Brochure Collecte de pluie
Comment collecter les eaux de pluie en Algérie, dans le domaine agricole.
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I R R I G A T I O N  

E N   A L G E R I E

 

 

IRRIGATION RÉPONDRE aux nouveaux défis

(Une publication française qui compare les avantages des différentes méthodes d'irrigation. Voilà qui pourra intéresser les futurs irrigants. D.BELAID 29.10.2014).

 

L’irrigation par aspersion, très majoritairement avec canon-enrouleur, est la plus utilisée en France. Les évolutions actuelles, principalement liées aux coûts d’utilisation, pourraient remettre en cause ce système. Des alternatives existent. Le matériel d’irrigation devra répondre à trois défis majeurs dans les années futures : réduire la consommation d’énergie, améliorer les performances de répartition de l’eau et limiter les pertes et enfin, réduire les temps de main-d’œuvre. Si le goutte-à-goutte fait rêver, des solutions moins en rupture sont aussi proposées pour l’aspersion.

 

Un coût de plus en plus élevé

En 10 ans, le prix du kilowattheure, hors abonnement et hors TVA, a été multiplié par 2 ou 3 selon le tarif (figure 1) . Avec l’application de la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité), les tarifs vert et jaune sont amenés à disparaître dès 2015. Il est très probable que le prix du kilowattheure va continuer à augmenter.

Le nombre d’installations expertisées est encore restreint (1) mais les premières analyses font état

d’écarts de performances énergétiques, jusqu’à 50 %, entre les matériels d’irrigation par aspersion.

Des écarts importants sont aussi constatés au sein de chaque type de matériel. Si les contraintes de longueur de desserte et de dénivelé sont un élément d’explication, des marges de progrès existent : adaptation de la station de pompage à la consigne débit/pression du réseau, réduction des pertes de charges par augmentation du diamètre des canalisations...

 

 

L’enjeu pour l’avenir est essentiel. Le coût annuel du poste énergie d’un canon-enrouleur, pour un

apport total de 3 000 m3/ha, hors abonnement, est passé, dans le panel de l’étude, de 45 €/ha en 2004 à 120€/ha en 2013 en tarif jaune et atteint 188€/ha en tarif bleu.

 

Une efficacité d’irrigation

très variable

La proportion de l’eau d’irrigation qui n’arrive pas à la culture est perdue par évaporation ou par

transport hors de la zone ciblée. Sous nos climats tempérés, les pertes par évaporation sont faibles :

5 à 10 % maximum (Ingénierie N° 38, juin 2004, CEMAGREF, INRA). Mais la part de l’eau perdue par dérive peut atteindre momentanément 25 % par vent fort. Les canons-enrouleurs et la couverture intégrale ont, dans ce domaine, les performances les moins élevées. Les pivots, les rampes frontales, les rampes tractées par enrouleur et la micro-irrigation obtiennent de meilleurs résultats avec, en plus, une qualité de répartition de l’eau supérieure (tableau 1).

 

Expertiser la station de pompage

Il convient, avant tout, de s’assurer que chaque pompe est utilisée dans sa plage de fonctionnement optimal. Vanner pour atteindre les consignes de débit/pression demandées par le réseau peut entraîner une perte d’énergie élevée. L’utilisation d’un variateur de fréquence, permet d’adapter la vitesse de rotation des pompes aux consignes du réseau, tout en conservant un rendement élevé : amélioration de la performance énergétique, diminution des risques de casse par coup de bélier et gain de temps en réduisant les interventions manuelles. Bien évidemment, les variateurs de fréquence ne sont vraiment adaptés qu’aux installations où les consignes de débit/pression varient au cours d’une saison d’irrigation (matériels ne fonctionnant pas toujours en même temps) ou en cas de différences importantes de dénivelé et de distance entre les parcelles.

Améliorer la performance

des pivots

Les performances énergétiques des pivots peuvent être améliorées en adoptant des diamètres de tube plus importants. Le coût à l’achat est plus élevé mais les pertes de charge sont réduites avec, à la clé, des économies d’énergie et une robustesse renforcée. Le pivot peut aussi être équipé d’arroseurs basse pression et d’un surpresseur en bout de tube pour alimenter le canon d’extrémité. Le GRCETA des sols forestiers d’Aquitaine, qui travaille depuis plusieurs années à ces redimensionnements, a montré que le surcoût engendré peut être amorti en 6 à 7 ans, suivant la dose appliquée, par l’économie de consommation d’électricité.

 

 

PERFORMANCES D’IRRIGATION : le goutte-à-goutte en tête de classement

Type de matériel Efficacité d’application Qualité de répartition

Canon-enrouleur 80 à 95 % ++ (+)

Pivot – rampe Rampe – enrouleur 90 à 95 % +++ (+++)

Couverture intégrale 70 à 95 % ++ (+)

Goutte-à-goutte proche de 95 % ++++ (++)

Tableau 1 : Efficacité d’application et qualité de la répartition de l’eau selon les différents matériels d’irrigation.

 

Efficacité d’application = volume d’eau reçu par la culture et le sol / volume d’eau sorti des buses. Indications entre parenthèse (+) = performance moyenne en présence de vent.

Source : J. Granier, J.-M. Deumier, 2013, Sciences Eaux et Territoires N° 11.

© ARVALIS-Institut du végétal

 

 

Des alternatives aux canons-enrouleurs énergivores

Les rampes basse pression, tractées par enrouleur, améliorent la performance énergétique et la répartition de l’eau. La pression à l’entrée de l’enrouleur est réduite d’environ 3 bars avec des asperseurs basse pression à rotor (0,7 bar). Cependant, le coût de l’investissement est doublé par rapport à un canon-enrouleur. Ces rampes présentent un risque accru de ruissellement sur les sols sensibles. Les manipulations requises pour déplacer la rampe et l’enrouleur sont aussi moins aisées dans le cas de cultures hautes (maïs...).

Les petites rampes frontales basse pression automotrices avec une travée, un ou deux porte-à-faux et des canons d’extrémité peuvent atteindre une largeur irriguée de plus de 100 mètres. L’alimentation en eau s’effectue par un tuyau souple ou en polyéthylène pour éviter les pincements. Une motorisation hydraulique est envisageable si la pression est suffisante. L’investissement est équivalent à celui d’un enrouleur mais nécessite un parcellaire adapté.

Avenir du goutte-à-goutte

en grandes cultures

Autre système d’irrigation à l’étude, le goutte-à-goutte présente de nombreux avantages : bonne homogénéité de répartition de l’eau, pas de perte par évaporation ou dérive et possibilité d’irriguer par vent fort. Ce système nécessite moins de main-d’œuvre en saison du fait de son automatisation. Des économies d’énergie sont réalisables si la station de pompage est bien adaptée (pression faible). Le dispositif est discret et socialement plus accepté que l’aspersion.

Mais le coût est relativement élevé (environ 3 fois celui de l’aspersion pour le goutte-à-goutte enterré, un dispositif de filtration performant doit être installé pour éviter le colmatage). Dans le cas du goutte-à-goutte de surface, les chantiers de pose et de dépose sont gourmands en temps et en main-d’œuvre. La surveillance de la distribution de l’eau est difficile et le risque de dégât d’acariens est accentué sur maïs. Enfin, si le printemps est sec, il est nécessaire de faire appel à l’aspersion pour faire lever la culture.

 

De nombreux essais sont conduits en France pour évaluer le goutte-à-goutte sur différentes cultures et différents types de sol. À la station du Magneraud (17) d’ARVALIS - Institut du végétal (sols argilo-calcaires), une évaluation des économies d’eau envisageables avec le goutte-à-goutte est en cours en grandes cultures. Elle a notamment pour but la mise au point de méthodes de pilotage de la conduite de l’irrigation et de la fertigation.

 

(1) Exemples de 20 installations suivies dans le cadre de l’étude 2010 IRSTEA/ARVALIS - Institut du végétal et du volet irrigation du projet EDEN 2012 et 2013 (ARVALIS – Institut du végétal, Chambre d’Agriculture 31, IRSTEA, financement CASDAR - Agence de L’Eau Adour-Garonne).

 

ENCADRE: Le goutte-à-goutte enterré : un nouveau concept à suivre

Enterré le plus souvent sous la profondeur de labour, le dispositif est fixe et ne demande plus de pose et dépose annuelle. Le matériel est à l’abri sous terre : pas de dégâts d’oiseaux, de rongeurs, ni d’insectes perforateurs. En printemps sec, il y a moins d’adventices car le sol reste sec en surface.

L’évaporation du sol est aussi réduite au maximum et les économies d’eau potentielles sont de l’ordre de 20 %. Cependant, le coût est évidemment plus élevé que celui du goutte-à-goutte de surface (pose et nécessité d’une conduite enterrée de purge). Pour rentabiliser cet investissement une succession de cultures irriguées est indispensable. En plus de la filtration, une maintenance régulière est nécessaire en procédant à des injections d’acide et de javel a fin de maintenir le système fonctionnel. Enfin, la mise en place est difficile voire impossible ou très coûteuse lorsque la pierrosité est élevée. Si le sol est compacté, tout travail avec sous-soleuse et décompacteur n’est plus possible.

 

 

L'ESSENTIEL

-Parmi les avantages du goutte-à-goutte se trouvent la fertigation (fertilisation azotée par l’eau d’irrigation).

-Les premières analyses font état d’écarts de performances énergétiques, jusqu’à 50 %, entre les matériels d’irrigation par aspersion. »

-25% des exploitations équipées pour l’irrigation disposent, en tout ou partie, d’un équipement de micro-irrigation. Le goutte-à-goutte est cependant très peu utilisé en grandes cultures.

-Les largeurs des rampes basse pression tractées par enrouleur varient de 18 à 72 m avec des bandes arrosées pouvant atteindre 90 m.

-Les rampes frontales basse pression peuvent être déplacées d’une position à l’autre par des roues orientables.

