PULVERISATION D'ENGRAIS LIQUIDES SUR CEREALES

En Algérie, le fort taux de calcaire des sols et les sécheresses printanières rendent souvent difficile l'absorption des engrais par les racines des céréales. Des travaux universitaires montrent qu'une pulvérisation foliaire de complément en potasse  et en phosphore  peut être très intéressante. Contactez votre fourniseur.

UREE, REDUIRE LES RISQUES DE VOLATILISATION

Pour réduire la volatilisation de l'urée sur blé, il faut:

-épendre sur sol humide ou avant une pluie,

-enfouir l'urée comme sur maïs,

- ou passer une herse étrille pour enfouir l'urée.

DOSE D'AZOTE, D'ABORD DETERMINER LE "RELIQUAT AZOTE" EN SORTIE D'HIVER DE LA PARCELLE. PERSONNE NE FAIT CELA EN ALGERIE. COMMENT VOULEZ VOUS PRODUIRE PLUS?

Nous vous proposons une vidéo sur la méthode des reliquats azotés et un lien sur les préconisation de l'ITGC.

Brochure fertilisation potassique du blé.
Une brochure pour vous orienter dans votre stratégie de fertilisation potassique du blé. Nous reprenons la riche analyse des experts de Profert et les résultats d'essais réalisés en Tunisie.
BrochurePotasseBlé.pdf
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PROFERT, LA STRATEGIE Weatfert-Azosul

Profert indique que "WEATFERT est doté d’un pouvoir acidifiant important grâce aux éléments qui le composent (acide phosphorique, azote ammoniacal et sulfate de potasse). Tous ces éléments ont un pH très bas, ils concourent à acidifier fortement la rhizosphère, à libérer et à faciliter l’assimilation des éléments nutritifs."

CEREALES:  APRES LA SECHERESSE SURVEILLER L'AZOTE DU SOL

Djamel BELAID djamel.belaid@ac-amiens.fr 22.01.2016

 

La menace a été sérieuse. Une sécheresse automnale persistante a marqué les semis de céréales de ce début de campagne. L'origine de ce manque d'eau est certes céleste. Cependant, des dysfonctionnements techniques et humains sont à relever1. Il serait bon d'en tirer les conclusions. Le retour de la pluie a permis de sauver la prochaine récolte, mais des effets sur le potentiel de récolte attendu sont à craindre. Et de façon étonnante ces effets ne seront pas là où on pourrait le craindre. A ce titre les services agricoles ont un deuxième défi à relever.

 

REALISER EN EXTREME URGENCE DES ANALYSES DE RELIQUATS AZOTES

Depuis quelques années, la pratique des analyses de sol se développent en Algérie. De nombreux laboratoires concourent à la réalisation de ces analyses de sols. C'est le cas de celui de Fertial. L'agriculteur peut savoir ainsi le niveau d'éléments minéaux présents dans le sol et donc estimer le niveau d'engrais qu'il doit apporter. Ces analyses sont faites en moyenne tous les 4 à 5 ans dans les exploitations performantes. Cet intervalle de temps entre deux analyses est celui que préconisent les spécialistes pour les principaux éléments minéraux : potasse, phosphore et oligo-éléments. Mais concernant l'azote, les préconisations agronomiques sont de réaliser des analyses chaque année. Oui, vous avez bien lu : chaque année.

 

AZOTE DU SOL, SEUL ELEMENT ISSU D'UN CYCLE BIOGEOCHIMIQUE

C'est que contrairement aux autres macro-éléments (phosphore et azote) l'azote minéral du sol provient essentiellement de la décomposition de la matière organique du sol. Dans le cas d'un blé par exemple, ce sont essentiellement la décomposition des pailles, chaumes, racines ou amendements organiques qui peuvent apporter de l'azote minéral aux racines de la culture suivante. En effet, les résidus de récolte et ces amendements sont riches en azote. Cependant, cet azote est sous forme organique. Or, les racines ne peuvent l'absorber que sous forme minérale : ammoniacale et nitrates. Ce sont des bactéries naturellement présentes dans le sol qui permettent cette transformation.

 

Mais ces bactéries ne sont actives qu'en présence d'un minimum d'humidité. Par ailleurs, elles sont capricieuses dans la mesure où elles ne sont pleinement actives qu'à des températures situées au delà de 6-7 degrès. Autant dire que la minéralisation en Algérie n'est active que lors des automnes et printemps humides.

 

Si on considère la pluviométrie de l'automne dernier, la faiblesse des pluies voire leur inexistance fait que dans certaines régions d'Algérie, on peut affirmer en première analyse, que la minéralisation de l'azote organique du sol n'a pas eu lieu. Conséquences, cet hiver 2016 les premiers horizons du sol sont plus pauvres qu'à l'accoutumée en azote minéral. Cette analyse est à moduler selon les précipitations automnales de chaque région.

 

EN 2016 SUR BLE, MAJORER LES DOSES D'AZOTE

D'une expérience de conseil auprès de gros céréaliers-betteravier dans le bassin parisien, nous avons retenu qu'on bon conseiller est celui qui se mouille, celui qui, entre différentes options, en choisit une. Aussi, mouillons nous ! Il nous semble qu'en Algérie, dans les conditions climatiques de cet automne, les reliquats azotés en sortie hiver sont faibles. Notre préconisations est donc de majorer les doses d'engrais azotés à apporter. Bien sûr l'idéal est de les fractionner. Les travaux de l'ITGC montrent, en effet que plus les apports d'azote sont fractionnés, meilleurs sont les rendements et le taux de protéines des grains de blé.

 

Cette faiblesse des reliquats azotés en cet hiver 2016 est une tendance forte. Ce constat est renforcé par les observations de ces derniers jours : des pluies abondantes et parfois de la neige. En effet, si les pluies d'automne sont intéressantes pour la minéralisation de la matière organique du sol, celles de l'hiver ne le sont guère pour l'alimentation azotée des plantes. Ces pluies ont tendance à lessiver une partie de l'azote minéral du sol. Les ions nitrates ne sont pas retenus par le sol ; de ce fait, ils ont tendance à migrer dans le sol hors d'atteinte des racines de la plante. Cela est d'autant plus vrai que les retards de semis de cette année ont eu pour conséquence un faible développement racinaire.

 

BLE DUR, QUEL NIVEAU DE FERTILISATION AZOTEE VISER

Le blé dur est une culture exigeante qui demande une réelle technicité de la part des céréaliers ; outre un objectif de rendement maximal, il leur faut viser un bon taux de protéines. En effet, le manque d'azote donne un grain farineux au lieu de la belle transparence si particulière du grain de blé dur. On dit que le grain est mitadiné. Or, qui dit mitadinage, dit faible rendement en semoule et mauvaise qualité des pâtes alimentaires. Choses rédhibitoires pour l'industrie de la semoule.

 

Mais revenons au rendement. Afin que les pieds de blé dur produisent le maximum d'épis et donc de grains-industriels de semoulerie, message plus d'azote, il s'agit qu'ils disposent d'azote au printemps. Toute carence d'azote ne permettra pas d'arriver au maximum de grains par mètre carré. Il y a déjà eu des années où l'humidité du sol et la pluviométrie locale était là, alors que le niveau d'azote apporté au sol par l'agriculteur ne soit pas au rendez vous. Dans ces cas là, ce sont des quintaux de grains qui sont perdus à jamais. En effet, de nombreux céréaliers n'apportent pas d'engrais azotés ou au mieux en apportent selon les prescriptions des services agricoles : 100 unités par hectare. Ce niveau est fixé arbitrairement suite à des essais en station sans analyses de reliquats azotés. Seule la réponse de la plante étant observée pour des doses croissantes d'engrais azotés.

A contrario, apporter 100 unités d'azote les années où les pluies automnales ont permis une bonne minéralisation et les pluies hivernales ont permis un faible lessivage, est aberrant. En effet, le sol est alors bien pourvu en azote et selon le rendement visé, les apports en engrais ne devraient être que de 50 unités d'azote.

