banco. On construira une fosse ou un sillo de 2 cuves, en briques de banco. Chaque cuve mesurera 2 m de long sur 1 m de large et 1 m de profondeur, c'est à dire 2 m3. l'ensemble fera donc 4 m3. On crépira l'intérieur du silo avec de la boue de bas-fond ou de bouse de vache additionnée de sel pour empêcher les termites d'attaquer la paille. L'urée agricole est disponible au centre régional de promotion agropastorale. Il faut disposer de 9 Kg d'urée pour traiter 300Kg de paille . les 9 Kg d'urée seront dissous dans 300 litres d'eau. prévoir un arrosoir pouvant contenir 15 litres d'eau.
- la méthode de traitement
- pour une cuve , préparer 75 0 80 bottes de paille, soit 300 kg de paille. Répartir les bottes en 10 tas, soit environ 7 à 8 bottes par tas.
- Fractionner les pailles en tronçons de 50 cm à 1 m.
- Avec un tas, faire une première couche de paille que l'on arrosera avec 2 arrosoirs, soit 30 litres d'eau et 0,9 Kg d'urée. Bien faire dissoute l'urée dans l'eau.
- Continuer ainsi en faisant 10 couches arrosées chaque fois de 2 arrosoirs.
- Bien tasser au fur et à mesure
- Arroser abondamment la dernière couche
- Tasser franchement avant la fermeture de la première cuve
- Fermer la cuve le plus hermétiquement possible avec une bâche plastique recouverte de briques
- Laisser la cuve fermée pendant 21 jours. Après ce laps de temps, on peut distribuer la paille traitée aux animaux, mais uniquement aux ruminants adultes : bœufs, chèvres et moutons.
L'ALIMENTATION DU TROUPEAU
On sortira de la cuve la paille nécessaire au troupeau pour la journée. Refermer ensuite la cuve. La paille traitée doit être hachée avant distribution. Attendre deux à cinq heures avant de la distribuer aux animaux pour permettre la dissipation de l'odeur ammoniacale. Au début les animaux ont tendance à refuser ce type d'aliment. Pour commencer, on leur donnera de petite dose que l'on augmentera progressivement. Pour un mouton adulte d'embouche, la ration pourra être reconstituée de :
- 0,3 Kg de paille traitée ;
- 0,5 Kg de paille non traitée ;
- 1,5 kg de tourteau de coton ;
- 0,5 Kg de mélasse , si on a accès à ce type d'aliment. Les aliment du bétail tel que le tourteau de coton ou le son de blé cubé peuvent être mélanger à la paille traitée . Il faut abreuver abondamment les animaux et distribuer des compléments minéraux sous forme de pierre à lécher. On ne donnera pas de paille traitée aux animaux malades, et on veillera à respecter les doses d'urée lors du traitement de la paille.
LA GESTION DE LA FOSSE ET LES QUANTITE DE PAILLE NECESSAIRES
On considère qu'il faut une cuve , soit 300 Kg de paille de mil traité à l'urée, pour complémenter dix moutons pendant 100 jours soit 0,3 kg de paille traitée par moutons et par jour. Selon la taille du mouton, le paysan a besoin d'une ou deux cuves. Il faut aussi prévoir le délais de 21 jours entre le moment du traitement et la période de distribution. On remplira donc la deuxième cuve trois semaines avant la fin de la première.
LE RESPECT DU PROTOCOLE DE TRAVAIL
Cette technique est assez simple et peu coûteuse. Toutefois, pour qu'elle soit efficace il faut respecter quelques recommandations :
- ne pas dépasser la dose d'urée recommandée ;
- bien refermer le sylo après distribution ;
- distribuer la paille traitée uniquement aux ruminants adultes et non aux ânes et aux chevaux.
LES INTERETS TECHNIQUES
Une ration mieux équilibrée
INAUGURATION USINE ALIMENTS DE BETAIL SIM-SANDERS.
Djamel BELAID 6 novembre 2015
Le groupe algérien SIM a inauguré fin octobre 2015 une usine d'aliments du bétail construite avec un partenaire français Sanders filiale du groupe coopératif Avril (ex-Sofiprotéol). Au delà des louanges lus dans la presse et des discours enthousiastes des autorités locales et françaises présentes le jour de l'inauguration, voyons les implications de ce genre d'accord.
AVRIL, TETE DE PONT DES EXPORTATIONS FRANCAISES EN ALGERIE
Qui est le groupe Avril ? C'est un groupe coopératif français, il regroupe des agriculteurs qui cherchent des débouchés à leur production de protéagineux et oléagineux (graines et tourteaux). Le Maghreb est actuellement la chasse gardée des producteurs d'huile et de tourteaux de soja US (cas du Maroc et des pays d'Amérique du Sud. Dans ce contexte concurrentiel, les paysans français cherchent à trouver des débouchés à leurs surplus de tournesol et de colza.