Jean-Marc Deumier - jm.deumier@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS – Institut du végétal

Bruno Molle - Cyril Dejean - IRSTEA (Montpellier) Daniel Colin - Chambre d’Agriculture des Deux-Sèvres Jacques Georges - Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne

Octobre 2014 – N°415 PERSPECTIVES AGRICOLES 60-62

 

 

 

 

LES AGRONOMES AUX PIEDS NUS DU BURKINA FASO

D.BELAID 24.10.2014

Dans son livre « Un million de révolutions tranquilles » aux éditions Les Liens qui Libèrent, Bénédicte Marier relate l'expérience des paysans du Burkina Faso qui luttent contre la désertification. En 1980, après une sécheresse Yacouba Sawadogo pense à essayer une ancienne méthode de culture: le zaï. « Celle-ci consiste à creuser dans les champs des cavités rondes d'une vingtaine de centimètres, dans lesquelles on dépose des semences et un peu de compost. Quand la saison humide arrive, l'eau de pluie reste piégée par ces cavités et fait germer les graines ». Sur un hectare ce sont pas moins de 1é à 15 000 cavités qui sont creusées.

 

Le résultat: le rendement double ou quadruple selon les plantes. Il décide de faire connaître la méthode et va de villages en villages avec sa moto (www.faso-dev.net).

En 1984, il organise des rencontres sur les marchés locaux. La technique est améliorée. Les paysans entourent leurs parcelles de cordons de pierres « pour contenir le ruissellement des pluies, modifier la densité des cavités à l'hectare et à choisir les semences ». Ces échanges aboutissent à la création d'une association.

Deux autres fermiers ont vulgarisé cette technique: Ousséni Zoromé et Ali Ouédraogo. Le premier a créé des écoles de zaï. Le second à associé au zaï la plantation d'arbres.

Le zaï est aujourd'hui utilisé dans 8 pays du sahel. Les autorités ne font rien ou très peu pour le promouvoir. Cette promotion est assurée par les paysans eux mêmes.

« En quelques années, le zaï a permis de faire repousser la végétation sur des sols qui étaient devenus stériles, réhabilitant plus de 3 000 000 hectares au Burkina Faso.

 

En Inde, la technique est différente (www.annahazare.org). Les parcelles sont quadrillées de carrés pourvus d'écoulements qui répartissent les pluies dans le sol et l'irrigue en permanence. Le volume des récoltes triple ainsi. Les initiateurs de cette méthode pensent que cela pourrait assurer l'autosuffisance en eau de toute l'Inde et au delà de toute les zones arides du globe.

 

« Le réchauffement climatique est mondial, mais il ne sera résolu que par des solutions locales décentralisées » de ce type. Il reste donc à multiplier les échanges pour étendre ces expériences écrit l'auteur.

 

 

RAJASTAN RENDRE L'EAU A LA TERRE

L'Etat indien du Rajastan connait un processus avancé de désertification.

 

En 1985, Rajendra Singh est un jeune fonctionnaire de santé fraîchement nommé dans la région. Il commence ses tournées sanitaires dans les villages et, très vite, s'alarme de l'état de malnutrition des enfants. Les familles lui expliquent qu'elles ne font qu'un seul repas par jour, parce que la terre, désespérément sèche, ne donne que de maigres récoltes. Quand il pleut, l'eau ruisselle sur les sols érodés par le déboisement et ne parvient pas à recharger les nappes souterraines. « A l'éépoque, tout était sec. On ne voyait plus un seul brin d'herbe. La population des villages, qui vit d'agriculture et d'élevage, était en train de perdre tous ses moyens d'existence », se souvient Rajendra Singh.

Un jour, un habitant âgé lui apprend que dans la région existaient autrefois des bassins de terre, appelés johads, conçus pour recueillir les eaux de ruissellement et les laisser s'infiltrer dans le sol. Leur usage remontait au XIIIe siècle; « Il existait un savoir faire autochtone de la gestion de l'eau, mais la colonisation y avait mis fin », explique-t-il. Les colons britanniques avaient jugé les johads insalubres à cause de l'eau stagnante et une bonne part de ces bassins avaient été comblés. Après l'indépendance de l'Inde en 1947, la politique avait divisé la communauté locale, rendant impossible la gestion collective des johads. Mais une fois les johads abandonnés, les puits avaient cessé d'être alimentés et s'étaient taris. Les femmes avaient dû aller chercher de l'eau toujours plus loin, marchant « jusqu'à trois heures à l'aller et trois heures au retour, des jarres sur la tête », raconte Rajendra Singh. Réquisitionnées pour aider leur mère dans cette corvée, les fillettes avaient dû quitter l'école. « Et quand le seul puits restant sur des kilomètres à la ronde se vidait, les gens émigraient vers les villes », conclut-il.

 

R. Singh réunit les villageois et leur suggère de reconstruire le réseau oublié de johads. Il se heurte à des haussements d'épaules fatalistes tandis que, de leur côté, les autorités s'opposent au retour d'un système jugé dépassé. Mais, il passe outre et décide de reconstruire lui-même ces bassins de rétention. Sous les yeux des villageois médusés, il se met à piocher le sol, seul, dix à douze heures par jour, sous un soleil brulant. Il met trois ans à creuser ce premier johad, mais celui-ci une fois prêt, recueille les premières pluies d'été.

 

Assez vite R. Singh se rend compte qu'un seul bassin ne suffit pas et que pour recharger les nappes phréatiques exsangues, il faut reconstruire un vrai réseau. Il imagine de placer une série de points de captage au pied des collines Aravelli, complétée de canaux pour acheminer l'eau jusqu'à des sites de retenue, là où la nature du sol permet une bonne infiltration souterraine. Devant l'ampleur des travaux, il mobilise les villageois en demandant à chaque famille de donner ce qu'elle peut: quelques roupies, des pioches et, surtout des heures de travail. Cette fois, des centaines de volontaires se joignent aux chantiers, piochant la terre sous un soleil de plomb. Parmi eux figurent de nombreuses femmes, qui charrient les gravats dans des paniers posés sur leur tête. En un an, la petite armée de terrassiers parvient à creuser 50 johads, en n'utilisant que les moyens et les savoir-faire locaux. « Aucun ingénieur n'est venu ici », rappelle R Singh: le trajet naturel de l'eau a été retrouvé grâce à la mémoire des anciens et c'est un jeune habitant du district qui a dessiné les plans des canaux et des petits barrages.

Plus de vingt-six ans après, le district bénéficie d'un réseau de 10 000 structures d'acheminement et de retenue d'eau (bassins, barrages, canaux) qui desservent plus de 700 000 habitants dans un millier de villages, ce qui correspond à une moyenne de 600 points d'eau pour 7 000 habitants. Il a suffi de quelques moussons pour que les eaux pluviales, canalisées, renflouent les nappes souterraines. Une fois les réserves profondes reconstituées, le niveau des aquifères de surface est remonté à son tour et désormais, l'eau affleure naturellement, si bien « que les villageois creusent aujourd'hui des puits trois fois moins profonds qu'avant », explique Maulik Sisodia, un des membres de l'association locale créée par R Singh. L'eau puisée est claire, parfaitement potable, grâce à la filtration naturelle des sols. Et dans un Rajastan où les moussons sont devenues capricieuses, les puits du district d'Alwar sont les seuls à être remplis. « Nous avons eu trois années de sécheresse, mais les puits sont restés pleins et les habitants disposent de réserves en eau pour deux ans », se réjouit R Singh.

 

Cette moisson d'eau de pluie a aussi naturellement réalimenté les sources des cours d'eau et cinq rivières asséchées se sont remises à couler, dont l'Arvari, qui avait disparu depuis quarante ans. (…)

Le retour de l'eau a métamorphosé l'économie locale. Les fermiers ont remis en cultures des terres stériles, agrandi les surfaces arables et accru leurs rendements. (…). La terre donne maintenant deux à trois récoltes par an. Les paysans vivent de leur production et vendent les surplus sur les marchés. « Ils gagnent en moyenne 60 000 roupies par an. C'est à dire trois fois plus que le seuil de pauvreté en Inde », rappelle R Singh. L'élevage lui aussi est devenu rentable: depuis que les chèvres et les vaches paissent, une végétation naturellement irriguée, « la production de lait est passée d'un ou deux litres par jour à dix ou onze litres en moyenne ».

 

R Singh connait tout le monde ici, car il a appris aux habitants comment préserver la précieuse ressource. Les parcelles cultivées ont ainsi été découpées en carrés de erre entourés de petites levées qui retiennent l'eau, transformant les champs en vastes damiers miroitant sous le soleil. Plantés près de chaque johad, des arbres étayent les parois des bassins et gardent l'eau à l'ombre, limitant l'évaporation. Les champs sont aussi parsemés d'arbres et entourés de murets de pierres, pour y maintenir l'humidité. Les collines Aravalli sont aujourd'hui reboisées d'arbustes épineux et de vétiviers qui fixent l'eau dans le sol. « On essaie d'appliquer ce principe: chaque goutte prélevée à la nature doit lui être restituée », dit R Singh.

 

 

Un article sur le pilotage de l'irrigation paru sur le site Arvalis.fr. Site que nous vous recommandons vivement.

IRRINOV®

Méthode de pilotage de l'irrigation

Concilier rendement et qualité grâce à une bonne maîtrise de l’irrigation

IRRINOV® est diffusée par culture dans des guides régionaux accessibles en ligne. Il donne des réponses concrètes et régionales aux questions des irrigants.

Avantages clés

  • Une alimentation hydrique optimale, sans gaspillage d'eau

  • Une prise de décisions facilitée et sécurisée

  • Des mesures sur le terrain compatibles avec le travail de l'irrigant

  • Un rendement élevé et une qualité optimisée des produits récoltés

Modalités pratiques

Dans cette méthode, on retrouve :

  • des conseils pour positionner les sondes tensiométriques nécessaires à la méthode et interpréter les mesures,

  • des règles pour piloter l'irrigation, depuis le déclenchement du premier tour d'eau jusqu'à l'arrêt  de l'irrigation, en fonction du stade de la culture et du type de sol,

  • un carnet de terrain, outil opérationnel indispensable pour déterminer et suivre les stades-clés de la culture et noter les apports d'eau effectués.

Contact

services@arvalisinstitutduvegetal.fr

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Mots-clés

 

GOUTTE a GOUTTE

Francis Bourges : « Efficience améliorée, temps gagné et image redorée »

26/09/2014  Mathilde Carpentier  Terre-net Média

(Des agriculteurs français se mettent au goutte à goutte de surface ou enterré. Un article de Terre-net Media. D. BELAID 29.09.2014).