 

Or, nous avons vu que le niveau d'azote du sol est un paramètre qui fluctue d'une année sur l'autre du fait des phénomènes de minéralisation et de lessivage. Actuellement les services agricoles sont dans une démarche qui pour un automobiliste consisterait à remplir chaque semaine son réservoir d'essence sans tenir compte du nombre de kilomètres hebdomadaires parcourus.

 

AZOTE, TIRER LA SONNETTE D'ALARME

On le voit donc, en Algérie, la situation en matière de fertilisation azotée des céréales est ubuesque. De nombreux agriculteurs sont excédés par les préconisations des techniciens : certaines années, l'azote apporté ne permet pas de bons rendements alors que la pluviométire est bonne. D'autres années, la même dose d'engrais grille littéralement les cultures. Cela pourrait préter à rire si la situation n'était pas si grave.

 

Il y a donc lieu de réaliser des annalyses de reliquats azotés en sortie hiver avant l'apport d'azote. Comme il serait difficile de généraliser ce genre d'analyse, il s'agit d'arriver à une mutualisation des moyens. Ainsi, sur une même petite région, les analyses devraient permettre de tirer des tendances afin d'informer par internet ou courrier les techniciens de terrain et les agriculteurs. Cela, au même titre que les avertissements agricoles qui permettent d'avertir les agriculteurs lors de l'arrivée d'insectes ravageurs des cultures.

 

Premiers concernés pour des raisons de qualité, les industriels de semoulerie, devraient s'occuper de la diffusion de ce type de message. Dans le cas de cette année, c'est à eux de prendre les devant et d'alerter les fellahs ; au moins ceux de leurs réseaux qualité. Car, ils risquent de se retrouver dès la récolte de cette année avec des blés durs de moindre qualité semoulière.

 

CEREALES EN ALGERIE, « ON MARCHE SUR LA TETE »

Mais qui se charge du volet quantitatif de la chose ? Qui en Agérie se préoccupe de donner plus d'azote au blé afin que chaque pied produise le maximum de grains ? Le fellah ? L'agri-manager, ces agriculteurs modernes instruits et à la tête de grandes ou moyennes exploitations ? L'information ne peut venir à eux car même les techniciens des services agricoles ne sont pas habitués à ce genre d'analyses pourtant simples.

Le technicien de la CCLS ? Outre qu'il n'a pas cette information, son salaire n'est pas indexé sur les quantités d'engrais azotés vendus ou les quantités de grains collectés dans les silos. Pourquoi voudriez vous qu'il aille courir derrière les fellahs pour les prévenir du danger actuel ?

 

En Algérie, il n'y a personne pour se préoccuper du niveau précis des doses d'azote à apporter ; ou bien si : une poignée de personnes aux moyens limités. Or, cela concerne des centaines de milliers d'hectares de blé ; l'aliment de base de la population.

A ce titre, et vu le niveau de gabegie technique, on peut dire qu'en Algérie, concernant la fertilisation azotée, « on marche sur la tête ». Le ministre de l'agriculture se demandait récemment si les 400 ingénieurs en poste à l'OAIC étaient bien utilisés. La question est posée. Pourquoi certains ne seraient-ils pas détachés de leurs tâches administratives pour se consacrer par exemple annuellement et durant deux semaines à l'estimation des reliquats azotés dans leur bassin de collecte ? Actuellement certains fellahs sont dégoutés des engrais azotés : « l'engri yahrag el gamh » disent-ils (l'engrais grille le blé ).

 

Pourquoi cette inefficacité? Car à notre avis, l'OAIC est un organismme dont le statut du personnel est dépassé. Et toute l'énergie de ses cadres dirigeants et du personnel n'y peut rien. Le salaire de l'ingénieur et du technicien devrait être indexé sur le niveau d'intrants vendus (engrais, produits phytosanitaires, …) de même que le chef de silo et son équipe devraient être rémunèrès en fonction des quintaux de céréales qu'ils font rentrer dans les silos. A l'étranger et en France, dans les coopératives céréalières, c'est ainsi que cela fonctionne. Il ne s'agit pas d'affubler le sigle « CCLS » du « C » de « Coopérative » pour qu'elle en soit une. Une coopérative possède des statuts spécifiques, sinon ce n'est qu'une antenne d'un office public et rien d'autres.

 

En l'état des choses, c'est aux industriels de la meunerie et de la semoulerie de se saisir du dossier. A eux également de se doter de moyens d'analyse rapide du taux de protéines à et de demander aux autorités à pouvoir réceptionner les grains aux portes de leurs silos. A eux également de demander la révision des barêmes de raréfaction. Ils datent de 1988 et qui ne sont plus adaptés aux exigences actuelles de qualité de la collecte des céréales.

Mais aux céréaliers également de trouver la force de s'organiser en groupe d'achats d'engrais et de produits phytosanitaires. Seuls de tels groupements peuvent permettre à terme de se doter de leurs propres techniciens. Techniciens qui auront alors obligation de résultats...

 

A défaut de structures de collecte des céréales réellement efficaces et de groupements d'achats paysans, concernant l'utilisation des engrais azotée sur céréales, nous continuerons à « marcher sur la tête ».

1Voir nos précédents articles sur la question (le non labour peut permettre d'amoindrir les effets des sécheresses automnales).

 

AZOTE : PRENDRE EXEMPLE SUR LA BOURGOGNE ?
djam.bel@voila.fr 19.04.15
En France, le taux de protéines des blés tendres baisse depuis plusieurs années. C'est le cas en Bourgogne où le taux de protéines est passé sous le seuil
fatidique des 11,5% en 2013. Or, la meunerie exige pour l'export des blés avec de meilleurs taux. Face à cette situation la profession en Bourgogne développe le
projet BOP : Blé Objectif Protéines. Cette ambitieuse initiative mérite d'être suivie en Algérie.

Une ingénieur agronome a été recrutée et a pour mission de poser un diagnotic. Il apparaît que si le climat et le sol sont des facteurs importants, le choix variétal
et la fertilisation sont déterminants.
En Bourgogne, le niveau de raisonnement de la fertilisation est satisfaisant. Les agriculteurs utilisent tous la méthode des bilans azotés afin de déterminer les
doses d'azote à apporter. Au final, plus que la dose totale, il apparaît que c'est la date d'apport, le fractionnement et la forme de l'engrais qui sont déterminants
résume un responsable local.

VERS UN QUATRIEME PASSAGE  ET D'UN BSV?
Des exploitants s'orientent vers un meilleur positionnement du 3ème pasage, notamment en le repoussant. D'autres pratiquent 4 passages. C'est le cas
d'exploitant apportant 180 unités d'azote. Mais la peur d'un temps sec pour le 4ème passage est là.
Afin d'avancer techniquement la volonté de la profession est d'échanger les pratiques et le conseil technique aux agriculteurs. L'idée est d'arriver à un système
d'alerte par messagerie comme cela se pratique pour les averissements agricoles (Bulletin de Santé du Végétal).
La nature des messages ne serait pas le calcul des doses d'azote à apporter mais plus le positionnement des apports en fonction des conditions sur les
parcelles. Il s'agirait ainsi d'aller vers plus de réactivité en tenant compte de la météo, l'avancement des stades végétatifs et de l'état des cultures afin de
proposer d'intervenir ou non afin de permettre mles meilleures conditions d'absorption de l'engrais.
L'idée est que tous les prescripteurs (coopératives, négoce, instituts techniques, chambre d'agriculture harmonisent leur discours) afin d'aller à la reconquête du
taux de protéines.