La proximité culturelle entre la France et le Maghreb, ainsi que des positions fermes des pouvoirs publics peuvent permettre des accords gagnant-gagnant. Au Maroc, les pouvoirs publics ont demandé à Avril de contribuer à la relance de la production d'huile et de tournesol.
Lors de l'inauguration de l'usine d'aliment pour bétail, le groupe Avril indique dans un communiqué que « l’usine valorisera notamment les sous-produits et les matières premières locales comme la caroube, les coques d’amandes ou les grignons d’olives ». Cette mesure est à priori positive, mais il aurait été intéressant de fournir des chiffres. Combien ces sous-produits locaux vont-ils représenter par rapport aux tourteaux importés et au maïs importés? Pour rappel, ces derniers ont représentés 1,4 milliards de dollars annuels ces dernières années. Il est évident que Avril compte bien dorénavant capter une partie de ces importations. D'ailleurs Eric Philippe, directeur général adjoint du groupe a déclaré que cette nouvelles implantation vise à « accompagner le développement du marché algérien, un marché dynamique et porteur, où la demande est de plus en plus forte ». Pour notre part, nous aurions préféré lire que l'usine allait aider les agriculteurs locaux à produire des matières de base pour l'usine.
LES DEFIS POSES A SIM ET AUX POUVOIRS PUBLICS
Avec un tel outil le groupe SIM peut être d'un grand apport à l'agriculture locale. Cependant, le contexte de baisse de la rente pétrolière et d'une éventuelle perspective d'adhésion de l'Algérie à l'OMC nécessitent d'envisager d'approvisionner progressivement et dès maintenant une telle usine avec des produits locaux. Certes, dans un pays semi-aride tel l'Algérie, il est difficile de produire du maïs et soja. Rappelons que le développement de l'aviculture locale et une partie de l'élevage des ruminants se base sur l'utilisation de ce type d'aliments.
L'équipe dirigeante de l'usine devra donc recourir, dans la mesure du possible, à toutes les sources de sous-produits locaux mais aussi aux produits locaux.
Ainsi, cette usine pourrait être l'occasion de favoriser la production locale de protéines végétales pouvant remplacer, en partie, réduire la dépendance au soja. C'est notamment le cas avec la féverole, le pois fourrager ou le lupin dans les sols acides. De la même façon en utilisant de l'orge et du triticale en remplacement partiel du maïs importé l'usine pourrait stimuler la production de ces céréales dans son bassin d'approvisionnement.
Mais un fort taux d'intégration en matières premières locales n'est pas forcément compatible avec la maximisation des profits de l'usine et de la volonté d'exportations des paysans français regroupés au sein de la coopérative Avril. En effet, il est souvent plus rémunérateur d'élaborer des aliments du bétail avec des tourteaux importés qu'à partir de matières locales chères et parfois de moindre qualité. Que ce soit au Maroc, en Tunisie ou en Algérie, les fabricants d'aliments du bétail se sont habitués à travailler avec les tourteaux de soja importés. C'est le cas au Maroc où des associations US de productions de tourteaux de soja ont depuis des années intensifiés des opérations de lobbying. Cet état de fait s'est trouvé encouragé par les accords commerciaux passés entre ce pays et les USA ainsi que par l'adhésion à l'OMC.
Qu'est ce qui pourrait pousser dans le cas des usines SIM-SANDERS à produire des matières premières made in DZ ? Le patriotisme économique ? Il a des limites. Même si on peut apprécier les efforts du PDG de SIM pour développer des partenariats avec les universités, dont celle de Blida.
C'est aux pouvoirs publics à édicter des règles visant à plus d'intégration de produits nationaux. Même avec une telle politique marquée par le patriotisme économique, les besoins locaux sont tels, qu'un groupe tel Avril peut avoir intérêt à travailler en Algérie. Pour les pouvoirs publics une vision à long terme est nécessaire. Les problèmes immédiats sont de nourrir les populations urbaines et d'assurer le plein emploi sous peine d'explosions sociales.
A court terme, il est plus facile de faire accoster dans les ports des bateaux chargés de maïs et de tourteaux étranger. Mais, une telle politique présente deux inconvénients. Bâtir un approvisionnement des populations sur le seul recours à l'importation c'est croire en la disponibilité permanente des denrées alimentaires. Or, ces années des mauvaises récoltes combinées à la demande croissante chinoise ainsi que l'usage de plus en plus répandus de bio-carburants a montré la faiblesse d'un tel scénario. Enfin, le second inconvénient provient du facteur emploi. Les pouvoirs publics ont tout intérêt à favoriser l'emploi agricole et à ralentir l'exode rural vers le Nord. L'exode rural signifie plus de bouches à nourrir et de bras à employer.
DES EQUIPES SIM-SANDERS EN APPUI TECHNIQUE DES ELEVEURS ?