Producteur de semences de maïs, Francis Bourges possède tous les systèmes d'irrigation. Il teste l'irrigation goutte-à-goutte sur vingt hectares pour remplacer la couverture intégrale. Il y voit un intérêt en termes d'image, de temps passé et d'efficience de l'eau.

 

Francis BourgesEconomie d’eau et respect de l’environnement, ou comment redorer l’image dégradée de la culture du maïs. Un leitmotiv majeur pour les agriculteurs du sud-ouest, comme Francis Bourges. (©Terre-net Média)

 

Francis Bourges, agriculteur à Bioules dans le Tarn, produit des semences sur 150 ha irrigués, dont la moitié de maïs. Il dispose des trois systèmes classiques d’irrigation : le pivot, l’enrouleur et l’intégrale. Il a couvert cette année 20 ha en goutte-à-goutte de surface. « L’objectif est de remplacer la couverture intégrale, un système très efficace mais coûteux et très gourmand en temps, pour l’entretien notamment. Si je suis satisfait, je ferai de même sur les 25 ha restants. »

 

La première motivation évoquée s’éloigne pourtant des considérations techniques. « Je cherche à faire évoluer mes pratiques par rapport à l’opinion publique. L’image du maïs a besoin d’être redorée. Si les enrouleurs disparaissent des champs, les restrictions d’irrigation se feront peut-être plus rares. Je ne peux pas envisager l’avenir de mon exploitation sans le maïs. »

 

Enterré ou surface ?

 

L’installation de la micro-irrigation enterrée est plus lourde. Les tuyaux sont placés à 35 cm de profondeur. Elle convient à ceux qui ont adopté les Tcs ou le semis direct. L’invisibilité de l’arrosage devient alors un gros avantage en termes d’image, ainsi que le temps gagné en manipulations diverses. Sa durée de vie est estimée à 20 ans. Le retour sur investissement se fait en sept ans.

 

Le goutte-à-goutte de surface se révèle plus facile à utiliser. Il concerne toutes les cultures à grand écartement. L’installation peut être déplacée chaque année d’une parcelle à l’autre pour s’adapter à la rotation. Le retour sur investissement se fait en trois ans.

 

La gestion du temps est également forte. « Déplacer un enrouleur demande une demi-heure. J’en ai sept. Rien à voir avec le goutte-à-goutte, qui a aussi besoin de surveillance, mais pour lequel un passage en voiture suffit histoire de contrôler que toutes les raies sont humides et l’absence de fuite. » Les contraintes de débit et de pression entrent enfin en ligne de compte. « Je pompe l’eau sur un réseau collectif alors plusieurs agriculteurs peuvent être branchés en même temps… » Le goutte-à-goutte ne demande qu’une pression de 3 bars au départ.

De petites quantités apportées régulièrement

 

La micro-irrigation consiste à apporter de l’eau en petites quantités plus régulièrement. « J’arrose tous les jours pendant 3-4h voire plus », témoigne Francis Bourges. Les sondes capacitives évaluent la quantité d’eau présente dans le sol et alertent sur les besoins à venir. « Apporter tous les jours, conseille Frédéric Honoré, technico-commercial de Modern’irrigation 82, installateur, une quantité d’eau équivalente à l’Etp en prenant en compte la réserve utile si elle est connue. » Francis Bourges ajoute : « Et au moins là je suis sûr que les 1.000 m3 iront au maïs. Je cherche en effet à améliorer l’efficience avant tout. Pour de réelles économies, il me faudra un tensiomètre. Je verrai plus tard. »

 

Il est possible de coupler un système de fertirrigation. « Une telle installation assure, au moment de l’apport, une répartition homogène de l’eau et du fertilisant et la possibilité d’intervenir même aux stades hors limite passage du tracteur. »

Louis-Georges Lafont, NetafimLouis-Georges Lafont, Netafim

(©Terre-net Média)

 

Frédéric Honoré évoque l’économie d’échelles qu’entraîne le passage au goutte-à-goutte. « Il réduit le développement des adventices, du fait de n’arroser que le rang, ce qui abaisse la note d’herbicides. Il corrige les problèmes de tassement du sol en préservant la structure, avec un effet positif sur la propagation des racines et la diffusion de l’eau et de l’engrais. Enfin, et surtout, il améliore l’efficience de ces deux éléments. Un réel progrès par rapport à l’irrigation par aspersion par exemple où 30 à 40 % de l’eau est perdue. »

Un marché en développement

 

L’arboriculture et le maraîchage sont le cœur d’activité de Netafim, spécialiste de la micro-irrigation. « Les grandes cultures, explique Louis-Georges Lafont, responsable secteur sud-ouest, représentent un marché en développement. Aujourd'hui mille hectares profitent d’une installation enterrée et 500 de surface. Une centaine de nouveaux hectares sont couverts chaque année. Les premières installations datent d’il y a cinq ans alors que les maraîchers utilisent la technique depuis vingt ans ! »

 

Tous les types d’installation sont encore demandés aujourd’hui, hormis la couverture intégrale, alors que la contrainte sur la ressource se renforce. « Il faut croire qu’elle n’est pas encore assez forte et l’eau encore à un prix acceptable. Il n’y a aucune incitation financière pour la micro-irrigation alors que des subventions sont versées pour les pivots et les enrouleurs. »

Micro-irrigation en maïsUne parcelle de dix hectares sera séparée en quatre blocs qui peuvent être gérés individuellement. (©Terre-net Média)

 

L’installation des tuyaux préperforés a eu lieu au stade 4-5 feuilles du maïs, après un binage. L’écartement entre deux lignes de goutteurs dépend de la culture. En maïs, il faut compter une ligne de goutteurs pour deux rangs de culture. Le passage de la machine lors des chantiers de castration inquiétait l’agriculteur mais les tuyaux ont résisté. « Ils sont prévus pour », assure Louis-George Lafont. « C’est un autre avantage de la technique que de pouvoir arroser alors que les équipes travaillent dans la parcelle. »

LE FILTRE, LA PIÈCE MAÎTRESSE

 

Frédéric Honoré explique l’importance du filtre. Plusieurs systèmes existent : à tamis, à sable ou à disque, à choisir selon la qualité de l’eau et l’objectif. « J’entends parler de colmatage en goutte-à-goutte mais c’est forcément qu’il manque un système de filtration », s’emporte Frédéric Honoré. « La présence d’un filtre est indispensable ! C’est le cœur de l’installation, le premier poste de dépense. De lui dépendent la réussite et la qualité de l’irrigation. Et je préconise de choisir un filtre automatisé, capable de lancer une procédure de contre lavage du tamis si nécessaire. »

 

Le coût de l’installation dépend de la configuration de la parcelle, du nombre de raccords. « Pour 20 hectares, il faut prévoir 1.200 à 1.500 €/ha. Et chaque année, compter 205 à 400 €/ha pour le renouvellement des tuyaux. A partir de 5 ha, il y a un intérêt. Mais plus la surface sera grande plus le coût du filtre sera dilué. » L’installation demande 5 à 6 h/ha, puis il faut consacrer quelques jours chaque année à la dépose et au remontage. Francis Bourges « s’inquiète de cette étape après la récolte. Le fabricant dit réfléchir à un produit à injecter dans les tuyaux pour le détruire. Ce serait idéal. »

 

Caractéristiques techniques :

 

Tuyaux en polyéthylène de 200 microns d’épaisseur.

 

Récupération et recyclage à 100 % de toute la matière après sa dépose.

 

Le débit de l’installation se limite à 7 m3 d’eau par hectare. Les goutteurs se situent tous les 30 à 50 cm et ont un débit de 0,7 à 1 l/h d’eau. Plusieurs régulateurs de pression disposés à plusieurs endroits font qu’elle arrive à 1 bar dans le champ.

 

Ce mois-ci dans Perspectives Agricoles

Irrigation : comment allier efficacité et gestion des ressources disponibles ?

Prioriser les apports entre les parcelles et les différentes cultures, selon le milieu et le matériel, est un des enjeux du pilotage de l’irrigation. Précisions de Thibaud Deschamps, ingénieur régional Poitou-Charentes chez ARVALIS – Institut du végétal, chargé de la thématique gestion de l’eau.

Perspectives Agricoles : Des économies d’eau et d’énergie sont-elles possibles ?

Thibaud Deschamps : En permettant une meilleure adaptation à l’année climatique, les outils de pilotage de l’irrigation facilitent l’atteinte de ces objectifs. En situation de disponibilité en eau suffisante par rapport aux besoins 8 années sur 10, la diminution des volumes d’eau utilisés, pour un même niveau de rendement, est un minimum à envisager. C’est le cas en maïs, dans les systèmes les moins performants, où une réduction de l’eau d’irrigation de 200 à 600 m3/ha est ainsi réalisable. Les économies induites, de temps de travaux et d’énergie notamment, se concrétisent par une diminution des charges estimée entre 18 et 36 €/ha(1).

P.A. : Les outils de pilotage sont-ils adaptés à la diversité des cultures et des situations ?

T.D. : Quelle que soit la culture, il est toujours utile de connaître l’état hydrique du sol afin de décider de déclencher ou non une irrigation. Cette analyse, particulièrement vraie en cas de restriction, repose sur l’anticipation des dates d’intervention en fonction du stade et des conditions climatiques. Sur maïs, nos résultats montrent que le pilotage s’avère plus que jamais utile pour éviter de sur-irriguer par crainte de manque d’eau avant la fin de la période d’irrigation. Sur le plan de la qualité des récoltes, l’impact de l’irrigation est très important sur orge de printemps, important sur blé dur et blé tendre, mais dépend aussi d’une gestion adaptée de la fertilisation azotée. L’impact qualité est moins important sur pois et neutre sur maïs.

P.A. : Quels sont les leviers du pilotage de l’irrigation ?