QUEL PROJET PROTEINES EN ALGERIE ?
En Algérie, la préoccupation en matière de protéines concerne les blés tendres. Souvent le mitadinage et les qualités semoulières sont un obstacle en
semoulerie. Plusieurs semouliers ont pris l'initiative de créer des réseaux de suivi des céréaliers de leur bassin de collecte.
L'ITGC a montré que le fractionnement des doses d'azote est la clée pour de meilleurs rendements et de meilleurs taux de protéines. Cependant la méthode des
bilans azotés est loin d'être la norme. Il n'existe en effet pas de pratiques d'analyse des reliquats azotés qui permettrait d'affiner les doses d'azote à apporter.
Des universitaires travaillent sur l'utilisation de la mesure des besoins en azote des plantes en se basant sur des outils tels le Nitrachek.
Comme pour le projet BOP, il serait intéressant d'arriver à une mise en commun d'analyses de l'azote du sol effectuées en sortie hiver sur un réseau de
parcelles représentatives d'une petite région. Si cela permettrait d'améliorer le taux de protéines, la vulgarisation de la méthode des bilans azotés permettrait à
coup sûr d'améliorer les rendements. On voit là le décalage par rapport aux céréaliers de Bourgogne. La priorité en matière d'amélioration des rendements
passe également par l'optimisation de l'eau du sol : lutte contre la concurrence des plantes adventices et vulgarisation du semis direct.
On peut espérer pour l'avenir plus d'échanges entre céréaliers des deux bords de la Méditerranée. Chacun ayant à y gagner ...
Sources : Réussir Grandes Cultures. Avril 2015 n° 290.FERTILISATION: AJUSTER LA DOSE D'AZOTE PAR LA MESURE DU RELIQUAT AZOTE.

 

L'urgence de l'heure (en février 2014) est la mesure des reliquats azotés en sortie hiver sur céréales. Seule cette méthode permet d'ajuster les doses d'azote. Il est dramatique de voir que cette méthode simple est inconnue en Algérie. Il suffit d'aller voir sur le site de n'importe quelle Chambre d'Agriculture française pour voir qu'en janvier et février c'est l'alerte générale pour faire le maximum de mesures. Et nous en Algérie, où en sommes nous? Le 19.01.2014

Année à faibles reliquats: Tout pousse à croire que la forte pluviométie hivernale est la cause d'un faible taux d'azote dans les sols. Il s'agira de majorer les doses d'N (et de les fractionner). Le 22.02.2014

Piloter l'azote sur blé dur: nous vous recommandons de taper "variété blé dur azote" sur google pour voir des exemples de pilotage de la fertilisation de l'azote.

Le 25.02.2014

Fractionnement de l'azote: la réussite d'une bonne nutrition réside dans le fractionnement des doses d'azote: en deux fois, voire 3 si le printemps est pluvieux. D. BELAID 30.03.2014

 

CAMPAGNE FERTILISATION AZOTEE SUR CEREALES

Photo de Mr Mohamed HAROUN (page FB). 13.03.15

 

 

AZOTE

ENGRAIS: L'ALGERIE PERD DES MILLIERS DE QUINTAUX DE BLE.

D. BELAID 01.02.2015 djam.bel@voila.fr

Le blé et les céréales ont besoin d'engrais, principalement d'azote, de phosphore et de potasse. L'azote occupe une place primordiale. On ne peut obtenir de rendement élevé sans azote. Or, en Algérie, l'utilisation de cet engrais n'est pas maitrisée par l'encadrement technique. De ce fait, souvent les agriculteurs n'en veulent pas. « Cela brule le blé » affirment-ils. Des dizaines de milliers de quintaux potentiels sont ainsi irrémédiablement perdus chaque année. Pourtant avec des gestes simples permettraient de résoudre ce problème.

 

QUELLES SONT LES PRATIQUES ACTUELLES EN ALGERIE?

Face aux besoins du blé, les préconisations officielles en vigueur en Algérie, sont d'apporter 100 unités d'azote. C'est la dose moyenne conseillée en zone favorable pour la céréaliculture. C'est à dire dans les zones où les précipitations annuelles moyennes sont de l'ordre de 400 mm. Et cela quel que soit le type de sol où la culture précédente.

 

Sur ces 100 unités, il est conseillé de réaliser un fractionnement des apports. Des essais de l'ITGC montrent en effet que le rendement et le taux de protéines du grain sont d'autant plus élevés que les apports sont fractionnés. Un tiers de l'engrais est à apporter en début de croissance et le reste avant la montaison.

 

COMMENT EXPLIQUER CES PRATIQUES D'UN AUTRE AGE EN ALGERIE?

Les façons d'apporter l'engrais azoté en Algérie sont dépassées. En effet, il n'est pas logique de préconiser une dose unique pour des situations différentes. Pour produire un quintal de blé dur, 3,5 kg d'azote sont nécessaires. La logique veut que pour chaque parcelle un objectif de rendement soit défini sur la base des 5 dernières années. En fonction de cet objectif l'agriculteur défini la dose moyenne à adopter. C'est ce qu'on appelle la méthode des bilans azotés.

 

POURQUOI L'AZOTE EST IL SI DIFFERENT DES AUTRES ENGRAIS?

Là où le bat blesse, c'est qu'en Algérie, l'azote minéral du sol n'est pas pris en compte. En effet, là où pour les éléments P et K des analyses tous les 4 ou 5 ans suffisent, ce n'est pas le cas pour l'azote. L'analyse de sol est à réaliser chaque hiver sur les parcelles de blé. En effet, en hiver pluvieux jusqu'à 40 unités d'azote du sol est lessivé. Aussi, là où il est préconisé une dose moyenne de 100 unités, si on retranche les 40 unités lessivées, la plante n'a plus à sa disposition que 60 unités. Conséquences, la plante ne formera pas assez de grains et donc le rendement potentiel ne sera pas atteint. De même si l'hiver est sec, le lessivage peut être minime. A un apport de 100 unités, il faudra rajouter les 40 unités présentent dans le sol. La plante aura alors à sa disposition 140 unités. Or, trop d'azote développe excessivement le feuillage. La transpiration de la plante est alors accrue. En cas de sécheresse, la plante qui aura rapidement épuisé la réserve en eau du sol, ne pourra plus faire face à la demande en eau.

On le voit, là où un élément chimique, l'azote, il faut du doigté, en Algérie les préconisations de l'encadrement technique se font à peu prés. On comprend que les agriculteurs se plaignent que l'engrais azoté puisse bruler le blé.

 

QUELLE EST LA PART DE RESPONSABILITES DES TECHNICIENS?

Afin de résoudre ce problème, une seule solution: l'analyse du reliquat azoté en sortie hiver (RSH). Pour cela, en janvier, les techniciens doivent sortir de leurs bureaux et aller sur les parcelles de blé des agriculteurs qu'ils conseillent afin de récolter des échantillons de sol et les envoyer aux laboratoires d'analyses. Pour de petites régions homogènes, des moyennes des analyses sur des parcelles représentatives peuvent suffire. Cependant, il est nécessaire de tenir compte du type de sol, de sa profondeur, des apports récents en amendements organiques et du précédent cultural. Des outils comme internet peuvent permettre ensuite une diffusion large des résultats.

 

QUEL PLAN DURGENCE ADOPTER?

Afin de mettre fin à cette incurie concernant les préconisations en matière de fertilisation azotée, il devient urgent de mettre sur place, dans un premier temps dans les régions à plus fort potentiel, un réseau d'analyses sur des parcelles témoin. Des modélisations peuvent être également être testées en fonction du niveau des précipitations hivernales, du type de sol et de l'historique récent des parcelles. Par ailleurs, de nouveaux outils de diagnostic apparaissent. Le Nitrachek permet d'analyser le niveau d'azote dans les feuilles de blé et d'ajuster la dose d'azote à apporter. Permettra-t-il de s'affranchir des RSH? La réponse ne peut venir que de l'étude de cas concrets.

 

L'urgence est là. Il est illusoire de penser que l'augmentation des rendements ne se fera uniquement par l'irrigation d'appoint des céréales. La maîtrise fine de l'itinéraire technique s'avère indispensable. L'approximation des doses d'azote est source de manque à gagner considérables. Ce facteur doit donc être pris en compte le plus vite possible.

A cet effet, la mise à niveau de l'encadrement est primordiale. Politique de RSH ou Nitrachek, voire les deux en même temps, aux autorités scientifiques compétentes de mettre les outils adéquats entre les mains des techniciens.

En cas d'absence de savoir faire local et étant donné l'importance du sujet, il est nécessaire d'avoir recours à l'expérience étrangère. Les Chambres d'Agriculture françaises regorgent de techniciens compétents rompus à ce type d'exercice et aptes à organiser des réseaux locaux d'analyses. Faire appel, dans un premier temps, à ce savoir faire est nécessaire. Ceci dit, rien n'empêche les techniciens de terrain, les agriculteurs leaders ainsi que les responsables qualité des moulins et semouleries de s'approprier le plus tôt possible de cette méthode des bilans azotés.