Bien qu'ayant fait des progrès l'élevage local reste à améliorer. Pour beaucoup d'éleveurs, une vache laitière doit avant tout la panse remplie. Or, si cela est un préalable à la production maximale de lait, il s'agit avant tout d'assurer à l'animal des fourrages apportant de l'énergie mais aussi des matières azotées. Or, nourrir un aliment seulement de paille et d'orge, comme cela est le cas dans beaucoup d'élevages, ne permet pas d'assurer les besoins en azote.
Par ailleurs, les besoins des animaux ne sont pas identiques selon leur âge et leur type de production (lait, viande). C'est par exemple le cas entre une vache tarie ou non, une vache gestante ou non. Or, dans de nombreux élevage ce distingo n'est pas appliqué ou bien pas assez.
En matière d'élevage ovin, les mêmes remarques peuvent être faites. Par ailleurs, dans chacun des cas, l'alimentation minérale reste déficiente. Or les animaux d'élevages ont des besoins importants en calcium, phosphore, sodium, zinc, iode ...etc.
Des technico-commerciaux parcourant les campagnes pourraient expliquer aux éleveurs les bases d'une nutrition animale équilibrée. Au Maroc, les usines d'aliments de bétail Sanders développent déjà ce type d'approche. Les fabricants d'aliments du bétail ont tout intérêt à apporter ce conseil technique aux éleveurs. En effet, des éleveurs prospères sont un gage de durabilité pour les ventes de l'usine.
LES COOPERATIVES GRANDES ABSENTES DE L'ACCORD SIM-SANDERS
Si une stratégie visant à de favoriser la production locale peut provenir des pouvoirs publics, les agriculteurs ne doivent pas se faire d'illusions. Ceci n'est pas automatique. En effet, il faut compter avec les intérêts particuliers et les appétits partisans de l'ultra-libéralisme au sein des sphères étatiques. Par ailleurs, au sein même des agriculteurs, il s'agit de tenir compte des intérêts divergents des producteurs de fourrages et de ceux de celui des éleveurs. Ces derniers ont tout intérêt à des tourteaux importés et revendus à bas prix. C'est notamment le cas des éleveurs hors sols n'ayant aucune perspective d'autonomie fourragère.
Aussi, les producteurs de fourrages et céréaliers ont tout intérêt à créer des groupements de producteurs afin de créer leur propre usine de fabrication d'aliments du bétail. C'est là un des moyens de valorisation de leur production par la protection de leur marge économique. De leur côté, les éleveurs ont également tout intérêt à créer des regroupements afin de sécuriser leur approvisionnement et de valoriser leur production.
Or, l'inauguration de cette usine est l'occasion de remarquer de grands absents : les coopératives. Certes, dans le paysage actuel existe l'ONAB. Mais rien ne pourra remplacer des coopératives fabricants des aliments du bétail. Coopératives possédant des équipes de conseillers techniques recrutés par des paysans élus et apportant assistante technique aux éleveurs . A-t-on vu des conseillers techniques de l'ONAB parcourir la campagne algérienne? Non, à notre connaissance.
Or, si les pouvoirs publics souhaitent le maintien des marges des éleveurs laitiers notamment, ils ont tout intérêt à favoriser l'émergence de puissants regroupements d'éleveurs. En effet, le rôle des pouvoirs publics n'est pas de produire de l'aliment pour le bétail, mais de créer un environnement propice à l'activité des éleveurs. Dans ce but, les pouvoirs publics disposent des moyens législatifs et fiscaux.
La technique permet de valoriser des pailles de céréale qui sont très pauvres en azote. Avec la paille traitée à l'urée, la ration alimentaire est plus équilibrée ; la croissance des animaux est meilleure et les animaux de trait et les femelles sont meilleur état en fin de saison sèche. Le traitement des pailles à l'urée et surtout le harchage au moment de la distribution diminuent les refus que l'on observe habituellement lorsque l'on donne de la paille en vrac. Toutefois, il faut une période d'adaptation pour les animaux ; cette adaptation à un nouvel aliment est facilitée si l'on apporte en supplément un peu de sel à la ration.
La paille traitée à l'urée reste un aliment grossier, qui n'a pas la qualité d'aliments complets, tels que les tourteaux, sont relativement coûteux et pas toujours disponibles, alors que le traitement à l'urée est bon marché ; 9 kg d'urée valent 900 FCFA, pour 300 Kg de paille traitée.
Fourrages et tourteaux - ARVALIS-infos.fr
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Démarche cluster Unido * * * *
Comment développer son activité au sein d'un cluster
dans sa région. Cas de l'olive à Bouira.
Utiliser le fumier
des élevages.
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Ce site vise à réaliser une veille technologique concernant l'agriculture en milieu semi-aride. Nous proposons ainsi de réaliser un transfert de technologie. Beaucoup d'agriculteurs et agronomes sont à l'origine de techniques innovantes, nous essayerons de mieux les faire connaître.
L'auteur de ce site est un ingénieur agronome ayant travaillé sur le terrain en Algérie (Batna) et en France (Oise). Passionné d'agronomie et d'une curiosité insatiable, il se propose d'être un "passeur de savoir".
ps: les contributions externes sont les bienvenues.
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