T.D. : Dans le cas du maïs, choisir parmi les variétés les plus productives au sein d’un même groupe de précocité peut permettre de gagner jusqu’à 15 q/ha, pour une consommation en eau identique. La date et la densité de semis n’impactent pas les besoins en eau d’irrigation du maïs. En revanche, baisser la densité de semis de plus de 10 000 plants/ha par rapport à la densité conseillée peut faire perdre de 3 à 5 q/ha. En volume restreint, la conduite de l’irrigation doit être adaptée. Ainsi, pour le maïs, il convient de réduire la dose unitaire d’irrigation, de répartir les apports autour de la floraison femelle et d’adapter leur fréquence au niveau de limitation. Les essais en groie moyenne ont montré un gain de rendement, jusqu’à 10 - 15 q/ha, grâce à une conduite optimisée de l’irrigation.

P.A. : Des innovations sont-elles encore à attendre ?
 
T.D. : Les outils d’aide à la décision, comme « Irré-LIS » proposé par d’ARVALIS - Institut du végétal, sont en permanence adaptés pour répondre aux évolutions des conditions de production. Par ailleurs, l’institut poursuit ses essais pour acquérir davantage de références. Un dispositif d’étude de la micro-irrigation par goutte à goutte, de surface ou enterré, a été mis en place sur la station du Magneraud. Ce type d’irrigation ayant déjà fait ses preuves en climat semi-aride, il s’agit de mesurer, sous nos latitudes, les gains possibles par rapport à l’aspersion, puis d’établir les règles de conduite des cultures, en particulier sur le plan de la fertilisation.

(1) : pour un coût de 0,06 € par kWh et de 15 €/h pour la main-d’oeuvre.

Benoît MOUREAUX (ARVALIS - Institut du végétal

 

TEMOIGNANGE. THIERRY BOUCARD, 180 ha

Mieux maîtriser la ressource en eau pour optimiser la production de maïs.

Sans maïs, la ferme de Thierry Boucard ne serait probablement pas viable. Mais sans irrigation, une pratique difficile en Poitou-Charentes où l’eau manque de plus en plus, pas de maïs. Pour s’affranchir des restrictions, l’agriculteur a construit des réserves qui lui permettent de mieux maîtriser la ressource. Et il fait tout pour optimiser ses apports, du déclenchement des tours d’eau jusqu’au raisonnement de la rotation.

 

 

C’est le maïs qui nous fait vivre », explique Thierry

 

Boucard, qui exploite 180 ha en Charente-Maritime à proximité de Niort. Grâce à des rendements de 115 à 120 q/ha, la marge brute de cette culture dépasse largement celles des autres, à l’exception du tournesol semence, cultivé en 2011. Elle était de 1 900 euros/ha sur 2010/2011, contre 1 170 pour le blé dur, 745 pour l’orge de brasserie et 570 pour le blé tendre. En 2011, le maïs couvrait donc 82 ha, une surface qui devrait encore un peu augmenter en 2012. Ce choix n’est pas sans contrainte, car la ferme de Thierry Boucard se situe dans un contexte pédo-climatique loin d’être idéal pour la céréale: l’eau manque de plus en plus souvent au printemps et en été, et il s’agit de petites terres de groies argilo-calcaires, dont les réserves utiles n’excèdent pas 110 mm.

 

Irriguer : une obligation

 

Sachant que « la rentabilité passe par le rendement », ainsi que le souligne l’agriculteur, irriguer constitue donc une obligation… pas toujours évidente à mettre en oeuvre : « il y a trois ans, ma sole de maïs était descendue à 50 ha à cause des restrictions d’eau de plus en plus sévères et précoces », indique Thierry Boucard. Après de longues démarches, il s’est finalement lancé en 2009 dans la construction de deux réserves d’eau. Alimentées pour l’essentiel par un pompage dans la nappe superficielle l’hiver, elles sont gérées dans une Asa (Association syndicale autorisée) impliquant une douzaine d’agriculteurs. « Auparavant, j’utilisais des réserves tampons, explique-t-il. Les retenues sont finalement arrivées au moment où j’aurais dû rénover les bâches, les pompes… j’en ai profité pour changer toute l’installation ». Principales évolutions : un réseau entièrement connecté et des pompes munies de variateur. Depuis l’an dernier, l’agriculteur peut donc disposer de 250 000 m3 d’eau à peu près quand et où il veut. Un vrai « plus » : « Depuis 10 ans, nous apportons en moyenne 200 mm d’eau par an sur les maïs, mais avec les arrêtés, nous avions tendance à les mettre trop tôt, précise-t-il. Avec les réserves, nous les apportons de façon plus étalée dans le temps et nous augmentons leur efficience ».

 

Suivre les tensiomètres

 

Pour gérer au mieux les besoins, l’agriculteur raisonne le déclenchement à partir des avertissements envoyés par la chambre d’Agriculture et à l’aide des mesures effectuées au niveau du réseau de tensiomètres de son Ceta. « Atteindre 60 centibars à 30 cm de profondeur, c’est un repère », signalet-il. Depuis l’an dernier, il utilise également l’essai mis en place par ARVALIS-Institut du végétal sur une de ses parcelles, qui lui permet d’avoir des informations encore plus précises. Sauf exception comme en 2011, la période d’irrigation démarre en général autour du 15 juin, soit au stade 14/15 feuilles. Thierry Boucard travaille avec cinq enrouleurs. « J’ai réduit les tours d’eau de 10 à 7 jours voire 6 dans certains cas, ce qui me permet de n’apporter que 35 mm à chaque fois au lieu de 40 à 45, explique-t-il. Cela contribue à optimiser les apports : en revenant plus souvent avec moins d’eau à chaque fois, l’irrigation est plus efficace ». L’agriculteur réalise les passages de préférence la nuit, entre 8 heures du soir et 10 heures du matin. Cette technique lui permet d’éviter la dérive due au vent, qui peut souffler fort en journée. « Pour arriver à cela, nous avons augmenté le débit des pompes », note-t-il.

 

320 à 330 euros/ha.

 

Une fois les tours d’eau enclenchés, il ne les arrête qu’en cas de pluie de plus de 5 mm. « En-dessous, cela n’a pas d’effet sur les maïs, qui, vu les températures l’été, évapotranspirent en moyenne 5 à 7 mm par jour », constate-t-il. Irriguer a bien sûr un coût, que Thierry Boucard chiffre autour de 320 à 330 euros/ha. Il pèse clairement sur les charges de structure, qui montent à 779 euros/ha, en incluant le temps de travail d’un ouvrier.

Pour réduire les besoins, donc les coûts, Thierry Boucard travaille également sur le reste de l’itinéraire technique. Les économies d’eau se raisonnent dès le choix de la rotation. Sa surface irrigable ayant augmenté, il peut désormais intercaler des blés tendres avant ses maïs. Ce qu’il considère comme un avantage : « cela permet d’éviter de trop compacter les sols par rapport à une monoculture de maïs ».

« Nous avons précocifié nos variétés », explique-t-il également. Même s’il vise une certaine diversité afin d’étaler le chantier de récolte, ses variétés ont des indices de 420/450 contre 600 auparavant. Depuis 5 à 6 ans, il a également choisi d’apporter tous les ans des fientes de poulets compostées : cet apport de matière organique contribue à faciliter la décomposition des pailles de maïs qui sont incorporées au sol grâce au labour.

Pour faire mieux avec des moyens en eau limité, il s’intéresse au goutte à goutte enterré… Mais il attend des retours d’expérience de ses voisins avant de se lancer. 

 

L'ESSENTIEL:

Grâce à ses réserves, Thierry Boucard peut apporter l’eau au moment où le maïs en a besoin.

 

L’apparition de variétés demi-tardives très performantes facilite la précocification des semis en Poitou-Charentes.

 

Valérie Noël v.noel@perspectives-agricoles.com PERSPECTIVES AGRICOLES - N°389 - MAI 2012

 

 

Sylvie Renac, ingénieur régional maïs

« Un rationnement étalé moins préjudiciable qu’une coupure brutale »

Ingénieur d’ARVALIS - Institut du végétal basé en Poitou-Charentes, Sylvie Renac précise les moyens susceptibles de limiter les pertes de rendement dans le cas d’une irrigation restrictive.

Perspectives Agricoles : Comment vaut-il mieux gérer les restrictions d’eau en cours de campagne ?

Sylvie Renac: S’il faut limiter les apports d’eau, la meilleure stratégie consiste à stresser un peu le maïs en début de cycle mais surtout pas à la floraison. Nos essais ont montré qu’un rationnement étalé sur tout le cycle était moins préjudiciable qu’une coupure brutale survenant sur une plante alimentée normalement auparavant. Non restreinte, la plante se développe pleinement, avec beaucoup de biomasse « à nourrir ». Lorsque les apports en eau sont moindres dès le départ, le rendement optimum n’est pas atteint mais la plante s’adapte et supporte mieux les rationnements. Concrètement, cela signifie maintenir une tension dans les sols un peu plus élevée que les préconisations habituelles. En groies moyennes à profondes, la marge de manoeuvre est de l’ordre de 30 à 40 centibars à 30 cm en début de cycle.

P.A. : Quels sont les leviers agronomiques pour limiter les besoins en eau ?

S.R. : Par rapport aux scénarii de coupure d’eau, semer plus tôt permet de décaler la période de forte sensibilité au stress hydrique encadrant la fl oraison. De fait, les agriculteurs sèment aujourd’hui en moyenne dix jours plus tôt qu’avant. Cela implique de précocifi er les maïs, en prenant par exemple des variétés demi-tardives plutôt que tardives. Ce qui est possible, car nous profitons d’une aubaine génétique dans ces précocités-là.

P.A. : Quelles sont les techniques qui pourraient aider à améliorer la gestion de l’eau ?

S.R. : Nous nous intéressons aux sondes capacitives. Les tensiomètres fonctionnent très bien en situation non limitante, mais en cas de stress, les valeurs montent très vite et plafonnent. Les sondes capacitives recueillent des plages de données beaucoup plus larges. Nous travaillons sur une méthode de pilotage capable de valoriser ces outils. Nous préparons également une grande enquête sur le goutte à goutte. Des économies sont probablement possibles en début de cycle, quand le maïs couvre mal les rangs et que le sol évapore beaucoup. Mais la technique reste très coûteuse.

 

EAUX GRISES DES HABITATIONS, LES RECYCLER SUR PLACE?