 

 

ITGC et AZOTE

Afin d'ajuster les doses d'azote sur blé, suite à la minéralisation automnale et au lessivage hivernal, il s'agit de réaliser sur les parcelles une mesure du reliquat azoté en sortie hiver. Cela est fondamental pour le rendement et le taux de protéines (surtout en blé dur).

Suggestion: que l'ITGC affiche, selon les régions, la tendance des reliquats azotés de cet hiver. En attendant, c'est à chacun à diffuser de telles analyses d'azote (en indiquant le précédent cultural).

 

nb: en la matière voir ce que publie Arvalis au niveau de la rubrique "Régions" sur son site. Choisir les régions du Sud de la France afin d'essayer d'avoir une tendance qui pourrait s'appliquer à l'Algérie. Une chose est sûre, si dans votre régions la pluviométrie hivernale est importante, il faudra majorer les doses d'azote sur blé (en les fractionnant). Mode opératoire, voir la vidéo ci dessous et les conseils de la Chambre d'Agriculture de Picardie et surtout d'ARVALIS dont le site est très riche.. 19.01.2014

 

Réaliser un prélèvement de sol pour analyse des reliquats azotés

www.youtube.com/watch?v=CwvLbepueOc

 

 

 

Modalités pour calculer la dose d'azote à apporter

Guide PPFA

Le GREN ou groupe régional d'expertise nitrates a proposé au préfet de région une méthode de calcul de la dose d'azote par culture basé sur la méthode du bilan. Pour certaines cultures où le calcul de la dose bilan n'était pas possible par manque de références, un plafond d'azote a été proposé.

Téléchargez ci-dessous :

- la plaquette régionale GREN réalisée par les Chambres d'Agriculture de Picardie reprenant l'ensemble des références publiées dans l'arrêté préfectoral régional

- les synthèses des reliquats azotés sortie hiver publiées par les Chambre d'Agriculture de Picardie avec l'ensemble de leur partenaires, selon les départements (coopératives, LDAR, INRA...) :

 

Toute l'info pour gérer son exploitation agricole

www.arvalis-infos.fr/
Retrouvez toute l'information technique des grandes cultures et des fourrages pour produire plus et mieux : météo, résultats d'essais, outils, vidéos.

 

 

 

 

Fertilisation

Reliquats azotés : soigner les prélèvements de terre

Mesurer les reliquats azotés en sortie d'hiver est primordial afin d'ajuster au mieux le plan de fumure des cultures. Pour obtenir des résultats de qualité, un minimum de 14 prélèvements doit être réalisé dans un cercle de 20 m de diamètre.

Le niveau de reliquats azotés en sortie d'hiver est très variable d'une année sur l'autre. Il dépend principalement de l'efficacité d'absorption en azote du précédent cultural, de la présence ou non d'un couvert végétal en interculture, et de l'intensité du lessivage hivernal. Il est essentiel de mesurer précisément ces reliquats afin d'optimiser la fertilisation azotée des cultures.

Quand prélever les échantillons ?

Les échantillons doivent être prélevés en sortie d’hiver avant la reprise de minéralisation de l’humus afin d’estimer les stocks d'azote minéral disponibles en début de cycle.

Comment prélever au sein de la parcelle ?

Le prélèvement doit être réalisé au sein de la plus grande zone homogène de la parcelle, dans un cercle de 20 m de diamètre. Il faut au minimum 14 carottages élémentaires pour constituer un échantillon représentatif. Attention, un prélèvement sur toute la diagonale de la parcelle n’est généralement pas satisfaisant, surtout dans le cas d’une parcelle de profondeur de sol hétérogène.

 

Methode de prelevement des reliquats azotes. Prelever dans un cercle de 15 m de diametre 14 echantillons de terre 



 

 


Sur quelle profondeur prélever ?

L’idéal est de prélever sur toute la profondeur d’enracinement de la culture considérée, par horizon de 30 cm. En cas de sols très profonds (plateaux limoneux), il faut aller jusqu'à 120 cm, ce qui correspond à la profondeur d'enracinement potentielle d'un blé.

Comment conserver les échantillons de terre ?

L’échantillon doit parvenir :

Soit à l’état réfrigéré (4°C) au laboratoire dans un délai de 2 à 3 jours après le prélèvement.

Soit à l’état congelé (- 18°C) pour un envoi différé.


N’oubliez pas de conditionner l’échantillon de terre dans un sachet identifié et accompagné d’une feuille de prélèvement remplie par vos soins. Afin de bénéficier de conseils précis, il est primordial de renseigner toutes les cases de la feuille de prélèvement.

Christine LESOUDER (ARVALIS - Institut du végétal)

 

 

FARMSTAR - Vos Parcelles vues du ciel

En France, plusieurs coopératives céréalières proposent des analyses d'azote pratiquement en continu selon l'état du blé. A suivre...

https://www.farmstar-conseil.fr/presse.html

 

 

 

FORMES D’AZOTE

Ammonitrate, solution azotée ou urée : les bons critères de choix

(D.BELAID 24.12.2014 Quelques extraits d'un article de Jean-Pierre Cohan et de Christine Le Souder chercheurs d'Arvalis et consacré aux différentes formes d'engrais azotées. Il s'agit de lire ces extraits en ayant à l'esprit les spécificités des conditions algériennes: déficit hydrique printanier, vent, sol basique, taux élevé de calcaire. Ces conditions font qu'en Algérie, certaines formes d'engrais azotés sont à privilégier. La fertilisation azotée doit également être envisagée sous l'angle d'une meilleure efficacité de l'utilisation des engrais phosphatés. En effet, ces engrais présentent un risque d'insollubilisation en sols calcaires. Aussi, l'aspect acidifiant de certaines formes d'engrais azotés n'est pas à négliger. A cela, il faut ajouter que pour des raisons sécuritaires l'ammonitrate est beaucoup moins utilisé.

Il apparaît que plus que jamais, des essais doivent être réalisés de même que des enquêtes cultures afin de déterminer les pratiques les plus efficaces dans l'emploi de l'azote. Enfin, il nous semble que la voie de l'enrobage de l'urée doit être explorée. La technique de l'enrobage permet de lutter contre le risque de volatilisation de l'ammoniac. Un dernier point concernant l'urée dorénavant présent dans chaque exploitation. Ce produit peut être utilisé en élevage afin d'enrichir les pailles en azote. La technique est relativement simple. Il s'agit de diluer l'urée dans un arrosoir et d'asperger la paille puis de la couvrir avec une bâche plastique hermétique).

 

Le choix de la forme d’engrais azoté à apporter au blé repose souvent sur un compromis entre l’efficience du produit, sa praticité et son prix. Les trois formes d’engrais azotésclassiques que sont l’ammonitrate, la solution azotée et l’urée granulée, se distinguent sur ces critères. Revue de détails des avantages et inconvénients de chacune d’elles.

 

 

Une fois épandu, un engrais azoté est soumis à différents processus physiques et biologiques qui peuvent entrer en concurrence avec son absorption par la culture et altérer son efficacité (figure 1). En premier lieu, la forme ammoniacale, qui provient soit de l’engrais lui-même soit de l’hydrolyse de la forme uréique, est soumise au phénomène de volatilisation dans l’atmosphère. Ce processus rapide est fortement lié aux propriétés du sol et aux conditions climatiques durant les heures voire les jours suivant l’épandage.

Par exemple, les sols basiques y sont plus sensibles et un temps venté et chaud favorise le phénomène. Au final, la volatilisation peut parfois affecter plus de 30 % de l’azote apporté. Un enfouissement rapide de l’engrais permet de la limiter fortement. L’ammoniac peut aussi se fixer sur les argiles des sols, mais ce phénomène n’a pas d’impact réellement significatif sur l’efficacité de l’engrais.

 

La forme nitrate sensible

aux pertes

La forme nitrate est, quant à elle, soumise à des pertes par dénitrification ou par lixiviation, encore appelée lessivage. Les premières sont liées à l’émission de gaz à effet de serre tel que le protoxyde d’azote. Bien qu’ayant un fort impact sur le réchauffement global, elles ne représentent généralement pas des quantités d’azote suffisamment importantes pour affecter l’efficacité de l’engrais.