D.BELAID 29.06.2014

Dans Alger et de nombreuses villes d'Algérie, les ensembles d'immeubles sont nombreux. Ils représentent un gisement « d'eaux grises » appréciable. Ces eaux grises sont facilement réutilisables pour l'agriculture. Peut-on imaginer une utilisation locale de ces eaux au lieu de les acheminer vers des stations d'épuration? L'avantage serait de ne pas risquer de les contaminer par d'éventuels métaux lourds en provenance des zones industrielles. Ensuite, cela permettrait des utilisations décentralisées de ces eaux.

 

SEPARER LES EAUX GRISES DU RESTE DES EAUX

Il est un geste courant, ré-utiliser l'eau de lavage d'une salade pour arroser des pots de fleurs ou des plantes dans le jardin. Les eaux de cuisine et de salle de bain sont peu chargées en matière organique. Elles sont pourtant mélangées aux eaux des WC au niveau des conduites d'évacuation. Il serait intéressant de les séparer à la source.

Les eaux de la salle de bain peuvent être chargées en résidus de savon et de lessive. Celles de la cuisine sont chargées de résidus de lessive et de graisses. Ces graisses peuvent provoquer des colmatage suite à des dépôts. Il est ainsi vivement recommandé dans les cas de fosses septiques individuelles de régulièrement ôter la couche de graisse qui surnage en surface au niveau des regards de contrôle.

 

Concernant les eaux faiblement savonneuses, elles ne sont pas toxiques pour les plantes. Le sol exerce aussi un pouvoir de filtration. Le plus gros des dépôts des eaux savonneuses s'opère par gravité dans les regards. Un curage régulier permet de s'en débarrasser.
Il existe par ailleurs d'autres procédés plus complexes. Mais le fait est là. Le recyclage des eaux grises est simple. Par ailleurs, il s'agit d'eaux qui ne sont pas contaminées par d'éventuels métaux lourds issus des eaux des zones industrielles.

 

QUELLE UTILISATION DES EAUX GRISES?

Une fois recyclées quel usage faire des eaux grises? Il y a bien sûr des utilisations individuelles lorsqu'un particulier possède un jardin.

Dès qu'il s'agit d''habitations collectives, les volumes d'eau recyclés peuvent être conséquents. Cela pose deux questions: celle de leur stockage provisoire et de leur utilisation. Concernant le stockage, les solutions les moins coûteuses sont de disposer d'un bassin régulièrement vidé ou d'une canalisation aboutissant chez l'utilisateur potentiel. La vidange du bassin peut être assurée par les navettes d'une citerne agricole. Le bassin peut être également collectif et recevoir l'eau de plusieurs ensembles.

La question de l'utilisation de ces eaux implique un accord avec un agriculteur ou une municipalité ainsi que des services de santé. L'usage peut aussi concerner l'arrosage des jardins publics, l'arrosage de haies servant à produire de la biomasse qui pourrait servir à produire du bois de chauffage, du BRF ou du biogaz par méthanisation. L'arrosage peut concerner des arbres pour la production de bois de coffrage.

 

En fonction de la performance des systèmes de filtration retenus par l'utilisateur, d'autres usages sont possibles: lavage de voiture, arrosage municipal, usage industriel.

 

AGRICULTURE DES BESOINS EN EAU TOUJOURS CROISSANTS

Les besoins en eau du secteur agricole sont immenses. Ils sont croissants du fait de l'augmentation de la population mais aussi du fait de la hausse du niveau de vie. Ainsi, désirer consommer plus de produits laitiers implique une production de fourrages irrigués. C'est le cas du maïs très utilisé dans l'alimentation des vaches laitières. Il pousse en été et nécessite donc obligatoirement une irrigation. Idem pour le sorgho même si celui-ci est moins gourmand en eau. La culture du soja, plante riche en protéines par excellence, n'est également envisageable qu'avec une irrigation. Quant aux cultures dites d'hiver, la fin de leur cycle est marqué par des déficits printaniers récurrents. Leur production massive ne peut s'envisager qu'avec une irrigation d'appoint. Espérer couvrir les besoins en eau par l'utilisation de l'eau des nappes phréatiques du Sud est une douce illusion. Ces eaux sont chargées en sels. Par ailleurs, il s'agit pour l'essentiel d'une eau fossile qui ne se renouvelle pas ou très peu. Du fait d'une urbanisation mal contrôlée, les terres littorales qui sont les plus arrosées sont menacées. Mais même pour ces terres à la pluviométrie abondante, l'eau est rare. Ainsi à Tipaza, les maraîchers protestaient en juin 2014 contre le peu d'eau délivré par l'ONID.

 

EAU, ASSSURER UNE VERITE DES PRIX SALVATRICE

L'utilisation des eaux grises par les particuliers comme leur traitement en station d'épuration nécessite la mise au point de dispositifs ingénieux et originaux car peu de pays se sont tournés vers cette solution. Récupérer les eaux grises au niveau des immeubles d'habitation nécessite par exemple des canalisations supplémentaires et des moyens de traitements appropriés. On peut imaginer à l'avenir des systèmes de filtration qui ré-injecterait ces eaux traitées dans le sol vers la nappe phréatique.

Ces nouvelles façons de faire restent à imaginer. Les architectes pourraient également être mis à contribution. Une telle orientation nécessite des études afin de rendre pratiques les dispositifs à installer chez les particuliers et afin d'assurer les meilleurs traitements possibles des eaux grises. Une collaboration avec les universités et les services de santé est également indispensable. La mise au point de dispositifs originaux adaptés aux conditions locales nécessite des financements. Ceux-ci pourraient venir d'une meilleure tarification de l'eau distribuée dans les villes. Seule une vérité des prix peut aider à mieux responsabiliser le consommateur vers une utilisation plus efficiente de l'eau. Comme à l'étranger, la facture d'eau doit tenir compte des coûts d'acheminement de l'eau potable consommée mais aussi du coût des moyens mis en oeuvre pour traiter cette eau au niveau des stations d'épuration. Les habitants d'un immeuble engagé dans une pratique de ré-utilisation locale des eaux grises pourraient ainsi se voir exemptés du paiement d'une partie des frais de traitement des eaux.

Les eaux grises représentent un gisement hydrique facilement réutilisable pour des applications décentralisées. Cela bien sûr moyennant un traitement adapté. Ces eaux sont exemptes de contaminations par les métaux lourds en provenance des zones industrielles. Des études mériteraient d'être poursuivies afin de mettre au point des méthodes de traitement simples. Afin d'encourager cette utilisation, l'usager pourrait bénéficier d'une facture allégée. Dès maintenant des particuliers peuvent prendre des initiatives afin de valoriser cet or gris.

 

 

 

Des réserves de substitution pour alléger les prélèvements estivaux

Persspectives Agricoles.

 

La région Poitou-Charentes est confrontée depuis plusieurs années au manque d’eau en période estivale. Les irrigants de la Charente, et tous les acteurs de l’eau, n’ont pas attendu la situation de crise de 2005 pour trouver des solutions. Les réserves de substitution sont une alternative intéressante.

 

Dans certains bassins du département de la Charente, la situation des rivières en été est toujours relativement sensible. Ces dernières années particulièrement, les prélèvements d’eau pour l’irrigation ont été soumis à des restrictions en raison d’une pression trop forte sur les milieux aquatiques. « Dans notre région, nous avons essentiellement des réserves d’eau superficielles, et notamment des nappes d’alimentation. Celles-ci influencent directement et très rapidement le niveau des rivières des environs. Si le niveau de la nappe baisse d’un ou deux mètres, la rivière est à sec », explique Bruno Sylvestre, vice-président du groupement des irrigants de la Charente. « Quand il pleut beaucoup l’hiver, l’eau n’est pas stockée. Elle est rapidement évacuée vers la mer. Pour ne pas être confronté aux restrictions d’irrigation en été en raison du faible niveau, voire de l’assèchement des cours d’eau, la problématique était de conserver le plus longtemps possible ces volumes d’eau issus des pluies hivernales, et de les stocker pour pouvoir les utiliser l’été. »

 

Une gestion collective des réserves

 

C’est pour répondre à ce problème précis que les irrigants de la Charente ont proposé la création de réserves de substitution, permettant de remplacer les prélèvements d’été par des prélèvements d’hiver. « Un irrigant qui construit un tel ouvrage ne prélève plus l’été, mais en période hivernale, ce qui permet de constituer une réserve qui servira à irriguer les cultures quand elles en ont le plus besoin. » En année normale, les ouvrages peuvent être remplis sans aucun souci, selon un protocole qui permet le remplissage de novembre à avril. Le Nord-Charente compte environ 20 retenues de substitution, dont les plus anciennes datent du début des années 90. Le bassin du Son-Sonnette (deux rivières charentaises) fait l’objet d’une telle gestion depuis 1995. Les irrigants intéressés se sont regroupés en ASA (Association syndicale autorisée) pour porter le projet de construction des

retenues.

Chaque irrigant adhérent fait part de ses besoins en volumes d’eau pour la campagne à venir. C’est l’association qui gère les retenues, et qui stocke 60 % des besoins recensés. On estime que les 40 % restants pourront être prélevés dans le milieu naturel sans incidence majeure. Ces volumes d’eau sont gérés de manière globale : au moment de l’irrigation, les agriculteurs les plus proches des réserves puiseront tous leurs volumes dans celles-ci. Quant aux agriculteurs plus éloignés, ils pourront continuer de prélever la totalité de leurs besoins dans le milieu naturel.

L’ASA Son-Sonnette gère quatre réserves qui bénéficient à environ 20 adhérents. C’est le premier bassin qui a engagé cette démarche. Auparavant, le secteur était régulièrement en arrêt total d’irrigation dès juillet. Depuis la mise en place des retenues, aucune restriction n’a été nécessaire.

« Tous les acteurs de l’eau sur ce secteur sont satisfaits. Les irrigants ne sont plus soumis aux restrictions. Quant aux pêcheurs et aux protecteurs de l’environnement, ils ont retrouvé des rivières aux débits corrects en période estivale », se félicite Bruno Sylvestre.