Les secondes sont dues à l’entraînement du nitrate par les eaux de drainage. Concernant les céréales

d’hiver, les apports d’engrais se font essentiellement hors de la période de drainage, évitant par là les pertes par lixiviation.

L’azote des engrais peut également subir une « organisation ». Ce phénomène correspond à l’intégration de l’azote minéral dans la matière organique sous l’effet des microorganismes du sol. C’est un processus continu le long du cycle de la culture qui capte entre 10 et 30 % de l’azote apporté. Il est fortement lié à la présence de matière organique restituée telle que les pailles ou les produits résiduaires organiques. Jusqu’à maintenant, il n’a pas été possible de chiffrer des différences de sensibilité entre les formes d’engrais sur ce type de pertes. Il faut retenir que plus les conditions d’absorption de la culture sont mauvaises (manque de pluie, apport supérieur aux besoins), plus l’engrais est exposé longtemps aux phénomènes de pertes.

 

L’ammonitrate :

la référence en efficacité

Qu’elle soit dosée à 27 ou 33,5 % d’azote total, la forme ammonitrate présente toujours la même composition : 50 % d’azote sous forme d’ammoniac et 50 % sous forme de nitrate. Dans la plupart des expérimentations, l’ammonitrate présente la meilleure efficacité. Cette performance repose essentiellement sur sa moindre sensibilité à la volatilisation ammoniacale, cela même si la moitié de l’azote qu’il contient se trouve sous forme d’ammoniac. En cas de mauvaises conditions d’absorption par manque de pluie, l’azote reste donc en partie disponible dans le sol dans l’attente du retour des précipitations. Ce phénomène a été constaté lors du printemps 2011, pendant lequel des absorptions d’azote tardives ont souvent généré des rattrapages de rendement inattendus. Cependant, l’ammonitrate présente quelques inconvénients. Le premier vient de son prix. Le kilogramme d’azote à l’hectare sous cette forme est régulièrement plus cher de 10 centimes par rapport à l’urée granulée et de 20 centimes par rapport à la solution azotée. Son deuxième handicap est lié aux contraintes réglementaires de stockage du dosage à 33,5 %. En raison des quantités minimales stockées concernées par la réglementation, il concerne toutefois essentiellement les distributeurs, non les agriculteurs. Le dosage à 27 % est pour sa part assez peu concentré, ce qui entraîne des charges de manutention plus importantes.

 

Le côté pratique

de la solution azotée

De son côté, la solution azotée dose 30 % d’azote en massique et 39 % en volumique. Cela signifie qu’un apport de 100 kg de solution azotée correspond à 30 kg d’azote et 100 l à 39 kg d’azote. Ce type d’engrais contient les trois formes d’azote : 50 % d’urée, 25 % d’ammoniac et 25 % de nitrate. De nombreuses expérimentations conduites dans les années 1990 (1) ont permis d’évaluer son efficience vis-à-vis de l’ammonitrate. À la dose optimale d’azote, c’est-à-dire celle permettant de maximiser le rendement avec la forme ammonitrate, la solution azotée aboutit en moyenne à des rendements inférieurs à l’ammonitrate : -3,9 q/ha en sols calcaires et -1,9 q/ha en sols non calcaires. Mais ces écarts sont très aléatoires selon les parcelles.

Pour les réduire, il est nécessaire de majorer la dose d’azote calculée via la méthode du bilan, de 10 % en sols non calcaires et de 15 % en sols calcaires. Ces chiffres ne représentent pas une moyenne mais la plus petite majoration testée gommant l’écart de rendement moyen. Pour combler la différence de teneurs en protéines également observée entre ces deux formes d’engrais, la majoration en sol non calcaire doit être encore plus importante, de l’ordre de 18 %. Ces résultats mettent en évidence une plus grande sensibilité de la solution azotée vis-à-vis des pertes par volatilisation ammoniacale. Ainsi, une bonne prise en compte des risques de volatilisation (éviter les temps chauds et venteux, privilégier les apports juste avant les pluies) permet probablement de réduire les écarts d’efficience constatés et donc d’adapter à la baisse les majorations de doses. De même, si l’outil de calcul de dose prévisionnelle d’azote utilisé prend déjà en compte les pertes par volatilisation, il n’y a pas d’adaptation de dose à appliquer.

Malgré son efficacité inférieure, la solution azotée présente quelques avantages. Son prix en fait la forme d’engrais azotée la moins chère du marché. Dans les situations où son efficacité est la plus mise à mal (sols basiques, printemps secs…), cet avantage ne compense néanmoins pas totalement son manque d’efficacité. Son côté pratique d’utilisation, via un pulvérisateur, constitue un autre atout car cette technique assure une bonne qualité d’épandage. Attention toutefois à ne pas l’utiliser en apport tardif en raison des risques de brûlures de l’épi voire du feuillage. À noter que le stockage de la solution azotée peut être localement assez contraignant en obligeant parfois l’agriculteur à s’équiper d’un bac de rétention.

 

L’urée granulée rivalise

avec l’ammonitrate

Longtemps cantonnée à un usage sur maïs, l’urée granulée s’est fortement développée ces dernières années sur les blés tendre et dur. Ce type d’engrais contient 46 % d’azote présent entièrement sous forme uréique. C’est la forme d’azote organique la plus simple. Bien qu’une petite partie puisse directement être assimilée par les racines, l’urée doit d’abord être hydrolysée en ammoniac pour être mise pleinement à disposition de la culture. Une synthèse de 28 essais réalisés de 1981 à 2012 a permis de chiffrer les différences d’efficience entre l’urée granulée et l’ammonitrate. En excluant les sols calcaires, la différence de rendement à la dose optimale d’ammonitrate est de 1,3 q/ha en défaveur de l’urée (figure 2). L’écart en sols calcaires semble être plus important mais ce résultat, issu d’un seul essai, doit être relativisé.

Concernant les teneurs en protéines du grain, une différence est également apparue en défaveur de l’urée. Mais, de 1,17 %, elle n’est pas statistiquement significative. D’autres essais, conduits de 1995 à 2003, ont étudié différentes formes d’engrais uniquement sur le troisième apport fin montaison. Aucune différence significative de rendement n’a été constatée. En revanche, une différence significative de 0,11 % de protéines au détriment de l’urée par rapport à l’ammonitrate a été mise en évidence.

Ces écarts peuvent être dus au retard de mise à disposition de l’azote minéral en raison du passage obligé par l’hydrolyse de l’urée et aux pertes par volatilisation ammoniacale. L’hydrolyse de l’urée étant complète en quelques jours dans la plupart des conditions de cultures, il est peu probable que cette étape soit pénalisante. (Cela serait à vérifier selon les différentes zones agroclimatique d'Algérie. DB).

C’est donc sans doute la sensibilité de l’urée à la volatilisation qui serait en cause. Cependant, les performances de l’urée granulée restent supérieures à celles de la solution azotée. Et compte tenu de l’écart de prix assez faible entre l’urée et l’ammonitrate, les majorations de doses ne sont pas justifiées sur des stratégies d’apport d’urée. Enfin, notons que le fort dosage de cet engrais est un atout d’un point de vue facilité de manutention.

 

 

(1) 120 essais, conduits de 1983 à 1995 par l’ITCF et/ou Hydro-Agri, ont permis de comparer les engrais sur tous les apports. Leur synthèse, réalisée dans le cadre d’un partenariat ITCF/ Hydro-Agri en 1995-1996, fait l’objet d’articles dans les numéros 221 (février 1997) et 375 (février 2011) de Perspectives Agricoles.

 

Figure 2 : Relation entre le rendement obtenu avec l’ammonitrate à la dose optimale et le rendement obtenu avec l’urée pour la même dose d’azote apportée. 28 essais 1981-2012. Ecart significatif à 5 % par un test en méthode des couples.

 

 

Efficience ou

efficacité ?

Efficience et efficacité sont des termes souvent utilisés pour chiffrer l’impact d’un apport d’engrais sur la culture. Voici quelques définitions pour s’y retrouver :

• L’efficacité d’absorption représente le pourcentage d’azote provenant de l’engrais absorbé par la culture. Elle est le plus souvent chiffrée par le CAU (Coefficient apparent d’utilisation).

• L’efficience de conversion correspond à la quantité d’azote

absorbé nécessaire pour produire une unité de production (un quintal de blé, une tonne de matière sèche…). Pour le rendement des céréales, cette notion est représentée par le coefficient « b ».

• L’efficience de l’engrais, quant à elle, est la quantité d’azote épandue nécessaire pour produire une unité de production. C’est une grandeur intégratrice de nombreux phénomènes pas toujours faciles à

distinguer.

L'ESSENTIEL

-Les granulés d’ammonitrate sont peu sensibles à la volatilisation, ce qui peut permettre des absorptions tardives en cas de retour tardif de pluie après un printemps sec.

-Le choix de la bonne forme d’engrais peut venir tamponner ces effets indésirables.

-La solution azotée : moins chère et plus facile à épandre, elle est cependant moins efficace. Malgré son efficacité inférieure, la solution azotée présente quelques avantages. Son prix en fait la forme d’engrais azoté la moins chère du marché.

-En sol non calcaire, l’urée granulée présente des efficiences légèrement inférieures à l’ammonitrate pour un prix légèrement plus faible aussi.

-Compte tenu de l’écart de prix assez faible entre l’urée et l’ammonitrate, les majorations de doses ne sont pas justifiées sur des stratégies d’apport d’urée.

 

Jean-Pierre Cohan jp.cohan@arvalisinstitutduvegetal.fr

Christine Le Souder c.lesouder@arvalisinstitutduvegetal.fr ARVALIS-Institut du végétal

PERSPECTIVES AGRICOLES - N°396 - JANVIER 2013 p36-38

 

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ALGERIE : LOCALISER LES ENGRAIS EN CEREALICULTURE

 Djamel BELAID 24.12.2013

 

A l’étranger la localisation des engrais au plus près de la semence a longtemps été réservée aux cultures à large écartement : comme le maïs ou la betterave à sucre. Mais depuis quelques années sont apparus des semoirs à double trémie pour les céréales. Qu’en est-il en Algérie ? Cette méthode a-t-elle un intérêt en Algérie ?

 

UN ETAT DES LIEUX

En Algérie, l’épandage des engrais est principalement réalisé sous forme de produits solides réalisés épandeurs centrifuges ou en utilisant des semoirs à grains. Les engrais phosphatés et potassiques sont parfois épandus avant labour de jachère. Ces épandages s’effectuent dans un contexte de forte hausse des prix des engrais, un fort pouvoir fixateur des sols vis-à-vis des engrais phosphatés et les risques de stress hydriques.

 

LA LOCALISATION, DE NOMBREUX INTERETS

La localisation est particulièrement intéressante dans le cas des engrais phosphatés et ammoniacaux. Dans le cas des engrais phosphatés, le fort pouvoir fixateur du sol provoque une rapide insolubilisation en particulier dans le cas du superphosphate. Positionner au plus près les engrais de la semence permet leur meilleure absorption par les racines avant ce risque d’insolubilisation. Quant aux engrais ammoniacaux tels l’urée, les risques de volatilisation dans l’atmosphère sont grands. La localisation avec enfouissement réduit cette volatilisation d’autant plus que les températures et le vent fort sont des facteurs aggravants.

Les agriculteurs étrangers pratiquant la localisation affirment que cela leur a permis de réduire de 20% les doses d’engrais employées. Par ailleurs, la localisation permet d’économiser un passage de tracteur.

 

DIFFERENTS POSITIONNEMENT DE L’ENGRAIS

Les possibilités de positionnement offertes par le matériel existant sont multiples. On en dénombre cinq.

La majorité des engins proposent une localisation de l’engrais sur la ligne de semis. C’est la solution la plus simple et la moins coûteuse. Elle présente l’inconvénient de risque de brûlures des graines en cas d’emplois d’engrais assez agressifs tel l’urée. Cette toxicité n’est cependant avérée que pour des doses élevées d’engrais (150 à 200 unités d’azote/ha).

Afin d’éviter le contact avec les semences, un autre procédé consiste à positionner l’engrais dans le rang, mais quelques centimètres plus bas que les semences. Certains constructeurs proposent un léger décalage (5 à 7 cm) sur le côté par rapport à la semence. Une autre solution est l’incorporation des engrais entre deux lignes de semis. Le dernier procédé consiste en un positionnement des engrais au dessus des semences.

 

QUEL MATERIEL UTILISER ?

Les semoirs avec localisateurs d’engrais sont quasiment absents en Algérie. Comment donc réaliser une localisation des engrais ? En attendant l’importation de ce type de matériel, voire d’une production locale adaptée, une solution est possible. Il s’agit de mélanger engrais et semences dans la trémie du semoir. On évitera bien entendu les engrais agressifs tels l’urée; bien que cela reste à préciser. Selon le Pr DOTCHEV, coopérant bulgare en poste dans les années 80 à Batna, cette technique est possible en évitant cependant de laisser toute une nuit semences et engrais en contact dans la trémie. On peut penser, que pour de faibles doses et pour des durées courtes, l’association de semences et d’engrais dans une même trémie est possible. Et cela, sans conséquence sur la germination des graines de céréales.

A cet égard, il serait intéressant que des étudiants en agronomie travaillent sur ce sujet dans le cadre de leurs mémoires de fin d’études. Des références précises quant aux possibilités de mélanges d’engrais dans la trémie du semoir et des conséquences avant semis mais également in situ sont à acquérir. Les agriculteurs et leurs techniciens de Chambre d’Agriculteurs, de leurs côtés, se doivent de tester ces différentes possibilités.

 

En résumé, face à l’augmentation du prix des engrais, il devient urgent d’arriver à une meilleure efficacité dans leur utilisation. Les conditions pédoclimatiques particulièrement difficiles (sols calcaires et stress hydrique) rendent urgent l’adoption de techniques performantes. A ce titre, la localisation des engrais est un moyen particulièrement intéressant.

 

 

 

 

 

 

FERTILISATION AZOTEE: PRENDRE EN COMPTE LA MINERALISATION DE L'AZOTE ORGANIQUE DU SOL.

 

A-L'azote détermine le rendement et la qualité du blé dur.

 

Le nombre de grains produit par épi et le poids du grain sont déterminants pour le rendement. Le poids du grain de blé est cependant fortement lié aux conditions d'alimentation hydrique lors de la phase de remplissage. L'azote en favorisant le nombre de grains par unité de surface peut avoir, en cas de déficit hydrique, un effet dépressif sur le rendement par le biais du poids d'un grain plus faible (BELAID, 1987). Un essai réalisé par l'ITGC à Sétif en 2007 montre tout l'intérêt du fractionnement des doses d'azote et des apports tardifs sur les qualité semoulière du blé dur. L’apport de 92 unités d’azote, fractionnés (semis, stade épi à 1cm, montaison) permet d’obtenir le meilleur rendement et la meilleure qualité du grain dans les conditions de l'année (bonne pluviométrie avec 362 mm notamment en avril et particulièrement en mai).

 

En Algérie, les préconisations de fumure azotée sont souvent exprimées en doses moyennes à apporter à l'hectare. Ces préconisations ne tiennent pas compte de la minéralisation de l'azote organique du sol. Un pilotage plus précis de la fertilisation est nécessaire. La méthode des bilans azotés est un moyen de répondre aux besoins de la plante tout en considérant les flux d'azote dans le sol. Cette approche permet de prendre en compte l'azote issu de la minéralisation de l'azote organique du sol. Elle peut être réalisée par la mesure du reliquat azoté en sortie hiver, après la phase de lixivation provoquées par les pluies hivernales.

 

B-Une variabilité extrême de l'azote minéral du sol.

Contrairement au phosphore ou au potassium, l'azote minéral du sol est sujet à de fortes variations saisonnières. La réalisation de mesures (reliquat azoté) montre une grande variabilité (Tableau 1). En absence de données locales, il est intéressant de se pencher sur les mesures réalisées par la Chambre d'Agriculture de l'Hérault dans le Sud de la France dans le cas de la fertilisation du blé dur.