 

Les pouvoirs publics soutiennent les projets

Un autre bassin du département, celui de l’Aume-Couture (deux cours d’eau qui se jettent dans la Charente), est en phase de réalisation des ouvrages, mais avec un peu plus de difficultés : les exploitations sont plus importantes que sur le premier bassin, et il existe déjà des réserves privées. Ces neuf réserves ne suffisaient pas à améliorer suffisamment la gestion sur ce bassin. Une autre ASA s’est donc créée sur le même principe de fonctionnement que pour le Son-Sonnette. Les études ont évalué la réserve à constituer à 3 millions de mètre-cube. Il faut maintenant construire les ouvrages. « Malgré le retard pris en raison d’opposition de la part d’associations locales, nous espérons aboutir assez vite, même si la mise en place est compromise pour cet été », rassure Bruno Sylvestre, agriculteur sur ce secteur. D’autres bassins, comme celui de l’Argence, de l’Auge ou de la Nouère, ont démarré un peu plus tard, mais les projets devraient aboutir prochainement. Sur l’ensemble du département, ces démarches sont portées par les irrigants et la profession agricole, mais bénéficient à la société dans son ensemble. « Le but premier de cette meilleure gestion de l’eau, c’est de respecter les débits d’étiage sur les rivières l’été, et c’est effectivement le résultat auquel nous avons abouti », explique Bruno Sylvestre. « Nous sommes donc soutenus par un collège de financeurs (le département, la région, l’État, l’Agence de l’eau, mais aussi l’Europe) qui financent 80 % des ouvrages, les 20 % restant sont à la charge des irrigants.

Cet engagement fort montre que ces démarches ont une incidence forte sur le milieu, et qu’elles ont un but environnemental, et non uniquement de soutien à l’agriculture. »

 

Sans irrigation, plus d’agriculture

Ce qui a poussé les irrigants de la Charente à anticiper ces restrictions d’eau, c’est qu’ici, l’irrigation est vitale pour l’avenir de l’agriculture. « Sans irrigation », commente Bruno Sylvestre, « nous serions confrontés à l’agrandissement des exploitations, et donc à une diminution du nombre d’agriculteurs. Avec 60 à 65 q/ha de potentiel de rendement en céréales sèches, les surfaces augmenteraient. En revanche, le très bon ensoleillement garantit de très bons potentiels en cultures irriguées, comme le maïs, à condition d’avoir accès à l’eau. » L’irrigation permet donc l’approvisionnement régulier en produits de qualité qui bénéficie à l’ensemble de la filière jusqu’au consommateur, ainsi que le développement d’ateliers de diversification sur les exploitations, comme

les légumes, le tabac, ou les cultures contractuelles.

 

Retenir l’eau en hiver

 

Parallèlement au développement des retenues de substitution, les irrigants de la Charente ont mis en place d’autres réponses. « Les outils de gestion de l’eau comme les compteurs ont permis de mettre en place la gestion volumétrique de l’irrigation, ce qui a engendré une gestion plus équitable et plus raisonnée des apports d’eau. Auparavant, la gestion calendaire ou horaire favorisait les plus gros équipements à débit important », reconnaît Bruno Sylvestre. Par ailleurs, une bonne concertation avec les syndicats de rivières a permis une meilleure gestion de l’écoulement. Des outils de retenues (barrages, vannes), déjà présents, sont mis en place plus tôt dans la saison pour retenir au maximum l’eau en hiver, et ainsi maintenir des niveau élevés dans les rivières. L’eau stagne plus longtemps dans les zones d’expansion en amont, et rejoint la nappe plutôt que de s’écouler rapidement vers la mer. « Sans ces barrages, les 90 mm tombés en une semaine fin février, seraient tous partis à la mer 15 jours après. Là, on en a gardé une partie, qui va s’infiltrer dans les nappes, et se restituera d’elle-même plus tard, et plus régulièrement. » Enfin, toujours dans l’idée de conserver l’eau issue des pluies d’hiver, les agriculteurs ont décidé de reconstituer un ancien marais dans une zone très basse. L’eau accumulée l’hiver dans cette zone était évacuée pour implanter des cultures de printemps. Toute agriculture a été écartée, pour en faire une zone humide de 40 ha. Non seulement elle permet un stockage d’eau, mais en plus, elle a un impact floristique et faunistique important. « Toutes ces réalisations ont été possibles grâce une forte concertation entre tous les acteurs de l’eau dans le département », se réjouit Bruno Sylvestre.

 

Qu’est-ce qu’une réserve de substitution ?

Les réserves de substitution sont des ouvrages totalement artificiels destinés à recevoir de l’eau prélevée en hiver pour l’utiliser en été. L’opération consiste, sur un terrain le plus plat possible, à creuser le sol et se servir des remblais pour faire des digues. Ainsi, la moitié du volume d’eau se trouve sous le niveau du sol, et l’autre moitié au dessus. La plupart de ces réserves nécessitent d’être bâchées, comme c’est le cas sur les terrains calcaires de Charente, à moins que le sol ne soit suffisamment argileux pour être imperméable. Il faut donc trouver des terrains suffisamment grands

(5 à 6 ha), les plus plats possible, et les plus carrés possible, et obtenir l’accord des propriétaires. Il faut compter entre 4 et 6 mois de travaux pour la construction. Le coût varie de 1,8 à 2 euros/m3. En Charente, les réserves de substitution atteignent les 200 000 m3. On compte 2 600 m3/ha, soit 260 mm/ha. De 200 000 m3 environ, les retenues de substitution nécessitent de trouver de vastes espaces plats.

 

PERSPECTIVES AGRICOLES • N° 322 • AVRIL 2006

 

LE MARAICHAGE A TIPAZA MANQUE D'EAU

D.BELAID 28.06.2014

Dans son édition du 27.06.2014 le quotidien El-Watan évoque le manque d'eau dans le domaine agricole. Alors que l'office national de l’irrigation et du drainage (ONID) annonce pourvoir aux besoin de l'irrigation de 18600 ha, Mr Sidhoum Rabah, DSA de Tipaza conteste le chiffre: ce serait « Un mensonge ». Et d'ajouter que les fournitures en eau n'a « jamais dépassé 6000 ha. Il y a un détournement des quantités d’eau au profit de l’AEP ». Au delà des polémiques, ces chiffres ont le mérite d'éclairer sur la situation que vivent les agriculteurs. L'un d'eux affirme payer son allocation en eau ais ne pas recevoir la totalité du quota dûment réglé. La situation est d'autant plus inquiétante qu'il ne s'agit pas d'une région située à l'intérieur du pays et peu arrosée mais d'une zone littorale.

 

POUR DES SOLUTIONS ORIGINALES ET DECENTRALISEES

 

Cette situation pose la question d'une meilleure mobilisation des eaux de pluies ainsi que de leur utilisation rationnelle. Et cela que ce soit en zone littorale ou à l'intérieur du pays. En la matière les pouvoirs publics ne peuvent pas tout. Il nous semble que de petits aménagements peuvent être réalisés au niveau d'exploitations afin de favoriser l'infiltration des eaux de pluies: seuils, diguettes, terrasses, dispositifs de recharge des nappes. Il existe également des solutions pour pomper l'eau en hiver et la stocker dans des bassins à construire à cet effet.

L'eau des pluies hivernales peut être stockée de différentes façons. Il peut s'agir par exemple de bassins en contrebas et alimentés par l'eau de pluie tombant au niveau d'un tronçon de piste forestière qui aura été cimenté sur quelques centaines de mètres à cet effet. En région steppique de tels dispositifs ou des dispositifs du même ordre mais adaptés au contexte local pourraient permettre d'alimenter des abreuvoirs à moutons.

 

On peut s'inspirer des méthodes employées par les services de lutte contre les incendies de forêts afin de réaliser des réserves d'eau sur le terrain. Quelles que soient les régions d'Algérie considérées, il s'agit de remettre au goût du jour les impluvium tels que les Romains avaient imaginés. Toute pente de toit de hangar agricole devrait être reliée à un bassin.

D'un autre côté, cette situation montre l'urgence de vulgariser les dispositifs d'irrigation les plus économes en eau. Avec la mise à disposition de kit d'aspersion et de systèmes de goutte à goutte la vulgarisation de l'emploi de tensiomètres pourrait permettre une meilleure gestion de l'eau.

 

RELEVER LES TARIFS DE CONSOMMATION DE L'EAU DES MENAGES

Du côté des eaux provenant d'usage urbain, l'utilisation en agriculture de l'eau recyclée au niveau des stations d'épuration est une chose qui mérite à être encouragée.

Des solutions innovantes pourraient être tentées. Comme de mini stations récoltant les « eaux grises1 » d'ensemble d'immeubles. Eau qui pourrait être directement envoyée après traitement aux exploitations les plus proches.

Les tarifs destinés aux usagers urbains devraient être relevés et comporter deux volets. Une part pour l'acheminement des eaux potables et une autre pour le traitement des eaux en station d'épuration.

Seule le paiement de l'eau à son juste prix peut permettre de responsabiliser le consommateur quant à la rareté de cette ressource. Par ailleurs, seul la mobilisation de moyens financiers conséquents permettra aux sociétés d'adduction d'eau de bénéficier de moyens d'investissement et d'innovation. Il en est de même dans le secteur marchand. Seule une politique de vérité des prix permettra l'innovation vers des moyens plus efficient d'utilisation de l'eau et de son recyclage.

 

Notons à ce propos que la même démarche devrait être progressivement adoptée en matière du prix de l'électricité et des carburants. Seul ce type de démarche responsabilise le consommateur et encourage l'innovation.

 

 

Le traitement de l'eau par rayonnement UV

   Écrit par Pepga Michel

 

Le dispositif de traitement, bactéricide, a pour principe de générer des rayons ultra-violets au sein d'une chambre d'irradiation. Ces rayons que l'on explicitera plus loin, irradient les cellules vivantes contenues dans le liquide traversant l'appareil.

 

Le principe de base, connu depuis le début du siècle, bénéficie aujourd'hui de matériaux nouveaux (lampes à haut pouvoir germicide, et chambre d'irradiation à haut coefficient de réflexion), et d'une maîtrise totale des paramètres annexes de fonctionnement (environnement, débit, application). La qualité de l'eau étant depuis quelques années pointée du doigt, le principe de décontamination par UV s'est alors beaucoup développé.

 

 

 

Principe de fonctionnement

 

Les rayons ultra-violets sont une onde électromagnétique et regroupent des fréquences oscillants entre 10 et 400 nm (10 nm étant la limite des rayons X et 400 nm la limite des radiations visibles).