 

 

Reliquats azotés entrée hiver (Kg d'azote du sol).

Reliquats azotés sortie hiver (Kg d'azote du sol).

Années et pluviométrie automnale ( septembre à novembre)

Moyenne

Minima

moyenne

Maxima

2005 (38 mm)

294

20

40

62

2006 (107 mm)

248

61

107

162

2007 (137 mm)

134

80

137

159

2008 (71 mm)

214

40

71

138

2009 (137 mm)

126

40

104

198

2010 (77 mm)

296

42

77

118

2011 (63 mm)

359

20

63

158

Tableau 1: Teneurs en azote mesurées derrière blé dur (horizon 0-60 cm) dans la zone Mauguio-Lunel de 2005 à 2011 (Chambre d'Agriculture de l'Hérault, 2012).

 

L'observation des niveaux de reliquats azotés en fonction de la pluviométrie automnale montre des corrélations significatives; en années à forte précipitations automnales, le niveau d'azote minéral du sol est faible.

 

La minéralisation de l'azote organique dépend des conditions d'humidité et de température. Lorsque le sol est humide, elle varier de 0,15 kg/ha/jour (cas d'une température moyenne de 5°C) à 0,30 kg/ha/jour (température moyenne de 10°C). La grande variabilité des niveaux de pluies automnales de la région de Sétif indique que l'azote minéral du sol (en entrée hiver) peut être sujet à de fortes variations annuelles. En 1995, par exemple, les pluies automnales à Sétif ont été de 103,9 mm contre seulement 38,7 en 1996.

 

Mais cette variabilité inter-annuelle se double d'une variabilité selon le précédent cultural (Tableau 2). Il peut être de seulement 65 kg d'azote par hectare contre 118 kg derrière melon, voire 104 kg derrière blé dur. Même précédent ces valeurs varient; une moyenne de 104 kg peut recouvrir des parcelles avec un reliquat azoté de 40 kg/ha et d'autres à 198 kg/ha.

.

Précédents

Moyenne (kg N/ha)

Blé dur

104 (40* à 198**)

Melon

118 (70 à 135)

Colza

77

Maïs semence

65

Pois protéagineux, pois-chiche.

121

Tableau 2: Niveau moyen d'azote du sol mesuré à la sortie de l'hiver selon différents précédents. (Chambre d'Agriculture de l'Hérault 2012).

(*) Mesure sur une parcelle avec une fumure ajustée (prise en compte des reliquats) et dans le cas d'un blé dur ayant atteint le rendement objectif.

(**) mesure correspondant à un blé dur en sol riche en matières organiques avec une fertilisation non ajustée (cumul) et un rendement réalisé à 70% du rendement objectif.

 

C-L'azote minéral du sol dépend de l'historique de la parcelle.

Il est erroné de ne pas tenir compte de l'historique d'une parcelle lorsqu'on décide du niveau de fertilisation azoté d'un blé. La quantité d'azote minéral du sol peut être très variable selon les parcelles. Cette variabilité dépend du précédent cultural (jachère, légumineuses, autre céréale), de la réalisation du rendement réel de la culture précédente par rapport au rendement espéré, de la fertilisation azotée avec ou non prise en compte de l'azote minéral du sol du précédent cultural, des amendements organiques sur les dix dernières années.

 

Il s'agit également de différencier entre un précédent jachère pâturée ou travaillée. La minéralisation de l'azote organique n'y est pas identique. Dans le cas d'une jachère travaillée la date de travail du sol, le type d'outils (charrue ou façons superficielles, outils à disques ou à dents) peuvent influencer la fourniture d'azote minéral.

 

ABBAS, et ABDELGUERFI (2005) notent que « Chez un même exploitant, le choix du type de jachère à mettre en place se fait :

- en fonction de la pluviométrie : si elle est jugée suffisante, la jachère peut être travaillée (labourée au printemps) pour favoriser les céréales de la prochaine campagne agricole en accroissant les réserves hydriques ;

- en fonction de la qualité de la parcelle : les bas-fonds, par exemple, constituent souvent des jachères travaillées ;

- en fonction de l’éloignement ou de l’accessibilité de la parcelle: les terres difficilement pâturables sont plutôt labourées au printemps».

 

Enfin, une jachère pâturée peut présenter une proportion plus ou moins grande d'espèces de légumineuses naturelles et donc une mobilisation variable de l'azote atmosphérique. Une telle jachère assolée ou non avec un blé historiquement désherbé au 2-4 D ne comportera pas la même population de medicago et donc les mêmes quantités d'azote (ABBAS, ABDELGUERFI 2005).

 

Les cas de résorption de la jachère montrent l'installation de lentilles, féveroles ou pois fourragers comme précédent au blé dur (BEHAMMADI 2011).Enfin, la distance de la parcelle en jachère par rapport à la bergerie ou étable peut déterminer la fréquence d'éventuels amendements organiques. De même que l'existence d'une irrigation d'appoint peut influencer la minéralisation des matières organiques du sol et donc la fourniture d'azote minéral par le sol.

D-Un exemple réussi de pilotage de l'azote sur une culture d'orge.

 

La production d'orge brassicole a la particularité d'exiger un taux de protéines des grains ne dépassant pas 11%. Tout dépassement de ce taux entraîne de fortes réfactions. Pour les agriculteurs, cela implique de maîtriser leur fumure azotée. Dans le cas d'un réseau de parcelles « orge brassicole » dans l'Oise (France), les conseillers de la Chambre d'Agriculture ont étudié les rendements obtenus en fonction de l'itinéraire technique de l'agriculteur. Il est apparu que, pour de mêmes rendements, les taux de protéines les plus faibles correspondaient aux parcelles où avait été réalisée la mesure du reliquat azoté en sortie de l'hiver (Tableau 3). Connaissant, les quantités d'azote encore présentes dans le sol, le fractionnement des doses d'azote a pu être déterminé avec précision par les agriculteurs qui avaient procédé à ces analyses de sol.

 

 

Dose d'azote

(unités/ha)

Rendement Qx/ha

Calibrage

Taux protéines du grain

Sans reliquat azoté.

90 à 112 unités

64,4

88

11,00%

Avec reliquat azoté.

90 à 112 unités

64,1

92

9,10%

Tableau 3: Pilotage de la fertilisation azotée sur culture d'orge de printemps avec mesure du reliquat azoté (BELAID, 1993).

 

FERTILISATION PHOSPHATEE: GARE AU POUVOIR FIXATEUR DU SOL.

 

A-Le pouvoir fixateur du sol réduit l'efficacité des engrais phosphatés.

 

Un à deux mois après épandage, le coefficient réel d'utilisation (CRU) du superphosphate est de 15 à 20% et de moins de 2% après un an dans un sol limoneux (FARDEAU, 2005). Si ce type d'engrais est apporté en août, après la récolte des céréales à pailles, pour un maïs semé au printemps suivant, le CRU est de 5% sur sol limoneux et en dessous de cette valeur si le sol est calcaire (tableau 4). Dans le cas d'un apport de TSP-45 sur labour de jachère, on peut s'attendre à de très faibles CRU dans les sols calcaires des zones semi-arides.

 

Mois

Sol de limon (pH 6,5)

Sol argilo-calcaire (pH 8)

0

20

12

2

15

4

4

8

2

8

5

0,5

12

2

0,1

Tableau 4: Evolution du CRU (%) du super-phosphate selon le type de sol (FARDEAU 2005).

 

Le pouvoir fixateur du sol rend nécessaire d'apporter les engrais phosphatés au plus près des besoins des plantes (HALLITIM, 1996).

 

B-Des engrais phosphatés « acidifiants ».

Le Mono et Di-Ammonium de Phosphate (MAP et DAP) combinent une forme d'azote qui permet une action acidifiante (pH de l'engrais de 4,5). Des essais comparatifs menés sur blé (ITGC 2007) montrent un avantage pour ce type d'engrais, 56 qx/ha pour 100 kg/ha de MAP contre 38 qx/ha avec 100 kg de SP 45. Ces résultats sont à relier avec l'effet acidifiant du MAP (MIHOUB 2012) qui permet une meilleur bio-disponibilité du phosphore du sol (tableau 5).

 

Engrais

15 j

30j

45j

60j

75j

90j

105j

MAP

7,84

7,91

7,81

8,01

8

7,98

7,97

Super Simple Phosphate

8,12

8,18

8,16

8,24

8,26

8,15

8,18

Tableau 5: Evolution du pH du sol selon les divers engrais apportés au sol (MIHOUB 2012).

 

La diminution de pH de la rhizosphère induit par l'apport d'azote sous forme d'ions NH4+ exerce une forte influence sur la biodisponibilité du phosphore du sol. RILEY et BARBER (1971) ont trouvé que la concentration de phosphore dans les parties aériennes du soja augmente linéairement avec la baisse du pH (% P plantes = 0.368 – 0.034 pH, r2 = 0.94). L'application combinée de phosphore avec de l'azote ammoniacal augmente significativement la croissance des racines du maïs de même que son utilisation à un stade précoce stimule la prolifération des racines et l'acidification de la rhizosphère (JING et al., 2010).

 

C-Les apports foliaires, technique à explorer.

L'orge réagit particulièrement bien à un apport de phosphore et d'oligoéléments par voie foliaire (MECKLICHE et al.,2011). Cette pulvérisation permet des gains de rendements de 13 quintaux/ha de grains (Tableau: 6).

Traitements

Rendement en grains

(qx/ha).

Rendement en paille

(qx/ha)

T1 : Témoin sans fertilisation foliaire ni protection fongique ni désherbage

T2 : Fertilisation foliaire (Agriphos : phosphore et oligo-éléments)

 

26,4

39,4

 

40

48,2

 

Tableau 6: Optimisation de la fertilisation foliaire en zone semi-aride sur orge (MECKLICHE et al.,2011).

 

AISSA et MHIRI (2002) observent un effet significatif de 2 pulvérisations foliaires d'une solution de sulfate de potassium sur blé dur et notent par ailleurs une interaction entre ces apports et ceux d'azote et de phosphore.

 

La fertilisation foliaire vient en complément d'une fertilisation au sol et ne peut en aucun cas se substituer à elle. Elle ne vient que corriger une difficulté ponctuelle d'absorption racinaire. Les quantités de phosphore apportées par les apports foliaires sont en général très faibles, de l’ordre de 1 à 2 kg de P2O5/ ha (VALE 2011), voire 8 kg dans le cas du sulfate de potassium (AISSA et MHIRI 2002). L'efficacité d'une pulvérisation foliaire dépend des conditions d'application (hygrométrie de l'air) et de la formulation du fertilisant. La forme acide phosphorique ressort comme la plus assimilable (VALE 2011).

 

D-Les amendements organiques, une source de phosphore.

Les amendements à base de boues résiduaires provenant des stations d'épuration des eaux usées permettent une meilleure alimentation en phosphore des cultures (Tableau 7). Les travaux réalisés conjointement par l'ITGC et l'université de Batna avec l'utilisation des boues de la station d'Aïn Sfiha (Sétif) ont permis de faire passer le rendement d'un témoin de 14 à 34 qx/ha (ATI, 2010).

 

 

Témoin

20 Tonnes/ha

40 Tonnes/ha

Teneur en phosphore de la plante (%)

0,24%

0,34%

0,38%

Tableau 7: Effet d'apports croissants de boues résiduaires sur la teneur en phosphore du blé dur (ATI 2010).

Ces résultats montrent tout l'intérêt de ces produits. Afin de maîtriser d'éventuels risques liés aux métaux lourds, des solutions existent: analyses régulières, plan d'épandage visés par les autorités compétentes, dilution des boues par un mélange avec du fumier.

 

E- Culture de blé associé à des plantes à fort pouvoir d'extraction du P du sol.

 

L'association d'une légumineuse au blé améliore la production des grains et le taux en protéines (BEDOUSSAC et JUSTES 2010). Il se produit également une meilleure assimilation du phosphore du sol du sol en cas d'association de céréales et de légumineuses. Associé au pois chiche, le blé montre une meilleure croissance ainsi qu'une meilleure nutrition en phosphore qui provient de la capacité de la légumineuse à mobiliser le phosphore organique du sol grâce notamment à la production de phosphatase acide (LI et al., 2004).

 

La culture associée de blé et de lupin blanc améliore la croissance et la nutrition phosphatée de la céréale SUONG et al., (2005). Associé à la féverole, le maïs produit jusqu'à 129 quintaux par hectare (LI et al., 2007). La meilleure utilisation du phosphore du sol par les cultures associées est observée en cas de faibles niveaux de fertilisation phosphatée, cet effet décroît en cas de niveaux plus élevés (LI et al., 2007).

 

L'amélioration de la nutrition phosphatée de la céréale provient de phénomènes physiologiques (acidification du sol, sécrétion d'enzymes, stimulation de bactéries et de champignons) qui se déroulent au niveau de la rhizosphère de la légumineuses. Ces phénomènes sont fugaces. C'est ce qui explique l'avantage de l'association d'une céréale et d'une légumineuse par rapport à leur culture survenant l'une après l'autre.

 

 

CONCLUSION.

 

L'apport d'azote en grandes cultures n'est pas maîtrisé. Cela est dû à la méconnaissance du niveau d'azote minéral du sol. Car, contrairement au phosphore ou à la potasse, l'azote minéral du sol est très variable d'une année à l'autre. Il dépend du climat et de l'historique de la parcelle. Aussi, sa connaissance nécessite une analyse ANNUELLE.

Cette difficulté d'ajuster les doses d'azote ne permet pas d'obtenir rendements et taux de protéines souhaités. Cette non maîtrise des doses entraîne un rejet concomitant des engrais azotés par des agriculteurs. Seule la réalisation de reliquats azotés peut permettre de réaliser le cahier des charges des transformateurs de blé. Il s'agit donc de mettre sur pied un réseau de parcelles pour l'analyse de reliquats azotés par grand bassin de production avec diffusion par internet des moyennes annuelles mesurées à la sortie de l'hiver

 

Le pouvoir fixateur des sols réduit quant à lui l'efficacité de la fertilisation phosphatée. Des voies d'amélioration existent: utilisation d'engrais associant phosphate et ammonium, localisation des engrais au plus près des besoins des plantes, pulvérisations foliaires de complément, amélioration de taux de matières organiques du sol par des amendements organiques dont les boues résiduaires. Concernant les systèmes de culture à bas niveau d'intrants la réalisation de cultures associées de céréales et de légumineuses est à étudier.

 

Références bibliographiques:

 

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VALE M., 2011 Perspectives d’évolution pour le raisonnement de la fertilisation phosphatée. SAS Laboratoire –AGRO-Systèmes. www.saslaboratoire.com

 

Activation de la Nutrition. Des algues pour les plantes.

 

 

www.youtube.com/watch?v=whxHEetlXNw

 

 Autre reportage sur la Sct Goëmar (algues pour l'agriculture).

On remarquera la taille des plants traités dans le laboratoire. Etonnant. Peut-on reproduire cela avec les posidonies qu'on trouve sur les plages algériennes?

http://youtu.be/mJMtKaP9DVM

 

ENGRAIS P (SSP OU DAP) EN LOCALISE MELANGE AVEC DU FUMIER.

Improving Wheat Productivity in Calcareous Soils through Band ...

www.fspublishers.org/website/images1/97116_..pdf
 

Improving wheat productivity in calcareous soils through band replacement of farmyard manure with phosphorus. Int. J. Agri. Biol., 10: 709–14.

 

Localiser la fertilisation sur céréales

Après le semis direct, voilà ce qui fera baisser le coût de production du quintal de blé en Algérie en sol calcaire. Remarquez ce que dit le technicien: l'Espagne est très avancée dans ce domaine.

Les étudiants devraient choisir ce genre de sujet au lieu de rester sur des sujets classiques avec études croissantes de doses d'engrais P0, P1, P2, P3. A nous de mettre au point du matériel simple et adapté aux conditions locales.

www.youtube.com/watch?v=k7stb-wByH8

 

Les engrais ammoniacaux permettent l'acidification de la rhizosphère.

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