 

Ces radiations UV ont une action photochimique sur les corps, action qui se manifeste par des réactions très diverses telles que :

 

   pigmentation de la peau (pour des longueurs d'onde UV-A comprises entre 315 et 400 nm),

   vitamination des produits alimentaires (pour des longueurs d'onde UV-B comprises entre 285 et 315 nm),

   destruction des micro-organismes (pour des longueurs d'onde UV-C comprises entre 200 et 280 nm), c’est celui utilisé dans les purificateurs UV d’Aura Cameroun

 

   formation d'ozone (pour des longueurs d'onde de l'ordre de 185 nm).

 

L'action stérilisante, est due à la perturbation apportée par les radiations ultra-violettes dans la structure chimique des constituants de la cellule vivante, et par suite, de leur fonctionnement. La courbe d'adsorption de l'ADN (acide désoxyribonucléique), véritable support de l'information génétique dans le noyau des cellules, pour des longueurs d'onde comprises entre 200 et 285 nm met en évidence un pic à la longueur d'onde de 257 nm, c'est à dire un profond effet germicide à cette longueur d'onde.

 

Suivant la quantité d'énergie UV reçue, la cellule vivante sera soit stérilisée (effet bactériostatique) soit détruite (effet bactéricide). L'effet bactériostatique dans le cas d'une absorption modérée d'énergie UV, permet à la cellule de continuer à vivre, mais sans avoir la possibilité de se reproduire. Cette cellule est donc condamnée à disparaître. L'effet bactéricide, dans le cas d'une absorption d'énergie supérieure à une certaine dose, permet la destruction de la cellule. La dose minimale légale selon la circulaire du 19/01/87 de la Direction Générale de la Santé est de 25 000 micros watt seconde par centimètre carré.

 

L'action abiotique des radiations UV sera d'autant plus efficace que la structure de l'être vivant se rapprochera de la structure mono-cellulaire. Les microbes, virus, bactéries, seront donc particulièrement sensibles aux rayons UV puis pour des doses plus fortes les végétaux inférieurs tels que les algues, les moisissures et leur spores.

 

 

 

Technologie, caractéristiques

 

Les rayons UV sont produits par des lampes à vapeur de mercure qui émettent à la longueur d'onde de 254 nm, très proche de la longueur d'onde de 257 nm à haut pouvoir germicide.

 

Deux types de lampes existent : lampes basse pression et haute pression.

 

Ces dernières émettent des puissances UV-C plus élevées, environ 100 à 150 W UV-C mais avec des rendements énergétiques inférieurs. Les durées de vie de ces lampes sont d'environ 3000 heures pour les lampes de type HP et de 8000 heures pour les lampes de type BP.

 

Un appareil de traitement UV se compose d'une ou plusieurs lampes placées dans des gaines de quartz pour être isolées thermiquement de l'eau. Ces lampes peuvent être assemblées dans un tube cylindrique (appareil de type fermé) ou dans un canal (appareil de type ouvert). Dans les deux cas l'eau circule, au voisinage des lampes, en couches minces car les rayons UV sont rapidement absorbés par l'eau. Les gaines de quartz se trouvent confinées dans un réacteur qui, suivant la pression de fonctionnement est construit en acier inoxydable, acier zingué à chaud ou polyéthylène à haute densité.

 

L'ensemble est commandé par une armoire électrique assurant l'allumage des lampes, leur fonctionnement, le comptage des heures de fonctionnement et d'une alarme indiquant un éventuel dysfonctionnement.

 

L'énergie consommée par la désinfection varie en fonction de l'adsorption du rayonnement par l'eau à traiter (turbidité, présence de métaux, matières organiques...) Cette énergie se situe généralement entre 15 et 40 Wh par mètre cube d'eau traitée.

 

L'efficacité obtenue varie entre 90 et 99,99 % suivant la durée d'exposition de l'eau à traiter au rayonnement.

 

La capacité de traitement des appareils est très vaste, depuis quelques litres par heures pour un dispositif mono-lampe, jusqu'à 1 000 mètres cubes pour les plus grosses installations industrielles. L'investissement à réaliser suit la même évolution, depuis 2 000 F environ pour un appareil traitant 48 litres/heure jusqu’à 200 000 F pour un dispositif traitant 500 mètres cubes/heure.

 

Avantages et inconvénients

 

Le système de décontamination de l'eau par UV possède de nombreux avantages. Le plus intéressant est que la désinfection s'accompagne de la formation d'aucun produit de réaction avec les matières organiques de l'eau.

 

L'utilisation de l'appareil est simple, il est adaptable sur un circuit de distribution d'eau déjà en place, son entretien réduit et son coût de fonctionnement est relativement bas.

 

Ces avantages sont contrecarrés par quelques inconvénients majeurs. Il n'y a pas de possibilité d'apprécier de façon immédiate l'efficacité du traitement par la mesure d'un résiduel comme dans le cas d'un oxydant chimique. Il n'y a pas d'effet rémanent. L'emploi de la désinfection par UV est donc réservé à la désinfection d'eaux dont le circuit de distribution est court et bien entretenu. Enfin, le bon fonctionnement de l'appareil nécessite une eau de bonne transmittance, c'est à dire une turbidité inférieure à 1 NTU.

 

 

 

SALAT AL ISTISQAA

D. BELAID 21.05.2014

Résultats de la  prière Salat al Istisquaa? En tout cas il pleut sur Alger et la pluie est annoncée à l'intérieur du pays. La lutte contre le déficit hydrique passe par la mobilisation de toutes les sources d'eau renouvelable.

 

IRRIGATION, SOLUTIONS POUR CONSERVER L’EAU DE PLUIE

L’actuel risque de sécheresse fait peser un couperet sur le niveau de la production de céréales. Les efforts de l’OAIC pour développer l’irrigation d’appoint des céréales en milieu semi-aride est une excellente chose. Mais est ce que chaque agriculteur peut espérer mobiliser de l’eau à proximité de ses champs ? En Algérie, l’eau reste une denrée rare. Quelles solutions pour l’agriculteur ?

Afin de pouvoir irriguer ses champs, il y a différentes méthodes : utiliser l’eau d’un barrage à proximité, pomper de l’eau dans un cours d’eau ou dans un puits.

Pomper de l’eau dans un cours d’eau ou un puits pose des problèmes :

-le cours d’eau est parfois sec en été,

-le niveau de la nappe phréatique baisse et les autorités limitent les forages.

Des solutions sont possibles.

Concernant les cours d’eau. Une solution peut être de creuser un bassin à proximité. La pose de g éo-membrane permet d’assurer son étanchéité. En hiver, alors qu’il y a de l’eau dans le cours d’eau, des pompages vers le bassin permettent de sécuriser une réserve d’eau pour l’été. Le développement à venir de panneaux solaires pourrait permettre de réduire les coûts de pompage.

Concernant les nappes phréatiques. Combien de fois des agriculteurs ont pu observer des orages suivis de crues et voir partir toute cette eau. Une des solutions est d’édifier des obstacles au ruissellement des eaux de pluies et ainsi favoriser l’infiltration. Ces obstacles sont divers : seuils, terrasses, haies, bandes enherbées, puits de recharge… Créer de tels obstacles permet de faire remonter le niveau de des nappes phréatiques.

Dans la région de Ghardaïa, dans la vallée du M’zab sur les oueds sont édifiés des barrages traditionnels qui brisent l’élan des crues et permettent une meilleure infiltration de l’eau. Il s’agit d’une technique millénaire qui mérite d’être reproduite. Certains « habbes » ont 1246 ans.

 

OAIC, VERS 600 000 ha IRRIGUES

 

Selon Radionet du 11 mai. "L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OIAC) a réalisé, jusqu'en avril dernier, 600.000 hectares de périmètres irrigués, pour atteindre un objectif d'un million d'hectares à long terme, a indiqué à l'APS le directeur de l'OAIC, M. Belabdi Mohamed".

 

Il s'agit là sans aucun doute d'un grand succès reposant sur de seules compétences algériennes. Mais

est-il possible de faire mieux?

 

L'IRRIGATION : UN SUCCES ALGERIEN

Cette opération d'irrigation est un grand succès et cela à double titre.

Tout d'abord, aussi inimaginable que cela puisse se concevoir, l'option de l'irrigation des céréales n'a jamais été une option de l'Ecole d'Agronomie algérienne. C'est là un grave échec. L'idée défendue a toujours été de développer la pratique du labour profond afin d'emmagasiner l'eau de pluie ou d'utiliser des variétés plus résistantes à la sécheresse. Ce retard dans cette prise de décision reste un mystère qu'il s'agira d'élucider grâce au travail de quelque thésard minutieux. Car, il faut savoir que dès le milieu des années 70 quelques pionniers à l'INA d'El Harrach ont proposé cette stratégie. Certes, le réseau de barrages était loin de celui d'aujourd'hui, mais comment expliquer ce retard ? Sans vouloir tomber dans la vaine polémique, pourquoi plus d'agronomes* n'ont pas été convaincu de l'intérêt de ce procédé et pourquoi plus d'agronomes n'ont pas alerté les autorités politiques ?

 

Aussi, la stratégie d'irriguer les céréales est d'abord en Algérie, une victoire de la pensée (comme l'est par exemple l'option de l'abandon du labour pour le remplacer par le semis direct). Les autorités ayant pris ce tournant stratégique sont à féliciter. Attention, notre propos ne concerne pas l'irrigation continue sous pivot dans le grand Sud en milieu aride mais de l'irrigation d'appoint en milieu semi-aride.

 

La stratégie d'irriguer est également un succès par la façon dont elle est conduite : utilisation de capacités matérielles nationale (matériel d'Anabib), montage des opérations de financement de l'équipement où l'OAIC se porte garant vis à vis d'Anabib et permet au céréalier de rembourser son emprunt par des versements en grains. C'est de l'inédit ! C'est bien pensé. La presse et les universitaires devraient approfondir l'étude de ce montage qui honore ses concepteurs et l'OAIC en particulier ainsi que son management actuel ou passé dont Mr Nourredine Kehal.

 

Ceci dit les objectifs prévus pour 2014 et annoncés dès 2011 ne semblent pas totalement atteints. De même que l'annonce de 600 000 ha signifie-t-elle une surface réellement irriguée ou simplement dotée de moyens et susceptible de l'être?

 

DES DEFIS A VENIR

Ces défis sont multiples.

 

Mobiliser plus d'eau. Il s'agit d'essayer de retenir plus d'eau de pluie. Outre l'énorme effort des pouvoirs publics en matière de construction de barrages, il est possible d'amplifier la construction de retenues collinaires. Cependant, il existe des normes techniques à respecter sans quoi leur durée1 de vie peut être ramenée de 40 à 4 ans. Que ce soient ces retenues ou les barrages, la menace de l'envasement est permanente. Il est également possible de construire de petites réserves d'eau bâchée à ciel ouvert en utilisant des géomembranes. Ce type de réservoir se développe en France. Il permet par exemple de pomper seulement en hiver de l'eau dans un cours d'eau; eau qui sera ainsi mise en réservee..

 

Favoriser l'infiltration de l'eau de pluie. Trop souvent les eaux de pluie ruissellent sur le sol au lieu de s'infiltrer. Il n'y a pas de fatalité. Il s'agit de construire des obstacles à ce ruissellement: bandes enherbées en milieu de pente, haies, seuils, terrasses, ...etc. Il est évident qu'avant d'affirmer que ces ouvrages ne sont pas efficaces, il s'agit de mener une politique intégrée visant à associer les populations à de tels aménagements. Nous pensons, par ailleurs, qu'il devrait être tenu compte de la mise en oeuvre de ces techniques avant tout versement de subventions aux agriculteurs: céréaliers ou éleveurs ovins ou bovins. Les primes pourraient être indexées non plus seulement au quintal ou au litre de lait mais à la surface exploitée.

 

Optimiser les modes d'irrigation. La société Anabib mais aussi des sociétés privées telles le Groupe Kherbouche proposent aux agriculteurs des kit d'aspersion, enrouleur, pivots, système de goutte à goutte voire goutte à goutte enterré dans le cas du maïs grain. La disponibilité en enrouleurs est fondamentale pour cette irrigation d'appoint des céréales.

 

Economiser l'eau. Cela est possible en apportant la dose nécessaire au moment adéquat. Il faut pour cela utiliser à l'avenir des sondes tensiométriques et créer sur le net des systèmes d'avertissements agricoles pour l'irrigation comme le fait par exempel en Provence la compagnie du canal du Midi2.

Economiser l'eau implique de l'utiliser avec parcimonie et donc de faire payer, au moins en partie, son prix aux agriculteurs. A terme les services de gestion des ressources hydrauliques devraient équper chaque forage d'un compteur et être épaulés par une "police des eaux".

 

Avant d'irriguer il s'agit d'abord de mobiliser tous les moyens permettant de gérer au mieux la réserve hydrique du sol. La technique du semis direct est un des moyens les plus efficaces en matière de préservation de l'eau du sol. A ce titre, la compagnie CMA se doit de penser à la fabrication des semoirs appropriés. A l'heure où à nouveau en ce mois de mai où les céréaliers s'inquiètent d'une éventuelle sécheresse, cela devrait constituer une priorité nationale. A noter que l'ONG française Fert et l'AFDI proposent une collaboration gratuite pour la mise au point d'un tel semoir. L'Institut Agronomique de Meknès est d'ailleurs bien engagé dans ce partenariat. De premiers prototypes sont en essai ( http://youtu.be/LWaV71YGz1k ).

 

Irriguer est certes fondamental, mais à conditions d'appliquer un itinéraire technique approprié: semences certifiées, engrais, protection phytosanitaire. Il y a eu ces dernières années des situations où dans des périmètres irrigués, ce type d'itinéraire n'était pas appliqué. Quand on mobilise à grand frais des moyens pour irriguer, la moindre des choses est que cette eau ne profite pas aux mauvaises herbes dans un champs.

 

Enfin, quel avenir pour l'irrigation continue des céréales dans le grand sud? Cette "groundwater economy" pose de graves risques de salinisation des terres et d'épuisement de l'eau fossile des nappes du Continental intercalaire et du complexe terminal.

 

EN CONCLUSION.

L'irrigation des céréales et notamment l'irrigation d'appoint en milieu semi-aride est une stratégie au développement prometteur. Certes, il s'agit là de procédés coûteux qui nécessitent de gros investissements (retenues d'eau, forages, pompages, matériel d'irrigation). La pleine réussite d'un tel programme nécessite la mobilisation toujours plus grande des eaux d'irrigation. Il s'agit aussi de tenir compte du niveau des nappes phréatiques et de compter sur les eaux recyclées au niveau des stations d'épuration.

 

Les premiers pas de cette stratégie nouvelle en matière d'irrigation sont marqués par l'emploi de compétentes nationales. Cela est salutaire.

 

1Voir sur ce site la rubrique consacrés à ce type de retenues.

2Exemple de pilotage de l'irrigation. afeid.montpellier.cemagref.fr/old/Mpl2003/.../Bouthier-N42.pdf

 

 NOTES:

(*) A signaler dès 1985 l'activité irrigation du groupe SNC. "Agro Industrie

Créée en 1985, sous forme de SNC, Agro Industrie s‘est durablement installée dans l‘équipement agro industriel à savoir l‘ingénierie, la fabrication et la distribution. Depuis sa création, Agro Industrie à toujours été la première pour l‘introduction de nouveaux procédés en matière de : Pivot en 1986, Enrouleur en 1988, Goutte à goutte en 1991, (...), Machine à dénoyauter les olives 1995, (...), Géo-membrane (pour les bassins de rétention d‘eau) en 1998, (...), Aspersion, gaine d‘irrigation( ...)".

 

Présentation Agro-Industrie GK

 

"est parmi les leaders au niveau national dans la fabrication et la fourniture de matériel agricole.

En 1985 l'entreprise a fabriqué le premier prototype de pivot en Algérie

En 1988 l'entreprise a fabriqué et monté les premiers enrouleurs sous licence. A ce jour, plus de 2 000 de ces enrouleurs sont installés sur le territoire national. En 1990 l'entreprise a commercialisé pour la première fois une gaine goutte à goutte qui a révolutionnée le monde de l'irrigation maraîchère. L'entreprise commercialise différents engrais, les correcteurs de carence soluble dans l'eau ainsi que les engrais organique liquides. Une équipe pluridisciplinaire compétente et dynamique est à votre disposition pour vous aider à définir le solutions adéquates à vos questionnements.

Sources: Site Groupe Kherbouche.

 

UN SITE INDISPENSABLE POUR TOUT IRRIGANT.* * * *

Le site ARDEPI.fr propose des fiches techniques sur l'arrosage. Il s'agit de fiches PRATIQUES. Il serait bon de les traduire en langue arabe afin que le maximum d'agriculteurs et de cadres puissent en prendre connaissance.

 

Irrigation au Maroc

Excellent document qui fait le point sur la situation. En introduction, comment installer la fertigation sur un verger.

www.youtube.com/watch?v=FZllOim29jI

TECHNIQUE/BUSINESS

 

 

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PAR www.1and1.fr

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Agriculture de conservation

ITGC 2015 211 pages.

 

LIENS CONSEILLES

GRDC Australie

Céréales, transfert de technologie

 

FICHES TECHNIQUES DU MAROC

 

GUIDES TECHNIQUES

Super guides de cultures.

 

Le semis direct en Syrie.

Une expérience pour l'Algérie****.

 

للز ا رعة الحافظة

Construction de semoir

(aller en bas de la page)

 

Alternatives Rurales  Pratiques agricoles au Maghreb

 

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Témoignages sur le semis direct.

 

 

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Conseil en élevage en Algérie

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Ghriss Mascara - Algérie | Un fellah fabrique une ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/r32AypUxdPg"
https://www.youtube.com/watch?v=r32AypUxdPg
o ...

Fabrication savon d'Alep

Technique artisanale.

 

 

Huile de menthe.

Principe: par distilation. Usage: bloquer la germination des pommes de terre

 

www.google.com/patents/WO2009068803A2?cl=fr

 

Semoir semis-direct:

Essai d'un prototype.

www.youtube.com/watch?v=SJcHIT7HY3c

 

 

Démarche cluster Unido * * * *

Comment développer son activité au sein d'un cluster

dans sa région. Cas de l'olive à Bouira.

www.unido.org/fileadmin/user...we.../interno_web_DEF.pdf
 
 

 

Utiliser le fumier

des élevages.

 

Production de biogaz

 

 

 

Solaire Agricole

Des entreprises DZ proposent des pompes agricoles solaires.

 

 

Traitement de semences

Semences de ferme.

 
www.youtube.com/watch?v=N-oqfVDvAnQ

 

 

Espaces verts machine élagage taille

Elagage des arbres en ville ou en verger.

www.youtube.com/watch?v=uX3dgBNigRU

 

 

 

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Irrigation nano

au Maroc.

 

Semoir Semis direct Irakien****

Ras Ar-Rumuh - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/pS1yuxCH844"
www.youtube.com/watch?v=pS1yuxCH844
 

 

Grass Farmer 1414 - YouTube

Pour semer la jachère pâturée

Vidéo pour "https://youtu.be/plIp8DTJFKM"
https://www.youtube.com/watch?v=plIp8DTJFKM
 

 

Aquatrad Subsurface Drip System

www.youtube.com/watch?v=-DBdZ1XvRAo

 

 

ACTU ENTREPRISES

 

Vidéo pour "http://youtu.be/OPMTbk9vTIQ"
www.youtube.com/watch?v=OPMTbk9vTIQ

 

Tapis et revêtements (Algerian Bovines)

www.youtube.com/watch?v=fHrLyufuxCI

 

 

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قناة الشروق - تقنية البذر المباشر ITGC - semis ... - YouTube

Vidéo pour "https://youtu.be/xI254EcfDzs"
 
 
 
https://www.youtube.com/watch?v=xI254EcfDzs

 

Crème au chocolat - chef iatto tv - YouTube

"Danettes" au lait de soja et agar-agar

Vidéo pour "https://youtu.be/Vdch6K-mP9M"
www.youtube.com/watch?v=Vdch6K-mP9M

 

 

 

Engrais céréales

Solution Profert Azosul

 

 

 

 

Agrumes intensifs

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Désherbage bio - YouTube

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